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  • Hong Kong : Actions internationales de solidarité le 31 mai contre le procès de la “subversion”

    Leung Kwok-hung 

    Libération de “Cheveux longs” et des prisonniers politiques de Hong Kong !

    Lundi 31 mai, Leung Kwok-hung, dit “Cheveux longs” (en raison de son refus de se couper les cheveux jusqu’à la reconnaissance du massacre de Tienanmen par le régime de Pékin), et 46 autres accusés seront jugés pour “incitation à la subversion du pouvoir d’État”. Il s’agit de la deuxième audience du plus grand procès organisé à ce jour en vertu de la loi sur la sécurité nationale imposée l’année dernière par la dictature du Parti « Communiste » Chinois (PCC) dirigé par Xi Jinping. S’il « Cheveux Longs » est reconnu coupable, la peine maximale encourue est la prison à vie.

    La première audience de l’affaire, qui a débuté le 1er mars, a constitué un sinistre avertissement sur la manière dont la nouvelle loi sera utilisée pour écraser la dissidence politique. Trente-six des 47 accusés, dont “Cheveux longs”, se sont vu refuser la libération sous caution et ont été placés en détention durant l’enquête de la police. Auparavant, à Hong Kong, la libération sous caution était normalement accordée, sauf dans des cas très graves tels que les procès pour meurtre, en vertu du principe selon lequel l’accusé est innocent jusqu’à preuve du contraire. L’audience du mois de mars s’est prolongée pendant quatre jours, les accusés n’ayant pas eu la possibilité de se doucher ou de recevoir des vêtements de rechange. Dix des accusés se sont évanouis et quatre ont été envoyés à l’hôpital, dont “Cheveux longs”, qui souffre de problèmes cardiaques.

    Avec ce procès pour subversion, le régime chinois a rassemblé la quasi-totalité des dirigeants de l’opposition issus de tous les courants politiques antigouvernementaux, y compris les syndicalistes, les libéraux pro-occidentaux et les localistes de droite (un mouvement nationaliste de Hong Kong). Parmi eux figurent d’anciens législateurs (élus au Conseil législatif, Legco) comme “Cheveux longs”, qui a été élu cinq fois au Legco. Le régime de Xi a imposé un nouveau système politique en vertu duquel quatre cinquièmes des sièges du Legco seront désignés par un comité contrôlé par le PCC ou par des lobbys d’entreprises, et tous les candidats seront d’abord passés au crible par la police secrète afin de s’assurer que seuls les “patriotes” peuvent se présenter. Ces “patriotes” sont ceux qui obéissent servilement au régime de Xi et ne critiquent jamais ses politiques répressives.

    L’accusation de subversion contre les 47 repose sur leur participation à une “primaire” électorale non officielle en juillet 2020, quelques semaines seulement après l’imposition de la loi sur la sécurité nationale. Plus de 610.000 électeurs, soit un taux de participation incroyablement élevé, avaient participé à cette “primaire” pour choisir les candidats pro-démocratie qui se présenteraient aux élections du Legco (annulées par la suite) de septembre 2020. Le PCC affirme que ces “primaires” constituent une conspiration visant à renverser le gouvernement de Hong Kong.

    Chaque candidat, victorieux ou non, est accusé de subversion. “Cheveux longs”, par exemple, n’a pas gagné sa primaire et n’aurait donc pas été candidat sur la base du résultat de juillet. Le fait qu’un combattant ayant fait ses preuves dans la lutte ait été éliminé illustre le caractère contradictoire (voire chaotique) de la conscience politique du mouvement pro-démocratie à Hong Kong.

    Les leçons du mouvement de 2019

    Les manifestations de masse de 2019 ont atteint des sommets incroyables, avec jusqu’à deux millions de personnes rejoignant les manifestations. Elles ont fait preuve d’une créativité et d’une bravoure extraordinaires face à d’énormes obstacles.

    Les jeunes qui étaient la force motrice de cette lutte ont largement rejeté les politiciens pro-démocratie dont l’action reposait sur le compromis et qui dominaient précédemment l’opposition. Ceux-ci ont de plus en plus été considérés comme “trop mous” et représentant un frein à la lutte. Ce jugement est tout à fait correct. Malheureusement, l’accent mis par le mouvement sur l’”action” militante à l’exclusion de la politique, et sa foi dans la “spontanéité” au détriment de la construction de structures de masse organisées (des comités démocratiques, des syndicats, des comités de grève et un parti politique de la classe ouvrière), ont conduit à l’émergence de nombreuses figures et groupements “nouveaux” mais politiquement très limités et confus (à consonance radicale, mais sans stratégie ni idée de ce qui est nécessaire pour gagner).

    Ces derniers comprenaient également des groupes dont la seule “stratégie”, surtout vers la fin de la période où le mouvement s’épuisait, consistait à placer leurs espoirs dans des sanctions (en réalité superficielles) des États-Unis et des gouvernements occidentaux de droite. Au lieu d’un moyen efficace d’aller de l’avant, cela représente une impasse totale et une dangereuse incompréhension de ce que sont réellement les gouvernements capitalistes étrangers.

    « Solidarité contre la répression en Chine et à Hong Kong » et Alternative Socialiste Internationale (ASI) demandent à nos camarades et à nos sympathisants de marquer la date du 31 mai par une action de solidarité contre le procès sur la sécurité nationale. Dans les grandes villes, les manifestations devant les ambassades ou les consulats de Chine seraient une bonne option, mais les bureaux de la méga-banque anglo-hongkongaise HSBC pourraient aussi, dans certains pays, être un bon point de mire pour les manifestations, même dans les petites villes (les patrons de HSBC sont complices de l’introduction de la loi sur la sécurité nationale – le directeur général de HSBC pour l’Asie-Pacifique, Peter Wong Tung-shun, est membre du PCC et a fait campagne pour cette loi).

    Nous exigeons la suppression de la loi de sécurité nationale de Hong Kong et la libération des prisonniers politiques. Nous soulignons la nécessité de reconstruire la lutte révolutionnaire de masse contre la dictature et d’étendre celle-ci à la Chine, en la reliant à la lutte contre le capitalisme et l’impérialisme qui menace partout les droits démocratiques.

    Ce qui suit est le texte d’un nouveau tract de la campagne « Solidarité contre la répression en Chine et à Hong Kong ».

    Stop à la répression en Chine et à Hong Kong
    Pour la solidarité et l’internationalisme de la base – Aucune confiance dans les politiciens et les gouvernements capitalistes

    À Hong Kong, depuis que les manifestations antigouvernementales de masse ont éclaté en 2019, 10.200 personnes ont été arrêtées. Plus de 600 ont jusqu’à présent été condamnées pour des délits politiques, notamment pour “émeute” et “rassemblement illégal”, et beaucoup ont écopé de peines de prison extrêmes de cinq ans ou plus. La dictature chinoise (du PCC) qualifie les manifestants de “terroristes” et d’”agents étrangers” et a imposé une nouvelle loi sur la sécurité nationale pour écraser le mouvement démocratique. En vertu de cette loi, la peine maximale est la prison à vie.

    Hong Kong était autrefois la seule partie de la Chine à disposer de quelques droits démocratiques limités. Depuis que la loi sur la sécurité nationale a été imposée, la ville est devenue un État policier de facto. Le dictateur chinois Xi Jinping veut éradiquer le “virus” de la démocratie, dont il craint qu’il ne se propage de Hong Kong à la Chine, mais il veut également faire preuve de fermeté à l’égard des États-Unis et des gouvernements occidentaux dans le cadre de leur conflit de guerre froide qui s’aggrave.

