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  • Egypte : Quelle issue pour les Frères Musulmans ?

    Pour des millions d’égyptiens pour qui la chute de Moubarak par les mouvements de masse fut une première expérience, la révolution était une voie à sens unique. Un peu plus d’une année plus tard, le processus de révolutions et contre-révolutions apparaît comme plus compliqué que prévu. S’il est clair que la classe dirigeante n’est pas en mesure de restaurer son programme comme jadis, de son côté la classe ouvrière n’a pas encore pu s’armer d’un programme pour aboutir à un gouvernement de la classe ouvrière et des pauvres.

    Rapport d’une discussion tenue à l’école d’été du CIO, par Baptiste L.

    Les Frères Musulmans contre le CSFA : deux représentants pour les classes dirigeantes

    De nombreux changements brusques ont pris place dans la dernière période. Parallèlement à l’élection de Morsi (Frères Musulmans, de droite, se réclamant de l’islam politique) le Conseil Suprême des Forces Armées (CSFA) a dissout le parlement et s’est de fait octroyé le pouvoir législatif, provoquant le rassemblement d’un million de personnes place Tahrir à l’appel des Frères Musulmans. C’est une situation très complexe qui s’est développée avec la lutte entre les Frères Musulmans et le CSFA pour le pouvoir. Fondamentalement, ces deux forces représentent les classes dirigeantes, les travailleurs et les pauvres se retrouvent quant à eux spectateurs de cette lutte.

    Depuis la chute de Moubarak, le mouvement a clairement été dévié vers les élections, avec pas moins de 6 échéances en 7 mois. L’évolution des résultats électoraux est riche en enseignements. Les Frères Musulmans sont ainsi passés de 45 % à 22 %, tandis que les Nasseristes sont passés de 4 % à 22 %, auxquels résultats il faut encore ajouter la percée des salafistes à 18%. Ces scores expriment la volatilité omniprésente dans la situation, avec d’une part la déjà perte de crédit des Frères Musulmans suite à leur inaction, et d’autres part le potentiel et la marge de progression que possèdent les Nasseristes, qui apparaissent comme les seuls représentants à ce niveau des intérêts des travailleurs et pauvres. S’il est clair que leur programme comporte son lot de confusions, il est clairement ancré à gauche. Pour Morsi, il est désormais clair que sa victoire ne signifie pas une adhésion mais avant tout le rejet de l’ancien régime.

    Aucune illusion à avoir dans l’islam politique de Morsi

    Pendant 30 ans, Moubarak a pu s’octroyer l’appui des impérialistes sur base de la rhétorique « moi ou l’aventure islamiste ». Ce soutien considérable se chiffrait par exemple à hauteur d’1 milliard $ chaque année de la part des USA, uniquement pour ce qui est du soutien militaire. Les islamistes représentaient une « menace » surtout dans le sens où l’équilibre régional, essentiellement la relation avec Israël, aurait pu voler en éclat. Ce qui est compromettant pour les nombreux enjeux stratégiques pour les impériales dans le Moyen-Orient.

    Pourtant, l’élection de Morsi a été largement saluée aussi bien par Hillary Clinton que par les marchés financiers à Londres. Tout simplement parce qu’une victoire de Morsi était préférable par rapport une victoire d’un ancien de la clique de Moubarak qui aurait à coup sûr jeté de l’huile sur le feu de la révolte. Dans ce sens, Morsi incarne un candidat idéal pour les capitalistes car lui et les Frères Musulmans peuvent jouir d’une certaine tolérance (dans un premier temps en tout cas) vis-à-vis du mouvement de masse qui secoue le pays depuis des mois. En outre, Morsi n’a d’ailleurs en rien changé la relation avec Israël, et sa recherche de l’appui des impérialistes ne devrait pas le faire dévier de cette attitude.

    Cette lune de miel vis-à-vis des masses ne devrait pas durer étant donné le caractère néolibéral de la politique de Morsi. Un de ses axes n’est autre que de s’attaquer à la législation du travail. Récemment, le FMI a exigé de son côté du gouvernement de Morsi des coupes dans les aides alimentaires, ce qui pourrait raviver encore un peu plus la colère de la population. Il y a quelques années, les émeutes de la faim ont démontré à quel point ce sujet pouvait être brûlant.

    Le processus de révolution et contre-révolution est à l’œuvre

    Au même titre qu’en Tunisie, le processus révolutionnaire est loin d’être terminé. Néanmoins, quel chemin prendra-t-il ? Ce 7 juillet, la coalition des jeunes révolutionnaires a annoncé sa dissolution. Leur argument était que la lutte était finie maintenant que des élections avaient pu prendre place après Moubarak. Cet exemple illustre les clarifications nécessaires. Parallèlement, des pas en avant ont été faits à travers cette école qu’est la lutte de masse. Les syndicats libres se sont considérablement développés : on y comptabilise aujourd’hui 2,5 millions de syndiqués, contre 50 000 avant la chute de Moubarak ! Cela illustre le pôle d’attraction que représente le mouvement ouvrier organisé dans une telle période, mais aussi la force potentielle entre les mains de ces organisations.

    Malgré la chute de Moubarak et la concession des élections, le cœur du régime est toujours là, et le coup d’Etat latent du CSFA durant le déroulement des élections en est une preuve. L’omniprésence de l’armée restreindra systématiquement la marge de manœuvre politique de Morsi, et cette situation pourrait se cristallisé en une forme d’Etat comme au Pakistan, où c’est en dernière instance l’armée qui tire les ficelles.

    C’est une forme de contre-révolution qui a pu s’exprimer par l’absence de l’intervention décisive d’une classe ouvrière armée de son programme. Comme dans tout processus, cette situation n’est pas une situation finale mais temporaire, qui sera soumise aux prochains développements. Le tournant vers la droite qu’imprime cette avancée de la contre-révolution impulsera inévitablement des explosions avec ses éléments de renforcement de la révolution.

    La classe ouvrière doit s’organiser de manière indépendante autour de son programme

    Face à l’armée, aux salafistes et à l’ancien régime, il serait erroné de croire que les Frères Musulmans soient un rempart plus progressiste pour les travailleurs, les jeunes et les pauvres. La gauche ne doit pas tomber dans ce piège et prendre à bras le corps la tâche cruciale qui est d’organiser le mouvement ouvrier autour de son programme. C’est la seule manière de continuer la lutte pour de meilleures conditions de vie et de travail.

  • Tunisie : Quelle situation un peu plus d’un an après la chute du dictateur et après les premières élections ?

    Dans son rapport du mois de juin, l’International Crisis Group (ICG) soulignait le risque de nouvelles explosions de colère en Tunisie, du fait de l’incapacité du gouvernement à faire face à des problèmes majeurs du pays, à savoir le chômage, les inégalités et la corruption. Ces problèmes sont exactement les mêmes qui ont causé les mouvements de masse des jeunes, travailleurs et pauvres qui aboutirent à la fuite de Ben Ali.

    Rapport d’une discussion tenue à l’école d’été du CIO, par Baptiste L.

    La Tunisie pieds et poings liés au marasme économique mondial

    Les causes économiques de ces maux sont toujours à l’œuvre et la grave crise économique qui touche la Tunisie ne permet pas d’envisager d’autre perspective. Alors que le gouvernement dirigé par Ennahdha annonçait 2012 comme l’année de la reprise (croissance prévue entre 2,6% et …4,7% selon le ministre), le plus probable est que cette année amorce une nouvelle phase de contraction de l’économie. De fait, les exportations vers l’Europe chutent substantiellement, or c’est le cœur de l’économie. En outre, des partenaires traditionnels de la région comme la Lybie ne sont pas dans une situation pour stimuler les échanges commerciaux.

    Depuis la chute de Ben Ali, 134 entreprises ont quitté le pays et parmi ces 134, environ 100 se justifient par les risques de grève accrus. Un tel fait suffit à illustrer à quel point la moindre tentative d’amélioration des conditions de vie ou de travail est d’emblée confrontée au chantage. Cela se retrouve encore de différentes manières dans l’économie. Ainsi, si l’inflation est officiellement de 5,7%, l’augmentation des prix des denrées de base est totalement disproportionnée. En un an, le prix des tomates a par exemple été multiplié par 8 !

    Une situation sociale toujours dans l’impasse

    Cela n’est pas un hasard ou la conséquence des méfaits du climat, mais une politique consciente du patronat de sorte à reprendre d’une main ce qu’ils ont dû concéder de l’autre (comme des augmentations de salaires conséquentes aux luttes et grève de la dernière période). Les luttes n’ont pas pris fin avec la chute de Ben Ali, que du contraire : la chute du dictateur honni a ouvert une boîte de Pandore en termes de revendications sociales. D’ailleurs, les magouilles derrière l’augmentation des prix des denrées de base pourraient donner naissance à une nouvelle vague de luttes sur ce sujet et où serait en train de germer l’idée de comités populaires pour contrôler les prix.

    De son côté, le chômage n’a pas baissé depuis la fin de Ben Ali, que du contraire. Les grèves de la faim et les immolations sont autant d’actes de désespoir en augmentation face à cette situation. Le gouvernement fait d’ailleurs aveu de son échec et de son incapacité en proposant explicitement aux chômeurs d’aller tenter l’aventure en Lybie pour gagner de quoi vivre.

    Ennahdha et l’islam politique déjà totalement discrédités

    Dans une telle situation, les sondages faisant part du discrédit du gouvernement ne sont guère surprenants : pour 86 % des sondés le gouvernement Ennahdha est en échec complet sur la question de l’emploi et du chômage, pour 70 % il est également en échec face à la corruption et pour 90 % également sur la question des prix, où il apparaît qu’ils n’ont strictement rien fait. Ce bilan pour le gouvernement est si lourd qu’il va jusqu’à remettre en question l’existence de ce gouvernement, comme cela est avancé à juste titre dans le rapport de l’ICG.

    Ennahdha, parti de droite et se réclamant de l’islam politique, est arrivé au pouvoir en octobre 2011. Cette victoire aux premières élections depuis Ben Ali ne signifiait pas pour autant un virage vers la droite des masses qui avaient mis fin à la dictature. Il suffit de voir que la participation électorale n’était que de 75 % et que 60 % de ceux-là n’ont pas voté en faveur d’Ennahdha. La base sociale d’Ennahdha prend plutôt ses racines dans des couches de la population qui furent inactives durant la révolution. En fait, cette victoire par défaut signifiait plus l’absence d’une alternative crédible pour répondre aux attentes sociales. Il est également crucial de voir ce résultat électoral comme une photo, un « instantané », et non comme une vue complète sur le processus dans lequel a pris place l’élection. Si Ennahdha a pu gagner en autorité suite à sa victoire, ils n’ont que plus perdu en crédit depuis avec le test de la pratique.

    La contre-révolution prend ses marques

    Suite à son incapacité à avancer une réponse sur le plan socio-économique, Ennahdha s’est décidé à s’engouffré sur la voie de la répression. Les contrôles arbitraires et la répression policière rappellent parfois ni plus ni moins que les méthodes de Ben Ali, à un degré différent toutefois. Cela est d’autant plus choquant quand on sait que le président Moncef Marzouki a été représentant pour Amnesty International et pour la ligue des droits de l’homme, et que le premier ministre Hamadi Jebali fut lui-même victime de la répression et connut la prison sous Ben Ali. La manière dont de telles figures ont adopté si rapidement ces méthodes répressives nourrit l’idée que ce qui est nécessaire est de renverser l’ensemble du système et pas seulement les têtes les plus visibles du régime. Ennahdha n’hésite d’ailleurs pas à déclarer que le vrai problème de l’ancien régime était avant tout une question de personnes. Une telle déclaration achève d’enterrer le mythe de l’islam politique.

    L’enracinement dans l’appareil d’Etat de la nouvelle couche dirigeante de Ennahdha n’est évidemment pas encore aboutie comme a pu l’être l’enracinement du RCD de Ben Ali. Cette espace permet à des déchus du l’ancien régime de s’organiser derrières d’anciennes figures encore présentes surtout dans l’appareil militaire. Cette situation génère un conflit latent entre le nouvel et l’ancien establishment. Cette réorganisation des anciens de Ben Ali s’opère également au sein de « l’Appel de Tunisie ». Au sein de ce mouvement on retrouve d’anciens diplomates, ministres et notamment de l’ancien premier ministre provisoire Béji Caïd Essebsi. « Appel de Tunisie » se profile comme ‘moderniste’ et libéral, en contraste avec le caractère islamiste de Ennahdha et dans le but de se présenter comme des partenaires plus fiables pour les impérialistes et la bourgeoisie tunisienne. Sur base de l’expérience au sein de l’ancien régime, ils cherchent également à se profiler comme un gage de stabilité par rapport à Ennahdha dont le gouvernement est en crise.

    Au final, Ennahdha et l’Appel de Tunisie ne sont rien d’autre que deux des visages de la contre-révolution. Leur volonté commune est de faire plier le mouvement ouvrier, son organisation, et de pérenniser le capitalisme en Tunisie. Ce n’est pas un hasard si une solidarité de classe apparaît lors de certaines situations socialement chaudes, comme lors de la répression d’un piquet de grève.

    Les défis pour le mouvement ouvrier restent d’une importance critique

    L’idée selon laquelle la Tunisie est le miracle du printemps arabe est donc loin d’être vrai. Bien sûr, il n’y a pas eu les interminables scénarios de guerre civile et de violence comme le connaissent la Syrie, la Lybie ou l’Egypte. Une des raisons qui explique cette différence est le poids conséquent de l’UGTT. Dans les autres pays cités précédemment, la structuration du mouvement ouvrier est beaucoup plus affaiblie. De toute la région (Afrique du Nord et Moyen-Orient), la Tunisie présente la plus grande tradition syndicale.

    Depuis la chute de Ben Ali, le nombre de syndiqués a doublé pour atteindre un million de personnes. Sous Ben Ali, l’UGTT était le seul syndicat reconnu et sa direction avait tendance à être plus loyale au gouvernement qu’à sa base. Depuis le congrès de décembre 2011, une nouvelle direction a été élue à l’UGTT, largement plus sensible aux militants syndicaux de la base. Si à l’époque de la chute de Ben Ali le renversement de la direction de l’UGTT était une nécessité, aujourd’hui il s’agit plutôt de réaliser la tactique du front unique pour permettre au mouvement ouvrier de décrocher des victoires et d’augmenter sa conscience de classe.

