Category: Le PSL

  • CONGRÈS NATIONAL DU MAS/LSP. Vers de nouveaux défis

    CONGRÈS NATIONAL DU MAS/LSP

    Les 11, 12, et 13 novembre, quelques 130 camarades se sont réunis à Nieuport pour notre Congrès national, occasion attendue d’analyser ensemble l’évolution de la société depuis le Congrès précédent, d’effectuer le bilan de notre activité sur la même période, mais surtout de dresser des perspectives correctes pour les temps à venir, à la fois pour la société et pour notre parti.

    Nicolas Croes

    Initialement prévu annuellement, notre congrès n’avait cependant pas pu se tenir l’an dernier essentiellement à cause de la croissance de l’organisation. Afin d’éviter de réunir les camarades pour un Congrès bâclé, mal préparé, nous avions décidé de le repousser, ce qui signifiait avant toute chose qu’il s’agissait cette année de traiter de l’actuali-té ainsi que de la croissance de l’organisation pour les deux dernières années. Lourde tâche, facilitée malgré tout par l’excellente préparation effectuée dans les différentes sections, qui permit surtout d’intégrer l’entièreté des membres dans les discussions, et pas seulement ceux qui avaient eu l’opportunité de se libérer.

    L’impact de ces débats, dépassant largement le cadre de la préparation au Congrès, fut très positif pour la formation des membres. Le Congrès était orienté autour de trois thèmes: les perspectives internationales, belges, et celles de l’organisation.

    Pour apporter un autre regard et nous faire bénéficier de leur expérience acquise dans des contextes bien différents, nous eûmes le plaisir d’accueillir des camarades d’autres sections de notre Internationale (le Comité pour une Internationale ouvrière). Etaient ainsi présents des représentants de nos organisations-soeurs du Nigéria, d’Israël, des USA, de France, et également un membre de notre Secrétariat International. Le constat général tiré de ces discussions fut que la lutte des classes reprend partout de l’ampleur, en Belgique comme ailleurs, affûtée par une crise qui s’annonce extrêmement dure.

    Les journées consacrées à la situation en Belgique et à notre activité reflétèrent particulièrement le développement de notre parti. Nos terrains d’action se sont considérablement étendus ces derniers temps, chose rendue possible par l’arrivée d’un grand nombre de nouveaux camarades, mais, une croissance quantitative ne faisant pas tout, due également à l’implication de tous les membres sur leurs lieux de travail, d’étude, … Le développement qualitatif et l’intérêt des membres vis-à-vis des tâches qui nous incombent dans les prochains mois se remarqua notamment dans l’appel financier, qui nous permis de récolter 8.500 euros.

    Cet enthousiasme devra être bien utilisé. Nous avons réussi, après énormément d’efforts, à devenir le plus important facteur de mobilisation dans la jeunesse, il nous reste maintenant à obtenir une position similaire sur le milieu des travailleurs. Au vu des résultats qui sont nôtres après quelques mois d’orientation plus poussée en ce sens, et malgré la difficulté, cet objectif nous paraît plus que réalisable.

  • Afin de débarrasser l’humanité de l’exploitation…

    La chasse aux chômeurs est ouverte. Les privatisations s’accélèrent. Le gouvernement se prépare à combler son retard sur ses confrères français ou allemands en termes d’attaques de nos acquis sociaux.

    Boris Malarme

    Les patrons utilisent le chômage massif pour imposer encore plus de flexibilité à ceux qui ont un emploi et accroître leurs profits. Le PS n’est plus un parti ouvrier mais une machine électorale bien rôdée et préparée à faire avaler l’offensive de la bourgeoisie. Face à cela les travailleurs et les jeunes doivent s’unir et s’organiser. Nous devons combattre toute tentative de nous diviser: chômeurs contre travailleurs, Wallons contre Flamands,…

    Un pas en avant sera franchi quand un mouvement massif et généralisé émergera. Un nouveau parti des travailleurs de masse pourrait combler le vide à gauche et serait un outil incroyable pour nos luttes. Mais cela ne sera pas suffisant, il nous faut un parti révolutionnaire pour bâtir une société socialiste qui débarrasserait enfin l’humanité de l’exploitation.

    Ces dernières années, le MAS a joué un rôle important dans la construction du mouvement antimondialisation et antiguerre. Nous avons participé à toutes les initiatives pour construire une aile gauche démocratique et combative dans les syndicats. Le socialisme ne tombera pas du ciel. Il faut un parti capable d’orienter la classe ouvrière vers le pouvoir. Nombre d’entre vous nous regardent, faites comme nous, n’attendez pas sur bord de la route. Rejoignez-nous!

