Tag: Olivier Besancenot

  • La construction de nouveaux partis des travailleurs et les tâches des marxistes

    Lors de l’école d’été européenne du CIO qui s’est déroulée en Belgique à la mi-juillet, une attention particulière a été accordée à la question de la construction de nouveaux partis des travailleurs de masse. Depuis maintenant près de 20 ans, l’appel à la formation de nouveaux partis des travailleurs est une partie cruciale du programme politique de bien des sections du Comité pour une Internationale Ouvrière. Cette école d’été était un moment idéal pour partager les expériences variées de nos sections concernant cette question, pour discuter des perspectives de développement des nouveaux partis et pour tirer les leçons principales au sujet de notre double tâche : construire les forces marxistes révolutionnaires tout en participant au développement de nouveaux partis des travailleurs de masse.

    Rapport de l’école d’été du CIO par Paul Murphy, Socialist Party (CIO-Irlande)

    En introduction à la discussion, Tony Saunois (Secrétariat International du CIO) a fait le tour des principaux développements qui se sont déroulés ces dernières années. Il a expliqué que le processus de bourgeoisification des anciens partis sociaux-démocrates et ‘communistes’ a constitué un élément clé qui nous a poussés à appeler à des nouveaux partis des travailleurs de masse. C’est ce processus qui a conduit à ce que des partis tels que le Labour Party en Grande-Bretagne ou encore le SPD en Allemagne, qui avaient une base ouvrière active et une direction pro-capitaliste, deviennent de plus en plus des partis capitalistes qui avaient perdus leurs racines.

    Dans sa réponse à la discussion, Andros (de Grèce) a mis en avant que cet appel pour de nouveaux partis des travailleurs est de bien des façons la continuation de l’orientation traditionnelle du CIO vers les formations de masse de la classe ouvrière. Dans les années ’60, ’70 et ’80, cette tactique a été facilement appliquée en s’orientant vers les partis traditionnels sociaux-démocrates, y compris en y participant, et parfois vers d’autres partis. Maintenant, nous avons à appliquer cette tactique de manière différente, en particulier avec cet appel à construire de nouveaux partis des travailleurs de masse.

    Depuis la droitisation décisive des partis sociaux-démocrates, de nouvelles formations de gauche ont été créées. Cependant, à l’exception de Rifondazione Communista en Italie, aucune d’entre elles n’a été rejointe par un large nombre de travailleurs et n’est devenue un véritable parti de masse. Deux questions cruciales sont à mettre en avant pour expliquer cela : l’absence d’un programme de gauche clair, anticapitaliste et socialiste capable d’attirer les travailleurs et les jeunes dans le contexte de la crise capitaliste et la faiblesse persistante concernant l’orientation vers les luttes et les actions des travailleurs, ce qui signifie que ces partis n’ont pas été revitalisés par les luttes qui ont émergé en Europe. En raison de cela, le processus de développement de ces partis ainsi que le travail en leur sein a été compliqué. Tony a expliqué que la question des nouveaux parties des travailleurs est enracinée dans la situation objective, tout comme il n’est pas possible pour la classe ouvrière de donner naissance à des formations révolutionnaires de masse d’un coup. Généralement, au vu du niveau actuel de conscience de classe, le développement de partis des travailleurs de masse est une étape nécessaire sur la route du développement de la conscience et de partis révolutionnaires de masse.

    Pourquoi participons nous aux nouveaux partis des travailleurs ?

    Les complications rencontrées dans les nouvelles formations ont été abordées par de nombreux camarades. La réalité est que la plupart des directions de ces formations ne considèrent pas devoir présenter une opposition claire contre les partis de l’establishment. Un des camarades allemands du CIO a par exemple expliqué qu’aucun dirigeant de Die Linke ne voit le socialisme comme une alternative réelle au capitalisme. Cela peut conduire à un travail très frustrant à l’intérieur de ces partis, avec nos initiatives constamment bloquées par la bureaucratie du parti.

    Sascha, d’Allemagne, a toutefois insisté sur l’importance pour le CIO de faire partie de ces partis en raison des perspectives de ces partis. Avec sa politique actuelle, il est improbable que Die Linke se développe pour devenir un véritable parti ouvrier de masse en Allemagne. Il est toutefois possible que ces formations jouent un rôle dans la formation de nouveaux partis de masse de la classe ouvrière.

    En réalité, il y a deux partis au sein de Die Linke – un parti ouvrier réformiste et un parti social-libéral pro-capitaliste. La possibilité est réelle qu’une scission arrive à un moment donné. Il est vital que les membres du SAV (CIO-Allemagne) soient présents dans de tels développements, afin de défendre des politiques claires, de gauche et socialistes ainsi que pour tenter d’organiser une gauche forte, apte à grandir pour devenir un parti de masse. L’autre possibilité à ne pas écarter, c’est que Die Linke soit poussé à gauche par la lutte de classe, ce qui déboucherait probablement sur le départ des éléments les plus à droite du parti.

    Comme cela a été montré par l’instabilité des nouvelles formations de gauche, il n’est pas possible de créer des partis des travailleurs stables suivant les lignes des partis sociaux-démocrates ou ‘communistes’ de la période d’après guerre. Cela s’explique par la nature de la période actuelle et de la crise économique, qui ne permet pas les mêmes bases matérielles pour des réformes telles que celles que la période d’après-guerre a connue. La question des coalitions avec des parties pro-capitalistes et celle de rejoindre un gouvernement qui attaque la classe ouvrière est posée. C’est pourquoi ces nouvelles formations sont instables, avec des tensions internes et parfois des scissions.

    La réaction de la gauche face à la crise économique

    Les nouvelles formations de gauche, dans différents pays, ont des origines et des caractéristiques différentes. Le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) français, par exemple, a été lancé par une organisation se réclamant du trotskisme, la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), qui a évolué vers la droite et s’est dissoute dans une formation plus large. Le processus de construction de Die Linke en Allemagne a été initié par des syndicalistes et des responsables syndicaux de base qui ont rompu en 2004 avec le SPD (l’équivalent allemand du PS, ndt) pour former le WASG, qui s’est joint plus tard au successeur de l’ancien parti dirigeant est-allemand, le PDS, pour former Die Linke. Le Bloc de Gauche au Portugal a été initié par un rassemblement d’organisations de gauche existantes, en particulier des maoïstes, des trotskistes de la tradition du SUQI (Secrétariat Unifié de la Quatrième Internationale, à laquelle était liée l’ancienne LCR française) et des eurocommunistes (des réformistes avec une rhétorique communiste). Syriza, en Grèce, est une alliance d’organisations de gauche, dont la plus grande est Synaspismos, qui a émergé en tant que scission eurocommuniste du Parti Communiste Grec (KKE).