    Chaque occasion ratée donnera des opportunités à la droite

    Le climat social est toujours bouillonnant, en atteste le nombre accru de grèves. Aux mois de mars et d’avril, une vague de grèves générales de villes pris place. Vingt villes réalisèrent à tour de rôle une grève générale. Cette expérience unique n’avait rien d’un mouvement de grèves désordonné. Que du contraire, ce mouvement de grève fut massivement suivi dans chaque ville avec la solidarité à chaque fois d’un grand nombre de petits commerçants. La solidarité de telles couches de la société est significative de l’autorité qu’a gagnée l’UGTT et de son potentiel. Ce potentiel est tel qu’il a donné lieu à certaines situations de double pouvoir.

    Néanmoins, l’attitude de la direction de l’UGTT reste défensive et manque d’audace. Cela reflète en dernière instance un manque de confiance dans les capacités de la classe ouvrière et le manque d’une alternative politique. La direction actuelle pratique en fait un populisme de gauche, fait de balancement entre un radicalisme, poussé par la base, et des appels à la conciliation, faute de perspective politique. Un tel manque de stratégie n’est pas anodin et peut rapidement mener à une démoralisation ; d’autant plus que dans une période révolutionnaire chaque occasion manquée est une opportunité pour l’ennemi : la contre-révolution.

    Les salafistes, l’immonde symptôme d’un régime agonisant

    La situation actuelle peut être caractérisée comme très volatile : tout peut basculer d’un côté comme de l’autre. Une polarisation extrême se développe entre des éléments de révolution et contre-révolution. Cela s’est récemment illustré avec la croissance des forces de salafistes, qui défendent une lecture très réactionnaire de l’islam avec notamment l’organisation d’une police morale en défense de la charia. Ces salafistes ont une base sociale similaire aux fascistes : du lumpen (le ‘‘sous-prolétariat en haillons’’), des éléments de la petite bourgeoisie et des éléments aliénés de la classe ouvrière. Ils ont en commun également le recours à la violence envers le mouvement ouvrier organisé. De nombreux cas d’attaques envers des femmes « mal habillées », des bars à alcool et des militants politiques sont à recenser. Il faut toutefois remarquer que tous les salafistes ne sont pas des intégristes religieux. Il s’y trouve parfois de simples délinquants et autres petites frappes, ce qui est lié à la base sociale des salafistes.

    L’attitude d’Ennahdha vis-à-vis des salafistes est symptomatique : les critiques sont toujours contrebalancées de justifications. Cette attitude s’explique en partie par le fait qu’au sein d’Ennahdha est présente une aile plus radicale, liée aux salafistes. La direction d’Ennahdha n’affronte donc pas les salafistes pour s’accommoder cette aile plus radicale. En outre, les salafistes sont consciemment instrumentalisés par Ennahdha pour faire le sale boulot envers les militants politiques et les travailleurs en lutte, mais également pour dévier les tensions de classe vers des tensions religieuses ou encore de profiter du climat délétère pour justifier la mise en place de couvre-feux. Parallèlement, des soupçons existent sur le fait que d’anciens pontes du RCD renforceraient les salafistes afin de déstabiliser le pouvoir en place.

    Une stratégie vers la victoire est nécessaire pour écraser la réaction

    Au mois de juin, dans la foulée des plus grandes manifestations depuis la chute de Ben Ali, les salafistes ont mis le feu à des bureaux de l’UGTT. Ce développement des forces salafistes appuie et illustre l’absolue nécessité pour le mouvement ouvrier de s’organiser de manière indépendante, pour pouvoir répondre à de tels défis critiques. Ces évènements de juin sont une première alarme à cet égard. La gauche doit construire un pôle indépendant de la classe ouvrière autour de l’UGTT. Nous n’avons aucune illusion à avoir dans le rôle soi-disant progressiste de l’Appel de Tunisie d’Essebsi ; les prochaines victoires du processus révolutionnaire seront le fait de la classe ouvrière et non des capitalistes à visage démocratique.

    Les expériences de luttes pour les masses furent une véritable école révolutionnaire. Nous devons capitaliser sur cette expérience pour continuer la lutte pour une société basée sur des conditions de vie décentes, pour créer massivement des emplois, pour la nationalisation des banques et des grandes entreprises, pour un plan de développement des infrastructures par des investissements massifs. Seule la lutte pour le socialisme permet une économie démocratiquement gérée dans les intérêts des travailleurs et des pauvres.

  • Syrie : Le massacre de Houla augmente la crainte d’une véritable guerre civile

    Le meurtre de 108 personnes près de la ville syrienne de Houla a interpelé et choqué dans le monde entier. Le meurtre de 49 enfants, dont beaucoup ont été tués à bout portant, est particulièrement odieux. Les tensions sectaires alimentées par cet acte barbare font planer la terrible menace d’un glissement vers un conflit plus large et d’une véritable guerre civile. Comme toujours, les travailleurs et les pauvres en souffriront le plus. En lutte contre le régime brutal de Bachar El Assad, la classe ouvrière doit s’opposer au sectarisme et à l’intervention impérialiste

    Niall Mulholland, Comité pour une Internationale Ouvrière

    Depuis 15 mois maintenant, des manifestations massives ont lieu dans beaucoup d’endroits de Syrie contre le règne dictatorial de la famille Assad, qui dure depuis plus de 40 ans. A l’origine, ces protestations se sont déroulées dans le cadre des révolutions au Moyen Orient et en Afrique du Nord. Mais en l’absence d’un mouvement indépendant de la classe ouvrière dirigeant la lutte et avec de plus en plus d’intervention dans la région de la part de régimes réactionnaires tels que ceux du Qatar et d’Arabie Saoudite ainsi que l’ingérence impérialiste, le conflit syrien a de plus en plus adopté un caractère de guerre civile teinté de sectarisme.

    Les puissances occidentales, en particulier les USA, la Grande Bretagne et la France, ont été rapides à condamner les atrocités de Houla. Elles ont fait reporter tout le poids de la faute sur le régime syrien du président Bachar el-Assad, qui décline de son côté toute responsabilité. Il est certain que beaucoup de témoins et de survivants accusent les forces armées syriennes et les gangs de Shabiha (qui peut se traduire par ‘‘bandits’’), qui massacrent et enlèvent régulièrement les opposants. Les investigateurs de l’ONU ont dit qu’il y a des indices que les Shabiha aient accompli au moins une partie de la tuerie des 25 et 26 mai.

    Les accusations des puissances impérialistes sont toutefois profondément hypocrites et écœurantes. Des centaines de milliers de civils ont perdu la vie en Irak comme en Afghanistan du fait de l’invasion occidentale et de l’occupation. Dans le cadre de leur quête de pouvoir, d’influence et de contrôle des ressources, des attaques aériennes impérialistes de drones ont quotidiennement lieu au Pakistan, en Somalie et au Yémen. Le lendemain du massacre de Houla, une attaque de l’OTAN dans l’est de l’Afghanistan a déchiqueté les 8 membres d’une famille.

    Les puissances occidentales justifient l’utilisation de la force militaire en déclarant attaquer des cibles ‘‘terroristes’’, ce qui est une rhétorique similaire à celle de la dictature de Bachar el-Assad. Dans les deux cas, ces attaques au hasard, approuvées par l’Etat, équivalent à des exécutions sommaires et à de potentiels crimes de guerre.

    Environ 15.000 personnes sont mortes en Syrie, majoritairement des mains de l’armée Syrienne et des forces pro-Assad, depuis l’insurrection de mars 2011. Mais sous le mandat d’Obama, plus de 500 civils ont été tués par des attaques aériennes dans le seul Pakistan, dont 175 enfants.<p

    A couteaux tirés

    Les USA, appuyant l’opposition syrienne, et la Russie, soutenant le régime d’Assad, sont de plus en plus à couteaux tirés à mesure qu’empire la situation du pays. Cela se traduit par des conflits au Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la manière de traiter la dossier syrien.

    La Russie et la Chine ont voté contre les résolutions anti-Assad soutenues par les USA, la Grande Bretagne et la France. Malgré cette rhétorique, les positions des USA et de la Russie n’ont rien à voir avec la situation critique du peuple Syrien. Elles sont liées aux intérêts de leurs classes dominantes respectives et à celles de leurs plus proches alliés.

    Les USA, la Grande Bretagne et la France ont clairement affirmé qu’ils veulent la fin du régime d’Assad. Depuis longtemps, ils le considèrent comme un obstacle à leurs intérêts impérialistes dans la région. Ils veulent à sa place un gouvernement docile et pro-occidental. Suite aux révolutions de l’année dernière qui ont renversé deux alliés cruciaux de l’occident dans la région – Ben Ali en Tunisie et Moubarak en Egypte – les puissances impérialistes sont déterminées à s’assurer que la révolte populaire en Syrie ne dépasse pas des barrières de ‘‘l’acceptables’’ (c’est-à-dire vers une position d’indépendance de classe) et qu’elle reste à l’avantage des impérialistes.

    Les USA instrumentalisent l’échec du ‘‘plan de paix’’ de Kofi Annan (émissaire conjoint de l’Organisation des Nations unies et la Ligue arabe sur la crise en Syrie ) pour menacer d’entrer en action ‘‘en dehors du plan Annan’’ et de l’autorité du Conseil de Sécurité des Nations Unies, avec le soutien des plus proches alliés dans le conflit Syrien ; la Grande Bretagne et la France. Cela rappelle l’infâme coalition militaire menée par George Bush et Tony Blair qui a envahi l’Irak en toute illégalité.

    D’un autre côté, la Russie considère le régime d’Assad comme un allié crucial dans la région, un allié qui lui offre un accès à un port de Méditerranée. Le ministre russe des affaires étrangères a ainsi indiqué qu’il pourrait être préparé à mettre en œuvre ce qu’il appelle la ‘‘solution Yéménite’’, c’est-à-dire qu’Assad soit renversé alors que la plupart de la structure de son régime resterait en place. Cette solution est calquée sur un plan de la Ligue Arabe au Yémen, où le président Ali Abdullah Saleh a perdu le pouvoir en février 2012, après des mois de manifestations massives.

    Le Kremlin est cependant fermement opposé à toute intervention militaire occidentale, en particulier après l’expérience amère du conflit libyen l’an dernier. La Russie soutenait une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU basée sur la constitution d’une zone d’exclusion aérienne, une ‘‘no-fly-zone’’. Mais les puissances occidentales ont utilisé cette résolution pour permettre une intervention armée de l’OTAN en Lybie, déviant la révolution de sa trajectoire, renversant le régime du Colonel Kadhafi et, selon leurs propres termes, installant un régime pro-occidental.

    L’OTAN

    Bachar el-Assad ne semble pas prêt de perdre le pouvoir ou d’être placé devant le risque imminent d’un coup d’Etat. Alors que la Syrie est frappée par des sanctions économiques, une part significatrice de la population dont beaucoup d’hommes d’affaires sunnites, n’ont pas encore catégoriquement rompu leurs liens avec le régime. Damas parie aussi sur le fait que l’Ouest serait incapable de mener une intervention militaire directe du type libyen.

    Le ministre des affaire étrangères britannique, William Hague, a récemment menacé qu’aucune option ne puisse être écartée dans le traitement de Bachar el-Assad, laissant entendre la possibilité d’une action militaire occidentale. Mais l’attaque de l’OTAN contre la Lybie l’an dernier ne peut pas tout simplement être répétée en Syrie, un pays qui possède une population beaucoup plus élevée et dont les forces d’Etat sont, selon les experts militaires, plus puissantes, mieux entrainées et mieux équipées.

    Assad a à sa disposition une armée de 250.000 personnes, en plus de 300.000 réservistes actifs. L’an dernier, l’OTAN a été capable d’envoyer des milliers de missions aériennes et de missiles sur la Lybie sans rencontrer de réelle résistance. Mais la Syrie possède plus de 80 avions de chasse, 240 batteries anti-aériennes et plus de 4000 missiles sol-air dans leur système de défense aérien. Les stratèges militaires occidentaux admettent qu’une invasion du pays demanderait un effort monumental. Leurs troupes seraient irréductiblement embourbées dans de larges zones urbaines hostiles.

    Quant aux diverses propositions visant à aider la population et à affaiblir le régime Syrien sans offensive militaire directe (‘‘corridor humanitaire’’, ‘‘zone d’exclusion aérienne’’,…), elles exigent tout de même des opérations militaires offensives.

    Chaque ère protégée devraient très certainement être sécurisés avec des troupes au sol, qu’il faudrait ensuite défendre contre des attaques, ce qui exigerait l’envoi de forces aériennes. Les stratèges britanniques de la défense admettent qu’une action militaire quelconque contre la Syrie ‘‘conduirait presqu’inévitablement à une guerre civile encore plus aigüe et sanglante.’’

    De plus, la composition complexe de la Syrie (une majorité sunnite avec des minorités chrétienne, alaouite, druze, chiite, kurde et autres) entraîne le risque de voir l’intervention militaire occidentale déclencher une véritable explosion dans la région, sur bases de divisions ethniques et sectaires.

    Même sans une intervention occidentale directe, la Syrie continue de glisser vers une guerre civile ‘‘à la libanaise’’. L’implication directe des régimes locaux de droite et des puissances mondiales qui soutiennent soit l’opposition, soit le régime, encourage cela.

    Les puissances sunnites réactionnaires de la région, avec à leur tête l’Arabie Saoudite et le Qatar, utilisent la crise syrienne pour appuyer leur position contre les régimes chiites. Avec le soutien des USA et d’Israël, les régimes sunnites s’opposent à l’Iran, le plus important allié de la Syrie dans la région.

    Il apparait que la Turquie, l’Arabie Saoudite, le Qatar et les autres Etats du Golfe, chacun suivant son plan, acheminent des fonds et des armes à l’opposition Syrienne, avec le soutien tacite des USA. Une base de passage à la frontière existe même depuis la Turquie. Les forces d’opposition armée disent avoir tué 80 soldats syriens le weekend du début du mois de juin. En même temps, un commandant en chef des Gardiens de la Révolution en Iran a récemment admis que les forces iraniennes opèrent dans le pays pour soutenir Assad.

    Patrick Cockburn, le journaliste vétéran du Moyen-Orient, a écrit que les rebelles armés ‘‘pourraient probablement commencer une campagne de bombardement et d’assassinats sélectifs sur Damas’’ (Independent, dimanche 03/06/12). Le régime d’Assad riposterait en ayant recours à des ‘‘sanctions collectives’’ encore plus sauvages. Damas serait ‘‘ victime de la même sorte de haine, de peur et de destruction qui ont ébranlé Beyrouth, Bagdad et Belfast au cours de ces 50 dernières années.’’

