Tag: Saint-Nicolas

  • Lutter pour gagner !

    Organisons notre combat avec un plan d’action offensif !

    Cela fait un moment déjà que nous faisons face à une avalanche d’austérité, à tous les niveaux de pouvoir. Le manque de moyens est devenu un cancer généralisé qui frappe les crèches, l’enseignement, les transports en commun,… et suscite la colère parmi la population. Parallèlement, le chômage continue d’augmenter et de plus en plus de gens peinent à joindre les deux bouts.

    La politique d’austérité n’est pas un remède pour la crise économique. Au contraire, son effet est d’empoisonner encore plus la situation. Pourtant, tous les politiciens traditionnels – du communal au fédéral – s’accordent à dire qu’il faut respecter cette prescription et ne pas en dévier. A ce sujet, une unité des plus parfaites règne entre eux. La plupart d’entre eux n’hésite pas à dire qu’il n’y a tout simplement pas d’autres moyens que l’austérité.

    Nous refusons de voir notre niveau de vie et l’avenir de nos enfants sacrifiés tandis qu’une infime élite amasse des sommes colossales et place frauduleusement d’importants montants dans d’exotiques paradis fiscaux. Les laisser faire aujourd’hui, c’est déjà accepter de leur livrer demain toutes les caisses de la collectivité, c’est se préparer à un nouveau hold-up légal.

    Contre l’austérité, il n’y a qu’un seul mot : résistance ! Aucune garantie de victoire n’existe. La seule chose dont nous pouvons être certains, c’est que sans engager la lutte, nous avons perdu d’avance. Ne rien faire serait un signe de faiblesse qui inviterait à de nouvelles agressions du camp des super riches.

    Le potentiel pour un combat déterminé est certainement présent. Le 21 février dernier, nous étions plusieurs dizaines de milliers à marcher dans les rues de Bruxelles tandis qu’une grande manifestation européenne s’est déroulée le 14 mars. A côté de cela, de plus petites actions n’ont pas manqué, dont un premier mouvement contre l’austérité au niveau communal à Saint-Nicolas. Malgré toute la propagande médiatique destinée à nous faire croire que toute résistance est inutile, le soutien pour des actions demeure très large.

    Mais pour pleinement saisir ce potentiel, nous devons organiser sérieusement notre lutte, avec un plan d’action clair, combatif et conséquent. Ce à quoi nous assistons aujourd’hui, c’est à une succession de manifestations et d’actions séparées les unes des autres, sans être encadrées dans un même plan d’action pour construire un rapport de force. Souvent, la manifestation se limite à une simple promenade sans conséquence. Dans d’autres cas, les actions ne sont que symboliques, avec des ‘‘flash mobs’’ ou des ‘‘Harlem Shakes’’. Cela peut être sympathique et utile, pour autant que cela soit intégré dans la construction d’un rapport de force avec une forte implication et une mobilisation de la base. C’est la seule manière d’éviter le gaspillage d’énergie et la démoralisation.

    Nous avons besoin d’un plan d’action offensif avec un programme clair et combatif, ce qui est à l’opposé d’une succession d’actions sans perspectives et sans clarté sur les objectifs et qui, au final, parvient à épuiser même les plus combatifs. Un plan d’action, c’est un bon plan de bataille qui permet de persuader les collègues, les voisins, les amis et la famille de s’engager à nos côtés. La meilleure façon de faire est encore de permettre la participation démocratique de la base pour préparer ce plan d’action, décider de ses modalités et en faire le bilan à chaque étape importante.

    Notre nombre constitue un de nos atouts les plus importants, que nous pouvons maximaliser en l’organisant autour d’un programme orienté vers l’obtention d’un véritable changement. Le contexte économique et politique actuel laisse de moins en moins d’espace aux demi-mesures et à la ‘‘concertation sociale’’. Soit nous acceptons que le gouvernement et le patronat détruisent progressivement nos conditions de vie, soit nous remettons en questions les bases mêmes du système pour construire une alternative. Disposer d’un réel plan d’action contre l’austérité et pour l’emploi est la première étape dans cette direction.

  • Sanctions Administratives Communales : Ça ne résout aucun problème, ça les amplifie

    Le 11 novembre dernier, une centaine de jeunes ont manifesté à Malines. Quelques semaines plus tôt, trois écoliers avaient été embarqués au poste de police pour avoir mangé un sandwich sur les marches de l’église ! Ils ont chacun reçu une Sanction Administrative Communale (SAC) de 100 euros. Ces amendes ridicules commencent à avoir leur popularité dans les médias. Il en est à chaque fois question sous l’angle ‘‘humoristique’’, et la question de l’évaluation politique de la mesure est éludée. Le fond du problème est rarement abordé.

    Par Sam (Gand)

    Ces sanctions sont notamment contestées car les frais que cela entraîne pour l’administration communale sont plus élevés que les revenus. On estime que le coût de la collecte d’une SAC revient à entre 75 et 120 euros alors que la moyenne du montant des SAC est de 62,5 euros. Selon Tom De Schepper, de l’Association des villes et des communes flamandes, c’est ‘‘le prix à payer par les villes et les communes pour obtenir une meilleure qualité de vie.’’ Mais c’est une illusion de penser qu’avec de telles sanctions on crée une ville plus agréable. Mais c’est vrai que cela revient toujours moins cher que d’investir dans la prévention.

    Les villes les plus agréables sont celles où la prospérité et la qualité de vie de tous les habitants sont les plus élevés. Les villes les moins agréables à vivre sont celle où une partie importante de la population doit chaque jour lutter pour vivre et où le crime est très répandu. S’en prendre aux nuisances et incivilités, cela revient à s’en prendre aux problèmes sociaux. La politique qui créera le plus d’enthousiasme est basée sur l’octroi d’un bon emploi et d’un bon logement abordable à chacun, de structures de loisirs développées,… Il faut nous organiser pour revendiquer plus d’investissements dans les logements sociaux, dans les associations de quartier, les services sociaux, les crèches, les mouvements de jeunesse,…

    Le 26 novembre, les Etudiants de Gauche Actifs ont mené une action contre les SAC devant le conseil communal de Gand, dont l’accord communal prévoit d’accroitre le recours à ces sanctions. D’autre part, le 28 novembre, une manifestation avait été organisée par la Ligue des Droits de l’Homme à Ixelles, une commune de Bruxelles, où 6000 amendes de ce type sont émises chaque année. Nous voulons un avenir où les jeunes ont le droit d’être jeune, le droit d’agir et le droit de l’ouvrir. Organisons-nous et poursuivons la lutte contre les SAC !


    Quelques exemples

    – Il est interdit de lancer des confettis que l’on a ramassés au sol lors du carnaval. – Deinze

    – Il est interdit de faire plusieurs fois un même circuit avec un groupe de 10 cyclistes. Par groupe on entend des cyclistes qui roulent ensemble à la suite des autres ou côte à côte. – Dendermonde

    – Il est interdit de faire peur aux gens. – Lokeren

    – Le bourgmestre peut autoriser des bals masqués en dehors de la période de carnaval qui se déroule entre le 1 janvier et le dimanche avant Pâque. Il est néanmoins interdit de se rendre masqué à ces bals sous peine d’une amende de 120 euros. – Dendermonde

    – Il est interdit de toquer ou sonner aux portes sans raison. – Dendermonde

    – Il est interdit de chanter des chansons paillardes ou d’utiliser du vocabulaire similaire dans les lieux publics. Toute infraction sera punie par une amende de 60 euros.

    – Si ce n’est Saint-Nicolas, père Fouettard ou le père Noël, il est interdit de couvrir son visage en partie ou dans sa totalité. – Hasselt

    – Porte, portique, palissade, etc. ne peuvent s’ouvrir sur la voie publique. – Mortsel

  • Pour les patrons, il est inacceptable que le personnel de Desso refuse une perte de salaire

    Les patrons trouvent “incompréhensible” que, dans le cadre de la vente du département gazon artificiel de DESSO (Termonde) à son concurrent DOMO, le personnel de Desso ait torpillé la proposition de plan social. La fédération patronale flamande Unizo a été jusqu’à déclarer que le monde se retrouve sur la tête si on accorde une prime à des travailleurs pour passer à un ‘‘autre’’ emploi. Ce genre de déclaration fait l’impasse sur quelques faits intéressants : dans le secteur textile, l’emploi a diminué de 40% ces dix dernières années uniquement, le maintien de l’emploi n’est nulle part garanti, et selon la proposition de la direction, le personnel devait céder 2 euros par heure malgré que la convention collective 32 bis impose le maintien des conditions de travail en cas de reprise.

