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Tag: Van Quickenborne
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Informer, sensibiliser, mobiliser… pour préparer la grève générale du 30 janvier !
Mieux vaut stopper une avalanche d’assainissements avant qu’elle ne prenne de l’ampleur !
A peine le gouvernement a-t-il reçu la confiance du Parlement que Van Quickenborne lance une avalanche d’assainissements. Il dit aussi, explicitement, que ce n’est qu’un début. Il se fout totalement de plonger l’économie dans une profonde récession et des milliers de chômeurs, de travailleurs et de retraités dans la pauvreté. Derrière lui se trouve toute l’équipe gouvernementale et un patronat bien satisfait. En Tandis que l’opposition est encore plus à droite en Flandre, nous connaissons suffisamment le double langage d’ECOLO et du FDF, en fonction de leur présence ou non au pouvoir. Les syndicats des services publics, cheminots en tête, entrent en résistance, peut-être même pour plusieurs jours. Espérons que les choses n’en resteront pas là et qu’une nouvelle date arrivera pour à nouveau mobiliser les services publics, plus de 3 jours à l’avance. Ce serait une excellente préparation pour la grève générale, secteurs privé et public confondus, du 30 janvier.
Tract du PSL
Van Quickenborne ne parle pas d’une avalanche, mais d’un train d’assainissements. Il s’y connait pourtant peu en matière ferroviaire, c’est très clair au vu de sa proposition visant à s’attaquer aux pensions des machinistes. Avec lui au volant, pas besoin de signalisation, il y va franchement, tout comme les marchés financiers, le FMI, la Commission européenne et la Banque centrale européenne. En conséquence de leurs diktats, les familles grecques, portugaises et irlandaises ont déjà assaini jusqu’à la moitié de leurs salaires et allocations. Les services publics et les aides sociales ont été brisés. Ça a marché ? Même les économistes de droite doivent admettre que les assainissement ont plongé ces économies dans une profonde récession, sans s’y être toutefois opposés.
C’est ce que les trois syndicats tentent d’expliquer depuis maintenant des mois à nos politiciens. D’abord avec une lettre ouverte, puis avec une concentration de 6000 militants et une manifestation de 80.000 travailleurs. En vain. Comparez ça à l’attitude des patrons ! Les prix du gaz augmentent de manière vertigineuse, les banques vont augmenter leurs tarifs et les abonnements aux transports publics deviennent aussi plus chers. Voilà comment les patrons réagissent aux mesures du “gouvernement d’assainissements". De cette manière, c’est à nouveau nous qui payeront pour la rente nucléaire, les frais bancaires et les économies dans les entreprises publiques autonomes. Quand l’inflation grimpera en conséquence, ils mettront hypocritement en question l’indexation des salaires et des allocations.
Pas de choix?
Selon les patrons, les politiciens et toute la meute de la presse nous n’avons aucun autre choix. L’Europe, l’OCDE et les marchés financiers l’exigent. Mais d’où sortent-ils leurs chiffres ? Il ne les sortent pas d’un chapeau, ils leurs ont été préparés par nos patrons et notre gouvernement. Et qui sont ces marchés financiers et ces spéculateurs si ce n’est les banques, les fonds d’investissements et les entreprises qui investissent plus dans la spéculation que dans la production ?
Nos syndicats proposent des assainissements alternatifs. Ils veulent s’attaquer plus durement à la fraude fiscale, abolir les intérêts notionnels et les cadeaux fiscaux qui rapportent annuellement près de 10 milliards d’euros aux patrons. Ce sont d’ailleurs ces cadeaux qui minent les revenus de la sécurité sociale. C’est pour cela que l’on veut exclure les chômeurs et leur voler leurs allocations. C’est pour cela qu’on veut démolir le seul système de pension qui protège encore nos retraités de la pauvreté, celui des services publics. C’est pour cela qu’on veut commercialiser nos soins de santé et les livrer aux vautours du privé.
