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Tag: PSL
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A propos du parti – Nouvelles du PSL
Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.
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A noter dans votre agenda
- Je. 31 mai. St Gilles (Bruxelles). 19h, Place Van Meneem. Action au conseil communal : ‘Reprenons nos communes’. Plus d’infos
- Ve. 1er juin. Bruxelles. 19h30 Randstad (Rue Jardinier 45, Molenbeek). Pour des listes de gauche unitaires aux élections communales (soirée organisée par le PSL, le PH et le CAP).
- Ve. 1er juin. Keerbergen. 19h30 Walvis. Rencontre pré-électorale
- Sa 9 juin. Bruxelles. Manifestation contre Acta et les autres tentatives de brider la liberté d’internet. 14h Gare Centrale.
- Di. 17 juin. Anvers. Manifestation contre le tracé du BAM
- Me. 20 juin. Bruxelles. Meeting organisé par Alternatives à Bruxelles & Reprenons nos Communes avec Paul Murphy (député européen membre du Socialist Party en Irlande), Tony Mulhearn (TUSC, Angleterre), Charlotte Balavoine (Front de Gauche, France), Marisa Matias (eurodéputée du Bloc de Gauche au Portugal), Anja Deschoemacker (Reprenons nos communes), Stephen Bouquin (ROOD!) et un représentant de Syriza (Grèce). 19h30 au Garcia Lorca, Rue Volders 47/49, 1000 Bruxelles (métro Anneessens)
- Jeu. 21 juin. Anvers. Meeting de Rood!: "Notre ville n’est pas à vendre". Avec Tony Mulhearn, président de la section du parti travailliste à Liverpool en 1980-86, quand la ville a mené une politique réellement socialiste, Erik De Bruyn et un orateur de Syriza.
- Ve. 22 juin – Di. 24 juin. Floreffe. Week-end de formation du PSL (sections du Hainaut, de Namur et de Liège)
- Sa. 23 juin. Gand. Fête de ROOD! avec Tony Mulhearn, un orateur de Syriza, Erik De Bruyn (ROOD!) et Bart Vandersteene (tête de liste de ROOD! à Gand)
- Sa 30 juin. Anvers. BBQ rouge et Cantus rouge !
- 7-13 juillet. Gand Ecole d’été internationale du CIO
- Ve. 20 juillet. Keerbergen. Meeting sur la défense de l’environnement et la politique énergétique
- Sa. 4 août. Keerbergen, “BBQ électoral”
- Sa.-Di.11-12 août. Anvers. Week-end de formation marxiste
- 7-9 décembre : Congrès national du PSL
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Pourquoi j’ai rejoint le PSL
La première fois que j’ai rencontré des membres du PSL, c’était lors de la manifestation d’appui au mouvement de grève au Québec qui avait lieu à Bruxelles le 27 mars dernier.
Étant en échange étudiant ici depuis quelques mois seulement, je ne connaissais pas très bien le paysage politique belge. J’ai été toutefois rapidement amené à m’intéresser plus amplement au PSL et ce grâce à plusieurs échanges constructifs que j’ai pu avoir avec ses militants. J’ai toujours eu la profonde conviction qu’une discussion avec un militant en dit beaucoup sur la qualité de son organisation et encore une fois, je ne m’étais pas trompé.
En fait, ce qui me plaît au PSL, c’est cette conviction que la lutte ne se fait pas uniquement dans les élections, mais bien dans la rue et qu’il est primordial d’être proche des citoyennes et citoyens. Une conviction qui a pourtant été bannie de la plupart des partis.
De Grèce à Liverpool, de Gand à Anvers et Bruxelles : pour une politique réellement socialiste !
Une autre politique est-elle possible ? Nous le pensons. Fin juin, nous organisons d’ailleurs des meetings à ce sujet à Bruxelles, Anvers et Gand dans le cadre des campagnes électorales. Ces soirées seront d’importants échanges d’expériences, tant de Belgique que de l’étranger. Une semaine à peine après les élections grecques, nous accueillerons un orateur de Syriza qui abordera la possibilité d’une politique de gauche au pouvoir en Grèce. Nous accueillerons également Tony Mulhearn qui, dans les années ’80, a activement participé à la politique socialiste menée dans cette ville. Dernièrement, il a remporté 5% aux élections pour devenir le bourgmestre de la ville. (voir les informations ci-contre)
Week-end de formation marxiste à Floreffe
Du vendredi 22 au dimanche 24 juin, les sections de Hainaut-Namur du PSL organisent un week-end de formation marxiste. Une initiative similaire se déroulera durant le mois d’août à Anvers. Voici ci-dessous le programme complet de l’évènement.
Vendredi 22 juin
18h00 – 19h00 Arrivée & inscriptions
19h00 – 22h00 Présentation du week-end et MEETING : "Liverpool" avec Tony Mulhearn
Samedi 23 juin
10h00 – 12h30 Crise du système capitaliste – La résistance s’organise
14h00 – 16h30 Comment combattre les discriminations ?
- le racisme/fascisme (Le Pen en France, les néo-nazis en Grèce,…)
- le sexisme
- L’Homophobie
17h00 – 19h30 Les leçons du passé pour les luttes actuelles
- La grève générale : Leçons du XXe siècle pour aujourd’hui
- Qu’est ce que la révolution et comment la faire aboutir? A partir des exemples d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient
- L’anarchisme
21h00 – 22h00 Conclusion des discussions + Le programme transitoire et la nécessité de construire un nouveau parti des travailleurs.
22h00 Cantus Rouge
Dimanche 24 juin
11h00 – 13h30 Qu’est-ce que le socialisme ?
- L’économie planifiée
- Le matérialisme et dialectique: la méthode du marxisme
15h00 – 17h00 Eté 2012 : le PSL en campagne
17h00 rangement
A 1Km de la gare de Floreffe. Coût : 20 euros pour les salariés, 15 euros pour les non-salariés (logement et nourriture) Plus d’informations via info@socialisme.be
Fonds de lutte : Objectif en vue
Lors du second trimestre de 2012 (avril-juin), nous voulons récolter 11.000 euros de soutien financier. Pour l’instant, nous en sommes à 10.100 euros, soit 92% de notre objectif. Cela signifie donc que nous sommes capables de dépasser cet objectif !
- Hainaut-Namur : 106%
- Bxl-Brab.W. : 102%
- Liège-Lux. : 102%
- Anvers : 93%
- Brab. Fl.-Limb : 72%
- Flandre Or. et Occ. : 70%
- National: 131%
- TOTAL: 10.111,53 euros, soit 92%
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Les révoltes mondiales contre ce système sans perspective suscitent la recherche d’une alternative (4)
Un plan d’austérité tel que nous n’en avons jamais connu
93. L’un dans l’autre, l’économie belge se porte plutôt bien. Selon le Financial Times, c’est parce que le gouvernement en affaires courantes ne pouvait pas appliquer d’assainissements drastiques. Déjà auparavant, la Belgique avait déjà mieux digéré la grande récession que les autres pays, surtout grâce à ce que l’on appelle les “stabilisateurs économiques” (c’est-à-dire la sécurité sociale et l’indexation des salaires). La croissance des plus importants partenaires commerciaux de la Belgique, particulièrement l’Allemagne, joue évidemment aussi un rôle important. Combiné à l’effet ahurissant de l’impasse communautaire et de la crise politique, tout ceci explique pourquoi la conscience en Belgique n’a pas connu les mêmes changements qu’on l’a vu par exemple en Angleterre, mais cela peut changer très rapidement.
94. L’Institut des comptes nationaux a averti du fait qu’« Il existe de grands risques négatifs. Premièrement, la politique restrictive dans plusieurs pays de la zone euro peut peser fortement sur la croissance économique. Deuxièmement, les familles et les entrepreneurs peuvent devenir encore plus réticents [à dépenser de l’argent] si l’inquiétude autour de la crise des dettes européennes continue encore longtemps ou s’élargit ». Le fait que tout cela est à prendre bien au sérieux est illustré par le fait que Leterme a, depuis décembre dernier, établi un scénario d’urgence, composé d’un “plan catastrophe” financier et d’un “discours d’urgence”, juste au cas où une panique se développerait sur les marchés. Dans une situation aussi explosive, la moindre occasion peut provoquer un revirement drastique.
95. Le plan catastrophe est composé de recettes classiques : augmenter le taux d’emploi, réformer les pensions et accélérer le paiement de la dette de l’État. Il y est très précisément calculé comment la dette de l’État pourrait être financée “en interne”, avec l’argent de l’épargne des Belges. Une telle catastrophe n’est pas une éventualité, mais plutôt une probabilité. Dans ce cas, la note Di Rupo est insuffisante. Mais même sans catastrophe, le pays se trouve de toute façon devant le plan d’austérité le plus dur de son histoire. Pour avoir à nouveau un budget équilibré en 2015, il faut, selon le comité de monitoring (un groupe de hauts fonctionnaires qui surveille l’évolution du budget), assainir 23 milliards d’euros, dont au moins 10,2 milliards dans le courant de l’année 2012. L’État est à l’avance sur les objectifs qu’il s’est lui-même fixé pour le budget : en 2010, le déficit budgétaire était de 4,6% du PIB au lieu de 4,8% selon les objectifs, et en 2011, on prévoit 3,3 à 3,5%, selon les sources, ce qui est de toute façon beaucoup mieux que l’objectif initial de 4,1%. Cependant, à situation inchangée, avec le ralentissement de la croissance en 2012, on arriverait à un déficit de 5,5%, alors que le gouvernement tablait sur un déficit réduit à 2,8%. Les mesures de la note de Di Rupo se basent sur ce dernier chiffre.
