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Tag: Olivier Besancenot
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Tract général du PSL – Devons nous payer pour leur crise?
Les élections européennes et régionales sont les premières depuis l’arrivée de la pire crise économique en 60 années. Un chômage de masse nous attend. Ce qui se cachait derrière les contrats flexibles comme le travail intérimaire, les contrats temporaires et les chèques-services est maintenant clair : pouvoir nous jeter à la porte plus facilement. Nous, simples travailleurs et nos familles, n’avons pas provoqué la crise actuelle. C’est pourtant à nous de payer la note tandis que les vrais responsables disent que la crise nous tombe dessus comme un phénomène naturel. Quelle hypocrisie !
L’élite politique et économique a elle-même créé les «bulles» qui nous éclatent maintenant à la gueule. On nous a fait miroiter la richesse et le bien-être pour tous en nous incitant à contracter des dettes. Eux ont bien profité de la richesse, c’est une certitude. Par contre, nous, nous perdons nos emplois, notre pouvoir d’achat, nos retraites et nos épargnes.
A QUOI S’ATTENDRE APRÈS LES ÉLECTIONS ?
Après les élections viendront les règlements de compte. Il faut s’attendre à un plan d’austérité d’un calibre équivalent au Plan Val-Duchesse (1986), au Plan Global (1993) et au Pacte des Générations (2005) réunis, le tout concentré sur quelques années. Durant les deux dernières décennies, les partis traditionnels n’ont fait que jouer aux Saint- Nicolas pour les patrons et les riches. Les finances publiques ont subi un pillage en règle. Celui qui pensait encore qu’ils allaient changer leur politique en a maintenant pour son compte. Leur générosité envers les patrons, c’est nous qui allons la payer dans les années à venir.
NATIONALISER pour sauver nos emplois, pas leurs profits
En 2008, Arcelor Mittal a réalisé 6,7 milliards d’euros de profit. A présent, des centaines de leurs salariés sont foutus à la porte. Les actionnaires de Bayer ont été grassement récompensés par plus d’un milliard d’euros de dividendes, pendant qu’on demande aux travailleurs allemands de revoir leur salaire à la baisse de 6%. Pour sauver des emplois? Non, bien sûr. Pour sauvegarder leurs profits. Le capitalisme ne laisse aucune place pour une solution intermédiaire. Il faut choisir : leurs profits ou notre avenir. Leurs profits ou nos emplois, nos salaires, nos vies.
Dans certaines entreprises, il est proposé de réduire collectivement le temps de travail. Autrement dit, éviter temporairement des licenciements secs. Traduction : accepter des baisses de salaire en échange du maintien des emplois, tout ça pendant que les profits restent intouchables! Pourquoi nos emplois et notre niveau de vie devraient dépendre des caprices et de l’avidité des capitalistes ? Le PSL veut que la collectivité prenne la production en mains dans le but de satisfaire les besoins de tous, et non les profits de quelques-uns. Il est pour cela nécessaire de nationaliser l’ensemble du secteur financier, entre autres.
Des cadeaux pour les uns, la crise pour les autres
Les 20 dernières années, la pauvreté en Belgique a doublé, grimpant à 15%. Le nombre de millionnaires aussi…mais en quatre ans seulement. Avec l’amnistie fiscale et les intérêts notionnels, les patrons ne paient que très peu d’impôts et la fraude fiscale est estimée à 30 milliards d’euros par an. Avec cet argent, nous pourrions augmenter toutes les pensions à un minimum de 1.500 euros et créer 100.000 emplois dans les services publics et les soins de santé. Il resterait encore de quoi faire monter le budget de l ’ e n s e i g n e – ment à hauteur de 7% du PIB et construire 25.000 logements sociaux. «Nous pourrions », parce que le gouvernement actuel, tout comme ses prédécesseurs, a choisi de protéger les bénéfices de ses riches amis.
