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  • France: Escalade de la lutte contre les “réformes” de Sarkozy

    La mobilisation de la classe ouvrière française a maintenant atteint un stade crucial. Les grèves et les mobilisations de masse du 19 octobre ont, selon la CGT, à nouveau entraîné 3,5 millions de personnes dans les rues. A partir d’une féroce opposition à la réforme des pensions, le mouvement a maintenant un caractère bien plus large, profond et radical. Ce mouvement des travailleurs français et de la jeunesse est devenu une opportunité de manifester la colère massive qui existe contre le contexte actuel et le rejet du gouvernement de droite de Sarkozy.

    Cédric Gérôme, CIO, et Alex Rouillard, Gauche Révolutionnaire (CIO-France)

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    La frustration qui émerge maintenant aux quatre coins du pays est une accumulation de la détérioration des conditions de travail et de salaire, du chômage croissant, de l’arrogance de Sarkozy et de la clique de super-riches et de la pauvreté galopante face aux milliards donnés aux riches. Cécile Rimbaud, une membre de la Gauche Révolutionnaire (CIO-France) à Paris, a déclaré dans le journal anglais The Observer: “Pour nous, il s’agit d’une protestation non seulement contre la réforme des pensions, mais aussi contre les politiques de ce gouvernement dans un sens plus large – des politiques qui favorisent ceux qui sont déjà favorisés par la société.”

    Le soutien pour le mouvement social est toujours ferme, et a même tendance à croître dans les sondages d’opinion. Un sondage publié ce lundi a même mis en lumière que 34% des “sympathisants de droite” soutiennent le mouvement, de même que 88% de la gauche. Les chiffres impressionnant des participations aux sept journées d’actions qui ont pris place depuis le mois de juin démontrent que les travailleurs sont déterminés à ne pas laisser tomber.

    L’atmosphère est faite de radicalisation soutenue, et de nombreux travailleurs qui ne sont pas encore en grève, ou qui ne peuvent pas partir en grève facilement pour différentes raisons, considèrent avec sympathie le mouvement et peuvent le rejoindre dans un avenir très proche.

    D’un autre côté, Sarkozy est lui aussi déterminé à ne pas lâcher prise. Ce qu’impliquerait une retraite du gouvernement est bien trop important. Un tel recul donnerait une nouvelle impulsion à la confiance des travailleurs qui, en ressentant leur force, pourraient initier une nouvelle vague de lutte plus massive avec des répercussions également en dehors des frontières françaises.

    Les travailleurs seront de plus en plus en colère, et pas seulement contre la réforme des pensions. Ils voudront aller plus loin dans la lutte et utiliser le mouvement actuel pour obtenir des acquis sur d’autres thèmes. Sarkozy a décidé d’infliger une défaite à la classe ouvrière française d’une échelle comparable à celle que Thatcher a infligé aux mineurs britanniques dans les années ’80 afin d’ouvrir la voie à une politique d’attaques néolibérales sévère. Mais l’inflexibilité du gouvernement français est en soi devenue un motif de radicalisation.

    Depuis la semaine passée, l’entrée décisive de la jeunesse dans les cortèges – et particulièrement les lycéens – a donné un nouveau caractère au mouvement en enlevant tout espoir au gouvernement qu’une fin rapide de la mobilisation était possible. En 2006, la jeunesse française a battu le pavé contre le contrat dit ‘‘première embauche’’ (le CPE) qui permettait au travailleurs en dessous de 26 ans d’être licencier sans motif ou avertissement pendant les 24 premiers mois de travail.

    Les journalistes disaient à l’époque: ‘‘les lycéens et les étudiants Français sont comme du dentifrice; quand ils descendent en rue, c’est impossible de les en faire sortir…’’ Cette leçon a été apprise par toute la classe dirigeante française qui, en multipliant les provocations contre les jeunes, ont tenté de les empêcher de participer au mouvement. On peut dire que cela n’a pas eu l’effet escompté, cela n’a fait qu’attiser leur envie de lutter.

    Les étudiants des universités qui, jusqu’à présent, étaient restés dans les starting blocks, montrent des signes de plus en plus évidents de leur envie de rejoindre la lutte. Un sondage publié dans Le Monde indique qu’un quart de la jeunesse française ‘‘veut une transformation radicale de la société par un changement révolutionnaire.’’

    Absence de leadership

    Un des éléments marquant du mouvement actuel, c’est le manque de direction, l’absence de réponse claire et de stratégie pour organiser la lutte. Les directions nationales des grandes confédérations syndicales sont engluées dans un état de confusion, ne sachant pas vraiment comment trouver une voie de sortie honorable pour le mouvement actuel.

    Reprendre en main le contrôle des troupes et mettre fin à la radicalisation est devenu leur principale interrogation. Le journal Le Figaro avait repris pour l’illustrer une citation de Maurice Thorez, le secrétaire général du Parti Communiste français, durant les grèves de masses de 1936: ‘‘il faut savoir terminer une grève.’’

    C’est le dilemme auquel font face les sommets syndicaux. Depuis le début, ils entretiennent l’espoir que Sarkozy ouvre un round de négociation et accorde certaines concessions et amendements à la réforme, ce qui permettrait aux dirigeants syndicaux d’acheter la paix sociale.

    Cependant, la période actuelle n’est pas une période de paix sociale et de croissance économique où la classe dirigeante peut se permettre d’accorder des concessions. Nous sommes dans une période de crise économique: il y a une plus grande acuité dans la compétition entre les pays capitaliste et une véritable guerre sociale que la classe dirigeante en France, et partout à travers l’Europe, veut mener contre tous les acquis de la classe ouvrière.