    L’emploi dans le secteur du textile à diminué de 40% entre 2001 et 2011. La productivité dans le secteur a augmenté, mais moins fortement que dans d’autres secteurs. La diminution aigüe du nombre d’emplois dans le secteur a évidemment conduit les travailleurs à se poser des questions. Si la tendance actuelle se poursuit et que la crise entraîne même une accélération des pertes d’emplois, alors chaque promesse du maintien de l’emploi n’est que temporaire. En Juin dernier, 91 emplois étaient menacés (sur 125 !). Ensuite, la direction a parlé d’un plan visant à déplacer 27 travailleurs à Saint-Nicolas, 16 kilomètres plus loin.

    Mais chez Domo, les salaires horaires sont inférieurs de 2 euros, en plus du changement de lieu de travail (une travailleuse a ainsi expliqué dans la presse que c’était impossible pour elle sans acheter une voiture). Pour adoucir la pilule, bien amère, la direction a proposé une prime de 6.000 euros, puis de 12.000 euros. Afin de monter les travailleurs les uns contre les autres, décision avait été prise de laisser tomber la prime de 350 euros pour chaque travailleur de Desso pour privilégier une prime vers ceux qui devaient partir. Le refus des propositions de la direction par le personnel a été utilisé comme prétexte pour ce faire celui le bon vieux principe du diviser pour régner.

    La fédération patronale Unizo trouvait que la prime de mutation était injustifiable : ‘‘C’est le monde à l’envers’’ ou encore : ‘‘une entreprise ne doit quand même pas donner une prime pour séduire les travailleurs d’accepter une offre d’emploi.’’ Sauf qu’avec 2 euros en moins par heure, ‘‘séduire’’ n’est pas vraiment le terme le mieux choisi… La prime promise suffit en fait à peine à couvrir la perte de salaire des deux premières années ! Le Ministre-Président flamand Kris Peeters (ex patron d’Unizo) déplorait aussi le refus de la proposition. La direction de Desso a mis de côté ce refus et a placé tous les travailleurs devant le choix, mais individuellement. Sans doute espéraient-ils que certains travailleurs voulaient immédiatement recevoir la prime de 12.000 euros. Ceux qui ne refusaient cette option devaient perdre leur emploi et ne rien recevoir au-delà du minimum légal.

    Les patrons ont de suite saisi l’occasion pour remettre en question le principe même des primes de licenciement. Les travailleurs considèrent ces primes ‘‘comme un droit et un petit supplément financier malgré la perte d’emploi’’. Mais s’il ne dépendait que d’Unizo et des autres fédérations patronales, toute forme de protection contre les licenciements passeraient de suite à la trappe.

    Les syndicats ont eux aussi été surpris par le résultat du vote chez Desso. Mais cette réaction des travailleurs est compréhensible dans ce contexte de spirale négative des conditions de travail et de salaire dans un secteur où le massacre social a été continuel ces dernières années. Dans le cas d’une reprise collective, le maintien des conditions salariales est obligatoire. Point. Mais ne pas respecter ces obligations comprises dans la convention collective de travail 32 bis n’est bizarrement pas vu comme un problème, ni par les syndicats, ni par les patrons, ni par la presse. Domo veut reprendre toute la division gazon artificiel, avec les machines et le personnel. Si ce n’est pas une reprise collective, c’est quoi alors ?

    Les patrons, les politiciens et leurs commentateurs dans les journaux sont unanimes: refuser le maintient d’emploi est ‘‘injustifiable’’. La description est tendancieuse, il ne s’agit pas d’accepter un emploi, mais d’accepter de faire le même travail pour 2 euros de moins par heure. Cela signifie qu’une partie essentielle du contrat de travail est modifiée. Mais montrer un peu de respect pour les travailleurs, c’est déjà trop en demander. Il va falloir imposer le respect dans les prochains conflits.

  • Tract général du PSL – Devons nous payer pour leur crise?

    Les élections européennes et régionales sont les premières depuis l’arrivée de la pire crise économique en 60 années. Un chômage de masse nous attend. Ce qui se cachait derrière les contrats flexibles comme le travail intérimaire, les contrats temporaires et les chèques-services est maintenant clair : pouvoir nous jeter à la porte plus facilement. Nous, simples travailleurs et nos familles, n’avons pas provoqué la crise actuelle. C’est pourtant à nous de payer la note tandis que les vrais responsables disent que la crise nous tombe dessus comme un phénomène naturel. Quelle hypocrisie !

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    L’élite politique et économique a elle-même créé les «bulles» qui nous éclatent maintenant à la gueule. On nous a fait miroiter la richesse et le bien-être pour tous en nous incitant à contracter des dettes. Eux ont bien profité de la richesse, c’est une certitude. Par contre, nous, nous perdons nos emplois, notre pouvoir d’achat, nos retraites et nos épargnes.

    A QUOI S’ATTENDRE APRÈS LES ÉLECTIONS ?

    Après les élections viendront les règlements de compte. Il faut s’attendre à un plan d’austérité d’un calibre équivalent au Plan Val-Duchesse (1986), au Plan Global (1993) et au Pacte des Générations (2005) réunis, le tout concentré sur quelques années. Durant les deux dernières décennies, les partis traditionnels n’ont fait que jouer aux Saint- Nicolas pour les patrons et les riches. Les finances publiques ont subi un pillage en règle. Celui qui pensait encore qu’ils allaient changer leur politique en a maintenant pour son compte. Leur générosité envers les patrons, c’est nous qui allons la payer dans les années à venir.

    NATIONALISER pour sauver nos emplois, pas leurs profits

    En 2008, Arcelor Mittal a réalisé 6,7 milliards d’euros de profit. A présent, des centaines de leurs salariés sont foutus à la porte. Les actionnaires de Bayer ont été grassement récompensés par plus d’un milliard d’euros de dividendes, pendant qu’on demande aux travailleurs allemands de revoir leur salaire à la baisse de 6%. Pour sauver des emplois? Non, bien sûr. Pour sauvegarder leurs profits. Le capitalisme ne laisse aucune place pour une solution intermédiaire. Il faut choisir : leurs profits ou notre avenir. Leurs profits ou nos emplois, nos salaires, nos vies.

    Dans certaines entreprises, il est proposé de réduire collectivement le temps de travail. Autrement dit, éviter temporairement des licenciements secs. Traduction : accepter des baisses de salaire en échange du maintien des emplois, tout ça pendant que les profits restent intouchables! Pourquoi nos emplois et notre niveau de vie devraient dépendre des caprices et de l’avidité des capitalistes ? Le PSL veut que la collectivité prenne la production en mains dans le but de satisfaire les besoins de tous, et non les profits de quelques-uns. Il est pour cela nécessaire de nationaliser l’ensemble du secteur financier, entre autres.

    Des cadeaux pour les uns, la crise pour les autres

    Les 20 dernières années, la pauvreté en Belgique a doublé, grimpant à 15%. Le nombre de millionnaires aussi…mais en quatre ans seulement. Avec l’amnistie fiscale et les intérêts notionnels, les patrons ne paient que très peu d’impôts et la fraude fiscale est estimée à 30 milliards d’euros par an. Avec cet argent, nous pourrions augmenter toutes les pensions à un minimum de 1.500 euros et créer 100.000 emplois dans les services publics et les soins de santé. Il resterait encore de quoi faire monter le budget de l ’ e n s e i g n e – ment à hauteur de 7% du PIB et construire 25.000 logements sociaux. «Nous pourrions », parce que le gouvernement actuel, tout comme ses prédécesseurs, a choisi de protéger les bénéfices de ses riches amis.

    TOUT CE QUI NOUS DIVISE NOUS AFFAIBLIT

    Pour faire passer la politique néo-libérale, les victimes ont été systématiquement montées les unes contre les autres. Avec la surenchère communautaire, on veut nous faire croire que le problème provient de nos collègues flamands plutôt que du profit et de la cupidité des patrons. Une multitude de mécanismes sont mis en place afin de « diviser pour mieux régner » : ouvriers contre employés, travailleurs du privé contre fonctionnaires, jeunes contre vieux, sans-papiers contre ceux qui en ont, Belges contre immigrés,… Nous devons nous unir dans la lutte contre les effets de la crise. Ensemble nous sommes plus forts!

    NON à l’Europe du capital

    L’Union européenne est l’excuse favorité des gouvernements et entreprises: «Nous ne pouvons rien faire d’autre. C’est l’Europe.» Il suffit de penser à la libéralisation de la Poste : des centaines de bureaux fermés, le statut des postiers démantelé et les prix qui ont crevé le plafond. Si l’Europe n’est pas un projet social, pourquoi devrions-nous y adhérer? Aussi bien aux Pays-Bas qu’en France et en Irlande, la population a eu la possibilité de s’exprimer au sujet de la Constitution européenne. A chaque fois, une large majorité a voté contre. L’Union Européenne est un instrument au service des banques, des grosses entreprises et des néo-libéraux. CETTE EUROPE, NOUS N’EN VOULONS PAS.

