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Tag: Afrique
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60 ans après la Seconde Guerre mondiale
On commémore ces temps-ci le 60ème anniversaire de la fin la Seconde Guerre mondiale. Les médias nous ont abreuvés d’articles et de témoignages historiques sur ce qui fut la plus grande boucherie à ce jour de l’histoire humaine (60 millions de morts). Un dossier de plus? Non, car les commémorations occultent trop souvent les tenants et aboutissants de cette guerre qui a changé pour près d’un demi-siècle les rapports de force au niveau mondial.
Thierry Pierret
La Première Guerre mondiale avait été une guerre de repartage du monde entre puissances impérialistes. Pendant des décennies, il y avait une course de vitesse entre les différentes puissances européennes pour s’emparer des différents pays d’Afrique et d’Asie. La Grande-Bretagne et la France étaient sorties gagnantes de cette course de vitesse, l’Allemagne devant se contenter des “miettes” du monde colonial.
C’est la volonté de l’Allemagne d’imposer un repartage du monde à son avantage qui a plongé le monde dans la “Grande Guerre” en 1914. Les principaux partis sociaux-démocrates s’étaient rangés derrière le drapeau de leur propre impérialisme. C’est la Révolution russe qui a mis fin à la Grande Guerre sur le front de l’est avec l’armistice de Brest-Litovsk. Quelques mois plus tard, la révolution en Allemagne mettait fin aux hostilités sur le front occidental. Malheureusement, la révolution en Allemagne n’a pas abouti à la prise du pouvoir par les travailleurs comme en Russie. Le Parti social-démocrate (SPD) y était autrement plus puissant que les mencheviques en Russie et le jeune Parti communiste allemand (KPD) a commis des erreurs tactiques. La défaite de la révolution en Allemagne, mais aussi en Italie, en Hongrie, en Slovaquie,… ouvre désormais la voie à une période de contre-révolution en Europe qui sera le prélude à une nouvelle conflagration mondiale.
La montée du fascisme
La petite-bourgeoisie était prise en tenaille entre le mouvement ouvrier d’une part, la grande industrie et les banques d’autre part. La faillite les guette et, avec elle, la nécessité de vendre leur force de travail pour vivre. Ils aspirent au retour à l’ordre, c’est-à-dire à la situation qui prévalait avant l’industrialisation, à savoir une société de petits producteurs. Les fascistes les séduisent avec leurs diatribes contre “le capital financier” et contre le communisme. La crise économique des années trente verra les secteurs décisifs de la bourgeoisie soutenir le fascisme pour rétablir ses profits en écrasant le mouvement ouvrier et en forçant l’ouverture des marchés extérieurs aux produits allemands.
Il est donc faux de prétendre que la mégalomanie de Hitler et de Mussolini serait la cause de la Seconde Guerre mondiale. En fait, le programme des partis fascistes correspondait aux nécessités du capitalisme en période de crise aigüe. La seule façon pour la bourgeoisie des pays vaincus (Allemagne) ou mal desservis par la victoire (Italie) de restaurer sa position, c’était d’imposer un nouveau partage du monde par la guerre. Or seuls les partis fascistes étaient déterminés à le faire là où les partis bourgeois classiques étaient soucieux de préserver les équilibres internationaux. Il y a donc un lien entre le fascisme et la guerre dans la mesure où ce sont deux conséquences parallèles de la crise du capitalisme en décomposition.
Capitulation du mouvement ouvrier
La victoire du fascisme n’était pas inéluctable. En Allemagne, les partis ouvriers et leurs milices – SPD et KPD – étaient plus puissants que le Parti nazi. Mais le SPD refusait l’affrontement sous prétexte de respecter la légalité là où les nazis n’en avaient cure. Plutôt que d’organiser les travailleurs, il préférait s’en remettre au Président Hindenburg comme “garant de la démocratie”.
Quant au KPD, il suivait la ligne de Moscou qui professait la théorie absurde selon laquelle la social-démocratie et le nazisme étaient des frères jumeaux (théorie du social-fascisme). Le KPD a même organisé des activités en commun avec les nazis! Cette attitude des dirigeants des deux grands partis ouvriers allemands a complètement désorienté les travailleurs allemands face aux nazis. En 1933, Hitler prenait le pouvoir sans coup férir avec la bénédiction de Hindenburg…
Le Pacte germano-soviétique
L’arrivée au pouvoir de Hitler – dont Staline était pourtant largement responsable – a semé la panique à Moscou. Pour assurer sa défense, l’URSS va désormais privilégier une stratégie d’entente avec la France et la Grande-Bretagne. Pour ce faire, il ne fallait rien faire qui puisse effrayer les bourgeoisies française et britannique. Par conséquent, les partis communistes occidentaux devaient adopter un profil bas et privilégier des alliances non seulement avec la social-démocratie, mais aussi avec la “bourgeoisie progressiste”.
Cette stratégie débouchera sur la formation de gouvernements de front populaire en France et en Espagne en 1936. Pour maintenir coûte que coûte ce front de collaboration de classe, le PC n’hésitera pas à casser la grève générale en France et à liquider la révolution en Espagne. Mais en 1938, Paris et Londres repoussent l’offre de Staline d’agir de concert pour contrer les visées de Hitler sur la Tchécoslovaquie.
Staline change alors son fusil d’épaule et signe le Pacte germano-soviétique en 1939. Il croit ainsi assurer ses arrières. Bien plus qu’un pacte de non-agression, le Pacte germano-soviétique comportait un protocole secret qui organisait le dépeçage de l’Europe de l’est entre l’Allemagne et l’URSS. Alors que les bolcheviques avaient rendu publics tous les traités secrets en 1917, Staline renouait avec les pires méthodes des puissances impérialistes.
