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  • PS et SP.a dans les cordes malgré la résistance sociale

    Ne soyons pas pris en otage par l’absence d’alternative politique!

    La lutte contre ce gouvernement a été impressionnante, avec un plan d’action allant crescendo à l’automne jusqu’à une grève générale nationale massive le 15 décembre. Non seulement le gouvernement mais aussi toute la politique d’austérité se sont retrouvés vigoureusement secoués. Les derniers sondages indiquent toutefois que la N-VA et le MR ne reçoivent pas de sanction sévère. Le PS et le SP.a ne bénéficient pas de l’énorme aversion qui vit des deux côtés de la frontière linguistique face à l’austérité. Comment est-ce possible?

    Par Jarmo, article tiré de l’édition de juin de Lutte Socialiste

    Une étude post-électorale dirigée par l’institut ISPO (Instituut voor Sociaal en Politiek Opinie-onderzoek) a dévoilé quelques données remarquables concernant les élections du 25 mai 2014. Il semble que seuls 6% des électeurs flamands ont déterminé leur vote sur base de considérations communautaires. En 2007 et 2010, ce chiffre était respectivement de 13,3 et 19,7%. Après 8 ans de crise, le communautaire a cédé la place à un certain nombre de problèmes socio-économiques fondamentaux : pour 43% des électeurs la création d’emplois était une priorité, pour 37% la santé et pour 32% les pensions. Ce n’est pas précisément ce sur quoi les forces de droite peuvent se baser.

    Sans surprise, la social-démocratie belge n’a pas pu se démarquer sur ces thèmes. Après des années de participation au pouvoir, le PS et le SP.a sont largement responsables de la destruction des conquêtes sociales,… Dans ces conditions, il n’est pas illogique de chercher une alternative ailleurs. Sans véritable force de gauche capable de s’attirer la confiance des masses, la victoire de ce qui se présente comme ‘‘alternative’’ est inévitable. La N-VA a remporté les élections du 25 mai non pas sur ce qui fait son activité de base – le communautaire – mais sur l’absence de solution de rechange fiable face aux partis traditionnels.

    Le PS et le SP.a se concentrent maintenant sur eux-mêmes. Les élections présidentielles du SP.a, qui auront lieu en juin, ne sont qu’un concours de popularité où – selon les mots de Frank Vandenbroucke lui-même – l’essentiel est de ne pas donner l’impression que l’on voudrait faire un virage à gauche. Le PS est quant à lui en plein ‘‘chantier des idées’’. Mais derrière les belles paroles (répondre aux ‘‘contraintes européennes et budgétaires’’, réfléchir sur le ‘‘capitalisme financier’’ qui gangrène l’économie, faire ‘‘contre-poids’’ à la droite et ‘‘l’idéologie néolibérale’’,…), on ne trouve aucun contenu concret ni même la moindre remise en cause de la participation enthousiaste du PS à la logique néolibérale durant les 25 années où il fut au pouvoir au niveau fédéral.

    En Grande-Bretagne, les conservateurs – pourtant largement détestés – sont parvenus contre toute attente à gagner les élections après 5 ans de politique austéritaire sauvage. Ce ne fut pas tellement une victoire de la droite, mais bien une défaite du Parti travailliste, incapable de convaincre l’opinion publique qu’il représente encore une alternative au gouvernement conservateur.

    Ce développement a de profondes implications pour notre combat contre l’austérité. Les dirigeants syndicaux qui se baladent la main dans la main des partis comme le PS, le SP.a ou le CD&V ne peuvent que nous conduire à l’impasse. Ils considèrent que la lutte est inutile tant que la N-VA représente un certains poids électoral et que la social-démocratie ne se développe pas dans les sondages. Ils semblent être aveugles face au formidable coup que le mouvement syndical a infligé au gouvernement à l’automne dernier. A l’époque déjà, nous avons défendu que le retour des autres partis traditionnels au gouvernement ne constituerait en rien une avancée fondamentale. Développer nos luttes nécessite de lier le combat syndical au développement d’une alternative politique prête à se jeter à corps perdu dans la bataille pour renverser ce gouvernement et représenter les intérêts du monde du travail.

  • Contre les Thatcher belges : quelle alternative?

    PSNVA
    Photo : Maxime Deroeux

    La déclaration gouvernementale avait à peine été rendue publique que les syndicats déposaient un plan d’action ambitieux allant crescendo jusqu’à une grève générale de 24h le 15 décembre prochain. Peu de temps après, les cheminots sont partis en action, puis le siège du MR a reçu la visite de militants de la FGTB de Namur qui ont coloré sa façade.

    Par Nicolas Croes

    Très logiquement, la tension n’a cessé de monter suite aux continuelles provocations du gouvernement Michel. Les réactions n’ont pas manqué non plus de la part de l’opposition politique. Peut-on pour autant dire que tous les ennemis du gouvernement fédéral sont nos amis ?

    ‘‘Des mesures d’une brutalité sans précédent’’

    C’est ce que veut dénoncer le PS, notamment avec sa campagne ‘‘injuste.be’’, lancée à coups de demi-pages dans les quotidiens et de vidéos contre le gouvernement ‘‘MR-N-VA’’ : ‘‘Le gouvernement MR N-VA coupe dans votre portefeuille. Moins 400 euros par an par personne. Ils suppriment l’indexation de votre salaire.’’ On imagine bien à quel point le PS est à l’aise pour parler des précédents, lui qui a collaboré aux 25 dernières années de recul social organisées par les autorités fédérales (dont la modération salariale et diverses manipulations de l’index…) et qui est encore au pouvoir en Wallonie et à Bruxelles.

    Reste que le Boulevard de l’Empereur (siège du PS) a su élaboré élaborer une stratégie d’opposition qui pourrait presque parvenir à faire oublier les 22 milliards d’économie du gouvernement Di Rupo ! C’est comme si le PS n’avait jamais voté des mesures telles que l’exclusion des allocations d’insertion, qui frappera des dizaines de milliers de chômeurs dès le 1er janvier prochain ! Ainsi, Laurette Onkelinx a lancé la charge en séance plénière de la Chambre : le projet du gouvernement ‘‘frappera de plein fouet tous les travailleurs de ce pays.’’ Elle continuera par la suite dans la presse : ‘‘les ruptures de justice sociale, elles s’annoncent très graves ! Nous devons les dénoncer !’’

    Mais, de temps en temps, la belle mécanique connaît un couac… Lors d’une conférence de presse, Di Rupo a trouvé utile de préciser que 70% des mesures prévues par le gouvernement Michel ont en fait été décidées… par le précédent gouvernement, sous sa direction ! Pauvre Laurette qui voit ainsi dévoilée l’hypocrisie de ses efforts. Finalement, est-il question d’autre chose que du remplacement de ‘‘ruptures de justice sociale (…) très graves’’ par des ruptures de justice sociale graves, et non plus très graves ? Le débat n’est pas neuf, on nous a sorti à toutes les sauces le discours sur l’austérité qui se transforme soudainement en rigueur une fois le PS impliqué.