TOUT CE QUI NOUS DIVISE NOUS AFFAIBLIT
Pour faire passer la politique néo-libérale, les victimes ont été systématiquement montées les unes contre les autres. Avec la surenchère communautaire, on veut nous faire croire que le problème provient de nos collègues flamands plutôt que du profit et de la cupidité des patrons. Une multitude de mécanismes sont mis en place afin de « diviser pour mieux régner » : ouvriers contre employés, travailleurs du privé contre fonctionnaires, jeunes contre vieux, sans-papiers contre ceux qui en ont, Belges contre immigrés,… Nous devons nous unir dans la lutte contre les effets de la crise. Ensemble nous sommes plus forts!
NON à l’Europe du capital
L’Union européenne est l’excuse favorité des gouvernements et entreprises: «Nous ne pouvons rien faire d’autre. C’est l’Europe.» Il suffit de penser à la libéralisation de la Poste : des centaines de bureaux fermés, le statut des postiers démantelé et les prix qui ont crevé le plafond. Si l’Europe n’est pas un projet social, pourquoi devrions-nous y adhérer? Aussi bien aux Pays-Bas qu’en France et en Irlande, la population a eu la possibilité de s’exprimer au sujet de la Constitution européenne. A chaque fois, une large majorité a voté contre. L’Union Européenne est un instrument au service des banques, des grosses entreprises et des néo-libéraux. CETTE EUROPE, NOUS N’EN VOULONS PAS.
Pour une Europe SOCIALISTE
- QUI AMÉLIORE LES CONDITIONS DE TRAVAIL ET LES SALAIRES, ET NON UNE EUROPE QUI LES SAPE EN MONTANT LES DIFFÉRENTS GROUPES DE TRAVAILLEURS LES UNS CONTRE LES AUTRES
- AVEC UN SYSTÈME DE SÉCURITÉ SOCIALE QUI COMBINE LES MEILLEURS ÉLÉMENTS DES SYSTÈMES EXISTANTS
- OÙ NOS SERVICES, NOS TRANSPORTS PUBLICS, NOS TÉLÉCOMMUNICATIONS, NOTRE POSTE, NOTRE ENSEIGNEMENT, ETC. SONT AUX MAINS DU SECTEUR PUBLIC
STOP à la destruction de notre environnement!
Notre avenir est mis en péril à cause des intérêts à court terme d’une petite minorité. Pour l’élite, le défi de la protection de notre environnement n’est un sujet de préoccupation que si cela constitue une menace pour leur vie et surtout pour leurs profits. Entre-temps, ils trouvent des zones vertes à l’air pur pour leurs habitations. Dans de nombreuses régions du monde, y compris dans nos grandes villes, l’environnement des pauvres ressemble de plus en plus à une poubelle. Il en va de notre santé, de notre qualité de vie et de l’avenir des générations futures.
Les travailleurs ont besoin D’UN NOUVEAU PARTI
Nous voulons participer à la création d’un nouveau parti pour et par les travailleurs et leurs familles: une nouvelle force d’opposition de gauche, où les divers courants et toutes les personnes désirant s’y engager pourraient collaborer activement, en vue d’offrir enfin une traduction politique aux luttes des travailleurs. Cette question ne se pose pas seulement en Belgique. En France s’est constitué le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), où se retrouvent des milliers de personnes qui ont répondu à l’appel d’Olivier Besancenot et de la LCR française. Le NPA a d’ailleurs été rejoint par l’organisation-soeur du PSL en France: la Gauche Révolutionnaire.
Les représentants des travailleurs doivent vivre avec un salaire de travailleur
Les hommes politiques vivent aujourd’hui dans un autre monde, avec des salaires de plusieurs milliers d’euros. En tant que parlementaires, nos représentants n’accepteront pas plus que le salaire moyen des travailleurs et vivront ainsi dans les mêmes conditions que la classe qu’ils représentent. Le reste sera reversé au bénéfice du mouvement. Ainsi, nos membres ne pourront pas utiliser leur position en vue de satisfaire leurs intérêts personnels. Comment peut-on sinon avoir la moindre idée de ce que les politiques appliquées ont comme conséquence?
