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  • Ni SACcage ni GASpillage : Contre la répression de la jeunesse en lutte et l’austérité communale !

    Les Sanctions Administratives Communales (SAC, GAS côté néerlandophone) furent créées en 1999 dans l’idée de désengorger les tribunaux en donnant la possibilité de faire sanctionner par les communes un panel d’infractions (injures, dépôt de poubelles abusifs,…). Alors que 2012 se termine comme une année socialement noire (records de faillites, record de licenciements collectifs) les SAC apparaissent comme étant l’outil des communes pour réprimer tant les mouvements sociaux que la jeunesse. Les 145 arrêtés de la manifestation contre le ‘‘banquet des riches’’ en octobre dernier en sont les meilleurs exemples.

    par Clement (Bruxelles). Article paru dans l’édition de mars de Lutte Socialiste

    Avec un chômage des jeunes dépassant les 32% en région bruxelloise et 2/3 des jeunes qui pensent que leur avenir est bouché, il y a matière pour une contestation grandissante, un ‘‘cocktail explosif’’ même (Le Vif, 9/01/2013, Johan Van Overtveldt). Dans ce contexte de crise économique et de chute vertigineuse de confiance envers le système politique et ses partis traditionnels, les autorités se tournent de plus en plus vers la répression.

    Ainsi, des huissiers ont forcé les piquets des sous-traitants de Ford Genk, la police a été envoyée contre les métallos à Namur d’abord, puis à Strasbourg (à tel point qu’un jeune métallo, John David, a perdu l’usage d’un œil). A côté de cela, le recours aux Sanctions Administratives Communales se développe, comme en juin dernier contre des manifestants antifascistes qui protestaient contre une manifestation du Parti Populaire et du groupuscule néonazi Nation ou contre encore contre les opposants au ‘‘banquet des riches’’ en octobre dernier.

    Il ne faut pas s’y tromper, ces exemples répressifs ne sont pas le fait de policiers isolés ou de commissaires zélés, ce ne sont pas des ‘‘bavures policières’’. La politique du chiffre et des quotas, les ordres d’arrestations, les règlements d’utilisation des matraques et des gaz lacrymogènes, la mise en place des SAC,… sont des décisions avant tout politiques, elles illustrent des volontés qui le sont tout autant. Les bavures policières ne se produisent que parce que les responsables politiques laissent l’espace pour que cela soit possible. D’ailleurs, les SAC ne sont qu’appliquées par la police, le contenu des infractions sanctionnables par les SAC sont décidées au conseil communal. Riposter à cette attaque politique exige une réponse politique.

    La répression, la sœur jumelle de l’austérité

    Mais cette répression via les SAC ne sert pas seulement à faire taire les mouvements de contestation. Elle cherche aussi à bloquer la liberté d’expression de ceux qui cherchent à construire une alternative, comme le montre l’arrestation de nos camarades l’an dernier àç Liège, pour avoir simplement distribué des tracts et vendu des exemplaires de notre mensuel, Lutte Socialiste.

    De même (et plus particulièrement en Flandre), les SAC sont les instruments d’encadrement de la jeunesse, un moyen pour leur montrer qui commande et leur enfoncer dans le crâne qu’il ne faut surtout pas sortir du rang : c’est l’interdiction de ramasser des confettis à terre au carnaval de Deinze par exemple ou encore l’interdiction de lancer des boules de neige à Anvers.

    Alors que les subventions allouées aux associations culturelles sont régulièrement menacées (comme la réduction des subventions pour le théâtre en novembre dernier) et que le prix d’une activité sportive représente un coût non négligeable, ceux touchés par ces faits, les jeunes, sont également priés de se taire, de ne pas manifester et de ne pas s’amuser dans la rue.

    Ne nous regarde pas, rejoins nous !

    Face à la machine étatique, un individu isolé ne peut pas grand chose, il est donc nécessaire de s’organiser pour pouvoir remporter des victoires et défendre les droits acquis au prix de dures luttes dans le passé (le droit de manifester, la liberté d’expression et de circulation,…). Dans cette optique les Etudiants de Gauche Actifs et le PSL se mobilisent et participent aux campagnes TegenGAS (côté néerlandophone) et dans le cadre de la campagne StopRepression des Jeunesses Ouvrières Chrétiennes (côté francophone).

    Ces campagnes ont déjà enregistré certaines réussites : les manifestations des 18 janvier et du 28 novembre à Bruxelles, celle du 26 novembre à Gand, le meeting sur cette question d’EGA Secondaire le 23 février (où des étudiants de 6 écoles secondaires étaient présents), le meeting et la soirée Stop Répression à Liège le 22 février, et surtout l’abandon des amendes envers les mineurs présents à l’action du banquet des riches. Ces premiers résultats représentent un pas en avant, mais cela reste insuffisant. Il faut que la contestation gagne en ampleur et s’organise plus encore autour de ces campagnes.

  • Réorienter la lutte pour sauver l’acier liégeois et l’emploi

    ArcelorMittal

    Le 7 décembre 2011, la population liégeoise se réunissait dans le centre ville pour soutenir les travailleurs d’ArcelorMittal. Ils étaient plusieurs dizaines de milliers à manifester aux cotés des métallos contre le sort qui leur a été alloué par la politique patronale. Depuis lors, aucune action n’avait été organisée à Liège pour sensibiliser la population au sort des travailleurs et l’impliquer dans la lutte.

    par Daphnée (Liège)

    Après des manifestations à Namur, Strasbourg et Bruxelles, les métallos sont ce 30 mars dans les rues de Liège au côté de travailleurs d’autres secteurs lors de la Marche pour l’emploi organisée en front commun syndical sous le mot d’ordre : ‘‘Combattons la logique capitaliste !’’ C’est l’occasion d’enfin impliquer la population locale dans la lutte des métallos liégeois. Ce combat ne leur est pas singulier, leurs camarades de Ford, de Caterpillar, de Duferco, de Meister et d’autres entreprises font eux aussi face aux conséquences néfastes de la logique patronale. La lutte doit désormais devenir le quotidien de tous les travailleurs, avec ou sans emploi, à Liège et ailleurs. Quand toute la collectivité est touchée, c’est unie qu’elle doit lutter.

