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  • Les révoltes mondiales contre ce système sans perspective suscitent la recherche d’une alternative (4)

    Un plan d’austérité tel que nous n’en avons jamais connu

    93. L’un dans l’autre, l’économie belge se porte plutôt bien. Selon le Financial Times, c’est parce que le gouvernement en affaires courantes ne pouvait pas appliquer d’assainissements drastiques. Déjà auparavant, la Belgique avait déjà mieux digéré la grande récession que les autres pays, surtout grâce à ce que l’on appelle les “stabilisateurs économiques” (c’est-à-dire la sécurité sociale et l’indexation des salaires). La croissance des plus importants partenaires commerciaux de la Belgique, particulièrement l’Allemagne, joue évidemment aussi un rôle important. Combiné à l’effet ahurissant de l’impasse communautaire et de la crise politique, tout ceci explique pourquoi la conscience en Belgique n’a pas connu les mêmes changements qu’on l’a vu par exemple en Angleterre, mais cela peut changer très rapidement.

    94. L’Institut des comptes nationaux a averti du fait qu’« Il existe de grands risques négatifs. Premièrement, la politique restrictive dans plusieurs pays de la zone euro peut peser fortement sur la croissance économique. Deuxièmement, les familles et les entrepreneurs peuvent devenir encore plus réticents [à dépenser de l’argent] si l’inquiétude autour de la crise des dettes européennes continue encore longtemps ou s’élargit ». Le fait que tout cela est à prendre bien au sérieux est illustré par le fait que Leterme a, depuis décembre dernier, établi un scénario d’urgence, composé d’un “plan catastrophe” financier et d’un “discours d’urgence”, juste au cas où une panique se développerait sur les marchés. Dans une situation aussi explosive, la moindre occasion peut provoquer un revirement drastique.

    95. Le plan catastrophe est composé de recettes classiques : augmenter le taux d’emploi, réformer les pensions et accélérer le paiement de la dette de l’État. Il y est très précisément calculé comment la dette de l’État pourrait être financée “en interne”, avec l’argent de l’épargne des Belges. Une telle catastrophe n’est pas une éventualité, mais plutôt une probabilité. Dans ce cas, la note Di Rupo est insuffisante. Mais même sans catastrophe, le pays se trouve de toute façon devant le plan d’austérité le plus dur de son histoire. Pour avoir à nouveau un budget équilibré en 2015, il faut, selon le comité de monitoring (un groupe de hauts fonctionnaires qui surveille l’évolution du budget), assainir 23 milliards d’euros, dont au moins 10,2 milliards dans le courant de l’année 2012. L’État est à l’avance sur les objectifs qu’il s’est lui-même fixé pour le budget : en 2010, le déficit budgétaire était de 4,6% du PIB au lieu de 4,8% selon les objectifs, et en 2011, on prévoit 3,3 à 3,5%, selon les sources, ce qui est de toute façon beaucoup mieux que l’objectif initial de 4,1%. Cependant, à situation inchangée, avec le ralentissement de la croissance en 2012, on arriverait à un déficit de 5,5%, alors que le gouvernement tablait sur un déficit réduit à 2,8%. Les mesures de la note de Di Rupo se basent sur ce dernier chiffre.

    96. De cette note, on disait qu’elle était un “travail de formateur, et non celui d’un président du PS”. Di Rupo avait “jeté de côté presque tous les ‘tabous’ de sa base socialiste”. La droite a rapidement compris que c’était là un gage de faiblesse et qu’il y avait peut-être moyen d’obtenir plus. La faiblesse appelle l’agression. On peut d’ailleurs légitimement se poser la question de savoir si le rapport du comité de monitoring n’a pas uniquement pour but de pousser à l’adoption de mesures encore plus dures. Selon Vanhengel, le ministre VLD du budget, notre pays doit prendre à coeur les recommandations de la Commission européenne. Coïncidence – celles-ci sont identiques à celles du comité de monitoring : réforme de l’indexation des salaires, augmentation de l’âge effectif de départ en pension. Cela aurait pu venir de la bouche du gouvernement sortant, qui le leur a d’ailleurs certainement soufflé à l’oreille. Pourquoi, sinon, la Commission européenne aurait-elle pensé revendiquer une “réforme” de l’indexation des salaires, et pas tout bonnement l’abolition pure et simple de ce système ? Pourquoi la Commission parlerait-elle alors de l’augmentation de l’âge de la pension “effective”, alors que partout ailleurs en Europe, elle parle de l’augmentation de l’âge de départ en pension légal ?

    97. Les patrons disent toujours que les couts élevés des salaires sapent la position concurrentielle de la Belgique. De là la norme salariale et le plaidoyer en faveur d’une diminution de l’indexation automatique des salaires. Cet été, ce mythe a été détruit par rien de moins que Fons Verplaetse, gouverneur honoraire de la Banque nationale. Sur base d’une étude comparative, il concluait que : « Les chiffres montrent clairement qu’il n’y a certainement pas de lien positif entre les couts salariaux et la perte de parts de marché ». La perte de parts de marché est selon lui due à un ensemble complexe d’éléments incluant entre autres la stratégie de prix de vente et des éléments plus structurels tels que la recherche, le développement, l’innovation et l’entreprenariat. Des salaires plus bas mènent à la diminution du marché intérieur. Au vu du fait que l’exportation est plus facile vers les pays d’où on importe, cela mine aussi sa propre position d’exportation. De même, pour les patrons, l’indexation automatique des salaires enclenche une spirale salaires-prix, ce qu’on appelle aussi un “effet de second tour”. Les augmentations de prix seraient dès lors de notre propre faute. Dans un dossier précédent sur les causes de l’inflation en Belgique (qui est plus élevée que la moyenne européenne), nous avons déjà démontré que l’indexation des salaires n’a rien à voir avec la hausse de l’inflation. Il n’y a rien qui empêche les patrons de baisser leurs prix et de se satisfaire d’un peu moins de profits. Mais jamais la peur de l’inflation n’a empêché le moindre capitaliste de chercher à maximiser ses profits. (http://www.socialisme.be/psl/archives/2011/04/20 /dossier.html)

    98. Toujours selon le patronat, nous devons travailler plus longtemps parce que nous vivons plus longtemps. Ils se taisent systématiquement sur le fait que nous produisons plus pendant le temps durant lequel nous travaillons. Entre 1964 et 2002, notre productivité a augmenté de 215%. La pression au travail et le stress ont fortement augmenté, ce qui fait que pour beaucoup de gens, ce n’est plus possible de travailler après 60 ou 65 ans. En plus, le montant que l’on perçoit pour la pension par rapport aux salaires a systématiquement baissé. Une pension moyenne n’est plus équivalente qu’à 60% du dernier salaire. La carrière nécessaire pour une pension complète se rallonge de plus en plus. Le nombre de périodes assimilées est démantelé. De cette façon, on oblige les travailleurs à contribuer de façon supplémentaire à leur pension avec les deuxième et troisième piliers pour pouvoir tout de même bénéficier d’une pension convenable. Ceux qui veulent travailler plus longtemps peuvent recevoir un bonus mais, pour beaucoup, cela ne sera pas un choix librement consenti. Un quart des pensionnés vivent sous le seuil de pauvreté. La baisse de la pension légale et la hausse de la productivité assurent que le budget total pour les pensions, comparé au PIB, ne va pas augmenter au cours des années à venir. Le patronat réclame l’augmentation de l’âge de départ en retraite, mais il est vite là aussi quand il s’agit de faire appliquer les prépensions lors des restructurations. Ce n’est pas que l’âge de la pension qui intéresse les employeurs, mais le démantèlement de la pension légale et de la sécurité sociale.

    99. Depuis des années, la bourgeoisie a pu appliquer sa politique en allant de deal en deal avec les dirigeants syndicaux. Les couts de ces deals étaient généralement transférés vers l’État et la sécurité sociale. Ainsi, on a créé entre 1998 et 2009 au moins 93.000 emplois avec des titres-services fortement subventionnés. Dans la même période, dans le non-marchand, 154.000 emplois ont été créés, et 102.000 dans les divers secteurs du public. Il y a maintenant 828.000 fonctionnaires, dont 20% de fédéraux (mais là, l’emploi a diminué de 10.000 unités depuis juin 2008). Dans les régions, les provinces et les communes, le nombre de fonctionnaires continue d’augmenter. En Flandre, on met l’accent sur le fait que 36% des travailleurs wallons sont fonctionnaires, contre 30% pour la Flandre et presque 32% pour Bruxelles. L’hebdomadaire flamand Knack a publié une autre approche des choses en avril, où l’on ne regardait pas le nombre de fonctionnaires par rapport au nombre total de travailleurs, mais bien par rapport à la population totale. Et là, il apparaissait que pour chaque tranche de 100 habitants, il y a 10,02 fonctionnaires en Flandre, 9,72 en Wallonie et seulement 6,5 à Bruxelles. On ne peut évidement pas ôter à l’État tous ses revenus et demander en même temps que cet État prenne sur lui tous les couts.

    100. Pour le patronat et les politiciens, il faut dès lors diminuer le nombre de fonctionnaires, par exemple en ne remplaçant pas ceux qui partent à la retraite. Au gouvernement fédéral, plus de la moitié du personnel a plus de 50 ans. Ne pas les remplacer, ce serait déjà un sérieux assainissement. Les problèmes qui découlent de cela concernant la prestation du service à la population, le patronat s’en moque. Ces fonctionnaires n’ont cependant pas été engagés pour rien : par exemple, l’Agence fédérale pour la sécurité alimentaire n’existait pas dans le temps ; la problématique de l’asile était moins aigüe il y a quelques années, et là aussi il faut plus de fonctionnaires ; il n’existait pas non plus de fonctionnaires pour l’environnement. Les entreprises ont besoin de plus en plus de personnel qualifié : elles seraient bien étonnées si on leur donnait ce qui est sorti de l’enseignement des années ’70. Pour plus de qualifications, il faut plus de profs, et si tout le monde va plus longtemps à l’école, il faut plus d’infrastructures. La population devient plus vieille et, heureusement, notre connaissance médicale se développe. Mais cela aussi demande plus de moyens et de personnel. De nouvelles formes de criminalité se créent, ce qui demande d’autres qualifications pour la police. Lutter contre la technologie de pointe de fraude fiscale demande une spécialisation et des inspections sur le terrain, bien que l’on soit certainement en droit de penser que c’est à peu près le seul service public où le patronat ne demande pas plus d’efficacité ! Des dirigeants syndicaux sous pression

    101. L’époque où les directions syndicales pouvaient éviter le pire grâce à un compromis ou en faisant appel à l’État arrive à sa fin. Les dirigeants syndicaux aimeraient bien pouvoir continuer dans cette voie. Ils ont encore montré cela en mettant leur signature sur le projet d’accord interprofessionnel cette année. La marge que la bourgeoisie veut bien lui laisser à présent est cependant tellement réduite que la direction syndicale n’est plus capable de vendre sa “stratégie” à sa base, qui a déjà remis à leur place les sommets de la FGTB et de la CGSLB. Ceux-ci ont été forcés d’organiser des journées d’actions et une manifestation nationale le 24 mars. Les métallos leur ont fait savoir que, cette fois-ci, ce ne devait pas être une nouvelle promenade du dimanche. L’appareil de la CSC a encore réussi à transformer une majorité à la base en une minorité dans les structures. Elle a organisé sa propre action le 24 mars, aux institutions de mini- Europe sur le Heysel. Une semaine plus tard, la CNE mobilisait à elle seule beaucoup plus de militants du non-marchand. Le message est passé.