LE SOCIALISME: pas seulement le 1er mai
Pour le PSL, le socialisme n’est pas qu’un slogan de 1er Mai. C’est en même temps la conclusion logique de la lutte et le principal objectif de celle-ci. La crise sociale et écologique ne peut être résolue si les intérêts à court terme des grandes entreprises sont l’unique horizon de la société.Nous défendons une société socialiste où les besoins sont au centre des priorités. Les élections constituent une partie importante de notre lutte, mais une société socialiste ne peut être obtenue par le simple biais des élections. Il est nécessaire pour cela que la classe ouvrière prenne en main la lutte pour le contrôle et la gestion de la société.
REJOIGNEZ LE PSL
Le PSL est encore un petit parti au stade actuel. Nous disposons déjà de sections à travers tout le pays, mais nous voulons poursuivre notre développement. Une société socialiste ne tombera pas du ciel comme une pomme mûre : c’est un objectif que nous devons construire au jour le jour, et dans lequel chacun a un rôle à jouer.
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Conférence de presse de la liste LCR-PSL aux élections européennes
La liste LCR-PSL (n°24 au scrutin européen) organisera sa conférence de presse mercredi 29 avril à 14h00 devant les panneaux d’affichage électoraux situés devant l’Hôtel Communal d’Etterbeek (Avenue d’Auderghem, 113/115 – 1040 Bruxelles). Nous y présenterons notre programme et nos candidat/es. Nous mèneront aussi une action de protestation contre l’abus de pouvoir des MR, PS, CDH et ECOLO qui s’octroient le monopole des panneaux d’affichage électoral.
Affichage électoral: abus de pouvoir des partis traditionnels
Comme d’autres communes bruxelloises, la commune d’Etterbeek organise elle-même le collage des affiches électorales pour les élections du 7 juin (ordonnance de police du 30.03.2009). A travers le Conseil communal, la bande des 4 (MR, PS, ECOLO et CDH) a partagé les panneaux électoraux sans consulter les autres formations politiques candidates : 4 pour le MR, 3 pour le PS, 2 pour ECOLO, 2 pour le CDH et… un et demi pour plus de 13 autres listes ! A Etterbeek, le MR, parti du bourgmestre Vincent DE WOLF, dispose ainsi de 30 fois plus d’espace sur les panneaux électoraux que la liste LCR-PSL.
En dehors des partis traditionnels, les formations politiques doivent surmonter de nombreux obstacles pour se présenter aux élections, se faire connaître des électeurs/trices et obtenir des élu/es: obligation de récolter 5 signatures de député/es ou 5.000 signatures d’électeurs/trices pour déposer une liste, peu de visibilité médiatique face à l’hégémonie délibérée des partis traditionnels, seuil d’éligibilité arbitrairement fixé à 5%…
La liste LCR-PSL a été la seule à gauche à avoir récolté plus de 7.500 signatures d’électeurs et à en avoir validé 5.200, commune par commune. Aujourd’hui, les partis traditionnels nous mettent de nouveaux bâtons dans les roues en abusant de leur pouvoir au sein des Conseils communaux.
Ces mesures discriminatoires ne sont pas anodines. Elles illustrent la crainte des partis traditionnels de voir s’amplifier des discours de gauche, comme celui de la liste LCR-PSL qui encourage les mobilisations sociales, défend un programme résolument anticapitaliste, et appelle à la formation d’un nouvel instrument politique capable de traduire les luttes des travailleurs/euses sur le terrain politique.
Parce que ce n’est pas à nous de payer leur crise: non à l’Europe capitaliste !
La Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) et le Parti Socialiste de Lutte (PSL) mènent une campagne électorale commune, en lien avec le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) français dont Olivier Besancenot est l’un des porte-paroles, afin de dénoncer les responsabilités du système capitaliste, des institutions et des gouvernements de l’Union européenne dans la crise actuelle.
Contre l’Europe capitaliste, la liste LCR-PSL défend, dans les luttes sociales comme dans les urnes, la nécessité et l’urgence d’une toute autre Europe : une Europe de solidarité entre les travailleurs/euses, écologique, féministe et internationaliste, une Europe socialiste.
