Tag: Vottem

  • VOTTEM : C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes !

    Vottem_2014_EGAIl y a maintenant 16 ans ouvrait le centre fermé de Vottem, un des six que compte le pays. Lorsqu’on emploie le terme «centre fermé», c’est bel et bien d’une prison dont on parle. Chaque année, ce sont près de 8.000 personnes qui y sont enfermées en attente d’une expulsion contrainte et violente. Le seul crime des personnes enfermées dans ces centres est d’avoir fui les guerres, la misère, les maladies et les discriminations en espérant trouver de meilleures conditions de vie sur le continent Européen.

    Tract des Étudiants de Gauche Actifs

    Par ailleurs, le caractère dégradant du traitement réservé aux détenus n’est plus à prouver : les faits de refus de soins sérieux abondent, la promiscuité et le manque de fournitures de bases sont la règle, de même que le recourt à l’intimidation (1), aux cellules d’isolement (entendez cachots) et le traitement des détenus en criminels dangereux lors de leurs transferts. Toutes ces méthodes n’ont qu’un seul but : briser la résistance des personnes internées en vue de leur expulsion.

    Sous le Gouvernement Di Rupo, Maggie De Block, alors secrétaire d’État à l’asile et à l’immigration, avait déjà largement durci le système de politiques migratoires belge. Sous son ministère, les régularisations sur base de raisons médicales sont passées de 50% à 2% (2), une liste de «pays d’origine sûrs» permettant une procédure accélérée – et un refus quasi certain – a été établie, et les premiers rapatriements collectifs ont été effectués. Il ne s’agit ici que de quelques exemples.

    Aujourd’hui, le gouvernement Michel Ier, en la personne de Théo Francken, a décidé d’aller plus loin. De manière assez laconique, l’accord de gouvernement précise : «les centres fermés seront étendus», et ce sans perdre de temps puisque l’objectif actuel est de créer 100 places supplémentaires dans les centres fermés pour l’année 2015, afin de pouvoir augmenter la capacité d’expulsion de 1000 personnes par an (3). La création d’ailes destinées aux familles (et donc aux mineurs) est également à l’ordre du jour (4). Par ailleurs, la procédure d’expulsion des personnes s’étant rendues coupables de petits méfaits tels les vols à l’étalage va être accélérée. Et tout en annonçant ces mesures scélérates, le cabinet Francken se gausse en annonçant avoir augmenté de 20% le nombre d’expulsion pour le dernier trimestre de 2014 !

    A l’échelle européenne, la création de l’agence Frontex met en évidence l’approche répressive (et ici carrément militarisée) de la question des migrations. L’exemple des opérations du type Mos Maiorum, qui ont lieux à intervalles réguliers en Europe (5), est probant.

    Or, il apparait clairement que l’approche répressive en matière de migrations est aussi criminelle qu’elle est inefficace.

    Vottem_2013_01Criminelle car le renforcement des contrôles frontaliers pousse les migrants à prendre toujours plus de risques pour éviter ces contrôles, en témoignent les innombrables drames en mer méditerranée (au moins 3.400 morts en 2014) (6) ; mais aussi car chaque années, des migrants sont renvoyés manu militari vers des pays où leur vie est en danger car ils ne remplissent pas les critères de régularisation mis en place par l’État.

    Inefficace car, d’une part, ni le renforcement des politiques répressives ni la multiplication des campagnes de dissuasion au cours des dernières années n’a fait diminuer les flux migratoires ; et car, d’autre part, l’histoire des migrations nous enseigne qu’aucune campagne de dissuasion, aucune répression et aucun contrôle des frontières n’ont jamais empêché les hommes de fuir des conditions de vie devenues intenables tant qu’il était possible d’espérer trouver mieux ailleurs.

    Par ailleurs, il n’est pas rare que les migrants qui arrivent sur le sol européen mais qui se voient refuser leurs papiers tombent dans les mains de patrons peu scrupuleux ravis de profiter de leur détresse et de leur absence de droits pour les transformer en une main d’œuvre taillable et corvéable à merci. Cela instaure de plus une pression à la baisse sur l’ensemble des conditions de travail et de salaire.

