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Tag: Maison du Peuple
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Alost : Protestation devant les locaux du SP.a
Hier soir, quelques dizaines de personnes se sont réunies devant la Maison du Peuple à Alost afin de protester contre la constitution d’une coalition où le SP.a et la N-VA seraient ensemble, notamment avec un ancien dirigeant du Vlaams Belang (Van Overmeire) en tant qu’échevin des ”Affaires flamandes”. Cette action de protestation contre le racisme et la nationalisme avait le soutien de plusieurs organisations (le SETCa, le PSL et notre campagne antifasciste flamande Blokbuster, le PTB et LEEF!) et de divers individus (des membres du SP.a, entre autres). La FGTB-Flandre Orientale s’est également prononcée contre cette coalition en disant que la N-VA révèle ainsi sa nature et son objectif réels:"faire d’Alost le laboratoire des recettes de nationalisme flamand extrême pour la Flandre d’après 2014".
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C’était il y a tout juste 50 ans : le 16 janvier 1961
La grève est toujours totale dans les centres industriels wallons de Liège, de Charleroi, du Centre, du Borinage et de Mons. Des manifestations se déroulent encore. A Chénée, en région liégeoise, les gendarmes tirent une nouvelle fois sans sommation, blessant trois grévistes, dont un grièvement à la tête qui devait décéder au cours de la nuit. Il s’agit de Jo Woussem, âgé de 32 ans et ancien champion de boxe. Il y a encore 50 arrestations.
Cet article, ainsi que les autres rapports quotidiens sur la ”Grève du Siècle”, sont basés sur le livre de Gustave Dache ”La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 60-61”
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– – Rubrique "60-61" de ce site
– 21 décembre
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A Grivegnée, toujours à Liège, une concentration a lieu, suivie d’un meeting. Dans son discours, André Renard y commente les points du mémorandum remis au Roi qui contient, dit-il : ‘‘tout ce que la FGTB propose et défend depuis des années.’’ A l’issue de la manifestation de graves incidents éclatent.
Il n’y a pas de solution au conflit en vue, les grévistes sont en colère, ils ne comprennent pas que les jaunes fassent circuler des autobus, ils ressentent cela comme une provocation. Les manifestants s’attaquent à ces véhicules en pulvérisant les vitres. Les renforts de la gendarmerie repoussent avec brutalité les manifestants, des ouvriers qui parlaient paisiblement sont attaqués à coups de crosse dans le local syndical. C’est la bagarre entre les gendarmes et les grévistes. Les travailleurs n’ont aucune intention de se laisser attaquer sans riposter avec vigueur.
A Bruxelles, une manifestation en hommage aux ‘‘victimes de la répression aveugle et ivre de violence’’ est organisée par la FGTB. A Charleroi une manifestation de plus de 2.000 travailleurs des ACEC, Robert Dussart en tête, défile une nouvelle fois devant la prison de Charleroi en scandant : ‘‘Libérez les grévistes.’’
A Liège, comme à Roux, les soldats sont nourrit par les femmes des grévistes, qui leur apportent de la soupe, des tartines et même des cigarettes. Pourtant, dans ces temps très durs, les moyens sont très limités, mais c’est le cœur des femmes des grévistes qui parle. Les soldats ne se rendent pas toujours compte du rôle que le gouvernement leur fait jouer. Mais ce dont ils se rendent compte, c’est que ce sont les grévistes qui leur apportent à manger.
A Auvelais, à la Maison du Peuple, les femmes des grévistes qui se rendent à la prison pour voir leurs maris détenus pour faits de grève rapportent que : ‘‘c’est eux qui nous remontent le moral.’’
Le rôle des femmes dans la grève générale a été comme toujours fondamental. En effet, elles ont été de toutes les actions. Aux piquets, dans les manifestations, dans les affrontements parfois très violents avec les forces de répression. Dans différents endroits du pays, plusieurs d’entre elles ont été blessées et amenées à l’hôpital. Partout dans le pays, elles n’ont pas seulement soutenu les hommes dans la lutte, elles y ont-elles-mêmes activement participé, avec un moral et une combativité exemplaires et avec un dévouement sans borne.