Une nouvelle guerre de repartage
La Seconde Guerre mondiale fut, en Europe de l’Ouest, en Afrique et en Asie, une nouvelle guerre de repartage du monde. L’Allemagne, qui avait été privée de toutes ses colonies en 1918, voulait prendre sa revanche. L’Italie, mal desservie par sa victoire en 1918, avait annexé l’Albanie et envahi l’Ethiopie en 1935. Mais l’Ethiopie était le seul pays africain qui restait à coloniser. L’Italie ne pouvait plus étendre son empire colonial qu’en empiétant sur les colonies françaises et britanniques. Il ne faut pas chercher ailleurs les raisons de son entrée en guerre aux côtés de l’Allemagne en 1940. En Asie, le Japon, après avoir annexé la Corée et la Mandchourie, s’était lancé à la conquête de la Chine toute entière. Il lorgnait sur les colonies françaises, britanniques et hollandaises en Asie. Mais les Etats-Unis s’opposaient aux prétentions impériales de Tokyo en Asie et lui ont coupé son approvisionnement en pétrole.
D’où l’attaque sur Pearl-Harbour en décembre 1941 pour avoir les mains libres dans le Pacifique. Pearl-Harbour a fourni le prétexte rêvé au Président Roosevelt pour engager les Etats-Unis dans la guerre, puisque le Japon était un allié de l’Allemagne et de l’Italie. La guerre est désormais mondiale. Elle oppose les puissances impérialistes établies (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne) aux forces de l’Axe (Allemagne, Italie, Japon), c’est-à-dire l’axe des mal servis du partage colonial. Mais entre-temps, il y a eu l’offensive allemande contre l’URSS en juin 1941. Cette nouvelle donne va non seulement changer le cours de la guerre, mais aussi en changer partiellement la nature.
La victoire soviétique
Staline avait cru gagner un répit de 10 ans en signant le Pacte germano-soviétique. Il en avait également profité pour ramener la frontière occidentale de l’URSS à celle d’avant 1914 (annexion de l’est de la Pologne, des pays baltes, de la Bessarabie). En revanche, l’invasion de la Finlande se solda par un fiasco. Staline, dans sa lutte acharnée contre l’opposition de gauche, avait liquidé tous les officiers qui avaient été formés par Trotsky. Privée de ses meilleurs officiers, l’Armée rouge s’est révélée incapable de venir à bout de l’armée finlandaise. Hitler en a conclu que l’Armée rouge n’était qu’un tigre de papier et qu’elle s’effondrerait sous les coups de la Werhmacht. Or les nazis, dans leur entreprise de destruction systématique du mouvement ouvrier organisé, ne pouvaient pas tolérer l’existence de l’état ouvrier – tout bureaucratisé qu’il fût – soviétique. Le 22 juin 1941, la Werhmacht envahissait l’URSS à la stupéfaction de Staline qui croyait dur comme fer au Pacte. Les premières semaines de l’offensive ont semblé donner raison à Hitler.
L’Armée rouge, mal préparée, privée d’officiers compétents, s’effondrait sous les coups de butoir de la Wehrmacht, perdant des centaines de milliers de prisonniers et de tués en quelques jours. Mais Hitler avait sousestimé la capacité de résistance et d’auto-organisation de la population russe.
Surtout, Hitler avait sousestimé le potentiel d’une économie planifiée même bureaucratiquement. Jamais un pays relativement arriéré comme l’URSS n’aurait pu fournir un tel effort de guerre dans les conditions d’une économie de marché. L’Armée rouge a pu stopper l’offensive hitlérienne avant de partir à la contre-offensive.
L’URSS payera sa victoire de quelque 27 millions de morts. Les pertes sont d’autant plus lourdes que le régime nazi se déchaîne contre les “sous-hommes” (Juifs, Slaves, Tsiganes). Si l’antisémitisme du régime avait d’abord eu pour but de désigner un bouc-émissaire pratique aux souffrances de la population, il acquiert dès lors une dynamique propre qui conduira à la Solution finale.
Mais cette pulsion mortifère exprime surtout l’impuissance des nazis à retourner la situation en leur faveur. A partir de ce moment, la guerre change de nature. On assiste à une course de vitesse entre l’Armée rouge et les anglo-américains. Ceux-ci ne se décident à ouvrir un nouveau front (débarquement de juin 1944) que pour endiguer l’avance soviétique. Après la capitulation allemande, cette course se poursuivra en extrême-orient où les Etats-Unis n’hésiteront pas à utiliser l’arme atomique pour contraindre le Japon à capituler sans délai et éviter une partition du Japon comme en Allemagne et en Corée.
La révolution met fin à la guerre
Les dirigeants américains et britanniques envisagent même de faire une paix séparée avec l’Allemagne pour repousser l’Armée rouge. Mais les nazis s’obstinent à vouloir mener la guerre sur les deux fronts et le putsch contre Hitler échoue. Surtout, les travailleurs n’auraient pas toléré la prolongation de la guerre et sa transformation en guerre est-ouest. En Italie, en France, en Yougoslavie, en Grèce, les partisans communistes libèrent la majorité du territoire. Ils sont une force avec laquelle les alliés doivent compter. La prise du pouvoir par les communistes était possible dans plusieurs pays, y compris à l’ouest. Mais Staline le leur a interdit et a ordonné aux partisans de rendre leurs armes en échange d’assurances de la part des Alliés. On peut dire que le stalinisme a joué le même rôle contre-révolutionnaire en 1945 que la social-démocratie en 1918. Dans les pays occupés par l’Armée rouge, nombre de communistes actifs dans la résistance sont liquidés car jugés peu fiables. Alors que c’est la révolution (ou la menace de révolution) qui a empêché les Alliés de continuer la guerre contre l’URSS, Staline a cru pouvoir opter pour la coexistence pacifique avec l’impérialisme (accords de Yalta). Mais Staline ne recueillera pas davantage les fruits de sa “modération” que dans les années trente. En 1949, les puissances impérialistes créent l’OTAN pour endiguer l’URSS et le monde bascule dans la guerre froide. Pendant près d’un demi-siècle, la violence de l’impérialisme sera contenue par l’existence du bloc de l’est. Mais les tares du stalinisme ont fini par avoir raison des états ouvriers bureaucratisés. La chute de l’URSS ouvre la porte à une nouvelle ère de tensions interimpérialistes.
