Tag: Patrick Janssens

  • Halte à la violence raciste!

    Tout ce qui nous divise nous affaiblit!

    Le dimanche après la tuerie d’Anvers, une manifestation qui a pris pour point de départ le siège du Vlaams Belang a rassemblé plusieurs milliers de personnes à Bruxelles. On pouvait lire sur les banderoles “le VB tue”. Il est certain que les déclarations racistes de Dewinter et des autres envers la communauté maghrébine après la mort de Joe ont encore renforcé le climat de haine crée par le VB ces dernières années. Cela a mis en confiance les brutes fascistes pour commettre leurs actes de violence.

    Boris Mallarme

    Blokbuster, notre campagne anti-raciste, a mené dans le passé plus d’une campagne contre la violence des néo-nazis. En 2004, nous avons organisé une campagne contre la violence d’extrême droite à Turnhout. Sur base de cette campagne, le calme est revenu dans la ville. Mais les émeutiers de Turnhout sont allés à Bruges où ils ont été impliqués dans l’agression de deux hommes près du café skinhead De Kastelein. Si nous nous organisons partout, nous pouvons stopper la violence! Rejoins Blokbuster!

    Patrick Janssens, le bourgmestre d’Anvers, a déclaré à la télé que “nous n’avons pas besoin de grandes analyses politiques mais bien de calme”. Belle manière d’éviter de regarder les problèmes sociaux sur lesquels se développe le racisme!

    La population est sans cesse confrontée au manque de logements sociaux, au peu de moyens accordés à l’enseignement, à la progression des emplois précaires, à l’affaiblissement du pouvoir d’achat. Le terreau idéal pour les idées racistes, ce sont les politiciens traditionnels qui l’entretiennent en menant une politique néolibérale.

    Les allocations ne suivent pas la hausse du coût de la vie. Le fossé entre riches et pauvres ne cesse de croître: la pauvreté frappe officiellement 15% de la population tandis que les actionnaires s’accaparent des profits records. Patrons et politiciens stimulent les idées racistes et nationalistes pour détourner l’attention de cette contradiction et diviser les travailleurs. Les capacités de riposte du mouvement ouvrier sont ainsi affaiblies.

    Le FN et le VB cachent les vrais profiteurs en pointant du doigt les immigrés. Vu l’absence d’alternative crédible à gauche, ils profitent du mécontentement croissant de la population alors qu’ils réclament une politique néolibérale encore plus dure. Leur propagande infecte la société et pousse des jeunes à passer aux agressions violentes et aux meurtres contre les étrangers.

    De nouvelles mesures institutionnelles et judiciaires comme la suppression du financement public de ces partis ne vont pas briser l’implantation du VB et du FN. Cette tâche ne pourra être réalisée que par une opposition de gauche résolue à la politique antisociale.

    Pour faire reculer le racisme, un nouveau parti des travailleurs est nécessaire, un parti doté d’un programme qui lutte pour des emplois convenables et l’accès à un logement décent pour tous, pour une augmentation des moyens consacrés à l’enseignement et à des services publics de qualité, pour l’unité entre tous les travailleurs. Une telle politique serait aussi la meilleure réponse à apporter à la violence “gratuite”.

    Après un incident violent survenu il y a quelques années dans un bus bruxellois, le chauffeur avait déclaré: “Donne du boulot à tous ces jeunes, et la moitié des problèmes seront déjà résolus”. Cela reste tout aussi vrai aujourd’hui.

  • “Le SP.a a abandonné ses idées socialistes et n’est plus un parti de travailleurs"

    Interview de Jef Sleeckx, ex-parlementaire du SP.a

    Le jeudi 13 mars, j’ai discuté avec Jef Sleeckx dans son bastion de Mol. Entre les nombreux projets, histoires et anecdotes, je lui ai posé les questions suivantes.

    Propos recueillis par Bart Vandersteene

    Qui est Jef Sleeckx?

    > Jef Sleeckx a été membre du SP pendant plus de 40 ans. Il a été parlementaire pendant 21 ans et a siégé pendant 17 ans au bureau du parti.

    > Jef a été vu pendant toutes ces années comme une figure de gauche proche des travailleurs.

    > Jef a voté contre Steve Stevaert pour la présidence du parti: “Steve se préoccupe trop de techniques de vente et de shows télévisés et trop peu des vrais principes socialistes.”