    Quels moyens d’action ?

    Cette manifestation du 30 peut constituer un nouveau départ pour restimuler la motivation des travailleurs vers une réelle victoire, avec le soutien actif de la population. En mars, la délégation avait organisé le blocage de la frontière à Visé et Aachen. Un des responsables syndicaux a déclaré à cette occasion à l’agence Belga : “On a marqué le coup! C’était une action importante pour sensibiliser les automobilistes aux enjeux de la fermeture d’un certain nombre de sites sidérurgiques liégeois.” Est-ce vraiment le meilleur moyen de gagner le soutien de la collectivité ? Pourquoi ne pas profiter du 30 et d’autres actions ou réunion pour distribuer largement des affiches de solidarité, des tracts à distribuer autour de soi,… ?

    Une large partie de la population est favorable à la nationalisation pour sauver l’emploi. Mais les politiques se concentrent encore et toujours sur la recherche d’un repreneur… alors que Mittal, lui, refuse de céder l’outil ! Mobilisons cette force au côté des métallos, qui ne doivent pas sentir qu’ils luttent seuls. C’est de l’emploi et de l’économie de toute une région dont il s’agit ici.

    Il faut être audacieux dans cette lutte, c’est la seule manière de contrer la démoralisation qui s’installe progressivement. A Namur, le 20 mars dernier, seuls 500 travailleurs étaient présents pour manifester. Beaucoup ne voient pas quelle est la stratégie actuellement suivie, il faut de toute urgence en rediscuter collectivement, en assemblées générales, avec prise de parole des travailleurs également et pas uniquement du sommet de la délégation. Les travailleurs ont leur mot à dire sur leur combat, ils doivent être acteurs de leur propre lutte. Pourquoi ne pas commencer par des assemblées générales démocratiques au sein des différents sites, pour finir vers une assemblée de tous les travailleurs, pour ainsi prendre le temps d’évaluer sérieusement ces 15 derniers mois et de fixer des objectifs clairs pour la suite, tant en terme de revendications que de méthodes d’action ?

    Il nous semble que l’occupation des sites serait un bon moyen d’assurer de disposer de quartiers généraux permanents où discuter de ces éléments, tout en constituant un excellent premier pas vers la nationalisation de la sidérurgie sous le contrôle et la gestion des travailleurs, avec expropriations sans rachat ni indemnités.

    Le bassin sidérurgique liégeois ne s’est pas construit avec la sueur du front de Mittal ! Les travailleurs pourraient ainsi donner l’exemple à d’autres entreprises qui subissent ou qui subiront les attaques de la dictature des marchés, et ainsi ouvrir une voie dans la lutte contre le capitalisme.

  • ArcelorMittal : ‘‘Assemblée générale’’ et manifestation à Namur. Et ensuite ?

    Hier, une ‘‘assemblée générale’’ des travailleurs d’ArcelorMittal s’est tenue au Centre Acier de Flémalle, avant qu’un demi-millier de participants ne parte vers Namur (où les ont rejoint des travailleurs de Caterpillar) pour une manifestation destinée à instaurer une pression sur les politiciens du Parlement wallon, avant que les conclusions de la Task force ne soient rendues fin du mois. Mais qui se fait encore des illusions sur ce qui en sortira ? Et comment instaurer une réelle pression ?

    Par Nicolas Croes

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    Socialisme 2013

    Commission le samedi 13 avril (15.00 – 17.30): "Leçons de la lutte chez Ford et ArcelorMittal : de la nécessité de la démocratie ouvrière, de l’unité des travailleurs et de la lutte pour la nationalisation sous contrôle ouvrier"

    Meeting le samedi soir (19.00 – 21.00) "Contre l’austérité et les pertes d’emploi QUELLE ALTERNATIVE POLITIQUE ?" Avec des témoignages de Ford et d’ArcelorMittal – Daniel Piron, secrétaire général FGTB Charleroi Sud-Hainaut – Felipe Van Keirsbilck, secrétaire général CNE – Alex Gordon, syndicat des travailleurs du transport RMT, Royaume-Uni – Levi Sollie, FGTB BAYER et PSL – Eric Byl, membre de la direction du PSL.

    Plus d’infos et programme complet

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    Lorsque la délégation qui avait discuté avec les Parlementaires s’est adressée aux manifestants – en commençant par déclarer que chaque parti soutenait le combat des métallos – une clameur s’est élevée de la petite foule de militants. Bien sûr que les politiciens traditionnels ne vont pas ouvertement dire qu’ils envoient les travailleurs au diable ! Mais concrètement, que feront-ils après avoir versé des larmes de crocodile ? Il faudrait croire que ceux-là même qui approuvent la politique d’austérité (ou de ‘‘rigueur’’) et ont appliqué la politique néolibérale des années durant vont, tout à coup, s’en prendre au capital ?

    Tout au début de l’annonce de la fermeture de la phase à chaud, en octobre 2011, la revendication de la nationalisation a été soulevée. Cette revendication bénéficie d’un soutien fantastique : un sondage de La Libre/RTBF a dévoilé en février dernier que 43% de la population belge est favorable à la ‘‘nationalisation/régionalisation pour prolonger l’activité’’ (36% en Flandre, 52% à Bruxelles et 53% en Wallonie). Hélas, il n’en a jamais véritablement été question depuis lors, particulièrement depuis que la Task force a été lancée à l’initiative du gouvernement wallon. Ce groupe d’étude aura-t-il finalement eu un autre objectif que celui de chloroformer les revendications les plus radicales du mouvement et le mouvement lui-même ?

    Hier, durant les discours des dirigeants syndicaux FGTB et CSC après leur rencontre avec les parlementaires, il semblait bien qu’une bonne partie des travailleurs voulait directement discuter de la manière de forcer ces politiciens à traduire ce ‘‘soutien’’ dans les faits. Des cris se sont élevés du type : ‘‘on ne se laissera pas faire, ok, mais comment ?’’ Il était toutefois difficile de se faire une idée exacte de ce qu’ils avaient en tête puisque la parole n’a malheureusement pas été donnée aux travailleurs présents – malgré un mécontentement pourtant bien visible – et que leurs cris ont été couverts par les micros.