Aux petites heures du matin, quand elles n’étaient pas aux piquets, certaines d’entre elles étaient aux Maisons du Peuple pour accomplir des tâches alimentaires, comme de fournir des repas avec soupe et tartine aux grévistes, etc. Elles ont même parfois pris l’initiative de manifester seules pour la libération de leurs maris grévistes détenus pour faits de grève. Certaines, arrêtées le matin et libérée l’après-midi, se retrouvaient déjà en manifestation le même jour, à leur poste de combat.
Le plus bel hommage que l’on peut rendre à la combativité et au dévouement des femmes grévistes dans ce grand combat de la classe ouvrière belge de 1960-1961, c’est de se rappeler que dans les moments mêmes où la lutte des classes était des plus dures, comme lors des heures d’insurrection de Liège le 6 janvier, elles étaient dans la rue.
France Arets a interviewé Anne Massay, qui était permanente du SETCA pour le secteur des grands magasins de Liège. Voici ce qu’elle a déclaré à propos des femmes : ‘‘La grève de 1960-1961 contre la Loi Unique éclate, les femmes sont en première ligne. Les femmes sont de toutes les manifestations, lors de l’affrontement à la gare des Guillemins, elles s’opposent aux gendarmes qui matraquent les militants à terre, et se font arrêter. D’autres le sont encore après des échauffourées nocturnes, elles resteront en prison plus d’un mois. Elles pleurent mais ne dénoncent personne.’’ (France Arets et Anne Massay dans le livre Changer la société sans prendre le pouvoir, Matéo Alalouf, P.127)
A Chênée, Victor Closet est atteint de plusieurs balles au bras, il y a eu une vingtaine de détonations. Les portes de la mutualité socialiste sont défoncées à coups de crosse, la concierge est matraquée et blessée à la tête à coups de crosse. Des grévistes, sortis du local le bras levé sont également odieusement brutalisés à coups de crosse. Les gendarmes pénètrent dans la Maison des Syndicats la crosse en avant, brutalisant toutes les personnes présentes dans l’établissement. Des femmes et des vieillards sont embarqués dans le camion de gendarmes. Les habitants du quartier baissent leur volet en signe de deuil. Un échevin socialiste de la commune aurait déclaré ‘‘on se serait cru revenu aux plus baux jours de l’occupation.’’
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C’était il y a tout juste 50 ans : le 5 janvier 1961
Pour les dirigeants ouvriers, il est urgent de réagir pour garder la maîtrise des troupes, car les grévistes débordent de plus en plus à l’ issue de manifestations qui prennent une tournure insurrectionnelle.
Cet article, ainsi que les autres rapports quotidiens sur la ”Grève du Siècle”, sont basés sur le livre de Gustave Dache ”La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 60-61”
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– – Rubrique "60-61" de ce site
– 21 décembre
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Ce jeudi, les représentants du PSB et de la FGTB se rencontrent à Bruxelles pour faire le point sur la situation. Le Comité de Coordination des Régionales Wallonne de la FGTB est représenté par André Renard, André Genot, Raymond Latin. A l’issue de la réunion est publié le communiqué suivant : «Les délégués du PSB et les délégués de la FGTB, réunis ensemble le 5 janvier 1961 à 12 heures à la Maison du Peuple de Bruxelles, après avoir procédé à l’ examen de la situation de la grève et de la situation politique, estiment à l’unanimité qu’une solution peut être recherchée dans le cadre des pourparlers qui pourraient être menés notamment à l’ initiative du chef de l’Etat. Les signataires se consulteront sur les termes de toutes solutions éventuelles».