    Le sectarisme s’approfondit. La minorité chrétienne craint de subir le même sort que les chrétiens d’Irak, ‘‘ethniquement purgés’’ après l’invasion américaine de 2003. Le régime d’Assad exploite et alimente cette peur pour se garder une base de soutien dans la minorité chrétienne, ainsi que chez les Alaouites, les Druzes et les Kurdes. Les USA, la Grande Bretagne, la France et l’Arabie Saoudite et leurs alliés sunnites dans la région ont utilisé sans scrupules la carte du sectarisme pour défendre un changement de régime à Damas et pour leur campagne contre l’Iran et ses alliés. Tout cela a des conséquences potentiellement très dangereuses pour les peuples des Etats frontaliers et dans toute la région.

    Le conflit Syrien s’est déjà déployé au Liban frontalier, où le régime d’Assad a le soutien du Hezbollah, qui fait partie de la coalition gouvernementale. Le conflit entre les sunnites et les alaouites pro-Assad dans la ville de Tripoli au Nord du Liban a fait 15 morts en un weekend. Ces dernières semaines, le conflit s’est dangereusement exporté à Beyrouth, faisant craindre la ré-irruption d’un conflit sectaire généralisé au Liban.

    La classe ouvrière de Syrie et de la région doit fermement rejeter toute forme de sectarisme et toute intervention ou interférence impérialiste.

    Intervention

    L’insurrection de mars 2011 en Syrie a commencé par un mouvement authentiquement populaire contre la police d’Etat d’Assad, l’érosion des aides sociales, les degrés élevés de pauvreté et de chômages et le règne de l’élite riche et corrompue.

    En l’absence d’un mouvement ouvrier fort et unifié avec un programme de classe indépendant, les courageuses manifestations massives semblent avoir été occultées et dépassées par des groupes d’oppositions armés et hargneux. Alors que beaucoup de Syriens restent engagés pour un changement révolutionnaire et résistent à la provocation sectaire, de plus en plus de dirigeants de ces forces sont influencés par les régimes réactionnaires de la région et par l’impérialisme.

    Les combattants islamistes de la province irakienne d’Anbar, de Lybie et d’ailleurs ont rejoint l’opposition armée libyenne. Une attaque à la voiture piégée à Damas qui a tué un nombre de personnes record en mai dernier est largement reproché aux combattants de l’opposition liés à Al-Qaeda.

    Le Conseil National Syrien (CNS), un groupe d’opposition exilé, demande une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies autorisant l’usage de la force contre Assad, ce qui paverait la voie à une intervention armée, à l’instar de la Lybie.

    Alors qu’une grande partie du peuple libyen est dans une situation désespérée et que certains peuvent sincèrement espérer une intervention militaire extérieure, les évènements en Lybie illustrent que l’implication de l’OTAN ne conduit ni à la paix, ni à la stabilité. Le nombre de morts a connu une percée après que l’OTAN ait commencé ses attaques aériennes sur la Lybie, se multipliant par 10 ou 15 selon les estimations. Le pays, ruiné par la guerre, est maintenant dominé par des centaines de milices en concurrence qui dirigeants des fiefs.

    Environ 150 personnes sont mortes dans un conflit tribal dans le sud de la Lybie en mars, et le weekend dernier, une milice a temporairement pris le contrôle du principal aéroport du pays. La supposée administration centrale du pays (le Conseil National de Transition, non-élu et imposé par l’Occident) a sa propre milice, le Conseil Suprême de Sécurité, fort de 70.000 hommes. Les dirigeants de l’opposition bourgeoise et pro-impérialiste en Syrie cherchent sans doute à être mis au pouvoir d’une manière similaire par le pouvoir militaire occidental.

    Révolutions

    Cependant, la menace d’une intervention impérialiste en Syrie et l’implication de plus en plus forte des régimes réactionnaires Saoudiens et Qataris n’ont aucune raison de soutenir le régime d’Assad. Pour les socialistes, l’alternative a été clairement montrée lors des révolutions de l’année dernière en Tunisie et en Egypte, ainsi qu’aux débuts de la révolte syrienne en 2011.

    Elles ont illustré que c’est le mouvement massif et unifié des la classe ouvrière et des jeunes qui est capable de renverser les despotes et leurs régimes pour engager la lutte pour un changement réel aux niveaux politique et social. La reprise du mouvement révolutionnaire en Egypte, suite à l’issue injuste du procès de Moubarak et de ses sbires, souligne que ce n’est que par un approfondissement de l’action de masse du fait de la classe ouvrière et des jeunes qu’il peut y avoir un véritable changement.

    Les travailleurs de Syrie, quelle que soit leur appartenance ethnique ou religieuse, ont le droit de se défendre eux-mêmes contre la machine d’Etat d’Assad et contre toutes les milices sectaires. Les véritables socialistes, basés sur les traditions du marxisme révolutionnaire, appellent à la constitution immédiate de comités de défense indépendants, démocratiquement élus et contrôlés par les travailleurs, pour défendre les manifestations, les quartiers et les lieux de travail.

    Cela doit être lié à une nouvelle initiative de la classe ouvrière en Syrie, construisant des comités d’action dans toutes les communautés et les lieux de travail, en tant que base pour un mouvement indépendant des travailleurs.

    L’une de ses tâches serait d’enquêter indépendamment sur les responsables de la tuerie de Houla et de tous les autres massacres et assassinats sectaires. Cela montrerait aussi le rôle du régime d’Assad et de ses milices, ainsi que celui des puissances voisines et impérialistes.

    Comme partout, les Nations Unies sont incapables, à cause de leur asservissement aux principales puissances mondiales, d’empêcher les atrocités contre les civils ou de résoudre les conflits armés dans l’intérêt de la classe ouvrière.

    Suite au massacre de Houla, les grèves de ‘‘deuil’’ ont éclaté dans certains endroits de la Syrie. Les manifestations contre Assad continuent dans certaines villes, dont à Damas. Il est crucial que de telles manifestations prennent un caractère anti-sectaire et pro-classe ouvrière. Un mouvement de la classe ouvrière en Syrie développerait les manifestations de travailleurs, les occupations de lieux de travail et les grèves, dont des grèves générales, pour rompre avec le sectarisme et lutter pour le renversement du régime d’Assad. Un appel de classe aux soldats pauvres du rang à s’organiser contre leurs généraux, à se syndiquer et à rejoindre les manifestants, pourrait diviser les forces d’Etat meurtrières et les neutraliser.

    Les travailleurs syriens de toutes religions et ethnies ont besoin d’un parti qui leur est propre, avec une politique socialiste indépendante. Un tel parti avec un soutien massif peut résister avec succès au sectarisme et aux politiques empoisonnées du diviser pour mieux régner d’Assad, des régimes sunnites et chiites de la région et de l’impérialisme hypocrite.

    Un programme socialiste – appelant à un contrôle et une gestion démocratiques de l’économie par les travailleurs pour transformer les conditions de vie, créer des emplois avec des salaires décents et une éducation, la santé et les logements gratuits et de qualités – inspirerait les travailleurs et les jeunes à rejoindre le camp de la révolution.

    Sous un drapeau authentiquement socialiste, en opposition aux forces prétendument ‘‘socialistes’’ qui soutiennent le régime dictatorial de Bachar el-Assad, la révolte populaire contre le régime syrien appellerait les travailleurs de la région à étendre la révolution.

    En liant ensemble les mouvements révolutionnaires qui ont lieu en Syrie, en Tunisie, en Egypte et ailleurs en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, sur base d’un programme d’orientation socialiste, où les secteurs clés de l’économie seraient aux mains des masses, la classe ouvrière pourrait dégager les tyrans et porter de puissants coups au capitalisme pourri et à l’ingérence impérialiste. Cela pourrait se transformer en une lutte pour une confédération socialiste volontaire et équitable du Moyen-Orient, dans laquelle les droits de toutes les minorités seraient garantis.

  • Un nouveau type de révolution ?

    Depuis 2011, le monde est à nouveau parcouru de mouvements de masse et de révolutions. A partir des révoltes de Tunisie et d’Egypte, le mouvement s’est étendu avec les Indignados d’Europe du Sud, le mouvement Occupy aux Etats-Unis, puis dans 970 villes étrangères. Différentes grèves générales ont également eu lieu, de même que divers mouvements de masse. Vingt ans après la ‘‘fin de l’histoire’’ et la chute de l’URSS, il semble qu’une nouvelle ère débute, une période de mécontentement massif et de révolte, en conséquence de la crise économique mondiale.

    Par Mathias (Gand)

    Ce nouvel état d’esprit entraîne des discussions et des débats passionnés. Remettre en question l’idéologie, les institutions et l’élite dominantes pose en effet de nombreuses questions très intéressantes. Quelles méthodes utiliser? Comment nous organiser ? Quelle est l’alternative à défendre ? De nombreuses questions semblent aujourd’hui être réinventées, alors que plusieurs générations avant nous ont lutté contre ce système, avec les mêmes interrogations en tête.

    De nombreux points de discussion au sein du mouvement ne peuvent pas être distincts de l’héritage des tentatives précédentes de renverser ce système. La profonde aversion ressentie par beaucoup de jeunes face à la politique, aux partis ou aux syndicats peut s’expliquer à partir de la trahison systématique de partis sociaux-démocrates au cours de ces 20 dernières années. Tout comme en Belgique, ces partis ont laissé tomber les ‘‘gens ordinaires’’ pour défendre les intérêts du 1% le plus riche.

    Dans de nombreux pays, la faillite de l’establishment politique et de ses institutions soi-disant démocratiques a conduit à une nouvelle quête pour la démocratie. Les participations massives aux assemblées populaires du mouvement Occupy ou des Indignés ont été l’expression quasiment littérale du retour du débat politique dans la rue plutôt que dans les tours d’ivoire des parlements. Le Comité pour une Internationale Ouvrière (dont le PSL est la section belge) s’est impliqué dans tous ces mouvements dans ces divers pays en proposant que ces nouvelles structures organisationnelles se développent dans les quartiers, les lieux de travail, les écoles et les universités afin qu’un nouveau pouvoir se développe à côté de celui des capitalistes, et pour finalement le défier. Nous avons aussi défendu la nécessité d’une direction démocratiquement élue contre les illusions qui existaient souvent envers ce qu’on appelle la démocratie directe. Cette forme de démocratie signifiait souvent en réalité que, après 10 heures de réunions, seuls ceux qui avaient le plus de temps ou de détermination prenaient les décisions.

    Dans la plupart de ces mouvements, le rôle de la jeunesse a été crucial. Les plus jeunes couches de la population active, les 99%, qui sont souvent les plus dynamiques dans l’action. D’abord parce que c’est leur avenir qui est directement attaqué, et en partie aussi parce qu’elles ne supportent pas sur elles les défaites des mouvements précédents. Il est très important que ces défaites ne se répètent pas.

    Une des raisons pour laquelle mai 68 n’a pas conduit à la victoire fut la relation limitée entre la jeunesse radicale et les couches plus larges de la population active. Les jeunes peuvent entrer en lutte et même initier des mouvements internationaux tels le mouvement Occupy, mais il est au final absolument nécessaire que les 99% s’organisent. Tant en Egypte qu’en Tunisie, ce sont les syndicalistes indépendants et l’arme de la grève générale qui ont mis ces dictatures sanglantes à genoux. Ici aussi, les protestations doivent trouver comment se lier au reste de la population, au moyen de revendications portant sur les conditions de travail et de salaire, sur le logement, l’enseignement, etc.

    Ce que les révolutions égyptienne et tunisienne nous ont aussi appris, c’est qu’il ne faut pas se contenter d’une seule victoire. Tant que la même élite capitaliste garde les rênes du pouvoir, toute réforme ne peut avoir qu’un caractère temporaire et limité. Les nouveaux régimes en place n’ont pas donné de changement réel pour les conditions de vie difficiles des populations d’Afrique du Nord et du Moyen- Orient. Il faut proposer une alternative concrète au système actuel, capable d’assurer que les 99% aient le contrôle de l’économie de façon à ce qu’elle puisse répondre aux besoins de tous.

  • Action de protestation à l'ambassade de Tunisie

    Hier matin, une délégation du PSL/ LSP a été reçue par M. Farhat, actuel ambassadeur de Tunisie en Belgique. Nous lui avons communiqué notre inquiétude à propos des atteintes aux droits démocratiques actuellement en cours en Tunisie et plus spécifiquement à propos de la violence policière lors des évènements du 9 avril. Nous lui avons aussi rappelé qu’il y a à peine un an et demi, nous nous trouvions avec la communauté tunisienne de Belgique en face de cette même ambassade, alors encore occupée par les agents de l’ancien dictateur Ben Ali. Nous lui avons dit que nous ne voulons pas une répétition du glissement vers la dictature. Et que la répression du syndicat des chômeurs diplômés, les attaques contre les locaux de l’UGTT et maintenant la répression abusive des manifestants Avenue Bourguiba semblaient pourtant le confirmer. Nous avons aussi ajouté que le gouvernement a indiqué lui-même avoir compris qu’il avait été trop loin en retirant l’interdiction de manifester Avenue Bourguiba, symbole important de la révolution qui avait chassé Ben Ali.

    Par Eric

    L’ambassadeur nous a remerciés pour l’attention que nous portons à son pays. Il ne se trouvait pas lui-même en Belgique lors des événements de décembre 2010 et janvier 2011, mais ses collaborateurs confirmaient se rappeler notre présence. L’ambassadeur a reconnu les difficultés à instaurer un régime démocratique. Il se rendait compte des dangers, y compris les attaques qui ont eu lieues sur les universités, attaques mentionnées sur le site du PSL, mais non citées dans notre dernière lettre. Entre les lignes, mais sans le dire explicitement, il a suggéré que les attentes, tant de la droite que de la gauche, sont trop élevées et que le gouvernement essaye de trouver le juste milieu. Il a parlé des difficultés à redémarrer l’économie, à faire aboutir l’assemblée constitutionnelle et à faire fonctionner les institutions. Avant de quitter l’entretien, la délégation du PSL à transféré la lettre que l’ambassadeur donnera au ministre de l’intérieur. Nous avons aussi affirmé suivre de près les événements en Tunisie comme ailleurs. L’ambassadeur nous a promis de nous informer du suivi.