    Nombreux sont ceux qui – en plus du manque de perspective claire pour la poursuite du combat – nous ont parlé de la présence particulièrement limitée à cette action. Le sort de l’acier liégeois concerne pourtant directement des milliers de personnes. L’égoïsme serait-il donc tellement répandu ? N’est-ce pas plutôt l’expression d’une lassitude et d’un découragement après avoir été baladés vers Namur, Strasbourg ou encore Bruxelles ? Depuis le début du conflit, en octobre 2011 déjà, beaucoup se sont sentis comme pris au piège dans un sombre tunnel sans percevoir la moindre lumière au loin, sans échéancier d’action clair, sans débat sur la stratégie à adopter, sans construction effective d’un véritable rapport de force. La lutte peut tenir un moment sur le sens du devoir et la colère, deux éléments qui sont très certainement présents chez les métallos, mais il est maintenant plus que temps de sérieusement organiser la lutte, au risque de voir le noyau dur se retrouver à courte échéance totalement isolé de la majorité des travailleurs.

    Une grande frustration était donc présente à Namur. Celle-ci, combinée aux grossières provocations policières, permet de comprendre les débordements qui ont eu lieu. Mais la réaction policière face à quelques jets de peinture et de cannette a été démesurée et particulièrement violente, à coups de jets d’autopompes, de jets de gaz au poivre,… Un travailleur a quitté les lieux le visage ensanglanté, touché à l’œil par un puissant jet d’eau (il aurait depuis lors perdu l’usage de cet oeil), tandis qu’un autre a brutalement été saisi. Ce n’est qu’ensuite que quelques pavés ont été lancés, des événements grossièrement exagérés dans la presse afin de criminaliser les travailleurs. Finalement, les métallos s’en sont retournés vers leurs cars après avoir obtenu la libération du camarade arrêté.

    Et maintenant ?

    Deux dates ont été annoncées du podium dressé à Namur : le 30 mars, à l’occasion de la Marche pour l’emploi qui se tiendra à Liège, et le 4 avril, où devrait se tenir une action concertée des travailleurs d’ArcelorMittal de toute l’Europe.

    Hélas, alors que le matériel du front commun syndical existe déjà pour la manifestation du samedi 30 mars, des paquets de tracts et d’affiches n’ont pas été distribués. Cela pourtant aurait été une bonne occasion de donner une approche concrète aux militants pour aller discuter avec les collègues absents, mais aussi avec tout leur environnement, de la buvette du club de foot du petit au voisinage immédiat. Ce samedi 30, pour la première fois depuis le mois de décembre 2011, il sera possible à la population liégeoise de venir soutenir et encourager les métallos dans leur combat, en plein centre de la Cité Ardente. C’est une occasion à saisir. Pourquoi ne pas prévoir des affiches de solidarité à distribuer en grand nombre sur place, dans le cortège et sur le côté de celui-ci ? Sortons la lutte du cadre strict de l’usine, et cherchons à impliquer la population, dont la solidarité est largement acquise à la cause des métallos !

    Si longtemps après le début du combat, tous les travailleurs ont un avis sur la manière dont la lutte a été orientée jusqu’ici. Pourquoi ne pas commencer par organiser des assemblées générales sur les différents sites, en plus petits nombre, afin de laisser la parole aux travailleurs ? Ce serait aussi un excellent moyen de remobiliser les nombreux métallos qui se sont mis sur le bord du chemin.

    • Pour des assemblées générales démocratiques et l’élaboration d’un plan d’action avec l’implication de l’ensemble des travailleurs !
    • Pour l’occupation des sites et leur transformation en centres névralgiques d’une campagne massive pour la nationalisation de la sidérurgie sous le contrôle des travailleurs, et en tant que premier pas en cette direction ! Organiser, mobiliser, occuper et exproprier pour nationaliser !

  • La crise européenne est loin d’être terminée

    Il nous faut une grève générale à l’échelle européenne !

    Le délai supplémentaire accordé à la Grèce pour rembourser sa dette a temporairement retardé un défaut de paiement. En décembre, François Hollande déclarait à Oslo : “la crise de la zone euro est derrière nous”. Mais, à chaque fois, l’euphorie n’est que momentanée, l’establishment est systématiquement rattrapé par la réalité de cette crise profonde pour laquelle il n’a aucune solution.

    Par Boris Malarme, article tiré de l’édition de mars de Lutte Socialiste

    Chypre sous perfusion

    Après la Grèce, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne, c’est au tour de Chypre (avec son secteur financier fortement exposé à la dette grecque) d’être également mis sous perfusion et tutelle de la troïka (le FMI, la Commission européenne et la Banque Centrale Européenne). Le parti Communiste (AKEL, qui était le premier parti politique depuis 2001) a été sanctionné pour sa politique d’austérité aux élections de février (26,9%) au profit de la droite (45,5%). Mais le candidat conservateur Nicos Anastasiades a fait part de sa volonté d’accélérer le rythme de l’austérité. Cependant, même une victoire surprise de l’AKEL au second tour sur base d’un soutien au ‘‘moindre mal’’ ne changerait pas fondamentalement la donne pour les travailleurs chypriotes [depuis lors, le second tour a eu lieu et les conservateur l’ont emporté, NDLR]. Tous les partis acceptent le chantage de la Troïka et les attaques contre les salaires et les pensions, les privatisations et les hausses d’impôts. Le plan de sauvetage d’au moins 17 milliards d’euros ne représente que 0,2% du PIB de l’Europe, mais cela équivaut au PIB de l’île chypriote !

    L’Europe craint l’instabilité en Italie

    A côté de cela, l’Italie (troisième économie de la zone euro) est un autre morceau sur lequel l’establishment peut se casser les dents. Cette crainte a été illustrée par les propos du président du Parlement européen, Martin Schulz, qui mettait en garde contre un retour de Berlusconi aux affaires. Ce dernier a connu une remontée dans les sondages qui l’a placé directement derrière Bersani, le candidat du Parti Démocrate (au moment d’écrire cet article, les résultats des élections n’étaient pas encore connus). Pour l’establishment européen, Berlusconi est un franc-tireur incontrôlable qui pourrait à nouveau saboter la confiance retrouvée des marchés suite à l’action du gouvernement non-élu de Mario Monti.