    Dans ce cadre, seul l’arrêt total des politiques impérialistes et néocoloniales dans les pays du monde néocolonial ainsi que le soutien aux luttes pour l’émancipation des masses et pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes sans ingérence des puissances impérialistes, qu’elle soit politique ou économique, peut fournir une réponse adéquate à la croissance des flux migratoires et offrir à chacun la chance de se construire un avenir sans avoir à connaitre les affres de la migration.

    En Belgique, les Étudiants de Gauche Actifs et le PSL défendent la régularisation de tous les sans-papiers et la fermeture de tous les centres fermés sur base de luttes actives à l’image de celles qu’ont connues les années 2004-2005.

    C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, par à leurs victimes !

    Travailleurs, belges et immigrés, avec ou sans papiers, tous unis dans la lutte !

    Notes
    (1) A ce titre voir «La tension monte au centre fermé de Bruges» In : AlterEchos, n°362 (Juin 2013)
    (2) http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_une-raison-medicale-ne-donne-plus-que-rarement-acces-a-la-regularisation?id=7824793
    (3) Le Soir, 14/10/2014
    (4) Le Soir, 14/10/2014
    (5) http://www.rtbf.be/info/monde/detail_fin-de-mos-maiorum-une-operation-policiere-europeenne-tres-critiquee?id=8388085
    (6) http://www.liberation.fr/monde/2014/12/10/pres-de-3-500-migrants-sont-morts-en-mediterranee-cette-annee_1160617

  • Vottem, camp de la honte,  16 ans déjà!  Je ne l'accepte toujours pas!

    vottem_2015Dimanche 22 mars, marche vers le centre fermé pour étrangers de Vottem. Rassemblement à Liège, Espace Tivoli (Place Saint-Lambert) dès 14h

    Appel du Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers, CRACPE

    Les mesures annoncées par Théo Franken, Secrétaire d’Etat à l’asile et à l’immigration, et le gouvernement actuel stigmatisent à nouveau l’étranger. Le discours est clair : les demandeurs d’asile et de titre de séjour sont des fraudeurs, il faut les pénaliser et les décourager. Au programme : chasse aux cohabitations et mariages dits de complaisance, création de 100 places supplémentaires en centres fermés,  prévision de 1000 rapatriements forcés de plus par an avec un vol collectif chaque mois, limitation du nombre demandes d’asile qui peuvent être déposées…
    Et surtout création de pavillons au centre 127 bis pour incarcérer à nouveau les familles avec enfants, ce qui n’existait plus depuis 2009, et ce alors que la Belgique a été condamnée à trois reprises concernant la détention de mineurs par la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
     
    Les centres fermés restent des prisons qui cachent leur nom; ils exercent une violence quotidienne à l’égard des personnes qui y sont détenues. En effet, la détention a pour but de casser la résistance à l’expulsion. Cette violence atteint son paroxysme au moment de l’expulsion lorsque la personne est emmenée à l’avion: menottes, corps sanglé, entravé, coups, insultes… Des plaintes ont été déposées.

    Depuis juillet 2014 a été ouverte à Vottem, suite à une décision du précédent gouvernement, une aile “spéciale” pour les détenus considérés comme “ingérables” : ceux qui se rebellent, certains qui sortent de prison à qui on inflige une double peine, de grands malades qui devraient être soignés dans une institution adéquate…  Cette section permet de maintenir en isolement des personnes pendant des semaines, sans aucune réglementation, c’est un cachot à grande échelle déguisé, la “prison dans la prison” !

    Plus que jamais, nous rappelons nos revendications et soutenons les sans papiers qui ont repris leur combat pour la dignité !

    – suppression des centres fermés pour étrangers
    – arrêt immédiat des expulsions
    – pour une politique d’asile et d’immigration qui respecte les Droits Humains
    – pour une régularisation des sans papiers

  • Manifestation contre le centre-fermé de Vottem : NON au racisme d’État !

    Délégation du PSL et d'EGA, manifestation de 2014.