  • Tunisie: la ‘Journée des Martyrs’ laisse de nombreux blessés par la répression policière

    La troïka tunisienne tombe le masque

    Le lundi 9 avril, au centre de Tunis, une brutalité effroyable a été utilisée par la police tunisienne afin de réprimer des manifestants pacifiques. Il s’agit sans doute de la pire vague de répression policière dans le pays depuis des mois. Ce qui est déjà évoqué comme le ‘‘lundi noir’’ livre une lumière des plus éclairantes sur le véritable caractère de la nouvelle coalition tripartite au pouvoir (la ‘troïka’), une coalition prête à assimiler les pires méthodes de la dictature de Ben Ali pour mater toute opposition à son pouvoir.


    Protestation à l’ambassade tunisienne de Belgique

    • Stop à la répression politique contre les militants politiques et syndicaux
    • Défendons la liberté d’expression et d’organisation
    • Pour la libération immédiate de tous les manifestants arrêtés
    • Pour une enquête indépendante réalisée par les le syndicat UGTT, l’UDC,… pour rechercher les responsables de cette violence policière

    Ce vendredi 13 avril, 10h Avenue de Tervuren, n°278, 1150 Bruxelles (A partir de Bruxelles Central (environ 20 min), métro 1 direction Stockel jusqu’à Montgomery, Tram 39 direction Ban-Eik, jusqu’à l’arrêt Jules Ceasar ou le Tram 44 direction Tervuren jusqu’à l’arrêt Jules Ceasar)


    Différentes manifestations et rassemblements avaient lieu dans la capitale ce jour-là pour commémorer l’anniversaire de la ‘‘Journée des Martyrs’’, en référence à la répression sanglante de manifestants pro-indépendantistes par les troupes coloniales françaises en 1938.

    Cette occasion a été saisie par un grand nombre de gens afin de protester contre le gouvernement dirigé par le parti Ennahda, pour honorer les martyrs tombés sous les coups de la contre-révolution l’an dernier, ainsi que pour défier l’interdiction de manifester avenue Bourguiba, interdiction imposée par le ministère de l’Intérieur à la fin du mois de mars. Certains manifestants avaient marché plusieurs jours en provenance des régions de l’intérieur du pays pour manifester dans la capitale.

    Les gens ont commencé à se rassembler au centre-ville tôt le matin, le plus grand rassemblement ayant lieu sur l’avenue Mohamed V. Alors que la foule de manifestants, comprenant des enfants et des personnes âgées, se dirigeait sur l’avenue Bourguiba, une répression brutale s’est soudainement déchainée: une énorme quantité de gaz lacrymogène a été balancée, tandis que les coups de matraque et de gourdin ont commencé à pleuvoir dans tous les sens.

    La scène est rapidement devenue le théâtre d’une vengeance aveugle par la police, provoquant l’évanouissement et la suffocation de personnes à cause des gaz, des fourgons de police ainsi que des motos avec des flics masqués fonçant dans la foule, et des dizaines de personnes ont été sauvagement tabassées, y compris de simples passants, des avocats , des journalistes et des membres de Assemblée constituante présents sur les lieux.

    Beaucoup de gens ont du être transportés à l’hôpital avec des blessures graves, et un nombre inconnu d’arrestations a également eu lieu. Ces arrestations et passages à tabac ont particulièrement ciblé des militants de gauche connus. Un jeune manifestant, victime d’une hémorragie cérébrale suite à un tabassage en règle, se trouve toujours à l’hôpital entre la vie et la mort.

    Ajouté à cela, de nombreux rapports et des photos et vidéos mettent en évidence la présence de milices de civils armés aidant la police à pourchasser les manifestants et a ‘nettoyer’ les rues avoisinantes, en utilisant des méthodes de violence de rue peu différentes de celles de groupes fascistes. La plupart des gens soupçonnent ces voyous ayant assisté les flics dans leur sale besogne d’être des partisans notoires d’Ennahda.

    Les mensonges du gouvernement

    Le ministère de l’Intérieur, relayé par d’autres voix officielles, a inventé et tronqué un certain nombre de faits afin d’incriminer les manifestants, prétendant entre autres que des cocktails Molotov auraient été utilisés par ces derniers. Bien qu’il y ait de nombreuses preuves attestant de la provocation violente de la police, rien de tel ne peut être trouvé pour étayer de telles affirmations.

    Dans la même logique, le président Moncef Marzouki a condamné le ‘‘degré inacceptable de violence’’, en mettant sur un même pied d’égalité l’agression arbitraire d’une force de police lourdement armée d’une part, et la prétendue ‘violence’ de civils sans défense, dont la réaction la plus ‘violente’ a été que certains jeunes en colère ont jeté des pierres sur les policiers en réaction au comportement sauvage de ces derniers.

    Apres ces déclarations, ceux qui pensaient encore que le passé de Moncef Marzouki en tant que militant des droits de l’homme pourrait être une sorte de ‘garantie’ contre les abus sauront désormais à quoi s’en tenir.

    ‘‘La Tunisie n’est pas menacée par la dictature, elle est menacée par le chaos’’, a déclaré Rached Ghannouchi, chef de file d’Ennahda, en mettant le blâme sur ce qu’il décrit comme des ‘‘anarchistes staliniens’’ qui veulent semer le chaos dans le pays. Ces couvertures politiques de la répression policière trahissent le fait que ce qui s’est passé lundi n’est pas du tout accidentel, mais orchestré par ceux au pouvoir dans une tentative d’intimider et de décourager les couches les plus actives et les plus combatives de la population de poursuivre leurs aspirations au changement.

    Ces événements sont censés servir d’’exemple’ a l’égard de tous ceux qui osent défier le gouvernement, dont l’incapacité et la réticence à répondre à ces aspirations est de plus en plus claire de jour en jour aux yeux des masses populaires. Mais la réussite d’une telle opération par les nouvelles autorités est une toute autre question.

    Un point tournant

    La répression d’hier suit directement la répression d’une autre marche, organisée samedi par l’UDC (Union des Diplômés Chômeurs), avec la revendication centrale du droit à un travail décent pour tous. La réponse de la police fut similaire, avec plusieurs personnes arrêtées et/ou blessées, une sorte de ‘‘répétition générale’’ des événements de lundi. La semaine dernière, une manifestation à laquelle participaient des blessés de la révolution et des familles de martyrs en face du siège du ministère des droits de l’homme (!) a également été violemment attaquée par la police. Nous avions déjà signalé en février les raids physiques organisés contre les bureaux de l’UGTT.

    Mais ce nouvel élan de répression représente un point tournant. Bien que la manifestation de lundi fût relativement petite, l’impact de la répression est lui déjà très large, et est susceptible d’encourager la radicalisation d’une plus large couche de la population contre le gouvernement d’Ennahda.

    Cela va renforcer la compréhension croissante du fait que les partis au pouvoir sont des ennemis de la révolution, et n’ont aucune réponse si ce n’est la répression aux revendications de la population. Il y a un sentiment largement partagé d’un retour aux méthodes traditionnelles de la police de Ben Ali, et des dangers de tentatives visant à restaurer une nouvelle dictature. Nombreux sont ceux qui ne manqueront pas de remarquer le ‘deux poids deux mesures’ du gouvernement, dont l’attitude complaisante à l’égard de groupes salafistes réactionnaires contraste étrangement avec la répression brutale déchainée contre les actions de gauche et syndicales.

    Dans tout le pays, le climat est maintenant particulièrement tendu, et cette répression pourrait susciter un ‘retour de flamme’; plusieurs manifestations de solidarité (notamment à Monastir, Sousse et Sfax), ainsi que des affrontements de jeunes avec la police ont déjà eu lieu depuis lundi dans plusieurs régions du pays. Une grève générale a eu lieu à Ktar (dans la région de Gafsa), une autre est en cours à Sidi Bouzid, et les bureaux d’Ennahda ont été brûlés en plusieurs endroits. Une grève de tous les élèves et étudiants a été engagée à Sousse, et d’autres actions par le syndicat étudiant, l’UGET, sont également l’objet de discussions en ce moment.

    Aujourd’hui (le 11 avril), un Conseil des ministres a décidé de lever l’interdiction de manifester sur l’avenue Bourguiba. Cela montre que le gouvernement n’est pas complètement confiant de s’engager dans une attaque frontale contre la jeunesse révolutionnaire et les travailleurs, et craint une réaction plus large dont le contrôle pourrait lui échapper. Le choc immédiat occasionné par l’ampleur de la répression, ainsi que les réactions populaires qui l’ont suivi, ont poussé le gouvernement à prendre une telle décision afin de tenter de calmer la situation.

    Après ce qui s’est passé lundi, cette victoire est petite mais lourde de significations. La répression brutale utilisée par le régime l’a finalement conduit, entre autres choses, à céder sur l’une des principales revendications des manifestants: se réapproprier leur avenue Bourguiba, un symbole historique de la révolution qui a renversé le dictateur Ben Ali en janvier de l’année dernière.

    Cependant, les événements des derniers jours indiquent clairement la direction dans laquelle le nouveau régime veut s’engager. De nouvelles tentatives de contre-attaquer vont nécessairement resurgir.

    Une nouvelle période, faite de luttes acharnées, ne fait en réalité que commencer. L’UGTT et l’UGET pourrait considérer la possibilité d’organiser une journée de grève nationale, en signe de protestation et d’avertissement au gouvernement comme quoi toute tentative de porter atteinte aux droits démocratiques et sociaux se heurtera à une résistance solide des travailleurs, des étudiants, de la jeunesse révolutionnaire, et de tous ceux qui veulent que la ‘révolution de la liberté, de l’emploi et la dignité’ accomplisse ses objectifs.

    Le CIO dénonce la répression policière croissante et le harcèlement des militants politiques et syndicaux, exige la liberté d’expression et de rassemblement pour tous, la fin immédiate de l’état d’urgence toujours en cours, ainsi que la libération immédiate de tous les manifestants arrêtés au cours des derniers jours. Une enquête indépendante doit être menée par l’UGTT, l’UDC et d’autres organisations populaires afin de déterminer les responsabilités dans les violences policières qui ont eu lieu au cours du week-end et lundi.

    Nous exprimons notre solidarité avec tous ceux qui luttent pour leurs droits en Tunisie, et ferons tout ce qui est entre notre pouvoir pour dévoiler le vrai visage de la prétendue nouvelle Tunisie ‘‘démocratique’’, et pour aider comme nous le pouvons les militants révolutionnaires dans ce qui sera une lutte prolongée contre les tentatives de réaffirmation d’un nouveau régime autoritaire et oppressif.

  • SOCIALISME 2012 : Il est temps de riposter ! Il est temps pour le socialisme !

    La crise du capitalisme a provoqué en 2011 l’année la plus turbulente depuis bien longtemps. Le souffle de la révolution des masses tunisiennes, début de l’an dernier, s’est propagé à grande vitesse à travers tout le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Depuis lors, il a traversé toutes les mers du monde. L’importance de ces événement a été reconnue par le magazine "TIME", qui a nommé "le manifestant" personnalité de l’année 2011.

    Au moyen d’occupations de places et d’entreprises, de manifestations de masse, de grèves, de grèves générales,… des millions de jeunes et de travailleurs se sont battus contre la pression constante des capitalistes et de leurs gouvernements pour nous faire payer la crise. Le vieux spectre de la lutte de classe est de retour, tout comme le débat portant sur la nécessité d’une alternative à ce système.

    Il n’en ira pas autrement en 2012, mais ce ne sera toutefois pas la même chose ! Il est, maintenant plus que jamais, de la plus haute importance de tirer les leçons de ces mouvements afin de parvenir à un changement réel. Voilà l’objectif de ce week-end ”Socialisme 2012” ! ”Socialisme 2012” rassemble des syndicalistes, des jeunes et des travailleurs pour un week-end entier de discussions et de débats consacrés à la manière de lutter contre le chômage, la crise, l’austérité, les discriminations… et pour une alternative socialiste.


    Samedi 28 avril

    13h30 – 15h : Meeting

    Occupy Capitalism – Un monde en résistance contre le capitalisme. Avec des orateurs internationaux qui aborderont les révolutions en Afrique du Nord et au Moyen orient, les luttes aux USA et la résistance contre l’austérité en Europe. Il sera aussi question de la situation en Belgique.

    15h30 – 18h : 8 commissions

    • NON à la dictature de la troïka, pour une Europe socialiste
    • Vie et oeuvre de Léon Trotsky
    • Leçons des révolutions en Afrique du Nord et au Moyen Orient
    • Our planet, not your business – No More Fukushima
    • Café syndical consacré au “modèle allemand”
    • Un poison nommé ACTA
    • Comment défendre le droit à l’avortement
    • Le contrôle des prix : un moyen de lutte contre la pauvreté ?

    19h30 – 21h30 : Meeting

    Di Rupo 1er : Dégage ! Y-a-t-il une alternative à la politique d’austérité ? Meeting avec Erik De Bruyn (Rood!), Anja Deschoemacker, un militant francophone et un syndicaliste


    Dimanche 29 avril

    10h – 12h30 : 8 commissions

    • Extrême droite : Le danger n’a pas disparu. La France et l’Europe de l’Est sont des averstissements
    • Pourquoi le capitalisme conduit-il à la crise ? L’économie planifiée contre le ‘‘libre’’ marché
    • La question juive, présentation du livre d’Abraham Léon
    • Documentaire: “Sri Lanka’s killing fields” avec débat
    • Anarchisme et socialisme
    • Les marxistes et la question de l’immigration et du droit d’asile
    • Origines, significations et risques du nationalisme flamand hier et aujourd’hui
    • Quel est l’intérêt des élections communales pour les socialistes authentiques?

    14h – 16h : 8 commissions

    • Réformer le capitalisme ou le renverser ?
    • La lutte des classes aux USA : Du Premier mai au mouvement Occupy
    • Histoire du trotskisme belge. Avec Gustave Dache et Eric Byl
    • Solidarité internationale avec les luttes du Kazakhstan
    • Film : “The Take”, et discussion sur les occupations d’usines
    • Croissance des agressions homophobes: comment riposter ?
    • Retour sur les années ’30 et leurs leçons pour les luttes révolutionnaires
    • Les jeunes en lutte pour l’emploi et contre l’austérité: conflit de générations ou de classes ?

    16h30 – 17h : Mot de clôture

    Par Bart Vandersteene. Il existe une alternative à la soif de profits et à la logique d’austérité : le socialisme !