96. De cette note, on disait qu’elle était un “travail de formateur, et non celui d’un président du PS”. Di Rupo avait “jeté de côté presque tous les ‘tabous’ de sa base socialiste”. La droite a rapidement compris que c’était là un gage de faiblesse et qu’il y avait peut-être moyen d’obtenir plus. La faiblesse appelle l’agression. On peut d’ailleurs légitimement se poser la question de savoir si le rapport du comité de monitoring n’a pas uniquement pour but de pousser à l’adoption de mesures encore plus dures. Selon Vanhengel, le ministre VLD du budget, notre pays doit prendre à coeur les recommandations de la Commission européenne. Coïncidence – celles-ci sont identiques à celles du comité de monitoring : réforme de l’indexation des salaires, augmentation de l’âge effectif de départ en pension. Cela aurait pu venir de la bouche du gouvernement sortant, qui le leur a d’ailleurs certainement soufflé à l’oreille. Pourquoi, sinon, la Commission européenne aurait-elle pensé revendiquer une “réforme” de l’indexation des salaires, et pas tout bonnement l’abolition pure et simple de ce système ? Pourquoi la Commission parlerait-elle alors de l’augmentation de l’âge de la pension “effective”, alors que partout ailleurs en Europe, elle parle de l’augmentation de l’âge de départ en pension légal ?
97. Les patrons disent toujours que les couts élevés des salaires sapent la position concurrentielle de la Belgique. De là la norme salariale et le plaidoyer en faveur d’une diminution de l’indexation automatique des salaires. Cet été, ce mythe a été détruit par rien de moins que Fons Verplaetse, gouverneur honoraire de la Banque nationale. Sur base d’une étude comparative, il concluait que : « Les chiffres montrent clairement qu’il n’y a certainement pas de lien positif entre les couts salariaux et la perte de parts de marché ». La perte de parts de marché est selon lui due à un ensemble complexe d’éléments incluant entre autres la stratégie de prix de vente et des éléments plus structurels tels que la recherche, le développement, l’innovation et l’entreprenariat. Des salaires plus bas mènent à la diminution du marché intérieur. Au vu du fait que l’exportation est plus facile vers les pays d’où on importe, cela mine aussi sa propre position d’exportation. De même, pour les patrons, l’indexation automatique des salaires enclenche une spirale salaires-prix, ce qu’on appelle aussi un “effet de second tour”. Les augmentations de prix seraient dès lors de notre propre faute. Dans un dossier précédent sur les causes de l’inflation en Belgique (qui est plus élevée que la moyenne européenne), nous avons déjà démontré que l’indexation des salaires n’a rien à voir avec la hausse de l’inflation. Il n’y a rien qui empêche les patrons de baisser leurs prix et de se satisfaire d’un peu moins de profits. Mais jamais la peur de l’inflation n’a empêché le moindre capitaliste de chercher à maximiser ses profits. (http://www.socialisme.be/psl/archives/2011/04/20 /dossier.html)
98. Toujours selon le patronat, nous devons travailler plus longtemps parce que nous vivons plus longtemps. Ils se taisent systématiquement sur le fait que nous produisons plus pendant le temps durant lequel nous travaillons. Entre 1964 et 2002, notre productivité a augmenté de 215%. La pression au travail et le stress ont fortement augmenté, ce qui fait que pour beaucoup de gens, ce n’est plus possible de travailler après 60 ou 65 ans. En plus, le montant que l’on perçoit pour la pension par rapport aux salaires a systématiquement baissé. Une pension moyenne n’est plus équivalente qu’à 60% du dernier salaire. La carrière nécessaire pour une pension complète se rallonge de plus en plus. Le nombre de périodes assimilées est démantelé. De cette façon, on oblige les travailleurs à contribuer de façon supplémentaire à leur pension avec les deuxième et troisième piliers pour pouvoir tout de même bénéficier d’une pension convenable. Ceux qui veulent travailler plus longtemps peuvent recevoir un bonus mais, pour beaucoup, cela ne sera pas un choix librement consenti. Un quart des pensionnés vivent sous le seuil de pauvreté. La baisse de la pension légale et la hausse de la productivité assurent que le budget total pour les pensions, comparé au PIB, ne va pas augmenter au cours des années à venir. Le patronat réclame l’augmentation de l’âge de départ en retraite, mais il est vite là aussi quand il s’agit de faire appliquer les prépensions lors des restructurations. Ce n’est pas que l’âge de la pension qui intéresse les employeurs, mais le démantèlement de la pension légale et de la sécurité sociale.
99. Depuis des années, la bourgeoisie a pu appliquer sa politique en allant de deal en deal avec les dirigeants syndicaux. Les couts de ces deals étaient généralement transférés vers l’État et la sécurité sociale. Ainsi, on a créé entre 1998 et 2009 au moins 93.000 emplois avec des titres-services fortement subventionnés. Dans la même période, dans le non-marchand, 154.000 emplois ont été créés, et 102.000 dans les divers secteurs du public. Il y a maintenant 828.000 fonctionnaires, dont 20% de fédéraux (mais là, l’emploi a diminué de 10.000 unités depuis juin 2008). Dans les régions, les provinces et les communes, le nombre de fonctionnaires continue d’augmenter. En Flandre, on met l’accent sur le fait que 36% des travailleurs wallons sont fonctionnaires, contre 30% pour la Flandre et presque 32% pour Bruxelles. L’hebdomadaire flamand Knack a publié une autre approche des choses en avril, où l’on ne regardait pas le nombre de fonctionnaires par rapport au nombre total de travailleurs, mais bien par rapport à la population totale. Et là, il apparaissait que pour chaque tranche de 100 habitants, il y a 10,02 fonctionnaires en Flandre, 9,72 en Wallonie et seulement 6,5 à Bruxelles. On ne peut évidement pas ôter à l’État tous ses revenus et demander en même temps que cet État prenne sur lui tous les couts.
100. Pour le patronat et les politiciens, il faut dès lors diminuer le nombre de fonctionnaires, par exemple en ne remplaçant pas ceux qui partent à la retraite. Au gouvernement fédéral, plus de la moitié du personnel a plus de 50 ans. Ne pas les remplacer, ce serait déjà un sérieux assainissement. Les problèmes qui découlent de cela concernant la prestation du service à la population, le patronat s’en moque. Ces fonctionnaires n’ont cependant pas été engagés pour rien : par exemple, l’Agence fédérale pour la sécurité alimentaire n’existait pas dans le temps ; la problématique de l’asile était moins aigüe il y a quelques années, et là aussi il faut plus de fonctionnaires ; il n’existait pas non plus de fonctionnaires pour l’environnement. Les entreprises ont besoin de plus en plus de personnel qualifié : elles seraient bien étonnées si on leur donnait ce qui est sorti de l’enseignement des années ’70. Pour plus de qualifications, il faut plus de profs, et si tout le monde va plus longtemps à l’école, il faut plus d’infrastructures. La population devient plus vieille et, heureusement, notre connaissance médicale se développe. Mais cela aussi demande plus de moyens et de personnel. De nouvelles formes de criminalité se créent, ce qui demande d’autres qualifications pour la police. Lutter contre la technologie de pointe de fraude fiscale demande une spécialisation et des inspections sur le terrain, bien que l’on soit certainement en droit de penser que c’est à peu près le seul service public où le patronat ne demande pas plus d’efficacité ! Des dirigeants syndicaux sous pression
101. L’époque où les directions syndicales pouvaient éviter le pire grâce à un compromis ou en faisant appel à l’État arrive à sa fin. Les dirigeants syndicaux aimeraient bien pouvoir continuer dans cette voie. Ils ont encore montré cela en mettant leur signature sur le projet d’accord interprofessionnel cette année. La marge que la bourgeoisie veut bien lui laisser à présent est cependant tellement réduite que la direction syndicale n’est plus capable de vendre sa “stratégie” à sa base, qui a déjà remis à leur place les sommets de la FGTB et de la CGSLB. Ceux-ci ont été forcés d’organiser des journées d’actions et une manifestation nationale le 24 mars. Les métallos leur ont fait savoir que, cette fois-ci, ce ne devait pas être une nouvelle promenade du dimanche. L’appareil de la CSC a encore réussi à transformer une majorité à la base en une minorité dans les structures. Elle a organisé sa propre action le 24 mars, aux institutions de mini- Europe sur le Heysel. Une semaine plus tard, la CNE mobilisait à elle seule beaucoup plus de militants du non-marchand. Le message est passé.
102. Les deux syndicats ont entretemps fait savoir qu’ils n’allaient pas accepter que l’on touche à l’indexation. Anne Demelenne a appelé l’indexation des salaires “notre triple A”, se référant à Krugman, Stiglitz et Lagarde dans leur plaidoyer contre l’austérité “dure”. Elle trouve que la note Di Rupo est inacceptable, mais part de l’idée que cette note est venue sous pression de la droite. En bref, Demelenne suit totalement la rhétorique : « Assainir, oui, mais pas au cout de la croissance ». Elle aurait demandé lors d’une réunion interne si la FGTB ne devrait pas plaider pour l’introduction d’obligations européennes, mais n’a pas été suivie. « Ceux qui payent tous ces bonus extravagants placent une bombe sous la concertation sociale », a encore déclaré Rudy De Leeuw début avril en bombant le torse. C’était au moment où le SP.a se profilait autour de ce thème, avec la figure de Bruno Tuybens. Un mois plus tard, il apparaissait que ce dernier avait lui-même perçu un bonus de € 250.000 de la part de la KBC. De Leeuw aurait dû le savoir, Tuybens n’est tout de même pas le seul au SP.a à franchir la ligne : l’ancien ministre Luc Van den Bossche reçoit tous les ans € 700.000 en tant que président de Brussels Airport Company (BAC) ; avant lui, Norbert De Batselier et Steve Stevaert, entre autres, s’étaient eux aussi compromis.