    C’est un fait, la chute du gouvernement Michel ne dérangerait pas le PS, loin de là. Il soutient d’ailleurs – en parole – la manifestation du 6 novembre à Bruxelles. Mais ce n’est que pour profiter de l’aubaine pour préparer son retour au sein d’une nouvelle coalition gouvernementale. C’est avec cet objectif en tête qu’il ne parle que du gouvernement ‘‘MR-NVA’’ pour épargner le CD&V, son partenaire traditionnel. Mais l’ingrat président de ce même parti, Wouter Beke, a tout de même rappelé que, sous Onkelinx, le budget des soins de santé n’avait connu qu’une croissance de 0,9% en 2013, alors que le gouvernement actuel propose 1,5%…

    Certes, Di Rupo et Michel ne sont pas des gouvernements identiques. L’actuelle coalition fédérale veut aller plus loin et plus vite dans l’application de l’austérité, elle souhaite ouvertement et durablement changer les relations de forces entre travail et capital. De son côté, le PS préfère suivre une voie moins tumultueuse mais à la destination identique : faire payer la crise à la collectivité et assister le transfert des richesses vers les poches du privé.

    A Charleroi, les membres du personnel communal en lutte contre la menace de plusieurs centaines de licenciements dans les services communaux ont entendu de la bouche même de Paul Magnette que les économies sont ‘‘indispensables’’. Les enseignants francophones qui ont suivi les arrêts de travail des 22 et 23 octobre dernier sont eux aussi bien conscients qu’il faut refuser de choisir entre ‘‘l’austérité’’ et la ‘‘rigueur’’ : nous devons faire dégager l’austérité sous toutes ses formes !

    Jean-Marc Nollet (ECOLO) a eu raison de dire : ‘‘Il y a une filiation sur le plan socio-économique entre le gouvernement Michel et celui de Di Rupo.’’ Il aurait juste pu aller jusqu’au bout de sa logique et rajouter qu’il en va de même entre l’actuel gouvernement wallon (sans ECOLO) et le précédent (avec ECOLO) qui a notamment voté en faveur du désastreux Traité d’austérité européen, le TSCG…

    Un “plan Cactus” ?

    La réaction de De Wever a été claire : ‘‘Dois-je vraiment honorer les cris d’Onkelinx d’une réponse ? (…) Je préfère aller boire un café jusqu’à ce qu’elle s’arrête.’’ Et de fait, jouer l’opposition à la Chambre, dans la presse et sur Facebook, ce n’est pas ça qui va stopper l’avalanche d’austérité.

    Sur ce point, le PTB a été bien plus conséquent : la première mobilisation anti-austérité à avoir suivi la déclaration gouvernementale fut son œuvre. Pas moins de 7.000 personnes ont participé à sa ‘‘Protest Parade’’ le 19 octobre dernier. Nous déplorons cependant l’interdiction faite à toute personne porteuse d’un signe distinctif d’une autre organisation ou d’un autre parti politique (drapeau, pancarte, journal,…) de participer au cortège ailleurs qu’en toute fin de manifestation, derrière un imposant service d’ordre qui en a choqué plus d’un.

    Cette mobilisation visait en fait essentiellement à mettre en avant le Plan Cactus du PTB, ce cactus incarnant ‘‘l’alternative que nous voulons avancer, un aiguillon pour un renouveau social, écologique et démocratique’’, aux dires de Raoul Hedebouw, député fédéral du PTB. Nous espérons quand même que l’organisation de la Protest Parade n’est pas illustrative de ce que signifie ce ‘‘renouveau démocratique’’…

    Pour le reste, ce plan prévoit d’obtenir 22 milliards d’euros de recettes à travers une taxe des millionnaires, une juste imposition des entreprises, une lutte ferme contre la fraude fiscale, une taxe sur la spéculation, etc. afin de financer l’augmentation des pensions, la construction d’écoles, la création de logements sociaux, une réduction des médicaments… Très honnêtement, entendre une voix divergente, qui ne se plie pas au dogme de l’absence d’alternative à l’austérité, ce n’est déjà pas si mal. Et ce plan rappelle à juste titre qu’il y a eu 12.000 millionnaires de plus en Belgique l’an dernier ou encore que la fortune privée des 20 millionnaires les plus riches de Belgique s’élève à 500 milliards d’euros. Effectivement, c’est loin d’être la crise pour tout le monde.

    Mais le ‘‘Plan Cactus’’ – tout en dénonçant le capitalisme en tant que système notamment au travers d’une citation de Naomi Klein – ne propose au final qu’un aménagement de ce système basé sur une taxation plus équitable, sans remettre fondamentalement en cause la faillite totale d’une économie basée sur la propriété privée des moyens de production.

    Une taxe sur la spéculation, cela signifie-t-il de l’accepter ? Pourquoi donc consacrer 4,5 milliards d’euros au remboursement de la dette publique comme le prévoit le PTB dans son Plan Cactus alors que le parti se disait favorable à la remise en cause du paiement de la dette aux spéculateurs avant les élections? Comment faire face à l’inévitable fuite des capitaux qui fera suite à un changement de régime fiscal sans nationaliser sous contrôle démocratique la totalité du secteur financier ?

    Il nous faut une autre société !

    Face au gouffre de la crise économique capitaliste, le Plan Cactus va dans la bonne direction. Mais à avoir peur de sauter suffisamment loin, on ne peut hélas pas éviter de sombrer à son tour dans le précipice. Le PSL veut participer à ce débat sur le programme alternatif à défendre, en défendant énergiquement la reprise en main publique et démocratique des secteurs-clés de l’économie tels que la finance, la sidérurgie, la grande distribution, etc.

    Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons disposer des moyens qui nous permettront non pas seulement de limer les aspérités les plus dures d’un système basé sur l’exploitation, mais de construire une société alternative basée sur la solidarité et le développement de l’Humanité. Défendre cette alternative, la voie vers une société socialiste démocratique, est peut-être plus compliqué que d’en rester à l’air du temps, mais c’est la seule manière de préparer le mouvement social aux réels enjeux qui nous font face.

  • Quels liens entre syndicats et partis ?

    Par Ben (Charleroi)

    Suite à la visibilité donnée à la candidature de Fréderic Gillot – délégué à ArcelorMittal et probable futur élu à la région pour le PTB – le PS a mis un autre délégué d’ArcelorMittal sur ses listes. Plus récemment, le secrétaire général de la CSC Claude Rolin a quitté son poste pour remplacer Anne Delvaux comme tête de liste pour la liste européenne du CDH. Des rumeurs parlent également de la possible présence d’Anne Demelenne (secrétaire générale de la FGTB) sur les listes du PS… Le débat sur la question de l’indépendance syndicale a de quoi être alimenté.

    Des syndicalistes sur des listes de parti ?

    Au sein des parlements, les syndicalistes ne sont pas chose courante, surtout quand ceux-ci sont délégués ouvriers. Les parlementaires sont beaucoup plus souvent, voire exclusivement, avocats, universitaires de toutes sortes ou patrons. On ne peut donc qu’apprécier la présence d’ouvriers sur des listes électorales. Le problème vient plutôt du choix de parti. Pour le PTB, le choix est compréhensible et à soutenir, mais pour ce qui est du PS et du cdH – des partis qui appliquent la politique libérale et d’austérité, à l’exact opposé du programme syndical et à la base même des mesures qui pousse les syndicalistes à manifester – on est en droit de s’interroger sur les liens entretenus entre certains syndicalistes et ces partis-là.