    > Yves Desmet (journaliste à De Morgen) : “Ce qu’un ouvrier ne veut surtout pas, c’est de voir cette idole de la vieille gauche qu’est Jef Sleeckx apparaître à la porte de son usine, car il sait alors qu’il est grand temps de trouver un autre travail”

    Jef, tu as quitté le Parlement en 1999. Aujourd’hui, 7 ans plus tard, tu reviens sur la scène politique. Quels sont les raisons qui t’y ont poussé?

    Il y a deux événements qui m’ont poussé à donner de la voix. D’une part, il y a eu la Constitution européenne qui a été rejetée en France et aux Pays-Bas. En soi, je trouve que l’UE a besoin d’une constitution pour faire collaborer 25 pays et 450 millions de gens. Mais cette Constitution ne porte pas là-dessus. Elle ne contient pas les règles du jeu, mais le jeu lui-même. La partie 3 de la Constitution dit que l’UE doit être néo-libérale. On ne laisse aucun espace pour le débat politique.

    Une initiative avec Debunne et Vanoutrive

    Georges Debunne m’a contacté l’année passée pour que je me joigne à lui et à Lode Vanoutrive afin de soumettre ensemble une pétition au Parlement flamand et de lancer ainsi le débat sur cette Constitution en Belgique.

    Pour ce faire, nous avons dû récolter quelque 15.000 signatures dans des manifestations, des fêtes de quartier, aux portes des entreprises, et j’en oublie. En même temps, j’ai aussi étudié cette Constitution. Jamais je n’avais étudié avec un tel acharnement. Après la récolte des signatures, nous avons pu faire un exposé au Parlement flamand. Quelle ne fut pas ma stupéfaction lorsqu’il apparut que les parlementaires ignoraient presque tout de la Constitution. Cela transparaissait clairement dans les questions qu’ils me posaient. Ils n’en ont pas moins tous voté ensuite pour la Constitution…

    Une deuxième affaire qui m’a énormément touché, c’est la lute contre le Pacte des Générations. A un certain moment, quelques délégués sont venus me trouver pour demander de mener une action et de diffuser un appel au fameux congrès du SP.a à Hasselt. J’ai été tout de suite d’accord et j’ai diffusé avec eux l’appel « nous vous tournons le dos ».

    La collectivité paye, les patrons reçoivent des cadeaux

    J’étais en total désaccord avec le Pacte des Générations. Le gouvernement et le SP.a faisaient tout pour effrayer les gens alors que ce n’était pas nécessaire. La Commission sur le Vieillissement a calculé qu’il faudrait de 3% à 4% du PNB en plus d’ici 2030 pour pouvoir payer les pensions. Cela équivaut à 9 ou 10 milliards d’euros (un peu plus d’après certains).

    Si l’économie belge actuelle, qui vaut un bon 250 milliards d’euros, croît chaque année de 1,5% d’ici 2030, elle vaudra alors 112 milliards d’euros en plus. Utilisons-en 10% pour les pensions. Ce n’est quand même pas exagéré ?

    Dans une interview à Knack, j’ai dit à ce moment qu’il fallait quelque chose de nouveau en dehors du SP.a, un nouveau parti des travailleurs. Je ne m’attendais pas à ce que mes paroles aient autant de conséquences à l’intérieur comme en dehors du SP.a.

    Vande Lanotte a prétendu qu’il irait vers les entreprises avec ses militants. Nous ne les avons pas vus. Ils ont par contre organisé des réunions provinciales. J’y étais à Anvers où j’ai pris le micro et expliqué mon point de vue. J’ai demandé pourquoi on ne parle plus jamais d’un impôt sur la fortune, pourquoi on ne s’en prend pas plus énergiquement à la fraude, pourquoi les impôts ne rentrent pas mieux. Bref, j’y ai dit clairement que les moyens d’une politique existent, mais qu’il faut une autre politique.

    Johan a encore essayé de monopoliser la parole, mais ça n’a pas marché. Il y a eu aussi une discussion sur ce que le Pacte des Générations reconnaîtrait comme métiers lourds. Après moi, quelqu’un dans la salle a pris le micro et a invité Johan à venir travailler 14 jours avec lui. Il saurait tout de suite ce qu’est un travail lourd. L’atmosphère dans la salle a tourné à travers la discussion et j’ai reçu beaucoup d’applaudissements et de marques de soutien. A la fin, j’ai dit que Vande Lanotte faisait prendre à la population des vessies pour des lanternes. C’est toujours la collectivité qui doit payer et les patrons qui reçoivent des cadeaux.