    De plus, le mouvement “5 étoiles” de l’humoriste Beppe Grillo serait destiné à devenir la troisième force politique du pays, brouillant ainsi les cartes. Sa campagne populiste autour du slogan “renvoyez les tous [les politiciens] à la maison” a largement recueilli le suffrage du mécontentement, faute d’une alternative sérieuse et crédible issue du mouvement des travailleurs. La campagne de la liste “Révolution citoyenne”, une alliance formée autour du PRC (Partito della Rifondazione Comunista) avec des éléments fortement à sa droite, est embourbée dans le discrédit et l’électoralisme. Ce n’est qu’une mauvaise copie de la campagne du Front de Gauche en France. Beppe Grillo, qui déclare que son mouvement n’est “ni de gauche ni de droite”, défend des propositions radicales lors de véritables one-man-show qui remplissent les places italiennes : nationalisation des banques, revenu minimum de 1000€, semaine de travail de 20h,… Mais d’autres mesures proposées sont à l’opposé : augmentation du nombre de privatisations, suppression des syndicats,…

    La classe capitaliste, avec le soutien de l’Eglise et des élites européennes, voulait disposer d’un gouvernement stable pour appliquer son programme, autour d’une coalition du PD de Bersani et de la liste de Monti. Cet essai est voué à l’échec car ces forces sont considérées comme les responsables de la politique de casse sociale. La remontée du spread italien (c.-à-d. l’écart de taux d’intérêt entre l’Allemagne et l’Italie pour emprunter sur les marchés financiers) illustre la crainte des marchés d’un possible blocage institutionnel. Mais quels que puissent être les résultats, le gouvernement sera ‘au mieux’ une équipe Bersani-Monti très faible qui devra alors affronter le mouvement des travailleurs.

    Vers des explosions sociales

    Toutes les contradictions s’accentuent. La spéculation atteint des sommets et produit de nouvelles bulles. Les plans d’austérité gonflent les dettes publiques et plongent le continent dans la récession. Les annonces de fermetures d’usines et de plans de restructuration massifs s’enchaînent. Il y a désormais 19 millions de sans-emploi dans la zone euro, soit 2 millions de plus qu’il y a un an. Le taux de chômage atteint 11,8%. La crise économique, sociale et politique s’amplifie.

    C’est dans ce contexte que le Ministre de l’Intérieur français, Manuel Valls, a récemment donné des instructions aux services de renseignement de la police pour suivre “au plus près” les conflits sociaux afin d’anticiper une “radicalisation”. Dans la presse, il s’est inquiété du fait que l’on assiste aujourd’hui “moins à des mouvements sociaux, qu’à des implosions ou explosions sociales”, le lendemain de la brutale répression des travailleurs d’ArcelorMittal à Strasbourg, tout en assurant que la police ‘‘ferait son travail’’. Manuel Valls exprime simplement par là sa bonne compréhension du caractère de la période dans laquelle nous nous trouvons, et clarifie le camp qu’il a choisi. En Grèce, rien que cette année, le gouvernement a déjà recouru par deux fois à la loi martiale pour réprimer des grèves de travailleurs.

    Le récent mouvement de masse qui a ébranlé la Bulgarie illustre le climat semi-insurrectionnel qui se développe dans l’opposition à l’austérité appliquée à l’échelle du continent. Après 10 jours de manifestations massives dans 35 villes du pays, le gouvernement de Boiko Borisov est tombé. Les factures d’énergie avaient plus que doublé en 2012 pour atteindre parfois les 100€ dans un pays où le salaire moyen est de 350€, le salaire minimum de 150€ et la pension moyenne de 75€ ! L’étroite collusion existant entre le gouvernement et les trois entreprises qui détiennent le marché de l’énergie a été dénoncé. Dans un contexte de succession de mesures d’austérité, l’augmentation des prix de l’énergie a été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres. Les promesses de diminutions des factures (de 8%) et le retrait de la licence de la compagnie tchèque CEZ d’une part, et la répression brutale d’autre part, ont soufflé sur les braises du mouvement qui a su faire chuter le gouvernement.

    Le Sud de l’Europe, maillon faible

    Les pays du Sud de l’Europe sont les plus exposés. Le chômage atteint les 26% en Grèce et en Espagne et respectivement 60% et 56,5% pour les jeunes de moins de 25 ans. Ce sont des niveaux dignes de la grande dépression des années ‘30. 2013 sera la sixième année de récession en Grèce, la troisième au Portugal et la cinquième en Espagne. La Grèce vient de connaitre sa 20e grève générale. De nouvelles manifestations sont encore prévues le 2 mars au Portugal.

    En Espagne, le gouvernement de droite de Rajoy est affaiblit par les scandales de corruption et est retombé à 23,9% dans les sondages, devançant à peine le PSOE (23,5%). Pendant 20 ans, des enveloppes d’argent provenant d’entreprises privées ont été distribuées au sein du PP. Rajoy lui-même aurait touché 25.200€ par an de cette manière. Cela illustre les liens étroits qui existent entres les politiciens et les patrons sous le capitalisme. Le 23 février, des centaines de milliers d’Espagnols ont manifesté contre “le coup d’Etat financier”, le jour anniversaire de la tentative de coup d’Etat de 1981. Les protestations contre l’austérité s’amplifient. Des manifestations de masse contre les expulsions des maisons (350.000 depuis 4 ans) et de la part des travailleurs du service public national de santé contre sa privatisation avaient encore pris place une semaine plus tôt. Le mécontentement et la volonté de lutter sont présents à la base de la société, mais les directions syndicales sont incapables de riposter à hauteur de ce qu’exige la situation.

    Vers une grève générale européenne ?