    L’aile la plus à droite des syndicats a attendu le vote de la réforme au sénat pour saisir ce motif et tenter de mettre fin à la mobilisation. Ce serait une retraite honorable où les leaders syndicaux pourraient dire ‘‘la lutte est finie, nous avons fait tout ce que nous pouvions.’’ Cependant, cela ne prend pas en compte le fait que les travailleurs et les jeunes ne sont pas prêts à abandonner si facilement. L’idée que ‘‘nous devons poursuivre la lutte jusqu’à la victoire’’ – même si la signification de la victoire reste confuse – est très répandue.

    Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, le plus grand syndicat de France, a déclaré que le vote au sénat n’augure en rien la fin du mouvement. Cela met en avant le fait que l’ensemble de l’appareil bureaucratique peut être poussé par un mouvement puissant qui fait craindre à l’appareil de perdre le contrôle sur la base.

    Dans certains secteurs, c’est déjà le cas. Dans un récent sondage, 54% des gens ont déclaré qu’ils veulent ‘‘une grève générale comme en 1995.’’, en référence au mouvement de masse qui a stoppé les attaques du ‘‘plan Juppé’’. Maintenant, de nouveaux secteurs annoncent chaque jour des actions. Les courageuses actions de grèves et de blocage des travailleurs du secteur des raffineries et des dockers ont provoqué un début de panique pour le gouvernement et les patrons. Ces actions se joignent à beaucoup d’autres dans le secteur public et le secteur privé, comme les routiers.

    Les grèves reconductibles ont été votées dans des centaines de lieu de travail. Tout cela s’est la plupart du temps fait de manière spontanée, à l’initiative de la base, depuis que les leaders syndicaux ont rejeté la possibilité d’une grève générale. Cette libération d’énergie va-t-elle se développer à l’avenir ?

    Quelles perspectives

    Il est clair que la situation actuelle présente des caractéristiques prérévolutionnaires. La classe dirigeante est extrêmement divisée, le gouvernement impopulaire, les couches moyennes sentent leurs positions s’affaisser et perdent leur confiance envers le régime actuel, la classe ouvrière – à tout le moins son avant-garde – montre une très forte combativité qui a surpris la plupart des commentateurs.

    D’un autre côté, le degré d’organisation et d’expérience de la classe ouvrière a souffert d’importants reculs durant les décennies passées. Le niveau de compréhension politique n’est pas le même qu’en 1968, une période pendant laquelle le socialisme était vu par une couche large de travailleurs et de la jeunesse comme une alternative au capitalisme.

    Aujourd’hui, en France, les discussions portent sur la manière d’organiser la lutte. La volonté de défaire Sarkozy est très grande, mais les discussions n’atteignent pas l’étape de ‘‘quelle alternative politique au système actuel ?’’

    Plusieurs incertitudes existent quant au futur du mouvement actuel. La situation est tellement volatile et l’atmosphère électrique qu’un élément mineur peut faire exploser l’ensemble. Ce qui est clair, c’est que la France est entrée dans une nouvelle période, où les travailleurs et la jeunesse ont posé des pas en avant, mais sont encore en recherche de l’expression politique de leur colère contre le système qui profite seulement aux riches. Les prochains jours verront de nouveaux développements, de nouvelles actions et de nouvelles opportunités pour porter le message du besoin de changement de cette société.

  • [PHOTOS] 6e journée de mobilisation en France

    Hier, c’était la 6e journée de mobilisation contre les attaques sur les retraites du gouvernement Sarko. La mobilisation est loin de faiblir, 3,5 millions de manifestants dans toute la France selon la CGT, et l’implication des jeunes, lycéens et étudiants, était extrêmement massive. De plus en plus, la question d’une grève générale reconductible est posée. A Paris, où une délégation du PSL était présente pour soutenir le travail de nos camarades français de la Gauche Révolutionnaire, le slogan "Tous ensemble, tous ensemble : grève générale!" a parcouru la manifestation, des délégations lycéennes à celles de la CGT. D’autres membres du PSL étaient à Valenciennes et à Lille.


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  • 5e journée d’action en France: Rapport de Lille et Valenciennes

    Ce samedi 16 octobre avait lieu en France une nouvelle journée de mobilisation afin de contester la réforme des retraites du gouvernement Sarkozy. Ce fut de nouveau un succès, l’ensemble des manifestations regroupait 3 millions de jeunes, travailleurs et retraités. Ceux-ci ont tout à fait conscience que seul un plan d’action conséquent pourra faire plier l’intransigeance de Sarkozy et consorts, d’ailleurs nombreux sont les travailleurs qui exigent une grève générale afin d’obtenir le retrait de la réforme.

    Par Michael (Bruxelles)

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    En effet, seule la construction d’un mouvement aboutissant à une grève générale reconductible pourra stopper les mesures d’austérité antisociales que les gouvernants et patrons tentent d’imposer sous couvert de la crise. Face à la faiblesse des directions syndicales, les travailleurs doivent s’organiser en comités de grèves dans leur entreprises et en comités de lutte locaux afin de propager le mouvement. C’est pour aider nos camarades de la Gauche Révolutionnaire, notre section-soeur en France, à diffuser ses idées que le PSL a envoyé des délégations à Paris, Lille et Valenciennes. Voici le rapport de notre intervention à Valenciennes et à Lille.

    La manifestation de Valenciennes regroupait environ 4500 personnes, ce qui est moins que le mardi 12 octobre. En effet, contrairement à ce qu’avançaient les directions syndicales, il est plus difficile de mobiliser un jour de week-end, les travailleurs préférant passer celui-ci avec leurs enfants. Néanmoins, de nombreuses familles étaient présentes, ainsi que des lycéens. Ceux-ci s’intègrent de plus en plus nombreux dans le mouvement et c’était eux, ainsi que les délégations d’usine, qui étaient les plus combatifs, mettant en avant dans leurs slogans la nécessité d’une grève générale.