    Si on menait une autre politique il n’y aurait aucun problème pour la population et, par exemple, pour le 1,5 million de Belges qui s’enfoncent aujourd’hui dans la pauvreté. Mais Stevaert a dit que le SP.a ne se préoccuperait plus en premier lieu des miséreux. Je me demande alors ce que doit faire un parti socialiste. Et aujourd’hui il n’y a pas que les allocataires sociaux qui ont du mal à s’en sortir. Vous pouvez toujours essayer d’entretenir une famille avec un salaire net de 1200 euros, surtout avec le coût actuel du logement.

    Voilà pourquoi je dis qu’ils ont contribué à grossir les rangs du VB. Les mandataires socialistes ne sont plus physiquement présents dans les quartiers à problèmes. C’est comme s’ils avaient pris peur de leur public naturel. Mais pour pouvoir, par exemple, discuter du travail avec des chômeurs dans les quartiers à problèmes, on ne peut évidemment pas cumuler soi-même deux ou plusieurs boulots. Ce que fait Patrick Janssens est scandaleux : être parlementaire et bourgmestre d’une ville comme Anvers qui n’est pourtant pas si simple à gérer. Ce n’est tout de même pas sérieux. L’un des deux jobs devient forcément un job d’appoint, ce n’est pas possible autrement… Personne n’est capable de faire convenablement plusieurs jobs. Il en va de même avec le logement, vous pouvez toujours essayer de parler du travail au café avec un chômeur dans un quartier à problèmes si vous avez plusieurs jobs, ou avec un SDF si vous vivez dans une villa huppée, vous remarquerez tout de suite à quel point on vous prend au sérieux…

    J’aurais pu devenir bourgmestre de Mol en 1994, mais je ne l’ai pas fait. J’ai laissé la base du SP.a décider quel mandat je devais assurer et le choix s’est porté sur mon mandat de parlementaire. Je ne voulais pas cumuler, c’est une question de principe. Si vous dites qu’il faut du travail pour tous, vous ne faites qu’un seul job. En tant que parlementaire, on a une fonction d’exemple. Les paroles ont été tellement vidées de leur sens que plus personne n’y croit, il faut agir tout simplement.

    Comment vois-tu les développements des 10 dernières années au sein du SP.a?

    J’ai été fortement frappé par le fait que le SP.a virait de plus en plus vers le centre, ce qui me tracassait au plus haut point. J’ai appelé pendant 17 ans au sein du bureau du parti à mener une autre politique. En tant que socialiste, on doit être droit dans ses bottes et adopter un profil clair. C’est ce qui a fait défaut et qui fait qu’aujourd’hui tant de gens votent pour le VB.

    Le SP.a a abandonné ses idées socialistes et n’est plus un parti de travailleurs. Ils n’appellent plus jamais à lutter. Alors que c’est justement plus nécessaire que jamais. Nous ne pouvons pas oublier que la Sécurité sociale n’est pas tombée du ciel. C’est le résultat de la lutte. Et pour être honnête, surtout de la lutte des travailleurs wallons. D’où mon opposition résolue à ceux qui veulent scinder la Sécurité sociale. Les travailleurs flamands, bruxellois et wallons ont les mêmes intérêts. Nous oublions parfois que nous devons beaucoup aux Wallons.

    Quelque chose qui m’est resté longtemps en travers de la gorge, c’est l’attitude du SP.a envers les réfugiés. Lorsque je siégeais encore au Parlement flamand, j’ai pris en main l’affaire de grévistes de la faim kurdes. Je suis même allé au Kurdistan et je sais qu’on ne peut pas renvoyer les réfugiés kurdes. Ces gens se retrouvent en prison, voire disparaissent tout simplement. J’ai clairement dit au bureau du parti que je voterais « selon ma conscience ». Grâce à la pression que j’ai pu mettre à l’époque, ces gens ont pu rester en Belgique. La grève de la faim avait lieu à Hasselt à l’époque où Stevaert était encore bourgmestre. Mais je ne l’y ai jamais vu et il n’est jamais intervenu en faveur de ces grévistes de la faim.

