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Tag: Saint-Nicolas
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Lutter pour gagner !
Organisons notre combat avec un plan d’action offensif !
Cela fait un moment déjà que nous faisons face à une avalanche d’austérité, à tous les niveaux de pouvoir. Le manque de moyens est devenu un cancer généralisé qui frappe les crèches, l’enseignement, les transports en commun,… et suscite la colère parmi la population. Parallèlement, le chômage continue d’augmenter et de plus en plus de gens peinent à joindre les deux bouts.
La politique d’austérité n’est pas un remède pour la crise économique. Au contraire, son effet est d’empoisonner encore plus la situation. Pourtant, tous les politiciens traditionnels – du communal au fédéral – s’accordent à dire qu’il faut respecter cette prescription et ne pas en dévier. A ce sujet, une unité des plus parfaites règne entre eux. La plupart d’entre eux n’hésite pas à dire qu’il n’y a tout simplement pas d’autres moyens que l’austérité.
Nous refusons de voir notre niveau de vie et l’avenir de nos enfants sacrifiés tandis qu’une infime élite amasse des sommes colossales et place frauduleusement d’importants montants dans d’exotiques paradis fiscaux. Les laisser faire aujourd’hui, c’est déjà accepter de leur livrer demain toutes les caisses de la collectivité, c’est se préparer à un nouveau hold-up légal.
Contre l’austérité, il n’y a qu’un seul mot : résistance ! Aucune garantie de victoire n’existe. La seule chose dont nous pouvons être certains, c’est que sans engager la lutte, nous avons perdu d’avance. Ne rien faire serait un signe de faiblesse qui inviterait à de nouvelles agressions du camp des super riches.
Le potentiel pour un combat déterminé est certainement présent. Le 21 février dernier, nous étions plusieurs dizaines de milliers à marcher dans les rues de Bruxelles tandis qu’une grande manifestation européenne s’est déroulée le 14 mars. A côté de cela, de plus petites actions n’ont pas manqué, dont un premier mouvement contre l’austérité au niveau communal à Saint-Nicolas. Malgré toute la propagande médiatique destinée à nous faire croire que toute résistance est inutile, le soutien pour des actions demeure très large.
Mais pour pleinement saisir ce potentiel, nous devons organiser sérieusement notre lutte, avec un plan d’action clair, combatif et conséquent. Ce à quoi nous assistons aujourd’hui, c’est à une succession de manifestations et d’actions séparées les unes des autres, sans être encadrées dans un même plan d’action pour construire un rapport de force. Souvent, la manifestation se limite à une simple promenade sans conséquence. Dans d’autres cas, les actions ne sont que symboliques, avec des ‘‘flash mobs’’ ou des ‘‘Harlem Shakes’’. Cela peut être sympathique et utile, pour autant que cela soit intégré dans la construction d’un rapport de force avec une forte implication et une mobilisation de la base. C’est la seule manière d’éviter le gaspillage d’énergie et la démoralisation.
Nous avons besoin d’un plan d’action offensif avec un programme clair et combatif, ce qui est à l’opposé d’une succession d’actions sans perspectives et sans clarté sur les objectifs et qui, au final, parvient à épuiser même les plus combatifs. Un plan d’action, c’est un bon plan de bataille qui permet de persuader les collègues, les voisins, les amis et la famille de s’engager à nos côtés. La meilleure façon de faire est encore de permettre la participation démocratique de la base pour préparer ce plan d’action, décider de ses modalités et en faire le bilan à chaque étape importante.
Notre nombre constitue un de nos atouts les plus importants, que nous pouvons maximaliser en l’organisant autour d’un programme orienté vers l’obtention d’un véritable changement. Le contexte économique et politique actuel laisse de moins en moins d’espace aux demi-mesures et à la ‘‘concertation sociale’’. Soit nous acceptons que le gouvernement et le patronat détruisent progressivement nos conditions de vie, soit nous remettons en questions les bases mêmes du système pour construire une alternative. Disposer d’un réel plan d’action contre l’austérité et pour l’emploi est la première étape dans cette direction.
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Sanctions Administratives Communales : Ça ne résout aucun problème, ça les amplifie
Le 11 novembre dernier, une centaine de jeunes ont manifesté à Malines. Quelques semaines plus tôt, trois écoliers avaient été embarqués au poste de police pour avoir mangé un sandwich sur les marches de l’église ! Ils ont chacun reçu une Sanction Administrative Communale (SAC) de 100 euros. Ces amendes ridicules commencent à avoir leur popularité dans les médias. Il en est à chaque fois question sous l’angle ‘‘humoristique’’, et la question de l’évaluation politique de la mesure est éludée. Le fond du problème est rarement abordé.
Par Sam (Gand)
Ces sanctions sont notamment contestées car les frais que cela entraîne pour l’administration communale sont plus élevés que les revenus. On estime que le coût de la collecte d’une SAC revient à entre 75 et 120 euros alors que la moyenne du montant des SAC est de 62,5 euros. Selon Tom De Schepper, de l’Association des villes et des communes flamandes, c’est ‘‘le prix à payer par les villes et les communes pour obtenir une meilleure qualité de vie.’’ Mais c’est une illusion de penser qu’avec de telles sanctions on crée une ville plus agréable. Mais c’est vrai que cela revient toujours moins cher que d’investir dans la prévention.