    Inscriptions

    Vous pouvez vous inscrire pour participer à cet évènement en prenant une carte de prévente, soit en payant l’entrée sur le n° de compte 001-2260393-78 du PSL/LSP avec pour mention ‘Socialisme 2012’ (votre carte vous attendra alors à l’entrée), soit en achetant votre prévente auprès de l’un de nos militants.

    Entrée pour tout le week-end

    • Non-salariés : 8 euros en prévente, 1à euros à la porte
    • Salariés : 10 euros en prévente, 15 euros à la porte

    Entrée pour une journée

    • Non-salariés : 5 euros en prévente, 7 euros à la porte
    • Salariés : 7 euros en prévente, 9 euros à la porte

    Place-to-be

    ‘‘Socialisme 2012’’ prendra place au centre De Rinck: 7, Place de la Vaillance 1070 Anderlecht

    Metro: Sint-Guido


    Meeting d’ouverture Occupy Capitalism – Un monde en résistance contre le capitalisme

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    Un des orateurs de ce meeting d’ouverture sera Brett Hoven, ancien ouvrier de Ford et militant marxiste américain. Il parlera également lors d’une commission le dimanche.

    Tel est le thème du meeting d’ouverture, et le fil conducteur de l’évènement. Les orateurs de ce meeting seront un membre du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) présent en Tunisie à maintes reprises au cours de l’année écoulée, un collaborateur du député européen Paul Murphy et Els Deschoemacker, du PSL.

    Nous allons aussi bénéficier de la présence de Brett Hoven, militant marxiste et ancien ouvrier de Ford. Il expliquera comment la société américaine tremble sur ses bases depuis la crise des subprimes : le rêve américain devient cauchemar. Le large soutien qu’a su s’attirer le mouvement Occupy reflète la radicalisation croissante qui prend place dans la société américaine. Le soutien au capitalisme est en chute libre.

    Les derniers sondages illustrent un intérêt croissant et extraordinaire pour l’idée du socialisme, bien que cette notion soit encore très confuse. Contrairement aux idées reçues, le mouvement des travailleurs a une tradition extrêmement riche aux USA, c’est là que le 1er mai, la journée internationale des travailleurs, trouve ses origines avec le combat pour arracher la journée des huit heures.

    Le développement le plus important de l’année écoulée a sans aucun doute été constitué par la vague de révolutions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Un an plus tard, son écho retentit encore. La session qui y sera consacrée sera animée par un représentant du CIO présent en Tunisie durant la Révolution et qui suit de près la situation de la région.

    En Tunisie et en Egypte se développe la compréhension qu’il faut un deuxième ou une troisième révolution, la première étant inachevée. Le sommet de la pyramide a bien été changé, mais pas la pyramide elle-même (la structure économique et sociale). L’absence de perspective, le chômage et les conditions de travail et de vie misérables des masses à la base de la révolution continuent d’exister et sont à la base de l’impulsion d’une nouvelle phase de luttes. En Egypte et en Tunisie prennent place des combats pour défendre un syndicalisme combatif et démocratique.

    Un collaborateur de l’eurodéputé Paul Murphy (élu de notre section en République irlandaise, le Socialist Party), abordera les causes profondes de la crise de l’euro ainsi que la riposte nécessaire: une lutte commune des travailleurs à l’échelle européenne basée sur un programme socialiste. La crise européenne menace l’économie mondiale sans qu’aucune solution ne soit possible dans le cadre du capitalisme. Les prévisions de croissance sont sombres, et les plans d’austérité s’abattent sur tous les pays. Mais la résistance se développe. L’orientation européenne sans cesse plus autoritaire et semi-coloniale doit être remplacée par une Europe favorable aux travailleurs, une fédération socialiste démocratique des pays européens.


    Présentation des commissions du samedi

    Bourse aux livres – Les nouvelles publications du PSL en exclusivité !

    C’est devenu une tradition, et Socialisme 2012 ne dérogera pas à la règle : vous aurez à votre disposition un stand de livres et brochures bien fourni, avec de nombreux ouvrages neufs ou d’occasion. De quoi faire votre réserve de classiques du marxisme et de lectures politiques de grand intérêt !

    Lors de ‘‘Socialisme 2012’’, plusieurs nouvelles publications seront mises à l’honneur. Tout d’abord, après épuisement du stock précédent, nous aurons la seconde version du livre de Gustave Dache consacré à la grève générale de 60-61. Nous aurons aussi de nouvelles éditions d’ouvrages de Léon Trotsky et du trotskiste belge Abraham Léon. De Trotsky, nous publions ‘‘Ma vie’’ (une commission y sera d’ailleurs consacrée le samedi après-midi) et ‘‘Le Programme de transition’’. Le livre ‘‘La conception matérialiste de la question juive’’ du trotskiste belge Abraham Léon sera lui aussi disponible, pour la toute première fois en néerlandais (une commission y sera consacrée le dimanche matin). Et pour ceux qui veulent en savoir plus au sujet de l’histoire du trotskisme en Belgique, une commission est prévue à ce sujet le dimanche après-midi, avec notamment Gustave Dache pour orateur.

    Nous allons aussi publier un bon nombre de nouvelles brochures et de versions retravaillées de publications plus anciennes. ‘‘Socialisme 2012’’ représentera donc aussi une sérieuse étape dans le développement de nos publications!
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    NON à la dictature de la troïka, POUR une Europe socialiste

    Impose une austérité sauvage à la population de plusieurs pays européens. Cette politique est même institutionnalisée à travers l’UE. Les socialistes authentiques sont opposés à cette politique d’austérité qui n’offre aucune issue pour échapper à la crise, comme l’illustrent les cas de la Grèce ou de l’Irlande. Dans cette commission, il sera question de la politique d’austérité européenne et de la riposte socialiste nécessaire. Nous en discuterons avec Alex Rouillard (France) et Jeroen (Gand), collaborateur de l’eurodéputé Paul Murphy au Parlement Européen.

    Vie et œuvre de Léon Trotsky

    En 2010 il y a eu le film ‘The Trotsky’, et récemment, toute une littérature consacrée au révolutionnaire a été publiée. Quelles étaient ses idées fondamentales ? Quel rôle a-t-il joué dans la révolution russe et dans la lutte contre la dictature stalinienne ? Selon le PSL, son travail politique est toujours pertinent et c’est dans ce cadre que nous republions ‘‘Ma Vie’’, pour la première fois depuis 1930 en néerlandais. Cette commission aura pour orateur François Bliki, un des fondateurs du PSL.

    Leçons des révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

    Un peu plus d’un an après le renversement de Ben Ali et Moubarak, et le déclenchement d’autres mouvements révolutionnaires dans la région, il est utile de tirer les premiers enseignements de cette vague de soulèvements. L’ensemble du week-end Socialisme 2012 y accordera une très grande attention, mais cette commission permettra de nous plonger un peu plus dans les détails de ce processus qui a conduit au renversement de dictateurs dans la région et a inspiré les travailleurs et les jeunes du monde entier.

    Grâce à la présence d’un camarade présent en Tunisie à plusieurs reprises depuis le déclenchement de la révolution, cette commission sera l’occasion d’approfondir l’analyse de la nouvelle phase que connait aujourd’hui le mouvement.

    Our planet, not your business – No More Fukushima

    Un an après la catastrophe de Fukushima, il est l’heure de tirer le bilan d’une année particulière ; une année d’hypocrisie de la part du gouvernement japonais et une année où la multinationale Tepco (détentrice des réacteurs de Fukushima) a tout fait pour éviter de faire face à ses responsabilités. Mais l’hypocrisie des autorités et la soif de profit des entreprises du secteur énergétique ne se voient pas qu’au Japon… Comment imposer la sortie du nucléaire et une transition efficace vers des énergies réellement vertes ? Plus largement, comment lutter pour la défense de notre environnement? Quel rôle peut y jouer la classe des travailleurs ? En quoi la lutte pour notre environnement est-elle liée à la lutte pour le socialisme authentique ?

    Orateurs : Irina (Gand) et Clément (Bruxelles)

    Café syndical sur le ‘‘modèle allemand’’

    Cela fait des mois que nos oreilles sont assaillies par une propagande vantant le prétendu miracle allemand. Alors que la quasi-totalité de la zone euro se dirige vers le gouffre, l’économie allemande connaît une croissance soutenue de ses exportations et le taux de chômage a été considérablement réduit. Mais à la base de cela, il y a la création d’un large secteur à bas salaires, consécutif aux réformes Hartz du gouvernement social-démocrate de Gerhard Schröder au début de ce millénaire. En Belgique, les politiciens de droite trépignent d’impatience pour nous imposer ce modèle. Pour Bart de Wever, ces réformes sont dures, mais elles ont porté leurs fruits. Ces mesures seraient également nécessaires chez nous, mais les francophones s’y opposent par crainte d’un massacre social.

    Au cours de ce café syndicat, nous examinerons comment ce modèle allemand est arrivé, quelle casse sociale a été nécessaire pour construire ce succès économique et comment la propagation de ce modèle va en tuer les effets. Les syndicalistes qui veulent fourbir leurs arguments en prévision des prochaines années, qui ne manqueront pas d’être agitées socialement, trouveront de nombreux points forts à utiliser lors de ce café syndical. Il leur sera aussi possible de rencontrer d’autres militants, de toute la Belgique.

    Orateurs : divers militants syndicaux

    Comment défendre le droit à l’avortement?

    Le mouvement ‘‘Pro Life’’ tente depuis un certain temps de s’implanter en Belgique pour lutter contre le droit à l’avortement. Depuis 3 ans, il organise une manifestation nationale et des actions devant des centres de planning familial. Dans plusieurs pays, la crise économique et les plans d’austérité ont déjà fortement mis sous pression le droit à l’avortement. Celui-ci ne sera pas éternel sans être défendu avec énergie. De plus, la lutte pour pouvoir réellement faire un libre choix n’est pas terminée. Aujourd’hui encore, les conditions matérielles et financières n’existent pas toujours pour librement prendre la décision d’élever ou non un enfant. Le mouvement ‘‘Pro Life’’ essaie de profiter du développement de la crise économique et des bouleversements sociaux qui en découlent pour diffuser leurs idées réactionnaires. Sans réaction, un mouvement anti-avortement peut se construire en Belgique et mener des actions pour intimider et culpabiliser les femmes. Nous devons nous organiser ! Aisha, porte-parole de la commission-femmes du PSL, sera en débat avec des représentants d’organisations féministes et de centres d’avortement (sous réserve) au sujet de la manière d’organiser la lutte sur ce terrain.

    Extrême droite: le danger n’a pas disparu

    Des avertissements nous parviennent de France et d’Europe de l’Est : la lutte antifasciste n’est pas terminée. En France, Marine Le Pen illustre comment des formations d’extrême droite peuvent encore gagner un large soutien électoral tandis que le parti Jobbik, ouvertement néo-fasciste, engrange lui-aussi des succès électoraux et déchaîne sa violence dans les rues de Hongrie. Avec un orateur de la Gauche Révolutionnaire (France) et Mathias, responsable du travail jeunes du PSL à Anvers.

    Contrôle des prix – Un moyen de lutter contre la pauvreté ?

    La Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz (CREG) a récemment dévoilé que la Belgique, comparée à nos pays voisins, est le deuxième pays le plus cher tant pour le gaz que pour l’électricité. Le gouvernement a décidé un blocage temporaire des prix pour 9 mois, le temps de prendre ‘‘des mesures de contrôle des prix via une meilleur concurrence dans le secteur’’ et non pas en retirant le secteur des griffes du privé. Depuis 2008, la part qui a le plus augmenté dans nos factures est celle concernant la distribution de l’énergie assurée par les intercommunales. Voilà comment les communes, des autorités publiques, augmentent leurs taxes de façon déguisée. Comment réellement contrôler les prix ? Quel programme socialiste pour le secteur de l’énergie ? Avec Baptiste (Wavre), responsable du PSL dans le Brabant Wallon et Tim (Bruxelles), militant syndical à l’université de Gand.


    Meeting samedi soir 19h30 – 21h30 – Di Rupo 1er: Dégage ! Non à la politique d’austérité !

    Ce n’est pas un hasard si ce thème est celui du principal débat de ‘‘Socialisme 2012’’. La Belgique n’est pas une île isolée de ce monde en pleine ébullition. Même si notre économie tient encore relativement le coup – principalement grâce à la sécurité sociale et à l’indexation des salaires – elle n’est pas immunisée à la profonde crise du capitalisme mondial. Tout comme dans les pays voisins, les patrons et leurs représentants politiques veulent nous présenter l’addition. Si nous avons provisoirement été épargnés de la casse sociale en cours dans d’autres pays, c’est essentiellement en raison de la force du mouvement ouvrier, de son organisation et de son militantisme.

    Mais cela ne durera pas. Nous sommes de plus en plus sur la défensive et contraints à des concessions sans cesse plus grandes. Nous pouvons et devons faire grève et manifester, mais nous ne disposons hélas pas d’un prolongement politique. Depuis le milieu des années ’90, le PSL appelle à la création d’un nouveau parti large des travailleurs, capable de rassembler tous les courants qui veulent lutter contre la politique antisociale, dans le respect des particularités de chacun d’entre eux. Ces dernières années, plusieurs tentatives ont été initiées en cette direction. Le PSL y a généralement participé, sous la condition que l’approche du mouvement soit ouverte et démocratique.

    Erik De Bruyn (de Rood!) et Anja Deschoemacker (candidate aux dernières élections pour le Front des Gauches) parleront de leur expérience. Il est crucial que les directions syndicales cessent de nous renvoyer systématiquement en direction des sociaux-démocrates et des sociaux-chrétiens. Elles ont en leur possession la clé pour réunir toutes les forces de gauche. Récemment, plusieurs délégations syndicales ont lancé un appel important pour que la direction de la FGTB rassemble le PTB, Rood !, le PSL, la LCR et le Vonk afin de lancer un projet social et de gauche pour les milliers de militants syndicaux qui sont des sans-abris politiques. Un de leurs porte-parole participera au débat. Maintenant que le PS a le poste de premier ministre, il ne peut plus se cacher derrière ‘‘la Flandre de droite’’, et les discussions vont bon train pour la construction d’une alternative à la gauche du PS et Ecolo. Alain Mandiki abordera ce processus.



    Dimanche matin 10h – 12h30 – Présentation des commissions du dimanche matin

    Réformer le capitalisme ou le renverser ?

