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Tag: United Nations
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Tract gĂ©nĂ©ral du PSL – Devons nous payer pour leur crise?
Les élections européennes et régionales sont les premières depuis lâarrivée de la pire crise économique en 60 années. Un chômage de masse nous attend. Ce qui se cachait derrière les contrats flexibles comme le travail intérimaire, les contrats temporaires et les chèques-services est maintenant clair : pouvoir nous jeter à la porte plus facilement. Nous, simples travailleurs et nos familles, nâavons pas provoqué la crise actuelle. Câest pourtant à nous de payer la note tandis que les vrais responsables disent que la crise nous tombe dessus comme un phénomène naturel. Quelle hypocrisie !
Lâélite politique et économique a elle-même créé les «bulles» qui nous éclatent maintenant à la gueule. On nous a fait miroiter la richesse et le bien-être pour tous en nous incitant à contracter des dettes. Eux ont bien profité de la richesse, câest une certitude. Par contre, nous, nous perdons nos emplois, notre pouvoir dâachat, nos retraites et nos épargnes.
A QUOI SâATTENDRE APRÈS LES ÉLECTIONS ?
Après les élections viendront les règlements de compte. Il faut sâattendre à un plan dâaustérité dâun calibre équivalent au Plan Val-Duchesse (1986), au Plan Global (1993) et au Pacte des Générations (2005) réunis, le tout concentré sur quelques années. Durant les deux dernières décennies, les partis traditionnels nâont fait que jouer aux Saint- Nicolas pour les patrons et les riches. Les finances publiques ont subi un pillage en règle. Celui qui pensait encore quâils allaient changer leur politique en a maintenant pour son compte. Leur générosité envers les patrons, câest nous qui allons la payer dans les années à venir.
NATIONALISER pour sauver nos emplois, pas leurs profits
En 2008, Arcelor Mittal a réalisé 6,7 milliards dâeuros de profit. A présent, des centaines de leurs salariés sont foutus à la porte. Les actionnaires de Bayer ont été grassement récompensés par plus dâun milliard dâeuros de dividendes, pendant quâon demande aux travailleurs allemands de revoir leur salaire à la baisse de 6%. Pour sauver des emplois? Non, bien sûr. Pour sauvegarder leurs profits. Le capitalisme ne laisse aucune place pour une solution intermédiaire. Il faut choisir : leurs profits ou notre avenir. Leurs profits ou nos emplois, nos salaires, nos vies.
Dans certaines entreprises, il est proposé de réduire collectivement le temps de travail. Autrement dit, éviter temporairement des licenciements secs. Traduction : accepter des baisses de salaire en échange du maintien des emplois, tout ça pendant que les profits restent intouchables! Pourquoi nos emplois et notre niveau de vie devraient dépendre des caprices et de lâavidité des capitalistes ? Le PSL veut que la collectivité prenne la production en mains dans le but de satisfaire les besoins de tous, et non les profits de quelques-uns. Il est pour cela nécessaire de nationaliser lâensemble du secteur financier, entre autres.
Des cadeaux pour les uns, la crise pour les autres
Les 20 dernières années, la pauvreté en Belgique a doublé, grimpant à 15%. Le nombre de millionnaires aussiâŠmais en quatre ans seulement. Avec lâamnistie fiscale et les intérêts notionnels, les patrons ne paient que très peu dâimpôts et la fraude fiscale est estimée à 30 milliards dâeuros par an. Avec cet argent, nous pourrions augmenter toutes les pensions à un minimum de 1.500 euros et créer 100.000 emplois dans les services publics et les soins de santé. Il resterait encore de quoi faire monter le budget de l â e n s e i g n e – ment à hauteur de 7% du PIB et construire 25.000 logements sociaux. «Nous pourrions », parce que le gouvernement actuel, tout comme ses prédécesseurs, a choisi de protéger les bénéfices de ses riches amis.