    La répression à Hong Kong

    – À ce jour, plus de 100 militants ont été inculpés d’infractions graves en vertu de la loi sur la sécurité nationale.

    – La liberté d’expression est effectivement écrasée par la loi sur la sécurité nationale. Le slogan “Mettre fin au régime du parti unique”, qui a été pendant de nombreuses années une revendication essentielle du mouvement démocratique et des manifestations d’un million de personnes, est désormais considéré comme de la subversion, passible de la prison à vie.

    – Le 4 juin, date anniversaire du massacre de Pékin de 1989, où des centaines de personnes ont été massacrées par l’armée, est un sujet interdit en Chine. Le 4 juin n’a jamais été commémoré qu’à Hong Kong, où 180.000 personnes ont participé à la veillée de 2019. Mais en 2021, la veillée de Hong Kong est interdite pour la deuxième année consécutive.

    – Les syndicats de Hong Kong sont les cibles de la répression chinoise. Le syndicat des nouveaux fonctionnaires, fort de 3.000 membres, a été dissous en janvier. Deux dirigeants syndicaux, Carol Ng Man-yee du HKCTU et Winnie Yu Wai-ming du HAEA, ont été accusés de subversion. Ng a démissionné de son poste de présidente du syndicat et a coupé ses liens avec le Parti travailliste dans le but de réduire sa peine. Plusieurs autres accusés ont également rompu tous leurs liens politiques.

    – Leung Kwok-hung, vétéran de la gauche et militant pour la démocratie, “Cheveux longs”, fait partie des personnes inculpées en vertu de la loi sur la sécurité nationale. Il a déjà été condamné à 18 mois de prison pour “rassemblement illégal” en vertu d’une loi datant de l’époque coloniale britannique – ce qui rappelle que le gouvernement chinois n’a pas le monopole des lois répressives.

    La répression en Chine

    La situation en Chine est encore pire. Les syndicats sont illégaux, à l’exception d’un faux syndicat géré par le gouvernement, l’ACFTU, qui n’a jamais (pas une seule fois) soutenu une grève des travailleurs. Les travailleurs sont souvent jetés en prison s’ils font grève ou protestent, surtout s’ils essaient de s’organiser. Les dirigeants des travailleurs sont accusés d’être “manipulés par des forces étrangères”. Les féministes sont également attaquées comme étant “antipatriotiques” et “corrompues par des idées étrangères”.

    En 2018, lors de la célèbre lutte de Jasic, des dizaines de jeunes de gauche et de maoïstes autoproclamés ont été emprisonnés et torturés pour avoir organisé la solidarité avec des ouvriers d’usine en grève. Ainsi, une dictature qui se prétend faussement “communiste” attaque et emprisonne les véritables communistes et travailleurs, et pas seulement les politiciens libéraux et les militants pro-démocratie comme à Hong Kong.

    Au Xinjiang, où vivent 12 millions de musulmans ouïgours, une répression horrible a lieu au nom de la lutte contre le “terrorisme”. La dictature chinoise a soutenu la “guerre contre le terrorisme” menée par l’Occident après 2001 et s’en est servie pour faciliter sa propre répression antimusulmane et renforcer son contrôle sur le Xinjiang, riche en ressources. Les Ouïghours sont soumis à des lois racistes discriminatoires et à un système de surveillance hi-tech massif comprenant des camps d’internement de masse. Le régime de Xi a d’abord nié l’existence de ces camps, puis a changé de position lorsque les preuves sont devenues indéniables, les qualifiant d’”écoles de formation professionnelle” !

    « Solidarité contre la répression en Chine et à Hong Kong (Solidarity Against Repression in China and Hong Kong, SARCHK) » est une campagne internationale lancée par Alternative Socialiste Internationale (ASI) et nos camarades en Chine, à Hong Kong et à Taiwan. Nous avons une longue expérience de la lutte pour les droits démocratiques et du soutien aux luttes des travailleurs.

    SARCHK expose le rôle réel de la dictature chinoise, qui est dominée par des milliardaires – la Chine compte désormais plus de milliardaires que les États-Unis – et présente l’un des pires bilans au monde en matière de droits des travailleurs. Nous exposons également l’hypocrisie de la rhétorique anti-chinoise des gouvernements occidentaux, qui est souvent utilisée pour attiser le racisme, pour provoquer la division, et qui prétend en vain promouvoir la “démocratie” et les “droits humains”.

    Démocratie contre dictature

    – Les États-Unis fournissent une aide militaire à 73 % des dictatures du monde. La Chine ne peut pas faire mieux !

    – La Grande-Bretagne a dirigé Hong Kong pendant 154 ans et n’a jamais organisé d’élections.

    – Les gouvernements des pays “démocratiques” soutiennent et appuient toujours les régimes qui leur permettent de faire des profits. Comme le montre le Myanmar, pour combattre la dictature, il faut une lutte de masse révolutionnaire menée par les travailleurs et les jeunes.

    Les États-Unis, l’Union européenne et d’autres gouvernements occidentaux ainsi que leurs grandes entreprises ont travaillé main dans la main avec la dictature chinoise pendant de nombreuses années. Ensemble, ils ont étouffé les plaintes pour violation des droits de l’homme, aidant même l’État policier chinois à développer certaines de ses technologies de surveillance les plus avancées. Leur seule préoccupation était de tirer profit de la main-d’œuvre non syndiquée de la Chine et d’exploiter le marché chinois en pleine croissance. La nouvelle guerre froide marque la fin de cette relation confortable, laissant place à une hostilité croissante entre le capitalisme occidental et chinois.

    La lutte pour la démocratie – pour les droits démocratiques tels que la liberté d’expression, la liberté de réunion, le droit de s’organiser en syndicats et en groupes politiques, de faire grève, de se présenter ou de voter à des élections libres, et de chasser un gouvernement – ces droits n’ont jamais été conquis que par la lutte de masse, en particulier celle des travailleurs, avec la classe capitaliste de l’autre côté des barricades, comme c’est le cas à Hong Kong aujourd’hui.

    La lutte de masse est la seule voie !

    Les droits démocratiques n’ont jamais été accordés par un groupe ou un régime au pouvoir, ni par un gouvernement étranger ou la “communauté internationale”. C’est parce que les droits démocratiques réels et la lutte de masse nécessaire pour les obtenir constituent une menace sérieuse pour le système capitaliste dans lequel une infime minorité détient tout le pouvoir réel.

    C’est pourquoi « Solidarité contre la répression en Chine et à Hong Kong » construit une solidarité de base active avec la lutte anti-autoritaire en Chine et à Hong Kong, et s’oppose fermement à tout soutien à un gouvernement capitaliste. Le mouvement des travailleurs, les mouvements sociaux des femmes, des jeunes et des minorités opprimées, ce sont les seules forces qui peuvent vaincre les régimes répressifs.

    Pour soutenir notre campagne, discuter des actions et obtenir des informations sur nos activités dans votre pays et votre localité, prenez contact avec hk.repression@gmail.com (pour la campagne internationale) et info@socialisme.be (pour la Belgique).

    Ce que nous défendons :

    • Abolition de la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong.
    • Libération des prisonniers politiques à Hong Kong et en Chine. Reconstruisons et étendons la lutte de masse pour la démocratie.
    • Non à la détention de masse, au travail forcé et à la discrimination contre les Ouïghours et les minorités nationales. Pour un mouvement multiethnique uni contre la dictature.
    • Pour des syndicats indépendants et le droit de grève. Organisons la solidarité syndicale avec les travailleurs de Chine et de Hong Kong.
    • *Solidarité internationale – non au nationalisme, à l’impérialisme et à la nouvelle guerre froide.
  • [DOSSIER] Solidarité contre la répression à Hong Kong et en Chine ! 