Les villes les plus agréables sont celles où la prospérité et la qualité de vie de tous les habitants sont les plus élevés. Les villes les moins agréables à vivre sont celle où une partie importante de la population doit chaque jour lutter pour vivre et où le crime est très répandu. S’en prendre aux nuisances et incivilités, cela revient à s’en prendre aux problèmes sociaux. La politique qui créera le plus d’enthousiasme est basée sur l’octroi d’un bon emploi et d’un bon logement abordable à chacun, de structures de loisirs développées,… Il faut nous organiser pour revendiquer plus d’investissements dans les logements sociaux, dans les associations de quartier, les services sociaux, les crèches, les mouvements de jeunesse,…
Le 26 novembre, les Etudiants de Gauche Actifs ont mené une action contre les SAC devant le conseil communal de Gand, dont l’accord communal prévoit d’accroitre le recours à ces sanctions. D’autre part, le 28 novembre, une manifestation avait été organisée par la Ligue des Droits de l’Homme à Ixelles, une commune de Bruxelles, où 6000 amendes de ce type sont émises chaque année. Nous voulons un avenir où les jeunes ont le droit d’être jeune, le droit d’agir et le droit de l’ouvrir. Organisons-nous et poursuivons la lutte contre les SAC !
Quelques exemples
– Il est interdit de lancer des confettis que l’on a ramassés au sol lors du carnaval. – Deinze
– Il est interdit de faire plusieurs fois un même circuit avec un groupe de 10 cyclistes. Par groupe on entend des cyclistes qui roulent ensemble à la suite des autres ou côte à côte. – Dendermonde
– Il est interdit de faire peur aux gens. – Lokeren
– Le bourgmestre peut autoriser des bals masqués en dehors de la période de carnaval qui se déroule entre le 1 janvier et le dimanche avant Pâque. Il est néanmoins interdit de se rendre masqué à ces bals sous peine d’une amende de 120 euros. – Dendermonde
– Il est interdit de toquer ou sonner aux portes sans raison. – Dendermonde
– Il est interdit de chanter des chansons paillardes ou d’utiliser du vocabulaire similaire dans les lieux publics. Toute infraction sera punie par une amende de 60 euros.
– Si ce n’est Saint-Nicolas, père Fouettard ou le père Noël, il est interdit de couvrir son visage en partie ou dans sa totalité. – Hasselt
– Porte, portique, palissade, etc. ne peuvent s’ouvrir sur la voie publique. – Mortsel
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Pour les patrons, il est inacceptable que le personnel de Desso refuse une perte de salaire
Les patrons trouvent “incompréhensible” que, dans le cadre de la vente du département gazon artificiel de DESSO (Termonde) à son concurrent DOMO, le personnel de Desso ait torpillé la proposition de plan social. La fédération patronale flamande Unizo a été jusqu’à déclarer que le monde se retrouve sur la tête si on accorde une prime à des travailleurs pour passer à un ‘‘autre’’ emploi. Ce genre de déclaration fait l’impasse sur quelques faits intéressants : dans le secteur textile, l’emploi a diminué de 40% ces dix dernières années uniquement, le maintien de l’emploi n’est nulle part garanti, et selon la proposition de la direction, le personnel devait céder 2 euros par heure malgré que la convention collective 32 bis impose le maintien des conditions de travail en cas de reprise.
L’emploi dans le secteur du textile à diminué de 40% entre 2001 et 2011. La productivité dans le secteur a augmenté, mais moins fortement que dans d’autres secteurs. La diminution aigüe du nombre d’emplois dans le secteur a évidemment conduit les travailleurs à se poser des questions. Si la tendance actuelle se poursuit et que la crise entraîne même une accélération des pertes d’emplois, alors chaque promesse du maintien de l’emploi n’est que temporaire. En Juin dernier, 91 emplois étaient menacés (sur 125 !). Ensuite, la direction a parlé d’un plan visant à déplacer 27 travailleurs à Saint-Nicolas, 16 kilomètres plus loin.
Mais chez Domo, les salaires horaires sont inférieurs de 2 euros, en plus du changement de lieu de travail (une travailleuse a ainsi expliqué dans la presse que c’était impossible pour elle sans acheter une voiture). Pour adoucir la pilule, bien amère, la direction a proposé une prime de 6.000 euros, puis de 12.000 euros. Afin de monter les travailleurs les uns contre les autres, décision avait été prise de laisser tomber la prime de 350 euros pour chaque travailleur de Desso pour privilégier une prime vers ceux qui devaient partir. Le refus des propositions de la direction par le personnel a été utilisé comme prétexte pour ce faire celui le bon vieux principe du diviser pour régner.
La fédération patronale Unizo trouvait que la prime de mutation était injustifiable : ‘‘C’est le monde à l’envers’’ ou encore : ‘‘une entreprise ne doit quand même pas donner une prime pour séduire les travailleurs d’accepter une offre d’emploi.’’ Sauf qu’avec 2 euros en moins par heure, ‘‘séduire’’ n’est pas vraiment le terme le mieux choisi… La prime promise suffit en fait à peine à couvrir la perte de salaire des deux premières années ! Le Ministre-Président flamand Kris Peeters (ex patron d’Unizo) déplorait aussi le refus de la proposition. La direction de Desso a mis de côté ce refus et a placé tous les travailleurs devant le choix, mais individuellement. Sans doute espéraient-ils que certains travailleurs voulaient immédiatement recevoir la prime de 12.000 euros. Ceux qui ne refusaient cette option devaient perdre leur emploi et ne rien recevoir au-delà du minimum légal.