    As-tu un message à transmettre le 1er mai aux militants du SP.a et de la FGTB ?

    Aux militants du SP.a, je demanderais qu’ils insistent au sein du parti pour qu’il recommence à se préoccuper beaucoup plus des travailleurs. Je suis content que SP.a Rood existe, j’ai beaucoup de respect pour ces camarades, mais je n’y crois pas. Le sommet du parti ne va pas les prendre au sérieux, il va les faire lanterner. SP.a Rood peut jouer un rôle pour démontrer qu’il y a soi-disant une aile gauche, mais en même temps SP.a Rood n’a rien à dire et n’aura jamais rien à dire dans le parti.

    Aux militants de la FGTB, je demande de porter haut le drapeau de la solidarité. Il y aura beaucoup de luttes qui nécessiteront l’unité des travailleurs flamands, wallons et bruxellois. Les politiciens veulent briser la solidarité en disant qu’il y a d’autres intérêts en jeu. Mais nous ne pouvons pas oublier que c’est grâce à la combativité wallonne que la Sécurité sociale a pris forme.

    Aux uns et aux autres, je veux aussi dire qu’une alternative politique est nécessaire. Une alternative politique qui place les intérêts de la population laborieuse et des allocataires sociaux tout en haut de l’agenda.

    Où que tu parles, tu mets l’accent sur la nécessité d’une meilleure protection des délégués syndicaux. Pourquoi ce point en particulier?

    Parce que les délégués sont le moteur des syndicats. Ils sentent ce qui vit à la base. Hélas, les patrons font tout aujourd’hui pour mettre à la porte les bons délégués qui défendent leur base. Ils n’épargnent pas leur peine et sont même prêts à payer le prix fort, comme par exemple chez Stora à Zelzate, pour se débarrasser de délégués. Nous devons y apporter une réponse.

    Les jeunes seront importants dans une nouvelle initiative, quel message adresses-tu à la jeunesse ?

    Les jeunes doivent affiner leur conscience politique. Nombre d’entre eux sont en quête de valeurs qui proposent davantage que les valeurs purement matérielles. Parce que celles-ci ne garantissent pas le bonheur. C’est pourquoi la solidarité est importante, y compris entre les jeunes et les aînés.

    J’ai été surpris dans un premier temps de lire que le VB fait maintenant de bons scores parmi les jeunes. L’avantage qu’a le VB, c’est qu’il n’y va pas par quatre chemins. Même si nous ne sommes pas du tout d’accord avec leur démagogie abjecte. Les partis traditionnels créent des attentes qu’ils ne concrétisent pas. D’où la perte de crédit de ces partis. Avec toutes les conséquences qui s’ensuivent ! Les gens doivent savoir clairement qui défend quoi sur qui ils peuvent vraiment compter.

    L’initiative pour une autre politique diffusera un tract national le 1 mai. Quelle sera l’étape suivante ?

    C’est un pas important que nous faisons en diffusant un tract commun dans tout le pays. Des gens d’horizons divers, des militants syndicaux, des militants politiques collaborent à une alternative politique.

    Il y aura une réunion nationale en automne pour décider ce que nous ferons, quelles suites nous allons donner à notre appel à une alternative politique. Je ne peux pas encore anticiper cette étape, mais je la trouve importante. Si un nouveau parti voit le jour, ce sont les travailleurs qui en détermineront le programme. J’espère que nous seront prêts pour les élections législatives de 2007.

    D’après toi, quel rôle les militants du MAS/LSP ont-ils à jouer dans cette nouvelle initiative ?

    Les militants du MAS/LSP s’implique énormément dans le mouvement ouvrier. C’est positif et très important que le MAS/LSP ait pris position sur la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs. J’ai beaucoup de respect pour vos militants, comme pour tous les militants de gauche. Une nouvelle initiative pourra compter sur beaucoup de bons militants pour approfondir certains points du programme et aider à les diffuser et à les défendre au-dehors. A mes yeux, tous les militants de gauche sans la moindre exception joueront un rôle important.

    Un dernier mot pour nos lecteurs?

