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  • Sexisme à l’ULB : les femmes systématiquement jugées «d’un point de vue esthétique»

    Le scandale a éclaté fin mai lorsque les étudiantes de médecine de l’ULB ont pris connaissance du code vestimentaire recommandé pour leur proclamation du 28 juin. « D’un point de vue esthétique, il est préférable que les jeunes femmes revêtent une robe ou une jupe ainsi qu’un joli décolleté et les hommes, un costume. Bien entendu, mesdames, cette consigne n’est pas obligatoire. »

    Un point de vue de la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité)

    Le cas de l’ULB n’est pas isolé. Que ce soit dans les universités, les entreprises, les administrations publiques, dans la rue ou à la plage, les femmes sont à peu près systématiquement sous pression pour adopter tel ou tel code vestimentaire. On peut évidemment penser à l’interdiction des burkinis, à Trump qui exige que les femmes de son administration « s’habillent en femme » c’est-à-dire selon lui en jupe et talons, aux écoles interdisant aux élèves de porter des vêtements jugés « trop courts »… Pour paraphraser le mail de l’ULB, la société capitaliste continue d’évaluer les femmes « d’un point de vue esthétique ».

    Le sexisme, dans l’intérêt des actionnaires

    L’Europe reste le premier marché pour l’industrie cosmétique : 63 milliards € en 2008, 72 en 2013. On peut aussi parler de la taxe rose, le fait que les produits de consommation quotidienne pour femmes coûtent systématiquement plus chers que ceux à destination des hommes : coiffeurs, rasoirs, déodorant ou gel douche et même des tubes de colle rose (bien entendu…).

    Dès leur plus jeune âge, les femmes apprennent qu’elles seront essentiellement évaluées sur leur physique. Et si elles l’oublient, les publicités sont là pour le leur rappeler. Mais les injonctions de cette société capitaliste sont contradictoires. Les femmes qui se maquillent ou s’habillent à la mode sont perçues comme moderne d’un côté mais aussi comme « futiles », voire même comme des proies. L’émission Quotidien animée par Yann Barthès a, par exemple, diffusé l’interview d’un jeune garçon présent au salon des youtubeuses beauté Get Beauty. L’adolescent y explique sa stratégie pour trouver « énormément de proies », se présentant comme « le seul prédateur » présent. La réaction de l’émission ? « Il a tout compris. »

    Se battre contre le capitalisme, c’est se battre contre le sexisme

    Le capitalisme ne se contente pas de faire du profit sur les ventes de vêtements ou de cosmétiques. Les femmes sont aussi d’avantage touchées par les bas salaires et les emplois précaires. A ce sujet, Jean-Luc Mélenchon déclarait le 17 mars dernier: « Si vous mettez les salaires des femmes au niveau du salaire des hommes, le surcroit de cotisation sociales que ça rapporte permet de payer la retraite à 60 ans ». Même s’il ne développe pas comment il compte imposer cela aux actionnaires, cela a le mérite d’illustrer le lien entre sexisme et austérité.

    L’inégalité salariale et la précarisation de l’emploi poussent les femmes dans une situation de dépendance économique. Elles sont ainsi d’avantage touchées par la concurrence entre entreprises qui nivelle par le bas les salaires. Prenons l’exemple du secteur du nettoyage qui emploie majoritairement des femmes. A l’ULB comme dans bien d’autres secteurs, ce travail n’est plus géré en interne mais sous-traité. La conséquence ? Une dégradation des conditions de travail du personnel.

    Suite à ce fameux mail sexiste en vue de la proclamation de médecine, le doyen de l’ULB l’a dénoncé comme étant « déplacé et contraire à nos valeurs ». Cependant, depuis des années, la valeur vers laquelle s’oriente l’ULB est celle de l’argent. Que ce soit en jouant sur la concurrence pour diminuer les salaires de ses services sous-traités au sein desquels les femmes sont majoritaires, en revendant une partie de ses terrains au privé ou en acceptant l’augmentation du minerval des étudiants étrangers.

  • Occupation à l’ULB en solidarité avec les étudiants étrangers

    Depuis ce jeudi 20 avril, le rectorat de l’ULB est occupé par des étudiants solidaires. En cause, le fait que le minerval des étudiants originaires de pays en voie de développement soit passer à 4175€ (contre 835€ pour les étudiants de Belgique francophone). Depuis longtemps déjà, en prévision de cela, des actions de sensibilisation ont eu lieu. Face à l’inaction des autorités, la manifestation de ce jeudi a décidé d’aboutir à l’occupation du siège de l’ULB, à durée indéterminée.

    Par Julien (EGA-Bruxelles)

    Dans une  interview à la RTBF, un étudiant concerné explique sa situation : “Plus de 4000 euros c’est impossible. Déjà avec un minerval de 2700 euros, je travaille entre 15 et 20 heures par semaine en job d’étudiant en plus des études, parce que la vie est chère ici: il y a le loyer, la nourriture, les vêtements… C’est épuisant”. (1)

    Du côté de l’ULB, on oscille entre le silence et se renvoyer la balle. La vice-rectrice, Marie-Soleil Frère, justifie la hausse du minerval par le manque de moyen. D’un côté, le système de l’enveloppe fermée bloque le refinancement de l’enseignement (alors que le nombre d’étudiants augmente) et, de l’autre, les subsides à la coopération au développement ont baissé d’environ un million d’euros cette année pour l’ULB.