  • Un aperçu de notre Université d’été

    Comité pour une Internationale Ouvrière

    LA FIN du mois de juillet, plus de 350 militants venus de nombreux pays se sont réunis à Gand pour assister à l’université d’été annuelle du CIO. A travers les nombreuses discussions animées, les camarades ont pu ainsi partager leurs expériences et leurs idées, et à partir de notre analyse de la situation mondiale nos perspectives furent mises en avant. La séance plénière où étaient présentés les compte-rendus de notre travail politique sur les différents continents a renforcé l’enthousiasme pour la construction future du CIO. Voici un court aperçu des interventions les plus significatives.

    Laurent Grandgaignage

    Les rapports de nos sections du Nigéria, du Pakistan, du Brésil et de la CEI ont montré l’importance de notre travail dans le monde néo-colonial et l’ex-URSS. Au Nigéria, nous avons joué un rôle-clé dans la mobilisation pour les grèves contre l’augmentation des prix du combustible, et, de manière plus large, contre la politique néo-libérale du gouvernement. Malgré les moyens restreints et la répression policière, nous parvenons quand même à organiser des jeunes et des travailleurs dans les écoles, les lieux de travail et les quartiers pauvres. En Asie, nos camarades pakistanais fournissent un travail important au sein des syndicats des chemins de fer, de la poste et du secteur de la téléphonie, pour organiser la résistance contre la vague de privatisation du gouvernement et sa tentative de casser les syndicats. La situation instable sur le continent latinoaméricain amène à une profonde radicalisation de la population laborieuse. En réaction à la faillite de la politique du PT brésilien, un nouveau «Parti pour le Socialisme et la Liberté» a été fondé (voir article page 6), au sein duquel notre organisation joue également un rôle important.

    En Europe aussi, où les attaques néo-libérales sont à la mode, la classe ouvrière et la jeunesse se mettent en action. En Tchéquie nous avons initié la lutte contre la privatisation des logements sociaux. En dépit des faibles forces que nous avons sur place, la campagne fut un succès: nous pouvons à présent compter sur une dizaine d’habitants qui s’activent et s’organisent dans cette lutte. Aux Pays-Bas et en Autriche, nous menons des campagnes antiracistes et antifascistes pour attirer les jeunes radicalisés. La formation de nouveaux membres permet aux plus petites sections de démarrer des activités régionales et locales, afin de construire une organisation nationale solide.

    Sur le plan électoral nous avons également réalisé de belles avancées. Lors des élections européennes en Irlande du Sud nous avons obtenu 5,5% des voix à Dublin ainsi que 4 conseillers communaux. En Angleterre et aux Pays de Galle, il y avaient 48 candidats sur nos listes pour les élections locales: dans un tiers des régions nous avons récolté plus de 10%. En ex-Allemagne de l’Est où nous sommes intervenus dans les mouvements de masse contre l’Agenda 2010 de Schröder et avons mené une action contre l’allongement du temps de travail, notre première conseillère communale a été élue à Rostock. L’intervention de notre section française dans les actions de grève locales et nationales apparaît aussi dans les résultats électoraux locaux. Abstraction faite de ce succès, notre participation électorale est principalement bénéfique pour le renforcement de nos sections. En Suède, par exemple, l’establishment a reçu une grosse claque suite à la perte du référendum sur l’euro. Grâce à notre campagne qui stigmatise la politique d’austérité en Europe, nous nous renforçons et pouvons développer notre influence dans de nouvelles régions.

    Là où le CIO a des membres à l’intérieur des syndicats, ils mènent une lutte combative. En Angleterre et aux Pays de Galles, nous avons 19 militants élus dans les directions nationales de différents syndicats. A partir du plus gros syndicat de fonctionnaires, nous organisons l’offensive contre le gouvernement Blair et son plan de licenciement de 100.000 fonctionnaires. Le CIO appelle à un syndicalisme démocratique et militant. Cette initiative est confirmée en Irlande du Nord par deux importants leaders syndicaux des pompiers qui ont rejoint le Socialist Party. En Ecosse, nous nous battons côte à côte avec des puéricultrices sous-payées pour de meilleures conditions salariales. Nous avons aussi mis sur pied des comités de soutien qui ont appelé à la solidarité entre parents et le personnel. Après 14 semaines de grève, des concessions ont été arrachées. Il est également important pour nous d’impliquer des jeunes au travers du travail syndical. Après de nombreux de piquets de grève et six manifestations, notre campagne de jeunes en Australie en faveur des droits des travailleurs a fait plié la direction d’une multinationale. L’entreprise a été contrainte d’indemniser le travail supplémentaire et de payer en plus le travail de nuit. Aux Etats-Unis, notre opposition à l’intérieur du syndicat des services publics s’est attelée à faire introduire une résolution qui condamne la politique guerrière de Bush et exige le rapatriement immédiat des troupes.