Pour que la population cesse de payer les conséquences de la crise à la place des véritables coupables capitalistes, la liste LCR-PSL affirme qu’il est entre autres nécessaire :
- de nationaliser l’ensemble du secteur bancaire et financier afin de constituer un monopole public bancaire, géré et contrôlé démocratiquement par les travailleurs/euses, en lien avec la population, pour financer les besoins sociaux réels et répondre aux urgences climatiques à travers le logement, les services publics, les transports, l’enseignement, …
- de réduire le temps de travail à 32 heures, sans perte de salaire et avec embauches massives
La liste LCR-PSL appelle à la convergence et à la coordination à l’échelle européenne des mobilisations sociales pour imposer ces choix par une redistribution radicale des richesses en faveur de la majorité.
Contacts:
Céline CAUDRON : 0474 91 64 59 // LCR, candidate tête de liste, 28 ans, animatrice-formatrice, militante féministe
Karim BRIKCI: 0485 93 37 56 // Porte-parole du PSL, 2e candidat effectif, 26 ans, brancardier et délégué CGSP Hôpital Brugman
Ligue Communiste Révolutionnaire: info@lcr-lagauche.be // www.lcr-lagauche.be // 0476 900 997
Parti Socialiste de Lutte: info@socialisme.be // www.socialisme.be // 02 345 61 81
Protocole d’accord pour les affichages dans la commune d’Etterbeek
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MEETING LCR-PSL à Liège
NON à l’Europe du Capital! – Ce n’est pas à nous de payer leur crise!
La LCR et le PSL se présentent ensemble aux élections européennes du 7 juin prochain. Ensemble nous voulons, tout comme d’autres organisations et mouvements sociaux, populariser la nécessité d’un plan d’urgence sociale qui fasse payer cette crise, la plus grave depuis les années ’30, aux capitalistes et à eux seuls.
Nous voulons aussi utiliser la campagne et la tribune électorale pour avancer un programme de rupture avec cette Europe du capital, moyen de régression sociale et outil qui a servi à aboutir à la catastrophe actuelle.
Face à cette situation, nous défendons l’urgence de mobilisations, de luttes sociales leur coordination à l’échelle européenne. Mais ces luttes des travailleurs/euses ainsi que les résistances à l’exploitation capitaliste et à toutes les oppressions doivent être traduites sur le terrain politique. C’est pourquoi nous voulons également utiliser ces élections pour débattre de la nécessité d’une nouvelle force politique résolument à gauche de la social-démocratie et des verts.
Au-delà de cette campagne, nous espérons pouvoir poursuivre ce débat avec d’autres organisations, mouvements, délégations syndicales,… en commençant par soutenir ensemble les luttes sociales qui ne manqueront pas de surgir au cours des prochains mois.
La construction d’une nouvelle force politique résolument à gauche ne se pose pas qu’en Belgique. En France, par exemple, s’est constitué le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), où se retrouvent des milliers de personnes, surtout des jeunes, qui ont répondu à l’appel d’Olivier Besancenot et de la LCR française. Le NPA a également été rejoint par l’organisation-soeur du PSL en France: la Gauche révolutionnaire. C’est ainsi que notre campagne unitaire LCR-PSL pour les européennes se fait en lien étroit avec le NPA.
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France: Reportages-photo de la grève nationale de jeudi dernier
Environ 2,5 millions manifestants ont participé aux défilés de la grève nationale pour l’emploi, le pouvoir d’achat et la défense des services publics, dont 300.000 à Paris uniquement. Une délégation de camarades du PSL s’est rendue sur place (à Valencienne, Paris et Marseille) pour participer à cette journée ainsi qu’à l’intervention de nos camarades français de la Gauche Révolutionnaire, actifs au sein du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) lancé autour d’Olivier Besancenot. La GR est intervenue à Valenciennes, à Lille, à Paris, à Rouen, au Havre et à Marseille et a vendu environ 200 exemplaires de son journal, l’Egalité (vous pouvez accéder ici au tract de la GR à cette occasion).