    Les travailleurs du secteur privé étaient bien plus nombreux que ceux du public. Hormis les cheminots et les pompiers, nous avons pu voir des délégations des entreprises L.M.E. (laminoirs), Toyota, P.S.A. Peugeot, ALSTOM ainsi que de l’entreprise Wattiez qui se battent également afin de sauver leurs emplois. En effet, ils ont été rachetés par un grand groupe, S.P.I.E. Batignolles, qui laisse couler leur boite afin de justifier un plan de licenciement qui ramènerait le personnel de 58 à 14 travailleurs.

    Il est intéressant de noter également la présence d’une importante délégation de l’association C.A.P.E.R. qui regroupe d’anciens travailleurs du secteur de l’amiante. Ceux-ci savent bien que de nombreux ouvriers ne peuvent déjà pas profiter de leurs retraites à cause de la pénibilité de leur travail. Si l’âge de la retraite est repoussé, cette situation s’aggravera encore et l’espérance de vie des ouvriers se verra encore diminuée, alors qu’elle est déjà inférieure au reste de la population.

    L’état d’esprit des manifestants était très combatif, appelant de leurs voeux une grève générale. Les plus anciens, voyant le mouvement se développer, se rappellent mai 68…

    La Gauche Révolutionnaire était la seule organisation politique à militer activement et les militants présents, dont les camarades du PSL, ont reçu beaucoup de soutien pour leurs propositions de construction du mouvement de lutte.

    Notre délégation s’est ensuite rendue à Lille, mais elle est malheureusement arrivée en retard et n’a pas pu être présente pendant toute la durée de la manifestation. Là aussi les manifestants étaient moins nombreux que le mardi 12 octobre: 14.000 personnes, dont un important et combatif bloc lycéen. L’état d’esprit des manifestants montre que le mot d’ordre de grève et de manifestation pour ce mardi 19 octobre sera massivement suivi.

    Nous enverrons de nouveau des délégations du PSL dans ces villes et nous publierons sur ce site de nouveaux rapports sur ce mouvement qui, espérons-le aussi pour nos retraites en Belgique, se développera jusqu’à la victoire.

  • France: les mobilisations se poursuivent

    En France, la résistance contre la réforme des retraites ne faiblit pas. Selon les syndicats, cette cinquième journée de mobilisation depuis la rentrée était du niveau du samedi 2 octobre. Environ 3 millions de personnes étaient en rue. Dans les Ardennes, l’intersyndicale a appelé à la grève générale reconductible à partir de lundi. C’est pour l’instant une initiative unique dans le pays. Des équipes du PSL se sont rendues à Paris et à Valenciennes, et voici ci-dessous les photos de Valenciennes.

    Par Els

  • France: 3,5 millions de manifestants dans les rues pour la défense des retraites! (rapport)

    C’est environ 500.000 personnes de plus que lors de la journée d’actions et de grèves du 23 septembre, et environ 700.000 en plus que le 7 septembre. A Paris quelques 330.000 manifestants ont protesté. Cette quatrième journée de mobilisation en un mois a donc connu un record de participation, tandis que de plus en plus de jeunes rejoignent le mouvement (selon le syndicat lycéen FIDL, entre 30 et 40% des lycées ont connu une action concernant la réforme des retraites). D’autre part, des grèves reconductibles touchent des secteurs clés comme les raffineries et les transports en commun. Une délégation du PSL était présente à Paris et une autre à Valenciennes afin de soutenir nos camarades français de la Gauche Révolutionnaire, courant construisant le NPA (Nouveau parti Anticapitaliste).

    La mobilisation ne faiblit pas

    Les trois journées d’action précédentes avaient déjà atteint des sommets de mobilisation, dans un contexte de large soutien parmi la population : 71% des sondés soutenant les manifestants contre cette gigantesque attaque portée au monde du travail. Il y aurait eu ce mardi pas moins de 244 manifestations dans le pays ! Pour la journée d’hier, la CGT-Paris a parlé de 200 appels à la grève (60% dans le secteur public et 40% dans le secteur privé) et, dans de nombreuses entreprises, la question des grèves reconductibles est à l’ordre du jour. Ainsi, ce mercredi matin, à la SNCF, les assemblées générales de travailleurs ont massivement reconduit la grève pour la journée de ce jeudi. Dans les raffineries, des assemblées générales doivent décider de la suite du mouvement. Onze des douze raffineries françaises avaient été touchées par la grève hier. Cette situation concerne aussi différentes entreprises des secteurs de l’énergie, de l’agro-alimentaire et la fonction publique.

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    Dans de nombreuses villes, les manifestants ont applaudi la participation des jeunes, aux cris de «Sarkozy, t’es foutu, la jeunesse est dans la rue» ou encore de «Des retraites pour les vieux, du boulot pour les jeunes ». Un million d’emplois seraient perdus par l’augmentation de l’âge du départ à la retraite, et l’on comprend que ce thème concerne les jeunes… Le Monde d’hier parodiait avec humour la réaction du gouvernement dans une caricature où un responsable déclarait aux jeunes «Retournez en cours, les retraites, ça ne vous concerne pas… D’ailleurs, ça ne vous concernera jamais.»

    Humour et comptage des manifestants

    Concernant la journée d’hier, les syndicats ont donc avancé le chiffre de 3,5 millions de manifestants. Pour la police, il ne s’agirait que de 1,23 million. Le plus ridicule étant atteint par l’évaluation de la manifestation de Marseille : 230.000 manifestants selon les syndicats, 24.500 selon la police ! Un écart d’un à dix… Au cours des précédentes journées de protestation un fossé comparable avait déjà été constaté.