Les patrons ont de suite saisi l’occasion pour remettre en question le principe même des primes de licenciement. Les travailleurs considèrent ces primes ‘‘comme un droit et un petit supplément financier malgré la perte d’emploi’’. Mais s’il ne dépendait que d’Unizo et des autres fédérations patronales, toute forme de protection contre les licenciements passeraient de suite à la trappe.
Les syndicats ont eux aussi été surpris par le résultat du vote chez Desso. Mais cette réaction des travailleurs est compréhensible dans ce contexte de spirale négative des conditions de travail et de salaire dans un secteur où le massacre social a été continuel ces dernières années. Dans le cas d’une reprise collective, le maintien des conditions salariales est obligatoire. Point. Mais ne pas respecter ces obligations comprises dans la convention collective de travail 32 bis n’est bizarrement pas vu comme un problème, ni par les syndicats, ni par les patrons, ni par la presse. Domo veut reprendre toute la division gazon artificiel, avec les machines et le personnel. Si ce n’est pas une reprise collective, c’est quoi alors ?
Les patrons, les politiciens et leurs commentateurs dans les journaux sont unanimes: refuser le maintient d’emploi est ‘‘injustifiable’’. La description est tendancieuse, il ne s’agit pas d’accepter un emploi, mais d’accepter de faire le même travail pour 2 euros de moins par heure. Cela signifie qu’une partie essentielle du contrat de travail est modifiée. Mais montrer un peu de respect pour les travailleurs, c’est déjà trop en demander. Il va falloir imposer le respect dans les prochains conflits.
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Tract général du PSL – Devons nous payer pour leur crise?
Les élections européennes et régionales sont les premières depuis l’arrivée de la pire crise économique en 60 années. Un chômage de masse nous attend. Ce qui se cachait derrière les contrats flexibles comme le travail intérimaire, les contrats temporaires et les chèques-services est maintenant clair : pouvoir nous jeter à la porte plus facilement. Nous, simples travailleurs et nos familles, n’avons pas provoqué la crise actuelle. C’est pourtant à nous de payer la note tandis que les vrais responsables disent que la crise nous tombe dessus comme un phénomène naturel. Quelle hypocrisie !
L’élite politique et économique a elle-même créé les «bulles» qui nous éclatent maintenant à la gueule. On nous a fait miroiter la richesse et le bien-être pour tous en nous incitant à contracter des dettes. Eux ont bien profité de la richesse, c’est une certitude. Par contre, nous, nous perdons nos emplois, notre pouvoir d’achat, nos retraites et nos épargnes.
A QUOI S’ATTENDRE APRÈS LES ÉLECTIONS ?
Après les élections viendront les règlements de compte. Il faut s’attendre à un plan d’austérité d’un calibre équivalent au Plan Val-Duchesse (1986), au Plan Global (1993) et au Pacte des Générations (2005) réunis, le tout concentré sur quelques années. Durant les deux dernières décennies, les partis traditionnels n’ont fait que jouer aux Saint- Nicolas pour les patrons et les riches. Les finances publiques ont subi un pillage en règle. Celui qui pensait encore qu’ils allaient changer leur politique en a maintenant pour son compte. Leur générosité envers les patrons, c’est nous qui allons la payer dans les années à venir.
NATIONALISER pour sauver nos emplois, pas leurs profits
En 2008, Arcelor Mittal a réalisé 6,7 milliards d’euros de profit. A présent, des centaines de leurs salariés sont foutus à la porte. Les actionnaires de Bayer ont été grassement récompensés par plus d’un milliard d’euros de dividendes, pendant qu’on demande aux travailleurs allemands de revoir leur salaire à la baisse de 6%. Pour sauver des emplois? Non, bien sûr. Pour sauvegarder leurs profits. Le capitalisme ne laisse aucune place pour une solution intermédiaire. Il faut choisir : leurs profits ou notre avenir. Leurs profits ou nos emplois, nos salaires, nos vies.
Dans certaines entreprises, il est proposé de réduire collectivement le temps de travail. Autrement dit, éviter temporairement des licenciements secs. Traduction : accepter des baisses de salaire en échange du maintien des emplois, tout ça pendant que les profits restent intouchables! Pourquoi nos emplois et notre niveau de vie devraient dépendre des caprices et de l’avidité des capitalistes ? Le PSL veut que la collectivité prenne la production en mains dans le but de satisfaire les besoins de tous, et non les profits de quelques-uns. Il est pour cela nécessaire de nationaliser l’ensemble du secteur financier, entre autres.
Des cadeaux pour les uns, la crise pour les autres
Les 20 dernières années, la pauvreté en Belgique a doublé, grimpant à 15%. Le nombre de millionnaires aussi…mais en quatre ans seulement. Avec l’amnistie fiscale et les intérêts notionnels, les patrons ne paient que très peu d’impôts et la fraude fiscale est estimée à 30 milliards d’euros par an. Avec cet argent, nous pourrions augmenter toutes les pensions à un minimum de 1.500 euros et créer 100.000 emplois dans les services publics et les soins de santé. Il resterait encore de quoi faire monter le budget de l ’ e n s e i g n e – ment à hauteur de 7% du PIB et construire 25.000 logements sociaux. «Nous pourrions », parce que le gouvernement actuel, tout comme ses prédécesseurs, a choisi de protéger les bénéfices de ses riches amis.