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G8 : ils sont huit, à décider contre la population mondiale
Organisons la résistance pour une société socialiste
Bush et Blair seront présents au sommet du G8 en Ecosse. Le G8 est le club des 8 pays capitalistes les plus riches et les plus puissants. Depuis sa fondation en 1975, cette institution défend les intérêts impérialistes de ses membres. Jusqu’à présent, elle n’a clairement pas réussi à apporter la moindre solution aux problèmes dans le monde. En juillet, le G8 se réunira à Gleneagles en Ecosse
Karim Brikci
La guerre en Irak
Les leaders du G8 soutiennent l’occupation de l’Irak. Des millions de personnes manifestent contre cette guerre et l’occupation impérialiste, mais les leaders des pays les plus riches ignorent les revendications de la rue. Ils préfèrent défendre les intérêts des multinationales. L’occupation militaire de l’Irak coûte aux Etats-Unis 300 millions de dollars par jour !
L’Afrique
La politique que les 8 pays les plus riches ont menée en Afrique est désastreuse pour la population africaine. L’impérialisme est responsable de la pauvreté extrême de la majorité de la population. Depuis des années, le capitalisme pille les richesses de l’Afrique. Nous croyons que la seule solution pour les masses africaines est la lutte. Une lutte pour le contrôle démocratique des matières premières et de l’économie.
Lutte et internationale
Des millions de jeunes et de travailleurs veulent aider à améliorer les conditions de vie dans le monde néo-colonial (les dons importants récoltés pour les victimes du Tsunami le montrent). Mais en réalité, les leaders hypocrites du G8 pillent les richesses des pays néo-coloniaux et les exploitent, en faisant ainsi pression sur les conditions de travail et de vie des travailleurs des pays du nord. Internationalement, une nouvelle vague d’austérité attaque les travailleurs et la jeunesse. Les services publics, l’enseignement et les pensions sont sévèrement menacés. Mais la résistance s’organise et s’amplifie! Non seulement nous montrons notre solidarité politique, et concrète, avec le monde néo-colonial; mais en plus et surtout nous luttons ici en Europe contre la politique de nos gouvernements et pour une société socialiste. A bas le FMI, à bas le G8: ils sont responsables de la misère et de la famine en Afrique et dans le reste du monde!
Chaque fois que le G8 se réunit, il est accueilli comme il se doit, par des manifestations anticapitalistes massives. C’était le cas à Gênes et à Evian. Et Gleneagles ne fera pas exception! Résistance Internationale a joué un rôle important dans des mobilisations contre la guerre et les institutions capitalistes. Nous organisons un camp de jeunes en Ecosse. Viens avec nous et participe aux discussions sur la crise du capitalisme et l’alternative socialiste.
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Il y a 120 ans naissait le Parti Ouvrier Belge. De l’espoir à la résignation
"LA BelgiQUe est le confortable paradis et la chasse gardée des propriétaires fonciers, des capitalistes et des curés» résume de manière saisissante Karl Marx en 1865. «Le prolétariat européen doit apprendre à parler belge» affirme en 1902 la révolutionnaire allemande Rosa Luxembourg, impressionnée par les grèves générales successives menées par les travailleurs belges pour l’obtention du suffrage universel.
Jean Peltier
C’est qu’en moins de quarante ans, la combativité et l’organisation de la classe ouvrière belge ont fortement changé, et la création du Parti Ouvrier Belge en 1885 y est pour beaucoup. Qui peut douter en 1865 que la Belgique est un paradis pour les capitalistes et un enfer pour les ouvriers? Si la Belgique est alors la deuxième puissance industrielle du monde derrière la Grande-Bretagne, c’est à l’exploitation sauvage des ouvriers que les patrons belges doivent leur prospérité. La journée moyenne de travail d’un ouvrier est de douze heures, femmes et enfants peinent à l’usine ou à la mine, les accidents de travail sont quotidiens. Le logement est insalubre et plus de la moitié de la population est complètement illettrée. L’alcool fait des ravages et la religion fait le reste, ce qui permet à un industriel de déclarer en 1886 «Donnez Dieu au peuple et il n’y aura plus de révoltes contre le capital».
Vers le suffrage universel
Et pourtant, face au refus des patrons et de leurs politiciens catholiques et libéraux de toute concession qui améliorerait le sort des travailleurs, des grèves éclatent, spontanées et locales, quasiment chaque année à partir de 1866 dans le textile gantois, les mines du Borinage ou les usines métallurgiques liégeoises. Chaque fois, les forces de l’ordre tirent et tuent tandis que les dirigeants de ces grèves sont emprisonnés et lourdement condamnés. Dans ce monde ouvrier qui reste complètement inorganisé naissent dès 1875 les premiers groupes socialistes à Gand puis à Bruxelles.