    Pour le syndicat Unité SGP police, la raison est claire : la direction départementale de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône "s’épuise à dévaloriser le nombre des manifestants alors même que la mobilisation s’amplifie." Selon ce syndicat, majoritaire dans la police, ces pratiques risquent surtout de "ridiculiser la police."

    Et pour la suite ?

    Un sondage BVA réalisé pour la chaîne M6 parle de 66 % de Français favorables à un durcissement des actions (et même 72% chez les 15-24 ans). Selon un sondage CSA pour Le Parisien, 61 % des sondés se disent favorables à une grève durable. Face à l’attitude du gouvernement, la situation est explosive mais, comme le disent nos camarades de la Gauche révolutionnaire : «les perspectives restent confuses et l’absence de réelle volonté des directions syndicales de construire une véritable grève générale pèse négativement. La colère sociale, le sentiment anti-Sarkozy ont une tendance à se généraliser mais sans pour l’instant trouver de voie nette pour s’exprimer sur le terrain social et politique.» Les appareils bureaucratiques des syndicats tentent de freiner l’organisation de la colère, mais cette dernière est telle qu’elle a assuré une augmentation constante des mobilisations, ce que la journée d’hier a encore confirmé.

    Un plan d’action fait cruellement défaut en France, tout comme en Belgique et ailleurs. Une stratégie claire discutée entre les grévistes et tous ceux qui veulent lutter aurait un potentiel énorme. Comme le disent encore nos camarades français : «Pour l’instant, seule une généralisation de la grève après le 12 Octobre (y compris en utilisant la nouvelle date annoncée par les syndicats d’une journée de manifestation… le samedi 16 octobre) peut permettre d’avancer. La multiplication des assemblées générales, des comités de lutte doit permettre d’aller dans ce sens et de se diriger vers les entreprises qui ne sont pas encore en grève mais qui pourraient y entrer. C’est à cela qu’il faut travailler tous ensemble : dans les entreprises, les universités, les lycées… Il faut également créer des instruments pour coordonner les luttes au niveau local et plus tard à l’échelle régionale et nationale.» Il faut construisons une grève générale pour bloquer l’économie du pays et gagner !

    Bien entendu, ce qui se passe actuellement en France est à placer dans le contexte plus large des politiques d’austérités à l’échelle européenne qui visent à faire payer la crise capitaliste aux travailleurs et à leurs familles. Pour le gouvernement Sarkozy, tout recul sur cette attaque contre les intérêts des travailleurs aurait pour effet de montrer aux travailleurs d’Europe qu’il est possible de gagner.

    Lors de la journée d’action européenne du 29 septembre dernier, le Comité pour une Internationale Ouvrière, dont le PSL est la section belge et la Gauche révolutionnaire la section française, est intervenu pour défendre l’idée d’une grève générale de 24 heures à l’échelle européenne. C’est dans cette direction qu’il faut aller, pour que les luttes dans les différents pays se renforcent les unes les autres.

    Plus fondamentalement se pose également la question de l’alternative politique à offrir face aux partis traditionnels, aux partis patronaux. Il faut construire de nouveaux partis des travailleurs, démocratiques et combattifs, et aider les nouvelles formations à se développer dans cette direction. Cela doit permettre aux travailleurs non seulement de stopper les attaques contre leurs acquis, mais aussi d’offrir une alternative socialiste au chaos capitaliste.

  • France: 3,5 millions de manifestants dans les rues pour la défense des retraites!

    C’est environ 500.000 personnes de plus que lors de la journée d’actions et de grèves du 23 septembre, et environ 700.000 en plus que le 7 septembre. A Paris quelques 330.000 manifestants ont protesté. Cette quatrième journée de mobilisation en un mois a donc connu un record de participation tandis que de plus en plus de jeunes rejoignent le mouvement (selon le syndicat lycéen FIDL, entre 30 et 40% des lycées ont connu une action concernant la réforme des retraites). D’autre part, des grèves reconductibles touchent des secteurs clés comme les raffineries et les transports en commun. Une délégation du PSL était présente à Paris et une autre à Valenciennes afin de soutenir nos camarades français de la Gauche Révolutionnaire, courant construisant le NPA (Nouveau parti Anticapitaliste).


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  • France : Construisons une grève générale pour bloquer l’économie du pays et gagner !

    Depuis le début de la crise économique en 2008, en France, comme partout en Europe, le gouvernement n’a qu’un seul objectif : faire payer la crise aux jeunes et aux travailleurs pour maintenir les profits des patrons. Ainsi Sarkozy et son gouvernement alternent lois antisociales et mesures et discours racistes. De la casse de l’éducation (100 000 postes supprimés entre 2007 et 2012), aux licenciements en passant par la privatisation de la Santé, rien ne nous est épargné.

    Gauche Révolutionnaire (CIO-France)

    En 2009, on a vu se multiplier des luttes isolées contre des licenciements, pour de meilleurs salaires ou encore pour des primes de départs plus élevés pour lors de fermetures d’entreprises ou de plans de licenciements.