TOUT CE QUI NOUS DIVISE NOUS AFFAIBLIT
Pour faire passer la politique néo-libérale, les victimes ont été systématiquement montées les unes contre les autres. Avec la surenchère communautaire, on veut nous faire croire que le problème provient de nos collègues flamands plutôt que du profit et de la cupidité des patrons. Une multitude de mécanismes sont mis en place afin de « diviser pour mieux régner » : ouvriers contre employés, travailleurs du privé contre fonctionnaires, jeunes contre vieux, sans-papiers contre ceux qui en ont, Belges contre immigrés,… Nous devons nous unir dans la lutte contre les effets de la crise. Ensemble nous sommes plus forts!
NON à l’Europe du capital
L’Union européenne est l’excuse favorité des gouvernements et entreprises: «Nous ne pouvons rien faire d’autre. C’est l’Europe.» Il suffit de penser à la libéralisation de la Poste : des centaines de bureaux fermés, le statut des postiers démantelé et les prix qui ont crevé le plafond. Si l’Europe n’est pas un projet social, pourquoi devrions-nous y adhérer? Aussi bien aux Pays-Bas qu’en France et en Irlande, la population a eu la possibilité de s’exprimer au sujet de la Constitution européenne. A chaque fois, une large majorité a voté contre. L’Union Européenne est un instrument au service des banques, des grosses entreprises et des néo-libéraux. CETTE EUROPE, NOUS N’EN VOULONS PAS.
Pour une Europe SOCIALISTE
- QUI AMÉLIORE LES CONDITIONS DE TRAVAIL ET LES SALAIRES, ET NON UNE EUROPE QUI LES SAPE EN MONTANT LES DIFFÉRENTS GROUPES DE TRAVAILLEURS LES UNS CONTRE LES AUTRES
- AVEC UN SYSTÈME DE SÉCURITÉ SOCIALE QUI COMBINE LES MEILLEURS ÉLÉMENTS DES SYSTÈMES EXISTANTS
- OÙ NOS SERVICES, NOS TRANSPORTS PUBLICS, NOS TÉLÉCOMMUNICATIONS, NOTRE POSTE, NOTRE ENSEIGNEMENT, ETC. SONT AUX MAINS DU SECTEUR PUBLIC
STOP à la destruction de notre environnement!
Notre avenir est mis en péril à cause des intérêts à court terme d’une petite minorité. Pour l’élite, le défi de la protection de notre environnement n’est un sujet de préoccupation que si cela constitue une menace pour leur vie et surtout pour leurs profits. Entre-temps, ils trouvent des zones vertes à l’air pur pour leurs habitations. Dans de nombreuses régions du monde, y compris dans nos grandes villes, l’environnement des pauvres ressemble de plus en plus à une poubelle. Il en va de notre santé, de notre qualité de vie et de l’avenir des générations futures.
Les travailleurs ont besoin D’UN NOUVEAU PARTI
Nous voulons participer à la création d’un nouveau parti pour et par les travailleurs et leurs familles: une nouvelle force d’opposition de gauche, où les divers courants et toutes les personnes désirant s’y engager pourraient collaborer activement, en vue d’offrir enfin une traduction politique aux luttes des travailleurs. Cette question ne se pose pas seulement en Belgique. En France s’est constitué le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), où se retrouvent des milliers de personnes qui ont répondu à l’appel d’Olivier Besancenot et de la LCR française. Le NPA a d’ailleurs été rejoint par l’organisation-soeur du PSL en France: la Gauche Révolutionnaire.
Les représentants des travailleurs doivent vivre avec un salaire de travailleur
Les hommes politiques vivent aujourd’hui dans un autre monde, avec des salaires de plusieurs milliers d’euros. En tant que parlementaires, nos représentants n’accepteront pas plus que le salaire moyen des travailleurs et vivront ainsi dans les mêmes conditions que la classe qu’ils représentent. Le reste sera reversé au bénéfice du mouvement. Ainsi, nos membres ne pourront pas utiliser leur position en vue de satisfaire leurs intérêts personnels. Comment peut-on sinon avoir la moindre idée de ce que les politiques appliquées ont comme conséquence?
LE SOCIALISME: pas seulement le 1er mai
Pour le PSL, le socialisme n’est pas qu’un slogan de 1er Mai. C’est en même temps la conclusion logique de la lutte et le principal objectif de celle-ci. La crise sociale et écologique ne peut être résolue si les intérêts à court terme des grandes entreprises sont l’unique horizon de la société.Nous défendons une société socialiste où les besoins sont au centre des priorités. Les élections constituent une partie importante de notre lutte, mais une société socialiste ne peut être obtenue par le simple biais des élections. Il est nécessaire pour cela que la classe ouvrière prenne en main la lutte pour le contrôle et la gestion de la société.
REJOIGNEZ LE PSL
Le PSL est encore un petit parti au stade actuel. Nous disposons déjà de sections à travers tout le pays, mais nous voulons poursuivre notre développement. Une société socialiste ne tombera pas du ciel comme une pomme mûre : c’est un objectif que nous devons construire au jour le jour, et dans lequel chacun a un rôle à jouer.
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En réaction aux réactions après l’AG de Een Andere Politiek
Je ne passe pas mes journées ni même mes soirées au clavier pour répondre à tous les mails qui circulent dans le cadre d’UAG et je ne me sens pas obligé de confier au dit clavier tous mes états d’âme. Mais il y a eu au cours de la semaine écoulée – rappelez-vous, celle qui devait conduire à un « apaisement » après la dernière AG ! – et surtout ce week-end une série de mails qui m’ont passablement énervé. Je tiens donc à réagir.