Il faut pourtant attendre les 5 et 6 avril 1885 pour que naisse le Parti Ouvrier Belge représentant 59 groupes locaux. L’espoir est en marche, celui d’une organisation de l’ensemble de la classe ouvrière pour revendiquer ses droits, et en particulier les droits politiques par le suffrage universel. Celui-ci semble aux dirigeants du POB le meilleur moyen d’imposer des réformes favorables à la classe ouvrière dans un pays où il y a seulement 1 électeur pour 50 habitants! Tout au long des années qui suivent, le POB multiplie meetings et manifestations et prend même l’initiative d’organiser une grève générale en 1893 pour cette revendication. Les avancées conquises suite à cette grève permettent au POB d’envoyer 28 députés socialistes à la Chambre. Ce résultat est d’autant plus impressionnant que le parti ne dispose que de moyens financiers dérisoires, est à peine toléré et que toute sa campagne repose sur le dévouement de militants encore peu nombreux, mais en qui des centaines de milliers de travailleurs se reconnaissent. Il faudra encore deux autres grèves générales, en 1902 et 1913, et surtout la peur de la contagion de la révolution russe au lendemain de la première guerre mondiale pour que la bourgeoisie cède enfin et accorde le suffrage universel – pour les hommes uniquement ! – en 1919 ainsi que la limitation de la journée de travail à 8 heures.
Réformisme et légalisme
Mais si la création du POB a permis à la classe ouvrière de marquer son indépendance politique face à la bourgeoisie, la politique suivie par ce parti a imposé de sévères limites à cette indépendance. Quand éclate la première grève générale belge en 1886, le POB s’en tient prudemment à l’écart. Il dénonce la répression sanglante (24 morts) mais il considère que ce mouvement spontané est un gaspillage d’énergie qui éloigne de la lutte pour le suffrage universel. La composition du parti aide à comprendre cette orientation: les coopératives et les caisses d’assistance mutuelle y ont une forte influence, les groupes purement politiques sont minoritaires et, même au sein de ceux-ci, l’orientation est à la réforme du capitalisme plutôt qu’à la préparation de la révolution.
La direction du parti voit dans la grève générale non pas une expression de la puissance revendicative de la classe ouvrière qui renforce sa confiance pour préparer de nouvelles luttes mais un simple moyen de pression sur la bourgeoisie pour forcer celle-ci à concéder des réformes. Quand les dirigeants du POB se résignent à appeler les travailleurs à la grève pour le droit de grève pour tous, c’est après s’être assuré que ceux-ci seront bien encadrés et qu’il n’y aura pas de poussée insurrectionnelle. Avec cette politique qui a pour but de ne pas effrayer les alliés possibles parmi les libéraux, il ne faut pas s ‘étonner non plus que le POB ne sera jamais en pointe des luttes politiques ni pour les revendications d’égalité des femmes, ni pour la reconnaissance des droits du peuple flamand, ni contre le colonialisme belge en Afrique. Cette politique légaliste et réformiste conduira rapidement le POB à participer au gouvernement, à s’intégrer dans les institutions puis à accepter le capitalisme comme horizon indépassable.
L’histoire du POB et du PS qui lui a succédé montre que la formation d’un parti représentant les intérêts des travailleurs peut être un levier formidable pour la libération de ceux-ci mais que, sans un programme vraiment socialiste et une indépendance totale vis-à-vis de la bourgeoisie, ce parti risque de finir par devenir un frein dans cette lutte.
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Retrait des troupes françaises et de l’ONU de Côte d’Ivoire!
Côte d’Ivoire:
Contre les politiciens corrompus, pour une Côte d’Ivoire gouvernée par les travailleurs, les jeunes et les paysans !
La situation en Côte d’Ivoire s’est encore dégradée. L’armée française, appelée à la rescousse par le président Gbagbo en 2002, joue désormais le rôle de gendarme et d’occupant. Ces troupes ne sont en Côte d’Ivoire que pour protéger les intérêts des multinationales notamment françaises, et cela sur le dos des travailleurs, jeunes, petits paysans… habitant la Côte d’Ivoire.
Le risque d’une guerre civile est grandissant. L’attitude de Chirac et du gouvernement français ne fait qu’augmenter cette possibilité.
A un an de l’élection présidentielle ivoirienne, la situation reste bloquée. Le pays est divisé en deux depuis octobre 2002. Les accords de Marcoussis, imposés par le gouvernement français, obligeaient à la formation d’un gouvernement composé de tous les partis ivoiriens. Une telle attitude impérialiste de Chirac ne pouvait que compliquer encore la crise.
Le point central des accords était la modification de l’article 35 de la constitution ivoirienne, relatif aux conditions d’éligibilité, ce qu’on appelle l’ivoirité. Figurait également le désarmement des ex-rebelles du Nord, les Forces Nouvelles. Le groupe parlementaire du FPI, le parti du président Gbagbo, bloque le processus parlementaire tant que les forces nouvelles ne sont pas désarmées. Et celles ci pensent que si elles désarment elles n’auront plus de moyen de pression pour imposer la modification de l’article 35.
Ivoirité, un piège
L’ivoirité est un concept qui limite l’acquisition ou la reconaissance de la nationalité ivoirienne. Tous les politiciens ivoiriens ont participé au développement de cette notion raciste qui divise de plus en plus le peuple ivoirien sur des bases ethniques : Ouattara en créant la carte de séjour, Bédié en ayant recours à l’article 35 pour empêcher Ouattra de se présenter à la présidentielle de 95, Gbagbo en faisant campagne en 2000 sur le thème de la lutte contre la fraude à l’identité ivoirienne…
Des politiciens au service du capitalisme
Mais ces politiciens qui déploient autant d’efforts pour s’éliminer les uns et les autres, le font pour accéder au pouvoir car les enjeux économiques sont de taille. La Côte d’Ivoire est le premier exportateur mondial de cacao. Les multinationales françaises (Bolloré, Bouygues, France Telecom…) y font chacune des centaines de millions d’euro de chiffre d’affaire.
Mais aucune de ces richesses ne va au peuple ivoirien. Au lieu de développer le pays, ce sont les multinationales et les politiciens ivoiriens à leur service qui bénéficient de ce pillage de la Côte d’Ivoire. L’armée française est en Côte d’Ivoire pour garantir la continuité de cela.