103. À la CSC, on disait que si on touchait à l’index, on mettrait en danger la “paix sociale”. Claude Rolin insiste sur le fait que l’index sert à sécuriser le pouvoir d’achat, et pas à être un simple moyen de redistribution des richesses. Au sujet des assainissements, il dit “pas n’importe comment”. À propos de la note Di Rupo, il dit que la CSC ne va pas laisser en plan les allocataires, mais qu’il y a aussi de bonnes choses dans cette note. Selon la CSC, le Pacte des générations a bien fonctionné. Pour la secrétaire nationale Ann Van Laer, le nombre de travailleurs de plus de 50 ans s’est accru de 217.000 depuis 2005. Le taux d’emploi parmi les plus de 55 ans est déjà plus élevé que l’objectif fixé par le Pacte des générations. Le nombre de plus de 58 ans non disponibles pour l’emploi est passé de 53.000 à 2.294. Qui plus est, les règles pour les prépensions vont devenir encore plus strictes dans les années à venir, et les contributions des employeurs pour les “jeunes” de plus de 50 ans ont augmenté. De tout cela, elle conclut que la CSC veut bien augmenter la vitesse d’un cran, mais seulement après un vrai débat qui regarde aussi la question de l’insécurité au travail des jeunes, des allochtones et des personnes handicapées. Le fait que Michel Bovy, président de la CSC-Transcom, est entretemps devenu le nouveau directeur général “Stratégie et Coordination” de la SNCB ne va pas faire que du bien au syndicat.
104. Les syndicats disposent toujours d’une énorme force. Ils constituent l’obstacle principal sur la route vers une scission de la sécurité sociale – qui conduirait sans doute à un démantèlement plus rapide. Leur force de mobilisation reste sans égale. Mais ils sont complètement intégrés à l’appareil d’État. L’action sert exclusivement à soutenir leurs positions dans les organes de concertation. Marquer un point dans les médias et obtenir le soutien de quelques politiciens est considéré plus important qu’une ferme mobilisation. À la base, on est conscient de cette force potentielle. On aimerait l’utiliser pour pousser les patrons et les politiciens à être plus consensuels. Mais la direction syndicale préfère les négociations et le lobbying. Cela explique pourquoi elle oeuvre bien plus au sabotage des mobilisations qu’à leur organisation. Un militant du PSL le formulait ainsi : « Les directions syndicales prennent moins de temps pour organiser une manifestation ou une grève nationale que le travailleur moyen n’en prend pour organiser son anniversaire ». Cela conduit tout droit à la frustration.
105. En plus, ces directions syndicales viennent systématiquement nous donner des leçons sur la nécessité de voter pour des partis progressistes afin de stopper la machine d’austérité de la droite. Mais ça fait des années déjà que nous subissons des assainissements opérés justement par ces soi-disant “partis progressistes”. Dans la période à venir, une dimension supplémentaire vient cependant s’ajouter : si les syndicats continuent à compter sur les sociauxdémocrates, les chrétiens-démocrates et/ou les verts, ce sera alors le parti le plus libéral de tous les partis flamands, la N-VA, qui recevra l’opportunité de se présenter comme “le seul parti qui lutte réellement contre les assainissements qui nous sont imposés par le niveau fédéral”. À Bruxelles et en Wallonie, le FDF menace de prendre une position similaire – tout en tenant évidemment compte des réserves à ce sujet que nous avons déjà écrites plus haut. En plus de tout ça, les provocations mutuelles des partis communautaires vont venir semer la discorde dans la solidarité nationale.
106. Les nombreux licenciement de délégués syndicaux s’explique en partie du fait que nous sommes maintenant dans une période d’avant élections sociales (la période “de solde” pour le licenciement des délégués), mais aussi de ce que nous nous trouvons en ce moment dans une période de préparation de plus grandes tensions sociales. C’est tout simplement honteux de voir le sommet syndical laisser la lutte contre ces licenciements aux secteurs, aux régions, aux délégations syndicales dans les entreprises, et parfois même tout simplement aux délégués eux-mêmes. Cela ouvre complètement la voie au patronat. On n’attend ni de De Leeuw, ni de Demelenne, ni de Rolin, ni de Cortebeeck, ni de son successeur Marc Leemans qu’ils se présentent à chaque piquet pour une visite de politesse (bien que cela soit permis), mais surtout qu’ils donnent des mots d’ordres avec lesquels on puisse commencer à remporter des victoires. Quand les négociateurs gouvernementaux ont voulu vider le statut du personnel de Bruxelles-Propreté en le transférant de la région aux communes (en tant que partie de l’accord sur la réforme de Bruxelles), les travailleurs sont sortis dans la rue avec fureur. Pour les 540 membres du personnel, cela aurait signifié une perte de 150 euros par mois, en plus de la crainte d’une privatisation.
107. La CGSP et la SLFP (sections services publics de la CGSLB) ont reconnu l’action à toute vitesse, avec un préavis de grève, mais ce n’était pas leur propre initiative. Les travailleurs avaient décidé d’arrêter la collecte des déchets et ont occupé les carrefours centraux. Ils ont mis le feu aux déchets. Toutes les entrées de la ville étaient bloquées. Les travailleurs se sont rendus au bâtiment du gouvernement bruxellois et y ont jeté des oeufs et des pierres. Pendant des heures, tout le centre de Bruxelles était bloqué. Toute la journée, l’action était à la une des médias nationaux. « Comment faire ? On devrait aller se promener un peu, faire un petit pique-nique ? Nous devons montrer que nous sommes fâchés ! On n’est pas des gamins qui allons faire mumuse dans la rue ! », disait un travailleur sur TV Brussel. Cela illustre à quelle vitesse les choses peuvent se développer. A Bruxelles- Propreté, il y a d’ailleurs autant de francophones que de néerlandophones, autant de Belges que d’immigrés. Le secrétaire d’État compétent, Emir Kir, a rapidement fait savoir que le statut était garanti et que la privatisation n’était pas à l’ordre du jour. Après les métallos le 24 mars, c’est la seconde fois cette année que les travailleurs font comprendre qu’ils ne sont pas d’accord avec de simples promenades de rue. 108. « Si chaque réforme annoncée mène à des actions aussi dures, on ne va jamais pouvoir avancer », se plaignait Karel Van Eetvelt de l’UNIZO. « Une grève sauvage, voire une grève politique comme maintenant, sans préavis de grève ni tentative de conciliation préalable, est irresponsable. Cela ne fait pas non plus de bien à l’image du syndicat », croyait-il bon d’ajouter. Van Eetvelt appelle à une limitation du droit de grève, ou du moins à endiguer le droit de grève dans des canaux contrôlables. Parce que c’est bien cela l’enjeu pour le patronat : là où c’est possible – service minimum, tout en soumettant le plus possible le droit de grève à des règles strictes qui font que les grévistes potentiels sont déjà démoralisés avant même de commencer. L’action des éboueurs bruxellois a été un sérieux avertissement. Van Eetvelt peut tout de suite se faire une image de la pression qui va s’exercer sur les dirigeants syndicaux dès que la politique d’assainissements va se durcir. Ceux-ci vont sans doute tenter de saboter les actions en insistant sur les difficultés à mettre sur pied ce gouvernement, sur les dangers liés à la chute du gouvernement, sur la menace que représente la N-VA pour la stabilité du pays, pour le maintien de la solidarité et pour la sécurité sociale. Ils vont de nouveau jouer la carte du moindre mal. Cela aura un effet sur quelques couches, mais chez d’autres, cette option est aujourd’hui totalement épuisée.
Les partis amis regardent dans l’autre direction
109. Tant que les appareils syndicaux peuvent se coller aux organisations politiques amies, cela devient toujours plus difficile. Le tournant flamingant du CD&V et le fait que les représentants de la CSC quittent un à un le bateau le rend de plus en plus difficile à la CSC d’expliquer les relations privilégiées avec la CSC. Il y a toujours encore une aile qui est fidèle au pilier social-chrétien. Mais la confiance en elle-même de cette couche pour introduire et intégrer des autres dans ce pilier disparait. De plus en plus de militants à la base n’ont que peu d’affinités avec ce pilier. De plus, les différentes centrales sont tout le temps en bagarre les unes avec les autres. La LBC (la CNE flamande) surtout est dans un état permanent de guerre froide contre les manoeuvre proprement scandaleuses de la coupole de la CSC. Il y a besoin de militants combatifs et actifs qui peuvent tirer la base avec eux. De là l’espace qui est donné au cadre moyen combatif pour défendre les intérêts de leurs membres. 110. Pour la FGTB flamande, ABVV, l’attitude de la direction syndicale face au parti ami devient petit à petit une farce. L’hypocrisie du sommet du SP.a, son nombre de ‘’parvenus’’, l’arrogance face au syndicat, y compris face à ses dirigeants, dépasse toute imagination. Qu’importe ce que l’ABVV essaye, les travailleurs ne retourneront pas vers ce parti. Ce n’est pas cette hirondelle solitaire, qui d’ailleurs elle aussi a déjà sa petite odeur, Daniël Thermont, qui pourra massivement rappeler les travailleurs vers le SP.a, certainement pas à l’extérieur de Gand, où il est bourgmestre. Les sections du parti sont proches de la mort clinique. La direction du syndicat ne l’admet pas, mais elle le comprend bien, d’où son attitude relativement plus ouverte envers ce qui se trouve à gauche du SP.a. Si demain le gouvernement sort le type d’assainissement qui est en préparation, même sous la forme de la note de Di Rupo, le fossé s’approfondira. Les directions syndicales, tant de l’ABVV que de l’ACV, le comprennent elles aussi. Elles commencent donc à parier sur plusieurs chevaux. A l’ACV, cela s’appelle le fait qu’il peut y avoir plusieurs amis politiques à côté de ceux du CD&V. A l’ABVV, on louche en direction de l’autre ‘‘parti progressiste’’. Mais à la base du syndicat, cela n’accroche pas avec les verts de Groen.
111. Le PTB l’a compris et essaye de se faire remarquer aussi un peu par les directions syndicales. L’époque où il disait qu’il n’y avait pas besoin d’un parti des travailleurs mais d’un parti communiste est loin derrière nous. Il essaye aujourd’hui d’apparaître coûte que coûte et pour cela il a, tout comme les partis traditionnels, pris engagé une agence de publicité. En termes de programme et de style, il essaye d’être raisonnable et dynamique, avec des actions spectaculaires, comme celle vis-à-vis d’Electrabel, tant que cela reste dans les limites de ce qui reste acceptable pour les directions syndicales et son public d’artistes progressistes. Les revendications traditionnelles du PTB telles que la nationalisation du secteur pharmaceutique ou des banques et des holdings, ont fait place au modèle des offres publiques avec ce qu’ils ont appelé le modèle kiwi et à une banque publique. Dans le secteur de l’énergie cela prend la forme d’une réduction de la TVA. Dorénavant, plus un mot de critique sur le rôle des dirigeants syndicaux, puisque ceux-ci pourraient décliner d’être orateurs à des évènements du parti tels que Manifiesta. Le parti et le syndicat, et par extension les mouvements sociaux, sont maintenant devenus deux choses qui doivent être séparées. Cette ambigüité a déjà mené à la capitulation scandaleuse du PTB lors de l’exclusion de tous les cinq secrétaires du Setca/BBTK industrie pour BHV.