Je commencerai en douceur par répondre à la demande de Didier en fournissant un compte-rendu rapide de l’AG de Een Andere Politiek de ce samedi. La traduction des débats n’a pas toujours été satisfaisante, donc excusez-moi s’il y a des approximations mais comme mes notes vont dans le même sens que celles de Raouf et de Mark, je ne dois pas être trop loin de la vérité.
1. Un rapide rapport de l’AG de EAP :
Participation
32 participants, dont une majorité de militants et délégués syndicaux (je ne les connaissais pas assez pour pouvoir les compter avec précision) et une très grosse majorité d’hommes (ça, je pouvais compter : 29). Régionalement : les provinces d’Anvers, Flandre Orientale, Brabant flamand et Limbourg. Politiquement : 10 LSP (MAS), 6 SAP (POS), 1 KP (PC), 11 indépendants (une partie des militants politiques étant aussi délégués et militants syndicaux) et 3 membres d’UAG : Jean (MAS), Raouf, Marc.
Le nombre assez limité de participants est dû au fait que l’invitation à cette AG a été limitée aux personnes déjà actives au sein des comités locaux et n’a pas été étendue à tous ceux et toutes celles qui ont laissé une coordonnées au cours des débats régionaux. Cela a rendu les débats plus simples mais c’était néanmoins, je pense, une erreur.
A. Evaluation des activités et des discussions
Des rapports ont été faits sur les activités et/ou les groupes locaux : Gand, Anvers, Saint-Nicolas, Alost, Louvain, le Limbourg, Wuustwezel, Deinze, Courtrai, Zaventem, Tervueren. Partout, les discussions entamées lors des réunions de présentation ou les meetings se poursuivent. Conclusion unanime : la première phase, celle de la prise de contact, se termine positivement. La demande pour une autre politique et l’espace pour la création d’un nouveau parti sont bien réels. Il faut passer maintenant à la deuxième phase : la préparation du programme et la structuration du mouvement.
B. Conférence nationale du 21 octobre
Après une introduction de Raf et la présentation d’un texte d’appel à cette journée, une discussion s’est engagée sur la meilleure formule pour cette journée. La proposition sera affinée par le secrétariat d’EAP mais il semble qu’il pourrait y avoir le matin une partie plénière (présentation des initiatives EAP/UAG et des objectifs de la journée) suivi d’ateliers sur 5 ou 6 thèmes (je me fie au résumé de Marc : syndical / sécurité sociale, revenu de base / racisme, exclusion, violence / féminisme, sexisme / environnement) et enfin une plénière de conclusion où seraient prises les décisions sur :
– une plate-forme de base
– le fait d’avancer vers la formation d’un parti (dans les mois qui suivent)
– la participation aux élections législatives de juin 2007.C. Constitution d’un Secrétariat
Un secrétariat a été élu : les 3 initiateurs (Jef, Lode, Georges), 1 représentant par parti (LSP, SAP et KP) et 2 représentants par province (militants politiques ou indépendants).
Ce secrétariat tiendra sa première réunion jeudi 22 juin à 19 h rue des fabriques, 30 à Bruxelles. Note importante : L’idée a été avancée – par des Flamands – que la première partie de cette réunion soit interne à EAP et soit consacrée à l’organisation pratique de EAP et qu’une deuxième partie de la soirée soit consacrée à une discussion avec le secrétariat de UAG ou une délégation de celui-ci essentiellement à propos de la préparation commune du 21 octobre. Il n’y a pas eu de vote formel mais la proposition semblait largement soutenue. Aucun ordre du jour pour cette réunion n’a été élaboré à l’AG. Le mieux serait effectivement d’avoir un contact direct et rapide avec Sleeckx ou Raf pour discuter de cette proposition et de l’ordre du jour.
D. Rapport avec les autres initiatives
EAP souhaite unanimement approfondir les rapports avec UAG pour préparer ensemble le 21 octobre. Les rapports avec SP.a Rood (qui cherche à ramener les syndicalistes de la FGTB au SP.a dans le but de ramener le SP.a sur des positions de gauche) et le « Mouvement du 15 décembre » (lancé par des syndicalistes et en sous-main le PTB pour regrouper les syndicalistes combatifs mais sans poser la question d’un nouveau parti politique) ont été débattus. Il m’a semblé qu’au-delà des appréciations personnelles variables sur tel ou tel aspect, il y avait accord sur le fait de garder la porte ouverte et de continuer les discussions avec ces autres initiatives tout en mettant en avant la spécificité et la force de EAP : un nouvelle politique portée par un nouveau parti.
E. Divers
EAP va se doter très rapidement d’un site web et d’un compte bancaire.
Commentaire personnel
La réunion a été parfois un peu cahotante voire chaotique (il manquait notamment une solide présidence – ce que la mise en place d’un secrétariat devrait aider à organiser) mais il y avait une nette volonté d’aller de l’avant, une bonne atmosphère de travail en commun… et une absence totale d’obsession pour les règles ou recommandations de fonctionnement chères à UAG.Et maintenant le reste !
2. Le report de la réunion de jeudi du Secrétariat d’UAG
Je comprend très bien que certains partent en vacances ou soient absorbés par des problèmes autres que politiques. Mais est-ce que ce serait compliqué de :
– se tenir à une décision prise plutôt que de la remettre en cause trois jours après ?