    Pour une Europe SOCIALISTE

    • QUI AMÉLIORE LES CONDITIONS DE TRAVAIL ET LES SALAIRES, ET NON UNE EUROPE QUI LES SAPE EN MONTANT LES DIFFÉRENTS GROUPES DE TRAVAILLEURS LES UNS CONTRE LES AUTRES
    • AVEC UN SYSTÈME DE SÉCURITÉ SOCIALE QUI COMBINE LES MEILLEURS ÉLÉMENTS DES SYSTÈMES EXISTANTS
    • OÙ NOS SERVICES, NOS TRANSPORTS PUBLICS, NOS TÉLÉCOMMUNICATIONS, NOTRE POSTE, NOTRE ENSEIGNEMENT, ETC. SONT AUX MAINS DU SECTEUR PUBLIC

    STOP à la destruction de notre environnement!

    Notre avenir est mis en péril à cause des intérêts à court terme d’une petite minorité. Pour l’élite, le défi de la protection de notre environnement n’est un sujet de préoccupation que si cela constitue une menace pour leur vie et surtout pour leurs profits. Entre-temps, ils trouvent des zones vertes à l’air pur pour leurs habitations. Dans de nombreuses régions du monde, y compris dans nos grandes villes, l’environnement des pauvres ressemble de plus en plus à une poubelle. Il en va de notre santé, de notre qualité de vie et de l’avenir des générations futures.

    Les travailleurs ont besoin D’UN NOUVEAU PARTI

    Nous voulons participer à la création d’un nouveau parti pour et par les travailleurs et leurs familles: une nouvelle force d’opposition de gauche, où les divers courants et toutes les personnes désirant s’y engager pourraient collaborer activement, en vue d’offrir enfin une traduction politique aux luttes des travailleurs. Cette question ne se pose pas seulement en Belgique. En France s’est constitué le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), où se retrouvent des milliers de personnes qui ont répondu à l’appel d’Olivier Besancenot et de la LCR française. Le NPA a d’ailleurs été rejoint par l’organisation-soeur du PSL en France: la Gauche Révolutionnaire.

    Les représentants des travailleurs doivent vivre avec un salaire de travailleur

    Les hommes politiques vivent aujourd’hui dans un autre monde, avec des salaires de plusieurs milliers d’euros. En tant que parlementaires, nos représentants n’accepteront pas plus que le salaire moyen des travailleurs et vivront ainsi dans les mêmes conditions que la classe qu’ils représentent. Le reste sera reversé au bénéfice du mouvement. Ainsi, nos membres ne pourront pas utiliser leur position en vue de satisfaire leurs intérêts personnels. Comment peut-on sinon avoir la moindre idée de ce que les politiques appliquées ont comme conséquence?

    LE SOCIALISME: pas seulement le 1er mai

    Pour le PSL, le socialisme n’est pas qu’un slogan de 1er Mai. C’est en même temps la conclusion logique de la lutte et le principal objectif de celle-ci. La crise sociale et écologique ne peut être résolue si les intérêts à court terme des grandes entreprises sont l’unique horizon de la société.Nous défendons une société socialiste où les besoins sont au centre des priorités. Les élections constituent une partie importante de notre lutte, mais une société socialiste ne peut être obtenue par le simple biais des élections. Il est nécessaire pour cela que la classe ouvrière prenne en main la lutte pour le contrôle et la gestion de la société.

    REJOIGNEZ LE PSL

    Le PSL est encore un petit parti au stade actuel. Nous disposons déjà de sections à travers tout le pays, mais nous voulons poursuivre notre développement. Une société socialiste ne tombera pas du ciel comme une pomme mûre : c’est un objectif que nous devons construire au jour le jour, et dans lequel chacun a un rôle à jouer.

  • La recherche “d’autre chose” prépare la voie à un gouvernement de droite

    Si les élections fédérales de 2007 ont démontré quelque chose, c’est sans doute la frustration profonde face à la politique menée ces dernières années. En Flandre, le CD&V-NVA, la Liste Dedecker et dans une nettement moindre mesure Groen ! et le Vlaams Belang en sortent vainqueurs. En Wallonie, c’est surtout ECOLO qui profite des coups que le PS doit encaisser, le MR devient bien la plus grande formation mais avec un résultat à peine meilleur qu’en 2003. Le temps des glissements derrière la virgule est maintenant du passé, on calcule désormais avec des pourcents entiers.

    Déclaration du Bureau Exécutif du MAS/LSP

    Vande Lanotte, le président du SP.a, et Somers, son collègue du VLD, ont eu de la peine à le croire. Où cela a-t-il foiré ? La défaite majeure du SP.a n’avait été annoncée par aucun sondage. Il y a dix mois à peine, le SP.a s’en était encore bien tiré lors des élections communales (+ 1,8% en moyenne) avec certaines percées plus importantes dans les grandes villes. On disait alors qu’il s’agissait de l’effet « Vande Lanotte ». Tant les bons résultats de l’ancien parti de Dedecker, le VLD, que le score personnel de Dedecker lui-même semblaient alors annoncer l’enterrement politique de ce personnage. Aujourd’hui, le même Vande Lanotte doit encaisser à Ostende une perte qui approche des 20% (48% lors des élections communales de 2006 et seulement 25,6% en 2007) tandis que Dedecker renaît de ses cendres. Et cela ne s’arrête pas là. A Gand, SP.a-Spirit descend de 31,7 à seulement 21,3%, à Louvain de 38,1 à 20,5%, à Saint-Nicolas de 35,4 à 19,9% et à Hasselt de 45,7 à 25,6%. On accepterait pour moins « que le parti n’a pas bien compris l’électeur ». Au VLD, on est soulagé puisque la perte n’est que de 5% contre 9% son partenaire à la coalition violette, mais, quoi qu’il en soit, tous sont bleus de coups. Le VLD peut cependant se consoler avec l’idée que la famille libérale devient la plus grande famille politique avec un siège de plus que la famille chrétienne.

    Le quotidien flamand de la Violette, De Morgen, qui, en octobre dernier, mettait encore en lumière les figures de proue libérales et socialistes, explique cette fois-ci les mauvais résultats de SP.a-SPIRIT par l’image écaillée de Vande Lanotte. « Le programme était à 100% du travail de professeur d’université, chiffré à la virgule près, plus précis que jamais. Mais avec un effet secondaire : chiant, peu excitant et surtout pas stimulant » écrit son journaliste Walter Pauli. Groen ! n’a pas vraiment pu profiter de la défaite du SP.a puisque, toujours selon De Morgen, ce parti ressemblait trop au SP.a, trop exemplaire et trop orienté vers le pouvoir. Et le journaliste continue : « Celui qui en a marre d’être sage ne pouvait regarder que d’un côté, en direction de Dedecker. Peut-être a-t-il eu un peu de force d’attraction sur les électeurs de gauche. » Image écaillée de Vande Lanotte ? Et Leterme alors ? Vande Lanotte était-il tellement dans le coup avant son apparition en pirate dans l’émission de variété des Drag Queens Stacy et Nancy ? Nous ne le croyons pas. Nous ne croyons pas non plus à la suggestion de Vera Dua (Groen !) selon laquelle l’électeur flamand serait de droite. Il est vrai que les électeurs flamands votent bien à droite mais c’est surtout parce que la gauche « visible », le SP.a-SPIRIT et Groen !, les délaissent systématiquement pour leur faire avaler de force une politique de droite.

    Où peut-on aller en tant que travailleur ? Le SP.a prétend défendre nos intérêts mais fait exactement l’inverse : démanteler des services publics et les rendre plus chers, obliger les chômeurs à accepter n’importe quel emploi à n’importe quelle condition, dévaliser notre sécurité sociale pour distribuer les cadeaux aux patrons,… Beaucoup de travailleurs pensent que si c’est cela qu’ils veulent, autant alors voter pour les vrais partis du patronat. Les Verts flamands ne semblent se servir de leur image de gauche que lorsqu’ils sont dans opposition ; dès que des postes s’approchent, même de loin, seule la soif de pouvoir l’emporte. Les seules alternatives possibles, le PTB et le CAP, par manque de moyens et puisque les médias les ignorent complètement, n’apparaissent même pas dans l’écran de vision de la majorité des travailleurs et de leurs familles. Du PTB, il a encore été un peu question, mais pour combien de personnes le CAP est-il encore inconnu ? Dans cette situation, beaucoup font le tour de ce qu’ils connaissent : hier Rossem, puis Vlaams Belang, alors Groen !, puis une dernière fois SP.a-Spirit et cette fois-ci Dedecker qui a pu profiter de sa présence quotidienne sur les petits écrans avec ses conneries. L’électeur est à la recherche de changements mais quelle soit sa manière de voter, à chaque fois le marteau de la casse sociale tombe sur sa tête.

