Tag: Mobilité

  • Gand. Manifestation en faveur de transports publics plus nombreux et moins chers

    Ce samedi 23 septembre, des manifestants vont défiler dans les rues de Gand sous le slogan ‘‘Gand, prends l’initiative. Pour des transports publics plus nombreux et moins chers.’’ Cette manifestation se place dans le cadre d’une campagne menée par le PSL. Nous en avons discuté avec l’organisateur, Bart Vandersteene.

    Interview réalisée par Koerian

    Que veut défendre le PSL en menant campagne en faveur des transports publics ?

    ‘‘Se déplacer efficacement est un besoin fondamental. Tout le monde se déplace quotidiennement : pour se rendre à l’école, au travail, au supermarché, dans la famille ou pour voyager. En moyenne, une famille dépense 11% de son budget en transport en Belgique. Toutefois, 19% des Belges sont freinés dans leurs déplacements par manque de budget. Cela handicape bien entendu leur vie sociale, mais aussi leurs perspectives de trouver un emploi par exemple.

    ‘‘Dans la société actuelle, l’accent est systématiquement mis sur les moyens de transport individuels. Les puissantes industries automobiles et pétrolières déterminent en grande partie la façon dont notre mobilité est organisée. À grands renforts de publicités, elles essayent de nous faire croire que la voiture est une extension de notre identité. Parallèlement à cela, les alternatives collectives – les transports en commun – sont dégradées et privatisées. Résultat, les routes sont engorgées. En Belgique, les automobilistes accumulent ensemble 111.465 heures d’embouteillages chaque jour en moyenne. De plus, l’organisation actuelle de notre mobilité exerce une énorme pression sur l’environnement et l’espace public.

    ‘‘Selon nous, la meilleure manière de garantir les besoins de base en termes de mobilité, ce sont les transports en publics : un réseau diversifié et gratuits de trains, de métros, de trams, de bus, de taxis et un système publics de voitures partagées. Cela nécessite des investissements de grande envergure. Mais l’effet de retour social serait énorme.’’

    Les transports en commun sont-ils si mauvais à Gand?

    ‘‘Cela fait des années que les investissements se font attendre dans les transports en commun à Gand. Ces derniers temps, il y a même eu des réductions budgétaires. Les trams et les bus se trainent : 10 à 13 km/h seulement dans le centre-ville. Il n’y a pratiquement pas des transports publics vers les zones périphériques telles que le port où travaillent pourtant 60.000 personnes. Pendant les heures de pointe, les trams et bus sont bondés. De plus, les tarifs ont augmenté en février 2014 et 2016. Aujourd’hui, le trajet simple revient à trois euros. Les transports publics sont trop chers et ne correspondent pas à la manière dont les gens se déplacent.

    ‘‘Des transports publics plus nombreux et moins chers permettraient le déplacement des travailleurs vers leur lieu de travail, garantirait que les jeunes puissent rentrer en sécurité après une soirée, que les personnes âgées puissent aller visiter leurs amis sans entrave, etc. Un système de park & ride (pour se garer en périphérie des villes et rejoindre le centre en transports en commun) peut aussi convaincre les visiteurs de ne plus conduire au centre-ville.’’

    Pourquoi avoir choisi la date du 23 septembre ?

    ‘‘La date est symbolique. Ce week-end là aurait eu lieu le référendum sur le plan de mobilité de la ville si la demande avait atteint le nombre suffisamment de signataires. La mobilité est un thème très important dans chaque ville, mais, à Gand, l’attention dont bénéficie la thématique est plus grande en raison du débat sur le plan de mobilité.

    ‘‘Dans les débats, le plan de mobilité de la ville a souvent été réduit à un plan de circulation permettant de réduire considérablement le trafic dans le centre-ville. Mais le plan porte sur une vision complète de la mobilité à moyen terme. Il ne prévoit aucune expansion des transports en commun. Le plan de stationnement est restreint et il se limite aux zones les plus densément peuplées. Le centre historique est devenu plus calme, mais au-delà, les problèmes subsistent : les files, le manque de places de stationnement, la pollution de l’air, etc. Jusqu’à ce qu’une alternative crédible soit fournie, la grande majorité des personnes resteront dépendantes de leur voiture.

    ‘‘Si l’on a à cœur la qualité de vie en ville, la première étape doit être une extension des transports publics.’’