    A partir de perspectives politiques correctes que toutes les sections du CIO se sont échangées, nous sommes en mesure, avec nos idées, d’atteindre les nouvelles générations de jeunes et de travailleurs. A travers nos campagnes et en prenant part à la lutte de classes grandissante, le CIO montre la voie à suivre pour organiser les travailleurs sur tous les continents de la planète.

  • Festivals d’été. Une campagne réussie

    Blokbuster et Résistance internationale étaient présents aux festivals d’été. Une partie des jeunes y ont manifesté un grand intérêt pour les idées du marxisme. Il n’était pas rare de voir des jeunes, mais aussi des travailleurs, après avoir acheté nos autocollants et notre journal, revenir pour une discussion plus approfondie.

    Amaury Van Hooren

    Des campagnes comme la manif contre la violence fasciste et la Marche des Jeunes pour l’Emploi étaient accueillies avec intérêt. On a aussi vivement discuté du racisme en tant que facteur de division après la récente victoire électorale du Vlaams Blok. Beaucoup réalisent que les partis traditionnels n’ont pas de réponse parce qu’ils sont eux-mêmes responsables de la politique qui fournit le terreau à la croissance de l’extrême-droite. Cela illustre une fois de plus la nécessité d’une alternative qui prenne réellement en compte les besoins des victimes de la crise.

    La conscience de pas mal de jeunes s’est clairement orientée à gauche depuis le mouvement anti-guerre. Une bonne part des discussions menées abordaient sans détour la nécessité d’une alternative socialiste, mais aussi la nécessité de s’organiser pour défendre nos droits. Notre campagne électorale nous a aussi apporté une certaine notoriété auprès de ceux qui sont à la recherche d’une alternative de gauche à la politique néo-libérale.

    Cette politique néo-libérale se faisait sentir concrètement aux festivals d’été. De plus en plus de lieux de détentes tombent sous la coupe du privé. La commercialisation transforme les festivals en pompes à fric pour les grandes entreprises qui n’ont que faire des besoins des jeunes. A Pukkelpop, on paie aujourd’hui plus de 100 euros pour 3 jours, ce qui fait mal dans le portemonnaie de bon nombre de jeunes. Et nous ne parlons pas encore du prix des boissons, de la nourriture,… Nous voyons comment les multinationales veulent contrôler les loisirs des jeunes pour en retirer du profit. En outre, les jeunes sont un groupecible important pour la publicité qui les incite à acheter, à être hip et cool,…

    Résistance internationale et le MAS luttent pour une société qui soit au service de la majorité de la population et non au profit d’un petit groupe.

  • AIDEZ-NOUS A FORGER UNE ALTERNATIVE SOCIALISTE

    Rejoignez le MAS!

    DEPUIS DES années, le néo-libéralisme et l’extrême-droite dominent le débat politique. Atteints sévèrement par la corruption et les scandales, le PS et le SP.a essaient de limiter les dégâts inévitables dus à leur participation au pouvoir, en se référant lors de chaque scrutin aux traditions de lutte sociale. Il ne s’agit évidement que de paroles en l’air, car ensuite: rien. Ces partis n’ont pas pu nous offrir de réponses concrètes sur la manière de conserver nos acquis sociaux.

    Els Deschoemacker

    Là où des luttes ont éclaté, elles se sont heurtées à un mur de refus et d’impuissance. Le refus du patronat de toucher aux profits et l’impuissance des dirigeants du mouvement ouvrier d’organiser la résistance ont eu pour effet le passage de la défense des intérêts de la population aux mains de la droite.

    Depuis des années, le MAS est seul à avancer un programme de lutte, de solidarité et de socialisme. Avec celui-ci, nous allons à contre-courant, mais en ayant ébauché des perspectives correctes, nous avons été capables de lancer des initiatives qui nous ont permis de gagner une partie de la jeunesse au programme socialiste.