    102. Les deux syndicats ont entretemps fait savoir qu’ils n’allaient pas accepter que l’on touche à l’indexation. Anne Demelenne a appelé l’indexation des salaires “notre triple A”, se référant à Krugman, Stiglitz et Lagarde dans leur plaidoyer contre l’austérité “dure”. Elle trouve que la note Di Rupo est inacceptable, mais part de l’idée que cette note est venue sous pression de la droite. En bref, Demelenne suit totalement la rhétorique : « Assainir, oui, mais pas au cout de la croissance ». Elle aurait demandé lors d’une réunion interne si la FGTB ne devrait pas plaider pour l’introduction d’obligations européennes, mais n’a pas été suivie. « Ceux qui payent tous ces bonus extravagants placent une bombe sous la concertation sociale », a encore déclaré Rudy De Leeuw début avril en bombant le torse. C’était au moment où le SP.a se profilait autour de ce thème, avec la figure de Bruno Tuybens. Un mois plus tard, il apparaissait que ce dernier avait lui-même perçu un bonus de € 250.000 de la part de la KBC. De Leeuw aurait dû le savoir, Tuybens n’est tout de même pas le seul au SP.a à franchir la ligne : l’ancien ministre Luc Van den Bossche reçoit tous les ans € 700.000 en tant que président de Brussels Airport Company (BAC) ; avant lui, Norbert De Batselier et Steve Stevaert, entre autres, s’étaient eux aussi compromis.

    103. À la CSC, on disait que si on touchait à l’index, on mettrait en danger la “paix sociale”. Claude Rolin insiste sur le fait que l’index sert à sécuriser le pouvoir d’achat, et pas à être un simple moyen de redistribution des richesses. Au sujet des assainissements, il dit “pas n’importe comment”. À propos de la note Di Rupo, il dit que la CSC ne va pas laisser en plan les allocataires, mais qu’il y a aussi de bonnes choses dans cette note. Selon la CSC, le Pacte des générations a bien fonctionné. Pour la secrétaire nationale Ann Van Laer, le nombre de travailleurs de plus de 50 ans s’est accru de 217.000 depuis 2005. Le taux d’emploi parmi les plus de 55 ans est déjà plus élevé que l’objectif fixé par le Pacte des générations. Le nombre de plus de 58 ans non disponibles pour l’emploi est passé de 53.000 à 2.294. Qui plus est, les règles pour les prépensions vont devenir encore plus strictes dans les années à venir, et les contributions des employeurs pour les “jeunes” de plus de 50 ans ont augmenté. De tout cela, elle conclut que la CSC veut bien augmenter la vitesse d’un cran, mais seulement après un vrai débat qui regarde aussi la question de l’insécurité au travail des jeunes, des allochtones et des personnes handicapées. Le fait que Michel Bovy, président de la CSC-Transcom, est entretemps devenu le nouveau directeur général “Stratégie et Coordination” de la SNCB ne va pas faire que du bien au syndicat.

    104. Les syndicats disposent toujours d’une énorme force. Ils constituent l’obstacle principal sur la route vers une scission de la sécurité sociale – qui conduirait sans doute à un démantèlement plus rapide. Leur force de mobilisation reste sans égale. Mais ils sont complètement intégrés à l’appareil d’État. L’action sert exclusivement à soutenir leurs positions dans les organes de concertation. Marquer un point dans les médias et obtenir le soutien de quelques politiciens est considéré plus important qu’une ferme mobilisation. À la base, on est conscient de cette force potentielle. On aimerait l’utiliser pour pousser les patrons et les politiciens à être plus consensuels. Mais la direction syndicale préfère les négociations et le lobbying. Cela explique pourquoi elle oeuvre bien plus au sabotage des mobilisations qu’à leur organisation. Un militant du PSL le formulait ainsi : « Les directions syndicales prennent moins de temps pour organiser une manifestation ou une grève nationale que le travailleur moyen n’en prend pour organiser son anniversaire ». Cela conduit tout droit à la frustration.

    105. En plus, ces directions syndicales viennent systématiquement nous donner des leçons sur la nécessité de voter pour des partis progressistes afin de stopper la machine d’austérité de la droite. Mais ça fait des années déjà que nous subissons des assainissements opérés justement par ces soi-disant “partis progressistes”. Dans la période à venir, une dimension supplémentaire vient cependant s’ajouter : si les syndicats continuent à compter sur les sociauxdémocrates, les chrétiens-démocrates et/ou les verts, ce sera alors le parti le plus libéral de tous les partis flamands, la N-VA, qui recevra l’opportunité de se présenter comme “le seul parti qui lutte réellement contre les assainissements qui nous sont imposés par le niveau fédéral”. À Bruxelles et en Wallonie, le FDF menace de prendre une position similaire – tout en tenant évidemment compte des réserves à ce sujet que nous avons déjà écrites plus haut. En plus de tout ça, les provocations mutuelles des partis communautaires vont venir semer la discorde dans la solidarité nationale.

    106. Les nombreux licenciement de délégués syndicaux s’explique en partie du fait que nous sommes maintenant dans une période d’avant élections sociales (la période “de solde” pour le licenciement des délégués), mais aussi de ce que nous nous trouvons en ce moment dans une période de préparation de plus grandes tensions sociales. C’est tout simplement honteux de voir le sommet syndical laisser la lutte contre ces licenciements aux secteurs, aux régions, aux délégations syndicales dans les entreprises, et parfois même tout simplement aux délégués eux-mêmes. Cela ouvre complètement la voie au patronat. On n’attend ni de De Leeuw, ni de Demelenne, ni de Rolin, ni de Cortebeeck, ni de son successeur Marc Leemans qu’ils se présentent à chaque piquet pour une visite de politesse (bien que cela soit permis), mais surtout qu’ils donnent des mots d’ordres avec lesquels on puisse commencer à remporter des victoires. Quand les négociateurs gouvernementaux ont voulu vider le statut du personnel de Bruxelles-Propreté en le transférant de la région aux communes (en tant que partie de l’accord sur la réforme de Bruxelles), les travailleurs sont sortis dans la rue avec fureur. Pour les 540 membres du personnel, cela aurait signifié une perte de 150 euros par mois, en plus de la crainte d’une privatisation.

    107. La CGSP et la SLFP (sections services publics de la CGSLB) ont reconnu l’action à toute vitesse, avec un préavis de grève, mais ce n’était pas leur propre initiative. Les travailleurs avaient décidé d’arrêter la collecte des déchets et ont occupé les carrefours centraux. Ils ont mis le feu aux déchets. Toutes les entrées de la ville étaient bloquées. Les travailleurs se sont rendus au bâtiment du gouvernement bruxellois et y ont jeté des oeufs et des pierres. Pendant des heures, tout le centre de Bruxelles était bloqué. Toute la journée, l’action était à la une des médias nationaux. « Comment faire ? On devrait aller se promener un peu, faire un petit pique-nique ? Nous devons montrer que nous sommes fâchés ! On n’est pas des gamins qui allons faire mumuse dans la rue ! », disait un travailleur sur TV Brussel. Cela illustre à quelle vitesse les choses peuvent se développer. A Bruxelles- Propreté, il y a d’ailleurs autant de francophones que de néerlandophones, autant de Belges que d’immigrés. Le secrétaire d’État compétent, Emir Kir, a rapidement fait savoir que le statut était garanti et que la privatisation n’était pas à l’ordre du jour. Après les métallos le 24 mars, c’est la seconde fois cette année que les travailleurs font comprendre qu’ils ne sont pas d’accord avec de simples promenades de rue. 108. « Si chaque réforme annoncée mène à des actions aussi dures, on ne va jamais pouvoir avancer », se plaignait Karel Van Eetvelt de l’UNIZO. « Une grève sauvage, voire une grève politique comme maintenant, sans préavis de grève ni tentative de conciliation préalable, est irresponsable. Cela ne fait pas non plus de bien à l’image du syndicat », croyait-il bon d’ajouter. Van Eetvelt appelle à une limitation du droit de grève, ou du moins à endiguer le droit de grève dans des canaux contrôlables. Parce que c’est bien cela l’enjeu pour le patronat : là où c’est possible – service minimum, tout en soumettant le plus possible le droit de grève à des règles strictes qui font que les grévistes potentiels sont déjà démoralisés avant même de commencer. L’action des éboueurs bruxellois a été un sérieux avertissement. Van Eetvelt peut tout de suite se faire une image de la pression qui va s’exercer sur les dirigeants syndicaux dès que la politique d’assainissements va se durcir. Ceux-ci vont sans doute tenter de saboter les actions en insistant sur les difficultés à mettre sur pied ce gouvernement, sur les dangers liés à la chute du gouvernement, sur la menace que représente la N-VA pour la stabilité du pays, pour le maintien de la solidarité et pour la sécurité sociale. Ils vont de nouveau jouer la carte du moindre mal. Cela aura un effet sur quelques couches, mais chez d’autres, cette option est aujourd’hui totalement épuisée.

    Les partis amis regardent dans l’autre direction

    109. Tant que les appareils syndicaux peuvent se coller aux organisations politiques amies, cela devient toujours plus difficile. Le tournant flamingant du CD&V et le fait que les représentants de la CSC quittent un à un le bateau le rend de plus en plus difficile à la CSC d’expliquer les relations privilégiées avec la CSC. Il y a toujours encore une aile qui est fidèle au pilier social-chrétien. Mais la confiance en elle-même de cette couche pour introduire et intégrer des autres dans ce pilier disparait. De plus en plus de militants à la base n’ont que peu d’affinités avec ce pilier. De plus, les différentes centrales sont tout le temps en bagarre les unes avec les autres. La LBC (la CNE flamande) surtout est dans un état permanent de guerre froide contre les manoeuvre proprement scandaleuses de la coupole de la CSC. Il y a besoin de militants combatifs et actifs qui peuvent tirer la base avec eux. De là l’espace qui est donné au cadre moyen combatif pour défendre les intérêts de leurs membres. 110. Pour la FGTB flamande, ABVV, l’attitude de la direction syndicale face au parti ami devient petit à petit une farce. L’hypocrisie du sommet du SP.a, son nombre de ‘’parvenus’’, l’arrogance face au syndicat, y compris face à ses dirigeants, dépasse toute imagination. Qu’importe ce que l’ABVV essaye, les travailleurs ne retourneront pas vers ce parti. Ce n’est pas cette hirondelle solitaire, qui d’ailleurs elle aussi a déjà sa petite odeur, Daniël Thermont, qui pourra massivement rappeler les travailleurs vers le SP.a, certainement pas à l’extérieur de Gand, où il est bourgmestre. Les sections du parti sont proches de la mort clinique. La direction du syndicat ne l’admet pas, mais elle le comprend bien, d’où son attitude relativement plus ouverte envers ce qui se trouve à gauche du SP.a. Si demain le gouvernement sort le type d’assainissement qui est en préparation, même sous la forme de la note de Di Rupo, le fossé s’approfondira. Les directions syndicales, tant de l’ABVV que de l’ACV, le comprennent elles aussi. Elles commencent donc à parier sur plusieurs chevaux. A l’ACV, cela s’appelle le fait qu’il peut y avoir plusieurs amis politiques à côté de ceux du CD&V. A l’ABVV, on louche en direction de l’autre ‘‘parti progressiste’’. Mais à la base du syndicat, cela n’accroche pas avec les verts de Groen.