Nouveau Parti du Travail
112. Le PTB a mal compris le slogan pour un nouveau parti des travailleurs. Avec cela, nous entendons un parti de lutte qui essaye d’unifier toutes les tendances qui sont prêtes à mener la lutte contre les assainissements. Un parti, donc, pour l’unité dans l’action qui assure parallèlement que de l’espace soit laissé au débat, y compris par des courant publiquement organisés. Le programme d’un tel parti serait probablement réformiste, surtout tant que le mouvement n’a pas encore conduit à une compréhension plus profonde l’expérience concrète de la lutte de masse. Mais son existence à elle seule assurerait un instrument important pour les travailleurs et les jeunes. L’orientation vers l’action et la liberté de débat stimulerait une implication active et en ferait un réel instrument de travail. Evidement, cela implique des dangers. La liberté de débat ne peut pas dégénérer en champs de batailles d’idées tout comme l’unité dans l’action ne peut pas être instrumentalisée pour étouffer la liberté politique. Il s’agit de trouver un équilibre correct, justement en faisant une distinction entre l’essentiel et l’accessoire.
113. Mais ce n’est pas comme cela que le PTB l’a compris. Il a pris comme vérité les fables qu’il a raconté à propos de notre appel, que nous voulions créer un nouveau SP ou un nouveau PS. Il veut luimême devenir ce nouveau parti des travailleurs, mais dans sa version monolithique et réformiste, où l’on n’attend pas de la base qu’elle prenne des initiatives incontrôlables et participe au processus de décision, mais seulement qu’elle soit présente aux fêtes du parti et apporte des voix. Tant que la classe ne se met pas en mouvement et que les partis ne sont pas testés sur le terrain, le PTB peut apparaître comme la meilleure offre disponible pour ceux qui en ont marre de la rhétorique du moindre mal. Pour cela, le parti est prêt à tout, y compris à adopter des campagnes politiques infantiles. Nez rouges, ‘‘révolutions des frites’’, on ne peut être plus ludique. Les conditions pour devenir membre sont quasiment inexistantes. Un sms et des opinions vaguement à gauche ou belgicistes sont suffisantes. C’est le nombre qui compte, pas la qualité, y compris dans le travail vers la jeunesse.
114. De cette façon, ils attireront certainement quelques travailleurs et quelques jeunes combatifs et conséquents. Mais continuer à assurer cette périphérie large absorbera une grosse partie de l’énergie. Des tâches organisationnelles croissantes ramèneront la politique de plus en plus à l’arrière fond. Il faudra inventer à chaque fois de nouvelles actions ludiques, de nouveaux films et de nouvelles fêtes de plus en plus grandes. Lors de revers ou lorsqu’il faudra aller à contre courant, cette large périphérie risque de décrocher et la démoralisation peut s’incruster. La grande partie de la périphérie du PTB est attirée par la possibilité d’un score électoral. Cela stimulera encore la dynamique pour consacrer toute l’attention sur ce terrain. Cette nouvelle base poussera à des participations à des coalitions dès que cela deviendra possible sur le niveau de conseils de district ou de conseils communaux ‘‘pour réaliser une partie du programme”. La direction actuelle est en faveur de cela. Avec les concessions qu’elle est prête à faire pour se faire voir, on peut déjà s’imaginer que le prix qu’elle acceptera pour participer à des coalitions ne sera pas grand-chose.
115. En Wallonie et à Bruxelles c’est le même processus qui est à l’oeuvre. Depuis longtemps le CdH n’est plus le seul parti politique ami du Mouvement Ouvrier Chrétien. Le PS et ECOLO le sont tout autant. Dans notre texte de Congrès de 2010, nous avons accentué que le processus de bourgeoisification se déroule aussi au sein du PS mais que ce parti n’a pas perdu en crédit dans la même mesure que le SP.a. Pendant des années, le PS a pu se cacher derrière ‘‘l’Etat CVP’’ et plus tard derrière le fait qu’il était confronté à une majorité flamande de droite. Malgré sa participation gouvernementale systématique, il a toujours pu continuer à se profiler comme opposition. Le transfert de compétence vers les régions met le parti en difficulté. Ce n’est pas une coïncidence que c’est justement dans l’enseignement qu’ECOLO a réussi à se construire une position. Dans notre texte de 2012, nous avons aussi soulevé un autre phénomène, c’est-àdire que la classe ouvrière wallonne ne s’est jamais autant laissé cadenasser dans un corset de parti politique. Nous nous sommes référés aux traditions anarcho-syndicalistes et à la manière dont cela laissait l’espace çà l’intérieur des syndicats pour critiquer le PS. Cela a aussi assuré que la gauche radicale en Wallonie était historiquement plus forte qu’en Flandre sur le plan électoral alors que sur le plan organisationnel, c’était souvent l’inverse.
116. La réaction du PTB est par conséquent quasiment identique à celle du PVDA en Flandre. Son programme et son style son à peine différents. Le parti organise probablement plus de militants syndicaux combatifs. C’est en soi une réflexion de la plus grande liberté de critique qui existe dans les syndicats. A terme, cela pourrait poser des problèmes au PTB lorsqu’une confrontation aura lieu entre la base et la direction des syndicats. Le travail parmi la jeunesse du côté francophone semble moins apolitique qu’en Flandre. Cela reflète probablement l’atmosphère politique de la dernière année, qui était sans doute plus favorable à la gauche du côté francophone que du côté néerlandophone. Mais il s’agit de nuances, pas d’approches fondamentalement différentes. En Wallonie et dans une moindre mesure à Bruxelles, les traditions historiques jouent en faveur de ce qui se trouve à la gauche du PS, tout comme le fait que pour le PS il devient de plus en plus difficile de prétendre qu’il n’est pas responsable pour les assainissements. Mais c’est en Flandre que l’espace à gauche est le plus grand et où une percée électorale de la gauche devient probablement possible en premier lieu.
Nouveau parti des travailleurs
117. Le PTB n’est pas immédiatement le meilleur instrument pour remplir l’espace existant à gauche. Ce parti porte derrière lui un passé horrifiant qui continue encore aujourd’hui à en repousser beaucoup. Si les syndicats ou des secteurs importants de ceux-ci lanceraient un appel pour former un nouveau parti des travailleurs, cela aurait un succès incroyable. L’enthousiasme initial pour Sleeckx ou maintenant pour De Bruyn illustre la soif de beaucoup pour une alternative à gauche plus large et plus ouverte. Le résultat du Front des Gauches aux élections fédérales de 2010, malgré sa faiblesse organisationnelle et son manque relatif de notoriété confirme ses mêmes sentiments en Wallonie et à Bruxelles. Nous avons déjà expliqué de façon approfondie dans des textes précédents où le CAP et Sleeckx ont raté leur chance.
118. La campagne pour 2.000 sympathisants pour le Front des Gauches et pour le transformer ainsi en un mouvement de membres n’a ainsi jamais démarré. Avec le PH et le CAP, le PSL a tout essayé de casser les réticences. Mais la LCR n’a pas voulu céder, officiellement parce que cela aurait été prématuré. Nous soupçonnons toutefois que cela avait plus à voir avec des intérêts internes au NPA français et puis à leur position sur le PTB. Un positionnement clair de la part du PC et le commencement de la campagne, si nécessaire à 4, aurait probablement fait changer la LCR d’inclinaison. Mais le PC n’a pas réussi à se mettre d’accord et la LCR n’a pas cessé d’instrumentaliser la division interne au PC pour enlever ce point de l’ordre du jour. Le courant dans le PC, surtout à Liège, qui était gagné à une collaboration plus étroite avec le PTB a par conséquent eu le dessus. Le PTB va probablement absorber ce courant. Le Front des Gauches est ainsi en hibernation.
119. Erik De Bruyn et le noyau qui a transformé SP.a- Rood en Rood! sont convaincus que le prédécesseur du PSL a quitté trop vite le SP. Nous pensons au contraire qu’il est possible que De Bruyn est arrivé deux fois en retard. Une première fois pour la construction d’un parti révolutionnaire. Lorsque le Vonk s’est scissionné le 9 février 1992 en deux parties quasi littéralement égales, les deux groupes se valaient. Nos prédécesseurs avaient un léger avantage numérique. Mais le groupe dont De Bruyn faisait partie était composé des militants plus âgés avec des positions syndicales et du petit groupe francophone. Ou bien ce groupe avait une perspective erronée, ou bien ils étaient des incapables. Mais quelque chose doit expliquer pourquoi le PSL est aujourd’hui sur le plan numérique, parmi la jeunesse, parmi les milieux syndicaux et dans la partie francophone tellement plus fort que les restants du Vonk. Nous pensons que cela a à voir avec leurs perspectives.
120. De Bruyn et le noyau autour de lui diront qu’ils doivent leur position publique au fait qu’ils sont restés si longtemps à l’intérieur du SP.a. Il est vrai qu’en 1992, un ancien vonkiste n’aurait jamais obtenu cette notoriété. Il a fallu une défaite électorale historique de trop, des frustrations dans le cadre moyen du parti, une hémorragie totale au SP.a et des concessions sur son programme avant que cela ne soit possible. Mais cela aussi a eu son prix. Rood paie cash l’hémorragie sur le terrain sur lequel il était auparavant actif. C’est ce qui explique sa faiblesse numérique et organisationnelle, ce qui pourrait faire que Rood soit incapable de saisir son potentiel indéniable. Si De Bruyn avait encore plus attendu de quitter le SP.a, il ne serait pratiquement plus rien resté. Le PTB est évidemment conscient de la faiblesse de Rood!. Dans le cadre des négociations pour le cartel pour les élections communales de 2010, il l’a clairement laissé paraître. Pourtant, ils ne sont pas à 100% sûrs de ce que Rood! pourrait devenir entre aujourd’hui et le seconde moitié de 2012. Il trouve probablement inquiétant que le PSL s’est assis à la table.