Le gouvernement Eyskens s’ accroche à la Loi Unique qu’il entend faire voter au Parlement. Dans le camp de la bourgeoisie, c’est l’effervescence, le Roi reçoit en audience plusieurs personnalités politiques. On constate beaucoup d’iniquité de la part du gouvernement, qui cherche une solution qui ne lui ferait pas perdre la face et surtout ne pas donner raison aux grévistes en désavouant sa politique de fermeté suivie jusqu’ici. Mais certains journaux réactionnaires de droite commencent timidement à lâcher le gouvernement Eyskens, ils réclament des élections et le retrait de la Loi Unique.
C’ est ainsi que l’ Echo de la Bourse du 6 janvier 1961 écrit notamment : «nous exprimons principalement le souhait que le gouvernement, après s’être débarrassé de la pression de l’émeute, prenne le temps de la réflexion et renonce à accabler le pays de la loi unique.»
D’ un côté comme de l’ autre, on comprend que la lutte engagée est une lutte à outrance, c’est une lutte classe contre classe, dont l’ issue ne peut-être que la victoire, ou la défaite pour l’une où l’autre classe.
Aucune solution n’est en vue et la situation risque de devenir explosive et incontrôlable si rien ne se passe dans les prochains jours, car la classe ouvrière du pays tient toujours le haut du pavé et est en colère contre l’absence de mots d’ordre. Partout dans le pays, les manifestations sont de plus en plus tendues et nerveuses : il y a 30.000 manifestants à Anvers (la gendarmerie était cette fois invisible et il n’ y a eu aucun incident), 6.000 à Hemixem, 2.000 à Sprimont et 5.000 à Bruxelles, où l’atmosphère est électrique. Louis Stevens, le secrétaire régional de la FGTB bruxelloise, y prend la parole avant la manifestation, à la Maison du Peuple. Les grévistes scandent : «grève générale», « A l’ action tout de suite», «Marche sur Bruxelles». L’ orateur interrompu de partout, débordé, hué, et finit par annoncer que la Régionale bruxelloise de la FGTB va demander au Comité National de la FGTB un mot d’ ordre de «Marche sur Bruxelles» et l’ ordre national de «grève générale» (paroles rapportées par La Cité et Le Soir, mais que Le Peuple, le quotidien lié au PSB, se gardera bien de reproduire). On se rappelle en effet que la FGTB nationale s’était déchargée de sa responsabilité en laissant aux régionales le soin de décréter ou non la grève générale. A ces mots, la salle, remplie à craquer hurle son enthousiasme, qui se transforme en applaudissements et en cris frénétiques. Stevens a touché juste. Mais ce ne seront là que de belles paroles pour calmer les grévistes, plus décidé que jamais à passer à l’ offensive et à en découdre avec l’ Etat bourgeois.
A l’ issue de la réunion, une manifestation démarre de la Maison du Peuple de Bruxelles, où de nouveaux incidents éclatent entre grévistes et gendarmes. Dans les gros bastions industriels, là où l’action ouvrière est décisive, la lutte continue à battre son plein, on constate partout des actes de durcissement de l’ action, qui se multiplient et prennent la forme d’ actes insurrectionnels : entraves à la circulation, pavés dans des bus qui roulent, jets de bouteilles d’essence, les routes sont à nouveau dépavées, des bois des poteaux de signalisation empêchent la circulation. Les gendarmes procèdent à de nombreuses arrestations.
Dans cette situation de durcissement de l’ action, les grévistes débordent de plus en plus les appareils du PSB et de la FGTB. La presse de droite est manifestement inquiète, comme l’indique le journal Le Soir du vendredi 6 janvier 1961 qui titre : «L’heure de la négociation va-t-elle enfin sonner ?» On peut également y lire : «C’ est qu’à l’heure actuelle, il n’ y a pas que la loi unique qui est en cause. Il y a bien plus : les rapports entre les deux communautés, l’unité même du pays. De l’avis de gens pondérés, il serait dangereux de laisser plus longtemps certains esprits s’échauffer sur des problèmes dont dépend l’existence de la nation, de laisser s’élargir le fossé qui commence à séparer nos populations.»