    C’est d’autant plus clair pour ce qui concerne des dirigeants nationaux des syndicats comme Claude Rolin ou Anne Demelenne. Force est de constater qu’ils ont parfois plus de traits communs avec un statut de patron qu’avec celui de délégué syndical de base… Il suffit de se pencher sur leur gestion antidémocratique du syndicat et sur le montant de leur salaire. Finalement, on a l’impression que leur place sur des listes PS et Cdh est autant une récompense pour services rendus qu’une dernière tentative pour tromper les affiliés.

    Indépendance syndicale ?

    L’indépendance syndicale ne signifie pas que le syndicat ne doit avoir aucun lien avec des partis politiques et faire comme s’ils n’existaient pas. L’indépendance syndicale veut dire que le syndicat doit décider de son programme, de son projet, de ses méthodes de lutte, etc. en totale indépendance. En fait, pour que le syndicat soit indépendant, il est nécessaire qu’il soit démocratique. Les décisions devraient être prises en assemblées, en laissant la place au débat contradictoire et en y impliquant le plus de militants possible.

    Quand cette démocratie syndicale existe, rien n’empêche que des décisions collectives du syndicat visent à renforcer des liens entre le syndicat et d’autres organisations, y compris des partis politiques, avec par exemple un appel de vote ou en mettant des candidats syndicalistes sur des listes électorales. Le tout est de rester dans le cadre de la stratégie que le syndicat s’est fixé en toute indépendance.

    Dans un si petit article, on ne peut pas rentrer dans une analyse poussée de cette question, mais pour conclure, disons que les liens entre parti et syndicat ne constituent en rien un thème abstrait. La vérité est toujours concrète, comme disait l’autre. Les liens qui ne devraient pas exister sont ceux qui se trouvent entre les syndicats et les partis dont la politique va à l’encontre des intérêts des travailleurs. Les liens qui peuvent exister concernent des partis qui soutiennent et partagent l’idéal syndicaliste, c’est-à-dire au minimum une amélioration des conditions de travail et de vie de la grande majorité de la population.

    Notre avis

    • Pour que les syndicats coupent leur lien avec les partis traditionnels !
    • Pour un syndicat démocratique et combatif !
    • Pour la construction d’un relais politique pour les revendications syndicales regroupant l’ensemble des tendances à gauche du PS et d’écolo !

  • Confédéralisme : Diviser pour mieux régner

    Par Anja Deschoemacker

    ‘‘Confédéralisme’’. Impossible d’échapper au terme injurié par certains comme ‘‘étape vers le séparatisme’’, recommandé par d’autres comme ‘‘démocratique’’. Le caractère fortement technique et académique de la discussion assure que la plupart des gens ne lisent tout simplement pas ce genre d’articles. Pas de problème pour l’élite belge, qui apprécie de disposer de l’indifférence publique pour être plus à l’aise à décider des choses en réunissant quelques vieux messieurs dans un vieux château.

    Le confédéralisme peut être interprété de différentes manières. Le CD&V veut maintenir un nombre important des compétences au niveau national alors que la N-VA ne laisse quasiment plus au national que la TVA, uniquement afin de rembourser la dette publique. La défense resterait encore fédérale, avec un financement des Etats régionaux. Mais le CD&V a battu le rappel de nombre de ses collègues européens pour qu’ils clarifient sans la moindre équivoque possible que les idées de la N-VA ne seraient pas acceptées par l’Union européenne.

    Leur “confédéralisme” ne sert qu’à monter la classe ouvrière flamande et wallonne l’une contre l’autre pour faciliter l’introduction d’un programme d’austérité plus dur. La N-VA pense pouvoir se passer de toute précaution. Mais le CD&V ne veut pas de retour à l’instabilité des années ’70-’80 qui a suivi les débuts douloureux du néolibéralisme. Le calme n’est revenu qu’en ’87-’88 avec un gouvernement chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates qui a utilisé ses liens avec les directions syndicales pour imposer une énorme opération d’assainissements structurels (le Plan Global, 1993). Les partis bourgeois savent mieux comment tirer les leçons de leurs expériences passées.

    L’Open VLD, reconverti au “fédéralisme’’, veut retirer des éléments confédéraux de notre structure d’Etat actuel. Peu probable que cela puisse faciliter la discussion avec les partis francophones : nombre de ces éléments (parité dans le gouvernement fédéral, conflit d’intérêts, double majorité,…) ont justement été introduits sous pression des régionalistes wallons pour protéger la minorité francophone contre des dictats imposés par la Flandre.

    Les partis francophones défendent plus ou moins le statuquo, même si des voix régionalistes se font entendre, notamment au PS. La brouille entre institutions francophones, entre Bruxelles et Wallonie, entre régionalistes (qui veulent plus de compétences ou carrément l’autonomie pour les régions wallonne et bruxelloise) et communautaristes (qui sont surtout orientés sur la Communauté – on dit Fédération Wallonie-Bruxelles aujourd’hui, en niant l’existence de Flamands à Bruxelles) n’est pas souvent mise en avant dans la presse néerlandophone, mais est bien présente côté francophone.

    Afin de compléter la confusion, ces termes sont erronément utilisés. Des régions indépendantes commencent à coopérer et décident de former une confédération (où ils décident de déterminer ensemble un nombre de politiques centrales). Quand cela marche, l’évolution vers la formation d’un état fédéral (où un état central est créé, avec maintien de certaines compétences pour les Etats régionaux) est le pas suivant. Lors des premiers âges du capitalisme, le résultat final fut l’Etat-nation unitaire, le plus haut niveau de pouvoir ayant préférence sur les plus bas. Ce à quoi nous assistons ici est un démantèlement d’un Etat unitaire, certainement pas un processus positif d’unification.

    Et puis il faut encore décider de quelles unités la Belgique de l’avenir doit être composée. La Communauté flamande et francophone (vision dominante en Flandre) ? Les trois régions Flandre, Wallonie et Bruxelles (vision dominante en Belgique francophone)? Ou quatre unités puisque le ministre-président de la Communauté germanophone a fait comprendre qu’il désire que la Communauté gère elle-même les compétences régionales (maintenant gérées par la Région Wallonne) ? Quatre différentes options (fédéralisme, confédéralisme, état unitaire ou séparation) pour deux, trois ou quatre unités, que les ‘‘experts’’ s’amusent…

    Le mouvement ouvrier s’est fait dans le passé souvent entrainer dans les programmes nationalistes des partis bourgeois. La recherche de solutions institutionnelles qui préservent intact le capitalisme finit cependant toujours en défaite pour la classe ouvrière. La direction du mouvement ouvrier doit mettre la lutte de classe au premier plan. Pour cela, il ne faut pas nier la question nationale. Parvenir à l’unité la classe ouvrière nécessaite justement de mener la lutte pour les revendications essentiellement démocratiques qui se cachent parfois derrière les bagarres communautaires. Mais il faut comprendre que la bourgeoisie abuse de la question nationale pour satisfaire ses propres intérêts et que le mouvement ouvrier a besoin de son propre programme et de son propre parti national qui cherche à se lier au mouvement ouvrier international.

    Ce n’est qu’en faisant une priorité des intérêts de la majorité de la population et en rompant avec le système capitaliste qu’une solution paisible et satisfaisante pour tous les groupes nationaux de la population sera possible, en créant les bases d’une coopération entièrement libre et volontaire entre groupes égaux.