    Allonger le nombre d’années de cotisation à 41,5 ans, repousser l’âge de départ à 62 ans, et l’âge pour une pension complète à 67 ans : l’attaque du régime des retraites est une des grandes réformes prévues dans le plan d’austérité de Sarkozy . Et c’est évidemment les femmes, et plus tard les jeunes, qui vont le plus subir les effets de cette réforme. Les précédentes réformes ont amené une chute générale de 20% du niveau des pensions sans parler du fait qu’en travaillant plus longtemps, l’espérance de vie des travailleurs va diminuer. En même temps, Woerth, ministre du Travail, en charge de casser les retraites, fait scandale dans l’affaire de corruption avec la patronne de l’Oréal, Bettencourt (qui détient une fortune de 22 milliards d’euro quand on sait que le déficit de la Sécurité sociale, dont la caisse des retraites fait partie, est de 25 milliards d’euros…). La collusion ainsi révélée entre le parti présidentiel et les grandes fortunes a alimenté la colère des travailleurs et de la population contre la politique du gouvernement et contre Sarkozy en particulier.

    Une colère qui demande à s’exprimer dans la lutte

    Pour beaucoup, la réforme signifie une pension très réduite, et pour les jeunes, un marché du travail encore moins ouvert puisque les travailleurs partiront plus tard en retraite. Des milliards sortis de nos poches offerts en cadeaux aux riches et aux capitalistes, et un but pour eux : avancer pas à pas vers un système de retraites privées.

    Depuis mai 2010, les journées de mobilisation réunissant les travailleurs du secteur privé comme ceux du public se sont multipliées. Le 24 juin c’est la première fois qu’un appel à la grève aussi tardif a réuni autant de travailleurs dans les rues, des millions ont manifesté exigeant que la lutte continue en septembre. Durant tous l’été, les militants ont mobilisé de façon intensive pour le 7 septembre, la nouvelle journée de grève posée. Bien que très tôt après la rentrée on pouvait compter 2.5 millions de manifestants. Dans de nombreuses villes on n’avait pas vu un tel niveau de mobilisation depuis 1995.

    Suite à cette journée les directions syndicales, poussées par la base qui ne voulait pas en rester là, appellent à une nouvelle journée le 23 septembre. De nouveau la mobilisation est massive, on atteint les 3 millions. Les militants syndicaux et les travailleurs poussent de plus en plus leur direction à appeler à un mouvement plus fort qui s’inscrive dans la durée. Les dirigeants syndicaux ont donc été obligés d’appeler, en même temps qu’une manifestation le samedi 2 octobre, à une nouvelle journée de grève le 12. La journée de samedi loin de marquer l’essoufflement du mouvement montre une réelle colère de l’ensemble de la population. De nombreuses personnes peu habituées à battre les pavés sont sorties dans la rue ce jour là pour montrer leur colère. Il faut continuer à élargir le mouvement, c’est par une lutte de masse qu’on gagnera.

    Discours racistes, lois sécuritaires, précarité, bas salaires, licenciements, privatisations… C’est toute la politique de Sarkozy et des capitalistes qu’il faut stopper ! C’est maintenant, Il faut y aller ! Construisons une grève générale pour bloquer l’économie du pays et gagner !

    Un mouvement de fond

    Certains secteurs se sont saisi de la journée du 12 octobre pour aller plus loin et tenter d’impulser une grève illimitée. C’est cela qu’il faut faire. Des appels dans ce sens se multiplient : cheminots, dockers, pétrochimie, mines, énergie… Ce sont soit plusieurs syndicats de ces secteurs, soit la CGT seule. Il y a également la multiplication d’initiatives locales ou d’entreprises, qui peuvent jouer un rôle important. L’annonce de l’appel à grève reconductible de la CGT et de SUD dans les raffineries du groupe Total a par exemple poussé la CGT du secteur pétrochimique à se prononcer elle aussi pour la grève reconductible. La ville de Marseille (et le département des Bouches du Rhône dont elle fait partie) a joué depuis le début le rôle de fer de lance, et on compte pas moins de 230 appels à la grève reconductible dans le département, depuis les travailleurs municipaux jusqu’aux marins. A Paris, plusieurs syndicats de la Poste, par exemple, ont également appelé à une grève reconductible. A Rouen, le syndicat CGT des transport en commun a déposé un préavis de grève du 12 octobre au 30 novembre.

    Les retraites mais également la situation générale, aggravée par la crise

    La question retraite est l’élément unifiant mais c’est la politique globale de Sarkozy qui est contesté. Dans un sondage, 71 % répondaient qu’ils étaient contre la réforme des retraite et 74 % contre la politique de Sarkozy. Ce sentiment anti Sarkozy est très fort dans la jeunesse et de plus en plus les lycéens et les étudiants se joignent aux grèves et manifestations.

    Il y a un ras-le-bol global et de nombreux travailleurs se radicalisent. Beaucoup de luttes locales se déclenchent sur des questions de conditions de travail ou de salaires ou contre d’autres attaques du gouvernement. Les employés des deux ports pétroliers près de Marseille sont en grève depuis 15 jours contre la réforme des ports qui va conduire à une dégradation des conditions de travail, avec la perspective d’un mouvement plus long à la prochaine journée de grève touchant l’ensemble des activités portuaires. Dans de nombreux bureaux de poste, centre de tri ou de distribution postale, des grèves locales ont éclaté.

    Il reste incertain de savoir si le secteur privé est en mesure de faire une grève reconductible. Les retraites sont une question aussi importante que les conditions de travail ou les salaires. Néanmoins, les cortèges des entreprises du privé étaient en croissance le 23 septembre par rapport au 7. Et parfois, des grèves éclatent dans des entreprises où des travailleurs se mettent en grève pour la première fois. Des commerciaux d’Educatel (une entreprise donnant des cours par correspondance), par exemple, en sont à leur 42ème jour de grève. 2500 ouvriers du secteur automobile ont envahi le « Mondial de l’auto », on pouvait lire, entre autre, « Michelin champion du monde des fermetures d’usines ».

    Quelles perspectives ?