Et c’est en agitant le racisme, et en formant leurs partis sur des bases exclusivement ethniques, que Gbagbo et les autres tentent de masquer leur complicité avec les groupes capitalistes. Des groupes comme les « jeunes patriotes » sèment la terreur pour veiller à ce qu’aucune contestation politique n’ait lieu et pour dévier la colère des ethnies les unes contre les autres. Une telle politique a favorisé le pillage, les violences et un racisme « anti-blancs » tels que la Côte d’Ivoire n’en avait jamais connu.
Quelle issue?
La Côte d’Ivoire, et l’Afrique en général, n’est pas condamnée à la corruption et à la guerre civile. C’est l’impérialisme notamment français et les politiciens locaux qui créent cette situation en acceptant la corruption, en plaçant leur enrichissement personnel avant les intérêts du peuple. La Côte d’Ivoire possède de nombreuses richesses qui pourraient permettre largement de développer le pays et d’apporter tout ce qui manque : eau, électricité, infrastructures, école et santé gratuites…
Pour appliquer un tel programme, il faut un nouveau parti qui regroupe les travailleurs, les jeunes, les petits paysans, artisans et commerçants, homme ou femme, quelle que soit leur région d’origine, et organise la lutte indépendamment des politiciens corrompus, pour la satisfaction des besoins de tous.
Un tel parti défendrait un programme de nationalisation des principales sources de richesses et des multinationales, et la gestion de l’économie par les travailleurs de manière planifiée et démocratique en fonction des besoins de tous et non des intérêts d’une poignée de corrompus. Il organiserait également la lutte contre les bandes qui sèment la terreur en organisant les habitants, les travailleurs, en groupes d’autodéfense, fonctionnant démocratiquement et ouvert à tous, sur la base des mêmes revendications pour tous. C’est un tel parti que les jeunes, les travailleurs de Côte d’Ivoire qui refuse de voir le pays sombrer dans la guerre civile et la corruption doivent construire dès maintenant. C’est le combat que la Gauche révolutionnaire veut aider à mener, pour une Côte d’Ivoire socialiste et démocratique, débarrassée du capitalisme, de la corruption qu’il entraîne… Une telle société permettrait à tous de satisfaire leurs besoins et de vivre ensemble dans la tolérance, et les mêmes droits démocratiques pour tous. Cela passe par le retrait immédiat des troupes françaises !
Le Comité pour une internationale ouvrière dont la Gauche révolutionnaire est la section française, a des sections en en Afrique et sur tous les continents. Nous nous battons pour un monde socialiste, seul moyen de se débarrasser du capitalisme et des injustices qu’il entraîne. Rejoignez nous dans ce combat !
Tracte publié par la ‘Gauche révolutionnaire’ section française du Comité pour une Internationale ouvrière (CIO/CWI)
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“Adieu, la prospérité!”
C’EST LE titre d’un article de l’hebdomadaire Knack du 25 août sur l’Allemagne. Le plan d’austérité de Schröder est un bain de sang social. Les chômeurs de longue durée vont par exemple se retrouver avec une allocation de moins de 350 euros par mois dès janvier!
Anja Deschoemacker
Et la Belgique va suivre la même voie. La bourgeoisie a mis toutes ses cartes sur la table: les patrons ont mis en avant une liste impressionnante de revendications afin que le gouvernement tente d’imposer des restructurations sociales très dures. Celles-ci n’ont qu’un but: accroître les profits, au détriment des travailleurs et de ceux qui vivent d’une allocation.
En Belgique si ceux qui siègent au gouvernement étaient d’authentiques représentants des travailleurs ils auraient mis en avant un plan d’action sérieux sur base des informations parues dans la presse au cours des dernières semaines. Ils s’apercevraient à juste titre que dans un des pays les plus riches du monde, plus de 2/3 des pensionnés (66,32%) vivent avec moins de 1.000 euros par mois, et 39,11% avec moins de 750 euros par mois. Et que la pension minimale est de 34% inférieure à la moyenne européenne. Il feraient tout pour résoudre ces problèmes, en commençant par mettre le holà à la politique de diminution des charges patronales qui vide les caisses de sécurité sociale.
Mais ce ne sont pas des représentants des travailleurs au gouvernement. Ce sont des arrivistes qui vivent dans un milieu «particulier». Bruno Tobback, par exemple, dit qu’il n’y a pas vraiment de problème concernant les pensions, mis à part le fait que «dans l’avenir» les pensionnés ne vont «plus» pouvoir passer de somptueuses vacances en Afrique. De quels pensionnés parletil? Ou plutôt: sur quelle planète vitil?
Il y a énormément de problèmes à résoudre. Cependant, si on suit les médias, le vrai problème en Belgique reste un problème communautaire. Il est donc probable que le gouvernement va en arriver à la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde, ou de quelque chose dans ce goût-là. Par contre tous les partis des deux cotés de la frontière linguistique s’accordent (même si certains parviennent à mieux l’emballer que d’autres) sur la nécessité d’une offensive contre la réglementation du travail, les services publics et la sécurité sociale. Quoiqu’il advienne, une chose est sûre: si les travailleurs ne descendent pas dans la rue pour défendre leurs acquis d’après-guerre, ceux-ci vont disparaître.
Nous espérons que les travailleurs de notre pays ne se laisserons pas détourner par les querelles communautaires. Si Vandenbroucke affirme qu’il ne pouvait aller plus loin dans ses mesures d’austérité et ses attaques contre les chômeurs flamands, c’est parce qu’il espère gagner cette offensive en Flandre pour l’imposer plus tard sur le plan national. Cette politique de chantage aide les partis francophones à vendre leur politique d’austérité, «parce qu’ils y sont contraints».