    Reynders dans une position moins confortable que Leterme

    Il y a évidemment d’énormes différences entre la situation politique en Wallonie et à Bruxelles et celle en Flandre. Le PS paie par une perte de 7% les innombrables scandales dans lesquels le parti est impliqué. Dans la province du Hainaut, la perte monte jusqu’à 10% avec un pic de 15 % à Charleroi. A Bruxelles-Hal-Vilvorde, le PS tient mieux le coup (-1,6%) bien qu’avec un pic de -5,6% à Saint-Gilles, la commune du ministre-président Picqué. Mais, malgré tout, le PS reste un poids lourd considérable avec 26,8%, en partie parce que, contrairement au SP.a, le PS réussit encore à se présenter comme celui qui défend le tissu social contre les attaque de l’ultra-libéral Reynders. Le MR devient bien, pour la première fois depuis 1946, la formation ayant le plus grande score, mais cela est plutôt dû au recul du PS qu’à ses propres prestations. Les chrétiens-démocrates de Milquet avancent légèrement mais c’est surtout ECOLO qui profite de la perte du PS et ressort du scrutin comme le grand vainqueur. Reynders affirme que ce résultat est en soi une réforme d’Etat. Il admet ainsi implicitement ce que De Tijd (le pendant flamand de L’Echo de la Bourse) avait déjà dit sur la réforme d’Etat, à savoir que l’objectif principal de cette réforme est la cassure du tissu social.

    Là où Leterme dispose d’une majorité confortable pour s’attaquer aux acquis sociaux, Reynders se trouve dans une situation plus difficile. D’abord, il doit tenir compte de l’avancée d’ECOLO qui se dit bien prêt à rentrer dans un gouvernement mais pas à n’importe quel prix. Ensuite, Milquet crie qu’elle n’est pas prête à accepter une réforme d’Etat qui nuise aux francophones. Finalement, Reynders plus encore que Leterme, devra tenir compte de la rue. Vande Lanotte a déjà déclaré que le SP.a est préparé à une cure d’opposition, que le parti est éventuellement préparé à soutenir une réforme d’Etat à tout en étant dans l’opposition et donc à fournir la majorité nécessaire. Si le SP.a atterrit dans l’opposition, nous nous attendons plutôt à une opposition douce, à ce qu’ils appellent une « opposition constructive », selon le modèle des Démocrates américains. Le sommet de l’ABVV sera peut-être un peu bousculé, mais ce n’est pas dans sa nature de prendre l’initiative d’organiser la résistance. Par ailleurs, avec le CD&V dans le gouvernement, l’ACV ne sortira pas vite ses troupes.

    Ce sera différent en Wallonie. Jusqu’ici, le PS a été capable de vendre la politique de casse sociale en exerçant une pression sur ses amis de la direction de la FGTB et d’ailleurs également sur la CSC. Dans l’opposition, le PS ne sera pas prêt à sortir les marrons du feu pour Reynders. Au contraire. Une opposition du PS ne sera ni douce, ni constructive mais dure. Ceci évidemment dans le cas où les socialistes atterrissent dans l’opposition.

    Dans les syndicats, ce résultat électoral provoquera pas mal de discussions. Au sommet, on mettra en avant la « droitisation » et on voudra encore plus évoluer vers des syndicats de service. A la base, et peut-être même parmi les cadres intermédiaires, on voudra tirer le bilan de la manière dont les syndicats ont avalé la politique de la Violette. L’appel ouvert de la part de l’ABVV dans le Nieuwe Werker (journal de la FGTB flamande) à voter pour certains délégués syndicaux qui étaient présents sur les listes du SP.a n’aura pas été digéré par beaucoup. Le mauvais résultat de SP.a-Spirit et les maigres scores des quatre candidats issus de l’ABVV sera considéré comme une punition.

    Former un gouvernement devient extrêmement difficile

    Leterme est confronté à une tâche extrêmement difficile : il doit à lui-même et à son partenaire de cartel le fait de devoir obtenir une réforme d’Etat. Mais il doit faire attention aux extrémistes qui lui poussent dans le dos et sont déjà prêt à crier « trahison ! ». Il ne peut se permettre de laisser son partenaire de cartel les mains vides. Du côté flamand, le SP.a aurait été un partenaire souhaitable mais il est temporairement dans les cordes. Les Verts et surtout leur position confuse sur le plan communautaire ne conviennent pas tellement au CD&V-NVA. Reste le VLD, mais c’est justement le parti qui, sur le plan communautaire, se dit en faveur d’un renforcement du niveau fédéral, un discours qu’on aime pas entendre dans les cercles de la NVA. Par contre, la liste Dedecker, favorable à une réforme de l’Etat dans le sens confédéral, sera probablement tenue hors des discussions par le VLD.

    Du côté francophone, Leterme peut faire des affaires avec les libéraux du MR mais il sera confronté à la résistance du partenaire de sa propre famille, le CDH. Dans le scénario de l’ « Orange bleue », il peut de plus s’attendre à un PS dans l’opposition qui punira sans merci chaque concession francophone sur le plan communautaire. Dans ce sens, il ne semble pas que la formation du prochain gouvernement se fera facilement ; elle pourrait bien se tirer en longueur. Peut-être même au point où Leterme sera forcé de faire le choix déchirant d’en arriver à une cassure avec la NVA si une coalition Orange bleue, avec éventuellement un troisième partenaire, se casse le nez sur une réforme d’Etat. Dans ce cas, une tripartite classique, éventuellement avec le SP.a encore sur les bancs de l’opposition, n’est pas à exclure. Un tel gouvernement sera inévitablement un cabinet de crise qui jettera l’éponge aux alentours des élections régionales de 2009.

    Leterme sera d’ailleurs confronté à des défis socio-économiques qui ne seront pas minces. Surtout dans le cas où une majorité Orange bleue serait formée, le patronat saisira l’occasion pour annoncer son cahier de revendications : la limitation des allocations de chômage dans le temps, une forte baisse des charges patronales, le report de la fermeture des centrales nucléaires, un assainissement fort des services publics,… Tout cela approche. Vers la fin de cette année encore, il faudrait déjà trouver 3 à 4 milliards d’euros mais il faudra encore voir si tout cela sera possible sans que les syndicats sortent de leurs pantoufles. De plus, quelle qu’en soit la manière, lors du scrutin régional et européen de 2009, Leterme risque de voir sa politique punie.

    CAP : tirer les leçons des résultats

    Avec 21.215 voix au Sénat (0,32%) – 8.277 voix (0,33%) pour le collège francophone et 12.938 (0,32%) pour le collège néerlandophone – et 20.083 pour la Chambre (0,30%), le CAP récolte un peu plus que les 19.841 voix du MAS/LSP aux élections européennes de 2004. Mais si le CAP fait mieux que le MAS dans la partie francophone (8.277 voix / 0,33% au lieu de 5.675 / 0,23%), il fait moins que le LSP dans la partie néerlandophone (12.938 voix / 0,32% au lieu de 14.166 / 0,35%) !

    C’est moins que ce que nous espérions, en nous basant sur une bonne campagne électorale et sur les bonnes réponses que nous avons reçues là où nous avons été capables d’expliquer notre projet. En Flandre, le PVDA+ a obtenu pour le Sénat presque 3 fois le chiffre du CAP (34.768). En Wallonie, tant le PTB+ avec 20.039 voix que le PC avec 19.632 voix ont obtenu plus du double du CAP. Que le CAP ait réussi à obtenir à Peer 5,32% avec l’ancien bourgmestre SP.a Jules Doutremont illustre le potentiel mais nous n’avons pas été capables de transférer cet effet ailleurs. Comment pensons-nous pouvoir expliquer ces résultats et comment continuer ?

    Evidemment, tant le PC que le PTB existent depuis des décennies là où le CAP vient à peine de se créer et reste encore inconnu chez une grande partie des électeurs. Nous connaissons la signification de cela : lors de notre première participation électorale au Sénat en Flandre en 2003, nous avons dû affronter le même phénomène et nous avions obtenu 8.337 voix. Une année plus tard, ce chiffre était grimpé, aux élections européennes, à 14.166. De plus, le CAP – pour le PC et le PTB, cela n’a pas été beaucoup mieux – a été complètement exclu des médias. Dans une époque où les élections se jouent surtout à travers les médias et où les tracts classiques et les affiches n’influencent les résultats que marginalement, c’est un énorme handicap. Le budget du CAP – 20.000 EUR (nationalement !) – était probablement le plus petit de tous les partis.