    Le gouvernement n’a fait que de maigres concessions, et a annoncé refuser d’en faire plus. Certaines mères de trois enfants et certains parents d’enfants handicapés bénéficieraient d’une retraite sans décote maintenue à 65 ans. En effet, Les femmes parties en retraite dernièrement avaient toujours 5 annuités de moins que les hommes ! 5 annuités manquantes entraînent une décote de 25% ! Sachant que le calcul de la pension est fait au prorata entre carrière réalisée et exigée et avec 2 ans de plus à faire ! Pas de doute, la réforme aggrave les conditions des femmes à l’âge de la retraite.

    Malgré la situation explosive, les perspectives restent confuses et l’absence de réelle volonté des directions syndicales de construire une véritable grève générale pèse négativement. La colère sociale, le sentiment anti-Sarkozy ont une tendance à se généraliser mais sans pour l’instant trouver de voie nette pour s’exprimer sur le terrain social et politique. Parmi les nombreux travailleurs et travailleuses qui veulent lutter, tout le monde n’en est pas au même point de discussion sur les moyens de lutter et de gagner.

    Les freins bureaucratiques restent nombreux dans les syndicats même si le calendrier syndical a permis une mobilisation constante car la colère est très élevée. A chaque mobilisation, ça a répondu présent, mais il manque un plan d’action, une stratégie claire discutée entre tous ceux qui font grève et luttent pour monter d’un cran.

    Ne pas rester dans son coin, généraliser la grève

    Évidemment, un recul sur ce sujet serait un signal à toute l’Europe, celle des capitalistes comme la classe ouvrière européenne, qu’une défaite européenne des politiques néolibérales est possible. La droite, qui est extrêmement divisée et craint une grève générale massive et illimitée, serre les rangs. Pour l’instant, seule une généralisation de la grève après le 12 Octobre (y compris en utilisant la nouvelle date annoncée par les syndicats d’une journée de manifestation… le samedi 16 octobre) peut permettre d’avancer. La multiplication des assemblées générales, des comités de lutte doit permettre d’aller dans ce sens et de se diriger vers les entreprises qui ne sont pas encore en grève mais qui pourraient y entrer. C’est à cela qu’il faut travailler tous ensemble : dans les entreprises, les universités, les lycées… Il faut également créer des instruments pour coordonner les luttes au niveau local et plus tard à l’échelle régionale et nationale.

    Le coeur du problème reste l’absence d’une perspective politique, d’une alternative socialiste au capitalisme et d’un parti de masse des travailleurs et des jeunes qui porte celle-ci. Le mouvement actuel pose les base d’une période sociale et politique agitée, qui va être riche de luttes, de discussions politiques sur l’alternative à Sarkozy et au capitalisme. Chaque jour nous montre un peu plus que le gouvernement travaille pour les intérêts des capitalistes.

    Si le mouvement continue, si la grève s’étend et se généralise, la question de virer Sarkozy et son gouvernement se posera. Pas question d’attendre 2012 et une nouvelle gauche plurielle. Nos intérêts, ceux des travailleurs, des jeunes et de la majorité de la population ne sont défendus que par nos luttes. Un gouvernement qui voudrait réellement en finir avec ces politiques devra être celui des travailleurs et de la population, issu des comités, des coordinations de nos luttes, un gouvernement des travailleurs eux mêmes et de leurs organisations syndicales et politiques, indépendant des politiques capitalistes. Un mouvement de longue durée doit permettre de débattre et de décider ensemble des pas concrets pour la lutte et aussi de la perspective de la révolution socialiste pour en finir avec le capitalisme. C’est pour cela que la Gauche révolutionnaire se bat, section française du Comité pour une internationale ouvrière, et courant au sein du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). N’hésitez pas à en discuter avec nous !

  • Nouvelle étape dans la lutte contre la politique de Sarkozy

    Depuis le début de la crise économique en 2008, en France, comme partout en Europe, le gouvernement n’a qu’un seul objectif : faire payer la crise aux jeunes et aux travailleurs pour maintenir les profits des patrons. Ainsi Sarkozy et son gouvernement alternent lois anti-sociales et mesures et discours racistes. De la casse de l’éducation (100 000 postes supprimés entre 2007 et 2012), aux licenciements en passant par la privatisation de la Santé, rien ne nous est épargné.

    Alex Rouillard et Cassandra Dessannau, Gauche Révolutionnaire (CIO-France)

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    A lire également

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    En 2009 on a vu se multiplier des luttes isolés contre des licenciements, pour de meilleurs salaires ou encore pour des primes de départs plus élevés pour lors de fermetures d’entreprises ou de plans de licenciements.

    Une des grandes réformes prévues dans le plan d’austérité de Sarkozy est l’attaque du régime des retraites. Mais au même moment, Woerth, ministre du Travail, en charge de casser les retraites, a fait scandale dans une affaire de corruption avec la patronne de l’Oréal, Béthencourt (qui détient une fortune de 22 milliards d’euro quand on sait que le déficit de la Sécurité sociale, dont la caisse des retraites fait partie, est de 22 milliards d’euros…). dans cette affaire, Woerth a facilité des avantages fiscaux pour Bettencourt à hauteur de 100 millions d’euro en échange de dont de quelques centaines de milliers d’euro au parti du Président Sarkozy, l’UMP. La collusion ainsi révélée entre le parti présidentiel et les grandes fortunes a alimenté la colère des travailleurs et de la population contre la politique du gouvernement et contre Sarkozy en particulier.