    Après le succès de la plus grande journée d’action coordonnée en Europe contre l’austérité, le 14 novembre dernier, les syndicats devraient élaborer un véritable plan d’action allant crescendo. Une grève générale coordonnée des pays du Sud de l’Europe et d’autres pays (comme la Belgique, la France, l’Angleterre, etc.) avec des manifestations de masse partout en Europe à l’occasion du sommet européen de la mi-mars constituerait une bonne prochaine étape pour transformer la colère en un rapport de force favorable aux masses. Cette journée de grève générale devrait être bien préparée et élaborée sur chaque lieu de travail.

    Quelle alternative politique ?

    Une autre faiblesse provient de l’absence de forces de gauche ou de leur timidité programmatique. Le drame que vivent les masses face à l’actuelle véritable guerre de classe exige des solutions radicales. Aucune demi-mesure n’est apte à réponde aux enjeux de la situation présente. Le non-paiement des dettes, la nationalisation sous contrôle des travailleurs du secteur financier et des autres secteurs vitaux de l’économie, de même que des entreprises qui ferment ou procèdent à des licenciements collectifs, permettraient de réaliser un plan massif d’investissements publics pour sauver les emplois, en créer d’autres et rompre avec cette Europe du Capital pour la remplacer par une confédération socialiste européenne sur base volontaire.

  • ArcelorMittal : Construire la confiance et la solidarité par un plan d’action !

    Ce 21 février, à Bruxelles, les métallos d’Arcelor-Mittal et de Ford étaient en tête des quelque 40.000 manifestants qui ont défilé contre l’austérité et les pertes d’emploi. A corps et à cris, eux aussi réclamaient d’aller plus loin qu’une ballade Bruxelles-Nord / Bruxelles-Midi. Une véritable stratégie de combat discutée à la base est plus que nécessaire pour éviter que la colère ne devienne frustration et démoralisation. Ce 21 déjà, les métallos liégeois étaient bien moins nombreux que pour les manifestations de Namur et de Strasbourg : seuls 10 cars étaient partis du Centre Acier de Flémalle, contre 25 pour Strasbourg et Namur (le 6 février et le 29 janvier). La force des travailleurs est pourtant la seule sur laquelle nous pouvons nous baser pour sauver l’emploi.

    Article tiré de l’édition de mars de Lutte Socialiste

    Le ‘‘front européen contre Mittal’’ et la task force

    ‘‘Mittal a toujours utilisé les gouvernements et les syndicats les uns contre les autres. Là, il a en face de lui un front uni de la Commission européenne, des syndicats et des États membres’’a expliqué le ministre français du Redressement Productif Arnaud Montebourg. ‘‘Pour les soldats de l’emploi que nous sommes, Jean-Claude (Marcourt, ndlr) et moi, recevoir un appui aérien de l’aviation européenne est appréciable.’’ De belles phrases très martiales qui peinent à masquer l’impuissance…

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    Répression et criminalisation des métallos

    A Namur comme à Strasbourg, tout a été fait pour présenter les métallos comme des sauvages avec qui il est impossible de discuter. A Namur, la police a directement attaqué le cortège de manifestants à coups d’autopompes, sans justification. A Strasbourg, les cars ont été vidés et fouillés – avec fouille corporelle des manifestants ! – avant leur arrivée en ville, pour se retrouver finalement enfermés sur une place, sans la moindre possibilité de bouger tandis que la police tirait sur la foule à coups de flash-balls et de grenades lacrymogènes.

    Dans les deux cas, les métallos ont réagi, ce qui a permis à la presse de publier des photos présentant les métallos agressés comme des agresseurs ! La palme de l’ignominie revient sans aucun doute à cette journaliste de RTL qui a tout fait (en vain) pour faire dire à John David, ce jeune métallo qui a perdu un œil à Strasbourg des conséquences des tirs de la police, que c’était ses collègues qui étaient au final responsables de sa situation !

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    Ce fameux ‘‘appui aérien’’ n’est rien d’autre qu’une succession de phrases en l’air. Le commissaire européen à l’Industrie, Antonio Tajani (un ancien porte-parole de Silvio Berlusconi !) a juste demandé à Lakshmi Mittal de suspendre son plan de restructuration jusqu’en juin, où sortira un plan européen destiné à relancer la sidérurgie.

    Mais ArcelorMittal a directement rétorqué qu’il était ‘‘impossible’’ de retarder ses plans. Et maintenant ? Que vont faire les ‘‘soldats de l’emploi’’ ? Et qu’en sera- t-il de ce fameux plan européen élaboré par ceux-là même qui constituent l’état- major de l’austérité européenne ?

    En Belgique, une Task Force a été constituée pour trouver des alternatives aux fermetures annoncées. Mais l’effort de ce groupe (réunissant les gouvernements fédéral et wallon, les syndicats, le Forem, la Sogepa, la Spaque, des représentants de la banque d’affaires Degroof,…) se concentre sur la recherche d’un repreneur… alors que Mittal refuse de céder l’outil ! Poudre aux yeux, poudre aux yeux, poudre aux yeux.

    Mobiliser la force des travailleurs

    Nous n’avons rien à attendre de ces politiciens qui appliquent l’austérité d’un côté, et se disent prêts à défendre les travailleurs de l’autre. Pour les pousser à poser le moindre acte concret, il faudra leur forcer la main. Pour cela, la mobilisation de la collectivité sera cruciale et le potentiel est bien là : un sondage de La Libre/RTBF a encore dévoilé le 22 février que 43% de la population belge est favorable à la ‘‘nationalisation/régionalisation pour prolonger l’activité’’ (36% en Flandre, 52% à Bruxelles et 53% en Wallonie). De tels chiffres – avant même que la moindre campagne de masse ne soit lancée sur cette question ! – sont extraordinaires.

    Les métallos sont allés manifester à Namur, à Strasbourg et deux fois à Bruxelles. A quand une mobilisation massive à Liège afin de directement impliquer la famille, les voisins,… ? De nombreux travailleurs sont actuellement démoralisés. Sur les lieux de travail, l’atmosphère est lourde, même si beaucoup veulent profiter de la présence de leurs collègues et éviter de se retrouver seuls face à leurs problèmes. Une manifestation massive dans les rues de Liège démontrerait quelle est la solidarité de la population locale tout en permettant de sortir la lutte hors de l’entreprise.