    111. Le PTB l’a compris et essaye de se faire remarquer aussi un peu par les directions syndicales. L’époque où il disait qu’il n’y avait pas besoin d’un parti des travailleurs mais d’un parti communiste est loin derrière nous. Il essaye aujourd’hui d’apparaître coûte que coûte et pour cela il a, tout comme les partis traditionnels, pris engagé une agence de publicité. En termes de programme et de style, il essaye d’être raisonnable et dynamique, avec des actions spectaculaires, comme celle vis-à-vis d’Electrabel, tant que cela reste dans les limites de ce qui reste acceptable pour les directions syndicales et son public d’artistes progressistes. Les revendications traditionnelles du PTB telles que la nationalisation du secteur pharmaceutique ou des banques et des holdings, ont fait place au modèle des offres publiques avec ce qu’ils ont appelé le modèle kiwi et à une banque publique. Dans le secteur de l’énergie cela prend la forme d’une réduction de la TVA. Dorénavant, plus un mot de critique sur le rôle des dirigeants syndicaux, puisque ceux-ci pourraient décliner d’être orateurs à des évènements du parti tels que Manifiesta. Le parti et le syndicat, et par extension les mouvements sociaux, sont maintenant devenus deux choses qui doivent être séparées. Cette ambigüité a déjà mené à la capitulation scandaleuse du PTB lors de l’exclusion de tous les cinq secrétaires du Setca/BBTK industrie pour BHV.

    Nouveau Parti du Travail

    112. Le PTB a mal compris le slogan pour un nouveau parti des travailleurs. Avec cela, nous entendons un parti de lutte qui essaye d’unifier toutes les tendances qui sont prêtes à mener la lutte contre les assainissements. Un parti, donc, pour l’unité dans l’action qui assure parallèlement que de l’espace soit laissé au débat, y compris par des courant publiquement organisés. Le programme d’un tel parti serait probablement réformiste, surtout tant que le mouvement n’a pas encore conduit à une compréhension plus profonde l’expérience concrète de la lutte de masse. Mais son existence à elle seule assurerait un instrument important pour les travailleurs et les jeunes. L’orientation vers l’action et la liberté de débat stimulerait une implication active et en ferait un réel instrument de travail. Evidement, cela implique des dangers. La liberté de débat ne peut pas dégénérer en champs de batailles d’idées tout comme l’unité dans l’action ne peut pas être instrumentalisée pour étouffer la liberté politique. Il s’agit de trouver un équilibre correct, justement en faisant une distinction entre l’essentiel et l’accessoire.

    113. Mais ce n’est pas comme cela que le PTB l’a compris. Il a pris comme vérité les fables qu’il a raconté à propos de notre appel, que nous voulions créer un nouveau SP ou un nouveau PS. Il veut luimême devenir ce nouveau parti des travailleurs, mais dans sa version monolithique et réformiste, où l’on n’attend pas de la base qu’elle prenne des initiatives incontrôlables et participe au processus de décision, mais seulement qu’elle soit présente aux fêtes du parti et apporte des voix. Tant que la classe ne se met pas en mouvement et que les partis ne sont pas testés sur le terrain, le PTB peut apparaître comme la meilleure offre disponible pour ceux qui en ont marre de la rhétorique du moindre mal. Pour cela, le parti est prêt à tout, y compris à adopter des campagnes politiques infantiles. Nez rouges, ‘‘révolutions des frites’’, on ne peut être plus ludique. Les conditions pour devenir membre sont quasiment inexistantes. Un sms et des opinions vaguement à gauche ou belgicistes sont suffisantes. C’est le nombre qui compte, pas la qualité, y compris dans le travail vers la jeunesse.

    114. De cette façon, ils attireront certainement quelques travailleurs et quelques jeunes combatifs et conséquents. Mais continuer à assurer cette périphérie large absorbera une grosse partie de l’énergie. Des tâches organisationnelles croissantes ramèneront la politique de plus en plus à l’arrière fond. Il faudra inventer à chaque fois de nouvelles actions ludiques, de nouveaux films et de nouvelles fêtes de plus en plus grandes. Lors de revers ou lorsqu’il faudra aller à contre courant, cette large périphérie risque de décrocher et la démoralisation peut s’incruster. La grande partie de la périphérie du PTB est attirée par la possibilité d’un score électoral. Cela stimulera encore la dynamique pour consacrer toute l’attention sur ce terrain. Cette nouvelle base poussera à des participations à des coalitions dès que cela deviendra possible sur le niveau de conseils de district ou de conseils communaux ‘‘pour réaliser une partie du programme”. La direction actuelle est en faveur de cela. Avec les concessions qu’elle est prête à faire pour se faire voir, on peut déjà s’imaginer que le prix qu’elle acceptera pour participer à des coalitions ne sera pas grand-chose.

    115. En Wallonie et à Bruxelles c’est le même processus qui est à l’oeuvre. Depuis longtemps le CdH n’est plus le seul parti politique ami du Mouvement Ouvrier Chrétien. Le PS et ECOLO le sont tout autant. Dans notre texte de Congrès de 2010, nous avons accentué que le processus de bourgeoisification se déroule aussi au sein du PS mais que ce parti n’a pas perdu en crédit dans la même mesure que le SP.a. Pendant des années, le PS a pu se cacher derrière ‘‘l’Etat CVP’’ et plus tard derrière le fait qu’il était confronté à une majorité flamande de droite. Malgré sa participation gouvernementale systématique, il a toujours pu continuer à se profiler comme opposition. Le transfert de compétence vers les régions met le parti en difficulté. Ce n’est pas une coïncidence que c’est justement dans l’enseignement qu’ECOLO a réussi à se construire une position. Dans notre texte de 2012, nous avons aussi soulevé un autre phénomène, c’est-àdire que la classe ouvrière wallonne ne s’est jamais autant laissé cadenasser dans un corset de parti politique. Nous nous sommes référés aux traditions anarcho-syndicalistes et à la manière dont cela laissait l’espace çà l’intérieur des syndicats pour critiquer le PS. Cela a aussi assuré que la gauche radicale en Wallonie était historiquement plus forte qu’en Flandre sur le plan électoral alors que sur le plan organisationnel, c’était souvent l’inverse.

    116. La réaction du PTB est par conséquent quasiment identique à celle du PVDA en Flandre. Son programme et son style son à peine différents. Le parti organise probablement plus de militants syndicaux combatifs. C’est en soi une réflexion de la plus grande liberté de critique qui existe dans les syndicats. A terme, cela pourrait poser des problèmes au PTB lorsqu’une confrontation aura lieu entre la base et la direction des syndicats. Le travail parmi la jeunesse du côté francophone semble moins apolitique qu’en Flandre. Cela reflète probablement l’atmosphère politique de la dernière année, qui était sans doute plus favorable à la gauche du côté francophone que du côté néerlandophone. Mais il s’agit de nuances, pas d’approches fondamentalement différentes. En Wallonie et dans une moindre mesure à Bruxelles, les traditions historiques jouent en faveur de ce qui se trouve à la gauche du PS, tout comme le fait que pour le PS il devient de plus en plus difficile de prétendre qu’il n’est pas responsable pour les assainissements. Mais c’est en Flandre que l’espace à gauche est le plus grand et où une percée électorale de la gauche devient probablement possible en premier lieu.

    Nouveau parti des travailleurs

    117. Le PTB n’est pas immédiatement le meilleur instrument pour remplir l’espace existant à gauche. Ce parti porte derrière lui un passé horrifiant qui continue encore aujourd’hui à en repousser beaucoup. Si les syndicats ou des secteurs importants de ceux-ci lanceraient un appel pour former un nouveau parti des travailleurs, cela aurait un succès incroyable. L’enthousiasme initial pour Sleeckx ou maintenant pour De Bruyn illustre la soif de beaucoup pour une alternative à gauche plus large et plus ouverte. Le résultat du Front des Gauches aux élections fédérales de 2010, malgré sa faiblesse organisationnelle et son manque relatif de notoriété confirme ses mêmes sentiments en Wallonie et à Bruxelles. Nous avons déjà expliqué de façon approfondie dans des textes précédents où le CAP et Sleeckx ont raté leur chance.

    118. La campagne pour 2.000 sympathisants pour le Front des Gauches et pour le transformer ainsi en un mouvement de membres n’a ainsi jamais démarré. Avec le PH et le CAP, le PSL a tout essayé de casser les réticences. Mais la LCR n’a pas voulu céder, officiellement parce que cela aurait été prématuré. Nous soupçonnons toutefois que cela avait plus à voir avec des intérêts internes au NPA français et puis à leur position sur le PTB. Un positionnement clair de la part du PC et le commencement de la campagne, si nécessaire à 4, aurait probablement fait changer la LCR d’inclinaison. Mais le PC n’a pas réussi à se mettre d’accord et la LCR n’a pas cessé d’instrumentaliser la division interne au PC pour enlever ce point de l’ordre du jour. Le courant dans le PC, surtout à Liège, qui était gagné à une collaboration plus étroite avec le PTB a par conséquent eu le dessus. Le PTB va probablement absorber ce courant. Le Front des Gauches est ainsi en hibernation.

    119. Erik De Bruyn et le noyau qui a transformé SP.a- Rood en Rood! sont convaincus que le prédécesseur du PSL a quitté trop vite le SP. Nous pensons au contraire qu’il est possible que De Bruyn est arrivé deux fois en retard. Une première fois pour la construction d’un parti révolutionnaire. Lorsque le Vonk s’est scissionné le 9 février 1992 en deux parties quasi littéralement égales, les deux groupes se valaient. Nos prédécesseurs avaient un léger avantage numérique. Mais le groupe dont De Bruyn faisait partie était composé des militants plus âgés avec des positions syndicales et du petit groupe francophone. Ou bien ce groupe avait une perspective erronée, ou bien ils étaient des incapables. Mais quelque chose doit expliquer pourquoi le PSL est aujourd’hui sur le plan numérique, parmi la jeunesse, parmi les milieux syndicaux et dans la partie francophone tellement plus fort que les restants du Vonk. Nous pensons que cela a à voir avec leurs perspectives.

    120. De Bruyn et le noyau autour de lui diront qu’ils doivent leur position publique au fait qu’ils sont restés si longtemps à l’intérieur du SP.a. Il est vrai qu’en 1992, un ancien vonkiste n’aurait jamais obtenu cette notoriété. Il a fallu une défaite électorale historique de trop, des frustrations dans le cadre moyen du parti, une hémorragie totale au SP.a et des concessions sur son programme avant que cela ne soit possible. Mais cela aussi a eu son prix. Rood paie cash l’hémorragie sur le terrain sur lequel il était auparavant actif. C’est ce qui explique sa faiblesse numérique et organisationnelle, ce qui pourrait faire que Rood soit incapable de saisir son potentiel indéniable. Si De Bruyn avait encore plus attendu de quitter le SP.a, il ne serait pratiquement plus rien resté. Le PTB est évidemment conscient de la faiblesse de Rood!. Dans le cadre des négociations pour le cartel pour les élections communales de 2010, il l’a clairement laissé paraître. Pourtant, ils ne sont pas à 100% sûrs de ce que Rood! pourrait devenir entre aujourd’hui et le seconde moitié de 2012. Il trouve probablement inquiétant que le PSL s’est assis à la table.