    Une colère qui demande à s’exprimer dans la lutte

    L’attaque sur les retraites vise à allonger le nombre d’années de cotisation à 41,5 ans, de repousser l’âge de départ à 62 ans, et l’âge pour une pension complète à 67 ans. Pour beaucoup, cela va vouloir dire une pension très réduite, et pour les jeunes, un marché du travail encore moins ouvert puisque les travailleurs partiront plus tard en retraite. Les milliards que le gouvernement vient ainsi cherché dans la poche des travailleurs sont autant de cadeaux aux riches et aux capitalistes. Le but du gouvernement est en fait d’avancer pas à pas vers un système de retraites privées.

    Depuis l’annonce de l’attaque sur les retraites, les journées de mobilisation réunissant les travailleurs du secteur privé comme ceux du public se sont multipliées. Le 24 juin c’est la première fois qu’un appel à la grève aussi tardif réunit autant de travailleurs dans les rues, des millions de travailleurs ont manifesté exigeant que la lutte continue en septembre. Durant tous l’été les militants ont mobilisé de façon intensive pour le 7 septembre, la nouvelle journée de grève posée. Bien que cette journée arrive très tôt après la rentrée on pouvait compter 2.5 millions de manifestants. Dans de nombreuses villes on n’avait pas vu un tel niveau de mobilisation depuis 995. Suite à cette journée les directions syndicales, poussées par la base qui ne voulait pas en rester là, appellent à une nouvelle journée le 23 septembre. De nouveau la mobilisation est massive, on atteint les 3 millions. Les militants syndicaux et les travailleurs poussent de plus en plus leur direction à appeler à un mouvement plus fort qui s’inscrive dans la durée. Les dirigeants syndicaux ont donc été obligé d’appeler, en même temps qu’une manifestation le samedi 2 octobre, à une nouvelle journée de grève le 12. La journée de samedi loin de marquer l’essoufflement du mouvement montre une réelle colère de l’ensemble de la population.

    De nombreuses personnes peu habitué à battre les pavés sont sortis dans la rue ce jour là pour montrer leurs colère. Comme ce n’était pas une grève, il pouvait s’agir souvent de partie différentes de la classe ouvrière (travailleurs de petites entreprises, travailleurs précaires) mais aussi un public peu habituel des grandes entreprises : cadres, et des travailleurs non grévistes ces dernières semaines.

    Un mouvement de fond

    Certains secteurs vont se saisir de la journée du 12 octobre pour aller plus loin et tenter d’impulser une grève illimitée. Des appels dans ce sens se multiplient : cheminots, dockers, pétrochimie, mines, énergie… Ce sont soit plusieurs syndicats de ces secteurs, soit la CGT seule, comme dans l’éducation (pour le moment). Il y a également la multiplication d’initiative locales ou d’entreprises, qui peuvent jouer un rôle important. L’annonce de l’appel à grève reconductible (c’est à dire que chaque matin une assemblée générale décide de continuer ou non la grève, ce qui lui donne un caractère illimité) de la CGT et de SUD dans les raffineries du groupe Total a par exemple poussé la CGT du secteur pétrochimique à se prononcer elle aussi pour la grève reconductible. La ville de Marseille (et le département des Bouches du Rhône font elle fait partie) a joué depuis le début le rôle de fer de lance, et on compte pas moins de 230 appels à la grève reconductible dans le département, depuis les travailleurs municipaux jusqu’aux marins. A Paris, plusieurs syndicats de la Poste, par exemple, ont également appelé à une grève reconductible. A Rouen, le syndicat CGT des transports en commun a déposé un préavis de grève du 12 octobre au 30 novembre.

    Les retraites mais également la situation générale, aggravée par la crise

    La question retraite est l’élément unifiant mais c’est la politique globale de Sarkozy qui est contesté. Dans un sondage, 71 % répondaient qu’ils étaient contre la réforme des retraite et 74 % contre la politique de Sarkozy. Ce sentiment anti Sarkozy est très fort dans la jeunesse et de plus en plus les lycéens et les étudiants se joignent aux grèves et manifestations.

    Il y a un ras-le-bol global et de nombreux travailleurs se radicalisent. Beaucoup de luttes locales se déclenchent sur des questions de conditions de travails ou de salaires ou contre d’autres attaques du gouvernement. Les employés des deux ports pétroliers près de Marseille sont en grève depuis 12 jours contre la réforme des ports qui va conduire à une dégradation des conditions de travail, avec la perspective d’un mouvement plus long à la prochaine journée de grève touchant l’ensemble des activités portuaires. Dans de nombreux bureaux de poste, centre de tri ou de distribution postale, des grèves locales ont éclaté.

    Il reste incertain de savoir dans quelle mesure le secteur privé est en mesure de faire une grève reconductible. Les retraites sont une question aussi importante que les conditions de travail ou les salaires. Néanmoins, les cortèges des entreprises du privé étaient en croissance le 23 septembre par rapport au 7. Et parfois, des grèves éclatent dans des entreprises où des travailleurs se mettent en grève pour la première fois. Les commerciaux d’Educatel (une entreprise donnant des cours par correspondance), par exemple, en sont à leur 38ème jour de grève. (41 si c’est lundi qu’on publie). 3500 ouvriers du secteur automobile ont envahi le « Mondial de l’auto », on pouvait lire, entre autre, « Michelin champion du monde des fermetures d’usines ».

    Quelles perspectives ?