Mais que faire lorsque les investisseurs laissent de côté notre pays ou partent vers des lieux plus rentables ? Mittal vient de nous démontrer que les cadeaux fiscaux ne garantissent pas l’emploi. L’argent, ils l’ont bien empoché. Pourquoi ne pas occuper l’entreprise pour que la collectivité la reprenne, sans indemniser les grands actionnaires, pour la gérer nous même, sous contrôle des travailleurs ? Nous sommes capables de produire de l’acier sans les managers surpayés et pourquoi ne pas vendre l’acier au rabais ? Les patrons et leurs institutions internationales n’ont pas la moindre réticence à nous payer des salaires au rabais.
Le gouvernement a bien pu nationaliser des banques après que des spéculateurs privés les aient faites capoter. Que-est ce qui retient les autorités à leur imposer un régime drastique à l’avantage des petits épargnants et des investissements socialement utiles, avec menace d’expropriation ? De la volonté politique ?
Un plan d’action allant crescendo
Avant le 2 décembre, les métallos FGTB Wallonie-Bruxelles avaient communiqué un plan d’action capable de stopper l’avalanche d’assainissements. Par la voix de leur président Nico Cué, cette proposition comprenait une grève générale de 24 heures en janvier et, si le gouvernement n’écoute pas, de 48 heures en avril et si nécessaire de 72 heures en juin. C’était encore avant que Van Quickenborne aie ouvert les hostilités. Il faudra probablement revoir le calendrier, mais le principe reste valable, bien qu’il faille probablement déjà planifier la grève de 48 heures en février ou mars et celle de 72 heures non pas juste avant l’été, mais beaucoup plus tôt.
Les syndicats doivent négocier, mais pas sans tenir un bon bâton derrière leur dos, avec une campagne d’information dans les entreprises afin de discuter des conséquences des mesures gouvernementales pendant des arrêts de travail et où on peut démocratiquement préparer les actions. Avec des journées d’actions, des grèves et des manifestations régionales et sectorielles, en préparation d’une série de grèves générales allant crescendo. Nous pensons que le message central à faire passer devrait être : nous n’avons pas provoqué la crise, nous ne la payerons pas!
FGTB et CSC cassez les liens avec le PS, le Cdh et Ecolo
Pourquoi tant de Flamands votent-ils pour la N-VA, ce parti qui considère même la lutte contre la fraude fiscale comme une augmentation des impôts ? Parce que les partis soi-disant amis, y compris Groen, nous imposent depuis des années des plan d’assainissements les uns après les autres. Beaucoup de travailleurs en ont assez et votent pour ceux qui semblent être l’opposition la plus visible à l’establishment. En Tunisie et en Egypte, ce sont les partis islamistes conservateurs, en Flandre c’est la N-VA conservatrice.
En Wallonie et à Bruxelles, on n’en est pas encore là. Jusqu’à ce jour, le PS a pu se cacher à chaque fois, d’abord derrière ”l’état CVP”, puis derrière la majorité de droite en Flandre. Mais cette formule s’use et, finalement, un populiste se lèvera tôt ou tard en Wallonie et à Bruxelles aussi pour instrumentaliser ce vide politique.
Tant que les syndicats renverront leur base vers le PS, le CDh ou Ecolo, le populisme menacera. Les syndicats doivent rompre leurs liens avec les partis ”amis” et construire un vrai parti des travailleurs avec des hommes politiques qui bossent au salaire d’un collègue, pas à celui d’un manager. Ils n’existent pas ? Prenons les hors des dizaines de milliers de militants syndicaux qui s’engagent quotidiennement sans aucun intérêt personnel !
Un tel parti des travailleurs doit être pluraliste et ouvert à tous ceux qui veulent lutter contre cette politique qui rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. En Flandre, Rood !, le mouvement d’Erik de Bruyn (ancien candidat à la présidence du SP.a, qui vient de quitter ce parti) est un essai en cette direction. A Bruxelles et en Wallonie, ce potentiel existe aussi.
Le PSL s’engage pleinement dans ce combat, mais construit en même temps ses propres forces, puisque nous sommes convaincus que la science et la technique ont atteint un niveau tel que l’actionnariat privé fait obstacle à tout développement. Seule la propriété collective des moyens de production, dans une société socialiste démocratique, est capable de garantir un développement favorable à l’être humain et à son environnement.