    121. Le futur de Rood! Est incertain. Sans transfusion de la part du PSL, les possibilités de survie sont limitées. Mais nous ne voulons pas d’un deuxième scénario CAP où le PSL s’engage de toute sa force, mais ne se heurte qu’à l’incompréhension, la méfiance et l’interdiction de continuer à fonctionner comme PSL. Selon nous, Rood! a le potentiel de se développer ou de tout au moins faire partie du processus de formation d’un nouveau parti large de lutte alors que le PSL a l’ambition de former le squelette autour duquel pourra se former un nouveau parti révolutionnaire de masse. Les deux sont nécessaires. Nous n’allons que graduellement faire adhérer nos militants à Rood pour ne pas donner l’impression de le submerger. Nous l’avons ouvertement discuté avec De Bruyn et ses collaborateurs les plus proches. L’équipe autour de De Bruyn est politiquement plus forte et stable que celle autour de Sleeckx. Cela constitue un avantage considérable. Cela sauvegarde Rood des rumeurs, des ragots et des théories du complot qui ont complètement l’atmosphère du CAP malsaine. Cela protège également Rood contre les erreurs médiatiques que nous avons subies avec le CAP. De plus, une meilleure compréhension politique est garante d’une volonté d’écoute que le CAP évoquait à haute voix mais mettait très peu en pratique. Il ne s’agit que d’une première impression, mais c’est notre sentiment qu’un argument est ici jugé sur base de son contenu et non sur base de sa place dans l’un ou l’autre complot fictif.

    122. La faiblesse organisationnelle de Rood et la conjoncture de la lutte des classes font que beaucoup de syndicalistes prendront plutôt une attitude attentiste. C’est une donnée objective que nous ne pouvons pas changer à court terme. Mais ce que nous pouvons, c’est renforcer l’enthousiasme existant par une présence qualitativement attractive. Nous espérons que cela peut assurer l’implication critique nécessaire pour aider Rood à devenir un projet viable. Il faut être conscient de la volonté d’unité. Il faut donc accentuer le potentiel d’une formation de lutte ouverte et de gauche et de la liberté de discussion. Il ne faut pas cacher nos critiques sur le programme et le profil de Rood, mais il faut amener cela de façon positive et constructive, entre autres par le fait de nous concentrer sur l’essentiel et de ne pas nous perdre dans les détails. Rood doit utiliser sa plateforme publique pour devenir un porte-voix de travailleurs et de jeunes combatifs. Elle peut stimuler le débat dans le mouvement ouvrier sur les assainissements qui s’annoncent. Il n’est quand même pas possible que le chef d’orchestre de l’assainissement, la N-VA, reçoit un blanc-seing pour se mettre en avant comme le seul opposant aux assainissements – ne serait-ce que parce qu’elle refuse de dépanner le gouvernement fédéral – alors que les syndicats n’offrent à leur base que des partis qui appliquent l’austérité.

    123. Il faudra encore réfléchir sur la formulation exacte, mais les prochaines semaines, Rood devrait produire un tract à ce propos. Démarrer ce débat dans des délégations syndicales nous semble le plus important de ce que les syndicalistes peuvent faire avec Rood. Nous n’allons évidemment pas appliquer une auto-censure. Nous avons le droit de défendre notre programme entier en tant que PSL, nous nous accrochons à notre liberté organisationnelle et à notre droit de diffuser nos propres publications. Mais nous devons également être sensibles à ces travailleurs et à ces jeunes qui sont attirés par Rood. Ils ne peuvent pas avoir l’impression d’avoir atterri au PSL au lieu de chez Rood. Il n’est pas du tout nécessaire de vendre notre journal à chaque meeting de Rood. Un membre ou deux peuvent très bien le faire. Dans un petit meeting ou quelques uns de nos membres sont présents, il peut être utile de préciser que nous sommes membres du PSL, mais pas si la moitié des présents le font. Nous voulons que Rood devienne un organe de lutte ou la règle est la liberté de débat. Des interventions éternelles ou tirer des grimaces lorsque l’on n’est pas d’accord avec l’orateur ne font pas partie de cette approche. Notre point de départ n’est pas de battre des concurrents ou de démontrer notre supériorité, mais de construire Rood, d’argumenter notre position le mieux possible et de faire des contacts. Evidemment nous exigeons notre liberté politique.

    124. Notre tâche la plus importante continue d’être la construction du PSL. Dans les années ’90, dans des conditions beaucoup moins favorables, nous avons réussi à tripler le nombre de nos membres, principalement avec des campagnes de jeunes organisées autour de notre campagne Blokbuster. Lors de la décennie suivante, nous avons à nouveau triplé notre nombre de membres, dans ce cas surtout grâce à nos interventions dans le mouvement antimondialisation. Pendant tout ce temps, le degré moyen d’activité, la contribution financière moyenne et la distribution moyenne de nos publications ne s’est pas affaiblie, mais s’est renforcée. Les dernières années étaient très difficiles à cause de l’effet étouffant des querelles communautaires et de l’impasse politique. Surtout en Flandre, nous avons dû nous accrocher à ce que nous avions. Mais nous avons consacré ce temps de façon utile de façon à construire nos positions syndicales, pour sauvegarder au mieux nos positions parmi les jeunes, et pour améliorer nos publications. Sur base des premières réactions obtenues à l’occasion de nos meetings d’ouverture aux universités, nous avons le sentiment que le pendule retourne à gauche. C’est probablement une indication de ce qui vit parmi des couches plus larges. De plus, nous avons réussi dans cette dernière période à jeter les bases d’un travail crucial parmi els étudiants du secondaire. L’ambiance internationale et aussi nombre de percées du CIO vont bien nous servir en Belgique. Nous pensons que les conditions sont favorables à au moins tripler notre nombre de membres durant cette décennie. Ainsi, le PSL s’approcherait des 1.000 membres. Si nous sommes capables de réaliser cela sans perdre en degré d’implication de nos militants, nous serons une force avec laquelle il faudra tenir compte et que l’on ne pourra pas tout simplement ignorer.

  • Conférence de Jean Ziegler à Charleroi

    Jean Ziegler est passé à l’Université du Travail de Charleroi ce vendredi 27 janvier pour présenter son nouveau livre ”Destruction Massive”. Le ministre à la coopération au développement, Paul Magnette, était présent, ainsi que Philippe Defeyt. Sans avoir lu le vivre, une critique, positive ou négative ne peut pas encore en être faite, disons cependant que jean Ziegler n’a pas la langue dans sa poche pour ce qui à trait au droit à l’alimentation. Ce qu’il appelle une destruction massive, c’est le fait qu’un enfant de moins de dix ans meurt de faim toutes les cinq secondes, des dizaines de millions d’autres, et leurs parents avec eux, souffrent de la sous-alimentation et de ses terribles séquelles. Tout cela, alors que l’on pourrait nourrir normalement 12 milliard d’être humains, soit le double de la population mondiale actuelle.

    Par Ben (Charleroi)

    Lors de la présentation, il insista sur l’importance de la question alimentaire, expliquant qu’à ses yeux, il était incompréhensible qu’il y ait tant de pauvres alors que la planète déborde de richesses. Il en expliqua quelque causes, comme par exemple la spéculation sur les matières premières. Il expliqua que dans la Corne de l’Afrique, les camp de l’ONU refusaient des demandes d’aide de personnes affamées, car le budget de l’aide alimentaire de l’ONU a diminué de moitié à cause des différents Etats qui ne payent plus autant qu’avant. Il fit aussi un clin d’œil à Paul Magnette en lui disant qu’il espérait que celui-ci allait faire pression pour s’assurer que la Belgique maintiendrait son aide… Il n’était apparemment pas au courant que le nouveau gouvernement compte baisser le budget de l’aide au développement de 10%, ce que Magnette se gardera bien de lui dire par ailleurs.

    Jean Ziegler expliqua encore que les 500 plus grosses sociétés mondiales contrôlent 58% du PIB Mondial (c’est-à-dire 58% des richesses produites en une année), et que ces entreprises échappent à tout contrôle. Au vu du constat désastreux du néolibéralisme, il dira que ce n’est plus une idéologie mais carrément de l’obscurantisme. L’Etat a perdu ses forces immunitaires car les politiques ont été baigné dans le néolibéralisme, >”sauf quelques ministres bien sûr” dira-t-il en regardant Magnette, déclenchant un éclat de rire de la salle. Car si Magnette a tenté de se faire passer pour un homme de gauche lors de la conférence, la plupart des personne dans la salle savaient très bien que le Parti ”Socialiste” est très éloigné de la réelle idéologie socialiste et que celui-ci est tout simplement entrain de mener la pire politique d’austérité que la Belgique ait connu.

    Pour conclure, Jean Ziegler a dit qu’à la fin d’un discours, il faut toujours de l’espoir, peu importe ce que l’on a dit. Il cita alors Pablo Neruda : ”Eux, nos ennemis, pourront couper toutes les fleurs, mais jamais ils ne seront les maîtres du printemps.”


  • Reprise de la lutte des classes en Europe tandis que la crise de la zone euro s’approfondit

    Le Comité Exécutif International (CEI) du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) s’est réuni du 17 au 22 janvier 2011, en Belgique, avec 33 pays d’Europe, d’Asie, d’Amérique Latine et d’Afrique représentés. Après le premier rapport du meeting du CEI sur la situation mondiale, voici un rapport de Finghin Kelly sur les développements cruciaux en développement en Europe.

    Finghín Kelly, Socialist Party (CIO en Irlande)

    L’année dernière, l’Europe a connu une forte remontée des luttes, avec des mobilisations et des mouvements considérables. L’Europe a aussi été balayée par les mouvements Occupy et des Indignés. C’est dans ce contexte et celui de la crise économique, politique et sociale que le CEI a discuté des perspectives européennes, discussion introduite par Tony Saunois et conclue par Clare Doyle, tous deux membres du Secrétariat International du CIO.

    La classe dominante européenne a implanté des programmes d’austérité vicieux pour tenter de faire payer la crise du capitalisme à la classe ouvrière. Les réformes qui ont été obtenues après des années de lutte, comme les droits à la pension, à la sécurité sociale, les conditions de travail et les dépenses sociales, sont maintenant violemment attaquées. Ce processus élimine tous les acquis et conquêtes de la classe ouvrière depuis la seconde guerre mondiale. C’est une réponse aux idées réformistes de l’après-guerre, dans une période de croissance économique, qui a laissé place à un retour sur les conditions de vie et l’Etat-providence. Cela ne veut toutefois pas encore dire que les idées réformistes ne vont pas resurgir.

    L’approfondissement de la crise de la zone euro, à laquelle le capitalisme est complètement incapable de répondre, est une bonne illustration de l’instabilité et de la fragilité de la position des capitalistes.

    En réponse à cela et à la montée de la riposte des travailleurs contre les plans des banques et du marché, les Etats utilisent de plus en plus des méthodes autoritaires, anti-démocratiques ou celles du ”Bonapartisme parlementaire”, avec une augmentation de la répression et le minage des institutions ”démocratiques”.