    De plus, beaucoup de temps a été perdu dans des discussions qui ont duré trop longtemps et qui ont miné nos possibilités d’implanter, de construire et de profiler le CAP. Dès le début, le CAP avait choisi d’être une formation nationale dans laquelle tous ceux qui désiraient lutter contre le néo-libéralisme étaient les bienvenus tout en gardant leur propre identité. C’était la base sur laquelle le MAS/LSP s’était engagé dans le CAP. Mais, du côté francophone, s’est créé, sur base d’un appel dans La Libre Belgique, « Une Autre Gauche ». UAG avait une vision totalement différente : un modèle confédéral avec deux directions différentes et une série de règles qui limitaient le droit de garder sa propre identité. Il a malheureusement fallu attendre jusqu’en février 2007 pour obtenir de la clarté à ce sujet. En décembre encore, certains prétendaient que le CAP avait échoué. Les difficultés internes ont été instrumentalisées par des concurrents pour présenter le CAP comme une bande en perpétuel conflit avec elle-même, le CAP francophone comme un « MAS+ »,… Comme nous le savons, des partis qui sont divisés par des querelles internes font des mauvais scores, surtout s’ils se présentent pour la première fois aux élections.

    Les trois initiateurs – Georges Debunne, Lode Van Outrive et surtout Jef Sleeckx – ont joué un rôle-clé dans la mise sur pied du CAP et nous leur en sommes reconnaissants. Malheureusement, aucun des trois n’a été prêt à participer aux élections pour le CAP – et en particulier Jef, pour des raisons familiales compréhensibles, alors que beaucoup de membres, dont le MAS/LSP, l’attendaient. Si Jef avait participé, nous aurions probablement été invités, comme le PTB l’a été, à l’émission « Doe de Stemtest » et les médias auraient accordé plus d’attentions au CAP. Cela aurait été une aide appréciable pour populariser le CAP. C’est d’ailleurs pour cette raison – le refus de Jef d’être candidat aux élections – qu’à la fin de l’année passée, le PTB a refusé la proposition d’un cartel PVDA+/CAP à Anvers. Comme si cela ne suffisait pas, une petite minorité du CAP a plaidé en faveur de la proposition de Groen ! de former une « bande rouge » de candidats CAP sur les listes de Groen !, proposition rejetée par une large majorité du CAP (90%), mais qui a contribué à une confusion durable, entre autres parce que quelques-uns ont passé outre à cette décision et se sont tout de même présentés comme candidats sur les listes de Groen !, occasion utilisée pour que la presse parle enfin du CAP, mais de quelle manière !

    Certains ont plaidé qu’il ne fallait pas participer aux élections fédérales pour attendre jusqu’aux élections régionales et européennes de 2009. Tout comme la majorité du CAP, le MAS/LSP n’a pas trouvé qu’il s’agissait là d’une bonne idée. Le Pacte des Générations est déjà derrière nous depuis plus d’une année, la situation est plus que mûre pour une nouvelle formation large des travailleurs. Le mécontentement contre la politique néo-libérale est énorme, nous l’avons constaté dans de nombreuses grèves spontanées et cela est confirmé élection après élection par les grands glissements de votes, bien qu’hélas – à cause de notre absence dans les médias et nos moyens financiers limités – pas encore dans la direction que nous souhaitons. Le nouveau gouvernement va d’ailleurs encore renforcer la politique néo-libérale, s’attaquer fortement aux services publics et probablement limiter encore plus le droit de grève entre autres par l’introduction d’un service minimum dans certaines entreprises et secteurs. Il sera crucial d’assurer que le nom et le projet du CAP soit connu à ce moment-là. Si nous n’avions participé aux élections pour la première fois qu’en 2009, nous aurions alors été désespérément en retard sur les faits.

    Chaque syndicaliste peut nous décrire en couleur et en odeur comment l’unité se forge à travers l’action et n’est obtenue que très rarement par la discussion abstraite. La majorité du CAP était convaincue que nous n’allions pas casser la baraque avec notre participation bien que la majorité d’entre nous, y compris le MAS/LSP, avait espéré un résultat un peu meilleur. Mais cela ne pèse pas en comparaison avec la camaraderie et la bonne collaboration qui a été forgée lors de la campagne entre des gens provenant pourtant d’horizons très divers : des ex-sociaux-démocrates, des ex-verts, des membres du MAS/LSP, des indépendants, des syndicalistes de la CSC et de la FGTB,… Nous n’avons pas obtenu un score terrible et pas non plus ce que nous avions espéré mais, durant la campagne, nous avons forgé une unité plus consolidée et nous avons placé le CAP, bien que de façon modeste, sur la carte politique.

    Finalement, nous voulons citer quelques défaillances de la campagne :

    • nous pensons qu’il est temps de laisser derrière nous les discussions sans fin. Cela ne signifie pas que nous ne voulons plus discuter avec des groupes qui défendent un autre projet mais ces discussions ne peuvent plus paralyser durant des mois la construction du CAP.
    • nous pensons aussi que notre affiche électorale « Une autre politique est possible » était trop vague, que beaucoup d’électeurs ne savaient pas vraiment où situer le Comité pour une Autre Politique. En ce sens, les affiches du PC et celles du PTB étaient beaucoup plus claires. Il nous manquait aussi un thème clair : « On en a marre des assainissements » ou « Contre l’inégalité » ou quelque chose de ce genre nous aurait mieux positionné à gauche.
    • enfin, nous avons systématiquement mis l’accent sur la nécessité d’un programme en dix points courts et clairs dont l’essentiel serait vu en un coup d’oeil. Hélas, nous en sommes restés à un programme très correct, mais aussi trop étendu pour les élections, sur le site internet.

    Le Mouvement pour une Alternative Socialiste n’est pas satisfait des résultats du CAP mais il l’est par le déroulement de la campagne et par la consolidation du groupe qui a été forgé durant cette campagne. La nécessité d’un nouveau parti large des travailleurs se posera systématiquement à l’avenir. Pour répondre à cela, le CAP a posé les premières fondations, il faut maintenant construire sur celles-ci. Nous espérons qu’à l’avenir, plus de groupes et d’individus trouveront le chemin du CAP et que le CAP continuera à intervenir avec autant d’acharnement dans les conflits sociaux, comme il l’a fait à La Poste, Volkswagen et Opel. Peut-être le CAP ne deviendra-t-il jamais ce « nouveau parti des travailleurs » mais on ne court un marathon qu’après s’y être préparé petit à petit. Le CAP est le premier lancement et pendant que le CAP se construit, nous serons toujours ouverts à collaborer, à fusionner, ou même à adhérer à des groupes qui voudront construire avec nous ce nouveau parti.

  • En réaction aux réactions après l’AG de Een Andere Politiek

    Je ne passe pas mes journées ni même mes soirées au clavier pour répondre à tous les mails qui circulent dans le cadre d’UAG et je ne me sens pas obligé de confier au dit clavier tous mes états d’âme. Mais il y a eu au cours de la semaine écoulée – rappelez-vous, celle qui devait conduire à un « apaisement » après la dernière AG ! – et surtout ce week-end une série de mails qui m’ont passablement énervé. Je tiens donc à réagir.

    Je commencerai en douceur par répondre à la demande de Didier en fournissant un compte-rendu rapide de l’AG de Een Andere Politiek de ce samedi. La traduction des débats n’a pas toujours été satisfaisante, donc excusez-moi s’il y a des approximations mais comme mes notes vont dans le même sens que celles de Raouf et de Mark, je ne dois pas être trop loin de la vérité.

    1. Un rapide rapport de l’AG de EAP :

    Participation

    32 participants, dont une majorité de militants et délégués syndicaux (je ne les connaissais pas assez pour pouvoir les compter avec précision) et une très grosse majorité d’hommes (ça, je pouvais compter : 29). Régionalement : les provinces d’Anvers, Flandre Orientale, Brabant flamand et Limbourg. Politiquement : 10 LSP (MAS), 6 SAP (POS), 1 KP (PC), 11 indépendants (une partie des militants politiques étant aussi délégués et militants syndicaux) et 3 membres d’UAG : Jean (MAS), Raouf, Marc.

    Le nombre assez limité de participants est dû au fait que l’invitation à cette AG a été limitée aux personnes déjà actives au sein des comités locaux et n’a pas été étendue à tous ceux et toutes celles qui ont laissé une coordonnées au cours des débats régionaux. Cela a rendu les débats plus simples mais c’était néanmoins, je pense, une erreur.