    D’où vient le slogan : ‘‘Gand, prends l’initiative’’ ?

    ‘‘Le Conseil communal gantois accuse le gouvernement flamand d’être responsable du manque d’investissements dans les transports en commun. Nous condamnons naturellement les économies réalisées au niveau de la Région flamande. Ces dernières ne sont toutefois pas neuves, elles avaient déjà cours lorsque le SP.a était au gouvernement. Les autorités locales peuvent prendre des initiatives. La ville offre déjà des abonnements gratuits aux enfants de moins de 14 ans, pourquoi ce système ne se développe-t-il pas pour tous les Gantois? La ville de Hasselt a assuré la gratuité des transports en commun pendant seize ans, ce qui a entraîné une augmentation sensible du nombre de passagers. Nous demandons au Conseil communal de faire en sorte que la mobilité soit accessible à tous. Le budget communal manque de moyens ? Mobilisons-nous pour aller chercher l’argent là où il est.

    ‘‘Le bourgmestre Termont (SP.a) a expliqué lors de la réception du Nouvel An de la Ville que l’avenir reposait sur les routes suspendues. Que fait-on de la concentration de particules fines dans l’aire et de la pollution ? Une entreprise de Gand est déjà responsable d’environ 1,5% du total des émissions européennes de particules fines et de 5,8% des métaux lourds européens.

    ‘‘Au cours des semaines à venir, nous mobiliserons les habitants autour de ce thème aux arrêts de bus, aux écoles, dans les quartiers, etc. Nous leur demanderons de soutenir notre campagne bien entendu, mais nous voulons aborder des discussions plus fondamentales. Si nous voulons créer des villes habitables et assurer une mobilité efficace et sûre pour tous, nous avons besoin d’une vision des choses et d’une organisation différentes de celles de la société actuelle. Il nous faut une société où les bénéfices ne seraient pas centraux, mais bien les besoins de la majorité de la population.’’

  • Bruxelles : Une région marquée par les pénuries et les inégalités (4)

    Le problème de la mobilité à Bruxelles n’est pas connu que des habitants de la capitale… Des navetteurs jusqu’à la moindre personne désireuse de se rendre à bruxelles, chacun peut constater les conséquences de la mauvaise gestion de la problématique de la mobilité. Et les problèmes en manque de solution risquent de tout bloquer. Au sens propre comme au figuré.

    La région et les communes font payer l’absence de solution pour la mobilité à la population et aux travailleurs

    La déclaration d’investiture du gouvernement bruxellois de 2009 affichait la volonté de viser à la gratuité des transports publics et avait fait de la mobilité une priorité face aux embouteillages et à la pollution. Le plan Iris 2 devait faire diminuer de 20% la charge sur le réseau routier pour 2018. Cela ressemblait fort à une déclaration d’intention creuse, étant donné que le flou était entretenu quant aux moyens alloués pour atteindre ces objectifs. Et force est de constater à présent que c’est le chemin inverse qui a été suivi.

    Les heures de pointe s’étalent de plus en plus dans le temps et d’ici 2015, la charge sur le réseau routier devrait encore augmenter de 7% et les temps de déplacement de 45%. Au niveau des transports en communs, la Stib continue à « traire » ses clients, en lieu et place d’une gratuité. Année après année, les usagers subissent des hausses de tarifs incessantes (deux fois l’inflation en moyenne sous les deux dernières législatures Picqué) et les +65 ans se sont vus dernièrement retirer la gratuité de leur abonnement sur le réseau. Comble de l’ironie, cette dernière mesure était présentée en « solidarité des plus jeunes », car il s’agit pour la région de compenser la perte due à l’arrêt de la participation de la Communauté française à la réduction sur les abonnements scolaires.

    Cette année, la Stib estime l’utilisation de ses bus, trams et métros à 348 millions de voyageurs. Le réseau atteint à présent une saturation à l’heure de pointe, sans qu’il n’y ait une augmentation conséquente de l’offre mise en œuvre. Plus d’un tiers des ménages bruxellois n’ont pas de voiture et seuls 22% des bruxellois l’utilisent quotidiennement. Tous ces chiffres suffisent à illustrer que le plus gros problème de mobilité à Bruxelles réside dans le sous-investissement dans les transports publics.