    Une nouvelle campagne de solidarité lancée par Alternative Socialiste Internationale

    Les luttes contre l’imposition de la dictature du régime chinois à Hong Kong ont tenu le monde en haleine durant de longs mois. Aujourd’hui, nous assistons avec effroi à l’imposition brutale d’un régime dictatorial directement aux ordres de Pékin. En Chine également, la répression atteint des sommets alors que se profile le 20e Congrès du Parti « communiste » chinois (PCC) qui devrait couronner Xi Jinping pour un troisième mandat, une décision sans précédent. Sa crainte des troubles sociaux est d’autant plus grande.

    Par Nicolas Croes, article tiré de l’édition de mai de Lutte Socialiste

    Un coup d’État sans tanks

    L’année 2019 avait connu une impressionnante vague de soulèvements (au Chili, en Équateur, au Liban, en Irak, en Iran,…). Au milieu de ces multiples irruptions des masses sur le devant de la scène pour défendre leurs droits, Hong Kong avait tout particulièrement attiré l’attention. Mais, en dépit de mobilisation dont l’ampleur et l’ingéniosité ont frappé les esprits, la dictature chinoise a imposé une loi de sécurité nationale qui signifie que celle-ci prend le contrôle politique direct du territoire. L’autonomie politique limitée de Hong Kong dans le cadre du système « un pays, deux systèmes » mis en œuvre après la rétrocession de Hong Kong à la Chine par le Royaume-Uni en 1997 a de facto été abolie.

    Les fragiles libertés qui existaient à Hong Kong mais étaient refusées dans le reste de la Chine, telles que la liberté d’expression et la liberté de réunion ou encore le droit de grève, sont maintenant menacées comme jamais auparavant. Les accusations de “subversion” et de “séparatisme” peuvent aujourd’hui conduire à une peine d’emprisonnement à vie, voire à l’extradition pour être jugé en Chine continentale, où la peine de mort est toujours d’application pour de telles infractions.

    L’imposition de cette nouvelle loi ressemble à un coup d’État militaire ou à un second « 4 juin » (date du massacre de Tienanmen en 1989), mais en utilisant des lois, la police secrète et des technologies de surveillance pointues à la place des tanks. Cela représente bien entendu une défaite pour le mouvement antiautoritaire à Hong Kong et en Chine. Elle n’était toutefois pas inévitable. En réaction aux trahisons successives des dirigeants officiels autoproclamés du mouvement prodémocratie à Hong Kong, notamment lors de la « révolution des parapluies » de 2014, le mouvement se méfiait de toute structuration. Cette hostilité à l’organisation de la lutte avait été résumée dans le slogan « sois comme l’eau », tiré d’une citation de Bruce Lee.

    Mais si des comités de lutte démocratiques avaient été mis sur pieds et avaient choisi de s’orienter vers l’arme de la grève pour paralyser Hong Kong et toucher les capitalistes pro-Pékin au portefeuille, à l’instar des masses au Myanmar dans leur combat contre le coup d’État militaire, et s’il avait été décidé de s’orienter vers les masses en Chine, la crainte ultime du régime de Pékin, une tout autre issue aurait été possible. Sans cette orientation, le mouvement de masse s’est épuisé dans une guérilla urbaine désespérée tandis que certaines couches du mouvement faisaient appel à l’impérialisme américain, également sous la pression du désespoir.

    Ni Washington, ni Pékin

    C’est dans ce contexte qu’Alternative Socialiste Internationale (ASI, dont le PSL/LSP est la section belge) a décidé de lancer une campagne de solidarité internationale d’autant plus concrète que nous disposons de forces sur le terrain qui, à Hong Kong, doivent aujourd’hui fonctionner dans la semi-clandestinité en se préparant pour le pire.

    Les événements de Hong Kong ont joué un rôle important dans l’accélération de la guerre froide entre l’impérialisme chinois et l’impérialisme américain/occidental. Mais la campagne « Solidarité contre la répression en Chine et à Hong Kong » ne soutient aucun de ces deux camps. Aucun d’eux ne défend véritablement les droits démocratiques ni ne représente de voie progressiste pour les travailleurs et les opprimés. Cette lutte est un combat sans scrupule pour les marchés, les sources de main-d’œuvre bon marché et les matières premières. Elle n’a rien à voir avec la « démocratie » et les « droits de l’homme », comme le prétendent les un, ou le « patriotisme » et la « sécurité nationale », comme le prétendent les autres.

    Le cas des Oïghours

    L’abominable répression qui s’abat sur la province du Xinjiang, à l’ouest de la Chine, et sur les Ouïghours, communauté turcophone et musulmane, est également cyniquement utilisée dans ce cadre. De multiples organisations de défense des droits humains dénoncent des actes de torture et des viols systématisés, des camps de travail forcé et de rééducation,… Les États-Unis ont beau crier au scandale aujourd’hui, ils ont derrière eux une longue histoire de soutien à des régimes dictatoriaux et de trahison des peuples opprimés. Ce sont les Kurdes du nord de la Syrie (le Rojava) qui en ont encore tout récemment fait les frais après avoir fait l’erreur tragique de s’allier à l’impérialisme américain. Une fois que Daesh, le prétendu « État Islamique » ne représentait plus de danger, Washington a abandonné le Rojava et l’a dans les faits livré à l’armée turque.

    En Belgique, la question a été portée devant divers parlements du pays afin de reconnaître le génocide commis par le régime chinois contre les Oïghours. Plusieurs parlementaires et partis y voient également une manière bien pratique d’attaquer le PTB, dont les positionnements politiques sont bien souvent scandaleux dès lors qu’il s’agit de la Chine. Encore une fois, il s’agit d’une belle hypocrisie. Quand, suite à la visite du Premier ministre Charles Michel à Pékin, il a fallu procéder à un vote à la Chambre en 2018 concernant un traité d’extradition pour « coopérer efficacement dans la lutte contre la criminalité » avec la Chine – avec une dictature, donc – le projet de loi a été adopté par 76 votes positifs et 61 abstentions. Pas une seule voix ne s’y est opposée.

    Dans sa déclaration concernant la situation au Xinjiang(1), le PTB explique que « La manière dont la Chine a pris en main la situation au Xinjiang est problématique » (difficile de dire moins…). Le parti anciennement maoïste compare la situation aux « mensonges concernant les armes de destruction massive qui ont précédé la guerre en Irak ou les mensonges visant à justifier la guerre en Libye » et cible l’impérialisme américain sans jamais se prononcer sur le caractère dictatorial de la Chine ni sur la machine de répression inouïe du pays. Ce « deux poids, deux mesures » est injustifiable. Cette déclaration se termine en disant : « nous ne rentrons pas dans la logique de guerre froide. Au contraire, nous avons besoin d’un large mouvement qui défend le dialogue et la paix. » Mais dialogue entre qui et qui ? Entre l’impérialisme américain et la dictature chinoise ? Et quelle paix ? Celle qui permet à chacun d’exploiter les masses dans son coin à sa manière ?

    À l’opposé de l’approche qui vise à choisir un camp impérialiste contre l’autre, nous entendons faire reposer notre campagne de solidarité sur une solidarité de classe entre les travailleurs et les couches opprimées en Chine et à Hong Kong et ailleurs à travers le monde, y compris aux États-Unis, au travers des diverses sections d’Alternative Socialiste Internationale. L’instauration d’une véritable démocratie des travailleuses et travailleurs, une société socialiste démocratique, est la seule manière d’obtenir une paix qui ne soit au détriment d’aucun opprimé.