Le premier numéro de l’ hebdomadaire Combat, dont André Renard est le principal rédacteur, sort de presse ce 5 janvier. En première page, on trouve comme slogan : «La Wallonie en a assez.» A ceux parmi les nombreux grévistes qui s’ étonnent de voir Renard et ses amis syndicaux et politiques revenir en force avec le problème wallon, Renard répond : «Il n’ y a absolument rien d’ illogique dans cet enchaînement, au contraire. Si la grève est totale en Wallonie – à cause et contre le projet de loi unique – c’ est précisément parce que les travailleurs wallons ont senti l’ entièreté de la menace. En effet, le réflexe wallon aux attaques du projet de Loi Unique a été foudroyante tant par l’unanimité des forces syndicales socialistes que l’unanimité des forces politiques socialistes, ce qui fait bien en Wallonie «la majorité».
«Cette fois, le NON des travailleurs est non seulement catégorique mais il est lourd, très lourd de signification. Nous en avons assez, disent les travailleurs wallons, de ne pouvoir avancer à cause d’ une Flandre où souffrent nos camarades flamands sur le chemin de la libération économique et sociale.
«La constatation que plus les jours avancent, plus la nécessité de solutions économiques et politiques fondamentales envahit les consciences wallonnes n’ étonnera que ceux qui ont voulu, jusqu’ici, ignorer les réalités wallonnes. Voici venir la deuxième phase de la grève générale.
«Aux travailleurs maintenant de déterminer l’ instrument qu’ils vont retourner contre un gouvernement qui s’ obstine à employer des gendarmes et des soldats pour essayer de prouver qu’il a raison.
«Pour passer de la grève générale à la grève absolue, les travailleurs disposent de l’arme ultime : l’abandon de l’ outil. Ils ont suffisamment observé l’adversaire que pour lui dire : «notre décision est prise ; si vous persistez, ce sera la grève absolue.»
Effectivement, le NON des travailleurs à la Loi Unique est très lourd de signification, mais pas pour autant, le détourner de son objectif de classe qui était dès le départ le renversement du gouvernement Eyskens et son projet de loi. Ensuite il a naturellement évolué politiquement vers le renversement de l’ Etat bourgeois. On s’ apercevra aussi qu’André Renard lui-même parle maintenant de grève générale et qu’il revient encore et toujours avec le mot d’ ordre d’ abandon de l’ outil. Qui Renard veut-il encore duper ?
Tout le monde a bien compris que sous des discours et écrits d’ apparence radicale, ce réformiste de gauche ne mettra pas cette menace à exécution. Et même si elle l’ était, l’expérience de la lutte de classe révolutionnaire de tous les pays nous enseigne que la classe dominante est prête à payer le prix fort pour conserver son pouvoir.
Le slogan lancé par Combat est l’objet de nombreux commentaires lourds de signification communautaire wallingante. André Renard et ses amis syndicaux et politiques font oeuvre de manoeuvres et de division de la classe ouvrière du pays en plein combat de classe. Ils font une profession de foi fédéraliste, brisant ainsi l’unité du front de la grève générale, méprisant complètement que même si la grève générale n’ est pas absolue en Flandre et à Bruxelles, elle est effectivement générale dans tout le pays. Ce slogan, c’est comme si seulement et uniquement les travailleurs de Wallonie en avaient assez du chômage, des brimades, des vexations, des plans de régressions sociales et de l’exploitation capitaliste. C’est comme si les travailleurs flamands et bruxellois n’étaient pas touchés par les mêmes maux que les travailleurs wallons.
A Liège, plusieurs manifestations ont lieu, mais une concentration de masse de l’ensemble de la régionale de Liège est prévue pour demain, le 6 janvier.