121. Le futur de Rood! Est incertain. Sans transfusion de la part du PSL, les possibilités de survie sont limitées. Mais nous ne voulons pas d’un deuxième scénario CAP où le PSL s’engage de toute sa force, mais ne se heurte qu’à l’incompréhension, la méfiance et l’interdiction de continuer à fonctionner comme PSL. Selon nous, Rood! a le potentiel de se développer ou de tout au moins faire partie du processus de formation d’un nouveau parti large de lutte alors que le PSL a l’ambition de former le squelette autour duquel pourra se former un nouveau parti révolutionnaire de masse. Les deux sont nécessaires. Nous n’allons que graduellement faire adhérer nos militants à Rood pour ne pas donner l’impression de le submerger. Nous l’avons ouvertement discuté avec De Bruyn et ses collaborateurs les plus proches. L’équipe autour de De Bruyn est politiquement plus forte et stable que celle autour de Sleeckx. Cela constitue un avantage considérable. Cela sauvegarde Rood des rumeurs, des ragots et des théories du complot qui ont complètement l’atmosphère du CAP malsaine. Cela protège également Rood contre les erreurs médiatiques que nous avons subies avec le CAP. De plus, une meilleure compréhension politique est garante d’une volonté d’écoute que le CAP évoquait à haute voix mais mettait très peu en pratique. Il ne s’agit que d’une première impression, mais c’est notre sentiment qu’un argument est ici jugé sur base de son contenu et non sur base de sa place dans l’un ou l’autre complot fictif.
122. La faiblesse organisationnelle de Rood et la conjoncture de la lutte des classes font que beaucoup de syndicalistes prendront plutôt une attitude attentiste. C’est une donnée objective que nous ne pouvons pas changer à court terme. Mais ce que nous pouvons, c’est renforcer l’enthousiasme existant par une présence qualitativement attractive. Nous espérons que cela peut assurer l’implication critique nécessaire pour aider Rood à devenir un projet viable. Il faut être conscient de la volonté d’unité. Il faut donc accentuer le potentiel d’une formation de lutte ouverte et de gauche et de la liberté de discussion. Il ne faut pas cacher nos critiques sur le programme et le profil de Rood, mais il faut amener cela de façon positive et constructive, entre autres par le fait de nous concentrer sur l’essentiel et de ne pas nous perdre dans les détails. Rood doit utiliser sa plateforme publique pour devenir un porte-voix de travailleurs et de jeunes combatifs. Elle peut stimuler le débat dans le mouvement ouvrier sur les assainissements qui s’annoncent. Il n’est quand même pas possible que le chef d’orchestre de l’assainissement, la N-VA, reçoit un blanc-seing pour se mettre en avant comme le seul opposant aux assainissements – ne serait-ce que parce qu’elle refuse de dépanner le gouvernement fédéral – alors que les syndicats n’offrent à leur base que des partis qui appliquent l’austérité.
123. Il faudra encore réfléchir sur la formulation exacte, mais les prochaines semaines, Rood devrait produire un tract à ce propos. Démarrer ce débat dans des délégations syndicales nous semble le plus important de ce que les syndicalistes peuvent faire avec Rood. Nous n’allons évidemment pas appliquer une auto-censure. Nous avons le droit de défendre notre programme entier en tant que PSL, nous nous accrochons à notre liberté organisationnelle et à notre droit de diffuser nos propres publications. Mais nous devons également être sensibles à ces travailleurs et à ces jeunes qui sont attirés par Rood. Ils ne peuvent pas avoir l’impression d’avoir atterri au PSL au lieu de chez Rood. Il n’est pas du tout nécessaire de vendre notre journal à chaque meeting de Rood. Un membre ou deux peuvent très bien le faire. Dans un petit meeting ou quelques uns de nos membres sont présents, il peut être utile de préciser que nous sommes membres du PSL, mais pas si la moitié des présents le font. Nous voulons que Rood devienne un organe de lutte ou la règle est la liberté de débat. Des interventions éternelles ou tirer des grimaces lorsque l’on n’est pas d’accord avec l’orateur ne font pas partie de cette approche. Notre point de départ n’est pas de battre des concurrents ou de démontrer notre supériorité, mais de construire Rood, d’argumenter notre position le mieux possible et de faire des contacts. Evidemment nous exigeons notre liberté politique.
124. Notre tâche la plus importante continue d’être la construction du PSL. Dans les années ’90, dans des conditions beaucoup moins favorables, nous avons réussi à tripler le nombre de nos membres, principalement avec des campagnes de jeunes organisées autour de notre campagne Blokbuster. Lors de la décennie suivante, nous avons à nouveau triplé notre nombre de membres, dans ce cas surtout grâce à nos interventions dans le mouvement antimondialisation. Pendant tout ce temps, le degré moyen d’activité, la contribution financière moyenne et la distribution moyenne de nos publications ne s’est pas affaiblie, mais s’est renforcée. Les dernières années étaient très difficiles à cause de l’effet étouffant des querelles communautaires et de l’impasse politique. Surtout en Flandre, nous avons dû nous accrocher à ce que nous avions. Mais nous avons consacré ce temps de façon utile de façon à construire nos positions syndicales, pour sauvegarder au mieux nos positions parmi les jeunes, et pour améliorer nos publications. Sur base des premières réactions obtenues à l’occasion de nos meetings d’ouverture aux universités, nous avons le sentiment que le pendule retourne à gauche. C’est probablement une indication de ce qui vit parmi des couches plus larges. De plus, nous avons réussi dans cette dernière période à jeter les bases d’un travail crucial parmi els étudiants du secondaire. L’ambiance internationale et aussi nombre de percées du CIO vont bien nous servir en Belgique. Nous pensons que les conditions sont favorables à au moins tripler notre nombre de membres durant cette décennie. Ainsi, le PSL s’approcherait des 1.000 membres. Si nous sommes capables de réaliser cela sans perdre en degré d’implication de nos militants, nous serons une force avec laquelle il faudra tenir compte et que l’on ne pourra pas tout simplement ignorer.
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A propos du parti – Nouvelles du PSL
Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.
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A noter dans votre agenda
- Mer. 30 nov. Louvain. Comment lutter contre le racisme ? Avec des orateurs d’EGA et de Blokbuster, dans le cadre de la campagne pour la manifestation antifasciste anti-NSV de mars
- Ve. 2 déc. Bruxelles. Manifestation syndicale nationale contre l’austérité
- Sa. 3 déc. Manifestation Climat. 14h Bruxelles Nord
- Me. 7 déc. Liège. Grève générale régionale et manifestation au centre ville contre la fermeture de la phase à chaud d’ArcelorMittal. 10h au Toré (aux terrasses).
- 31 décembre. Réveillon de nouvel an Rouge. PDF avec toutes les infos
- 8 mars 2012: Manifestation anti-NSV à Louvain
- 25 mars 2012: Protestation contre le rassemblement anti-avortement à Bruxelles
Agenda de Rood!
En Flandre, le PSL participe activement à la construction de Rood!. Voici ci-dessous quelques dates de l’agenda de cette nouvelle initiative politique.
- Ma. 29 nov. Bruxelles. 19h30. Pianofabriek, Rue du Fort 35, 1060 Saint-Gilles. La ‘crise bancaire’ Et vous? Vous en comprenez encore quelque chose?
- Ma. 6 déc. Hasselt. Présentation du livre d’Erik De Bruyn. 20h. Het Vrijzinnig centrum, A. Rodenbachstraat 18, 3500 Hasselt
- Ve. 9 déc. Boom. Présentation du livre d’Erik De Bruyn. 20h. ”Het feestpaleis”, Colonel Silvertopstraat, 13
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Manifestation du 2 décembre: participez vous aussi!
Vendredi prochain se déroulera une manifestation syndicale particulièrement importante dans les rues de la capitale. Le PSL appelle à massivement y prendre part. Nous serons également présents en tant que parti, avec notre matériel politique, comme notre mensuel Lutte Socialiste et autres publications, badges,… Nous interviendrons aussi en participant activement à l’intervention du nouveau mouvement Rood!.
Il pourrait y avoir jusqu’à 100.000 manifestants dans les rues ce 2 décembre, ce qui en ferait la plus grande manifestation depuis le 28 octobre 2005 (même la manifestation européenne du 29 septembre 2010, avec de grandes délégations étrangères, n’avait pas réuni autant de monde). La manifestation d’octobre 2005 s’était déroulée dans le cadre des protestations massives contre le Pacte des générations et les attaques contre les prépensions. Cet évènement avait mis pression sur les liens entre les militants de la FGTB-ABVV et la social-démocratie, les architectes du Pacte des Générations. Maintenant, le PS est à l’avant-plan des projets d’austérité du futur gouvernement. Sans aucun doute, cela conduira à de grandes critiques, très certainement au sein des rangs de la FGTB, et la discussion concernant la nécessité pour les travailleurs de disposer d’un instrument politique qui leur est propre se poursuivra et s’intensifiera.
Le 2 décembre, nous voulons une participation importante des militants du PSL, avec une centaine de militants actifs nous pouvons effectuer une forte intervention. Nous allons tenir différents stands politiques au cours de la manifestation et participer aussi aux stands de Rood!. Pour ce mouvement politique initié en Flandre, cette manifestation du 2 décembre constituera un test important et nous voulons faire tout ce qui est en nos moyens pour que Rood! Saisissent pleinement les possibilités présentes. Chaque aide pour ce faire est la bienvenue. D’autre part, n’oubliez pas de prendre votre exemplaire de Lutte Socialiste aux stands du PSL!