    Plutôt que de revendiquer le refinancement public de l’enseignement, les universités jouent la carte du néolibéralisme : on vend tout ce qui peut l’être : les services (de nettoyage, de restauration et de surveillance), les bâtiments (à ING, Sodexo ou des agence de voyage par exemples).

    La vice-rectrice pense que nous nous trompons de cible et demande que nous interpellions les pouvoirs publics plutôt que la direction de l’université. Il y a un élément de vrai là-dedans, l’ULB n’est effectivement pas responsable de son financement public. Pourquoi n’a-t-elle dès lors pas tenté de mobiliser les étudiants et le personnel en prévision de cette situation ? Les gestionnaires de l’université ne devraient pas chercher la rentabilité mais veiller à assurer que leurs infrastructures soient accessibles au plus grand nombre, sans discrimination.

    Comme nous l’avons souligné lors de la grève du personnel de nettoyage du principal campus de l’université en mars dernier, seul un refinancement public et massif de l’enseignement dans l’intérêt des étudiants et du personnel peut non seulement répondre aux problèmes rencontrés, mais également unifier les luttes.

    Dans quelques mois, l’ULB renégociera le contrat des différents sous-traitants pour le nettoyage de ses campus (pour un budget d’environs 6 millions d’euro) en lançant un appel d’offre aux société de nettoyage. Nous devons veiller à ce que l’université ne saisisse pas cette occasion pour diminuer son budget pour le nettoyage afin de financer, en partie, l’égalité du minerval pour tous les étudiants. Plus généralement, nous devons éviter que l’ULB n’aille chercher son budget pour les étudiants étrangers en piochant dans un autre (que ce soit le nettoyage ou un autre service).

    Nous pensons dès lors qu’il est nécessaire que les différentes luttes qui ont émergé ces dernières années se lient entre elles: étudiants étrangers face à l’explosion du minerval, personnel de nettoyage face au harcèlement et, plus généralement, communauté universitaire face à la marchandisation. Etudiants et membres du personnel, nous avons tous un intérêt, celui de revendiquer un refinancement public massif de l’enseignement.

    Occupation de l'ULB

  • ULB: Victoire des travailleurs d’ISS !

    Depuis lundi, le personnel de nettoyage de l’ULB (campus du solbosch) est en grève pour le payement de salaires, l’accès à du vrai matériel d’entretien et pour l’arrêt du harcèlement par les contrôleurs. A 16h hier, la direction a enfin reculé sur différents points, au grand soulagement des travailleurs.

    La première journée de grève fut l’occasion de réunir le personnel et ceux qui les soutiennent. La deuxième fut une journée de mobilisation : tractage dès le matin, collecte d’une pétition (qui atteindra 364 signatures, sans compter les feuilles qui circulent encore sur l’université). La troisième fut une journée de tension continue… pour un résultat exemplaire.

    Au bout de la 2e journée, la direction d’ISS semblait encore sûre d’elle, semblant de pas vouloir reculer d’un pouce. La matinée d’hier était donc tendue. Il fallait réunir la délégation pour décider de la suite. Bien que les premiers militants syndicaux arrivaient aux alentours de 4h du matin, l’essentiel du personnel était là pour 6h, heures à laquelle la journée de travail débute habituellement. C’est aussi à ce moment là qu’une responsable des ressources humaines est arrivée sur le piquet de grève pour provoquer et tenter de le briser (1ere photo). Sa proposition ? Que le personnel reprenne immédiatement le travail alors qu’ISS allait discuter des revendications, de leur côté, pour 10h. Et encore, la direction ne promettait de discuter que de la question du payement des jours fériés extra-légaux.

    Derrière une prétendue inflexibilité, c’est en fait une preuve de faiblesse que nous avons vue. Après deux jours, l’ULB remarque l’importance du personnel de nettoyage (attention, pas pour les bureaux de la direction qui seront nettoyés on ne sait par qui) et ISS voulait à tout prix en finir avec les plaintes. Si le personnel avait à ce moment accepté le deal, la direction aurait finalement pu changer d’avis dans la journée, annuler toute négociation et les travailleurs auraient perdu leurs 2 journées de grèves en seulement quelques heures. La colère a alors grimpé d’un coup parmi les travailleurs. Ils refusaient catégoriquement de retourner travailler sans preuve d’un changement. Quand on a en tête les nombreuses promesses non-tenues par ISS, c’est tout à fait compréhensible.

    Tout le reste de la journée, la direction fera patienter les travailleurs attendant qu’elle se décide. Sa décision était initialement prévue pour 10h. Ce n’est qu’une bonne heure plus tard qu’on apprendra qu’il faut encore attendre jusque 14h. C’est finalement à 16h que la direction se manifestera. Surement espérait-elle une démoralisation du piquet. Au bout du 3e jour dehors dès 4h-5h du matin et avec tout le stress, les choses auraient pu tourner au vinaigre.