TOUT CE QUI NOUS DIVISE NOUS AFFAIBLIT
Pour faire passer la politique néo-libérale, les victimes ont été systématiquement montées les unes contre les autres. Avec la surenchère communautaire, on veut nous faire croire que le problème provient de nos collègues flamands plutôt que du profit et de la cupidité des patrons. Une multitude de mécanismes sont mis en place afin de « diviser pour mieux régner » : ouvriers contre employés, travailleurs du privé contre fonctionnaires, jeunes contre vieux, sans-papiers contre ceux qui en ont, Belges contre immigrés,… Nous devons nous unir dans la lutte contre les effets de la crise. Ensemble nous sommes plus forts!
NON à lâEurope du capital
LâUnion européenne est lâexcuse favorité des gouvernements et entreprises: «Nous ne pouvons rien faire dâautre. Câest lâEurope.» Il suffit de penser à la libéralisation de la Poste : des centaines de bureaux fermés, le statut des postiers démantelé et les prix qui ont crevé le plafond. Si lâEurope nâest pas un projet social, pourquoi devrions-nous y adhérer? Aussi bien aux Pays-Bas quâen France et en Irlande, la population a eu la possibilité de sâexprimer au sujet de la Constitution européenne. A chaque fois, une large majorité a voté contre. LâUnion Européenne est un instrument au service des banques, des grosses entreprises et des néo-libéraux. CETTE EUROPE, NOUS NâEN VOULONS PAS.
Pour une Europe SOCIALISTE
- QUI AMÉLIORE LES CONDITIONS DE TRAVAIL ET LES SALAIRES, ET NON UNE EUROPE QUI LES SAPE EN MONTANT LES DIFFÉRENTS GROUPES DE TRAVAILLEURS LES UNS CONTRE LES AUTRES
- AVEC UN SYSTÈME DE SÉCURITÉ SOCIALE QUI COMBINE LES MEILLEURS ÉLÉMENTS DES SYSTÈMES EXISTANTS
- OÙ NOS SERVICES, NOS TRANSPORTS PUBLICS, NOS TÉLÉCOMMUNICATIONS, NOTRE POSTE, NOTRE ENSEIGNEMENT, ETC. SONT AUX MAINS DU SECTEUR PUBLIC
STOP à la destruction de notre environnement!
Notre avenir est mis en péril à cause des intérêts à court terme dâune petite minorité. Pour lâélite, le défi de la protection de notre environnement nâest un sujet de préoccupation que si cela constitue une menace pour leur vie et surtout pour leurs profits. Entre-temps, ils trouvent des zones vertes à lâair pur pour leurs habitations. Dans de nombreuses régions du monde, y compris dans nos grandes villes, lâenvironnement des pauvres ressemble de plus en plus à une poubelle. Il en va de notre santé, de notre qualité de vie et de lâavenir des générations futures.
Les travailleurs ont besoin DâUN NOUVEAU PARTI
Nous voulons participer à la création dâun nouveau parti pour et par les travailleurs et leurs familles: une nouvelle force dâopposition de gauche, où les divers courants et toutes les personnes désirant sây engager pourraient collaborer activement, en vue dâoffrir enfin une traduction politique aux luttes des travailleurs. Cette question ne se pose pas seulement en Belgique. En France sâest constitué le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), où se retrouvent des milliers de personnes qui ont répondu à lâappel dâOlivier Besancenot et de la LCR française. Le NPA a dâailleurs été rejoint par lâorganisation-soeur du PSL en France: la Gauche Révolutionnaire.
Les représentants des travailleurs doivent vivre avec un salaire de travailleur
Les hommes politiques vivent aujourdâhui dans un autre monde, avec des salaires de plusieurs milliers dâeuros. En tant que parlementaires, nos représentants nâaccepteront pas plus que le salaire moyen des travailleurs et vivront ainsi dans les mêmes conditions que la classe quâils représentent. Le reste sera reversé au bénéfice du mouvement. Ainsi, nos membres ne pourront pas utiliser leur position en vue de satisfaire leurs intérêts personnels. Comment peut-on sinon avoir la moindre idée de ce que les politiques appliquées ont comme conséquence?