    La période d’extraordinaire croissance économique qui a suivi la seconde guerre mondiale est derrière nous depuis un certain temps déjà. Les luttes des masses pour obtenir une meilleure part du gâteau et l’existence d’un modèle de société alternatif sous la forme des économies staliniennes avaient assuré l’obtention de réformes sociales. Cette situation fut à la base des partis ouvriers réformistes stables connus dans toute l’Europe. Ces réformes n’ont toutefois pas empêché le capitalisme d’à nouveau entrer en crise dans les années 1970. Les trente années de néolibéralisme qui ont suivi ont érodé de nombreux acquis. Aujourd’hui, la crise menace tout ce qui reste de ce modèle social complètement détruit. Cela illustre qu’aucune réforme n’est permanente sous le capitalisme. Les revendications légitimes pour une meilleure redistribution des richesses doivent être associées à la lutte pour une autre société où l’économie ne serait plus aux mains d’une petite élite, mais contrôlée et gérée par la grande majorité. Orateurs : Jarmo (Anvers) et Nicolas M (Bruxelles)

    Une approche socialiste sur l’immigration

    La crise du capitalisme ne va faire qu’augmenter le nombre de réfugiés qui recherchent un meilleur avenir. L’Europe-Forteresse et sa politique répressive ne va en aucun cas diminuer leur nombre. Les gouvernements européens utilisent cette situation en allant chercher des travailleurs bon marché pour s’attaquer aux conditions de travail et aux salaires, ce qui conduit à une spirale négative pour tous les travailleurs. Aujourd’hui, avec la crise et le chômage de masse, l’émigration n’est pas limitée aux jeunes du monde néo-colonial. Chaque semaine, des milliers de jeunes grecs, irlandais, espagnols,… quittent leur pays et cherchent à aller travailler ailleurs, avec le danger que le racisme et le nationalisme soient utilisés contre différents groupes de personnes. Avec Mathias VH, responsable jeune du PSL en Flandre et Boris Malarme, responsable jeune national du PSL.

    Quel est l’intérêt des élections communales pour les socialistes authentiques

    Le 14 octobre 2012, nous irons voter. Ce seront els premières élections depuis que le gouvernement d’austérité de Di Rupo a commencé ces attaques brutales dans les dépenses publiques. La résistance contre ces assainissements aura une traduction dans ces élections. Comment les socialistes authentiques formulent leurs revendications sur le terrain local et comme le PSL/LSP participera-t-il à ces élections ?

    Avec Jan Vlegels, président du PSL à Anvers et Benjamin, responsable du PSL dans le Hainaut.

    La question juive d’Abraham Léon: Présentation

    Ce week-end accueillera cette année une exclusivité particulière. Septante ans après qu’Abraham Léon (1918-1944) ait écrit son œuvre marxiste monumentale, celle-ci est publiée pour la première en néerlandais, et vendue pour la première fois à ‘’Socialisme 2012’’. Avec “L’Origine du christianisme” de Karl Kautsky, ‘’La conception matérialiste de la question juive’’ est peut-être la meilleure illustration de la méthode du matérialisme historique.

    En plaçant attentivement les faits dans leur contexte historique afin de les analyser, ce travail livre une conception très riche du développement de la communauté juive à travers l’histoire. Léon s’est également penché sur les perspectives et le programme marxiste nécessaire pour ce qui était appelé la ‘’question juive’’ à l’époque, et pour faire face à la question nationale en général. Il est sans pitié avec le sionisme: ‘’Comme tous les nationalismes, et bien plus intensément encore, le sionisme considère le passé historique à la lumière du présent. C’est ainsi d’ailleurs qu’il déforme l’image du présent.’’ Abraham Léon prenait en compte une colonisation sioniste de la Palestine. “Nous ne pouvons naturellement pas exclure une réussite relative du sionisme dans son objectif de créer une majorité juive en Palestine ou même d’instaurer un ‘’Etat juif’’. Mais ce sera un Etat entièrement soumis à l’impérialisme anglais ou américain. (…) Il ne s’agirait même pas du début d’une solution pour la question juive.”

    Entre 2006 et 2008, un représentant du PSL s’est rendu quatre fois en Israël / Palestine pour y aider les trotskistes dans leur travail. Il présentera le livre à ‘’Socialisme 2012’’.

    Anarchisme et socialisme (le rôle de la classe ouvrière dans le changement de société)

    L’opposition à la société capitaliste grandit de jour en jour, renforcée par les vagues de résistances de masse qui déferlent sur le monde, particulièrement à la suite de l’impulsion donnée par les révolutions en Tunisie et en Egypte. Mais par quelle société remplacer le capitalisme? Le socialisme n’est-il pas trop discrédité par l’expérience sanglante du stalinisme ? Quelle alternative représente l’anarchie ? Comment considérer aujourd’hui les courants ‘‘autonomes’’ ou ‘‘anonymous’’, dont de nombreux membres se réclament de l’anarchisme ? Nous vous proposons d’en discuter sur base d’une analyse marxiste des grandes expériences passées et présentes de ce courant. Orateur: Nicolas Croes

    Documentaire: “Sri Lanka’s killing fields”

    Ce documentaire aborde, avec des images choquantes, la dernière phase de la guerre civile contre la communauté tamoule au Sri Lanka. Nous allons projeter ce documentaire et ensuite discuter de quel type d’enquête internationale est nécessaire face aux crimes de guerre et de la façon de lutter pour les droits de la population tamoule. Avec des activistes de la campagne Solidarité Tamoule et Geert Cool.

    Pourquoi le capitalisme conduit à la crise – La planification contre le libre marché

    Trop vite reléguée aux poubelles de l’Histoire par les économistes capitalistes, la plus grande crise du système capitaliste depuis les années ’30 n’est pas prête d’être résolue. Les plans d’austérité s’enchaînent un peu partout, avec le même résultat : la continuation du ralentissement économique mondial. Les taux de croissance déjà bas sont encore plus atteints, tandis que la récession voire même l’effondrement économique menace. Le capitalisme conduit inévitablement à des crises, et est incapable de résoudre celles-ci. Tout au plus parvient-il à les reporter temporairement.

    Dans cette commission, nous reviendrons à la base même du système capitaliste pour démontrer ses contradictions, et nous expliquerons en quoi seule une économie planifiée est capable de garantir que la technologie, les forces de travail, la science et les matières premières soient utilisées de manière efficace et durable pour la satisfaction des besoins humains. Orateurs : Wouter (Gand) et Pablo (Bruxelles)

    Origines, significations et risques du nationalisme flamand hier et aujourd’hui

    Le succès électoral de la N-VA en Flandre a conduit à un grand intérêt pour le nationalisme flamand. Ce n’est pas neuf. Mais le contexte dans lequel sont actifs les nationalistes flamands d’aujourd’hui est différent de celui des premiers militants. Aujourd’hui, il ne s’agit pas de la défense des droits démocratiques, mais de rompre la solidarité avec ceux qui parlent une autre langue et, finalement, au sein même de la communauté linguistique. Nous en discuterons avec Anja Deschoemacker, spécialiste du PSL concernant la question nationale en Belgique.


    Dimanche après-midi 14h – 16h – Présentation des commissions du dimanche après-midi

    La lutte des classes aux USA : du 1er mai au mouvement Occupy. Avec Brett Hoven, marxiste américain

    ‘‘Socialisme 2012’’ se déroule à la veille du 1er mai, fête des travailleurs dont l’origine se trouve aux USA et qui allait devenir une journée internationale de lutte pour la journée des 8 heures. Contrairement à ce que l’on entend parfois, les USA ont une longue tradition de résistance ouvrière et de lutte pour le socialisme. Le mouvement Occupy revient à ces traditions. Brett Hoven, un marxiste de Minneapolis, abordera ces différents thèmes.

    The Take – Les occupations d’usines en Argentine au début des années 2000

    En Grèce se développe actuellement un mouvement d’occupations qui pose clairement la question de savoir qui est le maître dans les entreprises : les travailleurs qui produisent les richesses ou les patrons qui se l’accaparent ? Cette vieille méthode de lutte du mouvement des travailleurs est actuellement remise au goût du jour, notamment avec les occupations de places des révolutionnaires du Moyen Orient et d’Afrique du Nord, des Indignés ou encore du mouvement Occupy aux USA. En Belgique, nous avons défendu l’occupation des usines d’ArcelorMittal en tant que premier pas vers la nationalisation du secteur de l’énergie sous le contrôle des travailleurs. Le film The Take aborde cette question des occupations à partir du mouvement d’occupation d’entreprises qui a frappé l’Argentine au début des années 2000.

    Retour sur les années ’30 et leurs leçons pour les luttes révolutionnaires

    La crise actuelle est souvent comparée à la Grande Récession de 1929 et aux années ‘30. Ce fut une décennie mouvementée avec le développement du chômage de masse et d’une grande agitation sociale. Les capitalistes ont essayé de diverses manières de trouver une porte de sortie à la crise, avec des technocrates, des assainissements ou des investissements dans l’infrastructure. En Allemagne, une économie de guerre a été développée avec une discipline de fer et sous la dictature nazie. Quelles leçons pouvons-nous en tirer pour aujourd’hui ?

    Orateurs : Christian et Peter Delsing de Louvain

    Jeunes en Lutte pour l’emploi et contre l’austérité – Jeunes et Syndicalistes, un conflit de génération?

    Lors de la campagne contre la grève générale du 30 janvier, on a tenté de monter les syndicalistes et les jeunes les uns contre les autres. Les syndicalistes s’opposeraient ainsi à l’austérité par pur intérêt égoïste, sans tenir compte de l’avenir des jeunes. La participation massive de jeunes aux piquets de grève a démenti tout cela. Les jeunes sont particulièrement visés par le plan d’austérité du gouvernement DiRupo. Avec pour orateurs :

    • un jeune syndicaliste de Sidmar, qui parlera de l’impact de la vague actuelle de licenciements et de fermetures d’entreprise, telle celle de la phase à chaud d’ArcelorMittal à Liège, ainsi que la manière d’impliquer les jeunes dans le combat syndical.
    • Gérald, responsable des sections bruxelloises des étudiants FGTB, expliquera pourquoi il faut orienter les étudiants vers les actions des travailleurs. Il faut construire la solidarité avec les luttes des travailleurs sur les campus, à l’exemple de l’action de solidarité menée à l’ULB contre la présence d’un représentant d’ArcelorMittal à un Jobday.
    • Julien, responsable d’EGA à Bruxelles, expliquera les conséquences du plan de DiRupo pour les jeunes. EGA-Secondaire avait organisé un piquet de grève d’une trentaine d’écoliers à l’athénée Charlie Jansen à Bruxelles lors de la grève générale du 30 janvier.

    Histoire du Trotskisme belge. Avec Gustave Dache et Eric Byl

    Rien n’absorbe plus d’énergie que d’aller à contre courant. Ce fut pourtant le quotidien du trotskisme, contre toutes les manœuvres bureaucratiques, les tentatives de corruption, les menaces physiques et même l’assassinat de ses cadres, les uns après les autres. Les nombreuses défaites et déceptions ainsi que la démoralisation, parfois, de ses défenseurs les plus énergiques, avaient semblé assurer la disparition définitive du trotskysme en tant que force politique. Mais cela ne s’est pas produit, non pas tant en raison de l’attrait des idées trotskystes que parce que les conditions objectives à la base de ces idées vivent toujours dans le mouvement ouvrier.

    Le PSL a étudié depuis longtemps l’histoire des trotskystes belges. Ce courant commence dans notre pays au sein du Parti Communiste. En 1932, par l’intermédiaire des Chevaliers du Travail, les trostskistes sont à la base d’une grande grève des mineurs. En 1936, il gagnent la majorité de l’aile gauche du POB, l’Action Socialiste Révolutionnaire. Cette année-là, le Parti Socialiste Révolutionnaire, trotskyste, avait atteint les 800 membres environ. Certains parmi les plus grands d’entre eux ont péri dans les camps de concentration nazis, comme Léon Lesoil, Abraham Léon et bien d’autres.

    Lorsque nous avons rencontré Gustave Dache aux alentours de 1996, il avait 42 ans d’activités trotskystes derrière lui. Il a commencé à travailler à 13 ans, en 1949, dans les verreries de Lodelinsart et, 5 ans plus tard, il a rejoint le courant trotskyste. Il ne fait plus partie d’une organisation depuis longtemps, mais est resté trotskyste. Aujourd’hui, Gustave n’est pas membre du PSL, mais il est heureux que le travail politique de sa vie puisse servir à la formation de nouveaux militants trotskystes. C’est notamment dans ce cadre qu’il a écrit “La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960/61 – Témoignage ouvrier sur la grève du siècle”, dont la seconde édition sera disponible au week-end.

    Gustave n’a malheureusement pas connu Léon Lesoil, mais il a pu rencontrer les anciens militants trotskistes qui l’avaient précédé et qui ont toujours loué Lesoil. En collaboration avec Eric Byl, membre du Bureau Exécutif du PSL, Gustave parlera à ‘’Socialisme 2012’’ de l’histoire du trotskysme belge, dans l’espoir que les générations futures puissent tirer toutes les leçons de ce riche patrimoine.

    Solidarité Internationale Kazakhstan

    Près d’un an après le début de leur grève pour de meilleures conditions de travail et de vie, les travailleurs du secteur pétrolier au Kazakhstan sont aujourd’hui dans une nouvelle phase de leur lutte. La répression de ces derniers mois, et surtout le massacre du 16 décembre dernier, a poussé un pas plus loin le processus de lutte contre le régime du président Nazarbayev. Partout dans le monde, il est aujourd’hui plus urgent que jamais de soutenir cette lutte des travailleurs. Une campagne internationale de solidarité a été lancée pour accroître la pression et récolter des fonds pour la lutte au Kazakhstan.Lors de cette discussion, nous reviendront sur cette année de grève très mouvementée et nous aborderons la discussion sur les perspectives et les tâches des militants et syndicalistes de gauche dans une telle situation.

    Un poison nommé Acta

    Acta est officiellement une tentative visant à lutter contre les contrefaçons. Il s’agit en fait d’un moyen de garantir les profits en renforçant le contrôle d’internet. C’est dans ce cadre qu’il faut voir la croisade contre le téléchargement illégal. Les possibilités technologiques d’Internet entrent en collision avec le principe du profit au cœur même du capitalisme. Pourquoi résister à Acta est-il important ? Orateur : Jean L. du Luxembourg.

    Croissance des aggressions homophobes, comment réagir ?