    Mais la journée n’était pas finie. En plus des étudiants et membres du personnel qui continuent de passer, c’est une délégation de la CSC sans-papiers qui est venue pour soutenir le piquet. Plusieurs d’entre eux avaient travaillé dans le nettoyage et ont tenu à témoigner avec de petites discours de le solidarité. (2e & 3e photo). Leur venue fut très bien accueillie et fit oublier le stress de ne pas être tenu au courant des décisions de la direction.

    Enfin, à 16h, la direction arrive enfin. Les 2 jours sont payés, un plan est prévu pour fournir correctement en matériel le personnel et, aussi, les contrôleurs de l’ULB seront briefé pour ne plus utiliser les contrôles pour faire pression mais pour réellement améliorer le travail en tenant compte des 1001 problèmes pouvant survenir. Le personnel attend encore qu’ISS tienne bien ses promesse mais espère que cette fois-ci, c’est la bonne.

    Le personnel accueilli avec beaucoup d’émotion cette nouvelle. Leurs 3 jours de grève n’avaient pas été vain. Encore le matin, un membre de la direction comparait le piquet au Club Med, quelle insulte. Les travailleurs ont défendu leurs droits les plus élémentaires. Pour assurer que tout le monde puisse participer à la grève sans avoir peur de trop se mouiller, le blocage du lieu de travail s’avérait nécessaire. Les Etudiants de Gauche Actifs étaient présents avec le personnel dès 4h15-4h30. Nous avons vu les nombreuses provocations de la direction, ses silences aussi. Le piquet de grève n’avait rien d’un Club Med. Des discussions se déroulaient toutes la journées pour réfléchir à la manière de poursuivre la lutte. Les visites de solidarité étaient régulières. La dernière journée fut de loin la plus stressante pour le personnel qui comptait les heures avant la réponse du patron.

    Comme me le disait Abdel Laroussi juste après l’annonce : « la meilleure chose que l’on a gagné, c’est la collectivité ». Sur le piquet, des femmes et des hommes étaient présents. Et aussi des musulmans et des chrétiens, des verts et des rouges, des marocains et des portugais. Quand ils se réunissaient pour discuter collectivement, chacun avait la possibilité de s’exprimer librement et de participer à la prise de décision.

    Hormis les délégations CSC et FGTB d’ISS au Solbosch, beaucoup d’autres groupes ont activement participé au piquet, principalement la CGSP enseignement – recherche, la CNE ULB et l’USE (Union Syndicale Etudiante). Une des travailleuses ne pensait pas qu’il soit possible de recevoir autant de soutient de la part des étudiants. La solidarité a clairement renforcé leur confiance à lutter dans le futur, ils savent qu’on sera de nouveau là.

     

  • Deuxième jour de grève à ISS

    Ce lundi matin, le personnel de nettoyage du campus du Solbosch à l’ULB est entré en grève car leur employeur, ISS, à qui l’université sous-traite le service, ne cesse les provocations. Etudiants de Gauche Actifs est intervenu sur le piquet. Où en est on au bout de cette deuxième journée?

    La première journée de grève fut une journée de lutte. En milieu de journée, le personnel a pu développer un tract reprenant simplement leurs revendications:
    – Payement des jours fériés extra-légaux
    – Du matériel pour nettoyer
    – Non au harcèlement par les contrôleurs
    – Remplacement du personnel en congé maladie ou en incapacité de travail
    Au bout de la journée, ce sont, en plus des deux syndicats du personnel de nettoyage, 3 délégations syndicales de l’ULB et 3 cercles étudiants qui ont cosigné leur appel. Mais ce dernier ne reprenait pas que les revendications.

    En prévision que le conflit puisse duré, il est vite apparu nécessaire de d’élargir le conflit dans la communauté universitaire en mobilisant vers
    une manifestation ce jeudi 16 mars dès 12h devant le foyer (campus du Solbosch).

    Ce mardi matin, nous avons donc pu directement tracter, dès 7h30, à l’entrée du campus avec des travailleuses d’ISS. Et les retours furent très positifs. Nous avons commencé à faire signé une pétition de soutient aux étudiants et au travailleurs de l’ULB pour évaluer la solidarité et, sans avoir encore pu compter le résultat, il était clair que le personnel de nettoyage n’est pas seul.

    Malheureusement, en fin de journée, il a été annoncé qu’ISS refusait la moindre concession. La colère est maintenant grande parmi le personnel qui compte maintenir la pression.

    N’hésite pas à nous rejoindre sur le piquet demain dans la journée pour rencontré le personnel. Il est très positif que la grève soit utilisée pour discuter de la lutte, saisissons cette occasion. Mais le moment le plus important sera la manifestation de ce jeudi midi sur l’avenue Héger, devant le Foyer.