    Dès l’annonce de la fermeture de la phase à chaud, le PSL a défendu l’occupation des sites, pour les transformer en quartiers généraux d’une campagne pour la nationalisation des outils sous contrôle des travailleurs et comme premier pas en cette direction. Ce serait une excellente méthode pour que les travailleurs soient côte-à-côte au quotidien et évitent de se retrouver seuls face à leurs problèmes, dans la lutte, pas pour poursuivre le travail et remplir les poches de Mittal.

  • Tous ensemble contre l'austérité et l'avalanche de pertes d'emplois !

    Les métallos liégeois étaient présents en masse à la manifestation du 21 février

    Hier matin, vers 6h, les métallos des sites liégeois d’ArcelorMittal s’étaient rassemblés au Centre Acier de Flémalle avant de partir en cars vers la capitale. Un petit feu allumé depuis quelques heures réchauffait l’atmosphère de ce climat social glacial du bassin sidérurgique liégeois… Parmi les travailleurs se trouvait cette volonté de changer les choses : ‘‘une autre société est possible si nous le voulons ! Mais nous devons être unis !’’ nous a ainsi déclaré un travailleur.

    Par Daphné (Liège)

    Deux semaines après la manifestation de Strasbourg, les métallos liégeois étaient à nouveau présents en masse, avec leurs familles, pour défendre leur emploi et pour se soulever contre les mesures d’austérité, contre le gel des salaires,… Ils ont défilé en tête de la manifestation massive de ce 21 février, en compagnie de leurs camarades de Ford Genk.

    Ce ‘‘jeudi rouge’’, tout s’est bien passé, sans provocation de la part des forces de l’ordre. On se souvient en effet des multiples provocations et manœuvres policières destinées à criminaliser les métallos et à les faire passer pour des voyous. Ici, personne n’a ordonné à la police de provoquer les métallos, ils étaient dans la rue avec une véritable masse de travailleurs d’autres secteurs et entreprises. Voilà qui illustre la meilleure manière de prévenir d’autres tentatives de criminalisation…

    Non, nos travailleurs du métal ne sont pas des criminels ! Un réel plan d’action est nécessaire, avec l’extension de la lutte et la mobilisation active de la communauté au sens large ! ‘‘Mobiliser, organiser, occuper pour exproprier et nationaliser !’’ proclamaient les pancartes du PSL, et c’est en les brandissant que de nombreux d’entre eux ont parcouru Bruxelles. Cette usine ne s’est pas construite avec la sueur du front de Mittal ! Elle nous appartient, nous devons la lui reprendre !

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A Noter dans votre agenda

    • Lun. 11 fév. 11h Ixelles. Action de protestation de la communauté cachemirie.
    • Sa. 16 fév. Liège. Journée de discussion pour un syndicalisme de lutte.
    • Lu. 18 fév. Bruxelles. Action de protestations contre la répression des manifestants contre le "banquet des riches", 18h, face à l’Hôtel de Ville de Bruxelles (Grand Place)
    • Jeu. 21 fév. Action syndicale contre l’austérité.
    • Ma. 26 Fev. Bruxelles. Meeting sur l’actualité du marxisme.
    • Jeu. 7 mars. Louvain. Manifestation antifasciste contre le NSV.
    • Di. 10 mars. Manifestation antinuléaire à Huy.
    • Jeu. 14 mars. Bruxelles. Action syndicale contre l’austérité européenne.
    • Ven. 15 mars. Bruxelles. Manifestation contre la répression.
    • Di. 24 mars. Bruxelles. Action pro-choix contre la manifestation anti-avortement.
    • 13-14 avril 2013: Week-end Socialisme 2013.

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    Mobilisations syndicales

    Cette semaine, le PSL a été présent à diverses activités syndicales. Mardi, il y avait une action de la centrale des employés de la CSC (CNE/LCC) à Bruxelles. mercredi, une équipe était présente dans les cars des métallos qui ser sont rendus à Strasbourg pour manifester avec des collègues luxembourgeois et français contre les fermetures de sites d’ArcelorMittal. jeudi, il y avait aussi une grande manifestation des fonctionnaires fédéraux à Bruxelles.

    Lors de cette dernière manifestation, 10.000 personnes avaient bravé le froid pour protester en masse contre les projets antisociaux du secrétaire d’Etat Bogaert. Le PSL était présent avec une petite trentaine de militants qui ont notamment diffusé notre journal, Lutte Socialiste. 82 exemplaires ont été vendus, avec quelques dizaines d’euros de soutien financier.


    Meeting à l’ULB: Le marxisme aujourd’hui

    Mardi 26 février, dès 19h, Auditoire H13.09, batiment H, Solbosh, ULB

    Aujourd’hui, des journalistes et analystes osent à nouveau se référer à Marx et à ses idées. L’intérêt pour les idées marxistes est bien plus qu’un phénomène de mode : de plus en plus de jeunes et de travailleurs qui entrent en lutte sont à la recherche d’une base théorique plus ferme pour analyser l’expérience qu’ils tirent des mouvements sociaux auxquels ils ont participé de près ou de loin. De plus en plus de questions sont ouvertement posées quant à la viabilité du système capitaliste, qui semble se noyer sans cesse plus profondément dans le tourbillon de ses propres contradictions.

    De plus en plus, on remet en cause ce système où les riches qui ont causé la crise ont à leur disposition d’innombrables moyens de s’enrichir plus encore alors que de larges couches de la population en payent le prix. Grâce aux cadeaux fiscaux et aux diminutions de charges patronales, les plus grandes entreprises se trouvent au sommet d’une montagne de cash estimée, prudemment, à quelque chose compris entre les 16.000 et les 27.000 milliards de dollars ! Avec cet argent, elles spéculent sauvagement, sur les prix de l’alimentation par exemple. Et quand ces spéculations tournent mal, les moyens de la collectivité servent de bouée de sauvetage pour les spéculateurs et les banques : c’est l’Etat qui passe à la caisse ! L’économie réelle ne connaît presque plus d’investissements tandis que les méga-profits des multinationales résultent de longues années d’assainissements dans les services publics et d’attaques contre les conditions de travail, les salaires et les allocations. Résultat : les nouveaux produits n’arrivent pas à être vendus puisque les travailleurs et leurs familles doivent se serrer la ceinture, et même y percer de nouveaux trous.