    Le 22 mars aura lieu la manifestation annuelle contre le centre fermé de Vottem, pour la 16e année consécutive, à l’appel du CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers). Les ‘‘centres fermés’’, au nombre de 6 en Belgique, sont des prisons qui ne disent pas leur nom. Les autorités y enferment des gens (enfants compris) dont le seul crime est d’avoir voulu fuir la misère, les discriminations ou la guerre dans leur pays d’origine, pour les y renvoyer manu militari. Cette année-ci encore, nous participerons à cette mobilisation en criant ‘‘c’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes’’ !

    L’approche répressive de l’immigration est criminelle. Des migrants sans-papier ont été renvoyés dans des pays aussi ‘‘surs’’ que l’Afghanistan ! D’autres ont été expulsés alors qu’ils étaient malades (hépatite, sida,…) et qu’un retour dans le pays d’origine équivalait à la mort. Plus récemment, des organisations d’aide aux sans-papiers ont dénoncé que l’Office des Étrangers ne voyait aucun problème au renvoi de ressortissants vers des pays touchés par l’épidémie d’Ebola alors que celle-ci n’est toujours pas sous contrôle ! ‘‘Lorsqu’on voit les mesures de protection que prend le gouvernement pour protéger les Belges, et ce, à tous les niveaux où un contact est possible entre un Belge et un ressortissant des pays touchés par Ebola afin d’éviter tout risque de contamination, on se dit qu’il y a vraiment deux poids, deux mesures’’, a indiqué à juste titre Alexis Andries, porte-parole de l’ASBL Pigment.

    D’autre part, puisque les mesures prises par l’Europe Forteresse rendent plus difficile d’entrer en Europe par voie terrestre, les migrants optent de plus en plus souvent pour les plus dangereuses routes maritimes, en direction de la Grèce et de l’Italie. En conséquence, des centaines de personnes meurent en mer chaque année. Amnesty International avance, dans un rapport publié à la mi-2014, le nombre de 23.000 migrants morts en tentant de pénétrer dans l’Union européenne en quinze ans.

    Répondre à cette problématique exige d’une part de soutenir les luttes des masses contre les dictatures et les conditions misérables qui prévalent dans les pays du monde néocolonial. Cela nécessite de s’opposer aux multinationales pour lesquelles ces régions sont avant tout source de matières premières et de main-d’œuvre quasi gratuite. D’autre part, il nous faut lutter pour la régularisation des sans-papiers et les intégrer dans la lutte collective en défense de nos salaires et conditions de travail et contre l’austérité.

    Les années 2000 et 2009 ont connu une vague de régularisation de dizaines de milliers de sans-papiers en Belgique, les seules depuis 1974. Elles ne sont pas arrivées par hasard, mais à la suite de protestations in-tenses : en 2004-2005, une quarantaine de lieux ont ainsi été occupés par des sans-papiers en Belgique. De la même manière, c’est suite aux protestations actives que des enfants ne sont aujourd’hui plus enfermés à Vottem (ils le sont par contre ailleurs…). Seule la lutte paye. La mobilisation contre le centre fermé de Vottem constituera, comme chaque année, un rendez-vous important à ce titre.

    VOTTEM, CAMP DE LA HONTE, 16 ANS, JE NE L’ACCEPTE TOUJOURS PAS!

    MANIFESTATION DIMANCHE 22 MARS 2015 A 14H
    Rassemblement Espace Tivoli-PLACE ST LAMBERT, LIEGE, et marche vers le centre fermé pour étrangers de Vottem

  • Solidarité avec les grévistes de la faim à Vottem

    Banderole de la délégation du PSL et d’EGA lors de la manifestation contre le centre fermé de Vottem de cette année.

    Communiqué du CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers)

    Depuis 8 jours, un mouvement de grève de la faim, et, pour certains, de la soif, a démarré au centre fermé pour étrangers de Vottem.

    Il s’agit notamment de personnes qui craignent pour leur vie en cas d’expulsion forcée. Un exemple parmi tant d’autres: au Pakistan plusieurs mouvements politiques sont devenus la cible des Talibans.