    Prenez contact avec nous pour participer à cette campagne et participez à notre meeting en ligne en présence de camarades de Hong Kong le 14 mai, 19 heures.

    1) https://www.ptb.be/la_r_pression_des_ou_ghours_en_chine_et_la_nouvelle_guerre_froide

    Libérez Leung Kwok-hung, dit « Cheveux longs »

    Notre campagne de solidarité vise notamment à mettre en lumière la situation de l’ancien législateur (député) de Hong Kong Leung Kwok-hung, surnommé « cheveux longs » car il a décidé d’arrêter de se couper les cheveux tant que le régime de Pékin n’aura pas présenté ses excuses pour le massacre de Tienanmen. De même que plus de quarante autres candidats au Conseil législatif (Legco) de Hong Kong, aujourd’hui dissous, il est détenu et risque la prison à vie.
    Nous exigeons la libération de tous les prisonniers politiques de Hong Kong, même si nous ne partageons pas leurs idées politiques, car les accusations portées contre eux ne sont qu’un grossier coup monté. Nous souhaitons accorder une attention particulière à “Cheveux longs”, l’une des figures les plus célèbres de la contestation à Hong Kong, car il est le seul représentant de gauche parmi les dirigeants les plus éminents du mouvement démocratique. “Cheveux longs” a activement soutenu les causes des travailleurs en Chine et à Hong Kong, les droits des femmes, des personnes LGBTQI+ et des réfugiés. Il s’est également opposé à l’impérialisme américain.

  • Meeting (FR, NL & ENG) “Solidarité contre la répression en Chine & à Hong Kong”

    Ce vendredi 14 mai, 19h, via zoom

    Alternative Socialiste Internationale (ASI, dont le PSL/LSP est la section belge) a lancé la campagne “Solidarité contre la répression en Chine et à Hong Kong” afin de soutenir la résistance à la répression des droits démocratiques à Hong Kong et en Chine continentale.
    A ce titre, une série de meetings en ligne est actuellement organisée à travers le monde avec des militants d’ASI de Chine et de Hong Kong. Ce sera l’occasion idéale de parler de la lutte contre la répression et pour les droits démocratiques avec des acteurs de terrain de premier plan, mais aussi du rôle actuel de la dictature chinoise dans la nouvelle guerre froide avec l’impérialisme américain.

    Depuis les manifestations de masse de Hong Kong en 2019, la situation a complètement changé. La dictature de Xi Jinping et le mal nommé Parti “communiste” chinois (PCC) espèrent détruire le mouvement par une répression extrême et sans précédent et empêcher tout futur mouvement de masse à Hong Kong et en Chine. Les principales personnalités de l’opposition sont condamnées à au moins cinq ans de prison. Leung Kwok-hung, militant de gauche et ancien député surnommé “cheveux longs”, a déjà été condamné à 14 mois de prison, et d’autres chefs d’accusation viendront certainement alourdir sa peine.

    Cette campagne de solidarité est une campagne indépendante, reposant sur les intérêts de la classe ouvrière. Elle se concentrera sur la situation des classes opprimées en Chine et à Hong Kong – les travailleurs, les jeunes, les femmes et les diverses minorités – tout en dénonçant l’hypocrisie des États-Unis et d’autres gouvernements occidentaux qui tentent de se présenter comme des défenseurs de la démocratie afin de cyniquement promouvoir leurs propres intérêts dans la guerre froide avec la Chine.

    Nous avons besoin de votre soutien !

    La section d’ASI en Chine, à Hong Kong et à Taïwan a également besoin de notre soutien financier. La situation est déjà difficile et pourrait empirer si les activités publiques sont interdites dans les prochains mois. Un soutien mensuel sera le plus utile, tout montant sera utile : https://chinaworker.info/en/donation/

    Plus d’infos sur la campagne : Facebook : “Solidarity Against Repression in China & Hong Kong”

  • #JusticeForAkram Une action contre les violences policières réprimée à Anvers

    Dimanche dernier, la mort d’Akram, un homme d’origine algérienne, a fait sensation. Les images de son arrestation par la police anversoise ont été largement diffusées sur les médias sociaux. L’homme a été traité durement, est tombé malade et est mort par la suite. L’approche répressive de la police a été considérée par beaucoup comme un exemple de violence policière. Les autorités ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour attribuer l’incident à la prétendue consommation de drogue de l’homme décédé. Une enquête totalement indépendante, sous contrôle des travailleurs et de la jeunesse, est nécessaire pour y voir clair.

    Il est apparu clairement aujourd’hui que la police d’Anvers ne permettra pas qu’une telle enquête se déroule. Des jeunes avaient appelé à une action de protestation pacifique contre les violences policières. Ils voulaient se réunir devant un poste de police, mais tout y était hermétiquement bloqué avec des chevaux de frise. Des dizaines de camionnettes de la police et un canon à eau complétaient le dispositif. Il était vivement conseillé aux jeunes de ne pas manifester pour éviter d’être arrêtés. En d’autres termes, il leur était interdit de protester contre les violences policières. Ceux qui ont tout de même décidé de protester sont devenus eux-mêmes victimes de la répression policière.

    Un groupe de jeunes s’est rassemblé et a crié des slogans tels que « No justice, No peace ». La police est intervenue avec de grands moyens pour emprisonner les jeunes. Les passants qui s’approchaient du groupe et qui se trouvaient être des jeunes de couleur ont rapidement été considérés comme des “manifestants” par la police. Mais un homme blanc de quarante ans, comme l’auteur de ce rapport, pouvait aisément sortir de l’encerclement policier.

    Il est remarquable que même les protestations contre les violences policières soient traitées de cette manière. Rendre cette action impossible manu militari est une violation du droit démocratique de manifester. Les autorités se cachent derrière l’excuse qu’elles n’ont autorisé l’action et invoquent également les mesures liées à l’épidémie.

    En ce qui concerne l’action, nous avons constaté que les jeunes étaient particulièrement sensibles à des questions telles que la distanciation sociale. Lorsque les prises de parole ont commencé, il a été immédiatement demandé de garder ses distances les uns par rapport aux autres. Les discours ont été interrompus par l’intervention policière. Mais alors qu’ils étaient arrêtés, les jeunes étaient poussés les uns contre les autres, sans aucune possibilité de respecter les règles de distanciation sociale. Cela démontre toute l’hypocrisie de l’argument selon lequel les actions et manifestations sont interdites pour cause de coronavirus. L’action de protestation elle-même était sans danger, la répression policière ne l’était par contre pas du tout.

    Cette scandaleuse démonstration de force jette de l’huile sur le feu. Elle renforce l’image d’une police anversoise qui utilise une violence insensée et exagérée, tout particulièrement envers les jeunes issus de l’immigration. Ce n’est pas neuf. Une étude sur l’attitude des jeunes à l’égard de la police anversoise au début de l’année – avant même les mobilisations Black Lives Matter – a indiqué que 7% des jeunes blancs avaient déjà été soumis à un contrôle d’identité, alors que chez les jeunes issus de l’immigration, ce chiffre était de 14%. Les contrôles au faciès sont un fait. La police n’éteindra pas la colère par la répression. Bien au contraire.