    Mais nous constatons aussi que cette crise provoque un développement fantastique des luttes. Des couches toujours plus larges de la population se rendent compte de la façon dont elles ont été abusées par les riches, les banquiers et leurs politiciens, et elles entrent en révolte. Puisque les jeunes et les travailleurs ne peuvent pas compter sur les politiciens établis – et souvent même pas non plus sur leur propre direction syndicale – ils sont à la recherche de nouvelles idées politiques.

    Dans ce contexte, les idées marxistes peuvent jouer un rôle important : le marxisme offre une méthode d’analyse de la société et une idée précise de l’organisation à avoir pour mener la lutte contre l’austérité tout en proposant une alternative au système tout entier.

    Quelqu’un a un jour demandé à Marx de résumer ses idées en trois mots. Il a répondu : ‘‘Lutte, lutte et lutte’’. Mais remporter des victoires nécessite de disposer d’une méthode et d’un programme pour cette lutte, afin de renverser le capitalisme et de le remplacer par quelque chose de mieux : une société socialiste où les richesses produites seraient utilisées pour les besoins de la population, et non pour satisfaire la soif de profits des millionnaires ! Venez en discuter avec nous !

  • Strasbourg : Les métallos ne sont pas des criminels !

    A Strasbourg, tout comme à Namur la semaine passée, les ”forces de l’ordre” ont tout fait pour criminaliser la lutte des métallos. Après des heures de route, les métallos luxembourgeois, belges et français se sont retrouvés véritablement pris au piège dans une zone spéciale, après avoir subis une fouille corporelle avant même d’arriver à Strasbourg dans la plupart des cas. Très vite, et sans justification aucune, la police a balancé du gaz sur les manifestants. On dénombre plusieurs blessés et l’un d’entre eux l’est assez sévèrement après avoir reçu une flashball en pleine figure. Voilà qui illustre à nouveau très clairement de quel côté se trouvent réellement les autorités.

    Par Nico

  • ArcelorMittal : Déclaration de solidarité de 18 députés européens de la Gauche Unitaire Européenne

    Aujourd’hui, une manifestation internationale des travailleurs d’ArcelorMittal prend place à Strasbourg au Parlement européen. Divers euro-députés du groupe parlementaire de la Gauche Unitaire Européenne se sont déclarés solidaires de ce combat et défendent la nationalisation de l’outil sans indemnisation et sous le contrôle des travailleurs.

    Strasbourg, 6 Février 2013

    Chers/chères Camarades,

    L’annonce de la fermeture de 7 lignes de production sur les 12 que compte le site de la phase à froid du bassin sidérurgique liégeois démontre s’il en était encore besoin la soif de profit inextinguible du géant ArcelorMittal. Avec l’arrêt de la phase à chaud annoncée précédemment, ce sont plus de 2000 emplois directs et des milliers d’autres emplois indirects qui vont disparaître afin de satisfaire l’avidité de quelques actionnaires et spéculateurs.

    Partout en Europe les travailleurs sont confrontés à cette logique perverse. La fermeture de l’usine Ford à Genk ou du site d’ArcelorMittal à Florange en France montrent que la voracité du capitalisme ne s’arrête à aucune frontière ni aux portes d’aucun secteur économique. C’est pour ça que nous disons avec vous: "Non au diktat de ArcelorMittal! Non aux licenciements et fermetures partout en Europe!"

    Partout les travailleurs qui lui font face ne peuvent compter que sur leurs propres forces, constamment trahis par des politiciens traditionnels qui prennent toujours le parti du plus fort. Même si l’ensemble du monde politique semble s’émouvoir et que des politiciens traditionnels ont dû se prononcer favorablement à la ‘nationalisation’ du site, il est clair que la classe politique contaminée par le dogme néolibéral qui veut d’une nationalisation capitaliste. Le but sera de rendre l’usine ‘attractive’ aux investisseurs. Que-ce-que ça veut dire, alors? Qu’elle sera achetée par des parasites qui veulent la détruire aujourd’hui, gérée par les anciens managers et orientée vers les marchés. Mais pouvait-on attendre autre chose de ceux qui continuent, année après année, à arroser d’argent public un grand patron pour qu’il consente à continuer à faire des bénéfices ici plutôt qu’ailleurs ?

    Pour les travailleurs la seule option envisageable si l’on veut épargner la misère à des milliers de familles est une vraie nationalisation, sans indemnisation pour ArcelorMittal, nous avons déjà payé notamment avec les milliards d’euros des réductions d’impôts qu’ils ont reçus, et sous le contrôle démocratique des travailleurs.

    Nous voulons exprimer notre solidarité fraternelle avec votre lutte et vous souhaiter bon courage, a vous ainsi qu’a tous les autres travailleurs d’ArcelorMittal et de ses sous-traitants partout en Europe.

    Cordialement,

    Les députés européens:

    • Paul Murphy Socialist Party (Irlande)
    • Lothar Bisky Die Linke (Allemagne)
    • Nikolaos Chountis SYRIZA, Coalition de la Gauche Radicale (Grèce)
    • João Ferreira Partido Comunista Português (Portugal)
    • Thomas Händel Die Linke (Allemagne)
    • Takis Hadjigeorgiou AKEL Parti progressiste des travailleurs (Chypre)
    • Jacky Hénin Parti Communiste Français / Front de Gauche (France)
    • Patrick Le Hyaric Parti Communiste Français / Front de Gauche (France)
    • Kartika Tamara Liotard Indépendante (Pays-Bas)
    • Marisa Matias Bloco de Esquerda (Portugal)
    • Willy Meyer Izquierda Unida (Espagne)
    • Younous Omarjee Alliances des Outre-Mers (France)
    • Søren Bo Søndergaard Folkebevægelsen mod EU (Danemark)
    • Alda Sousa Bloco de Esquerda (Portugal)
    • Kyriacos Triantaphyllides AKEL Parti progressiste des travailleurs (Chypre)
    • Sabine Wils Die Linke (Allemagne)
    • Gabi Zimmer Die Linke (Allemagne)
    • Inês Zuber Partido Comunista Português (Portugal)
  • ArcelorMittal : Pour un Plan d’action vers la nationalisation sous le contrôle et la gestion des travailleurs !