Et pendant que la question nationale est poussée à l’avant-plan par les médias, on peut retrouver derrière l’écran le patronat et leurs gouvernements main dans la main, en accord total sur le fait que l’état providence est devenu ingérable et qu’il doit donc être démantelé. Bref, si nous ne suivons pas l’exemple de résistance dont ont fait preuve les travailleurs français, espagnols, italiens et maintenant aussi allemands, les patrons l’emporteront!
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IRAK: Le fantôme du Vietnam revient hanter Bush
Le 30 juin est la date retenue pour le passage symbolique du pouvoir en Irak à une nouvelle autorité. Ce changement sera évidemment de pure façade: une autorité non élue et choisie par l’occupant américain sera remplacé par une nouvelle autorité… non élue et choisie par l’occupant américain. Mais, demain comme hier , le pouvoir réel appartiendra toujours à l’armée américaine.
Jean Peltier
Car le fait le plus marquant de ces dernières semaines est la montée du nombre d’attaques contre l’armée US et surtout contre ceux qui collaborent avec elle. Les postes de recrutement pour la police et l’armée sont devenues les cibles quotidiennes des groupes de résistants, tandis que l’organisation liée à Al-Qaïda multiplie les enlèvements de militaires et de civils étrangers, de manière à faire monter la pression sur les gouvernements de ces pays pour qu’ils se retirent du pays.
Quinze mois après le début de la guerre, le bilan est désastreux pour Bush. L’Irak devait devenir un « modèle » pour l’instauration de la démocratie « à l’américaine » au Moyen-Orient ; aujourd’hui, le pays est dans un état chaotique et le nouveau régime installé par l’armée américaine ne dispose d’aucune base populaire en dehors du Kurdistan. La chute de Saddam Hussein devait représenter un coup fatal au terrorisme ; l’Irak est devenu une base d’accueil pour les militants des mouvements intégristes radicaux de tout le monde musulman. La mainmise sur l’Irak devait assurer aux compagnies américaines le contrôle de l’appareil de production pétrolier et surtout des énormes réserves enfouies dans le sol du pays .
Aujourd’hui, la production reprend à grand peine, les actes de sabotages dans les raffineries et les pipelines se multiplient et le cours du pétrole s’envole sur les marchés internationaux. Et, cerise sur le gâteau, la guerre devait assurer à Bush une réélection dans un fauteuil. Au lieu de quoi sa cote de popularité baisse avec régularité.
Bush est maintenant confronté à un dilemme extrêmement douloureux. Soit il opte pour un gouvernement fantoche et une administration reconstruite et soumise aux USA. Mais, pour cela, vu l’impopularité énorme de l’occupation parmi la population et la multiplication des attentats, l’administration américaine sera obligée d’envoyer de plus en plus de troupes en Irak. Soit le gouvernement US essaie d’échapper à l’enlisement et retire peu à peu ses troupes d’Irak, laissant ses partisans se débrouiller sur place. Mais cela paraîtrait aux yeux du monde entier comme l’aveu d’un échec colossal…. avec le risque, en plus, de voir l’Irak basculer dans un chaos complet.
Trente ans après, le fantôme du Vietnam revient hanter le pensionnaire de la Maison Blanche : soit l’enlisement pendant des années, soit le retrait sans gloire et lourd de conséquences, soit l’un puis l’autre !
Mais, quoiqu’il arrive en Irak, un mythe s’est déjà effondré : celui de la superpuissance américaine que, depuis la chute du mur de Berlin et l’accélération de la mondialisation, rien ne pourrait plus arrêter. La résistance de la population irakienne, comme auparavant celle du Vietnam, montre les limites de la puissance US : elle peut, grâce à son énorme potentiel technologique et militaire, gagner sans trop de difficultés une guerre conventionnelle – surtout contre un régime dictatorial du Tiers- Monde. Mais elle ne peut imposer sa volonté face à la résistance massive d’un peuple.
« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » (Jean Jaurès)
Le vingtième siècle a été un siècle de guerres d’une ampleur jamais égalée jusque là : 10 millions de morts lors de la Première Guerre Mondiale, 55 millions lors de la Deuxième, 2 millions dans les guerres successives d’Indochine et du Vietnam et des dizaines de millions d’autres au cours de la centaine d’autres guerres locales ou régionales qui ont ravagé un grand nombre de pays depuis 1945.
Certes, les guerres font partie de l’histoire de l’humanité depuis des millénaires mais le passage au capitalisme a donné une nouvelle ampleur à cellesci. Dès le 16e siècle, les premières bourgeoisies marchandes ont largement assis leur fortune sur la conquête du continent américain, qui a entraîné l’extermination d’une grande partie des populations indiennes d’Amérique, et sur la colonisation de l’Afrique, où le pillage des richesses s’est accompagné de la déportation de millions d’Africains vers les Amériques. Dans ce monde colonial, les grandes puissances européennes, l’Espagne, puis la France et la Grande-Bretagne, ont utilisé continuellement la guerre pour accroître leurs richesses et leur empire.
Ces guerres de rapines et de pillages menées par les Etats ne diffèraient encore des anciennes guerres féodales que par leur ampleur. Mais il est un autre type de guerre plus propre au capitalisme qui va ensuite se développer : celle qui prolonge directement la concurrence économique entre les entreprises.
Au cours des cent cinquante dernières années se sont constituées dans les pays économiquement les plus avancés de grandes entreprises ne visant plus seulement un marché national devenu trop étroit mais aussi une expansion internationale qui les pousse à l’affrontement avec leurs concurrents d’autres pays. Dans ce jeu, chaque Etat national exerce toute la pression dont il est capable – y compris au plan militaire – pour aider ses propres capitalistes à prendre l’avantage sur leurs rivaux étrangers. Aussi longtemps que l’économie est en expansion, la plupart des multinationales peuvent espérer réaliser des profits suffisants pour continuer à se développer. Mais quand une crise économique survient et s’approfondit, la concurrence économique devient une véritable guerre économique et la lutte pour la vie des capitalistes peut devenir une lutte pour la vie entre Etats, chacun disposant de moyens de destruction grandissants.