  • Non, Mr Magnette, renforcer la gauche, on n’y arrive pas en copiant la droite

    Paul Magnette a réagit à sa manière au sondage Ipsos/Le Soir/RTL qui crédite le PTB-GO! de près de 7%. Selon lui : “La vertu de ce sondage, c’est de montrer, mais on le sait, que quand l’extrême-gauche progresse, la gauche faiblit. Donc malheureusement, quand on vote pour l’extrême gauche, on favorise la droite.” C’est bien tardivement – moins de 100 jours avant les élections – que le PS et Magnette semblent s’inquiéter de la manière dont la gauche pourrait être renforcée…

    Il est regrettable que le parti du premier ministre n’ait pas pensé à cela alors qu’il soutenait et appliquait loyalement les politiques d’austérité… Peut-être Paul Magnette pourrait-il maintenant nous expliquer en quoi la dégradation de nos conditions de vie peut bien renforcer la gauche ? Pour appliquer la politique d’austérité, le PS s’est sans hésitation rangé du côté de la logique du diviser pour régner en s’en prenant d’abord aux plus faibles. Les chômeurs et les demandeurs d’asile ont ainsi été particulièrement frappés, une austérité « douce » destinée à préparer le terrain pour des attaques antisociales plus sévères une fois les prochaines élections passées, cette fois-ci contre l’ensemble du monde du travail. Renforcer la gauche, c’est possible en renforçant la solidarité et la lutte pour le progrès, pas en essayant d’accompagner le recul social.

    Le PS essaye de recycler l’argument du « moindre mal » en disant qu’un renforcement du PTB affaiblirait sa position par rapport à la N-VA et augmenterait ainsi la menace de l’arrivée d’un gouvernement de droite. C’est un argument auquel il fallait s’attendre, mais il est par contre très remarquable de voir que le SP.a ne l’utilise pas de la même manière… Serait-ce parce le SP.a n’a pas de problème à gouverner avec cette même N-VA au gouvernement flamand ? Ou parce que ce parti est allé tellement loin dans la logique de soutien aux réductions d’impôt pour les grandes entreprises que la différence avec le programme de la N-VA sur ce point est anecdotique ? La menace d’un gouvernement dirigé par la N-VA est réelle et pourrait conduire à une offensive plus brutale contre nos conquêtes sociales. La différence est qu’alors que le PS est extrêmement prudent pour appliquer sa politique antisociale au point de sembler marcher sur des œufs, la N-VA se comporte comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.

    Mais au final, le résultat n’est guère différent. Après 25 ans de règne du PS au gouvernement fédéral, l’écart entre riches et pauvres n’a jamais été aussi grand dans ce pays. La pauvreté a augmenté, les salaires réels ont baissé, le mécanisme d’indexation a été miné, la chasse aux chômeurs a été organisée, les allocations d’insertion ont été limitée dans le temps à trois ans, … Combien de cadres sur-payés ont-ils été nommés par la social-démocratie dans les entreprises publiques ? Combien de privatisations totales ou partielles – des « consolidations stratégiques » selon les termes de Di Rupo à l’époque de la recherche d’actionnaires privés pour Belgacom – ont été dirigées par la social-démocratie ? Quand le PS de Magnette et Di Rupo a-t-il fait la différence ?

    Une percée électorale des listes PTB et l’entrée au parlement d’un de ses élus renforceraient toute la gauche. Dans les pays où plusieurs formations de gauche sont présentes, on constate que la gauche est généralement plus forte que dans les pays où une formation a le monopole. Il suffit de penser aux Pays-Bas (comparons les résultats du PVDA social-démocrate et du parti de gauche SP à ceux du PS et du SPa chez nous) ou encore avec l’Allemagne (où existent le SPD social-démocrate, les Grünen (verts) et le parti de gauche Die Linke) et avec la Grèce (avec Syriza, le KKE et Antarsya). Lors de la conférence de presse annonçant les listes du PTB, le président de la régionale FGTB de Charleroi et Sud Hainaut, Carlo Briscolini, a fait remarquer : “c’est quand il y a de la discussion, de la contestation, que différentes tendances s’expriment, qu’un débat permet d’avancer.’’ La diversité renforce la gauche, mais il faut encore que cette gauche ne soit pas seulement présente aux élections. Toute position élue devra être utilisée afin de construire un large front de résistance contre la politique d’austérité qui ne manquera pas de suivre les élections.

    Nous ne partageons donc aucunement les déclarations de M. Magnette. Ce ne sont que des tentatives visant à relooker le vieil argument du « moindre mal ». Dans le passé, cet argument ne nous a apporté que de nouvelles politiques antisociales, rien n’indique qu’il en serait autrement aujourd’hui, bien au contraire. Après les élections de mai prochain, il y aura une longue période sans élections, un moment idéal pour passer à l’application d’une austérité plus dure.

    Un texte plus détaillé concernant l’attitude du PSL concernant les élections de mai 2014 arrivera sur socialisme.be dans ces prochains jours.

  • Choisir entre l’ultra-libéralisme de la N-VA et le néo-libéralisme du PS?

    Tous les partis traditionnels acceptent la destruction des conquêtes sociales, leurs désaccords ne portent que sur des nuances

    Penchons-nous un instant sur de récentes propositions des sociaux-démocrates. Le SP.a est sorti avec des mesures comme le chèque-travail pour les demandeurs d’emploi et le calcul de la pension sur une carrière encore plus longue. Des mesures en réalité antisociales, des cadeaux au patronat que les ‘socialistes’ flamands ont à peine daigné emballer d’une rhétorique de gauche.

    Par Stéphane Delcros, éditorial de l’édition de février de Lutte Socialiste

    De son côté, le PS a parlé d’une taxe sur les gros propriétaires, avançant l’idée de taxer les gros revenus des loyers. Une mesurette en réalité, pas même sociale car les propriétaires compenseraient par une hausse des loyers. Le PS sait d’ailleurs très bien que personne ne le suivra sur ce point. De tels effets d’annonce qui n’engagent à rien, nous en verrons beaucoup ces 4 prochains mois.

    Tous les autres partis semblent devoir se positionner vis-à-vis des ‘extrêmes’: la N-VA et le PS. La première veut saigner à blanc les travailleurs et leurs familles, en usant qui plus est d’une rhétorique ‘antisocialiste’. Le PS ne peut que la remercier pour cette double attention qui lui offre la possibilité d’éviter que la campagne tourne autour des 21 milliards d’euros d’austérité du gouvernement Di Rupo.

    Sur les 69 dernières années, depuis la Seconde Guerre Mondiale, la social-démocratie belge fête cette année son demi-siècle de gouvernement (discontinu). 50 ans, dont la moitié non stop (de 1988 à aujourd’hui), durant lesquelles la politique néolibérale a été appliquée, celle-là même qui a poussé de plus en plus de gens, dégoûtés, vers des ‘alternatives anti-establishment traditionnel’ comme la N-VA.

    Au fil du temps, alors que le soutien aux autres s’effritait pour avoir trop représenté le néo-libéralisme, le PS est devenu la principale arme du patronat belge. A chaque mesure antisociale, comme à chaque élection, il compte sur la direction docile de ‘son’ réseau ouvrier de syndicats, des mutualités,… pour tenter de calmer la colère des travailleurs. Justifiant la non application de son programme à l’aide de la tactique ‘nous ne sommes pas seuls au pouvoir’.