    A. Evaluation des activités et des discussions

    Des rapports ont été faits sur les activités et/ou les groupes locaux : Gand, Anvers, Saint-Nicolas, Alost, Louvain, le Limbourg, Wuustwezel, Deinze, Courtrai, Zaventem, Tervueren. Partout, les discussions entamées lors des réunions de présentation ou les meetings se poursuivent. Conclusion unanime : la première phase, celle de la prise de contact, se termine positivement. La demande pour une autre politique et l’espace pour la création d’un nouveau parti sont bien réels. Il faut passer maintenant à la deuxième phase : la préparation du programme et la structuration du mouvement.

    B. Conférence nationale du 21 octobre

    Après une introduction de Raf et la présentation d’un texte d’appel à cette journée, une discussion s’est engagée sur la meilleure formule pour cette journée. La proposition sera affinée par le secrétariat d’EAP mais il semble qu’il pourrait y avoir le matin une partie plénière (présentation des initiatives EAP/UAG et des objectifs de la journée) suivi d’ateliers sur 5 ou 6 thèmes (je me fie au résumé de Marc : syndical / sécurité sociale, revenu de base / racisme, exclusion, violence / féminisme, sexisme / environnement) et enfin une plénière de conclusion où seraient prises les décisions sur :

    – une plate-forme de base

    – le fait d’avancer vers la formation d’un parti (dans les mois qui suivent)

    – la participation aux élections législatives de juin 2007.

    C. Constitution d’un Secrétariat

    Un secrétariat a été élu : les 3 initiateurs (Jef, Lode, Georges), 1 représentant par parti (LSP, SAP et KP) et 2 représentants par province (militants politiques ou indépendants).

    Ce secrétariat tiendra sa première réunion jeudi 22 juin à 19 h rue des fabriques, 30 à Bruxelles. Note importante : L’idée a été avancée – par des Flamands – que la première partie de cette réunion soit interne à EAP et soit consacrée à l’organisation pratique de EAP et qu’une deuxième partie de la soirée soit consacrée à une discussion avec le secrétariat de UAG ou une délégation de celui-ci essentiellement à propos de la préparation commune du 21 octobre. Il n’y a pas eu de vote formel mais la proposition semblait largement soutenue. Aucun ordre du jour pour cette réunion n’a été élaboré à l’AG. Le mieux serait effectivement d’avoir un contact direct et rapide avec Sleeckx ou Raf pour discuter de cette proposition et de l’ordre du jour.

    D. Rapport avec les autres initiatives

    EAP souhaite unanimement approfondir les rapports avec UAG pour préparer ensemble le 21 octobre. Les rapports avec SP.a Rood (qui cherche à ramener les syndicalistes de la FGTB au SP.a dans le but de ramener le SP.a sur des positions de gauche) et le « Mouvement du 15 décembre » (lancé par des syndicalistes et en sous-main le PTB pour regrouper les syndicalistes combatifs mais sans poser la question d’un nouveau parti politique) ont été débattus. Il m’a semblé qu’au-delà des appréciations personnelles variables sur tel ou tel aspect, il y avait accord sur le fait de garder la porte ouverte et de continuer les discussions avec ces autres initiatives tout en mettant en avant la spécificité et la force de EAP : un nouvelle politique portée par un nouveau parti.

    E. Divers

    EAP va se doter très rapidement d’un site web et d’un compte bancaire.

    Commentaire personnel

    La réunion a été parfois un peu cahotante voire chaotique (il manquait notamment une solide présidence – ce que la mise en place d’un secrétariat devrait aider à organiser) mais il y avait une nette volonté d’aller de l’avant, une bonne atmosphère de travail en commun… et une absence totale d’obsession pour les règles ou recommandations de fonctionnement chères à UAG.

    Et maintenant le reste !

    2. Le report de la réunion de jeudi du Secrétariat d’UAG

    Je comprend très bien que certains partent en vacances ou soient absorbés par des problèmes autres que politiques. Mais est-ce que ce serait compliqué de :

    – se tenir à une décision prise plutôt que de la remettre en cause trois jours après ?

    – si on n’est pas convaincu de la justesse d’une proposition, argumenter clairement son point de vue avant que la décision soit prise ?

    J’espère que le film d’ATTAC a bien plu à ceux qui ont proposé de reporter le secrétariat, mais – même à peine quatre jours après l’AG – il y avait pourtant du boulot à faire ce soir-là : entre autres choses, organiser le travail pour élargir UAG (ce n’est toujours pas à l’ordre du jour d’une quelconque réunion), discuter de nos propositions pour la journée du 21 octobre, commencer à organiser la mobilisation pour celle-ci, prévoir une délégation pour l’AG d’EAP du 17 juin, leur faire part de nos propositions, organiser la rencontre avec leur secrétariat,… Le fait de ne pas avoir eu cette réunion signifie que le travail de construction de UAG n’est pas stimulé, que les rapports avec EAP feront du surplace jusqu’au début juillet et que la prochaine AG sera préparée au dernier moment. On n’ira pas très loin comme cela. Et cela amènera immanquablement ceux qui en ont envie que les choses avancent à prendre leurs propres initiatives…

    3. L’AG d’EAP

    Trois membres d’UAG ont donc participé à l’AG d’EAP à titre personnel – puisque rien n’avait été organisé dans UAG (voir point précédent). Raouf et Mark y sont intervenus en précisant tout deux que c’était à titre personnel et moi, qui était présent dans le cadre du MAS, je ne suis pas intervenu. Mais notre simple présence à cette AG semble faire bondir Paul-Emile qui ne veut que des échanges « officiels » avec EAP portés par une « délégation officielle » d’UAG.

    Mais, cher Paul-Emile :

    1°. Pour avoir une délégation, il aurait fallu avoir une réunion de Secrétariat que tu as contribué à faire reporter.

    2°. Sache que je ne compte demander à personne – et notamment pas au SF – l’ « autorisation » d’assister à une réunion – tout ce qui a de plus ouverte – d’EAP avec qui nous venons de décider une semaine plus tôt d’organiser ensemble une conférence nationale de grande ampleur en octobre.

    3°. Plutôt que de chipoter sur des « mandats » qu’aucun de nous trois n’a jamais prétendu avoir samedi, tu pourrais peut-être te réjouir du fait que des membres du SF étaient présents pour montrer l’intérêt d’UAG pour EAP et pour une démarche commune.

    Il y a un siècle, la marxiste polono-allemande Rosa Luxembourg critiquait l’état d’esprit et la conduite de la direction du Parti Social-Démocrate allemand qui s’effrayait de tout mouvement spontané des travailleurs qu’elle ne pouvait être sûre de contrôler. Rosa dénonçait « l’esprit stérile du veilleur de nuit », passant inlassablement son temps à parcourir l’entrepôt pour vérifier que rien n’a changé de place depuis le tour de veille de l’heure d’avant. L’état d’esprit de Paul-Emile me semble être exactement du même tonneau, à une différence près. Les chefs du Parti Social-Démocrate avaient, eux, un entrepôt rempli à ras bord de membres, de parlementaires, de mandats syndicaux, de journaux quotidiens,… Paul-Emile ferait lui plutôt dans le travail préventif : n’y a-t-il pas quelqu’un qui essaie de faire entrer de la marchandise en contrebande dans mon bel entrepôt tout vide… ?

    Désolé mais cela ne me semble pas être le meilleur moyen d’avancer !

    4. Un mouvement uni ou deux mouvements qui coopérent ?

    Dans son dernier courrier, Ataulfo tape sur le même clou que Paul-Emile (« je commence à être fatigué du manque total de sérieux de la part des partisans acharnés de la fusion à tout prix d’UAG-EAP » – commence par respirer un grand coup et renseigne-toi un peu plus avant d’accuser les gens des pires méfaits). Il passe ensuite à un raisonnement politique destiné à justifier la nécessité d’avancer avec la plus grande prudence dans les rapports avec EAP et les Flamands en général. Il remet une couche sur la nécessité de tenir compte des différences politiques, sociales et culturelles,… qui existent entre le Nord et le Sud du pays. Et d’invoquer le fait que « Les politiques de l’enseignement, de la santé, de la mobilité et de l’environnement, etc. relèvent essentiellement ou en grande partie de compétences régionales » (sauf que la plupart sont communautarisées et pas régionalisées…) puis de convoquer, par jeune Flamand interposé, Kim et Justine, les chanteurs à l’Eurovision et tout le toutim.

    Le problème, c’est que si la grande majorité de ces remarques sur les spécificités régionales sont correctes, Ataulfo refuse obstinément de poser la question centrale : Y a-t-il encore en Belgique un Etat centralisé au niveau belge conservant l’essentiel des leviers de commande politiques et économiques ? Une armée « belge » ? Une police « belge » ? Une monarchie « belge » ? Une sécurité sociale « belge » ? Un Pacte des Générations « belge » ? Demain un Pacte de Compétitivité « belge » ? Un patronat et des syndicats organisés au niveau « belge » ?….