    Ces assainissements se font non seulement aux frais des usagers, mais aussi sur le dos des conditions de travail et de sécurité du personnel. Durant la durée du nouveau contrat de gestion 2013-2017, 116 millions € d’assainissements sont à réaliser. Au menu : diminution des frais de fonctionnement, « réduction de l’absentéisme »… Parallèlement à ces assainissements, des investissements sont prévus pour un renouvellement d’une partie du matériel roulant usé, mais aucune mesure n’est prise pour augmenter l’offre de manière conséquente. A partir de 2017, un budget important sera consacré à l’automatisation du métro, en particulier la partie centrale de l’axe est-ouest. Dans la logique actuelle, nulle doute que cette automatisation se fera au détriment de l’emploi.

    La sécurité est un aspect important des conditions de travail du personnel de la Stib, comme l’a encore durement démontré le meurtre d’un superviseur à Schaerbeek en avril 2012. Suite à cet évènement, le personnel a mené une grève courageuse de 6 jours pour arracher plus de moyens pour leur sécurité au travail. Grâce à cette lutte, ils ont obtenu que les superviseurs soient à deux lors de leurs interventions, que 50 travailleurs supplémentaires soient embauchés au service de sécurité de la Stib et que la troisième voiture d’intervention soit disponible durant toutes les heures d’exploitation. Par le passé, il y avait un accompagnateur pour chaque chauffeur. Mais la course à la rentabilité des patrons de la Stib et de la région est passée par là.

    Combien couterait la gratuité de la Stib ? « C’est une décision politique » selon la Stib. Marie De Schrijver a essayé de répondre à cette question dans son article pour « Le Soir » qui couvrait notre action à Saint-Gilles : « On peut tabler sur les 165 millions € de recettes directes (2010), même si le calcul est plus nuancé. On en déduirait le prix de l’émission et la vente des titres de transports, ou encore des contrôles et portiques. Mais s’y ajouterait le coût d’une augmentation de la fréquentation. La dotation annuelle globale, qui s’élève à 400 millions €, devrait pallier cette absence de recettes ». Nous ne défendons évidemment pas l’idée selon laquelle l’introduction de la gratuité se ferait au détriment d’une partie des plus de 6.500 emplois à la Stib. Au contraire, pour nous la gratuité demandera des investissements publics massifs pour un développement gigantesque du réseau s’accompagnant de la création de nombreux emplois décents.

    En lieu et place d’un plan ambitieux pour les transports en commun, la région a concocté un plan sur le stationnement qui sera d’application dès le 1e janvier 2014. Ce plan, amené à être concrétisé par les communes, prévoit la généralisation des cartes riverains pour toutes les communes (5 € la première carte, 50 € la deuxième, etc…) permettant un stationnement dans un rayon de 1,5 km autour du domicile. Pour le reste, le plan généralise les horodateurs pour les places de stationnement en voirie tout en diminuant drastiquement le nombre de ces places. Le plan prévoit une compensation par des places « hors voirie », comme des parkings souterrains, encore plus chers, comme le parking Vinci place Flagey à Ixelles, fruit d’un PPP dans lequel la commune a investi 7 millions €.

    Initialement les horodateurs visaient à éviter les voitures « tampon » et réguler le stationnement dans les artères commerçantes. Aujourd’hui, il s’agit de véritables vaches à lait pour combler les déficits communaux, installés jusque dans les coins les plus reculés. En 2011, les horodateurs rapportaient 42 millions € au communes bruxelloises dont 15 à Bruxelles, 5 à Anderlecht et Schaerbeek, 3 à Etterbeek et 2,2 à Ixelles.

    Saint-Gilles a suivi la tendance à l’augmentation des prix à 20 € la demi-journée de stationnement et a budgétisé ainsi 4 millions € en 2012. Le PTB Saint-Gillois a mené une campagne contre ce plan parking, en revendiquant la gratuité pour la 1ere carte riverain au lieu de 5 €. Cela a été repris par le PS dans son programme électoral et appliqué dans le nouveau budget 2013. « Nous nous étions réjouis que la pression de notre campagne citoyenne ait fait plier le PS », déclarait Benjamin Pestieau au sujet du programme électoral du PS. Cela illustre pourtant les limites de la politique « des petites victoires », le PS se servant ainsi d’une revendication peu coûteuse pour emballer socialement son plan d’austérité sur le parking.