Plus d’infos sur notre intervention : contactez els@socialisme.be ou stephane@socialisme.be
Rapport de nos congrès régionaux
Samedi, trois congrès régionaux du PSL ont pris place : Flandre Occidentale et Orientale, Anvers et Bruxelles-Brabant Wallon (où le Congrès prend deux journées). Aujourd’hui se déroule le congrès qui réunit les sections de Hainaut-Namur-Liège. Le Congrès régional concernant notre travail en Brabant Flamand Limbourg se tiendra le 17 décembre. La semaine prochaine, nous publierons de courts rapports de ces Congrès, mais nous pouvons déjà dire que les Congrès qui se sont tenus le samedi ont pu compter sur une bonne présence et ont bénéficié d’une très bonne ambiance. La résolution politique qui a servi de base à ces Congrès sera publiée très prochainement.
Elections sociales
Les membres du PSL qui travaillent et qui sont appelés à participer pour la première fois à participer aux élections sociales où les militants qui veulent partager leur expérience dans ce domaine sont invités à assister à la réunion du PSL consacrée aux élections sociales ce 3 décembre à Gand. Il s’agit d’une initiative locale de jeunes travailleurs, mais nous voulons la rendre accessible à tous nos camarades travailleurs.
Plus d’infos : eric@socialisme.be
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A propos du parti – Nouvelles du PSL
Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.
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A noter dans votre agenda
- Ma. 4 octobre. Liège. Débat: Le capitalisme ne fonctionne pas: quelle est l’alternative? 19h, Fédération des Etudiants, 24 place du 20 Août, 4020 Liège
- Me. 5 octobre. Louvain. Débat: Le capitalisme ne fonctionne pas: quelle est l’alternative?
- Me. 12 octobre. Anvers. Débat: Le capitalisme ne fonctionne pas: quelle est l’alternative?
- Sa. 29 octobre. Gand. Seconde Journée du Socialisme organisée par la table Ronde des Socialistes en Flandre
- Sa.-Di. 26-27 novembre. Congrès régionaux du PSL
- 3 décembre : Manifestation Climat
- 8 mars 2012: manifestation antifasciste contre le NSV à Louvain
- 25 mars 2012: Protestation contre le rassemblement anti-avortement à Bruxelles
Agenda de Rood!
En Flandre, le PSL participe activement à la construction de Rood!, qui pose la question d’une représentation politique des travailleurs à la gauche des verts et du SP.a. Voici quelques dates des activités de cette initiative.
- Je. 6 octobre. Louvain: Présentation du livre d’Erik De Bruyn.
- Ve. 7 octobre. Gand: Présentation du livre d’Erik De Bruyn.
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Le PSL participe à Rood!
Après qu’Erik De Bruyn ait annoncé que le groupe Rood ! allait poursuivre sa route comme mouvement indépendant du SP.a, une délégation du PSL a eu un entretien avec De Bruyn afin de déterminer dans quelle mesure une collaboration était possible. Rood! a l’intention de construire un mouvement où pourraient se retrouver différents mouvements et idéologies à la gauche des partis établis, une étape dans la construction d’un instrument politique pour les travailleurs et leurs familles.
Depuis lors nous travaillons à tous les niveaux à la construction de Rood! et un certain nombre de membres du PSL sont également affiliés à Rood! Nous participons au comité national de pilotage et jouons un rôle dans les coordinations régionales d’Anvers, de Gand, d’Alost, de Bruxelles, de Louvain et du Limbourg. Lors de la première réunion publique, les grandes masses n’étaient pas présentes, mais le potentiel est bien présent pour un projet de gauche ouvert et radical.
Durant l’été, Rood! a connu peu d’activités, mais le nombre d’adhésions a connu une croissance rapide. Quand Rood était encore dans le SP.a, ce nombre était très limité, et il n’est pas facile dans ces conditions de construire et structurer les sections entre elles. Mais le potentiel est là. À la fin de l’année, le mouvement espère compter 500 membres.
Le mouvement se prépare déjà pour les élections de 2012. A Anvers, une discussion a commencé avec le PTB afin de déterminer s’il est possible de travailler ensemble lors de ces élections. L’absence d’un mouvement de lutte généralisé, comme c’était le cas contre le Pacte des générations en 2005 ou pour plus de pouvoir d’achat en 2008, entraîne que l’intérêt de militants syndicaux pour Rood! est encore essentiellement passif. Mais il est très positif que Rood ! ait été très présents lors de luttes syndicales ces derniers mois. Si un conflit généralisé se développe, ce sera un test important pour l’initiative.
A l’heure actuelle, le PSL est impliqué au niveau de la Flandre, des différentes régions et du travail syndical. Comme Rood! se construit sur base d’une confiance mutuelle encore en développement, nous pèserons toujours avec attention la mesure dans laquelle nous contribuons à l’initiative. Nous pensons qu’il est nécessaire de construire une formation plus importante pour mener les luttes, mais aussi un parti révolutionnaire comme le PSL.
Les mois passés, la coopération a été constructive dans le cadre de Rood!. Nous espérons que cela va se poursuivre avec un esprit d’ouverture et une présence active dans les luttes pour aider à construire le prolongement politique dont le mouvement a besoin.
Slutwalk
La ‘Slutwalk’ (ou, Marche des salopes) de dimanche dernier a pu compter sur une bonne présence de militants du PSL venus de toute la Belgique. Nous avons formé une petite délégation et tenu un stand pour proposer notre matériel. Dans toute la manifestation se trouvaient également des militants pour engager la discussion sur le suite à donner à la lutte antisexiste. Cette manifestation a rassemblé environ 400 personnes. Nous avons récolté pour 213 euros de fonds de lutte et vendu 13 exemplaires de notre mensuel.
Aidez-nous à diffuser ce mensuel !
Pour sa diffusion, un mensuel comme ‘Lutte Socialiste’ dépend de ses membres et sympathisants. Nous vendons ce journal lors de réunions ou manifestations syndicales, mais aussi au porte-à-porte, sur les marchés ou à d’autres endroits publics,…
Durant le mois de septembre, nous avons réussi quelques belles ventes collectives. La nouvelle année politique a été lancée à Liège avec le week-end ‘‘Retrouvailles’’, évènement qui rassemble diverses associations dans un parc. A leur stand, nos militants ont vendu 130 exemplaires de Lutte Socialiste.
Lors de la journée de rentrée à l’Université Libre de Bruxelles, nous avons vendu plus d’une vingtaine d’exemplaires, tout comme lors d’une vente particulièrement réussie au marché de Saint-Gilles quelques jours auparavant. Partout, nous avons eu d’intenses discussions sur la faillite du système capitaliste et nos réponses en réaction.
Edition d’octobre de ‘‘Lutte Socialiste’’
L’édition d’octobre de ‘‘Lutte Socialiste’’ sera envoyée demain vers nos abonnés. Ce journal accorde une large place à la crise économique et comprend un dossier de central consacré à ‘‘’15 ans après la Marche Blanche’’. Petit aperçu du contenu:
- Page 1. ‘Les spéculateurs prennent notre niveau de vie en otage. Les banques aux mains du public ! ‘
- Page 2. ‘ L’accord sur BHV ne mettra pas fin aux conflits communautaires’. Brèves: ‘Le grand écart des verts’ en ‘Les singes de la rue de la Loi.’
- Page 3. ‘Comment faire payer la crise aux riches ? C’est par la lutte que nous leur ferons payer la note’ et ‘La crise de la zone euro vers son dénouement ?’
- Page 4. ‘Le déclin de nos hôpitaux publics et du statut de fonctionnaire est-il irréversible?’ et ‘La FEB invite l’architecte du ‘‘Modèle allemand’’’
- Page 5. ‘Enseignement et sous-financement’ et ‘L’enseignement vu de Flandre’
- Page 6. ‘Nos corps nous appartiennent!’, ‘Tour des Flandres et course au profit’ et ‘Qu’attendent donc les Belges pour lutter?’
- Page 7. ‘Un système en crise. Il y a certaines choses que l’on ne vous dit pas sur le capitalisme’
- Pages 8-9. ‘Ce système est pourri jusqu’à la moelle’, dossier sur la Marche Blanche, 15 ans après
- Page 10. ‘Kazakhstan. La dictature veut briser les syndicats et les marxistes’ et ‘Il nous faut la solidarité internationale’
- Page 11. ‘Crise économie en Europe: austérité et lutte généralisée’ et ‘Député européen Paul Murphy: “Mobiliser la force du mouvement ouvrier organis锑
- Page 12. Critique du livre d’Erik De Bruyn: ‘Une bonne contribution aux discussions sur un nouveau projet de gauche’
- Page 13. Nouvelles du parti
- Page 14. ‘Augmenter le minerval dans l’enseignement supérieur?’ et ‘Organiser la jeunesse pour un changement révolutionnaire’
- Page 15. ‘Extrême-droite: des idées nauséabondes sur base d’un système pourri’ et ‘Protestations de masse de la jeunesse au Chili’
- Page 16. ‘Unifions la réisitance partout en Europe’
Si vous désirez recevoir Lutte Socialiste dans votre boîte aux lettres, prennez vite un abonnement. Vous pouvez verser 20 euros (pour 12 n°) ou 30 euros (abonnement de soutien) au n° 001-3907596-27 de "socialist press" avec la mention "abonnement". Pour plus d’infos, des remarques, propositions d’articles,… : prennez contact avec nous via redaction@socialisme.be
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Gaume – Week-end de formation marxiste
Week-end du 2 et 3 juillet 2011, organisé par les Etudiants de Gauche Actifs – Liège.
Ces derniers mois, nous avons été frappés et enthousiasmés par les évènements de Tunisie, d’Egypte, d’Espagne ou encore de Grèce, qui illustrent que la colère peut exploser en une situation de révolte – jusqu’à s’étendre à la révolution – alors qu’un calme relatif régnait peu de temps auparavant.