    Les attaques de l’austérité sont visibles partout en Europe. Les contributeurs à la discussion ont illustré la nature de l’austérité dans chaque pays ainsi que la révolte et les résistances qu’elles ont provoquées. L’austérité et la réaction à celle-ci ont particulièrement été aigües en Grèce. Les contributions des participants Grecs au CEI ont montré quelle situation explosive existe dans ce pays.

    La Grèce a connu 14 grèves générales, dont deux de 48 heures, au cours des deux dernières années uniquement. Plusieurs intervenants ont vivement montré ce que l’austérité signifie pour les travailleurs grecs. Les conditions de vie se sont effondrées, avec des parts entières de la société ruinées ou appauvries, dont une partie de la classe moyenne. Le chômage est massif : celui des jeunes est maintenant proche de 50%. Des enquêtes montrent que 91% des foyers ont subi une forte baisse de leur revenu – en moyenne une diminution de 30%. Maintenant, 78% des foyers ont des difficultés à subvenir à leurs besoins. Ceci a conduit à des exemples tragiques de familles proposant leurs enfants à l’adoption.

    L’émigration est un problème énorme dans beaucoup de pays ; l’Irlande, l’Espagne, le Portugal et la Grèce en particulier connaissent une émigration massive des jeunes. Non seulement cela a des conséquences sociales dévastatrices, mais cela complique les luttes de masse et peut agir comme une soupape temporaire pour le capitalisme, car les couches les plus énergiques sont alors éloignées des luttes.

    Mouvements sociaux

    Le CEI a entendu beaucoup de rapports des mouvements sociaux en Grèce, dont le mouvement de non-paiement d’une nouvelle taxe par foyer, et d’autres campagnes contre les péages routiers et le prix du métro et du bus après des hausses massives. Le CEI a aussi entendu des rapports du mouvement qui rejette l’implantation d’une décharge dans une ville grecque, une révolte ouverte contre les autorités.

    Ces mouvements considérables ne sont pas confinés à la Grèce; le Portugal a connu sa plus grande grève générale depuis 1974. En Grande Bretagne et en Irlande du Nord, le secteur public a mené une grève historique contre les attaques du gouvernement de coalition contre les retraites. Entre 1 et 2 millions de travailleurs sont entrés en action : c’est la plus grande grève depuis la Grève Générale de 1926. La Belgique a aussi connu de grandes mobilisations et une grève générale du secteur public en décembre. Le 30 janvier, il y aura une grève générale contre l’austérité du nouveau gouvernement (ce rapport a été publié en anglais avant que celle-ci ne se déroule, NDLR).

    L’Espagne a été secouée par les mouvements de masses, qui ont impliqué des millions de travailleurs et de jeunes, un mouvement qui a joué un rôle-clé dans le renversement du gouvernement Zapatero. De plus, l’Espagne a été le terrain du développement du mouvement des Indignados, qui s’inspirait des révolutions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient et s’est à son tour exporté à travers le monde et a nourri le mouvement Occupy. Le CEI a entendu beaucoup de rapports de ces mouvements.

    Ces mouvements ont été une manifestation importante de la jeunesse radicalisée qui souffre d’un chômage élevé et est touchée par l’austérité. En Espagne, le chômage est de 21%, celui des jeunes est maintenant de 50%.

    Le mouvement Occupy est arrivé comme une première réponse des travailleurs et des jeunes à cette crise historique. C’est un mouvement extrêmement important et significatif qui s’est approfondi et qui a eu plus d’effet que les mouvements anticapitalistes de la dernière décennie. Ce mouvement contient des éléments des « mouvements sociaux », qui ont émergé en Amérique Latine dans les dernières décennies par des luttes construites par la base pour combattre dans l’intérêt des principaux secteurs de la société. Tout comme dans ces mouvements, la question de lier le mouvement Occupy aux luttes de la classe ouvrière organisée est décisive. Il est nécessaire de lier les mouvements sociaux aux mouvements de la classe ouvrière. Les camarades du CIO au Brésil ont connu une situation similaire et se sont battus pour la formation d’une nouvelle centrale syndicale, Conlutas, qui inclut les mouvements sociaux tout en étant basée sur la classe ouvrière.

    Tendance anti-capitaliste

    Ces mouvements représentent le développement d’une tendance antisystème et anticapitaliste. Dans de nombreux cas, il lui a manqué une alternative claire par laquelle remplacer le capitalisme. Une autre caractéristique significative de ces mouvements, c’est que, bien qu’ils n’aient la participation active que d’une minorité, le soutien pour ces mouvements est très large parmi la classe ouvrière.

    Il y a eu une discussion sur l’atmosphère « anti-parti » de ces mouvements. Cette tendance reflète le scepticisme et même l’hostilité envers les partis politiques traditionnels. Les marxistes doivent dialoguer avec ces mouvements sur l’alternative au capitalisme, présenter le socialisme et lier les mouvements à la classe ouvrière et des communautés organisées, défendant l’idée du besoin d’un instrument politique pour la classe ouvrière pour permettre la lutte pour le socialisme.

    Le développement de la conscience de différentes parties de la société, et de la classe ouvrière en particulier, a été discuté au CEI. Beaucoup de travailleurs espèrent encore que les politiques réformistes ou Keynésianistes peuvent vaincre la crise, alors que d’autres en arrivent à la conclusion que le capitalisme est dans une impasse.

    La politique du “moindre mal” vue dans les élections, ou les succès des partis sociaux-démocrates dans les sondages, ont aussi été discutés. Cela ne reflète pas de grandes illusions dans ces partis mais un espoir qu’ils pourront amoindrir les effets des mesures d’austérité. Le soutien pour ces partis peut très vite s’éroder. Cela s’est vu en Irlande, où une coalition Fine Gael / Labour a été élue en février à une large majorité, dans l’espoir qu’ils « brûleraient les porteurs d’obligations ». Mais ces espoirs ont été balayés par les politiques de coupes du nouveau gouvernement de coalition.

    La question du moindre mal est posée dans plusieurs pays dont la France, où le parti « socialiste » peut mettre en échec Sarkozy cette année (surtout après la perte du triple A par la France). Cette question est fortement liée au manque d’alternatives de masse à gauche des partis traditionnels. L’échec du NPA en France à se développer comme une référence massive dans un contexte de radicalisation montante est aussi décisif. En Espagne, ce même facteur a conduit à la venue au pouvoir du parti de droite PP : bien que son soutien n’ait pas beaucoup augmenté. Beaucoup se sont tournés vers lui pour porter un coup au gouvernement PSOE, qui a été massacré aux élections de novembre.

    Les intervenants ont montré comment une conscience socialiste relativement faible parmi les masses de la classe ouvrière peut être un facteur-clé dans la limitation des mouvements de masse d’opposition.

    C’est en train de changer et on peut s’attendre à des bonds en avant dans la conscience de classe à mesure que la lutte se développe, ce qui va augmenter de beaucoup l’attrait pour le socialisme. L’idée et le mot « socialisme » ont été entachés, non seulement par le stalinisme, mais aussi par les gouvernements « socialistes » qui en Europe du Sud ont appliqué des programmes d’austérité. Cela renforce le rôle des marxistes et socialistes authentiques d’expliquer et de populariser une alternative socialiste basée sur la propriété publique et le contrôle démocratique des principales ressources et industries de la société à travers un gouvernement des travailleurs.

    Rôle des syndicats

    Le rôle joué par les directions syndicales et les partis de gauche a été indentifié comme un facteur qui bride le développement de la conscience de la classe ouvrière. Là où les dirigeants syndicaux ont appelé à une grève, ils l’ont généralement fait les dents serrées et seulement après une forte pression venue d’en bas.

    Dans certains cas, les syndicats ont été désertés par leurs activistes et ne sont plus des pôles d’attraction pour les jeunes et les chômeurs radicalisés. Certains des appareils syndicaux sont devenus des organisations « jaunes » ou « d’entreprise » qui agissent comme le bras droit du patronat. C’est une complication pour la lutte. C’est une tâche essentielle pour les militants de se battre pour construire des groupes d’opposition dans les syndicats et essayer de se réapproprier les syndicats. Les véritables socialistes n’adoptent pas une approche sectaire ou gauchiste des syndicats mais doivent aussi se préparer à des scissions et la formation de nouvelles organisations syndicales.

    Le CEI a discuté de l’échec des nouveaux partis et formations de gauche à exploiter la situation.

    Beaucoup n’ont pas réussi à attirer les secteurs radicalisés de la jeunesse et n’ont pas été actifs dans les luttes. Ils ont échoués à augmenter en nombre, bien que dans quelques cas ils aient eu quelques succès électoraux et de bons résultats dans les sondages.

    Il est clair que la crise économique s’intensifie mondialement ; l’Europe et l’Euro sont au cœur de la crise. La question de l’éclatement de l’euro et d’une reconfiguration de l’UE est posée. Le CEI a discuté en profondeur et en détail de comment la crise peut se développer et des conséquences de cela.

    Les dégradations de notes par les agences de notation montrent qu’elles n’ont pas confiance en les programmes d’austérité pour sortir de la crise. La question du défaut de paiement est beaucoup posée, les « marchés » et beaucoup de commentateurs capitalistes indiquent que le défaut de paiement de la Grèce et du Portugal est une possibilité immédiate. Cela serait le premier cas d’un pays occidental depuis 70 ans.

    Quel futur pour l’euro?

    L’éclatement de l’euro aurait de lourdes conséquences pour l’économie européenne et mondiale. Les estimations montrent qu’un million d’emplois disparaitraient rien qu’en Allemagne et que le PIB de l’Allemagne diminuerait de 25%. Les classes dirigeantes capitalistes d’Allemagne et des autres pays feront donc tout ce qu’elles peuvent pour garder l’euro. Les euros-obligations ou un plus grand rôle de la BCE sont mis en avant comme moyen de sortir de la crise par beaucoup de commentateurs capitalistes et une partie de la gauche soutient ces mesures. Beaucoup d’intervenants en ont parlé au CEI. Les différents pouvoirs capitalistes agiront pour protéger leurs intérêts nationaux. Le capitalisme allemand ne veut pas voir l’utilité des euros obligations à ce stade. Cependant, il pourrait y être amené par la pression des évènements, dans une tentative désespérée de sauver l’économie européenne du désastre. Mais même cela ne sera pas une solution à la crise, ni à long ni même à moyen terme.

    Plusieurs intervenants ont aussi souligné et discuté de la tendance accrue à court-circuiter les procédés démocratiques parlementaires « normaux » et le rognage des droits démocratiques. L’année dernière, des gouvernements « technocratiques » ont été imposés en Italie et en Grèce, quand les marchés et l’UE ont perdu la foi dans la capacité des gouvernements de ces pays à mener à bien les énormes coupes d’austérité.

    Le gouvernement italien qui a été intronisé était, en réalité, un gouvernement des banquiers, puisque chaque membre du cabinet a un passé dans les grandes banques ou les institutions financières ou de forts liens avec elles.

    La commission européenne a aussi accru son intervention dans de nombreux pays ; ce qui se voit clairement dans les pays « programme », où des programmes d’austérité détaillés ont été planifiés par la « troïka », en conjonction avec les gouvernements nationaux. Même dans les autres pays, cette intervention a augmenté. En Belgique, la Commission a exigé que le gouvernement se réunisse un weekend pour trouver d’autres idées de coupes, parce que selon elle, les coupes n’allaient pas assez loin.