    Au début des années 90, nous nous sommes orientés vers la combativité d’une nouvelle génération prête à lutter contre le racisme ambiant dans la société. Blokbuster/Jeunes contre le Racisme en Europe a fait descendre des milliers de jeunes dans la rue. Mais si le Blok a été contesté dans les lycées, les problèmes dans la société se sont multipliés et ont formé un terreau fertile pour le Blok. Faute de mieux, les besoins sociaux se sont vus traduits en “Eigen volk eerst!” («Notre peuple d’abord!»).

    A la fin des années 90, nous avons mis sur pied Résistance Internationale/ Internationaal Verzet, cette fois-ci avec des sections actives de part et d’autre de la frontière linguistique. Avec à nouveau une analyse correcte des perspectives les plus probables, nous avons pu jouer un rôle dans la construction du mouvement contre la mondialisation. Nous sommes intervenus avec un programme socialiste et nous avons mis sur pied des comités dans les lycées. Nous avons organisé des débats et des actions, comme on l’a fait dans le mouvement anti-guerre.

    Notre orientation vers la jeunesse peut susciter un étonnement. Elle est le résultat de la période après la chute du stalinisme. Bien que nous n’ayons jamais soutenu ce genre de régimes, nous avons compris que la chute du Mur avait eu des répercussions importantes sur la conscience de beaucoup de travailleurs.

    “Lutte, Solidarité, Socialisme” était perçu comme un slogan d’une époque révolue. Mais les revendications de la jeunesse ne sont pas des slogans isolés. Elles sont la traduction des aspirations des travailleurs à un monde meilleur et dans ce sens, elles ne sont que les hirondelles annonciatrices des luttes plus importantes dans un futur proche.

    De nouveaux instruments de lutte vont être mis sur pied, mais entre-temps on ne peut pas se contenter de patienter. Si un mouvement de lutte massif se développe, et si un nouveau parti des travailleurs émerge, ce sera un gigantesque pas en avant. Nous nous investirons a 100% dans la concrétisation d’un tel projet, mais on ne peut pas s’arrêter là.

    La défense d’un programme révolutionnaire au sein du mouvement ouvrier est élémentaire si on veut gagner la lutte pour une autre société.

  • Pourquoi un parti révolutionaire est-il indispensable?

    DEBUT 68, des étudiants se soulevèrent contre les règlements archaïques de l’université. L’agitation devint telle que les autorités décidèrent de fermer les établissements de Nanterre et de la Sorbonne. Bien vite, les manifestations se succédèrent, puis vinrent les barricades.

    Nicolas Croes

    Les étudiants réclamaient l’égalité des chances à l’université, de meilleures conditions de travail, certains dénonçaient la «société de consommation». Peu de temps après, près de dix millions d’ouvriers vinrent les rejoindre en entrant en grève, et dans plusieurs villes, des comités locaux prirent en main certains aspects de la vie publique. Face à la réaction bestiale du pouvoir en place, jeunes et ouvriers se radicalisèrent. Mais cette poussée des luttes se tarit bien vite. Des élections furent organisées, largement gagnées par la droite, et les syndicats stoppèrent les grèves pour quelques concessions. Les années suivant Mai 68 furent marquées par une répression énorme.

    En 1970, Allende accède à la présidence du Chili. Aux yeux des travailleurs et des paysans chiliens, c’était un pas en avant, une victoire sur les classes dominantes. Durant trois ans, les réformes se succédèrent, rendues de plus en plus difficiles par une bourgeoisie apeurée et de plus en plus organisée. Les anciennes structures de l’état ne purent que rejeter cette poussée progressiste, et l’armée prit le pouvoir le 11 septembre 73, plaçant à la tête du Chili le général Pinochet. La période de barbarie qui suivit est connue de tous.

    Ce ne sont que deux exemples parmi tant d’autres, anciens ou récents. Durant ces périodes de lutte, la classe ouvrière n’a pas tant souffert de la réaction que de l’absence d’une organisation révolutionnaire capable d’orienter les masses vers la conquête du pouvoir.

    L’élan spontané de la population contre le pouvoir en place ne pouvait seul suffire à renverser le système. L’expérience des luttes actuelles démontre la nécessité de s’organiser dans une structure large regroupant l’ensemble des forces progressistes et leurs idées, dans un nouveau parti des travailleurs se basant sur des principes de lutte et de mobilisation. Ce parti servira de catalyseur, mais sera fortement affaiblis sans un noyau révolutionnaire possédant un programme clair, une juste analyse de la société actuelle et des perspectives politiques pour l’avenir. Un parti large, pour nous, serait une étape dans la construction d’un parti révolutionnaire de masse.