LE SOCIALISME: pas seulement le 1er mai
Pour le PSL, le socialisme nâest pas quâun slogan de 1er Mai. Câest en même temps la conclusion logique de la lutte et le principal objectif de celle-ci. La crise sociale et écologique ne peut être résolue si les intérêts à court terme des grandes entreprises sont lâunique horizon de la société.Nous défendons une société socialiste où les besoins sont au centre des priorités. Les élections constituent une partie importante de notre lutte, mais une société socialiste ne peut être obtenue par le simple biais des élections. Il est nécessaire pour cela que la classe ouvrière prenne en main la lutte pour le contrôle et la gestion de la société.
REJOIGNEZ LE PSL
Le PSL est encore un petit parti au stade actuel. Nous disposons déjà de sections à travers tout le pays, mais nous voulons poursuivre notre développement. Une société socialiste ne tombera pas du ciel comme une pomme mûre : câest un objectif que nous devons construire au jour le jour, et dans lequel chacun a un rôle à jouer.
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Droit dâasile. 766 AngĂ©lica enfermĂ©es en Belgique
Lâaffaire Angélica a fait souffler un vent dâindignation à travers le pays cet été. LâEquatorienne Ana Cajamarca (28 ans) et sa fille Angelica (11 ans) séjournaient « illégalement » en Belgique depuis 2003.
Emiel Nachtegael
[box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]
UN LYCÉEN DE TURNHOUT RISQUE DâÊTRE EXPULSÉ VERS LE TIBET
Alors que la majorité des lycéens profitaient encore de leurs vacances, Tenzin, un de mes camarades de classe et demandeur dâasile tibétain, a vécu ces dernières semaines un véritable enfer. Il a reçu un avis lui annonçant que sa demande de régularisation était refusée ainsi quâun ordre de quitter le territoire.
Cela fait trois ans que Tenzin séjourne dans notre pays comme candidat réfugié et quâil suit les cours à Turnhout. Il a terminé sa 5e année en secrétariat et devait rentrer en 6e. Il parle couramment le néerlandais, aime lâécole et est un élève studieux comme le montrent ses résultats. Mais, pour lâOffice des Etrangers, il nâétait quâun numéro de dossier sans avenir dans ce pays.
A la rentrée, nous allons organiose rune réunion avec les lycéens pour organiser une manif et une action de protestation. Nous espérons que lâécole et la direction collaboreront avec nous et, au-delà, une solidarité aussi large que possible. Belge ou immigré, luttons ensemble contre cette politique antisociale !
[/box]Angélica avait de bons résultats scolaires et allait chez les scouts. Leur présence ne semblait gêner personne, jusquâà la fin du mois de juin. Elles ont été arrêtées, emprisonnées dans un centre fermé et ont failli être expulsées vers lâEquateur.
Lâenfermement dâAna et dâAngelica a suscité beaucoup de protestations. Même le nouveau président équatorien, Rafael Correa, et sa femme qui est de nationalité belge se sont prononcés nettement contre la politique répressive de la Belgique en matière de droit dâasile. La Belgique a dâailleurs déjà été condamnée deux fois par la Cour Européenne des Droits de lâHomme parce quâelle enferme des mineurs dans des centres et à cause de sa politique dâextradition. Selon le rapport du psychologue qui lâa suivie, Angélica, comme beaucoup dâautres enfants enfermés, souffre de dépression et de cauchemars suite à la détention et à la tentative dâexpulsion.
Quant aux circonstances de cette tentative dâexpulsion, elles demeurent floues. Un médecin a constaté des contusions aux genoux et des blessures aux tibias et aux mains. Le 31 juillet, Ana a montré quelquesunes de ses blessures à la presse. Le Service de lâOffice des Etrangers et la Police Fédérale ont nié les faits. La police a prétendu ne pas avoir touché Ana et sa fille.