    Si la réponse est oui – et évidemment elle est oui ! – alors, face à un Etat et une classe dirigeante fédéralisés mais dont l’essentiel du pouvoir reste organisé au niveau de l’Etat belge, il est essentiel de conserver l’unité du mouvement des travailleurs, tant au niveau syndical que politique, ce qui passe par une politique commune et par une structure commune. Et, c’est évidemment tout particulièrement vrai pour le nouveau parti que nous voulons construire !

    Ce n’est que sur cette base d’unité que l’on pourra ensuite tenir compte des différences régionales bien réelles et peaufiner nos revendications, alliances,… en fonction de toutes les spécificités régionales et locales.

    Procéder en sens inverse comme le propose Ataulfo – partir des régions et de partis régionaux puis chercher ce qui pourrait encore être fait en commun au niveau « belge » par la suite – aurait des conséquences dramatiques : partir de perspectives régionales fragmentaires conduira à élaborer des politiques différentes sur base de ces perspectives fragmentaires, miner la possibilité de ripostes communes et – désolé Ataulfo si l’idée te fait mal – renforcer la division des travailleurs au lieu de la combattre. Et ce n’est qu’avec un parti uni au niveau belge qu’on peut à la fois tenir compte des spécificités régionales et défendre le droit à l’autodétermination des peuples tout en luttant contre le poison nationaliste.

    Ataulfo utilise l’enseignement comme exemple de son raisonnement : « Je vois mal comment les francophones pourront se déterminer par rapport à la "ligne", aux orientations, aux revendications à défendre sur la question de l’enseignement flamand (qui parmi vous connait le nom du ministre flamand de l’enseignement et sa politique ?) ». C‘est parfaitement ridicule. Ce qui se passe dans l’enseignement flamand est simplement une des multiples applications « locales » d’orientations décidées et appliquées au niveau européen et visant à la marchandisation de l’enseignement : la mise en concurrence des écoles supérieures et des universités, la marche vers un enseignement hiérarchisé (universités d’élite européennes / universités et écoles de seconde zone au niveau régional), la hausse des frais d’inscription payés par les étudiants,… (pour une explication plus détaillée, je vous invite à lire les articles consacrés à ce sujet dans « Alternative Socialiste » et sur le site www.socialisme.be). Ce sont des problèmes que rencontre aussi l’enseignement francophone et qui peuvent être parfaitement compris – et donc discutés – par les militants francophones. Et, sur cette base, une lutte commune, ou simplement une solidarité active, peuvent parfaitement être organisées.

    Mais quelles sont les implications de cette conception « autonomiste » d’Ataulfo ? Que les francophones belges peuvent sans problèmes comprendre le contenu du CPE français et les enjeux de cette lutte mais que ce qui se passe dans l’enseignement flamand est tellement particulier qu’aucun francophone ne pourrait espérer y comprendre quelque chose ? Et pourquoi s’arrêter à l’enseignement ? Pourquoi pas ce genre de raisonnement demain sur les transports publics (STIB, TEC et de Lijn sont des sociétés distinctes), sur les prépensions (dont les systèmes d’accès – par choix personnels ou par démarche collective en cas de restructuration – ne sont pas utilisés de la même manière en Flandre et en Wallonie),… ? Pourquoi se fatiguer à envisager des luttes communes alors que tout est tellement « compliqué » et « différent » ? Résultat : on commence par vouloir inventer « quelque chose de plus souple, intelligent, inventif, adapté à la réalité de ce pays et donc plus "efficace" » et on finit par utiliser les mêmes raisonnements que les bureaucrates syndicaux pour « justifier » la scission communautaire des centrales !

    Ataulfo invoque aussi régulièrement l’exemple espagnol au secours de sa vision « autonomiste ». « Dans d’autres pays (Pays-Basque, Catalogne) le mouvement nationaliste ou régionaliste est nettement orienté à gauche, voir à l’extrême gauche parce que la gauche de ces pays a compris la nécessité de défendre l’autonomie politique de ces peuples longtemps opprimés par un Etat centraliste ». A nouveau Ataulfo mélange tout. D’une part, il est parfaitement possible de défendre une politique de lutte contre l’oppression nationale et de soutien au droit à l’autodétermination des peuples à partir d’une organisation unique organisée au niveau concerné (c’est-à-dire dans ce cas l’Etat espagnol). D’autre part, la fragmentation, et parfois l’éclatement pur et simple, de la gauche révolutionnaire sur base régionale dès la fin des années ’70 a été un facteur qui a accéléré – et pas freiné – la crise de la gauche. Cela a conduit une partie importante de cette gauche non pas simplement à reprendre à son compte des revendications régionales légitimes mais surtout à s’adapter platement aux divers nationalismes basque, catalan, galicien, andalou,… (nationalismes « de gauche », mais pas uniquement !) ce qui a permis à ceux-ci de prospérer.

    Et il n’y a pas que moi pour dire cela. Dans le dernier numéro de la revue Inprecor (n° 518, juin 2006, p. 24) de la Quatrième Internationale dont fait partie Ataulfo, José Ramon Castanos, un responsable basque de son organisation, conclut en écrivant : « La gauche basque doit récupérer un discours qui associe l’autodétermination et l’idée du socialisme. En premier lieu parce que c’est une idée qui a constitué le fondement même de son identité et qu’elle s’en est peu à peu éloignée, oubliant les revendications sociales (…) ».

    Si c’est cela le résultat concret du « modèle » qu’Ataulfo propose pour la Belgique et les relations EAP/ UAG, tout le monde comprendra aisément que ma réponse est : Non merci !

    ET POUR FINIR :

    Quand j’additionne tout cela et que je note que, sur la même semaine, des membres du secrétariat font reporter une réunion importante de ce secrétariat, ne s’intéressent à une AG d’EAP que parce que cela leur permet de relancer leur couplet sur les craintes de manipulation, la « nécessité » de contrôler les contacts par le seul biais de délégations officielles, la « nécessité » de suivre son petit bonhomme de chemin en Communauté française avant de prendre des initiatives avec les Flamands et surtout, surtout la « nécessité » de ne pas trop se presser,… j’en viens à me demander si ceux-là ont réellement l’énergie et surtout la volonté politique de construire une nouvelle force de gauche.

    Jean Peltier, 20 juin 2006

  • Les temps sont mûrs pour une alternative politique de gauche

    Pour une autre politique

    La tournée qui a mené Jef Sleeckx depuis le début de l’année à travers toute la Flandre, mais aussi à Charleroi, à Liège et bientôt à Bruxelles, a bien montré qu’il existe un espace pour la création d’un nouveau parti des travailleurs à la gauche des partis socialistes et écologistes.

    Bart Vandersteene

    «Le sommet du SP.a est fâché contre moi, je le sais, c’est le cas depuis longtemps déjà. Mais je vous dis une chose : je n’ai pas quitté le socialisme, c’est eux qui l’ont fait. Ils ont beaucoup trop glissé vers le centre. Il faut une alternative de gauche. J’essaie d’y oeuvrer, avec d’autres socialistes de gauche et des progressistes. Je vais parler partout et dans des salles toujours plus remplies.»

    Jef Sleeckx dans Knack, 24/05/06

    Réunions pour une autre politique

    27 avril. A Alost une vingtaine de personnes ont participé à une discussion sur « Une Autre Politique » avec Jef Sleeckx. La soirée a été organisée par le Comité pour un Nouveau Parti des Travailleurs avec des militants de la FGTB et de la CSC.

    30 avril. A la fête du 1er mai (tenue la veille de ceui-ci !) du mouvement pour « Une Autre Politique » à Gand, une centaine de participants ont écouté, entre autres, Jef Sleeckx, Niek Stam (militant syndical des Pays-Bas), Jo Coulier (FGTB-VUB), Raf Verbeke, Thomas Weyts (POS) et Bart Vandersteene (MAS/LSP)

    12 mai. A la Maison « Masereel » de Saint-Nicolas s’est tenue une soirée de débat avec à peu près 40 personnes présentes. Jef Sleeckx y a parlé avec Bruno Verlaeckt (Centrale Générale d’Anvers), Frans Wuytack et Raf Verbeke. Parmi les participants se trouvaient plusieurs ex-travailleurs des chantiers navals Boelwerf.

    23 mai. 87 personnes ont assisté au meeting de l’initiative francophone « Une Autre Gauche est nécessaire » à Liège qui réunissait Jef Sleeckx, Corinne Gobin pour « Une Autre Gauche » et un représentant du Bloc de Gauche portugais.

    24 mai. A Anvers, 100 syndicalistes et jeunes se sont réunis pour une discussion avec plusieurs orateurs syndicaux.