    Cette question cruciale de l’organisation de l’avant-garde révolutionnaire des travailleurs fut longtemps éclipsée par l’omniprésence et le prestige des que l’enthousiasme parmi les travailleurs. Il faut donc à la fois assurer la défense des acquis de la révolution et aider celle-ci à se répandre. Pour cela, ainsi que pour prolonger la solidarité internationale au niveau politique, il est nécessaire que ce parti révolutionnaire soit organisé à l’intérieur d’une organisation révolutionnaire mondiale, avec une direction composée de représentants d’un maximum de pays, soumis à la critique de toutes les sections nationales. Ce parti doit bien sûr éviter de sombrer dans les travers qu’a connu l’Internationale Communiste stalinisée qui finit par défendre les seuls intérêts de l’URSS au détriment de la lutte mondiale.

    Le grand parti des travailleurs n’existe pas encore, il ne saurait se créer que sur base de luttes de masse dans la société. Mais le parti révolutionnaire, lui, ne peut attendre. Tous les jours, la société nous prouve son injustice et sa cruauté, et c’est dès à présent qu’il nous faut la combattre. C’est en ce sens que nous sommes membres du Mouvement pour une Alternative Socialiste, et en ce sens que nous sommes organisés au niveau mondial à l’intérieur du Comité pour une Internationale Ouvrière. Rejoins nous et aide nous à construire cet outil pour un autre monde, un monde socialiste.

  • La révolution: un mouvement de masse conscient

    La lutte des classes est le moteur de l’histoire

    L’HOMME, DEPUIS la nuit des temps, par la combinaison de qualités qui lui sont propre, a cherché à diminuer l’emprise des conditions naturelles qui l’entouraient afin d’améliorer ses conditions de vie. Sa socialisation a permit la communication par la parole, son cerveau s’est développé, ses mains lui ont servi progressivement à fabriquer des outils.

    Vincent Devaux

    Dans un premier temps, ceux-ci lui permirent d’améliorer son quotidien (lances et arcs pour ramener plus de nourriture), puis de produire par lui-même ce que la nature ne lui fournissait plus en suffisance (naissance de l’élevage et de l’agriculture). Petit à petit, une division du travail a diversifié et augmenté les richesses produites et a donné naissance aux rapports marchands.

    L’appropriation de moyens de productions et l’accaparement des richesses par une minorité a trouvé sa justification au travers de la magie, la religion,… Dès lors, la société s’est divisée en classes luttant chacune pour ses intérêts. La classe exploitée cherche toujours à s’affranchir de l’oppression de la classe dominante (révolte de Spartacus en 73 avant J.C., les jacqueries et autres révoltes paysannes au moyen-âge, la Révolution française, …). Cette dernière, pour maintenir sa domination, a besoin d’un corps armé: l’Etat.

    La structure de la société est le reflet des relations sociales dans la production et du niveau technologique (outils, machines). Par les découvertes successives et leurs implications dans la production, ces rapports changent, et les anciennes structures deviennent un frein au développement de la société (par l’invention de la machine à vapeur par exemple). L’ancienne classe dominante en déclin cherche à garder ses privilèges et son pouvoir (elle joue dès lors un rôle réactionnaire) tandis que la nouvelle classe montante, en cherchant à s’émanciper, joue un rôle progressiste; la révolution est à ce moment une nécessité historique

    Vous avez dit “Démocratie” ?

    La démocratie parlementaire constitue chez nous la forme de l’Etat sous lequel le capitalisme s’épanouit tout en permettant à la bourgeoisie de justifier de manière déguisée sa domination sur les masses travailleuses. Fondamentalement, tout Etat n’est qu’un appareil d’oppression d’une classe sur une autre, et ce quel que soit la forme que prend cet Etat; monarchie, dictature militaire, démocratie parlementaire,… Contrairement à ce que la bourgeoisie voudrait nous faire croire, la démocratie n’est pas l’affaire de tous. Nous vivons dans une société de classes, et donc dans une démocratie de classes. Sous le capitalisme, c’est la bourgeoisie qui est la classe dominante et possède le pouvoir. Si l’Etat est une démocratie pour cette classe, elle est une dictature pour une autre : le prolétariat.