  • ULB. En soutien à la grève du personnel du nettoyage de l’ISS

    Début février, le magasine féministe Axelle a publié un article sur les conditions de travail des femmes de ménages à l’ULB (du campus du Solbosch en particulier) : Une journée avec Anita, femme de ménage à l’ULB (1). Les problèmes rencontrés par le personnel de nettoyage du campus bruxellois découlent de la sous-traitance par l’université du partie de ses services.

    Par les Etudiants de Gauche Actifs – ULB

    Comme révélé dans l’article, la sous-traitance est encore aujourd’hui catastrophique pour le personnel (ultraflexibilité, manque de matériel…). Dans un premier temps, c’est la santé des travailleurs qui en pâtira. Mais aussi la qualité du travail. Pour ISS, voir qu’un de ses clients (un gros client en particulier) n’est pas satisfait de la qualité du travail, c’est prendre le risque de perdre le contrat l’année d’après. Plutôt que d’engager du personnel en suffisance et de fournir le matériel nécessaire, ce sont les travailleurs qui sont blâmés. En tout, ce sont 8 contrôleurs qui sont chargés de passer derrière le personnel du solbosch (4 engagés par l’ULB et 4 par ISS).

    Début 2015, les pressions de ces brigadiers avaient menés un délégué syndical à l’hopital en raison d’une crise cardiaque. Heureusement, le personnel du solbosch a débraillé (2) en solidarité. Mais de tel problème n’étaient-ils pas prévisible par l’université ?

    En décembre 2012, Martin Casier, vice-président de l’ULB, expliquait dans une interview pourquoi l’ULB recourt à la sous-traitance de plusieurs de ses services (3) : « Parce que ce n’est pas notre métier ! […] Une société de ménage qui fait 15.000 sociétés fait encore plus d’économies d’échelle. Ça revient à moins cher au mètre carré de sous-traiter et ça nous évite tout un suivi qui ne doit pas être fait en interne, ça permet de nous décharger de cette gestion du ménage. Mais on fixe un cahier des charges avec tout ce qui doit être fait et il y a un contrôle qui est effectué. »

    Pour délivrer le contrat, l’ULB fait jouer la concurrence entre les entreprises. Le secteur du nettoyage est caractérisé par l’attribution de marché sur la base de l’offre la moins chère avec des prix clairement en-dessous des prix du marchés (4). Même la FENI (Fédération Européenne du Nettoyage Industriel) reconnaît le problème (5): « la plupart des répondants conviennent sans réserve que le fait de sélectionner les soumissions uniquement sur la base du prix entraîne les prix dans une spirale à la baisse »

    Quand l’ULB fait des « économies d’échelle », c’est aux travailleurs de les payer. Comme le rappel Anita (6) : « ISS a proposé l’offre la plus basse pour pouvoir décrocher ce chantier en 2014. Le problème, c’est que l’ULB vient nous contrôler pour la qualité. Mais c’est impossible avec tout le travail qu’on a… »

    Et ce n’est pas tout. Les travailleurs payent une deuxième fois pour la sous-traitance. Une fois le contrat signé, ces derniers sont soumis à une convention collective différente de celle de l’entreprise cliente. Anita expliquait d’ailleurs dans l’interview n’avoir même pas accès au tarif réduit à la cantine depuis qu’elle ne fait pas formellement partie du personnel de l’ULB. La cantine n’est pas le seul point négatif du changement de convention collective : non payement des frais de déplacement et des frais de nettoyage des vêtements de travail, suppression des primes, non payement des jours férié extralégaux (St-V entre autres)… En opérant ainsi, l’ULB divise aussi le personnel : une entreprise différente, c’est un syndicat différent. Cela met à mal la résistance collective face à un employeur commun.

    Martin Casier évoque aussi ces fameux « contrôles » sur le cahier des charges imposés par l’ULB à ISS. Au vu des problèmes rencontrés par la délégation, on ne peut pas dire qu’ils soient du genre pointilleux, avec ISS en tout cas. Car pour contrôler le personnel, là on engage ! Dans la même interview, Martin Casier nous dit tout de même que, dans le cas particulier du nettoyage, l’ULB y gagnerait un peu en terme d’argent. Il est déjà intéressant de constater que le but de l’ULB n’est pas le service à la communauté mais d’être rentable. Mais alors, pourquoi ne pas réintégrer le personnel ? Car, selon lui, cela signifierait récupérer « tous les problèmes de gestion. » Des « problèmes de gestion » ? C’est comme cela qu’on appelle la flexibilisation des horaires et la précarisation des travailleurs maintenant.

    Une université ne devrait pas brader ses campus aux plus offrants. EGA revendique un refinancement de l’enseignement à hauteur de 7 % du PIB.

    La situation n’est pourtant pas nouvelle. Début 2000, le même personnel de nettoyage, alors employé par l’entreprise Adiclean, était rentré en lutte pour défendre un collègue abusivement licencié (7). Lors du Conseil d’Entreprise du 6 mars 2000, les syndicats était intervenu pour expliquer que c’était justement le sous-traitance qui avait permit le licenciement abusif (8).