– si on n’est pas convaincu de la justesse d’une proposition, argumenter clairement son point de vue avant que la décision soit prise ?J’espère que le film d’ATTAC a bien plu à ceux qui ont proposé de reporter le secrétariat, mais – même à peine quatre jours après l’AG – il y avait pourtant du boulot à faire ce soir-là : entre autres choses, organiser le travail pour élargir UAG (ce n’est toujours pas à l’ordre du jour d’une quelconque réunion), discuter de nos propositions pour la journée du 21 octobre, commencer à organiser la mobilisation pour celle-ci, prévoir une délégation pour l’AG d’EAP du 17 juin, leur faire part de nos propositions, organiser la rencontre avec leur secrétariat,… Le fait de ne pas avoir eu cette réunion signifie que le travail de construction de UAG n’est pas stimulé, que les rapports avec EAP feront du surplace jusqu’au début juillet et que la prochaine AG sera préparée au dernier moment. On n’ira pas très loin comme cela. Et cela amènera immanquablement ceux qui en ont envie que les choses avancent à prendre leurs propres initiatives…
3. L’AG d’EAP
Trois membres d’UAG ont donc participé à l’AG d’EAP à titre personnel – puisque rien n’avait été organisé dans UAG (voir point précédent). Raouf et Mark y sont intervenus en précisant tout deux que c’était à titre personnel et moi, qui était présent dans le cadre du MAS, je ne suis pas intervenu. Mais notre simple présence à cette AG semble faire bondir Paul-Emile qui ne veut que des échanges « officiels » avec EAP portés par une « délégation officielle » d’UAG.
Mais, cher Paul-Emile :
1°. Pour avoir une délégation, il aurait fallu avoir une réunion de Secrétariat que tu as contribué à faire reporter.
2°. Sache que je ne compte demander à personne – et notamment pas au SF – l’ « autorisation » d’assister à une réunion – tout ce qui a de plus ouverte – d’EAP avec qui nous venons de décider une semaine plus tôt d’organiser ensemble une conférence nationale de grande ampleur en octobre.
3°. Plutôt que de chipoter sur des « mandats » qu’aucun de nous trois n’a jamais prétendu avoir samedi, tu pourrais peut-être te réjouir du fait que des membres du SF étaient présents pour montrer l’intérêt d’UAG pour EAP et pour une démarche commune.Il y a un siècle, la marxiste polono-allemande Rosa Luxembourg critiquait l’état d’esprit et la conduite de la direction du Parti Social-Démocrate allemand qui s’effrayait de tout mouvement spontané des travailleurs qu’elle ne pouvait être sûre de contrôler. Rosa dénonçait « l’esprit stérile du veilleur de nuit », passant inlassablement son temps à parcourir l’entrepôt pour vérifier que rien n’a changé de place depuis le tour de veille de l’heure d’avant. L’état d’esprit de Paul-Emile me semble être exactement du même tonneau, à une différence près. Les chefs du Parti Social-Démocrate avaient, eux, un entrepôt rempli à ras bord de membres, de parlementaires, de mandats syndicaux, de journaux quotidiens,… Paul-Emile ferait lui plutôt dans le travail préventif : n’y a-t-il pas quelqu’un qui essaie de faire entrer de la marchandise en contrebande dans mon bel entrepôt tout vide… ?
Désolé mais cela ne me semble pas être le meilleur moyen d’avancer !
4. Un mouvement uni ou deux mouvements qui coopérent ?
Dans son dernier courrier, Ataulfo tape sur le même clou que Paul-Emile (« je commence à être fatigué du manque total de sérieux de la part des partisans acharnés de la fusion à tout prix d’UAG-EAP » – commence par respirer un grand coup et renseigne-toi un peu plus avant d’accuser les gens des pires méfaits). Il passe ensuite à un raisonnement politique destiné à justifier la nécessité d’avancer avec la plus grande prudence dans les rapports avec EAP et les Flamands en général. Il remet une couche sur la nécessité de tenir compte des différences politiques, sociales et culturelles,… qui existent entre le Nord et le Sud du pays. Et d’invoquer le fait que « Les politiques de l’enseignement, de la santé, de la mobilité et de l’environnement, etc. relèvent essentiellement ou en grande partie de compétences régionales » (sauf que la plupart sont communautarisées et pas régionalisées…) puis de convoquer, par jeune Flamand interposé, Kim et Justine, les chanteurs à l’Eurovision et tout le toutim.
Le problème, c’est que si la grande majorité de ces remarques sur les spécificités régionales sont correctes, Ataulfo refuse obstinément de poser la question centrale : Y a-t-il encore en Belgique un Etat centralisé au niveau belge conservant l’essentiel des leviers de commande politiques et économiques ? Une armée « belge » ? Une police « belge » ? Une monarchie « belge » ? Une sécurité sociale « belge » ? Un Pacte des Générations « belge » ? Demain un Pacte de Compétitivité « belge » ? Un patronat et des syndicats organisés au niveau « belge » ?….
Si la réponse est oui – et évidemment elle est oui ! – alors, face à un Etat et une classe dirigeante fédéralisés mais dont l’essentiel du pouvoir reste organisé au niveau de l’Etat belge, il est essentiel de conserver l’unité du mouvement des travailleurs, tant au niveau syndical que politique, ce qui passe par une politique commune et par une structure commune. Et, c’est évidemment tout particulièrement vrai pour le nouveau parti que nous voulons construire !