    Un nouveau rendez-vous doit prendre place pour manifester, envers lequel il faudra largement mobiliser tout en défendant des revendications contre la violence policière et contre le système qui conduit au racisme et à la violence policière. Le succès du mouvement Black Lives Matter démontre le potentiel pour une telle mobilisation à Anvers. Aux États-Unis, les manifestants ont crié : « C’est tout le système est coupable ». Il n’en va pas différemment ici. De nouvelles actions sont nécessaires ! #JusticeForAkram

    Les manifestants eux-mêmes ont pris en compte les règles de la distance sociale.
    Le passage est fermé aux manifestants.
    Après l’encerclement des manifestants, aucune distanciation sociale n’était possible.
    La police protège son quartier général.

  • USA. Justice pour George Floyd ! C’est tout le système qui est coupable !

    George Floyd est mort étouffé par un policier de Minneapolis, le 25 mai 2020, un genou sur son cou. La vidéo de ce meurtre publiée par le Washington Post montre clairement que la police a menti sur le fait que Floyd ait résisté à son arrestation. Il a été assassiné parce qu’il “ressemblait à un suspect”. Les événements entourant la mort de George Floyd exposent la brutalité désinvolte mais mortelle de la police.

    Par Socialist Alternative – Minneapolis

    La police a arrêté Floyd de façon agressive sur base d’un rapport selon lequel quelqu’un dans la région avait essayé d’utiliser un faux billet de 20 dollars. Tout d’abord, l’idée qu’un meurtre serait une réponse pour la simple accusation d’un crime de pauvreté est horrible et injuste. Ensuite, le meurtre de Floyd est un aperçu effrayant de la réaction de l’État durant une crise économique qui a déjà entraîné la mise au chômage de près de 40 millions de personnes. Floyd a été filmé alors qu’il proclamait à plusieurs reprises “Je ne peux pas respirer”, ce qui rappelle tragiquement le cas d’Eric Garner, assassiné par la police en 2014. Sa mort a déclenché des journées d’action de masse qui ont constitué le pic du mouvement Black Lives Matter.

    Il n’a fallu que quelques heures pour que la colère se transforme en protestation. Plusieurs milliers de personnes ont défilé vers le commissariat. Le long du parcours de la marche, des pancartes de solidarité avaient été accrochées par le voisinage sur les portes et les porches. Cette manifestation a été accueillie par des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des coups de feu.

    Pour rendre justice à Georges Floyd, nous ne pouvons pas accorder de confiance à l’establishment politique qui nous a conduit droit à cette situation. La mobilisation et les actions de protestations représentent la plus sûre manière d’assurer que justice lui soit rendue et d’attirer l’attention sur la réalité actuelle des brutalités policières. La lutte doit être élargie pour y inclure des mobilisations plus larges avec des journées d’action de masse coordonnées qui impliquent les jeunes, les communautés de couleur et l’ensemble de la classe ouvrière. Sans structuration, le risque est grand que les mobilisations puissent perdre leur élan. Un mouvement de masse bien organisé peut commencer à s’attaquer au racisme et à l’inégalité structurels sur lesquels reposent la violence policière avec des revendications concernant des programmes sociaux, l’enseignement public et les logements sociaux.

    Aucune confiance envers le maire Frey ou le FBI de Trump

    La réaction de la police de Minneapolis face à ces manifestations contraste fortement avec la manière dont ont été traités les rassemblements armés exigeant de “libérer l’État” des mesures de confinement quelques semaines auparavant. Cette attitude de la part de la police augmente le risque que des « justiciers » de droite se sentent enhardis à terroriser les manifestants, comme ce fut déjà le cas dans le passé. Le patron du syndicat de police local, Bob Kroll, est un ardent défenseur de Trump, au point de l’avoir introduit lors d’un meeting en 2019, ce qui ne va qu’augmenter le risque que Trump et les forces de droite interviennent.

    Pour faire face à la violente répression policière ou à la menace des « justiciers » d’extrême droite enhardis, les organisations de masse comme les syndicats devront soutenir les manifestations et utiliser tous leurs moyens pour organiser des comités de solidarité visant à protéger les manifestants. Les syndicats des infirmières du Minnesota et des enseignants de Minneapolis ont publié des déclarations condamnant le meurtre de Floyd. Ce sont des démonstrations de solidarité importantes qui doivent être suivies par d’autres syndicats.

    Le maire Jacob Frey a immédiatement mis sous une intense pression. Il a été forcé de reconnaître que la population ne faisait pas confiance à la police pour mener l’enquête. Il a donc demandé que celle-ci soit menée par le Bureau des affaires criminelles du Minnesota et le FBI. Cette tactique n’est pas neuve et sert à affaiblir les mobilisations qui exigent la poursuite immédiate des officiers de police impliqués. La méthode sert à faire dérailler les mouvements qui luttent pour imposer des changements structurels dans le maintien de l’ordre.

    Nous devons également être clairs sur le fait que les lois des États et les agences fédérales de maintien de l’ordre ne sont pas du côté des travailleurs, tout particulièrement dès lors qu’il s’agit de migrants et des communautés de couleur. Le Bureau des affaires criminelles du Minnesota est l’organisation qui a enquêté sur le meurtre de Philando Castille et qui a ouvert la voie à l’acquittement de l’officier de police. D’autres méthodes, comme le grand jury, fonctionnent rarement et aboutissent à des mises en accusation pour des meurtres commis par des policiers dans moins de 2 % des cas.

    Nous ne devons avoir aucune confiance dans le fait que le FBI fera mieux. Opérant aujourd’hui sous la direction de Donald Trump, qui se range régulièrement du côté des flics tueurs et des forces d’extrême droite, le FBI a derrière lui une longue histoire de terrorisme envers les communautés ouvrières. Le FBI a notamment élaboré un programme d’espionnage visant à piéger les jeunes musulmans, il a organisé la répression des activistes des droits des peuples indigènes et il a élaboré des programmes tels que le COINTELPRO (qui avait pour objectif d’enquêter sur les organisations politiques dissidentes aux États-Unis et de perturber leurs activités, NdT) qui a violemment ciblé les mouvements radicaux de défense des droits des personnes de couleur.

    Nous devons nous battre pour la poursuite immédiate des officiers de police impliqués dans cette affaire, mais aussi en faveur d’une révision complète de la manière dont la police est gérée. Le meurtre de George Floyd fait suite au meurtre de Justine Damond en 2017, à celui de Jamar Clark en 2015 et à celui de Terrance Franklin en 2013, ainsi qu’à de nombreux autres.

    Les politiciens détournent déjà l’attention de tout changement structurel. La sénatrice du Minnesota Amy Klobuchar, l’un des principaux choix de Joe Biden comme éventuel vice-président, demande une enquête sur les “individus impliqués”. Sa déclaration néglige la réalité bien connue selon laquelle peu de policiers en service sont poursuivis pour leurs crimes. Elle tente d’éloigner les critiques des pratiques brutales et racistes qui caractérisent la police locale.

    Nous ne faisons pas confiance au maire Frey ou au FBI de Trump pour obtenir justice. Leur incapacité persistante à éradiquer la police raciste et à mettre fin aux préjugés raciaux profondément enracinés dans les forces de l’ordre démontre l’urgence d’une enquête communautaire totalement indépendante, menée par des personnes élues et dotées des pleins pouvoirs vis-à-vis de la police de Minneapolis, y compris le pouvoir d’assigner à comparaître, d’embaucher, de licencier et de revoir les priorités budgétaires. Ces pouvoirs devraient être étendus à un conseil de contrôle communautaire permanent, élu démocratiquement.

    C’est tout le système qui est coupable !