    Ce qui manque encore est un projet concret dans lequel peuvent s’impliquer plusieurs centaines – et même plusieurs milliers – de travailleurs, de jeunes, de pensionnés. C’est le pas important qui doit être fait aujourd’hui : le lancement d’un appel clair permettant de rassembler un maximum de gens ayant la perspective d’aboutir à un nouveau parti qui présenterait des listes aux élections parlementaires de 2007.

    Il faut être prêt pour une conférence à la mi-octobre pour entrer dans un automne que l’on prévoit chaud sur les terrains social et politique avec un message fort : une autre politique est possible et nécessaire.

    Quel programme?

    Le programme de base de l’initiative devra être discuté et décidé par les centaines de délégués, de militants et de persionnes engagées sur divers terrains de lutte qui, s’ils ne soutiennent pas encore l’initiative aujourd’hui, le feront demain.

    Ce programme ne doit pas être bâclé ni élaboré en petit comité. Il doit être le résultat d’un travail collectif dans lequel on prend le temps de discuter. Un tel programme doit, selon nous, formuler une réponse aux problèmes directs auxquels la population est confrontée aujourd’hui.

    Nous n’avons pas besoin de textes interminables mais d’un résumé court et concis des revendications les plus importantes.

    Voici quelles pourraient être, selon nous, les grandes lignes d’un tel programme. Assurer de l’emploi pour tous ne peut se faire qu’à travers une réduction du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire. L’arrêt des privatisations et la renationalisation des services publics privatisés est primordial afin d’assurer les services à la collectivité. Le maintien de la sécurité sociale et l’annulation des programmes d’assainissement des 25 dernières années est la seule garantie qu’une partie croissante de la population ne tombe pas du bateau.

    A côté de cela, il faut élaborer une réponse aux attaques contre les libertés démocratiques et syndicales ainsi qu’un cahier de revendications capable de prendre à bras le corps les problèmes fondamentaux du logement. L’enseignement doit à nouveau être mis au service du dévéloppement de chaque personne et non au service des grandes entreprises.

    Une telle plateforme de revendications est en rupture complète avec la logique capitaliste et ne peut être réalisé que si la société peut utiliser les moyens existants pour son bien-être. C’est pour cette raison que les secteurs-clés de l’économie doivent être aux mains de la société, c’est pour cette raison qu’une société socialiste doit être construite, en Belgique tout comme à l’échelle mondiale.

    Une initiative nationale?

    Dans le contexte politique et social actuel, le mouvement ouvrier est menacé par un dangereux virus : l’idée qu’un travailleur wallon lutte dans un contexte fondamentalement différent du travailleur flamand, qu’il y a deux réalités distinctes qui demandent des réponses distinctes.

    Cette logique a mené à la scission de la Centrale des Métallurgistes de la FGTB et est utilisée pour agrandir encore la fissure entre travailleurs flamands, wallons et bruxellois.

    Les seuls à avoir un intérêt à diviser la classe ouvrière sont ceux qui le font consciemment pour pouvoir mieux règner. Le mouvement ouvrier a besoin d’une sécurité sociale nationale, d’un mouvement syndical national et d’un instrument politique national.

    Une telle initiative nationale doit être prête à l’automne. Chaque jour offre son lot de tentatives des partis traditionnels et des médias bourgeois pour dresser les différents groupes de la population les uns contre les autres. Mais une fois entré en action, comme contre le Pacte des Générations, le mouvement ouvrier peut comprendre rapidement que son atout le plus important est la solidarité. Cette solidarité doit être centrale à tout niveau dans une nouvelle formation politique.

    Comment continuer?

    Selon le MAS, rien ne doit bloquer le lancement d’un tel projet politique. Nos membres vont s’engager à 100% pour la tenue d’une conférence nationale en octobre dans laquelle tous les participants pourront mener le débat, discuter d’un programme de base, mettre sur pied les premières structures et déterminer la direction à prendre.

  • Le gouvernement n’est pas impressionné par les Saint-Nicolas syndicaux

    Actions des 2, 6 et 8 décembre

    Le 29 novembre, un mois après la manifestation réussie à Bruxelles, la direction syndicale a présenté son ‘plan d’action’. Ainsi, le 6 décembre, trois Saint-Nicolas, respectivement rouge, vert et bleu, ont rendu visite à Yves Leterme, ministre-président de la région flamande. Le gouvernement peut se féliciter que seule une pièce de théâtre et non une mobilisation de rue a été organisée.

    Luk Janssens

    Le 2 et le 8 décembre, des actions régionales et sectorielles ont été menées. Ces actions étaient relativement restreintes, mais là où ces actions étaient organisées, la combativité de la base restait remarquable.

    Avant l’annonce d’un plan d’action, une tournée d’information a été organisée dans les entreprises. Plusieurs se sont mises en grève à cette occasion: Duferco, VW à Forest (suivie par 90% des salariés),… Chez Picanol et Bekaert, les votes organisés ont démontré sans ambiguïté une volonté d’action. Chez Picanol 88,43% ont voté contre le Pacte de Solidarité dont 81,3% se sont prononcés en faveur d’une poursuite des actions. En dépit de cela, Cortebeeck a maintenu qu’il n’existait pas de base pour de nouvelles actions de grève.

    2 décembre. Plus de 2500 manifestants à Mons et à Liège

    De nombreuses délégations ont suivi l’appel de la FGTB Liège-Huy-Waremme à une concentration. Chez pas mal de militants régnait la déception envers le Plan d’action proposé, mais le fait que des militants sont venus de toute la province et de toutes les centrales a renforcé la confiance des travailleurs et la discussion sur la nécessité d’une nouvelle grève nationale fut débattue. Dans leurs discours, Thierry Bodson et Marc Goblet ont fait référence aux mensonges de ceux qui ont défendu le Pacte des Génération et ont sévèrement critiqué l’attitude vacillante de Cortebeeck (critique reprise par les quelques militants CSC présents).

    A Mons aussi, plus de 2500 militants sont descendus dans la rue. Contrairement à Liège, la CSC était bien représentée. Freddy Matthieu de la FGTB-Mons et Raymond Coumont, président de la CSC, ont tous les deux déclaré que le Pacte était inacceptable et que la lutte devait continuer.

    Le ministre bruxellois de l’emploi, Cedexhe, et le ministre-président bruxellois ont eu la visite de 300 militants syndicaux.

    6 décembre. Saint-Nicolas chez Leterme

    Quelques militants syndicaux se sont réunis à la Place des Martyrs à Bruxelles. Trois Saint-Nicolas (un rouge, un vert et un bleu) ont rendu visite au ministre-président flamand Yves Leterme. Bien comique, mais la question est de savoir si le gouvernement et le patronat ont été mis sous pression suite à cette action ludique. Tandis que les discussions sur un deuxième Pacte sont en cours, les syndicats se sont décidés à envoyer trois Saint Nicolas.

    8 décembre. Grève dans la distribution

    La journée d’action du 8 a été limitée au secteur de la distribution et au non-marchand. Quelques 300 supermarchés ont arrêté le travail suite à la grève. Un millier de travailleurs du non-marchand ont manifesté à Bruxelles. A La Louvière étaient présents 2700 manifestants. A Gand, des centaines de militants ont manifesté vers le sécretariat local du SP.a. Dans la région liégoise, la FGTB a lancé un appel à la grève générale. C’étaient surtout les secteurs qui étaient les plus forts à se mobiliser dans la lutte contre le Pacte qui s’étaient mobilisés. Dans le secteur métallurgique et de l’acier, aux TEC… la grève était complète tandis que dans les services publics comme La Poste et la SNCB la grève était plutôt restreinte. Les directions syndicales ont tout fait pour convaincre les militants que lors des négociations, plusieurs concessions importantes ont été acquises. Elles ont également mis en avant que Liège ne peut pas continuer seule la lutte.

    Fedis, la fédération patronale de la distribution, a déclaré que la grève n’était pas un succès. Mais paradoxalement elle a dû admettre que la grève a coûté à leurs affiliés plus de 16 millions d’euros. Les trois quarts des Carrefour étaient fermés ainsi que la moitié des Super GB, des Delhaize et des Colruyt…

    Malgré la faible mobilisation du non-marchand (beaucoup de militants nont été mis au courant de la grève que la veille), plus de 1000 militants étaient présents. Il y avait également des délégations d’autres secteurs et malgré le fait que cela n’était pas prévu, la manifestation s’est dirigée vers le sécretariat du VLD.

    Il est clair que le Plan d’action était un plan d’atterrissage. Aujourd’hui, les deux syndicats déclarent qu’il n’y a plus de combativité pour continuer la lutte. Là où nos militants sont intervenu il était pourtant clair que les militants de la base étaient déçus par… le plan d’action.

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