    Mesures autoritaires

    L’érosion de la démocratie ne s’est pas faite seulement aux niveaux des parlements et des gouvernements ; une tendance générale à l’usage de mesures étatiques autoritaires, la répression et la criminalisation des protestations, ont été discutés. Cela s’est vu dans les tentatives de mettre fin au mouvement Occupy, en Espagne et partout ailleurs.

    L’érosion des droits démocratiques est évidente en Hongrie, le premier pays européen à être renfloué par le FMI pendant la crise économique. Les délégués ont rapporté les attaques au droit de grève, le nouveau code du travail et les camps de travail pour les chômeurs-longue durée. Comme dans les autres pays, les droits aux pensions et aux retraites anticipées ont été attaqués. La répression contre les Roms a empiré. Un nouvel impôt à taux unique augmente les difficultés économiques des pauvres. La liberté des médias a été rognée par de nouvelles lois. Une nouvelle constitution introduite par le gouvernement ronge beaucoup de droits démocratiques de base.

    En même temps qu’une crise économique, les classes capitalistes européennes font face à une crise politique. Les réserves politiques de la bourgeoisie leur échappent parce que les partis politiques traditionnels sont discrédités par leurs politiques de coupes. Nous avons vu une série de crises gouvernementales en Europe. Tous les pays au premier plan de la crise de l’euro ont subi des changements politiques : l’Italie, l’Espagne, la Grèce, l’Irlande et le Portugal ont changé de gouvernement en 2011.

    Même en Allemagne, où il y a eu quelque croissance économique, cela n’a pas donné un coup de pouce aux partis dirigeants. Par exemple, le FDP est en crise et est menacé de perdre ses représentants parlementaires.

    Des évènements tumultueux dans les mois à venir

    Les anciens partis des travailleurs se sont encore droitisés pendant la crise et se sont discrédités aux yeux des travailleurs. Le Labour en Grande Bretagne a dit qu’il ne reviendrait pas sur les coupes du gouvernement Con-Dem quand il reviendrait au gouvernement. En Italie, le PD (Parti Démocrate) a voté pour les coupes de Monti !

    Dans un certain nombre de pays, le vide politique est partiellement rempli par les forces de droite. Le Front National en France utilise cyniquement une rhétorique populiste anti-banque pour essayer d’augmenter son soutien. L’émergence du parti néo-fasciste Jobbik en Hongrie a aussi été discutée en exemple de la façon dont l’extrême-droite peut occuper cet espace. Le danger de l’extrême-droite et la menace raciste peuvent être combattus par le mouvement ouvrier avec un clair programme de classe qui unifie les travailleurs contre les attaques néolibérales et lutte pour les emplois, le logement et des aides sociales pour tous, et pour un vrai changement de système.

    Dans cette situation, la question nationale va réapparaitre. Les développements en Écosse et en Espagne ont été discutés par les intervenants de ces pays, où la crise a fait monter la question nationale et posé la question du séparatisme. Les forces du CIO, tout en défendant le droit à l’auto-détermination, opposent une alternative de lutte unifiée et socialiste pour atténuer le nationalisme bourgeois.

    De cette excellente et très riche discussion, il ressort très clairement que l’Europe va connaitre des évènements tumultueux dans les mois et années qui viennent, au fur et à mesure que la crise économique et politique s’approfondit. Cela va donner au CIO d’énormes opportunités pour construire le soutien aux idées socialistes.

  • Une austérité qui nous appauvrit tous ? IL EXISTE UNE ALTERNATIVE !

    Les politiciens sont-ils devenus hypnotiseurs ? “Austérité, austérité, encore austérité”, des mots répétés tels une complainte, avec comme une senteur de parfum capiteux. Cette lamentation fait le tour du globe, le public doit partout être convaincu qu’il FAUT rembourser les dettes réalisées pour sauver les banques, ces joueurs pathologiques accros à la logique de casino. Ceux-là, ils peuvent bien compter sur la compassion de l’Union Européenne. Sous peine d’amendes, les pays membres de l’UE seront contraints et forcés de ne plus présenter de budgets comprenant des déficits ! Accepter une telle Europe, c’est forcer des millions de familles de travailleurs à ne plus compter que sur la charité.

    Par Els Deschoemacker

    Sous prétexte de le protéger, notre modèle social européen flanche de plus en plus sous les coups de boutoir des mesures d’austérité. C’est un (mauvais) tour de passe-passe vieux comme le monde ! Di Rupo n’est en cela pas fort différent de ses collègues néolibéraux de Belgique ou d’ailleurs. Chaque baisse de la notation du pays, chaque envolée du taux d’intérêt, chaque révision à la baisse des perspectives de croissance économique,… sont autant d’occasions d’aller encore plus loin dans la casse sociale. Nous devrons nous plier à ce qu’exige l’Europe! Les partis traditionnels ont tous intégré cette pensée unique néolibérale. Quelques voix disent comprendre la colère des travailleurs, comme Laurette Onkelinx (PS), ‘‘parce qu’il n’y a pas eu de véritable concertation.’’ Mais le problème, ce n’est pas le ‘‘déficit de dialogue’’, c’est le projet lui-même ! C’est comme s’il n’était pas possible de faire autrement que de faire payer aux travailleurs et à leurs familles la facture de la crise avec une pauvreté, une crise sociale et un taux de chômage grandissants.

    Aucune alternative ?

    Depuis début décembre, les syndicats mobilisent – à juste titre – pour se faire entendre. Leurs revendications : un plan de relance économique pour des emplois de qualité ; une annulation de toutes les mesures antisociales sur la fin de carrière ; le maintien du pouvoir d’achat ; une réforme de la fiscalité qui cible les revenus des fortunes, des capitaux et des profits ; la fin des attaques contre les services publics et des engagements concrets pour une Europe sociale.

    Ne nous laissons pas faire ! Un ouragan d’austérité aveugle à tous niveaux nous menace. Opposons-lui un ouragan de protestations afin de briser toute attaque et de réaliser ces revendications syndicales dont on parle si peu dans la presse. Une grève générale de 24 heures bien organisée et massive doit constituer le tremplin vers une organisation conséquente de toute la classe des travailleurs à travers un bon plan d’actions et de nouvelles grèves, jusqu’à ce que le gouvernement fasse marche arrière ou qu’il tombe !

    Le mouvement des travailleurs ne peut toutefois pas faire l’économie d’une discussion sur sa représentation politique, contre tous ces politiciens qui se retrouvent dans l’autre camp à la table de négociation. Un nouveau parti de masse est nécessaire – pour et par la classe des travailleurs – tant pour la lutte que pour défendre une alternative à ce système capitaliste qui nous réserve un avenir de crise et de pauvreté.


    Abonnez-vous à Lutte Socialiste! Cet article est tiré de l’édition de février de notre journal, Lutte Socialiste. Si vous désirez recevoir Lutte Socialiste dans votre boîte aux lettres, prennez vite un abonnement. Vous pouvez verser 20 euros (pour 12 n°) ou 30 euros (abonnement de soutien) au n° 001-3907596-27 de "socialist press" avec la mention "abonnement". Pour plus d’infos, des remarques, propositions d’articles,… : prennez contact avec nous via redaction@socialisme.be

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A noter dans votre agenda

    • Lu. 30 jan. National. Grève générale contre la politique d’austérité
    • Lu. 6 fév. Louvain. Café syndical: évaluation de la grève générale : comment aller plus loin ? 20h, café Sport (à la gare de Louvain).
    • Me. 8 fév. Bruxelles. Rencontre avec des syndicalistes combatifs. Mercredi 8 février 19h – Café « Dillens » – Place Julien Dillens, 1060 Saint-Gilles (à 5 min. du parvis)
    • Sa. 10 mars. Anvers. Le PSL et la campagne ‘Tamil Solidarity’ présentent la Journée Tamouel du Socialisme
    • Di. 11 mars. Bruxelles. 14h30 Bruxelles-Nord. Manifestation nationale : "Plus jamais Fukushima"
    • Je. 15 mars. Manifestation antifasciste contre le NSV à Louvain
    • Di. 25 mars. Protestations contre le rassemblement anti-avortement à Bruxelles
    • Sa-Di 28 en 29 avril: ‘‘Socialisme 2012’’
    • 7-9 décembre: Congrès National du PSL

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    Meeting sur la lutte contre l’austérité

    Ce mardi 24 janvier, les camarades du PSL de Mons ont organisé un meeting sur le thème de la lutte contre l’austérité. Une vingtaine de personnes étaient présentes. Avant la discussion, Aurore y a expliqué les différentes mesures d’austérité que le gouvernement Di Rupo inflige aux travailleurs. Ensuite, elle a très bien mis en avant la nécessité de se préparer non seulement à la grève du 30 et d’en faire un succès, mais également de se préparer aux luttes qui vont venir dans la prochaine période.


    Débat avec le Parti Communiste à Charleroi

    Ce jeudi 26 janvier, un meeting commun entre le Parti Communiste et la section du PSL de Charleroi a eu lieu sur le thème de l’austérité. François Dagostino, du Parti Communiste, y a présenté les mesures d’austérité du gouvernement Di Rupo, en soulignant la dimension européenne des attaques sur les travailleurs. Benjamin Dusaussois, pour le Parti Socialiste de Lutte, a souligné que l’on rentrait dans une nouvelle période de lutte au sein de laquelle la nécessité d’une alternative politique aux parti traditionnels se fera de plus en plus sentir. Les travailleurs et les jeunes n’auront en effet d’autre choix que la lutte car si rien n’est fait, les perspectives d’avenir seront celles que Merkel annonçait récemment: 10 ans d’austérité minimum en Europe. Dans la discussion, Gustave Dache a expliqué qu’un changement était en cours dans les syndicats, la base augmente la pression pour des actions et plus de combativité.


    Une nouvelle édition de ”Lutte Socialiste”

    Demain, nous commencerons la diffusion de notre nouvelle édition de notre mensuel Lutte Socialiste, le journal anti-austérité. Cette édition accorde une large place aux arguments contre la logique d’austérité du gouvernement Di Rupo 1er. Nous abordons le contexte politique de ces attaques antisociales, et avertissons des attaques qui ne manquerons pas de suivre. C’est une avalanche d’austérité qui se profile ! Sur cette base, nous présentons les principaux arguments de la lutte contre toutes ces tentatives de nous faire payer à nous – jeunes, chômeurs, travailleurs, pensionnés – le coût de cette crise du système capitaliste.

    Pas de prétendu ”conflit des générations” dans ce journal! Pour nous, les plus âgés n’ont pas vécu au-dessus de leur moyens. Pour nous, les jeunes ne doivent pas voir leur avenir sacrifié. C’est ensemble que nous devons lutter contre les véritables responsables : les rapaces capitalistes et leurs serviles laquais aux gouvernements. Différents articles développent ainsi le sens des attaques contre les jeunes et les pensions.

    Le dossier central se concentre sur les réponses à donner aux divers arguments anti-grève que l’on entend dans les médias.

