Tag: Transports en commun

  • Arguments pour un transport public gratuit et de qualité

    Dans les embouteillages jusqu’à ce que nous soyons tous à l’arrêt ?

    Les embouteillages empirent d’année en année. L’OCDE estime que les problèmes d’embouteillage coûtent à notre pays 2% du Produit Intérieur Brut, ce qui revient à 8 milliards d’euros par an. Et encore les frais de santé ne sont-ils pas pris en compte.

    Les politiciens et les employeurs n’ont rien d’autre à proposer qu’encore plus de béton, que nous payerons via toutes sortes d’impôts. Une taxe supplémentaire ou une taxe kilométrique pour les camions finira par être comptée dans le prix des produits que nous achetons. Même chose pour la construction de routes supplémentaires. La liaison Oosterweel à Anvers coûtera 3 milliards d’euros. A côté de cela, les voitures de société subsidiées coûtent extrêmement cher aux autorités. En Flandre, il s’agit de 4,1 milliards d’euros par an, soit plus que la dotation publique octroyée aux chemins de fer (3 milliards d’euros) et à De Lijn (0,9 milliard d’euros) !

    Investissements massifs dans un transport de marchandises public et écologique !

    Le transport de marchandises par voie ferrée a fortement reculé : 41 millions de tonnes en 2011 contre 34 millions seulement en 2013. La navigation intérieure a également chuté en 2013, de 2,26% pour tomber à 67,69 millions de tonnes, une baisse essentiellement imputée au démantèlement progressif de l’industrie sidérurgique.

    Le personnel a mené des actions tant dans la navigation intérieure que dans le transport de marchandises par voie ferrée, en défense de leur statut ou contre les frais croissants que les bateliers doivent payer. Sous prétexte de la “concurrence”, on touche au personnel et les volumes par rail ou navigation intérieure chutent. Résultat: plus de camions sur les routes. Ce secteur est particulièrement connu pour ses pratiques de dumping social, les chauffeurs d’Europe de l’Est étant exploités avec des salaires d’esclaves. Les camionneurs ont d’ailleurs mené des actions à cet égard en Belgique.

    Il faut investir de toute urgence dans un transport de marchandises par rail et par navigation intérieure, sous contrôle et gestion publiques pour ne privilégier que les avantages pour la société, pas les profits de quelques-uns. Il faut également renoncer au principe du just-in-time, qui assure dans la pratique qu’on ne travaille plus que par entrepôts itinérants. Une approche planifiée plutôt que le chaos du just-in-time désencombrerait fortement les routes.

    Des transports publics gratuits et de qualité !

    Outre l’augmentation du nombre de camions, il y a naturellement une augmentation des voitures. Mais au lieu d’investir dans les alternatives, les autorités ont réduit les budgets des transports en commun.

    223 millions de personnes ont voyagé via la SNCB l’an dernier, une augmentation de 13% depuis 2006. Mais s’il y avait encore 40.315 équivalents temps plein en 2000, il n’en restait plus que 34.703 en 2013. Concrètement, cela a entraîné une limitation du service aux lignes les plus denses. De petites gares ont été fermées, le service tard le soir et tôt le matin a été petit à petit supprimé et, pour certaines lignes, l’offre a été drastiquement limitée. En réponse aux nombreux retards, le temps de trajet a été revu à la hausse. De plus, des partenaires privés sont testés, comme sur la ligne vers l’aéroport de Zaventem. Le partenaire privé empochera les bénéfices tandis que la SNCB et les clients devront payer plus. La situation n’est pas différente, que ce soit à De Lijn, au TEC ou à la STIB.

    Un investissement public conséquent pour des transports publics gratuits et de qualité, avec plus de service et le personnel nécessaire, assurerait que les transports en commun soient une réelle alternative. Dans la capitale estonienne, Tallinn, un transport public gratuit a été instauré pour les habitants en 2013 : le trafic automobile a baissé de 15%. Ce serait aussi une grande amélioration pour le personnel, puisque la plupart des cas d’agression sont aujourd’hui occasionnés par des discussions concernant les titres de transport.

    Un transport public gratuit et de qualité est également une mesure nécessaire d’un point de vue écologique. Les frais de santé ne sont pas pris en compte dans le modèle de transport néolibéral actuel, ils sont à charge de la collectivité.

    Une campagne offensive est nécessaire

    La mobilité est un sujet sensible, cela s’est notamment illustré par les actions de protestation massives contre le tracé du bouclage du ring à Anvers. Cette même sensibilité est assurément présente dans d’autres grandes villes. Pour arriver à des résultats via la contestation massive, il conviendra d’organiser correctement le mécontentement d’en bas dans une campagne démocratique basée sur une large implication de la population.

    Revendiquer un investissement massif dans le transport de marchandises public par rail et par bateau ainsi que des transports en commun gratuits et de qualité peut trouver écho dans une couche large de la population. La réalisation de ces revendications offrirait une alternative au transport automobile individuel.

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