    La mairie a fait le strict minimum et uniquement sous la pression concertée de la communauté. Malgré de nombreux meurtres de policiers très médiatisés, plutôt que de mener une campagne de nettoyage de la police, elle a résisté aux appels à la justice de la communauté. Même l’aile “progressiste” de la mairie ne parvient pas à agir. En 2018, les membres du Conseil Alondra Cano et la vice-présidente du Conseil Andrea Jenkins ont voté avec Lisa Goodman, Abdi Warsame et Linea Palmisano contre l’élargissement des pouvoirs du Conseil afin d’avoir un certain contrôle sur la police de Minneapolis. Ils se sont rangés du côté du chef de la police Medaria Arradondo, dont la nomination en tant que premier chef noir a été considérée comme une mesure progressiste en soi, et du maire Jacob Frey, qui s’est “catégoriquement opposé” à toute surveillance supplémentaire de la police.

    Alors que des sociétés comme Target (grande entreprise de la distribution basée à Minneapolis, NdT) ont enregistré des ventes record avec le confinement et que des entreprises de Wall Street comme US Bank ont également leur siège à Minneapolis, les démocrates y dirigent l’une des villes les plus inégales du pays tant sur le plan racial qu’économique. La mairie s’est violemment opposée pendant des années au salaire minimum de 15 dollars de l’heure, une mesure qui n’est devenue réalité que grâce à la pression d’un mouvement de lutte croissant. Dans cette bataille, les Démocrates se sont souvent fait l’écho des discours de droite sur les travailleurs à bas salaire et les prétendus « créateurs d’emplois ». Pendant des années, les Démocrates ont essayé de privatiser ce qui restait des logements publics en favorisant un programme de développement de logements de luxe. Il y a un an, cinq personnes ont été tuées dans l’incendie d’un appartement dans un immeuble qui aurait pu être évité si les codes de construction de la ville avaient exigé que le propriétaire installe un système d’extinction automatique. Sous le capitalisme, l’État de droit est utilisé comme prétexte pour opprimer les travailleurs et les communautés marginalisées, puis s’évapore lorsqu’il s’agit de fraude massive de la part de la classe des milliardaires.

    Mais une alternative est possible. Il suffit de comparer les faiblesses du conseil de Minneapolis avec l’approche de Kshama Sawant, une membre de Socialist Alternative qui a été élue à trois reprises au conseil de Seattle. Elle a fait entendre sa voix en faveur des travailleurs à tel point que des entreprises comme Amazon ont dépensé 1,5 million de dollars pour essayer de faire échouer sa campagne de réélection l’année dernière. Ces entreprises entendaient disposer de leur revanche face à ses efforts pour construire un mouvement capable d’imposer une “taxe Amazon” sur leurs milliards de dollars de bénéfices.

    Kshama Sawant s’est également fait entendre contre la brutalité policière, en luttant notamment contre la militarisation accrue de la police de Seattle. Elle fut la seule au conseil à s’exprimer contre un contrat de police qui faisait reculer les mesures de base de responsabilisation. Cela a mis en rage l’establishment du Parti démocrate et la direction du syndicat de police de droite, qui ont fait campagne aux côtés des grandes entreprises pour la vaincre. Imaginez ce que nous pourrions faire dans des moments comme celui-ci, avec ne serait-ce qu’un seul élu à Minneapolis qui considère que son rôle est fondamentalement de rendre des comptes aux mouvements de justice sociale, et non de faire de la politique comme d’habitude !
    Nous devons tout mettre en œuvre pour organiser les protestations visant à obtenir justice pour George Floyd.

    Socialist Alternative appelle à :

    • Poursuivre la police : Arrestation immédiate et inculpation des quatre officiers de police impliqués dans le meurtre de George Floyd.
    • #JusticeforGeorgeFloyd : Organisons des manifestations de masse coordonnées et des journées d’action qui impliquent les jeunes et les travailleurs, en particulier les personnes de couleur, dans leur planification et leur mobilisation.
    • Aucune confiance dans le maire Frey ou le FBI de Trump : Il faut restructurer la police sur base d’élus de la communauté dotés de réels pouvoirs, notamment en matière d’embauche, de licenciement, de révision des priorités budgétaires et de pouvoir d’assignation.
    • La pauvreté est une violence d’État : La violence policière fait partie intégrante du système capitaliste, qui repose sur le racisme structurel et l’inégalité. Il faut taxer les riches pour investir dans des emplois verts, des programmes sociaux, l’éducation publique et des logements sociaux abordables en permanence.
    • Tout le système est coupable – a déclaré Malcolm X : “On ne peut pas avoir de capitalisme sans racisme.” Pour obtenir un changement durable, la lutte contre le racisme policier et l’establishment politique capitaliste doit être étendue à la lutte contre le système capitaliste lui-même.
  • Le confinement ne doit pas être un prétexte pour limiter la liberté d’expression !

    Photo : Rupture et Renouveau

    Le Parti Socialiste de Lutte (PSL) et les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) expriment leur soutien aux militants de Rupture & Renouveau qui se sont faits arrêter par la police pour le simple fait d’avoir distribué des masques et des tracts. Les difficultés pour militer politiquement en rue dans la ville de Mons ne sont pas nouvelles. Pourtant, la liberté d’expression philosophique et politique est un droit conquis par les luttes et inscrit dans la constitution, les communes qui tentent de limiter ce droit en le soumettant à des demandes d’autorisations sont dans l’illégalité. Elles le savent, mais n’en n’ont rien à faire.

    Le confinement est évidement un contexte particulier, mais il ne justifie en rien l’arrestation et les amendes des militants de R&R qui semblent avoir pris des précautions en terme sanitaire et de distanciation physique. C’est l’Etat qui devrait distribuer des masques gratuitement, et on les attend toujours.

    La grande distribution devrait également les fournir gratuitement au moment des courses, comme cela se fait dans d’autres pays. Avec les immenses surprofits réalisés ces dernier mois, ce serait la moindre des choses. Que quelques jeunes attirent l’attention sur ces problèmes par une petite distribution de masques en rue et en profitent pour mener quelques discussions politiques à l’extérieur ne devrait pas mener à une répression policière et administrative. Finalement, ils ont aidé à la protection des personnes qui allaient faire leurs courses dans les commerces de la grand-rue.

    Il est déjà scandaleux qu’une mesure moyenâgeuse comme le confinement nous soit imposée à cause du chaos capitaliste, qui a signifié un sous-investissement public chronique, notamment dans les soins de santé, mais aussi un manque de préparation totale face au risque de pandémie ou encore une incapacité a réquisitionner le matériel nécessaire, pourtant présent dans les entreprises privées, ou à réorienter la production vers le matériel manquant lorsqu’il le faut. Il est d’autant plus inadmissible que ce confinement serve de prétexte à limiter nos droits démocratiques plus de deux mois après qu’il ait commencé.

    Nous invitons les militants de R&R à nous tenir informé des suites de cette affaires car, pour nous, la solidarité est quelque chose qui se construit dans la pratique, pas seulement dans les simples déclarations et postures publiques. Si des actions ont lieu contre l’application de ces amendes, nous y participerons.

  • On ne peut pas mourir pour un contrôle d’identité ! Luttons ensemble pour changer de système !

    Anderlecht. Photo : Wikicommons

    Les faits qui ont amené à la mort d’Adil montrent encore une fois que la crise du covid19 exacerbe la violence de ce système contre les pauvres, les jeunes, les femmes, les migrants et tous les travailleurs. Ce sont eux qui payent avec la douleur et le deuil, l’incompétence de la classe dominante à tous les niveaux. Tout d’abord, nous voudrions exprimer nos sincères condoléances à la famille et aux amis d’Adil dans cette période de deuil. Nous voulons également mettre en exergue les causes politiques de cette tragédie et comment celles-ci sont liées à la nécessité d’un changement radical de système.