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Préparer une grève générale de 24 heures dès maintenant !
Mieux vaut stopper une avalanche d’assainissements avant qu’elle ne prenne de l’ampleur !
A peine le gouvernement a-t-il reçu la confiance du parlement que Van Quickenborne lance une avalanche d’assainissements. Il affirme aussi, explicitement, que ce n’est là qu’un début. Il se fout totalement de plonger l’économie dans une profonde récession et des milliers de chômeurs, de travailleurs et de retraités dans la pauvreté. Derrière lui se trouve le gouvernement au grand complet, un patronat bien satisfait et une opposition qui veut démontrer à tout prix à ce même patronat qu’elle s’y prendrait encore plus brutalement. Nos trois syndicats exigent vigoureusement une concertation. Cela ne pose pas de problème, pour autant toutefois qu’on se rende compte qu’on ne peut pas corriger une avalanche, il faut l’arrêter avant qu’elle ne soit lancée !
Tract du PSL
Van Quickenborne n’appelle pas ça une avalanche, mais un train d’assainissements. Il s’y connait pourtant peu en matière ferroviaire, c’est très clair au vu de sa proposition visant à s’attaquer aux pensions des machinistes. Avec lui au volant, pas besoin de signalisation, il y va franchement, tout comme les marchés financiers, le FMI, la Commission européenne et la Banque centrale européenne. À leur forte demande, les familles grecques, portugaises et irlandaises ont déjà assaini jusqu’à la moitié de leurs salaires et allocations. Les services publics et les aides sociales ont été brisées. Ça a marché ? Même les économistes de droite doivent admettre que les assainissement ont plongé ces économies dans une profonde récession, sans s’y être opposés toutefois.
C’est ce que les trois syndicats tentent d’expliquer depuis maintenant des mois à nos politiciens. D’abord avec une lettre ouverte, puis avec une concentration de 6000 militants et une manifestation de 80.000 travailleurs. En vain. Comparez ça avec les patrons. Les prix du gaz augmentent de manière vertigineuse, les banques vont augmenter leurs tarifs et les abonnements aux transports publics deviennent aussi plus chers. Voilà comment les patrons réagissent aux mesures du “gouvernement d’assainissements". De cette manière, c’est à nouveau nous qui payeront pour la rente nucléaire, les frais bancaires et les économies dans les entreprises publiques autonomes. Quand l’inflation grimpera en conséquence, ils mettront hypocritement en question l’indexation des salaires et des allocations.
Pas de choix?
Selon les patrons, les politiciens et toute la meute de la presse nous n’avons aucun autre choix. L’Europe, l’OCDE et les marchés financiers l’exigent. Mais d’où sortent-ils leurs chiffres ? Il ne les sortent pas d’un chapeau, ils leurs ont été préparés par nos patrons et notre gouvernement. Et qui sont ces marchés financiers et ces spéculateurs si ce n’est les banques, les fonds d’investissements et les entreprises qui investissent plus dans la spéculation que dans la production ?
Nos syndicats proposent des assainissements alternatifs. Ils veulent s’attaquer plus durement à la fraude fiscale, abolir les intérêts notionnels et les cadeaux fiscaux qui rapportent annuellement près de 10 milliards d’euros aux patrons. Ce sont d’ailleurs ces cadeaux qui minent les revenus de la sécurité sociale. C’est pour cela que l’on veut exclure les chômeurs et leur voler leurs allocations. C’est pour cela qu’on veut démolir le seul système de pension qui protège encore nos retraités de la pauvreté, celui des services publics. C’est pour cela qu’on veut commercialiser nos soins de santé et les livrer aux vautours du privé.