    J’espère que le 1er Mai de cette année préfigure un nouveau printemps et un nouveau cri. Un nouveau cri qui réaffirme la solidarité entre tous les travailleurs où qu’ils habitent. Une autre politique signifie aussi que tous les gens de gauche devront, sans renier pour autant leur identité, mettre de côté les grandes certitudes de leur propre groupe pour aider à façonner une autre politique avec tous ceux qui veulent une autre politique, solidaires autour d’un programme commun, ainsi que pour combattre efficacement l’extrême droite.

  • Les masques tombent. Le PS et le SP.a tournent le dos aux travailleurs… encore plus

    Le PS et le SP.a continuent à défendre le Pacte des Générations et critiquent sévèrement les syndicats. Selon le PS et le SP.a les syndicats sont irresponsables et bornés. Ces deux partis ne reculent devant rien pour dénigrer le mouvement de protestation. Cela démontre une fois de plus que la FGTB ne peut plus compter sur le SP.a et le PS comme prolongement politique pour défendre les intérêts de ses affiliés au parlement et au gouvernement.

    Karel Mortier

    Dans presque tous les dossiers importants, le syndicat et le parti se trouvent face à face. L’Accord interprofessionnel (AIP) : trop peu pour la FGTB, le maximum qui était possible d’après le SP.a/PS. La libéralisation et la privatisation des services publics : la FGTB contre, le SP.a/PS pour, même si on en parle peu. Les chèques-services : la FGTB contre, le SP.a/PS pour. La politique de suspension des (jeunes) chômeurs etc…

    Le SP.a et le PS disent qu’on ne peut plus discuter du contenu du Pacte des Générations, mais seulement de sa mise-en-œuvre. Le SP.a et le PS ignorent superbement les 100.000 manifestants du 28 octobre contre les projets gouvernementaux. Le SP.a dit que le mécontentement vis-à-vis des projets gouvernementaux n’est dû qu’à la mauvaise communication du gouvernement et aux mensonges des syndicats.

    Le SP.a ne manque pourtant pas d’expérience en matière de communication et de statégie médiatique. Il y a quelques années, n’a-t-il pas fait du chef de son agence de marketing, Patrick Janssens, son président ? En outre, le gouvernement pouvait compter sur presque tous les journalistes qui avalaient sans critique ce que le gouvernement leur racontait. La seule critique des médias portait sur le fait que le gouvernement n’était pas assez ‘ambitieux’ (c’est-à-dire que l’offensive contre les prépensions devrait être plus dure). Il n’y avait pas davantage d’opposition au parlement : le CD&V et le CDH se sont tus et le VB a trouvé que tout cela n’allait pas encore assez loin.

    Le problème n’est donc pas la communication. Et si c’était le contenu ? L’ABC de la communication et du marketing est que la communication n’est d’aucun secours si le produit ne vaut rien. C’est ce que les filles et fils de pub du SP.a devraient peut-être rappeler à leur président.

    La social-démocratie tourne le dos à la gauche

    Le SP.a utilise toutes les ficelles pour faire taire les voix discordantes. Il tente de faire passer la FGTB pour un allié objectif du VLD qui, soit dit en passant, siège avec le SP.a dans le même gouvernement. Ce dernier répond aux critiques en déclarant : « Qui tourne le dos à la gauche, lorgne vers la droite » ou encore le plus classique: « Sans le SP.a et le PS ce serait encore bien pire. ». D’après Renaat Landuyt, c’est “le bas-ventre qui s’insurge contre la tête” et d’après Vande Lanotte, “les protestations sont dictées par l’angoisse”. Di Rupo ne semble pas être affecté du tout par ce que disent les syndicats.

    Le PS voit même dans ces discussions une occasion de se distancier de la FGTB. Le PS compte ainsi attirer des gens qui ne se reconnaîssent pas dans un syndicat ‘archaïque’, mais qui seraient prêts en revanche à voter pour un ‘PS modernisé’. Les scandales qui traversent le PS en ce moment ne contribuent cependant pas à façonner l’image d’un parti ‘modernisé’. Le SP.a a encore franchi une étape dans «son opération d’élargissement». Cette fois, on nomme carrément un banquier Secrétaire d’Etat, alors qu’il n’a jamais été membre du SP.a.

    Ce qui frappe dans toute cette discussion, c’est l’absence d’opposition au sein de la social-démocratie. Hormis quelques foyers de résistance très isolés, c’est le calme plat. L’absence de débat interne ou d’opposition sur des points essentiels fait que des initiatives à petite échelle retiennent quelque peu l’attention des médias.