    Par Pietro (Bruxelles)

    Les faits

    Ce vendredi 10 avril 2020, en plein confinement, un jeune homme de 19 ans a perdu la vie après une course-poursuite avec la police. Alors qu’il tente de dépasser une camionnette, une autre voiture de police engagée dans la poursuite arrive à toute vitesse en sens inverse le percutant de plein fouet. Adil meurt sur le coup. La police affirme que c’est le scooter qui aurait percuté la voiture mais cela reste à prouver car plusieurs témoins défendent le contraire. Son tort ? Être sorti en période de confinement.

    La réponse populaire des habitants du quartier (Cureghem à Anderlecht) ne s’est pas fait attendre. Des émeutes ont éclaté dans la nuit de samedi à dimanche, suite à un rassemblement spontané de la population en solidarité à Adil, la réponse de la police a été toute suite la répression. Une centaine de personnes ont été arrêté après une intervention musclée de plusieurs centaines de policiers, de canons à eaux, de chiens, etc.

    Les bases matérielles de la violence dans les quartiers populaires : une analyse de classe

    La mort d’Adil est une tragédie qui démontre l’inhumanité de notre modèle de société capitaliste et encore plus sa totale incapacité à gérer cette situation de crise.

    Adil était en train de fuir un contrôle de police qui, à cause des mesures d’urgence, aurait pu lui coûter 250 euros d’amende. S’il a fui, c’est bien pour échapper aux amendes disproportionnées qui peuvent représenter de 20 à 40 % des revenus mensuels mais également pour échapper à l’intervention de la police qui jouit d’une totale impunité dans les quartiers populaires. Sortir en période de confinement ne peut pas être une raison valable pour mourir. Cela est inacceptable et est un signe trop clair de la répression qui prend place dans les mesures d’urgence contre la pandémie.

    Les quartiers de Cureghem à Anderlecht, comme d’autres à Bruxelles, n’offrent pas d’avenir à ces jeunes, avec des taux de chômage allant de 45 à 50% parmi la jeunesse suite à la désindustrialisation de la ville. Les enfants et les petits-enfants d’ouvriers immigrés -la moitié de la jeunesse bruxelloise- sont particulièrement touchés par cette situation. Depuis des années, les autorités communales gérées par les partis traditionnels ont négligé les populations en les stigmatisant. Ce sont les politiques néolibérales faites de coupes budgétaires en cascade de la région jusqu’aux communes qui représentent la base matérielle du racisme structurel. Celui-ci prend une forme spécifique dans la fréquence des contrôles et des discriminations dans les quartiers populaires.

    Ces politiques d’austérité sont à la base du démantèlement social, des inégalités scolaires, des discriminations, de l’exclusion sociale et de la marginalisation de certaines couches de la population surtout d’origine immigrée de la classe ouvrière.

    Comment les contrôles au faciès, les injures racistes et la violence gratuite de la police peuvent-il améliorer notre sécurité ? Cela n’engendre-t-il pas au contraire un climat d’insécurité et de dialogue impossible avec la police et les autorités ?

    Le débat dans la société et la réponse des partis traditionnels

    Plusieurs personnes ont commenté et ont posé la question suivante dans le débat public : « si ce jeune garçon n’avait rien à craindre, pourquoi a-t-il tenté d’échapper aux contrôles ? » La réponse de certains est qu’il avait certainement quelque chose à se reprocher. D’autres encore lancent des appels moraux à la réconciliation et à la paix sociale sans essayer de comprendre les vraies origines de cette violence. Pascal Smet (SP.A), secrétaire d’Etat bruxellois, a lui aussi posé des questions sur la course-poursuite : « Et quand des dizaines de jeunes se mettent à s’attaquer à la police, c’est qu’il y a quelque chose de grave. Une rupture de confiance. De la défiance. De l’incompréhension. Et carrément de la haine. Et ce des deux côtés. Parce que c’est bien ça la situation à Cureghem. »

    Nous ne pouvons pas analyser les faits de manière anecdotique, il nous faut une lecture sociale pour pouvoir comprendre cette réalité. La réaction d’Adil est le résultat d’années de répression, de racisme et d’abandon social qui se vit dans les quartiers populaires. De plus, les autorités et les discours dominants visent à mettre la responsabilité de la contagion sur les comportements individuels, comme si un jeune en scooter pouvait être un danger pour la population alors que le ministre de la santé n’a pas été capable de fournir les masques nécessaires pour protéger les travailleurs de la santé. Comme si le fait que des entreprises non-essentielles sont toujours en activité n’était pas criminel, alors que 85% des entreprises contrôlées ne respectent pas la distanciation sociale. Comme toujours ce sont les classes plus défavorisées qui payent le prix de ce manque d’organisation du système.

    Le ministre De Crem affirme également : “C’est totalement inadmissible, Ce sont des fauteurs de troubles qui ont utilisé un incident dramatique pour créer le chaos. Cette attitude n’a rien à voir avec le deuil ou le chagrin.” Selon lui, “Il s’agit de jeunes gens qui ne peuvent pas fonctionner selon nos normes et valeurs.” Il est extrêmement clair ici que le gouvernement utilise le racisme comme arme de stigmatisation envers les quartiers populaires afin de masquer sa responsabilité dans la gestion de la crise.

    On voit bien que les politiques traditionnels sont incapables de comprendre ce qui est en train de se passer. La mauvaise gestion de la crise sanitaire, le manque d’investissement public depuis des décennies dans la santé et dans les services publics, le manque total de volonté de la classe dirigeante de mener une politique sérieuse de dépistage et de mises en sécurité de la population mènent les autorités à devoir confiner la population. Tout ceci mène à l’utilisation de mesures répressives contre ceux et celles qui ont plus de mal à vivre cette situation de confinement à cause des inégalités que le système a créé depuis trop longtemps.

    Les partis traditionnels mystifient complètement la réalité du confinement. Comme si on pouvait imaginer que le confinement soit pareil pour quelqu’un qui vit dans une villa de plusieurs centaines de mètres carré et pour quelqu’un qui vit dans 40 mètre carré et/ou sans revenu. L’énorme inégalité sociale que cette société nous impose devient de plus en plus évidente pour tout le monde.

    Gouvernement des pouvoirs spéciaux – de la violence de la police à la violence sociale

    Les violences policières restent pour la plupart impunies, comme l’a confirmé une condamnation prononcée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme envers la Belgique. Les plaintes déposées au comité P (Comité permanent de contrôle des services de police) sont d’ailleurs souvent classées sans suite, cet organisme a notamment été sujet de critiques sévères de l’ONU, qui remet en cause son indépendance et son impartialité.

    Toutes les mesures exceptionnelles prises pendant la période du confinement seront également utilisées contre le mouvement social et syndical, et contre nos droits démocratiques.

    Nous devons enlever le contrôle de la police des mains des politiciens à la rhétorique martiale et répressive. Il nous faut lutter contre les violences policières, l’impunité face aux abus de pouvoir et l’utilisation des forces de police contre nos piquets de grève, nos manifestations et nos actions. Ce qui est nécessaire, c’est un contrôle démocratique sur la police exercée par la collectivité et les organisations du mouvement des travailleurs afin que celle-ci soit réellement utile pour les travailleurs et les jeunes.