    Alors, choisir entre PS et N-VA ? Certainement pas. Les élites économiques et leur main d’oeuvre politique préfèreraient un gouvernement Di Rupo II, avec un plan d’austérité supplémentaire à la clé. Mais, si les résultats électoraux l’exigent, un gouvernement de droite socio-économique autour de la N-VA et donc probablement sans la social-démocratie n’est pas exclu. Cela signifierait une politique antisociale dure, après laquelle le PS pourrait à nouveau arriver en ‘sauveur des petites gens’ et assurer une nouvelle période où la social- démocratie au pouvoir permettrait de sauvegarder les nouveaux gains du patronat.

    Mais ne les laissons pas tondre la laine sur notre dos. Pendant qu’ils s’affairent à trouver le meilleur moyen pour nous faire payer la crise, tâchons de construire et reconstruire les moyens nécessaires pour riposter. Le fameux ‘sans nous, ce serait pire’ dont le PS abuse commence à être bousculé sur sa gauche par des initiatives syndicales et les premiers succès pour la vraie gauche politique. Et les choses vont s’accélérer. On nous dit qu’il n’y a jamais eu autant de richesses chez les belges ; mais les inégalités vont croissantes. Les 85 personnes les plus riches au monde possèdent autant que la moitié de l’humanité. C’est pour ceux-là que Di Rupo est allé déployer le tapis rouge au Forum Economique Mondial de Davos. Et la seule raison pour laquelle les inégalités sont encore un peu moins criantes ici qu’ailleurs, c’est la force du mouvement ouvrier belge, qui s’est longtemps battu pour conquérir des mécanismes de solidarité collective.

    Il est peu probable que de nouvelles mesures d’austérité d’ampleur arrivent avant les élections. Mais, d’ici là, nous devons préparer sérieusement des outils syndicaux et politiques combatifs et appropriés à la nécessaire résistance de terrain post-électorale. Et ainsi permettre au mouvement des travailleurs et à la jeunesse de lutter avec les meilleures armes. La période électorale nous offre la possibilité de construire et nous préparer dans ce sens ; ne la gaspillons pas.

    => Élections : PTB, VEGA et Gauches Communes – Renforcer la vraie gauche et, surtout, saisir ensemble le potentiel par la suite

  • Tout est prêt pour une longue campagne électorale

    Pendant les 6 prochains moins on ne pourra pas y échapper: tous les conseillers en communication des partis de l’establishment se sont mis au travail. Le ton a été donné par toute une série de congrès de partis en préparation de la campagne électorale, l’annonce des propositions soumises à l’approbation du prochain congrès de la N-VA obtenant la part du lion dans les journaux.

    Par Anja Deschoemacker

    Ces congrès n’ont rien livré de bien neuf, du moins en ce qui concerne les thèmes fondamentaux que sont la sécurité sociale, la sortie de crise, la relance de l’économie,… Ces sujets d’importance n’ont bénéficié de la part des partis traditionnels que de vagues déclarations. Leurs ‘‘propositions novatrices’’ ne portent que sur des détails. Seule la N-VA a clairement dévoilé jusqu’où elle était prête à aller dans l’application de l’austérité. Et les choses vont suffisamment loin pour que même l’Open-VLD, les libéraux flamands, préviennent de l’arrivée d’un véritable désastre social si, par exemple, la proposition de la NVA de rembourser la totalité de la dette de l’Etat dans un très court délai était mise en pratique. Diverses figures du MR ont également trouvé que cela allait trop loin.

    Le SP.a a fait de la diminution de la TVA sur l’énergie son principal cheval de bataille électoral, le CD&V aurait abandonné sa résistance au gouvernement sur ce point. Les sociaux-démocrates flamands voulaient ainsi afficher un profil ‘‘de gauche’’ – la proposition pour la diminution de la TVA émanant à l’origine du PTB – dans l’espoir de pouvoir une fois de plus convaincre les électeurs de voter pour ‘‘le moindre mal’’.

    Contrairement au PTB, le SP.a explique cependant qu’une diminution de la TVA aura aussi des conséquences favorables pour le patronat (et le gouvernement) : le fait que l’indice pivot ne serait dépassé que plus tard ferait économiser pas mal d’argent aux patrons du privé comme du public. Il ne faudrait pas se montrer comme étant de la ‘‘gauche irresponsable’’ devant le patronat…

    Le PS compte sur ses liens avec les syndicats, les mutualités et d’autres composantes du mouvement ouvrier pour tenir le coup. L’index n’a pas été aboli, les allocations de chômage ne seront pas limitées dans le temps, il n’y a pas eu de licenciements massifs dans les services publics…

    Voilà le message à faire passer : sans le PS, les choses auraient été bien pires ! Que l’index ait été encore un peu plus bidouillé (les soldes sont notamment reprises dans le calcul de l’index, ce qui mine notre pouvoir d’achat) ; que les diverses mesures sur le chômage condamnent des dizaines de milliers de femmes et de jeunes à des allocations ridicules et les rendent donc dépendants de leur partenaire ou de leurs parents et que des dizaines de milliers d’autres font face à la menace de voir leurs allocations supprimées ; que beaucoup de fonctionnaires qui partent en pension ne soient pas remplacés avec toutes les conséquences que cela implique en termes de pressions sur le personnel restant alors que les jeunes qui sortent de l’enseignement ne trouvent pas d’emplois ;… de tout cela, la direction du PS préfère ne pas dire un mot.

    Eh oui, les querelles classiques entre sociaux-démocrates et libéraux vont bon train, les chrétien-démocrates se présentant comme une sorte de ‘‘force tranquille’’, comme le ‘‘milieu politique responsable’’. Mais il est toutefois clair que les trois familles politiques traditionnelles et les partis ‘‘verts’’ se trouvent d’un côté et la N-VA de l’autre, et pas uniquement quand on parle de confédéralisme. La N-VA ne cache pas sa politique agressive, les autres partis préfèrent enrober l’austérité dans un emballage ‘‘social’’ afin d’éviter de provoquer de larges contestations.

    Rien de neuf depuis 2010?

    En comparaison de 2007 et 2010, les choses se présentent différemment : une alliance a été conclue contre la N-VA. Cela n’a toutefois rien à faire avec une inquiétude quant aux intérêts des travailleurs. C’est plutôt la volonté d’assurer de disposer d’un gouvernement en bon état de fonctionnement dont il est question, pour le moment où la bourgeoisie voudra lancer de grandes attaques structurelles en passant à l’acte pendant le ‘‘calme électoral’’ post-2014. C’est très précisément dans l’objectif de présenter la facture de la crise aux travailleurs de manière plus efficace que ce front anti-N-VA a été créé.

    Pour la classe des travailleurs, il n’y a rien de bon à trouver, ni dans un camp, ni dans l’autre. Des partis traditionnellement liés aux syndicats, on ne peut s’attendre qu’à quelques mesurettes diluées dans un océan d’austérité. A la N-VA, il n’est question que d’austérité dure, mais les chances que cela soit de suite rejeté par l’action du mouvement des travailleurs et par une résistance de masse est plus que probable en s’y prenant ainsi.