    Il est devenu clair au fil de cette discussion que les militants de la FGTB ne pèsent pas au sein du SP.a. Sinon la direction n’aurait pas réagi avec une telle brutalité. Même le chef de file de la FGTB doit concéder qu’il n’a absolument rien à dire au bureau politique du SP.a. Quel militant syndical pourrait alors bien y avoir quelque chose à dire ?

    Il est temps que le sommet syndical tire les conclusions qui s’imposent et, comme ses membres le font déjà, rompe avec le SP.a et le PS. Cela peut ouvrir la voie à un nouveau parti des travailleurs qui défende réellement les intérêts des membres des syndicats!

  • En avant la répression à Anvers. La mégacoalition court derrière le VB

    Ce qu’il ne faut pas faire pour combattre le VB

    Plus d’argent pour la police et les caméras de surveillance sur les lieux de déversage clandestin d’immondices, “superamendes” pour leurs auteurs, contrôles porte-à-porte des illégaux et expulsions directes, main lourde contre les incivilités (même si elles proviennent le plus souvent de la pauvreté et de la régression sociale), nomination d’un “coordinateur de la sécurité” pour organiser la répression le plus efficacement possible, commissariats de police mobiles, bannissement de certains lieux publics pour les auteurs d’incivilités,… Comme cerise sur le gâteau, nous citons littéralement: “Pour les enfants avec un statut de séjour précaire comme les enfants des pays balkaniques, l’approche d’aide sociale individualisée et quelque peu laxiste s’est heurtée tout doucement à ses limites. Les droits fondamentaux de ces enfants doivent être encore plus respectés que maintenant, mais une politique de retour au pays est parfaitement envisageable dans le cadre de cette même éthique des droits de l’homme”

    Jeroen Weyn

    Cette énumération ne provient pas d’une brochure du VB sur la sécurité, mais des projets de la Ville d’Anvers. La coalition arc-en-ciel (SP.a, VLD, CD&V et Groen!) y cherche désespérément depuis des années le moyen de stopper la croissance électorale du VB et de restaurer sa crédibilité. A défaut de contenu, cette coalition de bric et de broc se limite à peaufiner son image. Le bourgmestre Patrick Janssens a annoncé avec le tapage médiatique qui s’impose qu’on allait s’occuper sérieusement des quartiers à problèmes d’Anvers et que la qualité de la vie et la lutte contre les “incivilités” deviendraient des priorités politiques.

    Dans le “Plan Sécurité” de la Ville, on a dessiné les lignes de force pour une reprise en main de 10 quartiers. L’idée de base est toujours la même: on extrait les zones à forte “concentration d’incivilités” et on y donne libre cours à toute une batterie de mesures répressives. On ne parle pas de résoudre les problèmes sociaux, seulement d’en combattre les symptômes le plus efficacement possible. Le résultat est prévisible: s’il y a un effet, c’est que le quartier “revit” comme on dit. Le prix des loyers augmente, les familles pauvres doivent déménager pour laisser la place aux familles à deux revenus plus aisées que toutes les villes s’arrachent. On ne résout pas les problèmes sociaux, on les déplace.

    Plutôt que de s’en prendre au chômage (17%) et au manque de logements (plus d’un an d’attente pour un logement social), la Ville préfère investir l’argent du Fonds des Communes, qui devait succéder au Fonds d’Impulsion sociale, dans l’extension du corps de police (qui est maintenant le plus imposant de Flandre même en termes relatifs).

    Le 18 mai 2005, on a encore franchi une étape supplémentaire. Dans le nouveau règlement de police qui a été voté par le Conseil communal, on a introduit la possibilité d’une interdiction de rue. Janssens dit que le but est d’éliminer les résidus de prostitution autour de la De Coninckplein (où la Ville a ouvert sa nouvelle bibliothèque il y a peu). Mais la mesure peut tout aussi bien être appliquée aux jeunes qui traînent en rue (ou à qui que ce soit d’autre).

    La proposition a été votée par 47 voix contre 4. Seuls les conseillers communaux de Groen! ont voté contre. Mais les échevins de Groen! ont forcément voté pour vu que le Collège doit prendre ses décisions à l’unanimité. Une fois n’est pas coutume, le Vlaams Belang a voté pour. Mais le VB trouve que ces mesures sont trop timides (le parti est pour une interdiction de quartier de 6 mois sans possibilité d’appel).