    Révolution ou coup d’État?

    Un coup d’Etat est la prise de pouvoir par une minorité qui ne possède pas l’appui actif de la majorité de la population, mais qui a le contrôle des armes. Souvent, l’impérialisme américain a aidé et aide encore, notamment en Amérique Latine, à la mise en place de dictatures réactionnaires sanglantes servant ses intérêts (ex: Pinochet en 1973 au Chili). Par la suppression des acquis tels que la liberté d’expression, des droits syndicaux, la bourgeoisie peut brutalement exploiter la classe ouvrière. Une révolution implique de grandes couches de la population aspirant à un changement, sa force tient dans le support actif de la majorité contre le régime oppresseur. La classe dirigeante, qui veut garder ses privilèges, discrédite le mouvement révolutionnaire en le présentant comme le fait de gens violents, comme une menace pour l’ordre publique, et fait son possible pour le réprimer. La classe exploitée doit donc s’organiser en armant le peuple afin de faire face à cette répression. La révolution russe de 1917 n’aurait pas été possible sans un parti révolutionnaire de masse (le parti bolchévique) parvenant à s’appuyer sur le prolétariat et la paysannerie et répondant aux aspirations de la majorité.

    Il faut tirer les leçons du passé Le peuple en armes

    Chili,Venezuela. Même combat?

    La période révolutionnaire au Chili (1970-1973) et la répression qui s’en suivit montre la responsabilité écrasante qu’eut Allende dans l’avènement de la dictature militaire sanglante de Pinochet. Après avoir été élu en 1970 à la tête de l’Unité Populaire (comprenant le PS, le PC et les radicaux), Allende commença par doubler les salaires les plus bas et repris la réforme agraire timidement ébauchée par son prédécesseur.

    En 71, il nationalisa les mines de cuivre. Les Etats-Unis voulurent en finir avec cette radicalisation qui existait au Chili. Pour la bourgeoisie, le masque de la démocratie peut tomber quand il s’agit de défendre ses profits. Aussi, une semaine après une manifestation à Santiago rassemblant 600.000 personnes en soutien à Allende et demandant les armes, le général Pinochet organisa un putsch et une répression féroce envers les syndicalistes, les militants politiques et les travailleurs. Si Allende avait armé les masses, le coup d’Etat aurait avorté.

    De même, le sort des travailleurs au Venezuela dépendra certainement des mesures que prendra ou pas l’actuel gouvernement. Hugo Chavez, élu démocratiquement en 1998, a déjà fait l’objet de deux tentatives de renversement. Il n’a dû son salut qu’aux mobilisations de masses des couches pauvres de la population qui se sont spontanément mises en action. Chavez, qui a introduit d’importantes réformes en faveur des plus pauvres, a appelé en avril 2004 à l’armement du peuple. Le danger est que Chavez fasse la même erreur qu’Allende en reportant l’armement effectif du peuple car la réaction va de nouveau tenter d’en finir avec le processus révolutionnaire en cours.

    Le terrorisme comme levier révolutionnaire?

    La fin du XIXe et le début du XXe ont vu l’émergence du terrorisme individuel comme moyen de changer la société. En Russie, un populiste russe du groupe Narodnaia Volia (La Volonté du Peuple) assassine en 1879 le gouverneur de Saint- Pétersbourg. Les «Narodnikiodniki», regroupant des intellectuels partisans d’un «communisme agraire», réussira, en 1881, à tuer le tsar Alexandre II. D’autres anarchistes en Europe posèrent des bombes dans des cafés, des théâtres, des trains. La pratique du terrorisme individuel qui ne s’en prend pas au système mais à des individus est vouée à l’échec. Elle fournit des prétextes pour renforcer la répression et isole le peuple de la lutte au lieu de l’organiser. Seul un mouvement de masse organisé peut renverser le capitalisme.

    La société socialiste

    La Commune de Paris (1871) et surtout la Révolution Russe (1917) sont deux exemples historiques où le prolétariat organisé a balayé l’ancienne classe dirigeante décadente et a abolit la propriété privée des moyens de productions dans le but conscient de marcher vers une société sans classe, c’est à dire une société communiste. Peut-on arriver du jour au lendemain à cette société? Non. Lénine, dans son livre l’Etat et la Révolution, met en avant la nécessité après l’abolition de l’Etat bourgeois de passer par le stade de «demi-état» s’éteignant progressivement jusqu’à l’obtention d’une société sans classe réalisant le principe «De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins».