    Mais, contrairement à 2007 et 2010, on assiste aux premiers pas timides posés dans la direction du développement d’une conscience de classe. L’influence de l’appel de la FGTB de Charleroi est encore limitée en ce moment et la direction de la FGTB soutient toujours un appel pour le ‘‘moindre mal’’ pour les élections de 2014. Mais le travail de Piron et des siens est inestimable, même si les premiers résultats restent pour le moment encore sous la surface. Il ouvre la discussion parmi les syndicalistes les plus conscients et les plus politisés sur le type de parti nécessaire pour la classe des travailleurs, sur la base sur laquelle un programme de classe doit être élaboré,… Le PSL participe activement à cette initiative. Même si cet appel ne conduit pas à temps à de véritables listes unitaires de gauche, le progrès électoral du PTB offre aux jeunes et aux travailleurs combatifs au moins la possibilité de faire un vote de protestation à gauche, ce qui va aussi nourrir la discussion sur la nécessité d’un parti de gauche large et sur la lutte pour des revendications de gauche.

    Qui arrivera au pouvoir en 2014 ?

    Là où pendant longtemps les sondages montraient une croissance constante de la N-VA, les sondages les plus récents montrent que cette croissance s’est au moins arrêtée. Le front des partis traditionnels et des verts qui s’est constitué autour du gouvernement Di Rupo Ier et durant les négociations sur la sixième réforme d’Etat a évidemment beaucoup joué. Au lieu de constamment s’attaquer entre eux, ils ont maintenant tous la N-VA dans le collimateur.

    Mais il y a plus. L’attitude de la presse flamande n’est plus celle de 2010, quand les journalistes bourgeois succombaient massivement à la tentation face au dirigeant charismatique de la N-VA, Bart De Wever. Dans la dernière période il y a eu un tournant dans la presse dite ‘‘de qualité’’ et la N-VA est mise en avant de façon plus négative : le référendum contre la privatisation à Saint-Nicolas balayé par la majorité communale ; l’éclatement de la coalition autour de la N-VA à Turnhout ; les propositions de la N-VA qui s’attaquent au droit constitutionnel (taxe sur les étrangers à Anvers, interdiction du foulard au conseil communal de Boom,…) ; les querelles publiques autour des déclarations de Bracke,… Parallèlement, une approche plus positive a été adoptée envers le gouvernement fédéral et surtout envers Di Rupo lui-même, qui peut aujourd’hui se réjouir – selon les sondages – de disposer d’une certaine ‘‘popularité’’ en Flandre également.

    Et d’autres institutions bourgeoises se sont aussi mises dans le camp anti-N-VA. Ainsi, le gouverneur de la province d’Anvers a aboli la première proposition de taxe sur les étrangers dans la ville et, récemment, la Cour Constitutionnelle a envoyé à la poubelle le décret flamand ‘‘habiter dans sa propre région’’ comme discriminatoire et en contradiction complète avec plusieurs directives européennes.

    Tout est alors prêt pour rendre possible la poursuite du gouvernement Di Rupo, éventuellement rejoint par les verts, ce que veut la bourgeoisie. La condition pour une formation de gouvernement rapide est cependant que la N-VA n’obtienne pas de score trop élevé : avec un résultat en-dessous des 30%, le jeu prendrait sans doute fin rapidement. Avec un résultat compris entre les 35 et les 40% – ce que le N-VA n’a plus obtenu dans les derniers sondages – cela deviendrait bien plus difficile.

    Si la N-VA devient incontournable – si, en d’autres termes, elle obtient la moitié des voix avec le Vlaams Belang – la bourgeoisie va devoir fouiller dans sa vielle boîte à malice. L’histoire belge comprend quelques exemples de partis non-traditionnels devenus grands et qui ont été brulés par le gouvernement, généralement en leur donnant des postes de ministres sur des terrains où des attaques antisociales dures sont prévues. De tels gouvernements sont instables et tombent alors rapidement, après quoi les partis ‘‘fiables’’ reprennent à nouveau le flambeau. S’il faut un tel détour – un gouvernement de droite sous la direction de la N-VA et sans PS et SP.a – cette brève période gouvernementale va toutefois être utilisée afin d’instaurer nombre de mesures durement antisociales, des attaques qui ne seront pas (entièrement) annulées par le gouvernement ‘‘responsable’’ et ‘‘social’’ qui suivra.

  • Le PS de Magnette accusé d’être de gauche… On aura tout vu !

    La rentrée politique s’est bien passée, merci pour elle ! Tout était bien dans l’ordre, chaque parti traditionnel jouant bien son rôle. C’était musculation & Cie, aucun des partis traditionnels n’ayant intérêt à dire que tous font et vont continuer à faire la même politique. En bons comédiens, ils s’activent l’un contre l’autre sur scène pendant que, une nouvelle fois, les travailleurs et leurs familles n’ont qu’à regarder. Et payer, parce qu’en coulisse, soyez-en sûrs, tous sont unis pour faire quand même payer quelqu’un ; et ce ne sera pas la bourgeoisie.

    Par Stéphane Delcros, édito de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

    Niveau médiatique, le Mouvement Réformateur n’a pas loupé sa rentrée. Après avoir parlé de ‘‘berlusconisation de la Wallonie’’ concernant le Parti Socialiste et le dossier du rachat des Éditions de L’Avenir par Tecteo début septembre, Charles Michel lançait quelques jours plus tard un ‘‘Anne Demelenne, sors de ce corps !’’ à Paul Magnette qui défendrait des ‘‘idées bolchéviques’’. Pauvre MR qui, malgré sa volonté, ne réussit pas à se faire passer pour le ‘parti principal de la bourgeoisie’, rôle qui a été réquisitionné par le PS pour son propre compte. Alors à défaut de pouvoir réellement se distancer du PS au niveau programmatique, le MR se voit depuis longtemps obligé de lancer de grandes ‘phrases chocs’ qui ne pèsent pas lourd mais peuvent frapper beaucoup d’esprits. Bon, passons le dossier Tecteo : l’opacité et le manque de démocratie dont le PS fait preuve ne sont plus à démontrer. Le MR, d’ailleurs, fait rarement mieux. Le summum des manœuvres rhétoriques du chef de la droite francophone officielle réside évidemment dans la tentative d’assimilation de la secrétaire générale de la FGTB, Demelenne, à un élément de la gauche radicale dont Magnette s’inspirerait. C’est bien sûr ne rien comprendre aux dynamiques des rapports de force et des pressions exercées par la base syndicale sur les dirigeants syndicaux. Et, dans le cas présent, c’est même consciemment les nier.

    Ce type de déclarations est bien sûr dans l’intérêt des deux parties : elles permettent au MR de rappeler qu’il est bien de droite et de continuer à essayer de faire croire que le PS est de gauche. Il tente ainsi de pérenniser un soi-disant affrontement gauche-droite et espère que les gens y croiront, malgré l’évidence de plus en plus forte que le PS ne joue plus un rôle progressiste depuis longtemps.

    Ce n’est pas autre chose qui est mis en avant au niveau national, avec la N-VA cette fois. C’est dans l’intérêt des deux parties que la N-VA représente ‘la Flandre de droite’ et le PS ‘la Wallonie, la gauche et les syndicats’. Rien de tel que de tenter de rassembler ses troupes face à ‘l’ennemi ultime’. D’autant qu’à la N-VA, on commence à comprendre qu’il ne suffit pas seulement d’être anti-establishment pour attirer des électeurs.