    Nous n’acceptons pas la politique très restrictive de l’Etat belge en matière d’immigration et d’asile. 75% des demandes d’asile sont refusées, cela veut que l’on en vient à expulser des personnes dans des pays où règnent la guerre et l’insécurité, ou des régimes dictatoriaux ou autoritaires. Fin de l’année passée, un jeune Afghan, AREF, a trouvé la mort dès son retour en Afghanistan sous les balles des Talibans.

    Parmi les grévistes de la faim, certains insistent sur d’autres aspects: ils ont construit leur vie en Belgique depuis des années, ont leurs attaches ici, se retrouvent déboutés d’une procédure alors qu’ils ont travaillé, suivi des formations… n’ont plus de famille dans leur pays d’origine. Seulement 6% de demandes de régularisation acceptées en 2013…

    Les uns comme les autres ont entrepris ce mouvement parce que leur vie serait détruite par une expulsion.

    Deux Pakistanais, qui avaient démarré le mouvement il y a 8 jours ont été libérés et amenés à l’hôpital où ils ont été soignés ce jeudi. 5 ou 6 autre personnes poursuivent ou se sont engagées dans ce mouvement.

    Pour les soutenir dans leur revendication d’une politique d’asile et d’immigration qui respecte les droits humains, notamment les droits de chercher asile, de circuler et de s’installer, de vivre en sécurité, en famille…nous vous invitons à nous rejoindre à notre rassemblement hebdomadaire ce samedi 21 juin de 16 à 17 h autour du centre fermé de Vottem. Comme c’est la fête de la musique, toute intervention musicale est bien sûr bienvenue!

  • Encore quelques photos de la manifestation contre le centre fermé de Vottem

    Aucune prison n’a jamais arrêté la misère! C’est pourtant le traitement que réservent des pays comme la Belgique à ceux qui fuient la pauvreté et la dictature dans le monde néocolonial. Voilà le “crime” qu’ont commis les prisonniers du centre fermé de Vottem. Ce dimanche 15 mars, des centaines de manifestants étaient venus une fois de plus crier leur colère contre cette prison qui ne dit pas son nom et pour la régularisation des sans-papiers. Vottem : 15 ans déjà, nous ne l’acceptons toujours pas !

    Photos: Loïc (Liège)

  • Des centaines de manifestants contre le centre-fermé de Vottem

    Photos: Nico

    Aucune prison n’a jamais arrêté la misère! C’est pourtant le traitement que réservent des pays comme la Belgique à ceux qui fuient la pauvreté et la dictature dans le monde néocolonial. Voilà le “crime” qu’ont commis les prisonniers du centre fermé de Vottem. Ce dimanche 15 mars, des centaines de manifestants étaient venus une fois de plus crier leur colère contre cette prison qui ne dit pas son nom et pour la régularisation des sans-papiers. Vottem : 15 ans déjà, nous ne l’acceptons toujours pas !

     

     

  • Vottem : Expulsons la logique capitaliste, pas ses victimes !

    Manifestation contre le centre fermé de Vottem ce dimanche 16 mars, 14h, Enclos des Fusillés – Parc de l’Hopital de la Citadelle (Liège)

    Par Sébastien (Liège)

    ‘‘Illégal ? Rentre chez toi ou va en prison !’’ Tels sont les vœux exprimés sur l’affiche mobile géante du Vlaams Belang en tournée dans les rues durant la deuxième quinzaine de février. Si ce parti est raciste, l’État belge, à travers notamment la politique de la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Maggie De Block, ne l’est pas moins et ouvre la voie à ce type d’organisation. Ce 16 mars, nous manifesterons à nouveau contre le centre fermé de Vottem, à Liège, à l’appel du CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres Pour Étrangers).