    La même année, un nouveau conflit permet de nous faire une meilleure idée de ces prétendus avantages à sous-traiter la gestion du nettoyage (9). A l’époque, Adiclean abusait du personnel au niveau de ses horaires. L’ULB avait alors engagé un semblant d’enquête pour établir les faits. L’enquête en question avait alors été placée sous la direction… d’un des responsables du nettoyage auprès d’ISS. Heureusement, le syndical de l’époque, Gauche Syndical, était immédiatement entrée en solidarité avec les femmes et hommes de ménages (10). Par contre, pour accuser Gauche Syndicale de tous les maux, l’ULB ne s’est pas faite attendre (11).

    Dans les faits, la prétendue résolution de ces « problèmes de gestion » ne sent rien de plus que le néolibéralisme. ISS emploie près de 10000 travailleurs en Belgique et près d’un demi million mondialement (12). Leur apport ne réside pas dans la résolution des problèmes du personnel mais dans celui du CA de l’ULB. Depuis la sous-traitance, en cas de problème, l’ULB peut se dédouaner de toute responsabilité et jeter la balle à ISS, une multinationale qui pèsera plus lourd lors de conflits sociaux.

    En Belgique, le nettoyage est le 6e plus gros secteur en ce qui concerne les femmes (13) et il emploi à hauteur de 65 % de personnel féminin. De plus, le secteur est le 2e plus gros impliqué dans la sous-traitance (derrière les agences d’interim, c’est dire) et nous pouvons encore rajouter que 68 % du personnel du secteur travail à temps partiel (14). Tout ceci prit en compte, les femmes sont ainsi particulièrement touchée par la précarisation liée à la sous-traitance. Et encore, c’est sans avoir abordé les nombreux problèmes de santé du secteur considéré comme un des plus dangereux (problème de dos, usage de produits corrosifs…). (15)

    Il y a quelques années, nous écrivions « l’ULB ne sera vraiment démocratique que lorsqu’une femme de ménage pourra devenir Présidente de CA ou recteur. » Plus que jamais, EGA restera aux cotés du personnels qui a lui aussi désespérément besoin d’un refinancement de l’enseignement.

    NOTES

    (1) http://www.axellemag.be/journee-anita-femme-de-menage-a-lulb/)
    (2) https://gauche.be/2016/05/ulb-greve-du-nettoyage-pour-defendre-les-delegues/
    (3) http://lapige.be/2012/12/lulb-et-les-societes-privees/
    (4) http://www.ulb.ac.be/socio/tef/revues/TEF%206-2.pdf
    (5) FENI – Euro-Fiet, Rapport Pye-Tait, rapport de l’étude demandée par la FENI et Euro-Fiet sur les
    aspects clés du nettoyage industriel en Europe, Octobre 1999, p. 52
    (6) http://www.axellemag.be/journee-anita-femme-de-menage-a-lulb/
    (7) http://www.ulb.ac.be/assoc/gs/documents/tracts/nettoyage/adiclean2.pdf
    (8) http://www.ulb.ac.be/assoc/gs/documents/tracts/nettoyage/ce0.html
    (9) http://www.ulb.ac.be/assoc/gs/documents/tracts/nettoyage/adiclean3.pdf
    (10) http://www.ulb.ac.be/assoc/gs/documents/tracts/nettoyage/adiclean4.html
    (11) http://www.ulb.ac.be/assoc/gs/documents/tracts/nettoyage/ce2.html
    (12) http://www.annualreport.issworld.com/2016/
    (13) http://www.ulb.ac.be/socio/tef/revues/TEF%206-2.pdf
    (14) http://www.ulb.ac.be/socio/tef/revues/TEF%206-2.pdf
    (15) http://www.ulb.ac.be/socio/tef/revues/TEF%206-2.pdf

  • Grève du personnel de nettoyage à l’ULB

    Ce matin, les membres du personnel de nettoyage du Solbosch ont décidé de mener une grève afin de faire face aux nombreux abus qu’ils subissent de la part de la société qui les sous-traite, ISS.

    En effet, ils font face quotidiennement à de nombreuses pressions : 9 surveillants pour 80 membres du personnel qui ne peuvent donc plus travailler sereinement sans avoir peur de se faire réprimander au moindre faux pas. De plus, ils demandent du matériel qui leur est sans cesse refusé, ce qui affecte leur santé et la qualité du travail. Enfin, leur plus grande revendication consiste en un payement de salaire pour les jours fériés extra-légaux de l’ULB (le 29 et 30 décembre) où ils n’ont pas pu travailler en raison de la fermeture de l’ULB.

    Ce matin, nous étions donc plus de 60 personnes sur le piquet de grève qui était composé d’un front commun syndical, de membres de l’Union syndicale étudiante, du personnel de nettoyage mais également d’autres membres du personnel de l’ULB venus soutenir la grève et enfin de plusieurs étudiants d’EGA.

    En ce qui nous concerne, nous avons été là dès le matin afin d’aider à construire le piquet en montrant un maximum de solidarité envers les travailleurs en grève, en discutant avec eux afin de comprendre au mieux leurs revendications et difficultés.