    Tout cela plaît évidemment du côté du PS. Tant d’énergie dépensée – et surtout par les autres! – pour faire oublier qu’il mène des politiques néolibérales avec le gouvernement fédéral depuis 1988, pour continuer à faire croire qu’il est de gauche, et est le relais syndical par excellence. Voilà qui plaira évidemment à Magnette qui se voit de plus en plus mis sous pression notamment par les scores plus élevés du PTB dans les sondages. Et ils ont raison de s’inquiéter car, comme l’appel de la FGTB Charleroi-Sud Hainaut le démontre, la possibilité d’un premier pas vers un nouveau pôle de gauche, qui pourrait devenir majeur, est en train d’être discutée.

    Car à la base des syndicats, ça grogne depuis un bout de temps. Une base qui est, de loin, bien plus à gauche que Demelenne, par ailleurs membre du PS, et dont beaucoup de militants syndicaux ont souvent le sentiment qu’elle est plus occupée à essayer de trouver un moyen d’adoucir la résistance syndicale là où ils voudraient surtout essayer de garantir les acquis sociaux.

    Beaucoup de travailleurs savent que l’on devra passer par un affrontement gauche-droite, mais un vrai, avec un réel instrument politique dans leurs mains. Donc un instrument autre que ces partis – PS, SP.A, CD&V,… – qui se servent du lien privilégié historique avec le syndicat pour étouffer toute contestation et continuer ainsi la politique d’austérité au profit de la bourgeoisie.

    Le processus lancé à Charleroi et la brochure qui le prolonge peuvent être un premier pas vers la reconstruction d’un relais politique pour notre classe, orpheline d’un tel outil dans et autour duquel organiser les luttes. Des dizaines de milliers de jeunes, de travailleurs, de chômeurs et de pensionnés n’attendent que ça, et des centaines de milliers d’autres attendent de voir avant de s’enthousiasmer.

    Depuis longtemps le PS n’est plus de gauche. Le processus est irréversible. Et depuis longtemps, la classe des travailleurs a besoin d’un nouvel outil politique, large et accessible à tous ceux qui veulent lutter, avec lequel elle pourrait se défendre, résister, et même passer à l’attaque contre un système économique qui, lui aussi, est irréversible.

  • Une belle mise en scène pour la campagne électorale la plus longue de notre histoire

    Budget(s), statut unique, monarchie,…

    Cet été, alors que beaucoup d’entre nous jouissaient de vacances bien méritées, les divers gouvernements du pays n’ont pas été inactifs. Nous avons été témoins d’une mise en scène remarquable – orchestrée par les partis traditionnels avec l’aide des médias dominants – pour lancer dans les meilleures circonstances la campagne électorale la plus longue de notre histoire.

    Par Anja Deschoemacker, article issu de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

    Le calme avant les élections

    Pour la fin septembre, les budgets de tous les niveaux de pouvoir (fédéral, régions et communautés, communes) devaient être présentés pour pousser le déficit budgétaire du pays sous les exigences européennes (un déficit maximal de 2,15% concernant la Belgique). L’ampleur de cette nouvelle opération d’austérité (à nouveau plus de 4 milliards d’euros) passera toutefois inaperçue à la plupart des gens. Il est vrai que les coupes budgétaires, par définition, ne font sentir leurs effets qu’après coup, mais l’effet d’annonce suffit déjà généralement à gonfler le mécontentement et à entraîner une lutte. Cet automne, par contre, les partis traditionnels sont parvenus à faire disparaître cet effet d’annonce : pour le gouvernement fédéral – celui dont il est le plus question – on ne parlera ‘‘que’’ de 200 millions d’euros, puisque 2,4 milliards d’euros d’assainissements divers ont déjà été décidés cet été.

    La Région Wallonne et la Communauté Française (la Fédération Wallonie-Bruxelles) ont elles aussi suivi l’exemple et la moitié des efforts prévus pour 2014 ont été réalisés, soit 300 millions d’euros de restrictions budgétaires. De plus, un nouveau roi est arrivé sur le trône et les médias ont fait leur boulot pour assurer la popularité de Philippe et Mathilde. Mais plus encore, le calme de l’été a été utilisé pour décider de l’unification des statuts ouvrier et employé, une décision unilatéralement favorable au patronat tandis que des centaines de milliers d’employés et d’ouvriers se sont retrouvés les dindons de la farce. Le gouvernement et le patronat n’auraient toutefois pas réussi pareil tour de passe-passe sans l’attitude des sommets syndicaux qui ont laissé faire sans organiser la résistance.

    Quid de la N-VA?

    L’argument-massue justifiant tout cela est simple à comprendre : éviter que les prochaines élections ne conduisent au chaos et à l’impasse. En d’autres termes, il faut éviter de répéter le scénario de 2010. Les médias les plus sérieux et tous les partis traditionnels affirment clairement que l’enjeu des élections de 2014 est de réussir à bloquer la N-VA, cette dernière ayant une fois de plus confirmé qu’il lui était impossible de rentrer dans un gouvernement fédéral sans confédéralisme. Comme le confédéralisme à la sauce N-VA (avec scission de la sécurité sociale et en rompant toute forme de solidarité entre les deux côtés de la frontière linguistique) est inacceptable pour les partis francophones et puisqu’aucun autre parti flamand ne rejoint la N-VA sur ce point, ce scénario est quasiment exclu.

    Les médias, y compris et surtout en Flandre, ont tiré à boulets rouges tout l’été durant sur les frasques des mandataires locaux de la N-VA (un conseiller communal de Dilbeek qui a baissé son pantalon en pleine cérémonie de remise des prix pour ‘‘une blague’’, la ville de Turnhout plongée dans la crise politique ingérable suite à une dissidence de la N-VA, la décision prise à Sint-Niklaas de tout de même privatiser le ramassage des déchets bien qu’une large majorité des habitants se soient prononcés contre par référendum ou encore les tentatives de la NVA-Anvers d’imposer une taxe inconstitutionnelle aux étrangers). Des dissensions internes ont été révélées au sujet de la grogne qui vit contre les sorties de figures de premier plan de la N-VA comme Geert Bourgeois (qui s’est présenté dans la presse en tant que candidat ministre-président flamand) et, surtout, Siegfried Bracke (qui a parlé d’un possible gouvernement fédéral sans confédéralisme, parce que le socio-économique – une austérité plus brutale – est plus important).

    Notre voix n’est pas prise en compte

    Le ton est donné. Avec de bons outils politiques à sa disposition, la classe des travailleurs ne devrait pas se laisser ainsi mener par le bout du nez par les médias bourgeois et les partis traditionnels. Il lui faut son propre parti, un instrument politique défendant bec et ongles les intérêts de la majorité de la population contre cette idée d’un prétendu “intérêt général” belge. Dans une société capitaliste, ‘‘l’intérêt général’’ se réduit systématiquement à l’intérêt des capitalistes. Les travailleurs ont aussi besoin de syndicats démocratiques avec une direction libre de tout lien avec ces partis bourgeois et bourgeoisifiés. De cette manière, la classe ouvrière organisée pourrait contrer les attaques passées et à venir. La force du nombre est présente pour y parvenir, de même que le degré d’organisation. Mais il n’y a pas de parti des travailleurs et la direction des syndicats est étroitement liée aux partis (surtout le PS mais aussi le CD&V) qui sont centraux dans l’élaboration et l’application du programme de la bourgeoisie.