    Une prison qui ne dit pas son nom

    Derrière le terme de ‘‘centre fermé’’ se trouvent des bâtiments où l’on enferme des gens dont le crime est d’avoir voulu fuir la misère, les discriminations ou la guerre dans leur pays d’origine. Ces prisons comprennent également des cellules d’isolement où l’on envoie aussi – parfois pour plus d’un mois – des prisonniers atteints de troubles psychologiques en manque de soins adéquats, faute de personnel soignant en suffisance. ‘‘Ce n’est pas leur place’’, avaient dénoncé sous couvert de l’anonymat différents agents en 2006, ‘‘Ils ne reçoivent aucune aide thérapeutique. Quotidiennement, nous sommes confrontés à des drames qui nous révulsent. (…) Nous sommes témoins d’atteintes aux Droits de l’Homme et à la dignité humaine’’ (1). D’autres révélations avaient dénoncé l’usage de médicaments lourds destinés à abrutir des prisonniers malades. Depuis lors, le personnel est menacé de procédures judiciaires pour divulgations de pareilles informations.

    Il existe en Belgique six centres fermés gérés par l’Office des Étrangers où l’on enferme hommes, femmes et enfants, dernière étape avant l’expulsion vers le pays d’origine. Cela inclut également des malades du sida ou encore de l’hépatite qui, en l’absence de possibilités d’être soignés, sont dans les faits purement et simplement envoyés à la mort. Tout récemment aussi, le jeune Afghan Aref a été assassiné par les talibans quelque temps après avoir été expulsé de Belgique vers l’Afghanistan. Voilà la réalité de la politique du ministère de Maggie De Block et du gouvernement Di Rupo.

    Selon la Fedasil, en 2012, le principal pays d’origine des personnes accueillies au centre de Vottem était l’Afghanistan, à hauteur de près de 16%; le deuxième pays le plus représenté atteignant 9,6%. Surprise : ce n’est pas le soleil du pays que fuient ces migrants. Ils fuient la menace d’un meurtre politique ou religieux, ou encore la carence de revenus pour eux et leur famille. La même année, entre 11 et 12.000 personnes ont été expulsées de Belgique, selon le CRACPE.

    Luttons pour la régularisation des sans-papiers

    En Belgique, les sans-papiers sont condamnés à survivre dans la délinquance ou dans des boulots extrêmement mal-payés, souvent dans de dangereuses conditions de travail. Les régulariser, c’est assurer qu’ils ne sombrent pas dans ces réseaux aux conséquences néfastes pour toute la population, notamment en termes de pression à la baisse sur les conditions de travail.

    Les années 2000 et 2009 ont connu une vague de régularisation de dizaines de milliers de sans-papiers, les premières depuis 1974. Elles ne sont pas arrivées par hasard, mais à la suite de protestations intenses (en 2004-2005, il y a ainsi eu une quarantaine de lieux occupés par des sans-papiers en Belgique). De la même manière, c’est suite aux protestations actives que des enfants ne sont aujourd’hui plus enfermés à Vottem (ils le sont par contre ailleurs…).

    Aujourd’hui, les Afghans en lutte ouvrent à nouveau la voie vers la résistance contre la politique raciste des autorités belges. En cette période de crise mondiale du capitalisme et d’austérité généralisée, il est plus que jamais nécessaire de lier cette lutte aux autres résistances sociales, avec les travailleurs et les jeunes qui combattent ce système sans avenir.

    Mais ce problème doit être pris par les deux bouts, la lutte doit aussi aborder les causes de l’émigration. La solidarité internationale est nécessaire contre les dictatures et l’exploitation dans les pays du monde néocolonial. C’est la raison pour laquelle le PSL est organisé au sein du Comité pour une Internationale Ouvrière, une organisation socialiste internationale présente dans plus d’une quarantaine de pays. Nous sommes ainsi notamment impliqués dans une importante collecte de fonds pour soutenir le travail politique de nos camarades sud-africains.

    Joignez-vous à nous dans la lutte contre la barbarie capitaliste !

    (1) Michel Bouffioux, Ciné-Télé-Revue N°46/16 novembre 2006

  • Vottem, camp de la honte, 15 ans déjà! Je ne l’accepte toujours pas!

    Par le CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers)

    Dimanche 16 mars, marche vers le centre fermé pour étrangers de Vottem. Rassemblement à Liège, Citadelle (rue des Glacis) dès 14H devant l’Enclos des Fusillés.