    Il existe toutefois des éléments communs à tous. Le plus marquant a été la tendance à virer non pas vers la gauche sur base de la crise économique, mais vers la droite. Marco, d’Italie, s’est référé à l’expérience de Rifondazione Communista (le PRC), qui exprime les dangers d’une telle approche et d’une participation aux gouvernements capitalistes. Le PRC, qui avait plus de 100.000 membres à son apogée, a été détruit par sa direction de droite, et les membres du CIO en Italie font campagne pour la construction d’une “gauche des travailleurs” incluant des anciens mais aussi des nouveaux militants.

    Dimitrios, de Grèce, a expliqué que l’alliance Syriza avait à un certain moment quelques 17.5% dans les sondages d’opinion, mais a chuté à 4%, largement en raison de la politique de ses dirigeants, faite de zigzags. Même quand une position réellement socialiste est prise par ses organes dirigeants, aucun des porte-paroles ou des représentants publics de Syriza ne met publiquement en avant cette position. Dimitrios a aussi critique le nouveau programme de Syriza, propose par ses dirigeants, qui est un méli-mélo de revendications qui ne met pas en évidence une claire alternative de gauche pour les travailleurs et leurs familles dans ce contexte de crise profonde.

    En conséquence, Syriza traverse maintenant une crise sérieuse. L’aile droite de Synaspismos (le plus grand groupe de Syrisa) a joué un rôle de frein pour chaque orientation à gauche. Il y a un mois, cette aile droite a scissionné et Xekinima (CIO-Grèce) a accueilli cette scission comme une opportunité pour Synaspismos et Syriza d’effectuer un virage décisif vers la gauche. Notre position a cependant été attaquée par d’autres et a généré beaucoup de débats, mais aussi d’attention pour nos arguments.

    Cédric, du CIO, a parlé des forces de gauche au Portugal. Malheureusement, le Bloc de Gauche possède beaucoup des faiblesses de ces nouvelles formations de gauche à travers l’Europe. Il n’a pas eu de réponse face à la crise et n’a lancé aucune proposition concrète capable de mobiliser les travailleurs et les jeunes. Son slogan principal se limite à dire “plus de justice dans l’économie”, ce qui ne signifie rien pour ceux qui veulent lutter. En fait, une bonne part de sa direction veut créer une prétendue “gauche moderne”, ce qui en réalité signifie une gauche qui voit la lutte de classe comme quelque chose de dépassé.

    Lise, une membre de la Gauche Révolutionnaire (CIO-France), a décrit de quelle façon le NPA a été lent à réagir et à s’orienter vers les grandes luttes des travailleurs et des pensionnés. Par exemple, la figure la plus connue du NPA, le facteur Olivier Besancenot, n’a pas été utilisée durant la grève des postiers pour effectivement intervenir afin de correctement orienter la lutte. Cela reflète aussi le fait que, à l’instar de beaucoup de nouvelles formations de gauche à travers l’Europe, le NPA est principalement concentré sur les élections, bien plus que sur la lutte de classe dans les entreprises et dans la rue.

    Le CIO et les nouvelles formations de gauche

    Actuellement, une des tâches au sein de beaucoup de ces nouveaux partis est de construire des groupes d’opposition avec d’autres pour s’opposer au virage à droite des directions. En agissant de la sorte, au Brésil, la section du CIO (Liberdade Socialismo e Revolucao) a joué un rôle important pour qu’un nouveau candidat, Plinio, plus à gauche, soit sélectionné comme candidat pour les élections présidentielles du Parti du Socialisme et de la Liberté (PSOL).

    Dans le NPA en France, les camarades du CIO ont joué un rôle vital dans le rassemblement d’un groupe d’opposition de gauche. Ils ont réussi à obtenir 30% des voix lors d’un vote de membres du parti pour leur position de gauche clairement socialiste. Au Québec, à l’intérieur de Québec Solidaire, un regroupement de gauche qui a maintenant 9% dans les sondages d’opinion, nos membres travaillent avec d’autres pour tenter de tirer le parti vers la gauche. En Grèce, nous avons également été impliqués dans de similaires initiatives et il est à espérer que nous puissions assister à un développement similaire dans Die Linke à un certain moment.

    Dans les pays où il n’y a pas encore de nouveau parti de gauche, nos membres sont impliqués dans des campagnes pour la construction de telles formations et là où nous avons des forces substantielles, nous avons un rôle crucial à jouer. C’est le cas en Grande-Bretagne, où nous avons aide à lancer la Trade Unionist and Socialist Coalition (TUSC, coalition de syndicalistes et de socialistes), qui a participé aux dernières élections.

    Dave, du Socialist Party en Angleterre et Pays de Galles, a abordé les difficultés des conditions objectives auxquelles ont fait face nos camarades du Socialist Party lors des dernières élections, caractérisées par une peur profonde du retour des Conservateurs, les Tories, ce qui a repoussé beaucoup de gens vers le Labour Party, avec en résultat de grandes pertes pour les petits partis. Il est important de maintenir la TUSC comme une arène de travail et comme étape vers la construction d’un nouveau parti des travailleurs.

    Michael, d’Irlande, a fait état de notre travail concernant la construction d’un nouveau parti des travailleurs de masse. La nature de droite de presque toute la direction syndicale irlandaise entraîne qu’il est fortement improbable qu’une initiative soit prise par un “Bob Crow irlandais” (du nom du dirigeant du syndicat des cheminots et des conducteurs en Angleterre, qui fait campagne avec nous depuis plusieurs années pour la construction d’un nouveau parti des travailleurs). Toutefois, la position clé acquise par nos camarades irlandais du Socialist Party (CIO-Irlande) parmi la gauche signifie que nous avons un rôle tout particulier à jouer dans le développement d’une nouvelle formation et que nous pouvons avoir un rôle central en son sein. La forte probabilité pour que l’Irish Labour Party, le parti travailliste irlandais, entre dans un gouvernement après les prochaines élections peut créer les circonstances favorables au lancement d’un nouveau parti. Le Socialist Party est actuellement impliqué dans des négociations pour construire une alliance de gauche pour les prochaines élections.

    Les développements dans les partis ‘communistes’

    Un des fils de la discussion était l’attention à porter vers les développement à l’œuvre dans les partis communistes, qui peuvent aussi être affectés par la crise. L’exemple d’Izquierda Unida (Gauche Unie, en Espagne, une coalition politique dont la composante la plus forte est le parti communiste) a été utilisé pour illustrer ce processus. Son nouveau dirigeant parle de guerre de classe et vire à gauche, ce qui devient plus attractif pour de nombreux jeunes et travailleurs en Espagne.