Mais que faire lorsque les investisseurs laissent de côté notre pays ou partent vers des lieux plus rentables ? Mittal vient de nous démontrer que les cadeaux fiscaux ne garantissent pas l’emploi. L’argent, ils l’ont bien empoché. Pourquoi ne pas occuper l’entreprise pour que la collectivité la reprenne, sans indemniser les grands actionnaires, pour la gérer nous même, sous contrôle des travailleurs ? Nous sommes capables de produire de l’acier sans les managers surpayés et pourquoi ne pas vendre l’acier au rabais ? Les patrons et leurs institutions internationales n’ont pas la moindre réticence à nous payer des salaires au rabais.
Le gouvernement a bien pu nationaliser des banques après que des spéculateurs privés les aient faites capoter. Que-est ce qui retient les autorités à leur imposer un régime drastique à l’avantage des petits épargnants et des investissements socialement utiles, avec menace d’expropriation ? De la volonté politique ?
Un plan d’action allant crescendo
Avant le 2 décembre, les métallos FGTB Wallonie-Bruxelles avaient communiqué un plan d’action capable de stopper l’avalanche d’assainissements. Par la voix de leur président Nico Cué, cette proposition comprenait une grève générale de 24 heures en janvier et, si le gouvernement n’écoute pas, de 48 heures en avril et si nécessaire de 72 heures en juin. C’était encore avant que Van Quickenborne aie ouvert les hostilités. Il faudra probablement revoir le calendrier, mais le principe reste valable, bien qu’il faille probablement déjà planifier la grève de 48 heures en février ou mars et celle de 72 heures non pas juste avant l’été, mais beaucoup plus tôt.
Les syndicats doivent négocier, mais en tenant un bon bâton derrière leur dos, avec une campagne d’information dans les entreprises afin de discuter des conséquences des mesures gouvernementales pendant des arrêts de travail et où on peut démocratiquement préparer les actions. Avec des journées d’actions, des grèves et des manifestations régionales et sectorielles, en préparation d’une série de grèves générales allant crescendo. Nous pensons que le message central à faire passer devrait être : nous n’avons pas provoqué la crise, nous ne la payerons pas!
FGTB et CSC cassez les liens avec le PS, le Cdh et Ecolo
Pourquoi tant de Flamands votent-ils pour la N-VA, ce parti qui considère même la lutte contre la fraude fiscale comme une augmentation des impôts ? Parce que les partis soi-disant amis, y compris Groen, nous imposent depuis des années des plan d’assainissements les uns après les autres. Beaucoup de travailleurs en ont assez et votent pour ceux qui semblent être l’opposition la plus visible à l’establishment. En Tunisie et en Egypte, ce sont les partis islamistes conservateurs, en Flandre c’est la N-VA conservatrice.
En Wallonie et à Bruxelles, on n’en est pas encore là. Jusqu’à ce jour, le PS a pu se cacher à chaque fois, d’abord derrière ”l’état CVP”, puis derrière la majorité de droite en Flandre. Mais cette formule s’use et, finalement, un populiste se lèvera tôt ou tard en Wallonie et à Bruxelles aussi pour instrumentaliser ce vide politique.
Tant que les syndicats renverront leur base vers le PS, le CDh ou Ecolo, le populisme menacera. Les syndicats doivent rompre leurs liens avec les partis ”amis” et construire un vrai parti des travailleurs avec des hommes politiques qui bossent au salaire d’un collègue, pas à celui d’un manager. Ils n’existent pas ? Prenons les hors des dizaines de milliers de militants syndicaux qui s’engagent quotidiennement sans aucun intérêt personnel !
Un tel parti des travailleurs doit être pluraliste et ouvert à tous ceux qui veulent lutter contre cette politique qui rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. En Flandre, Rood !, le mouvement d’Erik de Bruyn (ancien candidat à la présidence du SP.a, qui vient de quitter ce parti) est un essai en cette direction. A Bruxelles et en Wallonie, ce potentiel existe aussi. <p Le PSL s’engage pleinement dans ce combat, mais construit en même temps ses propres forces, puisque nous sommes convaincus que la science et la technique ont atteint un niveau tel que l’actionnariat privé fait obstacle à tout développement. Seule la propriété collective des moyens de production, dans une société socialiste démocratique, est capable de garantir un développement favorable à l’être humain et à son environnement.