    N’hésitez pas! Soutenez la presse alternative, la presse qui se place clairement du côté des travailleurs ! Prenez donc un abonnement, et recevez chez vous votre ration d’analyses socialistes, d’informations sur les luttes en Belgique et au niveau international, ou encore de propositions concrètes pour construire le meilleur rapport de forces contre les attaques antisociales et pour une autre société, une société socialiste démocratique. Effectuez un versement (informations pratiques) et envoyez un mail à redaction@socialisme.be avec vos coordonnées.

    Contenu de notre édition de février :

    • 1. Une austérité qui nous appauvrit tous? Il existe une alternative !
    • 2. Assainissements : le gouvernement veut toujours aller plus loin || ‘‘Il nous faut un nouveau mouvement pour donner une voix politique à la lutte’’ || Les salaires et pensions des politiciens
    • 3. Brisons tous les liens avec les partis de l’austérité ! || Qui voit encore une différence entre les différents partis établis ?
    • 4. Les Dolomies – Marche Les Dames Norme salariale de 0,3 % explosée ! || Le personnel de Petroplus : On veut de la clarté !
    • 5. Van Quickenborne à l’offensive contre les cheminots ! || Action des cheminots pour la sécurité des gares || La politique européenne de libéralisation menace 5.000 emplois à bpost
    • 6. Tensions à Matonge || STIB, TEC, De Lijn : Personnel et usagers, défendons nos transports en commun ! || Question du mois : Comment stopper la N-VA?
    • 7. Dossier: Devrons-nous bientôt travailler jusqu’au cercueil?
    • 8-9. Dossier: Pourquoi il faut lutter et faire grève
    • 10. Interview avec un des dirigeants de l’opposition au Kazakhstan, Ainur Kurmanov. “De réelles possibilités d’insurrection au Kazakhstan” || Irlande. Campagne massive pour le non-paiement d’une taxe immobilière
    • 11. Interview avec Segun Sango au sujet de la grève générale du Nigéria || Corée du Nord. Kim Jong-Il est mort, mais le cauchemar stalinien se poursuit || La Chine augmente la pression contre les opposants
    • 12. ”Trotski”, une (mauvaise) biographie de Robert Service
    • 13. Nouvelles du parti
    • 14. 15 mars: Manifestation antifasciste à Louvain : Rejoignez la résistance antifasciste ! || La fin du FN en Belgique ?
    • 15. Di Rupo contre les jeunes. Opération : ”Génération sans avenir”
    • 16. L’énergie aux mains du public! Fukushima: plus jamais !
  • La fin du FN en Belgique ?

    De manière générale, l’extrême droite francophone est (très) divisée et (très) affaiblie, et ce depuis de fort longues années. Mais la notoriété du Front National français et de Le Pen père et fille avaient toujours permis de compenser l’inefficacité et le manque total de visibilité du FN belge hors des divers procès de ses dirigeants. Profiter de cette facilité hexagonale sera cependant quelque peu plus compliqué à l’avenir, puisque Marine Le Pen vient de décider d’interdire l’utilisation du nom, du sigle et des initiales du FN en Belgique que se disputaient pas moins de… quatre groupes différents.

    Ben (Charleroi)

    Les capacités de l’extrême droite francophone ne sont pas à surestimer, mais minimiser son danger potentiel serait tout de même une grave erreur. Dans le Hainaut, les listes d’extrême droite avaient réalisé, ensemble, 6,3% lors des élections législatives de 2010. Dans le canton de Charleroi, le total des voix se situait même à 9%, un résultat loin d’être ‘‘fantomatique’’, comme certains auraient voulu le faire croire. Il est vrai toutefois que ce score constitue une diminution par rapport à 2007, quand les différentes listes totalisaient presque 14% des voix sur Charleroi. Mais même sans les avantages du ‘‘FN, marque déposée’’, le danger reste présent.

    En période de crise, le racisme se développe, chaque forme de discrimination y trouvant un sol fertile. L’extrême droite tente d’amplifier celles-ci en instrumentalisant des faits divers ou encore l’attentat de Liège. L’avenir organisationnel des néo-nazis francophones est encore incertain entre les diverses succursales (Wallonie d’abord, Solidarité Unitaire,…).

    Pour l’instant, le (très petit) groupe d’extrême droite le plus développé en Belgique francophone serait le groupuscule Nation, avec un noyau dur d’une dizaine de membres, parfois capable de mobiliser une vingtaine de personnes lors de ses activités. Le danger qu’ils représentent n’est pas directement électoral, mais basé sur leur activisme et leurs tentatives de construire un cadre néo-fasciste tel qu’a su le construire de Vlaams Belang depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Ce groupuscule tente de séduire sur base des sentiments antisystèmes qui se développent dans la société en se disant par exemple ‘‘anticapitaliste’’. Pourtant, sur leur site internet, qui est régulièrement alimenté, c’est le silence radio concernant les luttes contre l’austérité à travers le monde et en Belgique, ou encore sur la présence de leurs ‘‘collègues grecs’’ du Laos dans le gouvernement d’austérité de Papademos…

    Il est difficile de se faire une idée correcte du potentiel de l’extrême droite francophone et de son développement, mais elle peut réussir à se construire sur base du sentiment anti-establishment et face au désespoir qui naît de situation socio-économiques difficiles, quand la désignation d’un bouc émissaire, quel qu’il soit, est déjà un soulagement. Selon nous, la meilleure façon de répondre à ce danger est de construire un instrument politique pour les travailleurs et les pauvres, basé sur des réponses collectives contre ce système et sa logique d’austérité. Des emplois, pas de racisme, tout ce qui nous divise nous affaiblit !

  • Brisons tous les liens avec les partis de l’austérité !

    ‘‘Le PS nous a trahis, humiliés et abandonnés’’, ‘‘Au pays des belles promesses, les travailleurs meurent de faim car le PS a sacrifié les travailleurs sur l’autel de l’accord gouvernemental !’’ C’est ce qu’on pouvait notamment lire dans le tract de la CGSP distribué début janvier lors de vœux du ministre-président de la Région Wallonne et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte (PS). Quelques jours plus tard, la CGSP s’est rendue à la réception du bourgmestre de Mons, Elio Di Rupo. Le n° 1 du PS et du gouvernement a eu pour réponse de dire que les syndicats conduisent ‘‘les citoyens vers l’abîme’’. Relais politique des travailleurs, le PS ?

    Par Eric Byl

    Des propos similaires à ceux de leurs camarades de la CGSP ont pu être entendus à Anvers lors d’une réunion de militants, de la bouche de délégués de grandes entreprises privées (notamment dans la pétrochimie et de la métallurgie) mais aussi de tous les services publics et des soins de santé. A cette réunion, le président de la FGTB Rudy De Leeuw a tenté de minimiser la responsabilité des ‘socialistes’ dans le plus grand projet d’austérité de l’histoire du pays, en se concentrant sur la Hongrie, l’Espagne, Merkozy et la Banque Centrale Européenne. Mais il ne fallait pas écouter que ce qui sortait de la tribune, et ceux qui ont prêté l’oreille aux propos tenus dans la salle ont entendu un autre son de cloche.

    Le 18 janvier, le président des métallos de la FGTB Wallonie-Bruxelles a écrit un article (disponibles sur www.metallos.be) dans lequel il affirme : ‘‘Peut-être, politiquement, sommes-nous à un bout du chemin : l’année prochaine, il y aura 25 ans que les socialistes sont revenus au pouvoir en Belgique. Si nous en sommes là aujourd’hui, ils ne peuvent nier leur responsabilité, et elle tient en un constat : la droite au pouvoir mène des politiques de droite, la gauche au pouvoir n’a pas mené des politiques de gauche et, aujourd’hui, joue carrément à droite.’’

    Même à la CSC, la désillusion est profonde envers le rôle actuellement joué par le PS. Le 22 décembre, des militants du syndicat des employés de la CSC, la CNE, avaient ainsi manifesté devant le siège du PS Boulevard de l’Empereur et coloré sa façade d’un bleu symbolisant la politique libérale du parti de Di Rupo.

    Plan Global, déduction des intérêts notionnels, Pacte des Générations, ‘‘chasse aux chômeurs’’, sous-financement de l’enseignement,… la droite aurait eu bien plus de mal si le PS s’était trouvé dans la rue à organiser la lutte plutôt qu’à appliquer ces politiques aux Parlements et aux gouvernements ! La ‘‘politique du moindre mal’’ a constitué la meilleure façon d’instaurer des mesures néolibérales par la manière ‘‘douce’’. C’est sur cette base que le SP.a n’attire déjà plus que 13% des voix en Flandre. La gauche officielle y a pratiquement disparu de la scène politique, et le vote anti-establishment s’exprime maintenant avec Bart De Wever. A-t-on vraiment envie que cette situation s’étende à tout le pays ?

    Il faut rompre tous les liens qui unissent les syndicats aux divers partis traditionnels MAINTENANT ! Combien de trahisons encore avant qu’une partie conséquente des militants syndicaux refuse de continuer à se battre une main liée au dos ? Nous avons urgemment besoin de notre propre relais politique.

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A noter dans votre agenda

    • Ma. 24 jan. Mons. 19h. Meeting : Comment combattre l’austérité? Au Central (sur la place de Mons)
    • Ma. 24 jan. Anvers. 19h30 Multatuli. Réunion informelle avec des militants marxistes du Sri Lanka et d’Inde
    • Me. 25 jan. Namur. 18h. Meeting des Jeunes en Lutte pour l’emploi. Orateurs: Pedro Pereira (délégué FGTB aux carrières de Marches-les-dames), David Lecomte (Permanent Jeunes FGTB Namur), Marylise Wauters (animatrice AFICO), Alain Mandiki (Militant PSL et délégué CGSP). Rue Dewez n°40, au 4ème étage (locaux de la FGTB)
    • Me. 25 jan. Gand. Assemblée Générale des sections du PSL à Gand avec rapport de la réunion de l’Exécutif International du CIO
    • Je. 26 jan. Charleroi. 19h. MEETING PC-PSL : Comment combattre l’austérité? Orateurs: François Dagostino (PC) Benjamin Dusaussois (PSL), au Ciné Planète Café face à la gare de Charleroi (Quai de Brabant 1A, 6000 Charleroi)
    • Ve. 27 jan. Anvers. Drink de Nouvel An avec Bart Vandersteene.
    • Lu. 30 jan. National. Grève générale contre la politique d’austérité
    • Lu. 6 fév. Louvain. Café syndical: évaluation de la grève générale : comment aller plus loin ? 20h, café Sport (à la gare de Louvain).
    • Me. 8 fév. Bruxelles. Rencontre avec des syndicalistes combatifs. Mercredi 8 février 19h – Café « Dillens » – Place Julien Dillens, 1060 Saint-Gilles (à 5 min. du parvis)
    • Sa. 10 mars. Anvers. Le PSL et la campagne ‘Tamil Solidarity’ présentent la Journée Tamouel du Socialisme
    • Di. 11 mars. Bruxelles. 14h30 Bruxelles-Nord. Manifestation nationale : "Plus jamais Fukushima"
    • Je. 15 mars. Manifestation antifasciste contre le NSV à Louvain
    • Di. 25 mars. Protestations contre le rassemblement anti-avortement à Bruxelles
    • Sa-Di 28 en 29 avril: ‘‘Socialisme 2012’’
    • 7-9 décembre: Congrès National du PSL

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    Pourquoi j’ai rejoint le PSL

    Cela fait déjà plusieurs années que je me suis rendue compte que le système capitaliste n’est pas soutenable. Concentré sur la croissance et la recherche, à tout prix, de profits ; il ne permet pas à chacun d’avoir accès aux ressources minimales pour mener une vie décente. J’ai participé, dans cet esprit, à des mouvements de lutte pour les Droits de l’Homme et pour l’environnement. Petit bonhomme de chemin faisant et au gré de rencontres avec des militants PSL ma vision a petit à petit évolué.