Ce n’est que sur cette base d’unité que l’on pourra ensuite tenir compte des différences régionales bien réelles et peaufiner nos revendications, alliances,… en fonction de toutes les spécificités régionales et locales.
Procéder en sens inverse comme le propose Ataulfo – partir des régions et de partis régionaux puis chercher ce qui pourrait encore être fait en commun au niveau « belge » par la suite – aurait des conséquences dramatiques : partir de perspectives régionales fragmentaires conduira à élaborer des politiques différentes sur base de ces perspectives fragmentaires, miner la possibilité de ripostes communes et – désolé Ataulfo si l’idée te fait mal – renforcer la division des travailleurs au lieu de la combattre. Et ce n’est qu’avec un parti uni au niveau belge qu’on peut à la fois tenir compte des spécificités régionales et défendre le droit à l’autodétermination des peuples tout en luttant contre le poison nationaliste.
Ataulfo utilise l’enseignement comme exemple de son raisonnement : « Je vois mal comment les francophones pourront se déterminer par rapport à la "ligne", aux orientations, aux revendications à défendre sur la question de l’enseignement flamand (qui parmi vous connait le nom du ministre flamand de l’enseignement et sa politique ?) ». C‘est parfaitement ridicule. Ce qui se passe dans l’enseignement flamand est simplement une des multiples applications « locales » d’orientations décidées et appliquées au niveau européen et visant à la marchandisation de l’enseignement : la mise en concurrence des écoles supérieures et des universités, la marche vers un enseignement hiérarchisé (universités d’élite européennes / universités et écoles de seconde zone au niveau régional), la hausse des frais d’inscription payés par les étudiants,… (pour une explication plus détaillée, je vous invite à lire les articles consacrés à ce sujet dans « Alternative Socialiste » et sur le site www.socialisme.be). Ce sont des problèmes que rencontre aussi l’enseignement francophone et qui peuvent être parfaitement compris – et donc discutés – par les militants francophones. Et, sur cette base, une lutte commune, ou simplement une solidarité active, peuvent parfaitement être organisées.
Mais quelles sont les implications de cette conception « autonomiste » d’Ataulfo ? Que les francophones belges peuvent sans problèmes comprendre le contenu du CPE français et les enjeux de cette lutte mais que ce qui se passe dans l’enseignement flamand est tellement particulier qu’aucun francophone ne pourrait espérer y comprendre quelque chose ? Et pourquoi s’arrêter à l’enseignement ? Pourquoi pas ce genre de raisonnement demain sur les transports publics (STIB, TEC et de Lijn sont des sociétés distinctes), sur les prépensions (dont les systèmes d’accès – par choix personnels ou par démarche collective en cas de restructuration – ne sont pas utilisés de la même manière en Flandre et en Wallonie),… ? Pourquoi se fatiguer à envisager des luttes communes alors que tout est tellement « compliqué » et « différent » ? Résultat : on commence par vouloir inventer « quelque chose de plus souple, intelligent, inventif, adapté à la réalité de ce pays et donc plus "efficace" » et on finit par utiliser les mêmes raisonnements que les bureaucrates syndicaux pour « justifier » la scission communautaire des centrales !
Ataulfo invoque aussi régulièrement l’exemple espagnol au secours de sa vision « autonomiste ». « Dans d’autres pays (Pays-Basque, Catalogne) le mouvement nationaliste ou régionaliste est nettement orienté à gauche, voir à l’extrême gauche parce que la gauche de ces pays a compris la nécessité de défendre l’autonomie politique de ces peuples longtemps opprimés par un Etat centraliste ». A nouveau Ataulfo mélange tout. D’une part, il est parfaitement possible de défendre une politique de lutte contre l’oppression nationale et de soutien au droit à l’autodétermination des peuples à partir d’une organisation unique organisée au niveau concerné (c’est-à-dire dans ce cas l’Etat espagnol). D’autre part, la fragmentation, et parfois l’éclatement pur et simple, de la gauche révolutionnaire sur base régionale dès la fin des années ’70 a été un facteur qui a accéléré – et pas freiné – la crise de la gauche. Cela a conduit une partie importante de cette gauche non pas simplement à reprendre à son compte des revendications régionales légitimes mais surtout à s’adapter platement aux divers nationalismes basque, catalan, galicien, andalou,… (nationalismes « de gauche », mais pas uniquement !) ce qui a permis à ceux-ci de prospérer.
Et il n’y a pas que moi pour dire cela. Dans le dernier numéro de la revue Inprecor (n° 518, juin 2006, p. 24) de la Quatrième Internationale dont fait partie Ataulfo, José Ramon Castanos, un responsable basque de son organisation, conclut en écrivant : « La gauche basque doit récupérer un discours qui associe l’autodétermination et l’idée du socialisme. En premier lieu parce que c’est une idée qui a constitué le fondement même de son identité et qu’elle s’en est peu à peu éloignée, oubliant les revendications sociales (…) ».
Si c’est cela le résultat concret du « modèle » qu’Ataulfo propose pour la Belgique et les relations EAP/ UAG, tout le monde comprendra aisément que ma réponse est : Non merci !