    Aujourd’hui, à Strasbourg, les métallos d’ArcelorMittal de divers pays sont côte-à-côte, par-delà leurs frontières nationales. Cette solidarité internationale est cruciale dans ce combat contre une des multinationales les plus riches au monde. Une étape a été franchie, plusieurs autres sont encore devant nous.

    Tract du PSL

    La solidarité internationale doit accompagner la construction de la solidarité dans notre environnement le plus proche. La population est très largement acquise à la cause des métallos, en région liégeoise mais également au-delà. Ce potentiel doit être mobilisé. Nous gardons tous en mémoire les grandes manifestations de Seraing (10.000 personnes) et de Liège (40.000 personnes) à l’annonce de la fermeture de la filière chaude. Il est plus que possible de dépasser ces chiffres. Pensons au combat de Clabecq, lorsque le Front Commun des Forges avait appelé à une manifestation à Tubize, à laquelle 70.000 personnes avaient répondu.

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    Journée de discussion et de débat "Pour un syndicalisme de combat!"

    Le 16 février prochain se tiendra à Liège une journée de projection de reportages militants, de débats, de témoignages,… autour de la nécessité de renouer avec le syndicalisme de lutte, à l’opposé du syndicalisme de concertation actuel. Le programme complet de cette journée est disponible ici.

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    Aujourd’hui, les yeux des travailleurs des plus de 11.000 entreprises qui ont fait faillite en 2012 ainsi que ceux des 17.000 travailleurs victimes de licenciements collectifs la même année sont braqués sur l’action des camarades d’ArcelorMittal. Ils sont loin d’être les seuls. La lutte des métallos peut être un véritable phare de résistance. A contrario, la lutte des travailleurs de Renault avait été en son temps épuisée par une succession de manifestations internationales, mais dans un certain isolement en Belgique.

    Les occasions ne manquent pas de rompre cet isolement : demain, les fonctionnaires fédéraux seront dans la rue. Les cheminots – et plusieurs sont ici avec nous à Strasbourg – sont demandeurs d’actions contre le ‘‘Plan Magnette’’. Le 21 février promet d’être une journée de grande mobilisation interprofessionnelle. Il faut se mettre à la tête de cette manifestation, en compagnie des autres sites menacés de fermeture ou de restructuration, pour assurer que la manifestation soit à la hauteur de la revendication de la collectivisation de l’outil. Mais de quel type de nationalisation parlons-nous ? Nous n’avons pas besoin d’une gestion aux mains de managers publics pour qui le service est une machine à produire des dividendes pour des actionnaires privés. Il nous faut une nationalisation sous le contrôle et la gestion démocratiques des travailleurs.

    Pour arracher cela, nous avons besoin d’un plan d’action ambitieux, à l’image de ce que Nico Cué avait proposé contre la politique d’austérité de Di Rupo 1er : un plan de grèves générales de 24, 48 et 72 heures. Une grève générale de 24h pour obliger les politiciens à prendre leurs responsabilités en nationalisant les sites menacés sous le contrôle des travailleurs. Et si une grève de 24 heures ne suffit pas, annonçons directement une nouvelle de 48 heures dans les semaines à venir, pas après des mois, et puis ensuite une autre de 72 heures.

    Nationaliser : Pas possible ?

    Vendredi dernier, l’Etat néerlandais a nationalisé le groupe bancaire et d’assurance SNS Reaal, pour un coût de 3,7 milliards d’euros. Il peut donc bien être question de nationalisation, mais uniquement dans l’intérêt des riches, des actionnaires et des spéculateurs. Dès qu’il s’agit de l’emploi, la volonté politique manque. Jean-Claude Marcourt a bien lancé un ‘‘appel solennel’’ à Mittal en s’engageant à utiliser ‘‘tous les moyens’’ pour faire plier le géant du métal, relayant ainsi la position officielle du PS. Mais de quels moyens parle-t-il ? Ces déclarations sont-elles autre chose que de la poudre aux yeux ?

    Les sondages indiquent que la population veut faire plus payer les entreprises et les riches. Chaque famille est choquée par ces géants capitalistes qui ne payent quasiment rien comme impôt, voire rien du tout. Transformons ce dégoût en combativité ! Une grande manifestation à Liège permettrait de donner une expression à cet Etat d’esprit. Pourquoi ne pas produire des affiches de solidarité défendant la revendication de la collectivisation de l’outil pour les coller dans les entreprises, aux fenêtres des maisons, dans les commerces,… avec la date d’une manifestation monstre dans la Cité Ardente ? On pourra alors voir qui mouillera vraiment sa chemise, et à hauteur de ses moyens, pour faire une réussite de cette initiative. Par ailleurs, pourquoi ne pas commencer à occuper les sites pour les transformer en quartiers généraux à partir d’où organiser la lutte ?

    Ce ne sera pas facile et le boulot ne manque pas. Nous comprenons bien que les délégations syndicales ont fort à faire pour l’instant entre les réunions avec les autorités, la maîtrise de sujet plus techniques,… Pour renforcer ce travail, la constitution d’un Comité d’Action serait d’une aide cruciale afin d’organiser la solidarité locale – mais aussi nationale avec les autres entreprises menacées de fermeture et internationale avec les camarades de Florange et d’ailleurs -, rendre visite aux travailleurs pour assurer l’implication maximale de chacun dans la bataille,…

    • Pour un plan d’action combatif !
    • Occupation des sites pour les transformer en quartier général d’un mouvement d’envergure pour la nationalisation de l’outil !
    • Expropriation de l’outil sans rachat ni indemnité !
    • Nationalisation sous le contrôle et la gestion démocratiques des travailleurs !
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