    Le Parti Communiste Portugais garde une forte base dans la classe ouvrière, possède 57.000 membres et attire toujours à lui des couches de jeunes. Il détient des positions syndicales clés, dont la direction du syndicat CGTP (le plus grand syndicat du pays, qui compte 750.000 membres). Malheureusement, son approche est très sectaire, en refusant de travailler avec d’autres et en n’ayant aucune compréhension d’une méthode transitoire, il ne fait aucun pont entre la résistance contre les coupes budgétaires actuelles et le socialisme, qu’il dit défendre. Cependant, au sein de ces parties, de grandes discussions se développent à ces sujets.

    Même le KKE (la Parti Communiste Grec), qui est formellement un parti stalinien et est extrêmement sectaire, est affecté par la crise. Nos camarades grecs ont expliqué comment cela s’est produit. Après chaque lutte de classe sérieuse, des travailleurs honnêtes de la base du parti quittent le KKE à cause de son approche extrêmement sectaire. Par exemple, le KKE organise toujours ses propres manifestations, séparées des autres, et il en va de même pour son front syndical, PAME, à la place de s’engager dans la lutte avec les travailleurs des plus grands syndicats, mais si leur direction est acquise au PASOK (les sociaux-démocrates grecs, actuellement au pouvoir).

    Notre réponse est d’appeler à un front unique d’action entre les vieux partis communistes avec de sérieuses racines dans la classe ouvrière et les nouvelles formations, ainsi qu’au développement de discussions entre ces partis. L’approche de Syriza, en Grèce, est largement correcte à cet égard, elle fait des appels répétés au KKE pour faire des actions en commun et pour avoir des discussions ensemble, même si le programme politique de Syriza est limité. Si cette alliance s’était maintenue à 17.5% des sondages tout en continuant avec cette approche, cela aurait eu un réel impact sur le KKE.

    De petits groupes vers des parties de masse

    Dans sa conclusion, Andros a expliqué que l’organisation de parties politiques de masse ne va pas nécessairement se produire d’un coup. La création du Parti Travailliste britannique a constitué un processus s’étant étalé sur plusieurs décennies. Cependant, une fois qu’un sérieux parti large basé sur la lutte de classe sera construit, il sera bien plus facile et plus rapide d’en reproduire la formation ailleurs. Les exemples de l’Europe du sud dans les années ’60 et ’70 illustrent à quelle rapidité ce processus peut également aller dans un contexte de crise tel que celui que nous connaissons. Dans plusieurs pays, de très petits groupes ont pu devenir des partis de masse dans un très court laps de temps, comme le Parti Socialiste au Portugal au cours de la Révolution des Œillets en 1974.

    La crise économique est maintenant un facteur crucial dans le développement de nouveaux partis des travailleurs, décisif pour en déterminé la nature et la rapidité. Il est encore tout à fait possible que Syriza et d’autres formations puissent prendre un grand virage à gauche sous l’impact de la crise économique. Cependant, il est également possible que le scenario du PRC italien touche ces partis à cause de la tendance à droite de leurs directions.

    Même s’il ne s’agit pas de développements linéaires, il est clair que, dans beaucoup de pays, des développements se dirigeant vers de nouveaux partis des travailleurs de masse sont en train de prendre place. Il ressort très clairement de l’expérience du CIO jusqu’à présent qu’il sera capable, avec ses sections, de jouer un rôle important dans ces développements, tout en construisant ses propres forces pour lutter en faveur d’un programme réellement socialiste.

  • Une campagne électorale réussie pour le Parti Socialiste de Lutte!

    En Wallonie et à Bruxelles, après avoir déjà connu des campagnes électorales sous le nom de Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS), nous avons participé aux élections avec notre tout nouveau nom : Parti Socialiste de Lutte. Nous avons constitué des cartels (avec la LCR pour l’Europe, avec le PC, la LCR et le PH aux régionales à Bruxelles) et avons déposé nos propres listes (PSL) aux régionales à Mons, Nivelles et Liège. Pour la troisième fois de son existence, notre parti s’est présenté dans la Flandre entière au collège électoral néerlandophone, comme au Sénat en 2003 et pour l’Europe en 2004, mais aussi, pour les ré- gionales dans toutes les provinces; une première.

    Par Eric Byl

    Pour certains, il est évident que l’on ne peut que baisser les yeux face à notre score électoral. L’auteur se souvient d’un autre temps. A l’époque de Militant/Militant Links (dans les années ‘90), participer aux élections à une échelle nationale sous notre propre nom était un rêve. Nous n’avions à l’époque même pas assez de membres pour remplir une liste! Notre toute première participation électorale date de ’99, à Gand-Eeklo, l’unique arrondissement où nous avions pu déposer une liste, avec un résultat de 478 voix. La même année, du côté francophone, nous avons eu un candidat sur la liste Debout de Roberto D’Orazio, qui avait récolté 46.000 voix pour l’Europe. Plus tard, en 2003, nous avons participé aux listes RDS-PC et PC-RDS à Bruxelles, Mons et Liège, avec une série de candidats.

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    Nous avons obtenus 7.954 voix pour le parlement européen avec la liste commune LCR-PSL (0,32%). En 2004, à l’époque où le PSL s’appelait encore le Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS), nous avions obtenus 5.675 voix (0,23%). Pour le collège électoral néerlandophone, nous avons obtenu 9.000 voix (0,24%). Nous avons également eu 10.038 voix pour le parlement flamand (0,24%). Pour les régionales, la liste unitaire bruxelloise PC-PSL-LCR-PH a obtenu 2.042 voix (0,5%).

    Du côté francophone, pour les européennes, le PTB a obtenu 1,16%, le PC 0,31% et CAP-D’Orazio 0,31%. La division a joué un rôle dans ces résultats, mais il existait heureusement une liste unitaire, celle qui a rassemblé la LCR et le PSL. D’autre part, auprès d’une certaine couche, le PTB a pu être vu comme une forme d’alternative, dans les deux collèges linguistiques. Une partie des électeurs a hésité, pour voter en définitive le PTB. Du côté néerlandophone, nous avons reçu moins de suffrages que lors des élections européennes précédentes. Là aussi, la question du PTB a joué, et il existait encore une liste CAP. Le PTB y a récolté 1%, mieux qu’en 2004.

    Aperçu de nos résultats:

      Élections Européennes:

    • Collège électoral francophone: LCR-PSL. 7.954 voix
    • Collège électoral néerlandophone: LSP. 8.985 voix

      Élections Régionales:

    • Bruxelles: (PC-PSL-LCR-PH): 2.042 voix | 0,5%
    • Liège (PSL): 792 voix | 0,24%
    • Mons (PSL): 411 voix | 0,29%
    • Nivelles (PSL): 305 voix | 0,14%
    • Flandre-Orientale: (LSP): 2.665 voix | 0,28%
    • Flandre-Occidentale (LSP): 2.023 voix | 0,26%
    • Anvers (LSP): 2.735 voix | 0,25%
    • Brabant Flamand (LSP): 1.592 voix | 0,24%
    • Limbourg (LSP): 1.023 voix | 0,19%

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    Notre objectif n’a jamais été de faire le “plein de voix”, mais bien d’utiliser la campagne électorale et la plus grande attention pour la politique afin de diffuser notre programme à une plus large échelle. Vous souvenez-vous des affiches sans photo et avec beaucoup de texte? Ce sont les nôtres. Au moins, on sait pour quoi on vote. Nous n’utilisons pas la ruse de publicitaires, mais une plate-forme pour populariser des idées : “nationaliser pour sauver les emplois, pas les profits”, “des logements abordables, plus de logements sociaux publics”, “7% du PIB pour l’enseignement” et “stop à la commercialisation des soins, pour un service public national de santé”. Nous avons aussi voulu populariser l’idée de la construction d’un nouveau parti des travailleurs, une nouvelle force à gauche, idée à la base de nos cartels avec le PC, la LCR, et le PH.