    Ces dernières années s’est développée l’illusion que la lutte pour l’égalité des droits pour les homosexuels était finie. La Gay Pride est ainsi de plus en plus devenue une activité commerciale. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à la réalité : l’homophobie et la discrimination n’ont pas disparu. Les LGBT sont de plus en plus victimes de violences verbales et même physiques, uniquement en raison de leur orientation sexuelle. Comment pouvons-nous lutter contre l’homophobie et la violence ?


    Mot de clôture 16h30 – 17h – Il existe une alternative à la soif de profits et à la logique d’austérité : le socialisme !

    ‘‘Il n’y a pas d’alternative, nous n’avons pas le choix.’’ Voilà l’argument utilisé par le 1% le plus riche et leurs complices politiciens afin de nous dissuader de résister face à l’impact de la crise. La chute du mur de Berlin signifiait selon eux l’effondrement de toute idée d’une alternative socialiste contre le capitalisme. Il nous faut revenir aujourd’hui sur le bilan du socialisme au 20e siècle afin de mieux lutter pour un avenir réellement socialiste. Bart Vandersteene, porte-parole du PSL, exposera les raisons fondamentales pour lesquelles un avenir socialiste démocratique est toujours possible et nécessaire.


    En pratique

    Nourriture et boissons

    Tout au long du week-end, de la nourriture et des boissons seront disponibles à prix démocratiques.

    Garderie

    Une garderie est organisée, n’hésitez pas à contacter Els (els@socialisme.be, ou par téléphone au 02/345.61.81).

    Bénévoles

    L’organisation de ce week-end dépend de l’engagement de nombreux bénévoles. Nous recherchons des personnes qui veulent aider à la cuisine, au bar,… Contactez-nous : els@socialisme.be.

  • En Bref…

    Chaque samedi, nous publions dans cette rubrique quelques faits marquants, des citations, des cartoons, de petites vidéos,…

    Reynders et la Tunisie

    Didier Reynders a quitté son poste de Ministre des Finances pour devenir Ministre des Affaires Etrangères. Que notre bon Didier avait une certaine vision de la fiscalité, personne n’en doutait, et il a su se montrer digne de la confiance que plaçaient en lui les milieux d’affaires. Il semble que sur le terrain des Affaires Etrangères, il bénéficie aussi d’une certaine expérience… en ayant porté le titre de consul honoraire de Tunisie de 2004 à 2011, en pleine dictature de Ben Ali ! Ce poste sert avant tout à « favoriser le développement de relations commerciales, économiques, culturelles et scientifiques entre l’Etat d’envoi et l’Etat de résidence » selon la convention de Vienne. Plusieurs politiciens ont dénoncé cette relation particulière avec un dictateur. Ceci dit, c’est avant tout une manière bien facile et hypocrite de s’attaquer au MR. Nous attendons des commentaires aussi acerbes de la part de Véronique De Keyser (PS) ou de George Dallemagne (CDH) concernant la mission économique belge envoyée en 2012 au Kazakhstan…


    Le racisme est une "réalité structurelle" en Belgique

    L’ENAR (European Network Against Racism) a publié cette semaine un rapport intitulé "le racisme et les discriminations qui y sont associées en Belgique" à l’occasion de la Journée internationale contre le racisme. Selon la coordination nationale belge de l’ENAR, les communautés noire et musulmane ainsi que les gens du voyage sont les communautés les plus vulnérables face au racisme dans notre pays. Ce rapport dénonce "le racisme lourd en raison de la couleur de la peau" que subissent les populations "noires" tout en regrettant "qu’aucun rapport officiel n’apporte de chiffre ou d’analyse spécifique sur cette forme de discrimination". Il s’agit "d’un mouvement inquiétant" initié par "une coalition de partis conservateurs." Les secteurs les plus touchés par des faits présumés de discrimination sont l’emploi, l’enseignement, le logement et les médias, selon l’ENAR.


    Londres annonce une baisse d’impôt pour les plus riches

    Ce 21 mars, le budget 2012-2013 a été présenté par le ministre des finances britannique. Le gouvernement de coalition conservateur-libéral-démocrate vient de réduire le taux supérieur d’imposition sur les revenus de 50 % à 45 % pour les personnes gagnant plus de 179.500 euros par an, avec l’objectif de revenir le plus vite possible à un taux unique de 40 %. Pendant ce temps, les chômeurs de longue durée sont obligés de travailler gratuitement pour pouvoir continuer à percevoir leurs allocations de chômage… Comment mieux illustrer la guerre de classe actuellement à l’œuvre en Europe et dans le monde ?


    «A tout moment la rue peut aussi dire NON !»

    Voici un film de combats réalisé par les métallos Wallonie-Bruxelles de la FGTB. Il s’agit de 11 minutes d’images et de paroles de métallos en colère, un vidéo-tract qui sonne comme un avertissement, sur un rock prêt à mordre du groupe français Eiffel. Cette vidéo rappelle les actions et les combats récents menés par les militants et leur détermination à ne pas plier. Accéder à cette vidéo sur le site metallos.be


    Le FMI fait quelques recommandations à la Belgique…

    L’encre du conclave budgétaire de mars n’est pas encore sèche que le FMI propose déjà de nouvelles attaques ! Comme nous l’avons déjà dit, nous sommes face à une avalanche d’austérité, et elle ne s’arrêtera pas sans résistance ! Pour le Fonds Monétaire International, l’âge de la pension doit être relevé et l’indexation des salaires doit être revue. Rien que ça… Le prochain cheval de bataille de la Belgique doit être de booster sa position de concurrence, souligne le FMI. Quand s’arrêtera donc cette spirale négative ? Le gouvernement, toujours selon le FMI, doit maintenant se focaliser sur une restriction des dépenses dans les pensions, les soins de santé et l’emploi dans le secteur public.


    ArcelorMittal : 138 % de bonus en plus

    Selon le rapport annuel 2011, les dirigeants de la multinationale ont reçu 17,2 millions de dollars de rémunérations variables liées aux performances à court terme, contre 7,2 millions en 2010 (soit 138% de plus). Le bonus personnel de Lakshmi Mittal a augmenté de 199 % à lui seul… Durant la même année, le groupe a fermé ou annoncé la fermeture de plusieurs sites, notamment à Liège, à Rodange & Schifflange au Luxembourg et à Florange en France. Comment justifier de lancer un secteur économique aussi important aux mains de tels rapaces ?

  • Les révolutions ne se font pas sans les femmes !

    8 mars : journée internationale des femmes

    Depuis plus d’un siècle, le 8 mars est la date où l’on commémore et célébre la lutte des travailleuses et des femmes révolutionnaires pour de meilleures conditions de vie et pour une société socialiste. Cette date trouve ses origines dans les luttes des femmes américaines, au XIXème siècle, pour un salaire égal à celui des hommes et des conditions de travail décentes.

    Déclaration du CIO

    Le 8 mars 1857, les travailleurs du textile de New York ont manifesté et organisé des piquets de grève pour exiger de meilleures conditions de travail et un salaire égal pour les femmes. Leurs rangs ont été brisés par la police. Cinquante-et-un an plus tard, le 8 mars 1908, leurs camarades de l’industrie textile ont manifesté à nouveau, honorant les grèves de 1857 et demandant le droit de vote ainsi que la fin des ateliers clandestins et du travail infantile. La police était là encore à cette occasion.

    En 1910, une conférence de femmes socialistes de la Deuxième internationale a adopté la proposition faite par la militante révolutionnaire Clara Zetkin, d’établir une journée internationale de la femme. Les femmes russes l’ont appliquée le dernier dimanche de février (selon le calendrier pré-révolutionnaire julien).

    En 1917, c’est aussi un 8 mars (cette fois selon le calendrier grégorien utilisé ailleurs dans le monde) que les femmes de Pétrograd ont littérelement commencé une révolution. Protestant contre les augmentations de prix et les pénuries alimentaires, elles ont envahi le centre de la ville, appelant tous les travailleurs à les rejoindre.

    « A bas la guerre et la famine ! ». La faim était responsable de la mort de milliers d’enfants et de personnes âgées, mais aussi de personnes très pauvres ou malades. La première guerre mondiale avait pris les vies de millions de paysans et de travailleurs. La Révolution de février en 1917, qui a renversé le tsarisme dans l’Empire Russe, a été le précurseur de la révolution socialiste victorieuse d’octobre cette même année.

    Sous le capitalisme : des acquis et des pertes

    Quasiment cent ans plus tard, le système dont on nous dit qu’il n’a pas d’alternative subit probablement la pire crise de son histoire. Au XXème siècle, dans beaucoup de pays européens et aux Etats-Unis, sous la pression de puissantes luttes de la classe ouvrière, le capitalisme a été forcé d’accorder l’accès à la sécurité sociale, l’éducation et à des crèches. Pendant les périodes de boom économique, les services à domicile devinrent accessibles. Mais la majorité des femmes en Afrique, en Asie et en Amérique Latine, qui travaillent sans relâche, et des millions d’autres même dans les pays les plus développés, n’ont peu ou pas bénéficié de ces avancées.

    En Europe et en Amérique principalement, une couche de femmes travailleuses peut se battre pour un salaire égal, une égalité des chances et des heures de travail modulables. Au XXème siècle, les attitudes chauvinistes envers les femmes et la promotion du sexisme ont aussi été contrastées par des victoires arrachées par les luttes. Dans le système capitaliste, la « domination masculine » est partie intégrante du système : une réminiscence du passé qui constitue un moyen de maintenir la division et l’exploitation de la classe ouvrière. Mais ses pires expressions peuvent être combatues par les luttes, surtout là où elles sont liées à un mouvement unifié de la classe ouvrière contre les patrons et leur système tout entier.

    Plus durement touchées par la crise

    Aujourd’hui, dans le contexte de la crise mondiale du capitalisme, les acquis des femmes des classes ouvrière et moyenne sont attaqués. Le salaire égal à travail égal, là où il a été gagné, doit être défendu. Si les directions syndicales n’organisent pas la lutte, ce droit de base comme beaucoup d’autres seront remis en cause. Les avancées dans la classification des violences domestiques comme crime et les mesures de protection des femmes cherchant un refuge face à un compagnon violent ont aussi reculé.

    Pendant la première vague de la crise, les travailleurs (masculins) ont pu être les premiers à perdre leurs emplois face à des travailleuses dont le salaire était moindre. Mais alors que la crise s’approfondit et que les emplois publics sont massacrés, ce sont les femmes les plus durement touchées : elles peuvent perdre leur emploi rémunéré, voir leurs allocations fondre et les services sociaux atomisés. Ce n’est pas un hasard qu’elles soient en première ligne des grèves et des grèves générales en Europe notamment.

    Ce sont toujours les femmes qui s’occupent en majeure partie du foyer. Elles font la plupart des courses, de la cuisine, du ménage et ce sont elles le plus souvent qui s’occupent des autres membres de la famille. En période de crise, cela signifie cauchemar sur cauchemar sur le budget familial ; les revenus qui diminuent et les coûts qui augmentent. Alors que les services publics sont attaqués, cela veut aussi dire qu’il faut trouver plus de temps et d’énergie pour s’occuper des enfants, mais aussi des membres âgés ou malades de la famille. Le chômage de masse chez les jeunes est aussi un souci énorme : les possibilités de faire des études s’amenuisent et les aides sont inexistantes ou presque. Les jeunes sont de plus en plus dépendants de leur famille. Le poids que cela fait peser sur les familles de la classe ouvrière peut devenir insupportable, et les parents peuvent constamment avoir la peur que les adolescents chômeurs se replient sur eux-mêmes, plongent dans l’alcool, la drogue ou la petite criminalité.

    Au fil de la crise qui frappe l’Europe, des centaines de milliers de familles ont été brisées : expulsions, émigration de jeunes, suicides, ou incapacité à s’occuper des plus jeunes et des plus faibles… En Grèce, des femmes désespérées par leur incapacité matérielle à s’occuper de leurs enfants les envoient aux autorités étatiques dans l’espoir que ces derniers puissent le faire.

    Ce n’est pas un mystère si dans les manifs en Grèce, les femmes sont les plus bruyantes. Elles ne veulent pas remonter le temps, être confinées à gérer le foyer, être torturées par la pauvreté et la faim ou une nouvelle dictature militaire. Elles n’ont rien d’autre à perdre que leur futur. Un programme socialiste "Non à la dette, non à l’UE" est de plus en plus soutenu. L’idée d’un changement révolutionnaire, de l’auto-organisation, de dégager les capitalistes et les banquiers et de planifier la société selon les besoins et non la cupidité d’une poignée. Tout ceci peut attirer les femmes, les jeunes et les plus âgés. L’alternative qui consisterait à rester sous le capitalisme est un cauchemar.

    Ce sont les femmes qui souffrent le plus des guerres, guerres civiles, famines, catastrophes naturelles, saisies de terres ou dégradations environnementales. Ce sont elles qui souffrent le plus des pratiques religieuses réactionnaires comme les mariages forcés ou les mutilations génitales. Mais elles souffrent aussi le plus de l’incapacité du capitalisme à développer les économies pour le bénéfice de tous au lieu du seul bien-être d’une poignée d’ultra riches.

    Dans les pays soi-disant développés, si les longues heures de travail mettent la pression sur la vie familiale, surtout pour les femmes, dans les économies moins développées, les femmes effectuent tout le travail fatiguant dans les champs. Ce sont aussi elles qui doivent porter de l’eau sur des kilomètres à travers le pays. Elles et les enfants sont parmi les travailleurs les plus exploités et harcelés dans les usines et les mines.

    Selon l’association "Care International", 70% des plus pauvres du mondes sont des femmes et des petites filles, deux tiers des gens qui ne savent pas lire et écrire sont des femmes, et dans beaucoup de pays, plus de femmes sont susceptibles de mourir en couche que de recevoir une éducation. Dans un monde où partout les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres, le combat pour gagner des femmes socialistes à la bannière de la socialiste et de la révolution devient chaque jour plus urgent.

    Inde et Chine

    Dans des pays comme la Chine ou l’Inde, la majorité des femmes et de leurs enfants vivent dans une pauvreté absolue. Une certaine couche de la société (environ 300 millions de personnes dans ces deux pays) a pu s’élever d’une pauvreté absolue au niveau de vie moyen des classes populaires. Mais avec le choc de la crise ils commencent à s’embourber à nouveau dans la pauvreté et à se retrouver sans abri. Certains commencent à résister et à se battre sur les questions de logement et d’environnement.