Tract d’EGA-Liège
La situation sociale en Belgique est, tant que maintenant, assez calme. Sans gouvernement réel – et même si le manque de moyens se fait déjà cruellement sentir dans l’enseignement, les transports publics,… – aucun plan d’austérité n’est encore sur la table. Mais plus de vingt milliards d’euros ont été donnés aux banques dans notre pays, et les partis traditionnels préparent la plus grande attaque antisociale depuis la seconde guerre mondiale (plus de vingt milliards économisés sur les budgets de l’Etat d’ici 2015). La révolte de pays comme la Grèce ou l’Espagne sera alors aux portes de nos villes. D’ici là, à nous de nous préparer, à nous de commencer à organiser la résistance.
C’est dans ce cadre que se place ce week-end de formation politique début juillet, pour discuter en profondeur de l’idéologie marxiste qui est à l’origine de notre programme et de nos interventions. Même si certains thèmes abordés peuvent sembler très historiques, l’idée est de les présenter sur base des caractéristiques de la période présente, sur base de l’actualité, et de laisser une large place au débat.
- L’économie marxiste : Comprendre la crise économique afin de mieux pouvoir anticiper ce qui peut encore arriver et adapter notre programme.
- La croissance de l’extrême-droite en Allemagne dans les années ‘30 : Dans plusieurs pays, surtout en Europe de l’Est, l’extrême-droite et la droite populiste sont en pleine progression. Comment combattre ce phénomène? Comment aurait-on pu éviter l’arrivée au pouvoir d’Hitler dans les années ‘30? Cette époque et la nôtre se situent après deux grandes crises économiques, mais la situation est-elle comparable?
- La théorie de la révolution permanente : Derrière ce terme, il y a plusieurs questions : la lutte pour le socialisme est-elle réaliste pour les pays les moins développés économiquement ? Dans une dictature, doit-on mettre de côté cette question pour s’orienter sur la chute du régime?
- Construire un parti révolutionnaire: pourquoi et comment? Comment se préparer à des périodes d’éruption sociales? Pourquoi un parti révolutionnaire est-il révolutionnaire? Quelle est le rôle d’une direction dans un mouvement?
- Le matérialisme historique : On nous présente l’histoire comme étant celle des grands hommes. Mais quelles sont les forces sociales qui font évoluer l’histoire? Comment regarder le passé pour mieux comprendre le présent et anticiper l’avenir? Quelles grandes leçons retenir des luttes précédentes ?
Ce week-end se déroulera en Gaume, dans le sud de la Belgique, dans une grande maison avec tout le confort nécessaire à la cohabitation d’un grand groupe de personnes. Il nous sera possible d’avoir les discussions à l’intérieur ou à l’extérieur si le temps le permet. Il y a un départ collectif le vendredi en soirée, et il est aussi possible d’arriver le samedi matin en train. Nous reviendrons le dimanche soir. La participation sera de 10 euros pour le logement et la nourriture.
Pour plus de précisions et pour vous inscrire, contactez Simon à simonhupkens@yahoo.fr ou au n° 0497/23.33.16
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[DOSSIER] 12e Congrès National du PSL/LSP: La grande récession Le début d’une période de lutte de classes plus intense
Du 29 octobre au 1er novembre s’est déroulé le 12e Congrès du PSL (depuis 1992). La très bonne participation et les discussions politiques intenses ont permis à ce Congrès d’être une véritable réussite. Pour le PSL, un Congrès est l’occasion de discuter en profondeur afin d’arriver à une clarification politique des processus à l’oeuvre dans la société, afin de déterminer les grandes orientations de notre travail militant. Nous publions ici deux rapports de ce Congrès, et nous vous invitons à prendre connaissance du principal document de congrès, disponible sous forme de brochure à la rédaction et en ligne sur www.marxisme.be. Le rapport ci-dessous est basé sur les introductions de Nicolas Croes concernant la partie internationale et d’Anja Deschoemacker concernant la situation belge.
Dossier tiré de l’édition de décembre-janvier de Lutte Socialiste
La crise mondiale
Toutes les belles paroles des porte-paroles des sommets financiers au sujet de la fin de la crise ont été rattrapées par la réalité et leur autorité est sévèrement remise en question. Dans le journal britannique The Guardian, on s’est ainsi demandé si les avis du Fonds Monétaire International ‘‘sont meilleurs que ceux d’un ivrogne dans la rue?’’. Les capitalistes ont, en fait, eu de la chance que la classe des travailleurs ne dispose pas de ses propres partis de masse. Si le capitalisme survit à la crise, cela ne tient en rien à sa propre force, mais plutôt à l’absence de la diffusion massive d’une alternative.
La spéculation et le crédit n’offrent plus de voie de sortie
La machine capitaliste a des ratés depuis un certain temps déjà. Pourtant, ces dernières années, de gigantesques profits ont été réalisés, non pas grâce à des investissements dans la production, mais par le biais de baisses d’impôts pour les grandes entreprises et d’augmentations de la flexibilité pour les travailleurs. Les bénéfices ainsi dégagés ont été utilisés dans la spéculation. Pour maintenir debout l’économie et la vente de ce qui était produit, on a encouragé les travailleurs à dépenser non seulement leur salaire, mais aussi celui qu’ils n’avaient pas encore gagné, en stimulant le crédit. La spéculation n’a fait que grandir dans le secteur financier.
Les contradictions internes au système ont temporairement pu être masquées par une montagne de crédit, jusqu’à ce que la machine se grippe. En 2008, 50 milliards de dollars de valeurs ont disparu avec la crise financière. Le spectre de la crise de 1930 est alors apparu mais, cette fois-ci, les gouvernements sont directement intervenus, massivement, et la collectivité a repris à sa charge le fardeau des déficits des banques. Il s’agissait à chaque fois de montants énormes, représentant des sommes de 1.400 ou 1.600 euros par habitant dans nos pays voisins. Mais cela n’a pas suffi à sortir le système capitaliste de la crise. Le commerce mondial a chuté de 11% en 2008, tandis que le chômage a augmenté à travers le monde pour devenir partout plus structurel. Rien qu’aux Etats-Unis, 8 millions d’emplois ont disparu et le taux de chômage officiel a doublé.
Les contradictions remontent à la surface Toutes les contradictions noyées sous le flot de crédits bon marchés sont maintenant de retour sur le devant de la scène.
L’Union Européenne est ainsi sous pression et il est clair qu’une unification européenne sur base capitaliste n’est pas une option crédible à long terme. Les pays européens n’ont connu aucune harmonisation et les pays qui connaissent des problèmes ne peuvent plus appliquer de politique de dévaluation de leur monnaie avec la monnaie unique. D’autre part, les conflits entre grandes puissances augmentent, comme entre l’Allemagne et la France.
Tout espoir d’amélioration basé sur une relance économique limitée est vain. La relance actuelle est loin de restaurer tout ce qui a été perdu. Cela a conduit à une discussion sur la poursuite d’une politique de stimulation de l’économie ou l’application d’une politique d’austérité de coupes budgétaires.
Obama s’est retrouvé isolé au sommet du G20 de Toronto, en juin, mais même s’il prêchait une politique de stimulation, les différents états fédérés des Etats- Unis appliquent des politiques d’austérité. A certains endroits, les transports en commun ont même tout simplement été supprimés !
Où est le mouvement ouvrier organisé ?
Les partis sociaux-démocrates, comme les PS ou le parti travailliste en Grande- Bretagne, étaient autrefois des partis ouvriers-bourgeois (ouvriers à leur base, bourgeois à leur direction), mais ce sont maintenant des partis totalement bourgeois. Dans de nombreux pays, même le taux de syndicalisation et l’implication active dans les syndicats ont reçu de grandes claques. Il n’y a plus de large conscience socialiste, même confuse, avec en conséquence le fossé existant actuellement entre les conditions matérielles ainsi que les nécessités objectives et la conscience des masses.
Même là où des mouvements de masse se développent, le problème de la direction reste un facteur compliquant, comme en France ou en Grèce. Même les forces de gauche les plus conséquentes n’ont apporté ni des mots d’ordre capables de construire le mouvement ni un programme nécessaire pour aller de l’avant. A un journaliste qui lui demandait quelle solution il défendait, un porte-parole du KKE (le parti communiste grec) a ainsi répondu que le KKE était pour la révolution, mais que comme les travailleurs n’étaient pas prêts, ils ne pouvaient rien faire.
Mais les mouvements et mobilisations se poursuivent. La grève générale du 29 septembre en Espagne a mobilisé 10 millions de grévistes, et différentes journées d’action en France ont mis 3,5 millions de manifestants dans les rues. Même là où les directions syndicales ne prennent pas la moindre initiative, des actions se développent, comme en Irlande ou en Grande-Bretagne (ou respectivement 40.000 et 50.000 étudiants ont manifesté). La journée d’action européenne du 29 septembre était un bon pas en avant, l’idée d’une journée d’action européenne était très bonne, mais aucun mot d’ordre n’est venu pour un plan d’action européen vers une grève générale européenne. Cette idée n’a pas non plus été défendue par les nouvelles formations de gauche (le NPA en France, Syriza en Grèce,…). Comme pour illustrer cela, on avait déjà pu lire au début de cette année dans le Financial Times que la gauche restait absente au moment précis où se présentait tant d’opportunités pour elle.
Le capitalisme menace notre avenir
Le capitalisme n’a que la crise à nous offrir. La crise économique est désastreuse pour notre niveau de vie, mais nous sommes aussi sous la menace de la crise écologique. Le capitalisme rend plus terribles les conséquences de chaque catastrophe naturelle, catastrophes d’ailleurs largement considérées comme des “opportunités” pour réaliser ensuite plus de profits.
Ce système ne fait que menacer notre niveau de vie; il est grand temps de construire et d’organiser les forces capables de lui résister, avec une direction politique adéquate pour enfin parvenir au changement de société crucial qui s’impose.
Belgique: de la crise vers la politique d’austérité
Ces trois dernières années, la crise s’est exprimée à différents niveaux: une crise bancaire, une crise de l’économie réelle et une crise des dettes. Le chômage a augmenté et tous les services publics connaissent des pénuries de moyens. Cet élément est dominant en Belgique, mais l’accent est mis sur la crise politique, même si l’atmosphère actuelle est à ce niveau différente de celle de 2007. A l’époque, les médias étrangers parlaient de la scission à court terme du pays. Aujourd’hui, on s’est rendu compte que ce n’était pas si simple que cela, et notre pays est de plus loin d’être l’exception en termes de crise politique.