    Mais la lutte ne s’arrête pas là ! Les travailleurs ont en effet décidé de maintenir le piquet afin de continuer à protester et ce jusqu’à ce que la direction entende et accepte leurs revendications. Nous comptons donc sur votre soutien , en venant les/nous voir au piquet afin de discuter et soutenir l’action mais aussi en venant à l’action qui aura lieu ce jeudi midi devant le foyer du Solbosch , ou encore en signant la pétition (disponible au piquet). Bref, vous pouvez montrer votre soutien et aider de la façon qui vous convient le mieux ! Travailleurs – étudiants: solidarité!

  • ULB. La fin de l’université publique

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    L’ULB souhaite depuis des années construire un nouveau bâtiment sur le Campus de la Plaine. Pour mener à bien ce projet, le CA envisage de s’allier à une entreprise privée, le géant de la consultance McKinsey. Ce partenariat serait nocif et doit être empêché. Bien plus, c’est le financement de l’enseignement qui doit être complètement revu.

    Par Louis, étudiant à l’ULB

    McKinsey est la plus grande entreprise de « consultance » au monde. Elle dispense ses conseils aux PDG du monde entier, et est tristement célèbre pour avoir régulièrement orchestré d’importantes vagues de licenciements, notamment dans la sidérurgie. Elle dispose actuellement de bureaux sur l’avenue Louise, mais jugeant sans doute ceux-ci trop exigus, souhaite déménager.

    L’ULB, l’Université Libre de Bruxelles, possède pour sa part de vastes terrains à bâtir concédés par l’État dans les années 1970. Elle veut depuis longtemps y ériger des locaux, mais n’avait jusqu’ici jamais trouvé les moyens nécessaires.

    Et voilà que McKinsey propose de financer une partie des travaux, en échange de quoi elle pourrait installer ses bureaux dans les nouvelles constructions. À première vue, il semble que les deux parties y gagnent. Sauf que la situation est plus compliquée…

    Un puissant lobby

    McKinsey ne se contente pas de donner des conseils à ceux qui le lui demandent, elle en susurre aussi à l’oreille de nos dirigeants. C’est sans doute pour cette raison qu’elle a des bureaux à moins d’un kilomètre de la Maison blanche, et qu’elle souhaite agrandir ceux de Bruxelles – le siège de l’Union européenne.

    En plus d’influencer les gouvernements, McKinsey garde un œil sur nombre d’entreprises : c’est le plus grand fournisseur au monde de PDG. En pratique, si vous avez pour ambition de vous retrouver à la tête d’un grand groupe pétrochimique, faites-vous d’abord engager par McKinsey : vous aurez plus de chances. Même si n’importe qui ne peut l’espérer.

    L’ULB elle-même est victime de cette machine infernale : l’actuel président du conseil d’administration vient tout droit de chez McKinsey, où il a notamment publié des articles sur la meilleure manière de former les employés. On ne peut s’empêcher de penser qu’il est peut-être derrière ce subit rapprochement. On peut aussi s’inquiéter de l’évolution de la formation universitaire qui doit, entre autres, être celle de l’esprit critique et non celle du formatage d’employés.

    Du rôle des universités

    Dans un rapport publié en ligne[1], McKinsey se targue d’être la première institution de recherche en gestion, avec un budget d’un demi-milliard de dollars (plus que trois grandes universités américaines réunies). Avec de tels moyens, la société est en mesure d’influencer la direction prise par la recherche. Les études qui ne lui conviennent pas sont ainsi noyées sous un flot continu de publications favorables.

    D’autre part, McKinsey publie régulièrement des « rapports » qui, en matière d’enseignement, recommandent invariablement de modifier les programmes des cours pour mieux correspondre aux besoins des patrons. Un tel changement se ferait évidemment au détriment de matières jugées moins importantes, entendez par là moins rentable, comme peut-être le décryptage des manuscrits mérovingiens ou encore les méthodes d’étude de l’évolution du climat.

    L’arrivée de McKinsey sur nos campus pose ainsi la question du rôle de notre enseignement : s’agit-il de transmettre des savoirs, de développer l’esprit critique et des méthodes d’études scientifiques ou de formater de bons futurs employés, livrés prêts à prendre place sur leur lieu de travail et le moins revendicatif possible ? S’il est certain que les étudiants doivent pouvoir trouver un emploi après les études, l’université doit avant tout être le lieu du développement du savoir pour le plus grand nombre.

    Un choix politique

    L’arrivée de McKinsey à l’ULB n’est décidément pas le fruit du hasard. L’université a depuis des années des difficultés à boucler son budget. Pour garder la tête hors de l’eau, elle a déjà vendu une grande partie de ses propriétés foncières. La source de ces difficultés est aisée à établir : alors que le nombre d’étudiants ne cesse d’augmenter, les subsides n’ont pas évolué de la même manière avec 10 ans de financement par enveloppe fermée.