    Les travailleurs (hommes et femmes) qui ont quitté les campagnes désœuvrées pour les grosses usines ont aussi commencé à lutter contre les horaires interminables et les conditions de travail dignes de l’esclavage qui leur sont imposés. En Inde, les jeunes travailleurs de Suzuki Maruti, par exemple, ont formé leur propre syndicat, se sont mis en grève et ont gagné de meilleures conditions de travail ainsi que de meilleurs salaires. Ainsi, ils peuvent nourrir, habiller et loger leur famille dans de meilleures conditions et passer plus de temps avec elle.

    Dans les usines chinoises, les jeunes femmes travaillent parfois jusqu’à 12 heures par jour. Elles ont récemment été impliquées dans d’importantes grèves. Dans l’entreprise Foxcon qui emploie un million de personnes en Chine, principalement des femmes, le suicide apparait comme la seule issue. Cependant, les grèves de l’année dernière ont permis une légère amélioration. Des menaces de suicides collectifs ont encore fait les gros titres, mais l’idée de luttes de masse progresse à nouveau. Le potentiel pour des soulèvements révolutionnaires est ancré dans la situation actuelle de la Chine dans lesquelles de nombreuses femmes joueront un rôle important pour qu’ils soient victorieux.

    Un fort ressentiment monte aussi en Chine contre la politique rigide de l’enfant unique. Elle crée de grandes souffrances émotionnelles et matérielles, surtout pour les femmes. Celles qui peuvent trouver l’argent nécessaire vont à Hong Kong pour contourner la loi et accoucher là bas. Mais elles doivent faire face, non seulement à la possibilité de sanctions à leur retour chez elles, mais aussi des tentatives racistes de faire monter l’hostilité contre les chinois du continent. Les membres du CIO à Hong Kong se battent résolument pour les droits de femmes et aussi contre toutes les expressions du racisme.

    Droits des femmes

    Les femmes doivent avoir le droit de décider si, quand et combien elles veulent d’enfants. Elles peuvent grandement souffrir de la décision d’avoir ou de ne pas avoir d’enfant. Les vrais socialistes défendent le droit de choisir de mettre fin à une grossesse non désirée dans des conditions de sécurité satisfaisantes. Les membres du CIO mènent campagne, partout dans le monde, contre les religieux et autres réactionnaires qui refusent le droit à un avortement libre, dans des conditions satisfaisantes de sécurité et de délais. Cela doit être considéré comme un droit et non comme les militants hypocrites des mouvements nativistes l’appellent, un « infanticide » ! En Irlande, la députée du Socialist Party, Clare Daly, est intervenue au parlement pour défendre le droit à l’avortement.

    Avec l’approfondissement des crises, il sera de plus en plus difficile pour les femmes (seules ou avec leur conjoints) de nourrir et habiller leurs enfants. Si elles veulent ou doivent limiter le nombre d’enfants qu’elles ont (ou ne pas en avoir du tout), elles ne doivent pas en être empéchées par des restrictions religieuses, étatiques ou financières sur la contraception ou l’avortement. Les femmes doivent pouvoir profiter des plaisirs sexuels sans peur d’une grossesse non désirée. Elles doivent aussi, d’autre part, être aidées dans les problèmes d’infertilité, avec toute l’aide nécessaire de la part de l’Etat.

    Les militants pour le socialisme doivent mener des campagnes contre les mariages forcés, le viol, la circoncision, avec toute la sensibilité nécessaire quant à ces questions délicates. La religion est importante pour beaucoup de personnes qui doivent pouvoir la pratiquer tant que cela n’affecte pas les droits fondamentaux des autres. Cela inclu donc le port du hijab ou même de la burka. Ce droit ne doit pas être refusé aux femmes ni leur être imposé.

    Révolution

    L’année dernière, les révolutions étaient à l’agenda. A travers l’Histoire, en France en 1789 ou en Russie en 1917, ou plus récemment dans les rues de Tunis ou du Caire, les révolutions ont montré qu’elles peuvent éclater sur des revendications basiques comme celle du pain. Et elles peuvent finir par dégager des rois, des tsars ou des dictateurs.

    Dans les révolutions d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, les femmes ont joué un rôle important dans les batailles de rue et dans les grèves qui ont mené à la victoire. Elles ont surtout montré une grande détermination à gagner une société différente de celle prescrite par les dictateurs et par les religieux fondamentalistes réactionnaires.

    Cependant, l’ampleur de la tâche qui reste dans les pays comme la Tunisie et l’Egypte s’est illustrée dans les attaques brutales contre les femmes, même sur la place Tahrir – le centre de la révolution. Les femmes ont organisé des manifestations importantes contre cela. En Tunisie, des membres de la secte extrême des Salafistes ont attaqué des femmes relativement « libérées » qui travaillent dans les universités parce qu’elles choisissent de ne pas porter le voile.

    Aussi longtemps que survivra le capitalisme, l’exploitation et l’oppression des femmes continueront. L’une de ses pires expressions est le trafic d’êtres humains, notamment dans le but de vendre des femmes et des filles pour les forcer à se prostituer. Les campagnes contre toutes les formes d’exploitations et d’oppression dans la société actuelle, et contre toutes les formes de discrimination sur la base du sexe, de la nationalité, des croyances ou de l’orientation sexuelle, ont besoin de l’appui total du mouvement ouvrier organisé.

    Les femmes doivent être à l’avant-garde dans toutes les luttes pour les réformes aussi bien que pour la révolution. Le CIO fait tout ce qui est en son pouvoir pour cela. Les livres, pamphlets et tracts sur les questions qui affectent le plus les femmes sont d’une aide énorme. Les meetings et manifestations sur des questions particulières (fermetures de crèches, de maternités… ) peuvent attirer des femmes à la lutte socialiste. Elles jouent déjà un rôle crucial dans les campagnes pour l’emploi des jeunes, tout comme contre les coupes et l’austérité dans les grèves d’enseignants, de fonctionnaires ou de corps médical.

    Au Sri Lanka, les travailleuses des Zones Franches ont mené une grève contre la réforme des retraites de la dictature de Rajapakse et ont gagné! Au Pakistan une grève importante d’infirmières a été victorieuse. Dans la province de Sindh l’année dernière, les femmes du CIO ont organisé une marche impressionnante et bruyante sous la bannière de l’ « Association des Travailleuses de la Santé Progressive » (voire la vidéo). Au Kazakhstan, les femmes jouent un rôle primordial dans la lutte contre les expulsions de logement. Aux USA et partout, les mouvements « Occupy » ont vu des femmes exprimer leur colère contre les banquiers et les 1% de privilégiés qui dominent la société sous le capitalisme. La façon d’écrire ‘indignad@s’ en Espagne – combinant la terminaison féminine “a” avec la terminaison masculine “o” – indique une certaine conscience de l’importance de ce que les femmes soient traitées en égales.

    A l’occasion de la Journée Internationale des Femmes de 2012, le CIO salue les courageuses femmes pionnières du socialisme. On voit s’ouvrir une période de soulèvements révolutionnaires dans laquelle le CIO sera enrichi par le recrutement de femmes combattantes, sans peur.

    Les bolcheviks qui sont arrivés au pouvoir sous la direction de Lénine et Trotski ont immédiatement ouvert la porte à une “Nouvelle Vie” pour les femmes, comme le disait une célèbre affiche de propagande de l’époque. Sur la base d’une économie nationalisée, gérée par les représentants élus des travailleurs, et d’une extension de la révolution aux économies les plus avancées où l’industrie pourrait se développer plus rapidement, le rêve d’une vie sans corvée à la maison ni au travail, pourrait rapidement se réaliser.

    La montée de Staline, l’écrasement de l’internationalisme socialiste authentique, a fermé cette porte. Sous le dictateur, la vie des femmes est devenue de plus en plus dure – supportant à nouveau le double fardeau des longues heures à l’usine et le manque de crèches, de laveries, de restaurants et de loisirs.

    Dans le monde d’aujourd’hui, les révolutions prennent place dans un contexte complètement différent. Elles feront tache d’huile d’un pays à l’autre de la même façon que l’année dernière. Les gouvernements ouvriers, établis par une lutte massive, auront la tâche de réorganiser et de développer la société sur base d’un niveau plus élevé de technologies et de sciences.

    Les travailleurs – hommes et femmes – qui feront les révolutions socialistes du XXIème siècle se battront obstinément pour empêcher les anciens dirigeants de s’accrocher au pouvoir. Ils se battront aussi becs et ongles pour empêcher un personnage comme Staline, ou une clique de privilégiés, de leur voler leur révolution. Sur la base de nationalisations sous le contrôle et la gestion par les travailleurs, des perspectives s’ouvriront pour une nouvelle société – basée sur la satisfaction des besoins et des aspirations plutôt que sur la cupidité et l’exploitation, de telle façon que personne n’acceptera de revenir en arrière.

    Nous, au CIO, luttons sans cesse pour que le socialisme soit atteint dans le monde entier. Une telle société, réalisée par la propriété publique, le contrôle et la planification démocratiques, sera finalement capable d’utiliser harmonieusement et co-opérativement les talents de chaque être humain et les ressources naturelles de la planètes pour le plus grand bénéfice de la société humaine.

  • Sri Lanka : Une enquête indépendante sur les crimes de guerre est nécessaire!

    Près de trois ans après la fin officielle de la guerre civile au Sri Lanka, des milliers de jeunes sont toujours enfermés dans des camps. Lors de la phase finale de la guerre, plus de 40.000 personnes ont été tuées, mais il n’y a pas encore eu de véritable enquête. La commission Leçons tirées de la guerre et réconciliation (LLRC) dirigée par le gouvernement n’a servi qu’à défendre les actions du gouvernement.

    Tract de la campagne Tamil Solidarity distribué lors de la manifestation de Genève

    Nous défendons l’appel à une enquête indépendante concernant les crimes de guerre commis au Sri Lanka. Une telle enquête doit impliquer les représentants de toutes les communautés et les syndicats du pays et doit être contrôlée par des groupes internationaux de défense des droits de l’Homme, des syndicats ainsi que d’autres organisations internationales et organisations non gouvernementales.

    Pas de solution à la question nationale

    La guerre n’a pas entraîné de solution au sujet de la question nationale. Le capitalisme au Sri Lanka signifie que toutes les ressources nationales sont consacrées à l’armée et au paiement des dettes croissantes des autorités. En 2011, 201 milliards de roupies (1,25 milliard d’euros) ont été consacrées à l’armée, pour seulement 27 milliards à l’enseignement (170 millions d’euros) et 52 milliards pour les soins de santé (320 millions d’euros). Pour 2012, Rajapakse veut consacrer 230 milliards de roupies à l’armée (1,43 milliard d’euros), soit 30 milliards de plus que durant la guerre !

    Une continuelle militarisation dans le nord et l’est du pays, voilà la seule chose dont le régime de Rajapakse a à offrir. Pendant ce temps, la répression augmente contre toutes les luttes des travailleurs et des populations pauvres au sud. La guerre a commencé contre les Tamouls, mais est finalement dirigée contre tous les pauvres et contre la classe des travailleurs. Rajapakse parle de croissance économique mais en attendant, 1.272.901 femmes sri-lankaises continuent à travailler au Moyen-Orient dans l’esclavage domestique.

    Unité des travailleurs

    Nous ne pouvons accorder aucune confiance aux oppresseurs des pays occidentaux, d’Inde ou de Chine pour être au côté des peuples opprimés du Sri Lanka. Ces gouvernements ne sont intéressés que par la conclusion d’accords commerciaux lucratifs. Ils financent le gouvernement de Rajapakse à l’aide de prêts. Ces gouvernements n’ont pas hésité à soutenir la guerre, ils en sont entièrement complices !

    Nous ne pouvons pas faire confiance à l’Organisation des Nations Unies. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, se tournera-t-il contre les dictateurs du Sri Lanka et de Chine qui l’ont réélu ? Un vote de l’ONU en faveur d’une enquête sur les crimes de guerre serait un coup dur pour le gouvernement de Rajapakse, mais cela ne mettrait pas fin à l’oppression du peuple tamoul ou à la dictature militaire au Sri Lanka.

    Le peuple tamoul ne peut rien espérer des divers gouvernements capitalistes et de leurs dirigeants. A moins que nous ne nous rassemblions pour riposter de concert, le régime continuera ses méfaits en obtenant le soutien de certaines sections de la population sur base de divisions. Au contraire, les travailleurs, les paysans et les pauvres cinghalais, tamouls, et musulmans devraient lutter en commun. En Tunisie et en Egypte, nous avons vu comment des dictateurs brutaux peuvent être renversé : par des mouvements des masses elles-mêmes, dans un soulèvement révolutionnaire. Nous devons construire des organisations indépendantes issues de la classe ouvrière et des peuples opprimés dans le cadre d’un mouvement commun et unifié visant à offrir une alternative socialiste à la société capitaliste.

    Renforcer la solidarité dans la diaspora

    Le mouvement Occupy aux États-Unis a popularisé l’idée que nous, les 99% les plus pauvres, devons combattre les 1% les plus riches. La diaspora tamoule doit se lier à la lutte des 99% dans les pays où ils se trouvent afin de construire une solidarité réelle et de trouver de véritables alliés dans le cadre de cette lutte commune contre l’oppression. Il est crucial de soutenir et de s’impliquer dans les syndicats et les campagnes contre l’austérité.

    La campagne ‘‘Tamil solidarity’’ est une campagne internationale soutenue par le député européen Paul Murphy (Socialist Party, Irlande), mais aussi par le Parti Socialiste Unifié du Sri Lanka, section sri lankaise du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un parti qui s’est opposé à la propagande nationaliste cinghalaise avant et pendant la guerre. ‘‘Tamil solidarity’’ a participé à diverses manifestations, et continue à lutter pour le droit à l’autodétermination du peuple tamoul. Nous nous organisons en solidarité avec d’autres personnes en lutte, avec les syndicats et les organisations de gauche en Europe. Joignez-vous à nous pour organiser ensemble la résistance !


    Ce tract a été distribué hier à Genève par des membres du PSL, à l’occasion d’une manifestation devant les locaux des Nations Unies, avec plus de 8.000 participants. Plusieurs militants ont pu prendre la parole à la tribune, dont un porte-parole du PSL, Geert Cool (voir vidéo ci-dessous).

    Ce 10 mars, une journée consacrée à la lutte contre l’oppression du peuple tamoul aura lieu à Anvers (plus d’infos).

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