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“Stand alone” pour Opel Anvers: Nationaliser pour sauver les emplois!
Vic Heylen, généralement reconnu comme un brillant analyste automobile, a balayé de la table lundi soir les propositions concernant l’usine d’Opel Anvers, à la fois de la part du gouvernement flamand et des syndicats. Selon lui, l’usine d’Anvers est en soi performante, mais évolue au sein d’une «structure néfaste», celle de GM-Europe, qui est à l’agonie. Si le site était une entité distincte, affirme Heylen, il aurait un brillant avenir.
Heylen prétend que la proposition du gouvernement flamand visant à acheter l’usine d’Anvers et à la relouer à GM, n’est rien de plus qu’un slogan électoral. "GM a déjà laisé entendre qu’ils veulent même donner l’usine gratuitement pour autant que l’on reprenne avec les 3.000 travailleurs et tout le passif social qu’ils représentent. L’essentiel est qu’aucune construction ne peut garantir que les gens puissent continuer à travailler" affirme-t-il. Au lieu de cela, Heylen plaide pour que le gouvernement achète l’entreprise pour offrir des services d’assemblage à tous les constructeurs automobiles qui vendent des voitures sur le marché européen. En bref, que le gouvernement nationalise l’usine et offre lui-même des services d’assemblage. "Mais", ajoute-t-il, "ils n’osent pas." Toutefois, dans quelques années, il y aura peut être des propositions plus intéressantes de la part de quelques acteurs asiatiques, poursuit Heylen. Le Parti Socialiste de Lutte n’est pas d’accord avec Heylen sur ce qu’il voudrait faire d’Opel après un rachat par le gouvernement. Nous sommes en faveur d’une nationalisation du site, et de sa réaffectation vers un plan de mobilité public et innovant (voir ici), et non pas nationaliser aujourd’hui pour revendre plus tard à d’autres parasites capitalistes. Mais nous avons toujours eu des problèmes avec cette structure européenne.
Dès le départ, il était clair qu’une reprise de GM-Europe n’offrait pas une solution face à la crise de surproduction, et entraînerait un massacre social. Tant le Canado-Autrichien Magna-Steyr que Fiat préparent une telle destruction d’emploi. Dans les deux cas, au moins 10.000 emplois devaient disparaître. Aucun gouvernement, ni même, malheureusement, aucun syndicat n’a osé remettre cette option en question.
Il était supposé que la seule possibilité de survie pour Opel-Anvers était un rachat, et de préférence au niveau européen. Pour attirer un repreneur, il y a eu des garanties d’Etat, des crédits supplémentaires, et dans le cas du gouvernement flamand, également une opération sale-and-lease-back (le gouvernement achète l’usine que d’autres louent ensuite). Sur cette base, ils espèrent attirer les acheteurs potentiels pour éviter à tout prix une fermeture pure et simple du site. La filière européenne n’était pas remise en question, tout comme l’appât avec lequel le gouvernement flamand voulait attirer les acheteurs. Seul Dedecker a exprimé des réserves, mais pas dans une optique que l’entreprise soit prise en charge par la collectivité ; dans le but de fermer immédiatement l’ensemble du site. Ainsi va le sens commun. Du côté syndical, on s’est complètement enfermé dans la logique de l’attrait pour le "meilleur acheteur possible" pour la branche européenne de GM. C’est le cas par exemple de ce syndicaliste Rudi Kennes, Vice-président du comité d’entreprise européen, qui, même s’il porte la casquette de "gauchiste" du Spa.Rood (un groupe plus à gauche au sein du SP.a), se profile lui-même comme un fervent partisan d’une acquisition par Magna. Selon lui et son collègue allemand Klaus Franz de IG-Metall, également président du CE européen, cette option offrait de meilleures garanties sur l’emploi que Fiat.