    Malgré la situation explosive le niveau de conscience reste confus. La colère sociale, le sentiment anti-Sarkozy ont une tendance à se généraliser mais sans pour l’instant trouver de voie nette. Les freins bureaucratiques restent nombreux dans les syndicats et malgré un calendrier syndical qui a permis une mobilisation constante, il manque une stratégie claire. Le gouvernement n’a fait que de maigres concessions, et a annoncé refuser d’en faire plus. Evidemment, un recul sur ce sujet serait un signal à toute l’Europe, celle des capitalistes comme la classe ouvrière européenne, qu’une défaite européenne des politiques néolibérales est possible. La droite, qui est extrêmement divisée et craint une grève générale massive et illimitée, serre les rangs. Pour l’instant, seule une généralisation de la grève après le 12 Octobre (y compris en utilisant la nouvelle date annoncée par les syndicats d’une journée de manifestation… le samedi 16 octobre) peut permettre d’avancer. La multiplication des assemblées générales, des comités de lutte doit permettre d’aller dans ce sens et de se diriger vers les entreprises qui ne sont pas encore en grève mais qui pourraient y entrer.

    Le cœur du problème reste l’absence d’une perspective politique, d’une alternative socialiste au capitalisme et d’un parti ouvrier de masse qui porte celle-ci. Le mouvement actuel pose les base d’une période sociale et politique agitée, qui va être riche de lutte, de discussions politiques sur l’alternative à Sarkozy et au capitalisme. Ces de ces débats qu’il faut également se saisir, en proposant des pas concrets pour la lutte et en mettant en avant la perspective de la révolution socialiste.

    C’est ce que tente de faire la Gauche révolutionnaire, section française du Comité pour une internationale ouvrière, aussi bien au sein du Nouveau parti anticapitaliste dont nous sommes un courant, que dans sont journal ou son bulletin jeune. Les évènements actuels montrent qu’une fois de plus, l’approfondissement de la crise et la multiplication des attaques patronales et gouvernementales, pousse les travailleurs à entrer en lutte à une échelle chaque fois plus importante.

  • 2,7 millions de manifestants en France contre le projet de loi sur les retraites

    Selon la CGT, quelques 2,735 millions de manifestants ont défilé dans les rues de France ce mardi 7 septembre, soit plus que le 24 juin dernier, mais aussi plus que lors des mobilisations de 1995 (2,2 millions) et de 2003 (2 millions), mais moins qu’en 2009 (3 millions), toujours selon les chiffres de la CGT. Très clairement, cette mobilisation a constitué une belle réussite. Une délégation du PSL s’était rendue en France soutenir nos camarades de la Gauche Révolutionnaire (CIO-France), courant construisant le NPA. D’abord à Valenciennes, nous nous sommes ensuite rendus à Paris, où plus de 200.000 (270.000 selon la CGT) manifestants étaient présents. Nous avons mis en avant la nécessité de construire une grève générale reconductible jusqu’au retrait pur et simple du projet de loi, ce qui a suscité un réel intérêt.

    Valenciennes

    Paris

  • Russie : NON à la répression ! Action de protestation à Bruxelles

    Hier à l’appel des Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et de la campagne antifasciste néerlandophone Blokbuster, une action a eu lieu devant le centre financier de la multinationale française Vinci, à Bruxelles. Une cinquantaine de militants ont scandé des slogans et remis une lettre de protestation à un responsable de Vinci. A la base de cette action se trouve la répression dont sont victimes les militants pour l’environnement et les antifascistes à Moscou.

    Par Geert Cool, porte-parole de Blokbuster

    • Reportage photos (1)
    • Reportage photos (2)

    Nous avons déjà publié un article concernant ces évènements récents en Russie. La violence contre les militants écologistes, la violence fasciste contre les manifestants de gauche et les poursuites judiciaires contre les antifascistes sont différents exemples de la répression brutale qui sévit en Russie. Cela illustre très clairement que le régime russe, en collaboration avec ses amis entrepreneurs de la multinationale de construction Vinci, ne veut pas laisser exister la moindre opposition. La réalisation de projets de prestige, car c’est de cela dont est chargé Vinci, et les profits qui en découlent restent la priorité à leurs yeux. Et tant pis si la conséquence de ce projet est la destruction du poumon vert de Moscou. C’est bien le dernier de leurs soucis. L’élite de Moscou, qui possède des résidences secondaires, bénéficiera toujours d’air pur à la Mer Noire ou ailleurs.

    Différentes actions de protestations ont déjà eu lieu (en Allemagne, en Israël, en Suède et à Hong Kong par exemple), et nous avons décidé d’en faire une à Bruxelles également, devant le centre financier du groupe français Vinci. Cette entreprise est active dans des dizaines de pays et est aussi impliquée dans des projets dans notre pays. Différentes villes ont des parkings souterrains «Vinci», et cette multinationale participe encore à la construction du pont/tunnel dans le cadre de la liaison Oosterweel à Anvers. Ce centre financier, situé sur la très chic Avenue Louise, n’est pas bien grand et quelques personnes seulement y travaillent. Ces bureaux sont là uniquement pour bénéficier de la déduction des intérêts notionnels. Vinci utilise avidement la politique de cadeau aux grandes entreprises de notre gouvernement.

    L’action a commencé avec 35 participants. Bien sûr, en tant qu’organisateurs, nous étions présents avec un grand groupe, rejoint par des militants TSE (Travailleurs Sans Emploi) de la FGTB de Verviers et par quelques militants de la LCR, avec qui nous participons au Front des Gauches. Plus tard, un groupe de cyclistes de Vélorution (également participant au Front des Gauches), qui semblait venir d’une autre action, nous a rejoints. Finalement, une délégation de militants est encore arrivée d’une action devant l’ambassade du Danemark contre la répression qui a frappé les militants écologistes lors du sommet de Copenhague.

    Notre lettre de protestation a été remise au responsable de Vinci, qui a promis de la renvoyer au siège principal à Paris. Nous allons suivre le développement de la situation en Russie et organiser de nouvelles actions si nécessaires, nous vous inviterons bien entendu à y participer.

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