    Il nous faut lutter pour un plan massif d’investissements publics pour la santé, l’enseignement pour des logements sociaux. Ces investissements permettraient de résorber les pénuries et de créer des dizaines de milliers d’emplois de qualité et socialement utiles pour offrir à chacun une perspective d’avenir. Il nous faut également lutter pour un enseignement démocratique et de qualité et gratuit et des salaires qui permettent de vivre décemment, l’instauration d’un salaire minimum de 14€/h serait un bon premier pas dans ce sens. Mais pour accéder à ces revendications légitimes, nous allons devoir affronter la logique de profit des entreprises selon laquelle il faudrait se préparer à retourner au travail alors que la pandémie sévit toujours ! Pour bénéficier d’un avenir qui ne soit pas marqué par le désespoir, la misère et la répression, nous devons lutter contre ce système capitaliste et en faveur d’une transformation socialiste de la société.

  • [PHOTOS] Manifestation contre la répression d’Etat

    Photo : PPICS

    À l’occasion de la journée internationale contre les violences policières, la Coordination des sans-papiers et la campagne Stop Répression s’étaient associées pour dénoncer la répression policière et le racisme d’État lors d’une manifestation qui a eu lieu à Bruxelles ce 15 mars 2017.

    Par Rabia (Bruxelles)

    Dans cette journée contre la violence policière, les camarades du PSL et d’EGA sont descendus dans la rue à côté de la coordination des sans-papiers et des JOC (Jeunes Organisés et Combatifs). Cette année, l’accent principal de la manifestation a été mis sur la violence qui touche tout particulièrement les sans-papiers, cette catégorie oubliée de la société qui est quelque part ignorée.

    Avec le slogan “on vit ici, on travaille ici donc on reste ici !”, nous sommes descendus dans les rues avec ou sans-papiers, migrants ou non, contre la politique de répression brutale de ce gouvernement ! Les sans-papiers sont exploités par les patrons et les politiciens les laissent dans l’illégalité pour mieux organiser le dumping social !

    Face à cela, le temps est venu de remettre le mouvement en route vers la mobilisation afin de lutter tous ensemble pour la justice sociale et des mêmes droits pour tous et toutes.

    Arrêtons tous ensemble ce massacre de chaque jours et les lois qui sont de plus en plus contre l’immigration en général.

    C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes !

    Justice liberté égalité pour tous !

    Photos de PPICS

    Manifestation contre la répression d'Etat - PPICS

    Photos de Nico

    Manifestation contre la répression d'Etat

  • Liège. Soirée-débat “Comment faire réseau?”

    100visages« Marcher séparément, frapper ensemble : pourquoi et comment ? », cela aurait pu être l’intitulé de cette la soirée-débat organisée hier dans le cadre du festival « 100 visages de lutte / lutte des sans visages » dans les locaux du Centre PolyCulturel Résistance (CPCR) à Liège. A la tribune étaient présents des représentants de divers réseaux actifs dans la résistance sociale : audit citoyen de la dette publique en Belgique (ACiDe), Tout Autre Chose (TAC), Stop Art.63§2 (contre les exclusions des allocations de chômage dites d’insertion), Stop-Répression (contre la répression policière), Alliance pour des Alternatives à l’Austérité (AAA) et Alliance D19-20 (contre le Traité transatlantique (TTIP) et l’austérité), le débat étant géré par un représentant de l’ASBL philoCité. Autant dire que les 2h30 d’échanges riches et conviviaux de cet évènement ont laissé un sérieux goût de trop peu…

    100visages_01La soirée avait commencé par une présentation du Collectif Krasnyi (un collectif militant de photographes) qui a investi les lieux avec son exposition « Tensions » relatant trois années de luttes sociales, essentiellement en Belgique, aux côtés d’une exposition d’affiches palestiniennes. Le cadre était donc bien placé pour aborder le travail des réseaux militants liégeois.

    Différents thèmes ont ainsi été abordés sous les angles différents et souvent complémentaires des réseaux présents : quelle dynamique mettre en place pour réunir les énergies d’individus et d’organisations pour défendre des sujets insuffisamment traités ou traités de manière dispersée, quelle articulation entre groupes locaux et structure nationale, quel processus de décision instaurer pour éviter que seuls les plus actifs aient leur mot à dire,… En bref, comment construire un rapport de forces efficace préservant un fonctionnement démocratique.

    100visages_02Mais le plus important, à notre sens, a surgi de la salle au travers de la question suivante : qui fait l’Histoire ? Les activistes des réseaux militants ou les masses ? Le rôle de l’action des masses a été plus que souligné lors du plan d’action de l’automne dernier contre le gouvernement Michel, où sans qu’il y ait besoin de longs palabres, tous les activistes et leurs initiatives se sont retrouvés dans l’action au côté des centaines de milliers de personnes qui se sont impliquées dans cet admirables mouvement de lutte.

    C’est hélas à ce moment clé où commençaient à se poser plus clairement les questions du rôle à jouer envers les masses, de la transmission et du partage d’expérience de lutte, de la préparation des activistes aux mouvements de masse à venir, etc. qu’il a fallu rendre la salle. La discussion a toutefois continué au bar et dans la rue, jusqu’aux petites heures pour certains. Et il est certain que cette soirée aura constitué un pas supplémentaire dans le développement de la confiance entre initiative diverses.

    Le festival se poursuit encore ces prochains jours, avec un débat sur la lutte des sans-papiers, un autre sur les solidarités internationales, une soirée d’information sur les actions opposées au traité transatlantique du mois d’octobre, projection d’un film, divers concerts,…

    Plus d’infos sur facebook

  • [PHOTOS] 4e manifestation contre les violences policières

    Ce 15 mars, quelques centaines de personnes, essentiellement des jeunes, se sont retrouvés à Bruxelles à l'occasion de la 4e édition de la manifestation contre les violences policières (dans le cadre la journée internationale contre les violences policières) à l'initiative de la campagne "Stop-Répression" des JOC (Jeunes Organisés et Combattifs). Les manifestants ont battu le pavé aux cris de “Descente dans les quartiers, Controle d’identité, Le racisme, y en a assez !”, “Michel, t’as besoin des flics pour appliquer tes politiques”, “Militants réprimés, Policiers innocentés, L’impunité y en a assez !” ou encore le classique “Police partout, Justice nulle part !” et “Police fédérale, milice du capital”.

    Le texte de l’appel (qui a notamment été rejoint par le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs) dénonçait entre autres : “Injures, racisme, contrôles au faciès, harcèlement, violences et abus de pouvoir : les exactions commises par la police sont toujours une réalité et particulièrement pour les immigrés, leurs enfants, les jeunes et les pauvres. (…) La Belgique est pointée du doigt depuis plusieurs années par la Ligue des Droits de l’Homme, la Fédération Internationale des Droits de l’Homme ou des agences de l’ONU pour la situation des violences et abus policiers. Pourtant rien ne change et, au vu du programme sécuritaire du gouvernement Michel, on peut même craindre que cela empire ! (…) Le gouvernement Michel mène des attaques très agressives contre nos droits sociaux. Lorsqu’on attaque les salaires, le chômage, les pensions ou les soins de santé des gens, ceux-ci se mobilisent. De son coté, le gouvernement ajoute à son programme antisocial un programme ultra-répressif. (…) La dérive sécuritaire de notre gouvernement, souvent au nom de la « lutte contre le radicalisme », est non seulement inefficace mais surtout met en danger les libertés fondamentales qui devraient être garanties à tous. Si nous voulons lutter contre « la violence dans la société » nous devons lutter contre ce qui la nourrit : les inégalités sociales et le racisme.”

    Photos : PPICS

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