    L’expérience de la Commune de Paris en 1871

    Après que Napoléon III ait déclaré la guerre à la Prusse de Bismarck et que celle-ci ait envahit la France, le gouvernement de Thiers négocia traîtreusement le sort de Paris alors que la ville assiégée et affamée s’opposait à sa reddition et se révolta. La Garde Nationale, au centre de la révolte, élit un comité central préfigurant les soviets (conseils ouvriers) des révolutions russes de 1905 et 1917 avant d’organiser des élections et la défense de la ville. Après dix semaines de siège, Thiers repris le pouvoir et organisa une répression sanglante (50.000 morts).

    Marx, auteur du Manifeste du Parti Communiste, ne se contenta pas d’admirer l’héroïsme des communards «montant à l’assaut du ciel»; il en tira également les leçons. Dans ‘Guerre civile en France’, il cite et commente quelques décrets pris lors de cette première tentative de révolution prolétarienne – qui ont depuis été repris dans le programme des partis révolutionnaires:

  • La suppression de l’armée permanente et son remplacement par le peuple en arme
  • L’électivité et révocabilité de tous les responsables sans exceptions (police, justice, …)
  • Les responsables élus doivent percevoir le salaire moyen d’un travailleur.

    Ces mesures étaient prises pour briser l’ancien appareil d’état, nécessité permettant le passage d’une démocratie bourgeoise à une démocratie prolétarienne et qui, liées à la collectivisation des moyens de pro-ductions, devaient amener la transformation de la société du capitalisme au socialisme.

  • Succès du Weekend jeunes à Tournai

    Le weekend de formation marxiste organisé par les jeunes du MAS des sections francophones (Bruxelles, Mons, Liège et Verviers) ces 9-10-11 juillet fut un énorme succès.

    Karim Brikci

    25 jeunes ont participé aux 4 ateliers de discussion: sur l’impérialisme et la façon de combattre la machine de guerre américaine, sur le chomâge chez les jeunes et notre appel pour l’organisation d’une nouvelle marche des jeunes pour l’emploi et contre le racisme, sur le rôle de l’enseignement dans la société capitaliste et le travail de nos lycéens (Résistance Internationale) et de nos étudiants (Etudiants de Gauche Actifs) contre l’élitisation de nos écoles et unifs et un atelier sur les leçons de la révolution espagnole (1936). Une équipe de camarades a vendu une dizaine de journaux au marché de Tournai le dimanche matin. Deux jeunes convaincus que sans un parti révolutionnaire on ne pourra abattre le capitalisme ont décidé de rejoindre notre organisation. L’implication active des nouveaux membres et des contacts reflète le succès de notre campagne électorale et l’intéret croissant pour une alternative socialiste. Toi aussi Rejoins-Nous!

  • Le MAS sort renforcé des élections

    Le score électoral du MAS/ LSP est petit comparé à celui des partis traditionnels. Nous n’avions cependant pas d’autres ambitions que celle de nous faire connaître et nous renforcer. En Flandre, en Wallonie et à Bruxelles, nous gagnons des membres.

    Eric Byl

    En Belgique francophone, 5.675 personnes ont choisi le MAS pour sa première participation électorale. Mais la priorité était le renforcement de nos sections de Bruxelles, Liège et Mons et la possibilité de voir émerger d’autres sections à Ixelles, Wavre, Tubize et Verviers. De plus, à Tournai, La Louvière et Charleroi, bien des gens ont pris contact avec le MAS. Enfin, notre travail étudiant à l’ULB et à l’ULG s’élargi avec une section à l’UCL.

    En Belgique néerlandophone, le LSP a obtenu 14.166 voix, bien plus qu’aux élections législatives de 2003 où c’était notre première participation sous ce nom. Nous avons bien progressé en nombre de membres, surtout à Anvers et à Ostende. A Beveren-Waas nous avons dorénavant une section à part entière. Nous voulions également essayer de nous implanter au Limbourg, et sommes près d’y arriver.

    En Flandre Orientale notre liste aux élections régionales récolte 2.509 voix, contre 3.751 voix pour les européennes. En 2003 nous avions obtenu 2.843 voix au Sénat et 2.929 à la Chambre. Cette différence pour l’Europe et le Conseil régional flamand est partiellement expliquée par la campagne «Groen! est nécessaire» qui a eu un certain écho dans les milieux progressistes, au contraire des quartiers populaires. C’était notre deuxième participation électorale et notre électorat n’est pas vraiment stabilisé. Il «flotte» donc plus, par exemple, que celui du PTB qui a derrière lui 30 ans de participations électorales.