    Nous avons encore eu certaines discussions à propos du Comité pour une Autre Politique (CAP), avec lequel nous avons encore participé aux élections fédérales en 2007. Le problème avec le CAP était une question de clarté politique. Le PSL a prouvé à de nombreuses reprises depuis ‘99 que nous voulons et savons collaborer avec d’autres, mais pas si cela devient contre-productif.

    Notre priorité ne se situe pas au niveau des voix, mais bien au niveau de nouveaux militants pour renforcer le mouvement. Durant cette campagne, nous avons gagné 40 nouveaux membres, et il reste encore autant de demandes d’adhésions. Nous ne parlons pas ici d’adhésions sur papier, mais de militants s’intégrant effectivement à notre fonctionnement quotidien. Nous avons encore dû récolter des milliers de signatures de parainage pour pouvoir nous présenter. Mais cette fois-ci, nos “parrains” n’ont pas seulement reçu un tract, ils ont pu intégrer notre nouvelle newsletter. Avec la production de quelques centaines de drapeaux professionnels, la publication régulière d’un tract de masse, des investissements dans des facilités d’impression, de nouveaux mégaphones, etc. nous voulons à l’avenir impliquer non seulement nos militants, mais aussi plus régulièrement nos sympathisants. C’était d’ailleurs un des objectifs de cette campagne électorale : utiliser ces élections pour augmenter notre périphérie, la structurer, et l’impliquer plus intensément dans notre travail. Nous disposons maintenant d’un fichier de quelques milliers de personnes à contacter régulièrement.

    Cette fois-ci, notre fonds électoral ne s’est pas constitué au détriment des ressources dont nous avons besoin pour notre fonctionnement quotidien. Les 30.000 euros que nous avons utilisé représentent environ 50% de plus que notre niveau normal de fonds de lutte. Le résultat a été en Flandre de quelques 9.000 voix pour l’Europe, et un peu plus de 10.000 pour le parlement flamand, mieux qu’en 2003, mais moins qu’en 2004. Mais cette fois-ci, nous avions à nos côtés non seulement le PvdA (le PTB en Flandre), mais aussi le CAP. De plus, après avoir promis pareil avec Dirk Van Duppen et Maria Vindevoghel, le PvdA a assuré envoyer Kris Merckx (Anvers) au parlement, avec le même résultat. Mais alors que seule une partie de la gauche avait été menée par le bout du nez (rouge) les fois précédentes, l’attention a cette fois-ci dépassé ce cercle. Du côté francophone, nous avons obtenu 8.000 voix avec la liste LCR-PSL, juste devant le PC-PGE et CAP-D’Orazio. A Bruxelles, la liste PC-PSL-LCR-PH a récolté 2.000 voix. Tant dans le canton de Liège que ceux de Mons et de Nivelles, le PSL, CAP-D’orazio et le PC-PGE obtiennent des chiffres comparables.

    Tous ensemble la prochaine fois ?


    • Nouvelles du PSL
    • Site "Elections – 2009" du PSL

    Notre campagne en quelques images…

    Il est loin d’être évident de faire un bilan de tout ce qui a été fait durant cette campagne. A côté des photos ci-dessous, il faut rajouter bien des manifestations où nous avons défendu nos positions, bien des stands en rue, des porte-à-porte, des collages, des interventions dans des meetings des partis traditionnels, des réunions locales,… Mais aussi des interventions à des piquets de grève et à des manifestations avec du matériel spécifique. Enfin, à côté de de la campagne proprement dite, il y a encore eu notre journée de débats nationale pour la Journée Internationale des Femmes, etc.

    Encore une fois, un grand merci à tous ceux qui nous ont aidé! Nous les invitons bien entendu – ainsi que les lecteurs de www.socialisme.be – à continuer à soutenir le PSL et de ses campagne voire, c’est encore mieux, à rejoindre notre parti.

    • Plus d’infos sur le PSL

    L’affiche PSL et l’affiche commune LCR-PSL


    Collecte de signatures de parrainage


    Manifestation anti-NSV à Louvain


    Lancement de la campagne du PSL le 4 avril


    Meeting LCR-PSL à Liège


    1er mai


    Meeting PSL à Mons


    Vottem: 10 ans déjà, je ne l’accepte pas!


    Meeting PC-PSL-LCR-PH


    Manifestation de la Confédération Européenne des Syndicats


    Meeting commun LCR-PSL à Bruxelles


    Conférence de presse LCR-PSL avec Olivier Besancenot


    Autres

  • Elections européennes de 2009 – Tour d’horizon

    Peu ou pas de confiance dans les gouvernements, mais pas de veritable alternative socialiste

    Ces élections européennes ont donné un instantané de l’atmosphère anxieuse et de la méfiance, ou même de l’hostilité, éprouvée face aux gouvernements. Dans certains pays, comme la Grande-Bretagne, la Grèce, l’Irlande et la Hongrie, les partis au pouvoir ont subi de dramatiques revers. Mais généralement, à quelques exceptions près, cette situation n’a pas bénéficié aux forces de gauche ou même aux verts. Le mécontentement est surtout illustré par une faible participation et un soutien accru pour les nationalistes de droite ou les formations d’extrême-droite.

    Par Robert Bechert, Comité pour une Intenationale Ouvrière

    L’Europe s’enlise dans une profonde récession, la pire depuis les années ‘30. Juste avant les élections, la Banque Centrale Européenne avait d’ailleurs encore revu à la baisse ses prévisions de croissance pour les 16 pays de la zone euro : une chute de 5.1% pour 2009.

    Voilà le contexte derrière la fonte du soutien de la plupart des partis au pouvoir et la recherche, parmi les électeurs, d’une alternative. Même le faible taux de participation illustre ce rejet des partis établis, au côté d’un rejet de l’Union Européenne et de la parfaite compréhension que le soi-disant Parlement européen est impuissant.