ET POUR FINIR :
Quand j’additionne tout cela et que je note que, sur la même semaine, des membres du secrétariat font reporter une réunion importante de ce secrétariat, ne s’intéressent à une AG d’EAP que parce que cela leur permet de relancer leur couplet sur les craintes de manipulation, la « nécessité » de contrôler les contacts par le seul biais de délégations officielles, la « nécessité » de suivre son petit bonhomme de chemin en Communauté française avant de prendre des initiatives avec les Flamands et surtout, surtout la « nécessité » de ne pas trop se presser,… j’en viens à me demander si ceux-là ont réellement l’énergie et surtout la volonté politique de construire une nouvelle force de gauche.
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Le gouvernement n’est pas impressionné par les Saint-Nicolas syndicaux
Actions des 2, 6 et 8 décembre
Le 29 novembre, un mois après la manifestation réussie à Bruxelles, la direction syndicale a présenté son ‘plan d’action’. Ainsi, le 6 décembre, trois Saint-Nicolas, respectivement rouge, vert et bleu, ont rendu visite à Yves Leterme, ministre-président de la région flamande. Le gouvernement peut se féliciter que seule une pièce de théâtre et non une mobilisation de rue a été organisée.
Luk Janssens
Le 2 et le 8 décembre, des actions régionales et sectorielles ont été menées. Ces actions étaient relativement restreintes, mais là où ces actions étaient organisées, la combativité de la base restait remarquable.
Avant l’annonce d’un plan d’action, une tournée d’information a été organisée dans les entreprises. Plusieurs se sont mises en grève à cette occasion: Duferco, VW à Forest (suivie par 90% des salariés),… Chez Picanol et Bekaert, les votes organisés ont démontré sans ambiguïté une volonté d’action. Chez Picanol 88,43% ont voté contre le Pacte de Solidarité dont 81,3% se sont prononcés en faveur d’une poursuite des actions. En dépit de cela, Cortebeeck a maintenu qu’il n’existait pas de base pour de nouvelles actions de grève.
2 décembre. Plus de 2500 manifestants à Mons et à Liège
De nombreuses délégations ont suivi l’appel de la FGTB Liège-Huy-Waremme à une concentration. Chez pas mal de militants régnait la déception envers le Plan d’action proposé, mais le fait que des militants sont venus de toute la province et de toutes les centrales a renforcé la confiance des travailleurs et la discussion sur la nécessité d’une nouvelle grève nationale fut débattue. Dans leurs discours, Thierry Bodson et Marc Goblet ont fait référence aux mensonges de ceux qui ont défendu le Pacte des Génération et ont sévèrement critiqué l’attitude vacillante de Cortebeeck (critique reprise par les quelques militants CSC présents).
A Mons aussi, plus de 2500 militants sont descendus dans la rue. Contrairement à Liège, la CSC était bien représentée. Freddy Matthieu de la FGTB-Mons et Raymond Coumont, président de la CSC, ont tous les deux déclaré que le Pacte était inacceptable et que la lutte devait continuer.
Le ministre bruxellois de l’emploi, Cedexhe, et le ministre-président bruxellois ont eu la visite de 300 militants syndicaux.
6 décembre. Saint-Nicolas chez Leterme
Quelques militants syndicaux se sont réunis à la Place des Martyrs à Bruxelles. Trois Saint-Nicolas (un rouge, un vert et un bleu) ont rendu visite au ministre-président flamand Yves Leterme. Bien comique, mais la question est de savoir si le gouvernement et le patronat ont été mis sous pression suite à cette action ludique. Tandis que les discussions sur un deuxième Pacte sont en cours, les syndicats se sont décidés à envoyer trois Saint Nicolas.
8 décembre. Grève dans la distribution
La journée d’action du 8 a été limitée au secteur de la distribution et au non-marchand. Quelques 300 supermarchés ont arrêté le travail suite à la grève. Un millier de travailleurs du non-marchand ont manifesté à Bruxelles. A La Louvière étaient présents 2700 manifestants. A Gand, des centaines de militants ont manifesté vers le sécretariat local du SP.a. Dans la région liégoise, la FGTB a lancé un appel à la grève générale. C’étaient surtout les secteurs qui étaient les plus forts à se mobiliser dans la lutte contre le Pacte qui s’étaient mobilisés. Dans le secteur métallurgique et de l’acier, aux TEC… la grève était complète tandis que dans les services publics comme La Poste et la SNCB la grève était plutôt restreinte. Les directions syndicales ont tout fait pour convaincre les militants que lors des négociations, plusieurs concessions importantes ont été acquises. Elles ont également mis en avant que Liège ne peut pas continuer seule la lutte.
Fedis, la fédération patronale de la distribution, a déclaré que la grève n’était pas un succès. Mais paradoxalement elle a dû admettre que la grève a coûté à leurs affiliés plus de 16 millions d’euros. Les trois quarts des Carrefour étaient fermés ainsi que la moitié des Super GB, des Delhaize et des Colruyt…
Malgré la faible mobilisation du non-marchand (beaucoup de militants nont été mis au courant de la grève que la veille), plus de 1000 militants étaient présents. Il y avait également des délégations d’autres secteurs et malgré le fait que cela n’était pas prévu, la manifestation s’est dirigée vers le sécretariat du VLD.
Il est clair que le Plan d’action était un plan d’atterrissage. Aujourd’hui, les deux syndicats déclarent qu’il n’y a plus de combativité pour continuer la lutte. Là où nos militants sont intervenu il était pourtant clair que les militants de la base étaient déçus par… le plan d’action.