    Faute de solution aux problèmes, on voit que la méga-coalition passe à l’application d’une version édulcorée de la politique du VB en espérant regagner des voix. La lutte contre les incivilités est certes une priorité, mais cela doit se faire d’une tout autre façon. Cela doit aller de pair avec la lutte contre la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie dans la ville.

    Tout d’abord, il faut s’en prendre au chômage. 17% des Anversois sont sans emploi et dans les “quartiers à problèmes” ce pourcentage est bien plus élevé. Celui qui n’a pas la perspective d’un revenu décent tombe facilement dans la petite criminalité. Les jeunes de ces quartiers n’ont le plus souvent aucune perspective de trouver un emploi. On ne peut pas leur offrir à tous des emplois-bidon.

    Le Plan Sécurité de la Ville reconnaît que: “Les problèmes familiaux ou individuels peuvent donner lieu à des problèmes de quartier et stimuler des sentiments d’incertitude et d’insécurité”. Ils font référence au chômage, à la pauvreté et à l’isolement social.

    Il faut aussi investir dans des logements sociaux plus nombreux et de meilleure qualité de telle sorte que nul ne doive consacrer plus de 20% de son revenu au logement. Les 4000 logements sociaux “promis” ne suffisent absolument pas à résoudre le problème des listes d’attente de plus d’un an. Le logement doit rester un service sans intervention des investisseurs privés (avides de profit). L’échevin CD&V Van Peel a pourtant annoncé qu’il s’opposait à la construction de ne fût-ce qu’un seul logement social.

    Des sacs-poubelles gratuits et des collectes de déchets plus fréquentes permettraient d’en finir avec le déversage clandestin à Anvers.

    Si malgré tout cela, il faut encore de la répression pour maintenir l’ordre, cela doit se faire avec une police organisée démocratiquement qui rende directement des comptes aux habitants du quartier.

    Pour mettre ces revendications en pratique, il faut une alternative politique à Anvers. Un parti qui se base sur les travilleurs, les jeunes, les chômeurs, etc… et qui puisse défendre leurs intérêts contre la politique de droite de la Ville.

  • Imbroglio politique à Anvers. Aucun parti ne défend les intérêts des travailleurs

    Imbroglio politique à Anvers

    La crise politique s’aggrave à Anvers. La moitié des dirigeants de la police d’Anvers font l’objet d’une procédure disciplinaire et plusieurs échevins sont menacés de poursuites judiciaires dans la foulée du scandale des cartes visa.

    Geert Cool

    L’échevin SP.A Tuur Van Wallendael s’est exprimé sans détours sur la crise anversoise dans une interview au magazine Knack. Il estime que des poursuites judiciaires consécutives au scandale des cartes visa pourraient faire imploser le collège. Et d’ajouter: «Nous ne savons vraiment pas ce que nous devons faire en ce moment.(…) Nous n’avons préparé aucun scénario». Van Wallendael s’empresse d’ajouter qu’il ne craint pas pour sa carrière car il sera bientôt retraité, et de conclure: «Je les emmerde tous».

    Les péripéties anversoises démontrent surtout que les politiciens traditionnels n’offrent aucune alternative. Les scandales font apparaître un contraste saisissant entre la hausse du chômage, de la pauvreté parmi de larges couches de la population et les dépenses somptueuses faites par les notables locaux… avec l’argent de la collectivité.

    A Anvers, le chômage atteint 16% et le bourgmestre Patrick Janssens annonce que si la situation économique continue à se détériorer, il faudra de solides mesures d’austérité. La ville d’Anvers doit supporter annuellement 110 millions d’euros d’intérêt de la dette alors que la hausse du chômage gonfle le volume des dépenses.

    Une autoroute électorale est donc ouverte devant le premier parti anversois: le Vlaams Blok. Il n’a pourtant pas l’ombre d’une solution pour remédier aux problèmes. Lors de la discussion sur le budget communal, il s’est limité à exiger que la ville dépense moins d’argent dans l’enseignement communal. Le Vlaams Blok exige encore plus d’austérité!

    Il faut une politique qui parte des besoins de la majorité de la population.

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