    En conséquence, quand l’université entreprend de grands travaux, elle doit recourir à des sources de financement externes. Les décisions des gouvernements de ces dernières années ont forcé l’enseignement supérieur à se rapprocher du privé, via des décrets ou en le privant de moyens ; nous récoltons les fruits de ces politiques désastreuses.

    Nous réclamons depuis des années une hausse du financement public de l’enseignement, pour dépasser les 7 % du PIB (nous sommes aujourd’hui à 6 %). Une telle hausse des moyens permettrait d’entretenir correctement les locaux existants, mais éviterait également le recours au privé pour les nouvelles constructions – bien nécessaires, au vu de la hausse du nombre d’étudiants.

    Bâtir la résistance

    Nous ne pouvons pas laisser les puissants démanteler notre enseignement à leur guise. Nous devons dès à présent clamer haut et fort notre désaccord. Mais ce ne sera pas suffisant. Il nous faut nous inspirer de luttes passées, et en particulier de celles qui se sont terminées par une victoire.

    À ce titre, la lutte des étudiants en médecine pour l’accès automatique à un numéro INAMI est un exemple intéressant. Si ceux-ci ont réussi à devenir une épine dans le pied de ministres, c’est en attirant la sympathie d’une large part de la population et en organisant de nombreuses actions collectives. Nous devons absolument éviter l’image d’étudiants luttant pour préserver leurs privilèges. Les étudiants doivent lutter au côté du personnel enseignant, de recherche, administratif et technique, des anciens et futures étudiants, des parents, etc. pour un système éducatif indépendant, accessible et de qualité.

    De plus, l’austérité ne se limite pas à ce secteur. Elle a des conséquences partout, des écoles aux CPAS, des transports en commun à la police. Comme le montrent les importantes manifestations de ces dernières années, la mobilisation touche tous les secteurs. En fédérant les luttes, nous aurions la force de bouleverser la société de fond en comble pour l’orienter vers les besoins de la population.
    La mobilisation ne fait que commencer, et le chemin est long jusqu’à la victoire finale. Mais quand on part en voyage, le plus dur n’est-il pas de passer la porte ?

    Première étape franchie : rapport de l’action du lundi 17 octobre

    Par Emmanuelle, étudiante à l’ULB

    ulb_02McKinsey veut s’installer au sein même de notre université en échange du financement d’un nouveau bâtiment sur le Campus de la Plaine à l’ULB. Pour faire face à cette multinationale, nous avons décidé de nous rassembler devant le CA avec plusieurs autres organisations. En effet, en comptant le BEA, plusieurs cercles et syndicats, nous étions 70 ce lundi matin devant les portes du CA dans lequel les membres étaient en train de discuter l’affaire McKinsey. Les étudiants n’ayant pas été consultés, nous sommes entrés pour lire une déclaration d’opposition et scander quelques slogans tels que « McKinsey – No way ».

    Ensuite, nous nous sommes réunis en assemblée pour planifier une AG mardi 25 octobre afin de décider de la suite des actions. Si vous voulez nous rejoindre, n’hésitez pas à nous contacter pour participer à la campagne, venir à l’AG ou encore lire le tract que nous avons distribué aujourd’hui et qui explique cette affaire (en savoir plus) ou même faire les trois !

    En espérant vous voir nombreux pour soutenir ce mouvement à l’ULB face à la marchandisation de l’enseignement !

     

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    ________________________________________
    [1]McKinsey&co, McKinsey fact sheet, 2016 (?), consulté en ligne le 15/10/2016 à l’adresse http://www.mckinsey.com/~/media/McKinsey/About%20Us/Media%20Center/McKinseymediafactsheet_29-Aug-2016.ashx.

  • McKinsey et les multinationales hors de l'ULB !

    auditoireulb

    EGA ULB rejoint l’Appel pour un rassemblement lundi dès 9 h 30 devant le Conseil d’Administration (K.3.601)!

    Face au manque de financement public dans l’enseignement, le privé se voit ouvrir les portes en grand. L’ULB discute actuellement, en toute opacité, un partenariat avec la société de consultance McKinsey (1er mondiale dans le secteur). Cette dernière financerait partiellement la construction d’un bâtiment sur le campus de La Plaine pour, en échange, y installer l’ensemble de ses bureaux. D’après plusieurs rapports rédigés par McKinsey, son espoir est de soumettre l’enseignement aux besoins du marché. Exit les matières non rentables économiquement, l’esprit critique : pour eux, apprendre c’est pour faire du profit. Sachant que l’actuel président du Conseil d’Administration de l’ULB est un ancien directeur général de McKinsey Begique, la tendance est donnée. Le BEA explique même qu’un étudiant administrateur a été mis sous pression afin que l’information ne circule pas.

    EGA rejoint l’appel du BEA, de USE, de la CNE et de la CGSP pour un rassemblement devant le CA lundi matin ! À 9 h 30 aura lieu la réunion du Conseil d’Administration. En nous mobilisant, nous entamons la construction d’un rapport de force contre ceux qui veulent laisser les entreprises s’introduire dans la gestion de l’unif et montrer qui devrait avoir son mot à dire : les étudiants et les membres du personnel, et non pas les multinationales. Le rassemblement sera suivi d’une assemblée pour décider de la suite du mouvement.