    Délégation du PSL et des Étudiants de Gauche Actifs (EGA) lors de la manifestation contre le centre fermé de Vottem en 2013.

    A la veille des élections, nous revendiquons un changement radical en ce qui concerne la politique d’immigration, tant belge qu’européenne. Si cette dernière conditionne l’autre, nous constatons néanmoins que la politique menée par Maggie De Block et le gouvernement actuel réduit presque à néant le droit au séjour en Belgique, ce qui fait que la Belgique devient le champion de l’Europe forteresse en matière d’éloignements forcés, ou “volontaires” sous pression… Notre Etat expulse sans état d’âme des personnes vers les pays d’origine qu’elles ont fuis à cause des persécutions, des guerres, de la misère, réalités récurrentes auxquelles s’ajoutent aujourd’hui les catastrophes climatiques… Peu importe qu’elles y trouvent la mort à leur arrivée, comme le jeune Aref, victime des Talibans en Afghanistan!

    Aujourd’hui, seuls environ 25% des demandeurs d’asile obtiennent un statut de réfugié ou la protection
    subsidiaire (protection en cas de guerre dans le pays d’origine). Le taux de régularisation pour raison humanitaire ou médicale ne fait que chuter : 6% de réponses positives pour toutes les demandes traitées sur les 9 premiers mois de 2013 ! Plusieurs situations ont été médiatisées cet automne, par exemple celle de Navid Sharifi, plombier afghan âgé de 23 ans, formé ici, qui pratiquait un métier en pénurie de main d’oeuvre, et vivait en couple avec une citoyenne belge ; il a été expulsé après avoir reçu des réponses négatives à ses demandes de régularisation. Idem pour un entrepreneur chilien… Des personnes gravement malades, par exemple séropositives, sont renvoyées dans des pays où elles n’auront pas accès aux soins nécessaires. Des conjoints ne peuvent se rejoindre, des enfants sont séparés de leurs parents… des familles sont expulsées alors que les enfants, scolarisés ici, ne connaissent bien qu’une de nos langues nationales…

    Les centres fermés sont des prisons qui cachent leur nom; ils exercent une violence quotidienne à l’égard des personnes qui y sont détenues. En effet, la détention a pour but de casser la résistance à l’expulsion. La violence peut être physique dès que la porte du centre a été franchie et toute forme de révolte entraîne la mise au cachot. Cette violence atteint son paroxysme au moment de l’expulsion lorsque la personne est emmenée à l’avion: menottes, corps sanglé, entravé, coups, insultes… Des plaintes ont été déposées suite à des blessures. Cette violence est aussi psychologique: menace de l’expulsion dont on ne sait quand elle aura lieu, privation de liberté dont on ne sait quand elle prendra fin.

    A cause de cette politique restrictive, de nombreuses personnes se retrouvent dans la clandestinité, ce qui signifie la précarité, et la surexploitation dans des filières de travail en noir, dans la construction, l’Horeca, le nettoyage, les services domestiques et aux personnes… Seule une régularisation permettrait de mettre fin à cette situation qui divise les travailleurs avec et sans papiers. L’opération de régularisation de 2009 a été ponctuelle et partielle. D’un côté elle a permis à une partie des personnes présentes depuis longtemps sur le territoire d’obtenir un séjour, d’un autre côté elle a laissé beaucoup de monde sur le carreau: par exemple elle prévoyait de prendre en compte le critère “travail” (possibilité de contrat de travail), mais peu de dossiers ont été acceptés; des pièces d’identité manquantes ont aussi bloqué beaucoup d’autres dossiers… Aujourd’hui plus aucun critère n’existe, les instructions de 2009 ont été mises à la poubelle et la quasi totalité des dossiers de régularisation est refusée. Pendant de longues années, les mouvements de
    sans papiers ont revendiqué une commission permanente de régularisation indépendante de l’Office des Etrangers avec des critères clairs, cela est plus que jamais d’actualité.