    Mais alors que les nationalistes de droite et l’extrême-droite ont pu capter une bonne partie des voix, la victoire de Joe Higgins, le candidat du Socialist Party (CIO-Irlande), qui a remporté un des sièges d’eurodéputé de Dublin, montre de quelle manière il est possible de construire un soutien conscient de la base profondément enraciné parmi la classe ouvrière, établissant ainsi une tradition de lutte revendiquant des politiques réellement socialistes. Malheureusement, cela ne constitue pas l’expérience générale de ces élections. Seul le Bloc de Gauche au Portugal et le Mouvement des peuples contre l’UE au Danemark, quoique sur base d’un programme politique plus faible, ont remporté des succès significatifs.

    Dès le début de cette crise, il a été absolument clair qu’elle était due au marché capitaliste lui-même. À aucune moment il n’a été possible pour la classe capitaliste de blâmer la classe ouvrière, les syndicats ou le ‘socialisme’. On se serait donc attendu à ce que cela débouche un soutien pour les partis qui se sont opposés au capitalisme, ou qui au moins ont offert une vision différente de la société.

    Nous avons déjà connu des protestations à une large échelle, avec des manifestations et des journées de grève générale ou nationale, dans une série de pays européens. En France, plus particulièrement, elles ont pris le caractère d’une marée croissante d’opposition à toute tentative des capitalistes et des gouvernements de faire payer la crise aux travailleurs et à la classe moyenne. Mais d’autres pays encore, comme la Belgique, la Grèce et le Portugal, ont également connu des actions significatives.

    Cependant, presque tous les dirigeants syndicaux à travers l’Europe n’ont en rien cherché à construire un mouvement plus large sur base de ces premiers pas. Au lieu de cela, les protestations ont été réduites à des actions isolées, employées souvent tout simplement pour laisser sortir la colère, et la pression, ou encore, comme avec certaines manifestations de la Confédération Européenne des Syndicats de ce mois de mai, pour tenter de soutenir les partis sociaux-démocrates.

    L’absence d’alternative pour les travailleurs ouvre la voie à la droite

    Ce frein sur les luttes s’explique par le fait que dans la grande majorité des pays de l’Union Européenne, il n’y a actuellement aucun grand parti ou parti de masse essayant de construire une opposition sérieuse face aux effets de cette crise. Ce fait n’est pas fortuit. Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO – CWI) a expliqué depuis le début des années ‘90 que la plupart des pays n’ont plus aucun parti de masse ou de parti significatif qui s’oppose au capitalisme. C’est là le résultat d’une combinaison faite de l’offensive idéologique des capitalistes qui a suivi l’effondrement de l’Union soviétique et de la transformation de la plupart des anciens partis ouvriers bourgeois (des partis avec une base de classe ouvrière et une direction pro-capitaliste) en partis complètement capitalistes.

    C’est ce qui a jusqu’ici sauvé les capitalistes et qui a fait qu’il n’y a pas encore eu de d’opposition active à une large échelle contre le capitalisme lui-même en conséquence de la crise. Dans beaucoup de pays européens, les travailleurs, la jeunesse et des sections de la classe moyenne ont clamé : "Nous ne payerons pas votre crise". Cet appel est un bon point de départ pour construire une résistance contre les pertes d’emploi, la baisse du niveau de vie et les coupes dans les budgets sociaux. Mais ce n’est seulement qu’un commencement.

    Cette crise du capitalisme pose clairement la question de l’opposition au système capitaliste lui-même et de la lutte pour une alternative socialiste. Actuellement toutefois, mis à part le CIO, il y a en Europe très peu de forces présentes dans le mouvement des travailleurs qui lient activement la lutte contre l’impact de la crise et la construction d’un soutien pour une société socialiste. Cette lacune a ouvert la voie aux succès électoraux de la droite.

    Dans un certain nombre de pays, mais pas en Belgique, les partis de centre-droit ont gagné, ou ont moins souffert que d’autres partis. Souvent, comme dans le cas de Sarkozy en France, c’était aussi le résultat d’un changement de tactique, avec des critiques contre les excès du capitalisme ou, dans le cas d’Angela Merkel en Allemagne, sous l’effet d’une extension massive des fonds du gouvernement pour le chômage partiel afin de limiter les pertes d’emploi.

    Gains pour l’extrême droite

    Mais à travers l’Union Européenne, des partis plus à droite ont progressé, en pourcentage si ce n’est en nombre de suffrage. L’immigration est devenue une question clé, des partis de droite exploitant les craintes des travailleurs envers les immigrés, qu’ils soient issus de l’intérieur ou de l’extérieur de l’UE, vis-à-vis de l’emploi ou des services publics. Le racisme, l’hostilité contre les musulmans, les gitans et, en Autriche, un antisémitisme semi-voilé, ont été des éléments significatifs dans ces élections. De plus, il n’y avait souvent que les partis d’extrême-droite pour exprimer la colère populaire ressentie contre l’UE elle-même, son essence antidémocratique et la domination des grandes puissances européennes.

    En surface, cette élection semble illustrer une droitisation de l’Europe, et même un déplacement vers l’extrême-droite dans quelques pays. L’exemple le plus saisissant est constitué par les 769.000 voix (17%) remportées par le PVV d’extrême-droite aux Pays Bas, pour sa toute première participation aux élections européennes. Il s’agit maintenant du second parti du Pays. Mais les nationalistes de droite et les partis d’extrême-droite ont également obtenu des gains significatifs en Grande-Bretagne, en Finlande, en Grèce, en Hongrie, en Italie, en Roumanie et dans d’autres pays encore.

    En Allemagne toutefois, où Die Linke, en dépit de ses faiblesses, est encore regardé comme l’adversaire principal des attaques contre le niveau de vie des travailleurs, les suffrages de l’extrême-droite ont à peine changé, malgré quelques augmentations dans certaines élections locales qui ont eu lieu simultanément.

    Les commentateurs capitalistes peuvent partiellement décrire les résultats électoraux comme un décalage vers la droite parce que les ‘socialistes officiels’, qui ont souvent enregistré des pertes, étaient les anciennes partis ouvriers. Ces formations ont appliqué les politiques néolibérales et sont de plus en plus vues comme asssez similaires au centre-droit. Là où ces partis sont au pouvoir, comme en Autriche, en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Espagne, ils ont enregistré des pertes. Dans les trois premiers de ces pays, les resultats ont été des baisses record, malgré le fait qu’en Allemagne, le SPD a essayé d’adopter une image légèrement plus ‘amicale’ envers les travailleurs. Dans d’autres pays, où ces partis sont dans l’opposition, les sociaux-démocrates ont gagné, sous l’étiquette du ‘moindre mal’. Ainsi, en Suède, ils ont réussi à obtenir 24.6% et même 36.6% en Grèce. Toutefois, en France, le Parti Socialiste a souffert des souvenirs qu’il a laissé derrière lui après son passage au pouvoir. Avec 16.48%, il n’est plus que 0.20% avant les verts (Europe-Ecologie).