Reportage-photo de Valencienne
Reportage photo de Paris
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FRANCE : Défenseur du patronat contre défenseur du patronat.
La participation au premier tour aura été impressionnante : 84,5% des électeurs se sont rendus aux urnes – le plus haut taux de participation depuis la naissance de la Ve République en 1958 – contre 71,60% en 2002. Au duel final : Sarkozy contre Royal.
Nicolas Croes
Cette participation massive se devinait déjà dans le taux d’audience d’émissions comme « J’ai une question à vous poser », où près de 9 millions de personnes avaient suivis le passage de Ségolène Royal (qui s’est particulièrement distinguée d’ailleurs en répondant invariablement sur chaque sujet qu’il s’agissait de sa priorité…).
L’identité nationale au coeur du débat
Nombreux sont ceux qui voulaient éviter de revivre le séisme des dernières présidentielles qui avaient vu le leader du Front National arriver au second tour. C’est notamment cela qui permet de comprendre la « chute » du FN. Finalement, malgré son score tombé à 11,5%, son nombre d’électeurs est assez stable par rapport à 2002.
Un peu tôt pour crier victoire, donc. Surtout avec un Sarkozy qui affirme que la pédophilie et les suicides des adolescents sont d’origine génétique, qui veut un « ministère de l’intégration et de l’identité nationale » (même Jörg Haider a dénoncé les « nauséeux relents » de ces propos), qui a fait de la stigmatisation des communautés immigrées l’un de ses credos favoris,… Sans même parler de ce qu’il prévoit pour le monde du travail en général…. En définitive, il très proche de la droite dure de Bush, Berlusconi et Aznar.
Ségolène Royal l’a suivi sur ce terrain, en allant toutefois bien moins loin, en proposant par exemple l’encadrement militaire des jeunes délinquants « pour leur donner une chance dès le premier délit » ou en se référant à tout bout de champ à l’idée de nation française. On peut comprendre que l’enthousiasme ne soit pas gigantesque au PS malgré un résultat meilleur que celui de Jospin en 2002. De plus, si Sarkozy est soutenu par les plus grands patrons français – dont ceux qui contrôlent des médias ( il intimide ainsi souvent les journalistes en disant « C’est marrant, je connais tous vos patrons, je sais ce qui se passe dans votre rédaction. ») – Royal a derrière elle, entre autres, le patron de l’Organisation Mondiale du Commerce.
Bayrou profite de l’absence d’alternative
Bénéficiant de la droite effrayée par Nicolas « Bulldozer » Sarkozy et d’une partie de la gauche qui le voyait mieux parti pour battre le président de l’UMP au second tour, Bayrou, candidat du centre, aura été une des surprises de cette campagne et termine la course avec le score de 18,3%. Pour beaucoup, il aura aussi été le candidat à la fois anti PS et UMP. Il faut dire que les médias l’ont bien aidé à ce positionner de la sorte. Lorsqu’il s’est plaint des manipulations des médias, le Nouvel Observateur l’a soupçonné d’avoir « une prétention extravagante à l’égalitarisme ». Au regard de son passé et de son programme, on ne peut pourtant pas vraiment avoir de doutes sur ce qu’il pense de l’égalité… Mais 58% des Français ont effectivement trouvé (à juste titre) que les médias ont accordé une place trop importante à Nicolas Sarkozy et 63% pensent que les journalistes ne sont pas indépendants face aux pressions des partis politiques.
Pour tenter de gagner le scrutin ultime, Ségolène Royal devra tout faire pour séduire les centristes, au risque d’augmenter les tensions à l’intérieur du PS. Il est encore trop tôt pour dire ce qu’il adviendra en cas d’échec, mais la droite du PS pourrait être amenée à se rapprocher du centre et la gauche des débris du PCF et des Verts qui n’obtiennent respectivement que 2% et 1,5%, faute d’apparaître comme des alternatives crédibles.
Préparons les luttes à venir !