    Si nous sommes une centaine lundi devant le CA, une prochaine étape pourrait être la préparation d’une grande assemblée commune des étudiants et du personnel combinée avec une manifestation au départ de l’ULB jusque devant les bureaux actuels de McKinsey situé dans le bas de l’avenue Louise. Nous devons réfléchir ensemble à comment construire un mouvement large pour pousser McKynsey hors de l’ULB mais aussi pour un financement public de l’enseignement à hauteur de minimum 7 % du PIB, dont 2 % pour le supérieur.

  • ULB. Grève du nettoyage pour défendre les délégués!

    02Ce matin, le personnel de nettoyage du campus Solbosch à l’ULB a débraillé. Les pressions régulières sur le personnel ont mené un des délégués syndicaux à avoir une crise cardiaque. Celle-ci fut la goutte de trop pour les travailleurs qui n’en peuvent plus.

    Par Julien (EGA-ULB) 

    En octobre 2015, avec EGA, nous avions participé à la dernière grève du nettoyage à l’ULB (de la CSC, qui regroupe la quasi-totalité du personnel, en particulier). Elle avait alors forcé la direction d’ISS à discuter des conditions de travail, du manque de personnel et de la pression. Cette dernière avait promis un changement et le personnel avait alors confiance. Une commission formée au lendemain de la grève avait ensuite révélé que les contrats d’une énorme partie du personnel n’était pas en règle.

    Mais, finalement, ISS continue d’utiliser les contrôles non pour améliorer la qualité du nettoyage mais pour faire reposer tous les problèmes sur le dos du personnel! Une travailleuse m’expliquait même que parfois, elle devait travailler plusieurs jours à l’eau, sans produits, car ISS fait des économies partout où c’est possible…

    05La faute vient aussi de l’ULB qui, pour le nettoyage des campus, organise un appel d’offre, fait jouer la concurrence, et embauche l’entreprise la moins chère: une sorte de “modèle kiwi” du nettoyage.

    Avec les élections sociales, ce sont les délégués qui se sont retrouvés particulièrement visés. Un des contrôleurs de l’ULB a d’abord cherché à participer de force à une réunion de la délégation syndicale il y a quelques semaines. ISS a ensuite poussé ses contrôleurs à suivre les délégués de près pour rapporter la moindre poussière restante. Pourquoi engager du personnel supplémentaire quand ont peut tirer encore plus de celui qu’on a? ISS connait une croissance de son chiffre d’affaires depuis plusieurs années, ce n’est pas pour rien.

    06Au piquet ce matin, 40 personnes étaient présentes. En plus des grévistes, quelques membres des Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et de l’administration de l’ULB sont venus témoigner de leur solidarité avec le délégué qui, depuis, s’est remis de sa crise cardiaque. Prochaine étape: la manifestation nationale du 24 mai!

  • ULB – Incroyable solidarité au piquet de grève du personnel d'entretien

    Ce matin, un peu avant 5h, la délégation CSC-Alimentation & Services de l'ULB a organisé un piquet de grève sur le campus du Solbosh. Il faut savoir que l'ULB sous-traite le nettoyage de ses différents campus à diverses enseignes (ISS pour le Solbosh), en faisant jouer la concurrence entre les entreprises pour s’assurer les coûts les plus bas.

    Par Julien (Bruxelles)

    Pour tous les travailleurs, parfois présents depuis 30 ans, le résultat est clair: les salaires ne cessent d’être nivelés par le bas et leur statut retravaillé à force de changer d’employeur (selon celui qui aura le contrat). Depuis 2 ans, la délégation syndicale de la CSC demande en particulier que les contrats de travail soient respectés : des bâtiments qui devraient être nettoyés en 11h doivent l’être en 7h30, contrôles sur la qualité du travail sont utilisés comme moyen de pression, les pensionnés ne sont plus remplacés,… ISS veut qu’un personnel réduit assume plus de charge de travail en moins de temps!

    Ce matin, les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) se sont rendus au piquet pour soutenir les grévistes. L’atmosphère était clairement à la combativité: 50 personnes étaient présentes au piquet, soit environ les 3/4 du personnel! Un piquet de grève aussi fourni est des plus remarquables. Au moment où nous écrivons ces lignes, la suite des évènements n’est pas encore claire.

    Notre intervention de solidarité fut extrêmement bien accueillie. Nous avons pu utiliser ces quelques heures pour rencontrer le personnel, discuter de leurs conditions de travail et, surtout, leur montrer qu’ils ne sont pas seuls! Sur les photos suivantes, vous pouvez voir (outre la grève), la photo d’une petite construction aux volets fermés. C’est là que la direction d’ISS s’est réfugiée en voyant les premières vestes syndicales, baissant les volets pour ne pas être aperçue ! Ce qui est certain, par contre, c’est qu’elle a bien vu les travailleurs en colère!

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