Apparemment, la détention dâenfants dans des centres fermés (câest-àdire en fait des prisons), est une donnée normale dans ce pays. Lâannée dernière, 242 familles avec 537 enfants ont été enfermées dans le centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel (près de lâaéroport de Bruxelles National),. A Merksplas, ce sont 229 enfants qui ont été enfermés. Au total, il sâagit donc de 766 enfants en un an !
A lâexception des Verts et dâune poignée de députés PS et CDH, aucun parti ne réclame clairement une modification sérieuse de la politique dâextradition et de régularisation (lorsque les Verts étaient au gouvernement, il nây a du reste pas eu beaucoup de changementsâŠ). Ils préfèrent rejeter la responsabilité sur les demandeurs dâasile eux-mêmes. Ainsi, on a reproché à Ana Cajamarca de ne pas avoir introduit de demande dâasile. Mais les Equatoriens ont peu de chances dâêtre régularisés. Des quelque 8.000 Equatoriens dans ce pays, seuls 2.000 sont en situation légale. Nous revendiquons la suppression immédiate des centres fermés et des expulsions et nous défendons la régularisation de tous les sans-papiers.
Aujourdâhui, certains patrons avancent lâidée dâouvrir lâaccès au travail à des demandeurs dâasile mais uniquement dans certaines catégories professionnelles parce que cela pourrait leur rapporter une main dâoeuvre bon marché et flexible. Nous revendiquons au contraire que chaque emploi soit un véritable emploi déclaré et quâà travail égal, le salaire soit le même pour tous, étrangers ou Belges.
Ce nâest quâainsi quâon pourra éviter quâun groupe de travailleurs soit utilisé pour faire pression sur les conditions de travail et les salaires dâautre groupes.
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STIB. Un projet dâaccord qui en dit long…
Début avril, un envoi postal anonyme arrive dans la boîte postale du MAS. Lâenveloppe contient un projet dâaccord entre la direction de la STIB et les secrétaires des trois syndicats (CGSP, CCSP, CGSLB).Le document nâest pas récent (17 décembre 2004), mais trois points attirent lâattention : câest un projet de convention sur le «mode de règlement des conflits» ; à la mi-décembre les affiliés de la CGSP étaient en plein conflit social ; personne parmi les travailleurs de la STIB nâa entendu parler de ce projet dâaccord resté secret. Plus pour longtemps cependant car le MAS a décidé de le rendre public en le publiant sur son site et en diffusant un bulletin dâinformation aux travailleurs de la STIB (La Planchette).
Guy Van Sinoy
Une mise sous tutelle du droit de grève
Ce projet constitue une mise sous tutelle du droit de grève et de lâautonomie syndicale. Il prévoit la création dâun bureau paritaire de conciliation chargé dâintervenir lorsquâune partie dénonce une convention, lors de lâapplication du statut de la délégation syndicale et des crédits dâheures syndicaux, lors du dépôt dâun préavis de grève ou dâaction. Pourquoi créer un tel bureau alors quâil est possible dâavoir recours à un conciliateur social du ministère? Pourquoi soumettre à cet organe paritaire lâapplication du statut syndical alors que celui-ci est bétonné dans la convention nationale n°5 («le temps et les facilités nécessaires pour les délégués syndicaux») ?
Avant le dépôt dâun préavis, le bureau devra impérativement se réunir. Si le préavis est déposé (car le but est évidemment dâempêcher ou de retarder au maximum le dépôt du préavis) celui-ci doit être adressé à lâemployeur, mais aussi au bureau (sans doute pour permettre à celui-ci de juger du bien fondé du préavis).
Le projet prévoit que si UN des éléments nâest pas respecté, la grève sera considérée comme «sauvage», non reconnue et non indemnisée par les syndicats et ceux-ci doivent «appeler leurs affiliés à reprendre le travail sur le champ».
Une telle convention signifierait que les syndicats perdent leur autonomie pour reconnaître ou non un mouvement de grève (puisque le non respect de la procédure dicte le tout). Par la même occasion, cela transformerait automatiquement les responsables syndicaux en hommes de main du patron chargés de casser la grève.