    Cette fois encore le MAS/LSP a fait une campagne avec un petit budget: une affiche centrale, un dépliant et un programme. Nous avons dépensé 6.000 euros: une paille en comparaison des 5 millions d’euros que les partis traditionnels dépensent aux élections, et même comparé au PTB qui a dépensé 31.000 euros. Pour les élections européennes, chaque voix a coûté 0,30 euro au MAS/ LSP. Pour les partis traditionnels et le Blok, cela fait de 4 à 7 euros par voix et pour le PTB 1,50 euro par voix.

    Un vote pour le MAS/LSP était-il un vote perdu? Ni le cordon sanitaire, ni la condamnation du Vlaams Blok n’ont endigué la progression électorale du Vlaams Blok. Et ce n’est pas la poursuite de la politique néo-libérale qui fera reculer le Blok.

    Il faut une politique qui parte des besoins de la population. Compter sur les Verts ou sur le PS/SP.a pour appliquer une telle politique est illusoire. Le MAS a fait le choix de construire patiemment une organisation de cadres.

    A court terme, c’est moins spectaculaire que de constamment réinventer des illusions électorales. A long terme, c’est la seule garantie pour une politique différente. Dans les années 70 les marginaux d’extrême droite du Vlaams Blok n’étaient pas pris au sérieux. Ils ont patiemment construit leur parti, qui est devenu le plus grand de Flandre. Même dans l’opposition le Blok parvient à faire partiellement appliquer son programme réactionnaire par les autres partis. Certains à gauche voudraient atteindre des scores électoraux importants sans faire cet effort et ironisent sur les résultats de la «petite» gauche. Nous pensons qu’ils ont tort. Loins de ces illusions, nous appelons nos lecteurs à rejoindre le MAS et à construire avec nous une réelle alternative de gauche.

  • Roberto D’Orazio a voté pour la liste du MAS

    Dans une interview de l’édition du dimanche du “Het Niewsblad”, Roberto D’Orazio déclare avoir voté pour la liste du Mouvement pour une Alternative Socialiste. Roberto D’Orazio a acquis une renommée nationale avec la lutte des Forges de Clabecq dans les années 90.

    Le journaliste du ‘Het Nieuwsblad’ demandait à Roberto s’il avait voté pour Elio di Rupo du PS. Roberto lui a répliqué qu’il avait voté pour la liste du MAS « Un de mes anciens compagnons de lutte se trouve sur la liste ».

    Dans le milieu des années 90 le direction des Forges fit connaître que l’usine devait fermer,

    Roberto était à l’avant-garde de la lutte aux Forges de Clabecq contre la fermeture de l’entreprise. La-dessus, la délégation syndicale a organisé avec ses sympathisants une lutte importante. Des larges couches de la population de la région de Tubize et des environs donnèrent également un élan national a la lutte. Le moment le plus intense était la « marche multicolore » à Tubize, où 70.000 personnes ont manifesté dans la ville. Ce fut très important pour maintenir l’emploi dans l’entreprises même.

    Finalement Duferco fit une offre pour reprendre les Forges de Clabeq avec considérablement moins de travailleurs et à la condition que les délégations syndicales restent dehors. La direction FGTB a vite cédé sur ce point et a jeté Roberto D’Orazio et Co. à la porte. Néanmoins, ce fut par la détermination de la lutte de la délégation syndicale que l’entreprise en fin de compte resta ouverte.

    L’attitude de la direction syndicale a permit qu’un procès soit mené contre de nombreux militants des forges de Clabecq. 13 d’entre-eux ont dû dans un procès qui s’est étalé en longueur répondre comme responsable pour la lutte syndicale à laquelle ils ont pris part. Finalement quatre militants parmi lesquels Roberto d’Orazio, furent condamné d’une peine avec sursis. Cela signifie qu’il n’ont dans les faits pas reçu de peines.

    La lutte des Forges de Clabecq est aujourd’hui encore restée un exemple sur la manière de gagner une lutte et de l’amener à la victoire. Nous sommes donc également fier que Roberto déclare dans un journal qu’il ait voté pour nous. Nous ne sommes pas d’accord avec tout ce qu’il dit dans l’article, mais nous avons beaucoup de respect pour la lutte et pour le rôle important qu’il y à joué.

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