La crise économique n’est pas finie
La crise politique a eu pour conséquence que le tournant vers une politique d’austérité dure n’a pas encore été adopté. Mais la politique d’austérité, nous la connaissons depuis des années déjà, avec le sous-investissement chronique des routes, des écoles,… et des services publics. L’objectif était de réduire la dette de l’Etat, processus renforcé par la pression de l’Union Européenne. L’argument a été resservi durant 30 ans pour ne pas investir mais, quand la dette de l’Etat a été réduite à 80% du Produit Intérieur Brut (les richesses produites en une année dans le pays), il a fallu sauver les banques et la dette est remontée à 100%. Deux décennies de perte de pouvoir d’achat et de diminution de services publics de plus en plus chers ont été jetées à la poubelle en un weekend.
Ce qui arrive maintenant en Irlande avec la nouvelle opération de sauvetage pour l’Anglo Irish Bank illustre que nous pouvons nous attendre à de nouveaux problèmes dans le secteur. Cela signifie qu’une grande partie des garanties peuvent être utilisées, et la Belgique s’est porté garante à hauteur de 25% de son PIB. Nous connaissons déjà un chômage chronique de 700.000 personnes (en prenant également en compte les chômeurs les plus âgés), 100.000 personnes travaillent sous le système des chèques services et beaucoup de jeunes et de femmes travaillent à temps partiel ou en intérim, passant d’un contrat précaire à l’autre.
Des riches plus riches, des pauvres plus pauvres
Entre 2000 et 2008 les bénéfices des entreprises avaient doublé et, en 2008 toujours, le taux d’impôt réel des sociétés était de 13,6% (le taux officiel est de 33%). Sept des plus grosses entreprises ont été tellement créatives au niveau fiscal qu’elles n’ont même pas dû payer d’impôt. Ces cadeaux fiscaux ont pillé les caisses de la sécurité sociale pour sécuriser les profits. Cette année encore, 9 milliards d’euros auront été distribués au patronat. La politique néolibérale assure que la Belgique soit un pays pauvre avec une bourgeoisie riche. C’est aussi pourquoi notre pays n’est pas visé par les spéculateurs, malgré la crise politique et la dette élevée de l’Etat.
La pauvreté est aujourd’hui un phénomène en pleine extension, y compris parmi ceux qui travaillent. Concernant ce dernier point, les données les plus récentes datent d’avant la crise économique, et il est incontestable qu’elles ont augmenté depuis. Presque la moitié des travailleurs ne peut pas épargner 100 euros par mois !
La casse sociale mène à la division
Dans les années ‘80, les sociaux-démocrates et les chrétiens-démocrates ont prétendu que notre pays connaissait des soins de santé accessibles et de qualité et qu’il était un modèle d’Etat Providence. Ce constat était sans aucun doute exagéré mais, depuis lors, les soins de santé ont subi une offensive spectaculaire et de grandes brèches ont été ouvertes pour le privé.
La pénurie de moyens conduit à la division. On a joué sur cet élément au niveau national, mais aussi entre les syndicats et les mutuelles, pour limiter la norme de croissance du budget des soins de santé par exemple, alors que de plus en plus de personnes sont concernées. Ceux qui souffrent d’une maladie chronique ou d’un handicap courent de grands risquent de connaître la pauvreté. Une régionalisation accrue des soins de santé ne conduira qu’à plus de coupes budgétaires.
Les partis nationalistes flamands veulent renforcer les sous-nationalités existantes (les communautés) et les transformer en Etats fédérés. C’est l’idée derrière la ‘‘révolution copernicienne’’ du CD&V. Mais une scission des soins de santé entraînera des différences de salaires et rendra plus difficile encore à la région la plus pauvre d’avoir suffisamment de personnel.
Le mouvement ouvrier a besoin de son propre instrument politique
Des réponses existent déjà dans le mouvement ouvrier face aux propositions de mesures antisociales et à celles qui sont déjà appliquées. Les syndicats disposent d’arguments, mais d’aucun instrument politique pour les faire valoir. Les bonnes dispositions des dirigeants syndicaux envers leurs actuels partenaires politiques privilégiés des partis traditionnels pèsent sur le développement du mouvement des travailleurs.
Dans notre pays, appliquer une thérapie de choc, une offensive brutale contre les acquis des travailleurs, serait contre-productif au vu de la force potentielle des syndicats. On lui préfère la ‘’tactique du salami’’, une attaque étape par étape pour vider ces acquis de leur substance sans nécessairement les supprimer. A cela est liée une tactique de diviser-pour-mieux-régner. Si la division entre catholiques et laïcs a perdu de son importance, l’expression organisationnelle de cette division a toujours son importance aujourd’hui avec l’existence de deux grands syndicats.
Une réforme d’Etat pour la casse sociale
Une politique de division peut exploser au visage de la bourgeoisie, comme cela s’était produit avec la question scolaire. C’est ce à quoi nous assistons maintenant avec la surenchère communautaire instrumentalisée ces dernières années pour éviter toute confrontation de classe sur le plan national. Le meilleur exemple est l’enseignement, où les économies ont été réalisées région par région, avec pour résultat le manque de place que nous connaissons aujourd’hui dans les écoles. Les seules réponses étaient d’augmenter le nombre d’élèves par classe ou d’utiliser du préfabriqué ‘’provisoire’’.
La bourgeoisie souhaite une réforme d’Etat pour briser la sécurité sociale. Les attaques contre les pensions des fonctionnaires pourront plus facilement être menées sur le plan régional. Une fois l’offensive passée dans une région, cela servira d’argument pour passer à l’attaque dans l’autre. Mais la tentative d’atteindre l’étape d’une nouvelle réforme d’Etat et de recourir aux oppositions nationales a explosé au visage de la bourgeoisie, avec trois ans d’instabilité politique (ce n’est pas encore fini) et la détérioration de la position du principal instrument politique de la bourgeoisie : le CD&V.
En Flandre, tous les partis traditionnels sont discrédités, ce qui a ouvert l’espace à toutes sortes de petites forces populistes. Avec son cartel conclu avec la N-VA et l’utilisation, particulièrement forte, de la question nationale, le CD&V s’est considérablement éloigné du syndicat chrétien, son allié traditionnel. Aux dernières élections, la CSC/ACV a ainsi appelé à voter pour les “forces démocratiques” et à ne surtout pas voter pour la N-VA. L’appel de vote n’était donc plus exclusivement orienté vers le CD&V. Le programme que défend la CSC/ACV dans le cadre de la réforme d’Etat ne correspond pas à celui du CD&V. Une rupture totale entre ce parti et le syndicat chrétien n’est pas encore directement à l’ordre du jour, mais est à terme inévitable. La même chose vaut pour la FGTB/ABVV, même si ce dernier a encore appelé à voter exclusivement pour le SP.a aux dernières élections. Mais la présidente du SP.a Caroline Gennez a été très claire: pour se rétablir dans les suffrages, le SP.a ne compte pas se rapprocher de la FGTB/ABVV et de sa campagne contre la N-VA, campagne qu’elle a qualifiée de stupide. Tant les sociaux-démocrates flamands que les verts trouvaient que la note de Bart De Wever était une bonne base pour les négociations. Que reste-til encore à gauche dans ces partis ?
Vers de nouvelles élections ?
Les négociations gouvernementales durent encore. La N-VA a joué à beaucoup de petits jeux et le PS a fixé les limites à ne pas dépasser, pas seulement en tant que parti francophone le plus fort, mais aussi en tant que porte-parole de la bourgeoisie belge. En Flandre, l’opération visant à tacher le panache blanc de la N-VA a déjà commencé depuis un petit temps. Il n’est pas encore exclu que la NVA parvienne à un accord pour former un gouvernement, mais De Wever devra alors baisser son pantalon. Il avait qualifié sa note de base minimum, même après qu’elle ait été détruite par des académiciens. Si ce parti ne veut se limiter qu’à ce contenu, il se trouvera de plus en plus isolé. C’est la stratégie observée par tous les partis traditionnels. Même les libéraux de l’Open VLD ont refusé de voter d’urgence la scission de BHV.
Un phénomène électoral comme la N-VA peut être brûlé de différentes façons, la participation gouvernementale en est un. Il est encore possible que la N-VA remporte à nouveau des élections, mais que signifient ces votes si on n’est pas capable d’en faire quelque chose ? Ce scénario est encore possible à l’issue de la présidence belge de l’Union européenne. Et même si la N-VA fait partie d’un gouvernement, le manque de confiance sera tel qu’une chute rapide n’est pas à exclure. La bourgeoisie veut en finir avec la N-VA et veut un repositionnement du paysage politique flamand à droite ou au centre-droit, avec un nationalisme flamand pragmatique comme lien.
Il nous faut un nouveau parti des travailleurs
La question d’un nouveau parti des travailleurs deviendra de plus en plus une question cruciale. Les critiques contre le SP.a et Groen sont déjà fort présentes, mais le PS sera également touché par le discrédit. Le prochain gouvernement devra mener une politique d’assainissement et ne disposera que de très peu d’espace pour tempérer ses attaques. Le premier test arrive déjà avec les négociations de l’Accord Interprofessionnel, s’il sera toutefois possible d’arriver à un accord entre partenaires sociaux, entre patrons et syndicats. A l’occasion de ces négociations, une lutte généralisée n’est pas à exclure. Si aucun Accord Interprofessionnel n’arrive, des actions peuvent avoir lieu dans les secteurs où de gros bénéfices ont été réalisés.
Le PSL doit être préparé à une période complexe et difficile. Mais malgré la confusion présente, sous la surface vit une grande colère. Nous devons être présents là où cette colère pointera. C’est là que notre parti doit se renforcer, tant en termes de membres qu’au niveau de son influence et de son autorité auprès de couches plus larges. Nous devons être présents pour aider à disperser le plus rapidement possible la confusion et le brouillard en apportant la perspective de la lutte contre le système lui-même, vers une société démocratiquement planifiée.