    – Suppression des centres fermés pour étrangers
    – Arrêt immédiat des expulsions
    – Pour une politique d’asile et d’immigration qui respecte les Droits Humains
    – Pour une régularisation des sans papiers

    => Page de l’évènement facebook

    (Contact : CRACPE B.P. 246 Liège 2 4020 Liège Courriel : cracpe@skynet.be)

    Avec le soutien de :

    ABP (Association Belgo-Palestinienne), Liège/ ATTAC Liège/ Barricade asbl/ CADTM, Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde/ CAL, Centre d’Action Laïque de la Province de Liège/ Casa Nicaragua/ CHOC, Collectif Herstalien d’Opposition aux Centres Fermés/ CPCR (Centre Poly-Culturel Résistances) / CRER (Coordination contre les Rafles et les Expulsions et pour la Régularisation), / CSC Liège Huy Waremme/ ECOLO Fédéral/ ECOLO J Fédéral /Etudiants de gauche actifs/ Fédération des Résistances/ Fédération liégeoise du Parti Communiste/ FGTB Liège-Huy-Waremme/ FPS/ Horizon Sans Frontières / Institut d’Histoire Ouvrière Economique et Sociale (IHOES)/ Interrégionale wallonne de la FGTB/ JOC Liège/ LCR-SAP/ Le Monde des Possibles asbl/ Les Grignoux asbl/ Lîdjibouti/ Médecine Pour le Peuple, Herstal/ MOC Liège/ / Point d’Appui asbl/ PSL, Parti Socialiste de Lutte/ PTB/ Rifondazione Comunista Liège/Territoires de la Mémoire asbl Vie Féminine/…

  • Centre fermé de Vottem, le Guantanamo belge !

    Un quotidien et un hebdomadaire ont rapporté le témoignage d’un des gardiens du Centre fermé de Vottem, qui traitent de la non-prise en charge des sans papiers souffrant de problèmes psychologiques, le plus souvent liés à leur détention. Voici ce qu’il en est. Le Soir (17/11) titre en page 5 : ” Maltraitance grave au centre fermé de Vottem”. Il s’agit d’un article qui rapporte un témoignage offert au Ciné Télé Revue. Voici ce que Le Soir a écrit.

    Alexandre

    Tout d’abord, du concret. “Un africain qui mourrait littéralement de trouille et restait immobile, serré dans une couverture.” Il a été mis en cellule d’isolement car il ne se lavait pas. ” Cet homme n’était plus en état de contrôler ses actes. Au point qu’il déféquait et urinait sous lui. Il a été laissé dans sa cellule pendant des semaines.” Encore ? A propos de la maltraitance des policiers envers les sans-papiers ” un Pakistanais avait refusé de monter à bord à Zaventem. Ce gars est revenu tellement cassé qu’il ne pouvait plus marcher. Il a passé plus d’un mois à l’infirmerie.” Heureusement que nous sommes dans un pays démocratique et respectueux des droits de l’homme… Il y a UN psychologue qui sert aussi de directeur adjoint et aucun psychiatre…

    Les sanctions sont généralement des mises en cellule d’isolement (comprenez cachots), c’est notemment de cette façon dont on puni les tentatives de suicide. Tandis que le CDH, Amnesty International et Ecolo (Zoé Genot d’Ecolo désire un ” contrôle démocratique dans les centres”) demandent, ou plutôt “ne renoncent pas à l’idée d’exiger” une enquête indépendante, le CECLR (Centre de l’égalité des chances) s’inquiète surtout de la rationnalisation responsabilités des employés du Centre. En somme, aucune aide immédiate ni solution tendant à la justice età l’égalité. C’est d’autant plus difficile que Dewael (Ministre de l’Intérieur, VLD) a interdit l’entrée à toute personne étrangère au centre.

    En outre, ça n’a pas l’air de déranger beaucoup le monde politique. Ce témoignage prouve pourtant la necessité d’une action de masse contre les véritables actes de torture mentales et physiques, et enfin, une régularisation de TOUS les sans-papiers, qui sont aussi, combien de fois l’a-t-on déjà rappellé, des humains comme vous et moi.

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