    Je suis maintenant davantage consciente que le système ne fonctionne pas par lui-même mais est entre les mains de ceux qui détiennent les moyens de production et le capital. La méthode de lutte que propose le PSL m’a également convaincue. Des aménagements au sein du système ne peuvent résoudre la crise systémique du capitalisme et les problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs. La solution n’est pas non plus de vivre son idéal anticapitaliste en autarcie et sans se soucier du reste du monde. La terre ne pourra tourner rond qu’à partir du moment où la société sera construite par l’ensemble des jeunes et des travailleurs et non plus par une infime minorité de la population que représente les capitalistes. C’est pour participer à ce grand projet que j’ai rejoint le PSL.

    Emily, Namur


    Journée tamoule du Socialisme à Anvers

    Depuis un an environ, le PSL est actif au sein de la communauté tamoule en Belgique, une communauté qui comprend plusieurs milliers de personnes ayant fui le Sri Lanka suite à la guerre civile et aux persécutions subies par la minorité tamoule du pays.

    Ce 10 mars, la campagne Tamil Solidarity organisera une Journée du Socialisme à Anvers avec discussions politiques, souper et spectacles. L’après-midi sera consacrée à une discussion portant sur les conséquences de la guerre civile au Sri Lanka, sur les perspectives de ce pays et la lutte de la population tamoule, en Belgique et ailleurs dans le monde. Parmi les intervenants, nous nous réjouissons de pouvoir compter sur un représentant de la campagne Tamil Solidarity de Londres ainsi que sur Tanja Niemeier, collaboratrice du groupe de la Gauche Unitaire Européenne (GUE / NGL) au Parlement Européen où elle suit avec attention les développements en cours au Sri Lanka avec le député européen Paul Murphy. Ce meeting sera suivi d’une fête avec un souper et des spectacles préparés par des militants tamouls réfugiés en Belgique.

    Cette journée constitue une excellente occasion d’échanger des expériences avec des militants tamouls dans notre pays ou tout simplement pour faire connaissance avec la communauté tamoule. Pour les militants marxistes tamouls, c’est bien entendu un événement important, et l’une des premières activités qui ne se limite pas strictement à la communauté tamoule elle-même.

    Plus d’informations à tamil@socialisme.be et sur tamilsolidariteit.wordpress.com


    Agenda de Rood!

    Le PSL participe en Flandre à l’initiative politique Rood!. Voici ci-dessous quelques dates de ce mouvement en construction.

    • Sa. 28 jan. 14h – 17h. Meeting de Nouvel An de Rood! Merksemdok – Emiel Lemineurstraat 72-74 – 2170 Merksem
    • Ve. 17 fév. 19h30 – Présentation du livre d’Erik De Bruin à Zottegem

  • Irlande : Des travailleurs occupent leur entreprise

    Deux lieux de travail sont actuellement occupés en Irlande, contre les abus pratiqués par la multinationale La Senza à Dublin et par Vita Cortex à Cork (pour plus d’informations, n’hésitez pas à aller sur le site du Socialist Party). Nous publions ici deux vidéos, en anglais l’une des travailleurs de La Senza de l’intérieur même de l’occupation, et une autre de Joe Higgins, député du Socialist Party au Parlement irlandais, prenant la parole au parlement en faveur des occupants. En Belgique, l’occupation est une méthode que nous défendons notamment dans le cas des travailleurs d’ArcelorMittal, en tant que premier pas vers la nationalisation de la sidérurgie sous le contrôle des travailleurs.

  • En Bref…

    Chaque samedi, nous publions dans cette rubrique quelques faits marquants, des citations, de petites vidéos,… Aujourd’hui, petit retour sur la situation en Haïti deux ans après le séisme, l’austérité en Belgique et son porte-parole Elio Di Rupo, le taux de pauvreté en Belgique et quelques autres petites choses.


    Haïti : 500.000 personnes vivent toujours sous tentes

    Deux ans après le séisme qui avait frappé Haïti le 12 janvier 2010 et avait causé la mort de plus de 200.000 personnes, le chaos persiste encore. Le responsable de l’USAID, l’agence américaine pour le développement, a déclaré que "Haïti est en train de se reconstruire (…) L’économie a connu une croissance de 6% l’an passé et USAID y a participé de plusieurs manières." Mais le principal exemple qu’il cite est la mise en place d’une… zone industrielle! L’assistance des Etats-Unis se poursuivra dans les années à venir, a-t-il encore assuré, avec des efforts portés sur le "redressement de l’économie" et le "renforcement des institutions politiques". Autrement dit, les priorités concernent le fait de garantir les profits des entreprises et la ”stabilité politique du pays”. Pendant ce temps, plus de 500.000 personnes sont encore forcées de vivre dans des tentes…


    Di Rupo : ”Personne ne peut échapper aux efforts de redressement !”

    Cette semaine s’est déroulée la cérémonie du Manager de l’Année de Trends-Tendance, en présence notamment du Premier Ministre Elio Di Rupo. Il a notamment été question dans son discours des mesures d’austérité. Il y a déclaré entre autres : ”Des efforts importants sont demandés à chacun. Aux politiques, aux fonctionnaires, aux allocataires sociaux, aux travailleurs et aux entreprises. Personne ne peut échapper aux efforts de redressement car il en va de l’équilibre global de notre société. Les réformes profondes et indispensables que nous mettons en œuvre ne seront acceptées que si tout le monde contribue à leur réussite.” On se demande bien de quel équilibre il veut parler, puisque ces mesures antisociales frappent durement les travailleurs et leurs familles, et laissent les spéculateurs, grands patrons et banquiers en paix. Cette même semaine, Di Rupo a d’ailleurs reconfirmé son allégeance à la Commission européenne et à ses politiques, notamment après les propos de Paul Magnette…


    Des troubles internes au PS ?

    … Paul Magnette a donc été l’invité de Matin Première ce jeudi. En cette occasion, il a critiqué la politique de la Commission européenne qui "prépare 15 ans de récession pour l’Europe". Il a aussi critiqué le salaire perçu par les patrons des entreprises publiques : "Il faut revenir à la gestion raisonnable". Il poursuit : "Qui est en train de faire l’analyse de nos budgets et de nous donner des bons ou des mauvais points ? C’est la Commission européenne !" C’est donc normal qu’elle soit dans le collimateur, estime-t-il. "Pour le reste, il y a beaucoup d’hommes politiques flamands qui se cachent derrière la Commission pour faire passer des réformes de droite sans l’assumer". A ce niveau, le PS n’a aucune leçon à recevoir. Combien de fois de pareilles déclarations ont pu permettre au PS d’être un pied au pouvoir (où il est depuis… 1988!) et un pied dans l’opposition. Sauf que, maintenant, le Premier Ministre est PS, et a dû désavouer les propos de Paul Magnette. Que l’on se rassure toutefois, il y a de fortes chances que tout cela n’était qu’une belle opération de communication, domaine dans lequel excelle le PS. Paul Magnette n’a tout de même pas appelé à participer massivement à la grève générale du 30 janvier pour lutter contre l’application de la politique de la Commission européenne en Belgique, une opération de communication a d’étroites limites…


    Près de 15% des Belges vivent sous le seuil de pauvreté

    Le premier annuaire fédéral sur la pauvreté vient d’être publié et met en avant que pas moins de 14,6% de la population belge vit sous le seuil de pauvreté, un pourcentage encore plus important parmi les jeunes et les personnes âgées. Quant au reste de la population, travailler ne constitue même plus une protection contre la pauvreté. Le seuil de pauvreté est fixé à 973 euros par mois pour les personnes isolées et 2.044 euros pour les ménages composés de deux adultes et deux enfants. Le seuil de pauvreté atteint 18,5% des enfants âgés de 0 à 18 ans et 19,4% des personnes âgées de plus de 65 ans. "Le préjugé selon lequel il suffit de travailler pour échapper à la pauvreté s’avère faux", a expliqué l’un des auteurs, Willy Lahaye, de l’Université de Mons, en pointant la responsabilité de l’augmentation des emplois précaires. Entre données, cet annuaire dénonce qu’un quart des Belges bénéficiant des revenus les plus faibles (28,5%) postposent leurs soins de santé pour raisons financières. Près de 32% des Belges bénéficiant des revenus les plus faibles souffrent d’une ou plusieurs maladies chroniques.


    Une génération sans avenir

    Le Forum Economique Mondial (FEM) tire des perspectives bien sombres pour notre avenir. Son rapport concernant les “risques mondiaux” rendu public en introduction au sommet de Davos et parle du danger constitué par tous ces jeunes qui forment une “génération sans avenir”. Que ces jeunes entrent en résistance contre le système capitaliste rendent sa survie incertaine. Voilà en tout cas l’avis des chefs d’entreprises, car ce rapport du FEM est basé sur un sondage qui a impliqué 469 chefs d’entreprises et topmanagers. Le texte accorde une place de choix au mouvement Occupy et aux soulèvements révolutionnaires en Afrique du Nord et au Moyen Orient.


    La Belgique joue un rôle important dans la répression au Moyen Orient

    Notre pays est le plus grand exportateur d’armes militaires vers le Moyen Orient. En 2010, des armes ont été exportées vers cette région pour une valeur de 63 millions d’euros, une augmentation de 50% par rapport à l’année précédente. C’est plus de la moitié des exportatiopns totales de l’Europe. Les commenditaires sont essentiellement la Jordanie et l’Arabie Saoudite. Globalement, notre pays a exporté des armes pour une valeur de 1 milliards d’euros en 2010.


    Sureté d’Etat : l’extrême-droite ne va pas bien

    Ce que la sureté d’Etat a dévoilé dans son rapport, les antifascistes le savent déjà très bien : l’extrême-droite n’a pas une forme excellente en Belgique. Les néonazis de Blood&Honour n’ont pu organiser que quelques concerts en 2010, contre plus d’une quinzaine il y a quelques années. Le Voorpost, qui sert notamment de service de sécurité au Vlaams Belang, a perdu des membres. Des groupes comme le N-SA ou Nation, du côté francophone, ne dépassent pas les 10 ou 20 membres actifs (ce qui n’empêche pas Nation de crier à la victoire sur son site à la lecture de ce rapoort…). Cela étant dit, le fait que l’extrême-droite ne se porte pas très bien ne signifie aucunement qu’il faut arrêter de la combattre ! Le prochain grand rendez-vous sera ce 15 mars à Louvain, pour la manifestation antifasciste contre le NSV.


    C’est cool le socialisme ?

    Même au Etats-Unis, ce n’est pas des plus évident de distribuer des auto-collants anti-socialistes. Dans cette vidéo, issue d’un groupe de droite, les réactions des passants face à ces stickers ‘socialism is not cool’ sont des plus intéressantes! De nombreuses personnes réagissent en affirmant le contraire de leur slogan et répondent : si, le socialisme c’est cool!

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