Sanctions contre les délégués et contre les travailleurs
Le projet prévoit des sanctions contre les délégués syndicaux (diminution du nombre de crédits dâheures syndicaux) si la procédure nâest pas respectée.
Lâarticle 12 mérite quâon le cite en entier : «Tout jour de grève, reconnue ou non, ne fait pas lâobjet de paiement, sous réserve dâautres sanctions que lâemployeur pourrait prendre, allant jusquâau licenciement.» Au moment où, partout dans le mouvement syndical, on proteste contre les atteintes au droit de grève (notamment contre les astreintes décidées par les tribunaux), on trouve à la STIB un patron et des secrétaires syndicaux qui préparent en cachette un projet de convention avec des sanctions contre les grévistes (même si la grève est reconnue!)⊠pouvant aller jusquâau licenciement!
Grâce à de tels irresponsables syndicaux, la direction de la STIB nâaurait même plus besoin dâaller au tribunal pour imposer des astreintes puisque la convention admet le principe de sanctions contre les grévistes. Comment un travailleur, licencié pour fait de grève, pourra-t-il faire admettre par le tribunal du travail que son licenciement est abusif si une convention prévoit en cas de grève «des sanctions pouvant aller jusquâau licenciement»?
Il faut nettoyer les écuries
Nous avons déjà écrit que lors des 6 jours de grève à la STIB, entre octobre et janvier derniers, les secrétaires de la CCSP et de la CGSLB avaient ouvertement trahi la lutte en sâopposant à la grève. Nous avons aussi écrit que le secrétaire de la CGSP aurait sans doute souhaité faire de même, mais nâétait pas de taille à affronter le mouvement de révolte de sa base et avait préféré laisser pourrir le mouvement pour lâétouffer. Nous en avons maintenant la confirmation. En pleine grève, ces briseurs de grève préparaient une convention en cachette pour empêcher de futures actions..
Ce projet en dit long sur lâintégration des secrétaires syndicaux de la STIB, complètement inféodés à lâemployeur. Il appelle dâautres questions. Dans quelle mesure sont-ils encore indépendants du patron ? Quelle est leur salaire? Touchent-ils des jetons de présence au conseil dâadministration et au conseil de gestion ? Combien ? Câest une question de démocratie syndicale.
Mais cela va au-delà de la STIB. Car si un tel projet dâaccord venait à être signé, cela ferait un précédent. Les secrétaires syndicaux de la STIB resteraient sans doute discrets sur ce quâils ont signé, mais pas mal de bureaux dâavocats patronaux y verraient matière à jurisprudence à faire appliquer dans dâautres secteurs. Il faut une réponse ferme. On ne peut pas brader le droit de grève conquis de haute lutte. Interpellez les secrétaires syndicaux concernés pour leur demander des comptes ! (*)
(*) CGSP : Alex Vonck, rue du Congrès 17, 1000 Bruxelles / CCSP : Jean-Pierre Naniot, rue Plétinckx 19, 1000 Bruxelles / CGSLB : Chris Dreesen, Boulevard Baudouin 11 – 1000 Bruxelles
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STIB. Une nouvelle couche de militants sâĂ©veille
STIB: INTERVIEW DâUN DÉLÉGUÉ
A la STIB (tram, bus et métro bruxellois), les travailleurs se battent depuis plusieurs mois pour améliorer les conditions de travail. Plusieurs journées de grève de 24 heures ont eu lieu, initiées en grande partie par des militants de la CGSP. Nous avons interviewé Marco Devuyst, délégué CGSP au dépôt de Haren.
Propos recueillis par Guy Van Sinoy
STIB EN BREF…
Grève le 10 janvier
Au début décembre, lâassemblée des délégués CGSP a décidé de continuer la lutte pour arracher un nouvel accord sur les temps de conduite. Elle avait cependant décidé de ne pas faire grève pendant les examens des écoles secondaires et de faire grève le 24 décembre. Lâassemblée du jeudi 16 décembre a décidé de reporter la grève prévue le 24 décembre au lundi 10 janvier. Le 24/12 avait en effet peu dâeffet sur les entreprises (beaucoup de travailleurs sont en congé) et pénalisait surtout les usagers à la veille de Noël. Le 10 janvier est le jour de la reprise des cours.