    Qu’un nouveau parti tombe du ciel avant 2014, en parallèle avec une réorganisation des syndicats en instruments de lutte démocratiquement gérés et contrôlés par la base, est très improbable. Mais il n’existe pas d’autre raccourci. Sans cela, nous sommes condamnés à nous battre les mains liées dans le dos. C’est pour ça que les syndicalistes combatifs (FGTB et CSC), les jeunes qui veulent se battre pour un changement de système, les militants de divers mouvements sociaux,… doivent, au cours de cette longue campagne électorale, se concentrer sur la diffusion et la construction de l’appel de la FGTB de Charleroi, rejoint par la CNE, pour la construction d’une nouvelle formation politique de gauche (voir en page 4). C’est, de très loin, le développement syndical le plus important de ces dernières décennies, une opportunité monumentale pour la classe des travailleurs de pouvoir enfin – après avoir perdu ses propres partis à cause de la bourgeoisification du SP.A et du PS – avancer vers un nouveau parti des travailleurs. Un tel parti serait à même de dénoncer la meilleure des mises en scène ainsi que les mensonges les plus sournois des partis bourgeois. Un tel parti impliquerait les travailleurs et leurs familles dans la lutte pour éviter que nos conditions de vie en reviennent à la situation d’avant-guerre. Un tel parti assurerait que des patrons comme Mittal ne soient pas vainqueurs à l’avance. Un tel parti assurerait que les travailleurs ne doivent pas choisir entre la peste et le choléra, entre la stratégie de la NVA et celle des partis traditionnels.

    Comme vous pouvez le lire ailleurs dans ce journal, les militants du PSL vont se concentrer sur cette tâche dans les mois à venir : la diffusion et la construction de l’initiative de la FGTB de Charleroi.

    Si cette initiative ne parvient pas à livrer une liste de gauche unitaire pour les élections de 2014, nos militants feront tout leur possible là où nous sommes présents pour renforcer cet appel à l’unité de la gauche, même si cela doit signifier de ne pas nous-mêmes déposer de candidats. Informez-vous sur l’initiative de Charleroi et participez-y !

  • Mancheurs, artistes de rue et bientôt prostituées, la répression continue à Charleroi

    Ce lundi 30 septembre, une action s’est encore déroulée devant le conseil communal de Charleroi. Après avoir voté un règlement mendicité le mois passé qui ouvre la voie à la répression des mancheurs, c’est maintenant au tour des artistes de rue.

    Par Ben (Charleroi)

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    • Groupe facebook “PSL-Charleroi”

    Cette fois-ci, le conseil communal a voté un règlement sur les artistes de rue, ceux-ci devant passer devant une commission qui jugera de leurs qualités d’artiste avant de leur donner une autorisation. Car, selon la majorité communale, comme expliqué dans la proposition de règlement : ‘‘Il convient de garantir la tranquillité et la sécurité aux riverains, commerçants et autres usagers en réglementant l’occupation de l’espace public de la Ville de Charleroi, y compris à des fins artistiques.’’ La majorité cache encore une fois sa politique antisociale derrière l’argument de la tranquillité et de la sécurité des habitants et des commerçants.

    En très peu de temps, la nouvelle majorité communale dirigée par le PS de Paul Magnette a trouvé sa dynamique politique : une combinaison de mesures politiques néolibérales avec une tendance très autoritaire et bureaucratique.

    Nous savons que le prochain règlement communal répressif ne se fera pas attendre longtemps et touchera certainement les prostituées. Réfléchissons donc à la manière dont nous pouvons mieux coordonner les différentes organisations et citoyens prêts à mener le combat. Nous avons besoin d’élaborer des stratégies communes et d’élargir la contestation avant qu’elle ne s’essouffle. Une ligne politique et d’action cohérente doit être adoptée afin que les futures mesures antisociale de Magnette soient confrontées à une opposition de masse les rendant inapplicables.

    Voici une proposition d’action faite par une militante hier et que nous reproduisons ici :

    ‘‘Bonsoir, pour faire suite à l’action lors du vote en conseil communal sur la réglementation ‘‘mendicité’’, j’ai proposé de mener une action dans les rues du bourgmestre (PS), de l’échevine responsable (CDH) et de l’échevine (MR) en charge du logement. Nous commencerions par l’échevine responsable du social, ensuite le bourgmestre et puis l’échevine du logement.

    ‘‘Pour mener à bien l’action dans la rue de Véronique Salvi, le 7 octobre, l’idéal serait d’être présent entre 16h et 18h, l’adresse du jour est rue Massart 61 à Monceau sur Sambre.

    ‘‘Ceux et celles qui veulent participer peuvent m’envoyer un mail : baffimaigre@gmail.com

    ‘‘D’avance merci.’’

    Voici le tract distribué aux conseillers communaux hier par le groupe ‘‘rassemblement vigilant de Charleroi.’’

    Bonsoir Mesdames et Messieurs les Conseillers Communaux,

    Ce soir sera voté (bien sûr !) le règlement sur les artistes de rue, dans la même ‘‘philosophie’’ que celui sur les mendiants et, plus tard, celui sur la prostitution.

    Une ville propre sur elle.

    A quand un règlement sur les flâneurs ? Sur les enfants qui font désordre ?

    Nous ne sommes ‘‘que’’ des citoyens.

    Mais nous avons voté. Vous êtes nos élus. Nous attendons de vous que vous écoutiez notre voix ailleurs que dans les urnes.

    Nous ne voulons pas de la ville que vous nous préparez, nous ne voulons pas de vos compromissions à de fâcheux promoteurs prometteurs nettoyeurs.

    Vous leur livrez notre ville. Enfin, ce qu’il en reste…

    Nous pensons que la politique doit anticiper sur l’avenir en faisant des projets de société, vers un développement durable, un équilibre de vie et d’échange. Vous parlez de bien vivre ensemble mais en éjectant ce qui dérange. Qui dérange qui ?

    Nous voulons une ville vivante. Dans ce qu’elle est. Nous voulons que puissent vivre, en harmonie, dans cette ville, les quelques nantis, et tous les autres. Les gens qui font une ville. Oui, et des mendiants. Oui, et des gens qui nous donnent de la musique ou de la gestuelle. Maladroite parfois, oui, et alors ?

    Edith Piaf, Renaud et tant d’autres ont chanté dans les rues… Y compris Jacques Bertrand, le chantre dont Charleroi reste si fier… Que se serait-il passé si une commission les avait jaugés, jugés ? Qui peut juger de l’art, des tripes, du vécu, de la rencontre avec le passant, surtout, et du bonheur d’entendre de la musique, là au coin de la rue, une musique de rue qui vient vous chatouiller ? Que direz-vous à Mirella, qui nous enchante tous par sa présence ?

    Et puis… tout est si relatif… Souvenez-vous de Joshua Bell, illustrissime violoniste, jouant sans être entendu, sauf par un petit garçon, dans le métro de Washington…

    Éditeur responsable :

    Marie-Claire Blaimont – Véronique Janzik – Ludivine Joinnot, Rassemblement vigilant de Charleroi

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