    Dans trois pays, les principaux partis de droite au gouvenrement sont arrivé en tête des votes. En France, Sarkozy parle d’un succès de 28% des voix, ignorant cependant que 72% des électeurs se sont opposés à lui et que l’abstention a atteint des records. En Allemagne, le CDU d’Angela Merkel a reçu 1.343.000 voix de moins qu’en 2004, mais reste n°1. Le gouvernement polonais a reçu le taux le plus élevé, 44%, mais comme seulement 24% des gens se sont déplacés pour voter, cela ne représente qu’un soutien actif de moins de 12% de l’électorat…

    Très peu de gouvernements ont maintenu leur soutien. Le gouvernement italien en fait partie, avec 45% des voix. Le nouveau PdL de Berlusconi a peu gagné comparé à il y a cinq ans, et a perdu quand on regarde les élections générales d’avril 2008, mais la ligue du Nord, d’extrême-droite, a doublé ses voix à plus de 10%. L’Italie illustre bien le thème de cette élection : la faiblesse ou l’absence d’une véritable alternative socialiste, malgré la crise économique capitaliste qui fait rage.

    La force de Berlusconi est fondamentalement basée sur la déception éprouvée avec les gouvernements de centre-gauche, comme récemment la coalition Olivier, et sur l’échec du PRC (Parti de la refondation communiste). Fondé en 1991, le PRC avait précédemment reçu un soutien important, pas simplement du point de vue électoral mais aussi dans les lieux de travail et dans la société, mais cela a été gaspillé quand les dirigeants du PRC ont rejoint les gouvernements capitalistes au lieu de combattre pour gagner du soutien en faveur de politiques socialistes. En conséquence, le PRC est proche de l’extinction. Comparé à 2004, le suffrage ‘communiste’ est tombé de 2.757.000 voix à 1.032.000 (soit de 8.47% à 3.37%), alors que le suffrage ‘gauche/vert’ (une opposition très douce…) est tombé de 1.467.000 voix à 955.000 (soit de 4.51% à 3.12%). Mais un bloc de gauche significatif existe toujours en Italie. Le RPC lui-même, en alliance avec les Communistes Italiens et la Gauche Européenne, a gagné 1.032.000 voix alors que les Travailleurs Communistes en ont remporté 166.000. Ce soutien constitue toujours une base puissante pour un parti basé sur les idées véritables du marxisme en Italie.

    Des gains pour la gauche dans quelques pays

    A contre-courant de ce contexte général, la victoire du Socialist Party (CIO-Irlande) de Joe Higgins en Irlande a été un contraste marqué face à ce qui s’est produit dans le reste de l’Europe. Le SP a gagné 50.510 voix de préférence à Dublin (12.4%), plus DU double de ses 23.218 voix de 2004. C’était un vote conscient pour le SP basé sur son programme. Le SP était en concurrence avec les parti travailliste irlandais? dans l’opposition, dont la première voix de préférence à Dublin a également monté de 54.344 à 83.741 et avec le Sinn Fein dont le soutien au député sortant est tombé de 60.395 à 47.928 voix.

    Le résultat de Joe est seulement comparable au Bloc de Gauche au Portugal, qui a plus que doublé ses voix pour en atteindre 381.000 (10.7%), rattrapant tout juste le CDU, l’alliance menée par le Parti Communiste et ses 379.500 voix. Le "Mouvement des peuples contre l’UE", au Danemark, a augmenté ses voix de 97.986 à 168.035 (7.18%).

    Nouvelles formations de gauche

    Depuis le début des années ’90, le CIO a expliqué que la transformation des anciens partis sociaux-démocrates et ‘communistes’ faisait que, en même temps que la construction des forces en défense du socialisme véritable, il fallait argumenter que des étapes seraient nécessaires par la construction de partis indépendants de la classe ouvrière. De tels partis indépendants pour les travailleurs pourraient fournir à la fois un point de ralliement pour s’opposer à l’offensive capitaliste et un endroit où les idées socialistes pourraient être discutées.

    Ces dernières années, nous avons assisté à différentes tentatives de construire de nouveaux partis de gauche. Ces élections européennes ont d’ailleurs connu le passage d’une étape importante en Grande-Bretagne quand le principal syndicat des transports a lancé une initiative électorale, "No2EU, Yes to Democracy", à laquelle ont notamment participé le Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles) et le Parti Communiste de Grande-Bretagne (PCGB). Cette liste a remporté 1% des suffrages.

    Mais plusieurs de ces nouvelles formations n’ont pas combiné une activité sérieuse et les revendications politiques claires nécessaires pour construire de vraies forces durables. C’est une véritable lutte que de construire de nouveaux partis, en particulier quand l’habitude de voter pour les anciens partis ouvriers existe toujours et quand joue l’effet du ‘moindre mal’ ou le fait que quelques petites concessions peuvent être gagnées. Toutefois, la combinaison de certains événements, d’expérience et de nouvelles activités pour ces partis peut élargir la base pour l’établissement d’une nouvelle force significative, ce que Dublin a illustré.

    Mais, de façon générale, les nouveaux partis de gauche n’ont pas connu de résultat dramatique. Les mauvais résultats peuvent s’expliquer en partie par le fait que beaucoup ont viré vers la droite, en refusant de faire campagne comme des socialistes et en ne présentant pas leur programme et leurs revendications de façon claire et déterminée.

    En Allemagne, Die Linke, en comparaison avec l’ancien PDS en 2004, a gagné 390.000 voix et a reçu un pourcentage de 7.5%, mais ce chiffre est autour de la moitié de ce qu’il avait dans les sondages d’opinion, et sous son objectif de "10 + X %". De même, en Grèce, l’alliance de gauche Syriza a obtenu 4.7%, comparé à 4.16% en 2004, mais des sondages d’opinion avaient parlé de 18% en 2008.

    Malheureusement, une situation semblable s’est développée avec le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) en France, qui a reçu 4.8% des voix, chiffre qu’il faut comparer aux 9% des sondages lors du lancement de la formation en janvier 2009. Une force clé derrière le NPA est l’ancienne LCR, et les suffrages du NPA sont une augmentation par rapport aux 2.56% gagnés en 2004 en alliance avec LO (LO a remporté 1.2% dans ces élections). Mais ces 4.8% sont une déception comparés aux 4.25% que le porte-parole du NPA, Olivier Besancenot, avaient gagné pour la LCR aux élections présidentielles de 2002, élections auxquelles LO avait reçu 5.72%.

    Une partie des ‘anciennes’ nouvelles formations stagne, comme le Socialistische Partij aux Pays Bas, dans ce cas-ci partiellement en raison du mouvement vers la droite de la direction du parti, avec une opposition de type nationaliste face à l’UE et une participation aux coalitions gouvernementales locales avec des partis capitalistes. De tels développements peuvent handicaper l’avenir de ces nouvelles formations, soit en termes d’effondrement, comme cela semble se produire avec le PRC en Italie, soit en termes de transformation en petits partis avec peu de perspective de se développer en tant que forces de masse.