Deux délégués exclus de la CSC !
La CSC vient dâexclure bureaucratiquement deux délégués, dont Max Feraille, qui participaient aux grèves car ils rejettent lâaccord bidon signé par les secrétaires CSC et CGSLB. Dans ce cas, la loi prévoit que le délégué garde son mandat au Conseil dâentreprise ou au CPPT. Il y a quelques semaines, la direction était déjà au courant des exclusions prévues car elle avait annoncé au Conseil dâEntreprise que Max Feraille nâen ferait bientôt plus partie. Naniot, le secrétaire de la CSC, serait-il compromis avec la direction à ce point ?
– Alternative Socialiste: Dans ton dépôt y a-t-il, au cours des derniers mois, un changement dans lâattitude des travailleurs?
– Marc De Vuyst: Oui, il y a une réaction totalement différente du passé. Il y a une réflexion collective: les problèmes de toutes les catégories de personnel sont mis sur la table. Les querelles individuelles ont été mises de côté. Il y a une radicalisation et beaucoup de discussions. On le voit notamment par la participation de militants de base aux assemblées générales de la CGSP.
– A.S.: Il y a donc une nouvelle couche de travailleurs qui sâimpliquent et qui nâétaient pas auparavant des militants syndicaux?
– M.D.: Ils sâimpliquent dans les discussions et dans les actions menées. Au cours des récents jours de grèves, jâai parfois eu plus dâaide de ces nouveaux militants que de délégués qui, finalement, nâont fait que ce quâils doivent faire. Venant de travailleurs qui, chaque jour depuis des années ne disaient pas un mot pour se plaindre, cela impressionne: ils ont battu le pavé avec nous car ils ont compris que le danger est là.
– A.S.: Est-ce quâil y a beaucoup de jeunes parmi ces travailleurs qui sâéveillent à lâaction?
– M.D.: Pas mal de jeunes de 25 ou 26 ans, qui ont quatre ou cinq ans dâancienneté, ont mûri non seulement en âge mais aussi en réflexion et surtout en action. La radicalisation ne concerne pas seulement les jeunes: il y a aussi des travailleurs dans la trentaine, la quarantaine ou la cinquantaine. Mais il est évident que le dynamisme est différent: à 50 ans un travailleur restera toute la journée au piquet de grève tandis quâun jeune prendra plus facilement sa voiture pour faire un saut à un autre dépôt et aller renforcer un piquet qui en a besoin.
– A.S.: Comment vois-tu ton activité de délégué?
– M.D.: Même si elle me passionne, elle est difficile: on est confronté à des gens qui ont vécu une vie de travail relativement calme car la STIB était un fleuron social, et maintenant on est confronté à une direction agressive. Sur le terrain bon nombre de travailleurs commencent à réfléchir de la même manière, mais le processus est inégal. Il est parfois difficile de rassembler tout cela: de tempérer les ardeurs excessives et de réveiller les plus hésitants pour organiser lâaction collective, tout en fournissant une information claire et compréhensible pour tous.
– A.S.: Quel genre de pressions sont exercées par la hiérarchie?
– M.D.: Un exemple: un conducteur dont lâépouse est sur le point dâaccoucher reçoit un sms lâinformant quâil doit la conduire dâurgence à la maternité. Après avoir immobilisé son bus, il appelle son épouse pour lui demander quâelle prévienne le dispatching, ce quâelle fait. Le dispatching prévient le dépôt qui répond que ce nâest pas grave, et quâil faut laisser lâagent rouler jusquâà la fin de son service, qui est presque terminé, et par ce fait quâil ne faut pas remplacer lâagent sur ligne. Câest scandaleux et totalement contraire aux règles en vigueur, mais sur un plan humain câest tout bonnement inqualifiable!