Le fait que Magna veut supprimer 11.000 des 55.000 emplois de GM en Europe, un sur cinq donc, met les syndicats dans l’embarras. Via des pressions à l’encontre des différents gouvernements, ils tentent de déplacer le bain de sang social le plus possible vers d’autres régions. Ce n’est pas un hasard si les syndicats belges ont félicité la minutie avec laquelle le gouvernement flamand pour leur soutien, mais ce soutien n’a aidé en rien. Avec une ligne de crédit d’une valeur de 1,5 milliards d’euros, la moitié est supportée par le gouvernement fédéral, et l’autre moitié par les quatre Lander qui disposent d’usines Opel, et une garantie d’État de 4,5 milliards d’euros, le gouvernement allemand a procédé à un accord de principe. Magna prendrait une participation de 20%, son partenaire russe Sberbank de 35%. GM détiendrait quant à lui un solide pied-à-terre avec 35%, et les employés contribueraient à hauteur de 10%.
Mais par-dessus tout, des 11.000 emplois qui seraient supprimés, 2.500 seulement le seraient dans les entreprises allemandes, c’est-à-dire un emploi sur 10. Ailleurs en Europe au moins un emploi sur 4 disparaîtrait, un total d’environ 8500. De plus, l’accord de principe stipule que le russe GAZ, qui produit encore la Volga, mais bientôt aussi les Opel, serait intégré comme partenaire industriel. En Europe de l’Est et en Russie, les travailleurs de ne doivent pas s’effrayer, car Magna va produire de manière substancielle et l’emploi sera prolongé. Les licenciements seront tous supportés par les quelques 20.000 travailleurs en Espagne, en Grande-Bretagne, en Belgique, en Suède et en France.
Kennes a compris le message. Dans un premier temps, il avait plaidé pour que le Zafira soit produite en Belgique parce que "nous sommes 18% moins cher qu’à Bochum", maintenant, il veut que la Meriva, qui est produite en Espagne, soit localisée à Anvers. Ca ne peut pas fonctionner, on ne sauve pas des emplois par la concurrence entre les travailleurs, mais par l’organisation de la lutte et de la solidarité.
Klaus Franz d’IG-Metall, président du conseil chez Opel et fervent partisan de Magna, a déclaré, à la suite de l’accord de principe, que "les intérêts de tous les travailleurs ont été défendus". "Des méga fusions, dans un marché déjà saturé, ne peuvent pas fonctionner" sont ses arguments. Klaus Kranz n’a jamais proposé qu’Opel devienne un constructeur public qui se concentre sur des investissements inovateurs et écologiques. Combien de temps va encore durer cette compétition, exigeant chaque fois de nouvelles victimes dans une situation de surcapacité? Magna ne va-t-il pas, tout autant que Fiat, pousser dans cette voie? Le Parti Socialiste de Lutte est très sceptique quant à l’attitude des syndicats qui se montrent enthousiastes face à la logique de concurrence.
Les syndicats ont également appelé le gouvernement flamand pour protester auprès de la Commission européenne contre le protectionnisme allemand. Sans beaucoup de succès, d’ailleurs, parce que dans les faits, le gouvernement flamand avec son offre de 300 millions d’euros de prêt et de 200 millions d’euros pour une opération sale-and-lease-back, ne fait rien de différent de ce que fait son homologue allemand.
Des excellences libérales telles que Ceyssens et Van Quickenborne parlent de "critères objectifs". Cela ne signifie pas le bien-être des travailleurs ou le maintien d’un maximum d’emplois, mais la rentabilité! Les syndicats se font entraîner dans une position renégate, dans laquelle ils ne peuvent gagner.
L’Europe n’est pas là pour sauver des emplois, mais pour transférer la richesse des pauvres vers les riches. Combien de fois n’a-t-on pas fait appel à l’Europe pour nous faire abandonner nos acquis? Combien de fois ne nous a-t-on pas dit qu’il n’y avait pas besoin de lutter, car nos exigences ne peuvent être atteintes que dans une Europe “sociale”? Serait-il de bon ton qu’une Europe sociale nationalise “Opel-Europe”? Bien sûr, mais alors est-il encore temps d’attendre avant de procéder à la nationalisation de l’entreprise, qui pourrait servir d’exemple sur la voie à utiliser pour réaliser une autre politique en matière de mobilité ?