Plus à gauche, la division a eu un prix et, malgré les 56% de Français qui avaient voté NON à la Constitution Européenne majoritairement sur une base de gauche ainsi que le très fort sentiment antisystème, c’est l’échec. L’exception est Olivier Besancenot (LCR) qui réussit même à engranger 600.000 voix supplémentaires et arrive presque aux 5% (4,5%). Espérons que, contrairement aux fois précédentes, il sortira de ce résultat un véritable appel pour mobiliser l’électorat de l’extrême-gauche dans le cadre de la création d’une formation large anti-néolibérale où chaque tendance pourra s’exprimer.
La tâche est aujourd’hui à la préparation des interventions sur le terrain contre la casse sociale qui viendra de la droite ou de la « gauche ». Nous comprenons bien que des travailleurs et des jeunes, surtout des banlieues, voudront arrêter Sarkozy lors du second tour. Malheureusement, nous ne pensons pas que la politique de Ségolène Royal et du PS sera fondamentalement différente. Par contre, nous pensons que leur politique va plus encore mener à un je-m’en-foutisme et renforcer la droite et l’extrême droite tant que n’existe pas d’alternative crédible.
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Elections françaises : Sur 12 candidats, combien de travailleurs ?
Seuls Olivier Besancenot, Arlette Laguiller et José Bové connaissent véritablement les réalités du niveau de vie des travailleurs! Cela ne veut pas encore dire qu’ils sont les meilleurs pour défendre leurs intérêts, mais comment les travailleurs et leurs familles peuvent-ils être représentés et défendus correctement par des millionaires qui n’imaginent même pas la difficulté de joindre les deux bouts à la fin du mois?! Petit tour d’horizon…
Stéphane Ramquet
Jean-Marie Le Pen, le candidat du parti néo-fasciste (FN) est assujeti à l’ISF (impôt sur la fortune) à hauteur de 1643€ pour l’année 2006. En outre, il déclare un patrimoine équivalant à 1,37 million d’€, il détient aussi un porte-feuille d’action dont la valeur est inconnue. Son salaire d’eurodéputé lui rapporte aussi 6700€ brut par mois. Jean-Marie Le Pen, l’ami des travailleurs? sûrement pas! Son patrimoine et ses intérêts boursiers en font un candidat bien proche du patronat.
Nicolas Sarkozy (UMP, libéral-conservateur), quant à lui est le plus riche des candidats et aussi asujeti à l’ISF à hauteur de 1988€ avec un patrimoine de 1,13 million d’€. En tant que ministre, Nicolas Sarkozy touchait mensuellement 14.000€ brut.
Ségolène Royal, la candidate très sociale-libérale du Parti « Socialiste » est aussi asujetie à l’ISF à hauteur de 862€ et partage un patrimoine de 900.000€ avec son compagnon François Hollande, secrétaire général du PS. Ensemble il détiennent un appartement de 120² en Hauts-de-Seine, une maison dans les Alpes-maritimes, ainsi qu’une maison dans les Deux-Sèvres. Son revenu de président du conseil régional du Poitou-Charente s’élève à 5.227€ brut.
François Bayrou (UDF, centre-droit) n’est lui pas asujeti à l’ISF mais déclare quand même un patrimoine de 607.000€. Son revenu de député s’élève à 6.892€ brut.
À l’opposé, Olivier Besancenot (LCR, se revendiquant de la tradition trotskiste) déclare un revenu de 1.100€ net que lui rapporte son salaire de facteur. Il est propriétaire avec sa compagne d’un appartement de 55m² dont il rembourse toujours le crédit.
José Bové (altermondialiste) a un revenu net de 1220€ mensuel que lui rapporte son salaire associé d’un Groupement agricole.
Arlette Laguiller (LO, se revendiquant également de la tradition trotskiste) enfin vit de sa pension de La Poste qui s’élève à 2.276€
Tous les autres candidats (à l’exception de Nihous, le candidat chasseur), Voynet (Les Verts, « écologistes »), Villiers (MPF, extrême-droite), Schivardi (candidat des maires), et Buffet (Parti « Communiste » Français) vivent de leur mandat électif qui leur rapporte plus que de quoi bien vivre. (précisons tout de même que Marie-Georges Buffet rend une partie de son traitement de députée à son parti).