    Dans quelques pays, la faiblesse de ces nouveaux partis a donné un espace pour le développement de partis ‘verts’, particulièrement en France, où Europe-Ecologie a gagné 16.2%, mais également en Grande-Bretagne, aux Pays Bas et dans la région francophone de Belgique. Les 7.1% gagnés par le parti pirate en Suède, un parti contre la surveillance d’Etat et pour le téléchargment libre d’internet, est une indication de l’atmosphère anti-éstablishment, particulièrement parmi les jeunes.

    Des opportunité à venir pour les véritables socialistes

    De façon générale, ces élections donnent une indication de l’instabilité qui se développe en Europe. La victoire du Socialist Party à Dublin et le doublement des voix du Bloc de Gauche au Portugal, avec ailleurs des augmentations plus modestes de voix à gauche, donnent une idée du potentiel qui est actuellement présent. Le résultat du SP à Dublin prouve qu’il est possible de gagner du soutien pour des idées socialistes même lorsque beaucoup de travailleurs et de jeunes votent pour le ‘moindre mal’, tandis que le résultat du Bloc de Gauche montre ce qui est possible quand un ‘moindre mal’, le Parti Socialiste Portugais dans ce cas-ci, est au pouvoir et applique des politiques capitalistes.

    Beaucoup de travailleurs européens, de jeunes et de membres de la classe moyenne craignent pour leur avenir et espèrent que cette crise économique sera bientôt terminée. Malheureusement, ce ne sera pas le cas.

    Au fur et à mesure qu’il sera compris qu’un retour des hauts taux de croissance économique n’arrivera pas, que le chômage de masse demeurera et que les capitalistes exigeront d’autres coupes dans les budgets sociaux et le niveau de vie de la majorité, la nécessité de lutter commencera à être comprise. Cela donnera l’opportunité à l’établissement de forces significatives capables de lutter pour le socialisme. Mais ce ne sera pas automatique. Cela exigera un programme clair et une stratégie consciente. Les voix pour l’extrême-droite lors de ces élections sont un avertissement : les forces réactionnaires peuvent gagner du soutien sur base de l’agitation sociale faute d’alternative pour les travailleurs.


    Le Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO

    Cette évaluation a été rédigée par le CIO.

    Le capitalisme est un système mondial et il doit être combattu à la même échelle. C’est pourquoi le Parti Socialiste de Lutte fait partie d’une organisation marxiste internationale: le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un parti mondial actif sur tous les continents. Notre lutte en Belgique s’inscrit dans le cadre d’une lutte des travailleurs du monde entier pour un société socialiste car si la révolution socialiste éclate sur le plan national, elle se termine sur l’arène internationale. La démocratie ouvrière et la planification socialiste de la production ne peuvent se limiter à un seul pays. C’est d’ailleurs l’isolement de la Russie soviétique qui a conduit à sa dégénérescence à partir de 1924.

  • COMMUNIQUE DE PRESSE: Au pays du trèfle et de la Guiness, la gauche radicale pourrait faire une percée inattendue

    Longtemps désignée comme le Tigre celtique pour sa croissance économique record, l’Irlande a été frappée de plein fouet par la crise économique. Le chômage y explose et le mécontentement social grandit rapidement. Les Irlandais semblent vouloir retourner la note au gouvernement en place à l’occasion des élections européennes. Selon les derniers sondages, les deux partis au pouvoir ne recueilleraient que 23%. Par contre, le Socialist Party est crédité de 9% dans la circonscription de Dublin.

    Communqué de presse du PSL

    Le Socialist Party irlandais n’a rien à voir avec le PS francophone. Il s’agit d’un parti de la gauche radicale, emmené par Joe Higgins, ancien député et porte-parole du Non au Traité de Lisbonne lors du referendum de 2007. Le SP irlandais est lié en Belgique au Parti Socialiste de Lutte / Linkse Socialistische Partij (PSL/LSP) qui se présente lui aussi aux élections européennes ainsi qu’aux élections régionales.

    Cette percée attendue du SP – à côté de celle du Nouveau parti Anticapitaliste d’Olivier Besancenot en France, de Die Linke en Allemagne, du Bloc de Gauche au Portugal,… – est un des indices du développement d’une nouvelle gauche anticapitaliste et de la montée de la résistance contre l’Europe des patrons et des banquiers, cette Europe qui met en œuvre les privatisations et le démantèlement des services publics et qui encourage la flexibilité à outrance et la précarité pour les travailleurs.

    Voir aussi: L’establishment politique s’attend à une punition – les marxistes à 9% dans les sondages à Dublin


    Le Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO

    Le Socialist Party est la section irlandaise du CIO.

    Le capitalisme est un système mondial et il doit être combattu à la même échelle. C’est pourquoi le Parti Socialiste de Lutte fait partie d’une organisation marxiste internationale: le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un parti mondial actif sur tous les continents. Notre lutte en Belgique s’inscrit dans le cadre d’une lutte des travailleurs du monde entier pour un société socialiste car si la révolution socialiste éclate sur le plan national, elle se termine sur l’arène internationale. La démocratie ouvrière et la planification socialiste de la production ne peuvent se limiter à un seul pays. C’est d’ailleurs l’isolement de la Russie soviétique qui a conduit à sa dégénérescence à partir de 1924.

  • CAMPAGNE LCR-PSL: toutes les vidéos

    Au cours de cette campagne électorale, plusieurs vidéos ont été réalisées, abordant différents aspects du programme défendu par la liste LCR-PSL ou plus particulièrement sur le programme que défend le PSL pour les élections régionales. Elles sont rassemblées ci-dessous.


    Interview d’Eric Byl sur le programme du PSL

    Au meeting de lancement de notre campagne électorale en avril, Pablo a réalisé une interview d’Eric Byl, secrétaire général du PSL/LSP, au sujet de notre campagne électorale et des revendications centrales du PSL.

    Par Pablo V, PSL


    CLIP de campagne de la liste LCR-PSL

    Présentation de Céline Caudron (LCR), et de Karim Brikci (PSL), respectivement première et second candidats sur la liste LCR-PSL pour les européennes, qui présentent différents points de programme.

    Par Chris Den Hond, LCR


    Dépôt de la liste LCR-PSL à Namur

    Le 10 avril 2009, nous avons été déposer au Palais de Justice de Namur les milliers de signatures de parrainage validées nécessaires pour pouvoir présenter une liste aux européennes. Cette vidéo comprend des interviews de Céline Caudron, LCR, tête de liste LCR-PSL; de Nadine Mertens, PSL, 4e effective LCR-PSL et tête de liste PSL pour les régionales à Nivelles; d’Elisa De Noël, PSL, 3ème suppléante LCR-PSL et tête de liste pour les régionales à Mons et enfin de Freddy Dewille, LCR, dernier suppléant LCR-PSL.