Les deux grandes guerres mondiales ont été des guerres impérialistes, c’està- dire des conflits entre des alliances d’Etats capitalistes pour le contrôle des ressources et des marchés et pour la domination du monde. Par la suite, la grande majorité des guerres ont eu comme toile de fond les luttes entre les multinationales et leurs Etats pour s’emparer du contrôle de positions économiques et stratégiques décisives.
Les deux guerres du Golfe avaient évidemment pour enjeu le contrôle du pétrole. Mais des guerres beaucoup plus locales n’échappent pas à cette logique. Ainsi, dans les multiples conflits qui ensanglantent l’Afrique, derrière les luttes entre chefs locaux pour le pouvoir se dessinent les manoeuvres des USA pour élargir leur emprise au détriment des anciennes puissances coloniales anglaises et françaises.
La concurrence et la guerre sont inséparables et elles sont toutes deux au coeur même de l’existence du capitalisme. Ce n’est qu’en renversant ce système barbare et en construisant un système réellement socialiste – remplaçant la concurrence et la course effrénée au profit par une planification démocratique permettant d’orienter la production vers la satisfaction des besoins de la majorité de la population – que nous pourrons instaurer une véritable paix mondiale.
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Socialisme 2004. Un week-end couronné de succès!
Les 3 et 4 avril, 140 membres et sympathisants se sont réunis à Bruxelles pour le week-end de discussions le plus réussi à ce jour. Y assistaient également des délégations de nos partis frères en France, aux Pays Bas,en Angleterre, etc. L’enthousiasme des membres du MAS, qui étaient alors pleinement investis dans la récolte et la validation des listes de parrainage, a fait grande impression sur beaucoup de visiteurs.
Emiel Nachtegael
Dans un entretien avec Alternative Socialiste, Robert Bechert, membre du Secrétariat International du CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière), a déclaré: «Ce qui m’a frappé d’emblée, c’est l’enthousiasme énorme et l’implication sincère de tant de membres dans la construction de l’organisation. C’est un reflet de la croissance de la section belge du CIO.» De fait! En un an, notre parti s’est développé de manière spectaculaire et nous avons mis sur pied de nouvelles sections. Notre week-end «Socialisme» est à chaque fois un espace où se côtoient et s’échangent les expériences d’une année de luttes et d’activités politiques. Cette énorme expérience s’est révélée dans les ateliers et les débats sur la lutte des femmes, le port du foulard, la Chine, la lutte contre la taxe sur les déchets en Irlande, la lutte pour le socialisme en Afrique, notre programme sur le logement, la lutte contre Bush et pour un nouveau parti des travailleurs aux USA, etc.
Deux contacts ont rejoint l’organisation et nous avons récolté près de 200 euros lors de l’appel financier. L’affluence massive et l’implication active des nouveaux membres et des contacts expriment le regain d’intérêt pour une réponse socialiste à la crise politique et économique mondiale du système capitaliste. Ainsi l’atelier sur l’économie planifiée a-t-il connu un succès inattendu. Dans son discours de clôture, Eric Byl, secrétaire général du MAS-LSP, a mis en exergue le rôle que jouera notre courant dans la période à venir. Notre organisation fut la seule à sortir renforcée des années 90, une période pourtant difficile pour les marxistes. Ces temps sont définitivement révolus. Nous participons aux élections avec une structure renforcée. Nous voulons devenir la principale expression politique du socialisme révolutionnaire en Belgique dans la période de luttes qui s’ouvre devant nous. Pour que la population sorte victorieuse de cette confrontation avec la bourgeoisie, notre organisation devra être la plus forte possible. Rejoignez-nous!
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Racisme: Tout ce qui nous divise, nous affaiblit
MALCOLM X affirmait: "Il ne peut y avoir de capitalisme sans racisme". Il voulait ainsi dire que le capitalisme utilise le racisme pour maintenir sa domination. Le racisme n’a pas été inventé par le Vlaams Blok; il existe depuis la naissance du colonialisme et du capitalisme. Pour le capitalisme, seuls comptent les profits accumulés par une infime minorité. La bourgeoisie se sert de tous les moyens d’oppression pour affermir sa position et de continuer à exploiter les travailleurs. Le racisme est un de ces outils d’oppression.
Nikei De Pooter
Avant la Seconde Guerre Mondiale les manuels scolaires expliquaient que les noirs d’Afrique étaient moins intelligents que les Européens. Les classes dominantes avaient alors besoin de thèses pour justifier leur domination militaire directe du continent africain. Les premiers camps de concentration n’ont pas été construits par Hitler en Allemagne, mais en Afrique du Sud par l’Angleterre coloniale.
Aujourd’hui le discours de la bourgeoisie a changé. Ses parlementaires n’ont plus recours au langage ouvertement raciste, mais ils utiliseront le racisme de façon plus subtile pour diviser tous ceux qui tentent de résister à la politique antisociale.
Le capitalisme est un système fondé sur l’exploitation. Tant sur l’exploitation des travailleurs d’Europe et d’Amérique du Nord que sur celle des travailleurs du monde néo-colonial. Dans les pays néo-coloniaux nombreux sont ceux qui fuient la misère, les dictatures et les guerres. En Europe occidentale, la peur envers les candidats réfugiés s’amplifie d’autant plus que les travailleurs ayant perdu leur emploi et les allocataires sociaux ont de plus en plus de peine à joindre les deux bouts. C’est en partie dû au chômage, mais aussi aux lois restreignant le droit d’asile qui contraignent les candidats réfugiés à vivre sans papiers et à devoir accepter, par exemple, de payer un loyer exorbitant pour une chambre insalubre.