Les travailleurs et la jeunesse ont besoin d’un réel prolongement politique. Le train de vie d’une candidate comme Ségolène Royal montre une fois de plus que le PS n’est plus leur parti. La LCR, tout comme LO, ne peut prétendre être à elle seule ce nouveau parti. Il faut que les forces anti-libérales, que les travailleurs, la jeunesse les immigrés et les chômeurs s’unissent dans un nouveau parti des travailleurs, une nouvelle force qui sera la coupole des luttes. En attendant pour montrer que c’est cela que nous voulons, soutenons les vrais candidats des travailleurs.
Un maximum de voix pour ces candidats rendra encore plus visible la dénonciation du capitalisme. Mais pour renverser ce système, le vote ne suffira pas. Il faut dès à présent préparer les luttes, s’organiser, et approfondir l’analyse du capitalisme pour développer une orientation réellement socialiste et révolutionnaire. Notre organisation-soeur en France, le Gauche révolutionnaire, fait campagne sur ce thème tout en appelant à voter pour la LCR ou pour LO.
NB: L’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) est un impôt français payé par les personnes détenant un patrimoine net (défini selon les règles de la loi) supérieur à 760 000 euros (seuil au 1er janvier 2007). L’ordre de grandeur de cet impôt est de 1% (fourchette de 0,55% à 1,80%). (fr.wikipedia.org)
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Toujours la même politique sans alternative crédible à gauche
France: Sarkozy contre Royal
La campagne présidentielle est bien lancée, sur fond de dégoût face à la politique suivie par les gouvernements de Raffarin et Villepin depuis 2002 : soutien à la constitution européenne rejetée par les Français lors du référendum en 2005, attaque contre les pensions, privatisation des services publics, promotion de nouveaux contrats flexibles et précaires,… 80% des français sont aujourd’hui opposés à une nouvelle candidature de Chirac.
Les politiciens, la presse, les sondages sont focalisés sur le match annoncé pour le 2e tour entre Nicolas Sarkozy pour l’UMP et Ségolène Royal pour le PS. Mais si les thèmes principaux qui préoccupent les Français sont l’emploi, les salaires, l’enseignement, la sécurité sociale,…. les réponses que donnent Sarkozy et Royal montrent qu’ils veulent continuer la même politique, celle qui assure de nouveaux profits records aux actionnaires aux détriments de la collectivité.
Avec ce duel, l’enjeu du premier tour est relégué au second plan. La menace d’un Le Pen au deuxième tour, comme en 2002, semble être écartée par les scores des deux principaux candidats. Mais il est quand même crédité de 13% dans les sondages (à la mi-février) alors qu’en 2002, il se situait entre 8 et 10% à la même période. Entre les deux tours de 2002, des centaines de milliers de jeunes étaient sortis dans les rues contre le FN. Mais l’absence d’une autre perspective que de barrer la route à Le Pen par la voie des urnes en votant Chirac et cinq années de politique antisociale de la droite ont permis au FN de rester en selle.
Sarkozy, représentant le plus zélé des capitalistes
Sarkozy – Ministre de l’intérieur ultra-répressif, à l’attitude et au discours agressif envers les immigrés, les jeunes et les syndicalistes – a changé quelque peu de tonalité comme candidat. Mais le fond reste identique.
Son programme est encore plus néolibéral que celui des précédents gouvernements. Il défend les riches en voulant diminuer de moitié l’impôt sur la fortune à travers des astuces fiscales, supprimer les droits de succession, défiscaliser complètement les heures supplémentaires ou encore créer un contrat de travail unique (ce qui signifie liquider les contrats à durée indéterminée en les remplaçant par un modèle de contrat plus flexible et précaire).