    Par Chris Den Hond, LCR


    Soutien international à la liste LCR-PS

    Avec notamment une interview de Virginie Prégny, membre du Nouveau Parti Anticapitaliste en France et du courant Gauche Révolutionnaire, notre organisation-soeur en France.

    Par Chris Den Hond, LCR


    Conférence de presse de la liste LCR-PSL

    La liste LCR-PSL (n°24 au scrutin européen) avait organisé une conférence de presse le mercredi 29 avril devant les panneaux d’affichage électoraux d’Etterbeek. Le programme a été présenté par 4 candidats, ainsi qu’une action de protestation contre l’abus de pouvoir des MR, PS, CDH et ECOLO qui s’octroient le monopole des panneaux d’affichage électoral.

    Par Chris Den Hond, LCR


    Olivier Besancenot soutient la liste LCR-PSL

    Olivier Besancenot, porte-parole du Nouveau Parti Anticapitaliste NPA en France, soutient "avec enthousiasme" la liste LCR-PSL pour les élections européennes en Belgique.

    Par Chris Den Hond, LCR


    Interventions au meeting LCR-PSL du 15 mai dernier

    Voici les vidéos des 4 interventions qui ont pris place au meeting commun de la LCR et du PSL qui s’est déroulé juste après la manifestation de la Confédération Européenne des Syndicats à Bruxelles le 15 mai dernier. Hélas, l’intervention de notre camarade Bart Vandersteene n’est pas complète, il manque la partie consacrée à l’importance d’un programme de transition pour faire le pont entre les exigences directes et la nécessité cruciale de la construction d’une société socialiste. Bart avait à cet effet pris exemple sur l’affiche du PSL.

    Vidéos par Chris Den Hond, LCR

  • Encore quelques photos de la conférence de presse avec Olivier Besancenot

    Vendredi, la liste LCR-PSL a tenu une conférence de presse à Tournai, en présence d’Olivier Besancenot (NPA), de la tête de liste du NPA pour le Nord-Ouest Christine Poupin, de Céline Caudron (LCR), première candidate sur la liste LCR-PSL pour les européennes et de Nicolas Croes (PSL), premier suppléant sur la liste du PSl pour les régionales à Liège. Après avoir répondu à quelques question et accordé une interview au Soir, nous sommes partis pour un meeting du NPA à Lille particulièrement intéressant.

    Par Stéphane (Liège)

  • MEETING du NPA à Lille

    Ce vendredi, juste après la conférence de presse de Tournai où Olivier Besancenot est venu apporter son soutient à la liste LCR-PSL, nous sommes allés à un meeting du NPA à Lille. Environ 700 personnes étaient là, dont nos camarades de la Gauche Révolutionnaire, un courant au sein du NPA, qu’une quinzaine de camarades du PSL étaient venus rejoindre. Le meeting étaient très intéressant, et la prise de parole d’Olivier Besancenot, très dynamique, politique et combative, résonne encore dans nos têtes…

    Photos par Mandy et Nico

  • Conférence de presse de la liste LCR-PSL avec Olivier Besancenot

    Hier, la liste LCR-PSL a tenu une conférence de presse à Tournai, en présence d’Olivier Besancenot (NPA), de la tête de liste du NPA pour le Nord-Ouest Christine Poupin, de Céline Caudron (LCR), première candidate sur la liste LCR-PSL pour les européennes et de Nicolas Croes (PSL), premier suppléant sur la liste du PSl pour les régionales à Liège. Après avoir répondu à quelques question et accordé une interview au Soir, nous sommes partis pour un meeting du NPA à Lille particulièrement intéressant.

    Photos par Mandy (Liège)


  • MEETING du NPA à Lille

    Vendredi dernier, juste après la conférence de presse donnée par la liste LCR-PSL et Olivier Besancenot, nous sommes allé à un meeting à Lille, où parlait entre autres notre tête de liste LCR-PSL pour les européennes Céline Caudron (LCR). Une délégation d’une quinzaine de camarades du PSL y a rejoint nos camarades de la Gauche Révolutionnaire, un courant dans le Nouveau Parti Anticapitaliste. La prise de parole d’Olivier Besancenot, très dynamique, politique et combative, résonne encore dans nos têtes…

    Photos par Mandy et Nico

  • Bruxelles: Meeting réussi de la liste LCR-PSL ce 15 mai

    Après la manifestation de la Confédération Européenne des Syndicats, la LCR et le PSL ont tenu un meeting commun. Une centaine de personnes sont venues écouter Laure Miège (PSL, 1ère candidate suppléante aux européennes), Yvan Zimmermann (NPA, tête de liste aux européennes en France pour le Grand Est), Bart Vandersteen (PSL-LSP, tête de liste en Flandre) et Céline Caudron (LCR, tête de liste aux européennes). Une petite vidéo a également été projetée avec de petites interviews des deux premiers candidats, Céline Caudron et Karim Brikci (PSL), ainsi qu’un petit mot d’Olivier Besancenot, qui invite chacun à soutenir et à voter pour la liste LCR-PSL en Belgique.

    Meeting du PC-PGE

    Notre meeting n’était pas le seul ce jour-là. Le Parti Communiste et le Parti de la Gauche Européenne avaient mobilisé pour un meeting, en plein air, avec un petit concert de Daniel Hélin. A Bruxelles, nous nous présentons aux régionales sur une liste commune avec le PC (la liste PC-PSL-LCR-PH).

    Meeting LCR-PSL

    Laure Miège, PSL, 1ère candidate suppléante aux européennes

    Yvan Zimmermann, NPA, tête de liste aux européennes en France pour le Grand Est

    Bart Vandersteen, PSL-LSP, tête de liste en Flandre

    Interlude-vidéo (film réalisé par Chris Den Hond, LCR)

    Céline Caudron, LCR, tête de liste aux européennes, interviewée durant la manifestation de la CES du 15 mai

    Karim Brikci, PSL, second candidat sur la liste LCR-PSL pour les européennes, brancardier et délégué CGSP à l’Hôpital Brugman, ici avec sa délégation lors de la manifestation de la CES du 15 mai

    Karim Brikci, interviewé devant son lieu de travail

    Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, appelle à voter pour la liste LCR-PSL à l’occasion des élections européennes du 7 juin.

    Dernière prise de parole, par Céline Caudron

    Le meeting s’est bien entendu terminé par le chant de l’Internationale…


    Elections du 7 Juin:

    • Aux européennes: Votez LCR-PSL
    • A Bruxelles: Votez PC-PSL-LCR-PH
    • A Liège, Mons et Nivelles: Votez PSL

    Toutes ces listes sont soutenues par la LCR et le PSL

    • Site électoral du PSL
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