Etre sans papiers c’est aussi devoir accepter, pour survivre, un travail clandestin sous-payé, sans avoir la moindre possibilité de faire valoir ses droits face au patron. Une telle situa-tionexerce une pression sur l’ensemble des salaires. Les couches les plus vulnérables de la population belge, les moins qualifiés, les exclus considè-rent les réfugiés comme des concurrents. Les slogans démagogiques sur «Les Immigrés qui prennent le pain des Belges» incitent les victimes de la crise à se battre contre ceux et celles qui sont encore plus bas et vivent dans des conditions pires.
Les entreprises qui licencient massivement ici font aussi des profits exorbitants Afrique ou en Asie. C’est pourquoi nous avançons la revendication: Il faut s’en prendre aux multinationales et non à leurs victimes !
Le racisme est un des piliers de la tactique «diviser pour régner». La bourgeoisie fera de même pour opposer les travailleurs ayant un emploi à ceux qui ont perdu le leur ("Les chômeurs sont des profiteurs"). Pour opposer les employés aux ouvriers, les hétérosexuels aux homosexuels, les hommes aux femmes, les Wallons aux Flamands, etc.
La bourgeoisie utilise un parti comme le Vlaams Blok pour répandredes préjugés racistes. La seule réponse possible à cette stratégie de division et de haine est de lutter tous ensemble pour améliorer les conditions de vie et de travail de chacun.
On convaincra peu de monde avec des arguments moralisateurs. On ne convaincra la masse des travailleurs de la nuisance des préjugés racistes qu’à partir d’une lutte concrète avec des intérêts communs à tous travailleurs, quelle que soit leur origine. L’opposition fondamentale de notre société n’est pas celle entre Flamands, Wallons, Belges ou Immigrés, mais bien celle entre le monde du travail et le monde patronal.
Le Vlaams Blok et d’autres organisations néo-fascistes en Europe se basent sur la résis-tance passive de la part de la population. Dans chaque lutte qui se développe, à chaque piquet de grève, la nécessité de l’unité des travailleurs devient concrète. Une fois que la résistance se transforme en action, l’impact des idées d’extrême-droite recule.
On a constaté cela en France après une lutte de masse contre le plan Juppé en 1995: le Front national a perdu du terrain et a fini par éclater en deux (Le Pen d’un côté, Megret de l’autre). Le gouvernement de la Gauche plurielle (PS + PC + Verts) porté au pouvoir, après la déroute électorale de la droite, a cependant mené une politique de droite, privatisant trois fois plus que le gouvernement Juppé. Cette politique antisociale du gouvernement de Gauche plurielle a de nouveau renforcé l’extrême-droite. Tout cela a permis au FN de regrouper ses forces et de faire un score électoral supérieur à celui de Jospin aux élections présidentielles de 2002.
On voit donc que pour combattre l’extrême-droite et le racisme, il ne suffit pas seu-lement de lutter contre la politique antisociale. Il faut aussi construire une alternative politique de gauche crédible qui soit capable de faire barrage à la politique néo-libérale et au capitalisme. Si la classe ouvrière ne réussit pas à prendre en mains la direction d’un tel mouvement, et si elle ne pose pas d’alternative conséquente de gauche, toutes sortes de réflexes nationalistes et racistes écloront inévitablement.
Dernier exemple: en Irak où les divisions selon les ethnies et les religions font rage. Les Kurdes contre les Turkmènes, les Chiites contre les Sunnites et ainsi de suite. Cette division conduira à une régression future du pays et une détérioration des conditions de vie de la majorité de la population irakienne. Si aucune alternative socialiste ne se présente, une alternative capable de combattre la pauvreté et l’exploitation, les divisions feront des ravages dans la population qui se bousculera pour ramasser les miettes laissées par la bourgeoisie.
Plus que jamais il faut construire un parti mondial, socialiste et combatif!
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Manifeste avec nous contre le NSV!
11 mars 2004 à Anvers
Le 11 mars, le NSV (l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Blok) organise une marche fasciste à Anvers.
Le NSV, Organisation étudiante Nationaliste, écrivait en 1996 dans son journal : "Un nègre, qui a grandi dans la jungle en Afrique, qui allonge les propres lobes de ses oreilles jusqu’au sol, qui enduit ses propres cheveux avec de la bouse de vache peut singer nos habitudes d’homme blanc, mais il n’arrivera jamais sur le plan intellectuel à notre niveau car entre autres le volume de son cerveau est de toute façon plus petit."
Cette année le NSV a organisé un concert à Gand avec un groupe nazi le jour de la commémoration de la Nuit de Cristal (le jour où les nazis ont commencé, dans les années 30, les rafles contre les juifs).
Blokbuster et Actief Linkse Studenten (ALS) appellent à une contre-manifestation le 11 mars pour empêcher le NSV de parader dans la métropole anversoise. La seule année où il n’y avait pas eu de contre-manifestation contre le NSV, en 1997 à Anvers, des immigrés et des militants de gauche ont été physiquement agressés par des nervis du NSV.
Nous voulons manifester contre le NSV car ce n’est pas un banal cercle étudiant. C’est une pépinière de futurs parlementaires fascistes et un endroit où se préparent les coups de main violents. La lutte contre le fascisme n’est pas une lutte révolue: le concert nazi organisé lors de l’anniversaire de la nuit de cristal l’atteste.
Avec cette manifestation, nous voulons nous protester contre le racisme mais aussi manifester pour une véritable opposition à la politique antisociale du gouvernement, une opposition de gauche qui résiste contre la politique d’austérité néolibérale qui crée le terreau idéal pour une montée de l’extrême droite.
Nous vous appelons tous à participer à la préparation et à l’organisation de cette manifestation (mettre sur pied un comité de mobilisation, nous contacter pour faire des tractages, nous aider financièrement,…). Tous ensemble contre le racisme.
NO PASARAN!