    Les revenus des taxes communales pour les 19 communes ont augmenté de près de 52 millions € entre 2009 et 2012 (pour une croissance de 17,5 millions € entre 2006 et 2009). Les revenus des horodateurs en sont la raison principale. Seul Berchem, Watermael-Boitsfort et Auderghem n’appliquent pas encore ce système de parcmètres. A défaut de résoudre structurellement les problèmes de mobilité de la capitale avec une offre en transports en commun adéquate, le gouvernement régional et les communes utilisent cette lacune pour traire un peu plus les personnes qui résident ou travaillent à Bruxelles.

    Le cynisme du gouvernement régional va jusqu’à présenter ce plan comme une avancée pour la population, puisqu’il s’agirait d’une « harmonisation », et que « tout citoyen qui cherche à se garer aura droit à un traitement juste et égal » selon les dires de Brigitte Grouwels (ministre Bruxelloise entre autre des transports, CD&V). Pour les personnes travaillant dans une commune dans laquelle ils n’habitent pas, ce traitement juste et égal consiste en un abonnement qui chiffre à 750 € l’année comme l’ont dénoncé les travailleurs de l’hôpital Brugmann en octobre 2012.

    Deux assemblées générales du personnel réunissant 400 travailleurs avaient permis de mobiliser les travailleurs du site Horta dans un plan d’action contre le plan parking de la Ville de Bruxelles. Ils ont revendiqué que le parking de l’hôpital ne soit plus réservé qu’aux cadres, qu’une carte de riverain gratuite soit mise à disposition du personnel et la gratuité pour le trajet domicile-travail via une meilleure offre en transports en commun. Malheureusement, l’absence d’initiative des directions syndicales pour élaborer un plan d’action n’a pas permis d’élargir la lutte à l’ensemble des travailleurs du service public bruxellois.

  • Rassemblement : STOP à la hausse incessante des tarifs à la Stib !

    Hier, la barre symbolique des 2€ a été dépassée, c’est une hausse annuelle de 2,5% qui se met en place pour “traire le client” comme l’avait dit en son temps le directeur de la STIB. C’est pour cela que près de 70 personnes étaient présentes aujourd’hui à l’appel de Gauches Communes, pour dénoncer la hausse des tarifs de la STIB et revendiquer la gratuité des transports publics. Gauches Communes et ses composantes (le Parti Socialiste de Lutte (PSL) et le Parti Humaniste (PH)) mais également le Parti Pirate se tenaient aux côtés de jeunes, syndicalistes et autres Bruxellois sous le slogan “STIB, transports publics gratuits !” Bien que la campagne ait été menée avec des moyens limités, le fait que 70 personnes soient présentes est révélateur d’un large mécontentement. Cette action était un bon premier pas dans une campagne à long terme de Gauches Communes contre les hausses annuelles des tarifs.

    Communiqué de presse de Gauches Communes

    Anja Deschoemacker (porte parole de Gauches Communes) a débuté ainsi sa prise de parole: « Quand le gouvernement actuel est entré en fonction il avait promis de tendre vers la gratuité mais dans les faits les prix n’ont cessés d’augmenter, les abonnements Senior ont été supprimés et les conditions de travail du personnel se sont dégradées […] seule la lutte active de la population pour combattre la hausse des tarifs permettra de faire changer les choses. Cette action n’est que le début de la campagne que Gauches Communes mène avec les jeunes et les travailleurs » .Puis, Gauches Communes a invité les participants à intervenir autour d’un micro ouvert comme Gilles Smedt (PH) sur la privatisation de la SNCB, Maxime des Étudiants de Gauche Actifs (EGA) sur les problèmes que doivent affronter les jeunes pour se déplacer et sur la question écologique ou encore Matteo (habitant de Saint-Gilles) sur l’exemple de Tallinn, ville aux transports gratuits.

    Alors que les banques sont renflouées aux frais des contribuables, les besoins de la population, notamment un service public de qualité et accessible à tous, sont dégradés par la logique d’austérité. Gauches Communes veut s’inspirer de l’exemple du Brésil, où des luttes massives ont permis d’annuler la mise en place d’une hausse des tarifs des transports en communs, pour créer la mobilisation suffisante afin mettre en place la gratuité des transports publics comme mesure sociale et écologique, partie prenante d’un plan massif d’investissements publics pour répondre aux besoins de la population.

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