Pour lui, chômeurs, pensionnés et fonctionnaires (dont il veut liquider 225.000 postes pour 2012) sont des fainéants et des profiteurs. Il sait ce qu’il veut et le dit : une vague d’attaques contre les salaires et les conditions de vie des travailleurs et de leurs familles.
Pour faire passer une telle politique, il la présente comme seule capable de " relever la France " et surtout il joue sur son image d’ " homme fort " qui veut mettre fin à l’insécurité et à la délinquance.
Royal, un emballage différent
Royal, pourtant favorite avant le démarrage de la campagne, a perdu 22 sondages consécutifs entre la mi-janvier et la mi-février au profit de Sarkozy. Ses bourdes à répétition et les tiraillements au sein de son personnel politique pourraient-ils lui faire perdre les élections? Il est sans doute encore trop tôt pour le dire, plus de 50% des électeurs se disant encore indécis.
Royal pourrait bénéficier d’un important soutien au nom du " moindre mal " face à la menace que représente Sarkozy. Nous comprenons ceux qui se sentent poussés à voter pour Royal afin de barrer la route à Sarko, mais sa politique ne serait pas fondamentalement différente. Ayant Tony Blair pour modèle, elle préconise de nombreuses diminutions de charges pour les patrons et avec une richesse personnelle réelle estimée à un peu moins d’un million d’euros, elle provient du même milieu que Sarkozy.
Ses propos contre les profs, considérés comme des profiteurs qui devraient prester l’ensemble de leurs heures à l’école, révèle le mépris qu’elle porte aux travailleurs. Royal défend la même politique néolibérale que la droite et n’a de plus social que l’emballage. Alors que Sarkozy annonce ses intentions, Royal renoue avec les traditions des promesses qui ne seront pas tenues.
Royal a pourtant encore un autre atout dans sa poche. C’est que, sur sa gauche, rien ne semble avoir changé depuis 2002 : une candidature crédible d’opposition à la politique néo-libérale fait toujours défaut. Marie-Georges Buffet (Parti Communiste Français), Olivier Besancenot (Ligue Communiste Révolutionaire), Arlette Laguiller (Lutte Ouvrière), Gérard Schivardi (Parti des Travailleurs) et José Bové présentent chacun leur propre candidature.
Pourquoi autant de cavaliers seuls ?
Malgré les mobilisations de masse passées, aucun prolongement politique aux luttes des travailleurs et des jeunes n’a émergé. Un large mouvement unitaire et antilibéral s’est formé à partir de la campagne pour un " Non de gauche " à la constitution européenne. Mais les objectifs et la stratégie politiques n’ont jamais pu être éclaircis au sein de ce mouvement. Aucune force n’y a défendu la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs unifiant la résistance contre la politique néolibérale.
Le PCF a maintenu son orientation habituelle : d’un côté, il critique Royal mais, de l’autre, il se prépare à la possibilité de rentrer dans un nouveau gouvernement de gauche plurielle avec le PS. La LCR a une orientation plus claire d’opposition à toute collaboration gouvernementale avec le PS mais elle n’a pas défendu clairement cette position au sein des collectifs antilibéraux et a choisi très vite de présenter son propre candidat. Si Bové est sans doute le candidat le plus " populaire ", il a maintenu un flou certain sur ses rapports futurs avec le PS et il n’était préparé en réalité à une candidature de rassemblement… que sur sa propre candidature. Quant à Lutte Ouvrière, elle s’est maintenue à l’écart de tous les débats et a annoncé depuis le début qu’elle présenterait sa propre candidate (dont ce sera la sixième tentative).
Notre organisation-soeur en France, la Gauche Révolutionnaire, continue à mener campagne pour un nouveau parti des travailleurs. Ensemble, l’extrême-gauche est créditée de 11% dans les sondages, un résultat équivalent à celui de 2002. Cette force électorale illustre le potentiel et le succès qu’aurait une nouvelle formation telle que le CAP en France. Malheureusement, ni LO, ni la LCR n’utilisent les possibilités présentes pour faire émerger une nouvelle formation de masse des travailleurs, ce qui laisse la voie libre aux politiciens traditionnels.