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C’était il y a tout juste 50 ans: le 30 décembre 1960
45.000 personnes manifestent à Charleroi dans une atmosphère enfiévrée, 10.000 à Mons, 10.000 à Verviers, 8.000 à Jemeppe et 8.000 à Bruxelles. Des incidents, des violences, des actes de sabotage sont signalés dans les régions où la grève générale est totale. A Bruxelles il y a des incidents sanglants. Un ouvrier chômeur qui pourtant ne manifestait pas, François Vandertrappen, est tué d’une balle de revolver tirée à bout portant par un jeune provocateur qui prétextera avoir voulu défendre un gendarme.
Cet article, ainsi que les autres rapports quotidiens sur la ”Grève du Siècle”, sont basés sur le livre de Gustave Dache ”La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 60-61”
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– – Rubrique "60-61" de ce site
– 21 décembre
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La grande question reste posée aujourd’hui encore : pourquoi ce jeune passant était-il armé d’ un pistolet pour se rendre sur les lieux de la manifestation ? La Cour d’ Appel de Bruxelles l’ a par la suite acquitté.
Cette nouvelle dramatique accentue encore la colère et la révolte ouvrière. Avant cette manifestation, H.Brouhon, un député socialiste, avait pris la parole à la Maison du Peuple. Il s’est fait huer pour avoir annoncé la décision de l’ Action Commune de Bruxelles de ne plus organiser de manifestations avant le mercredi 4 janvier.
A Charleroi, les 45.000 grévistes chantent la Marseillaise. Pourquoi la Marseillaise? Parce que dans le refrain de ce chant révolutionnaire, il est dit : «Aux armes les citoyens, formez vos bataillons», ce qui est repris en cœur par toute la masse des grévistes, exprimant ainsi on ne peut plus clairement sa volonté d’ affronter, les armes à la main, l’ Etat bourgeois. Les travailleurs scandent aussi : «Vive la République» et l’ écrasante masse ouvrière réclame encore à plusieurs reprises la : «Marche sur Bruxelles.» Ce même slogan est repris et réclamé par les manifestants de Liège et de Verviers.
A Mons et dans le Borinage, la circulation est rendue difficile à cause des barricades établies sur les routes et des nombreux dépavages de rues. Partout, de nombreux accrochages sont signalés entre gendarmes et grévistes. Les forces de l’ordre sèment le désordre là où elles passent et sur les piquets de grève, c’ est la bagarre. La grève générale gagne encore du terrain, c’ est ainsi que les régionales FGTB de Renaix, Alost et Turnhout décrètent la grève générale. La répression s’ aggrave encore, l’action des gendarmes se fait plus violente, mais la pression des travailleurs sur leurs dirigeants est de plus en plus forte. Ceux-ci ne veulent plus et ont de plus en plus de mal à diriger des manifestations qui se déroulent avec plus de violence que les jours précédents.
Il faut signaler le rôle d’ avant-garde joué à Bruxelles, à Liège et à Charleroi par les jeunes travailleurs organisés politiquement dans les «Jeunes Gardes Socialistes», les JGS. Les Jeunes Gardes sont pratiquement la seule force qui ait tenté d’ avoir une action nationale coordonnée, qui ait compris le sens réel de la lutte qui se développait dans les journées de cette grève générale de l’ hiver 60/61’ et qui ait tenté d’ entraîner les jeunes travailleurs au-delà des bornes fixées par les directions ouvrières. Pour la plupart, les JGS se réunissaient chaque jour pour prendre des décisions concernant la marche à suivre.
Malheureusement, la faiblesse et l’ encadrement des Jeunes Gardes leur interdisaient de prendre la direction des manifestations. Toutefois, les JGS de Charleroi ont encore pris d’ autres initiatives d’action par la suite. Voici en quels termes Gilbert Clajot, secrétaire national JGS, relate l’activité de ces jeunes : «Ces jeunes étaient rarement organisés avant la grève. Syndiqués, oui. Au cours des grèves, ils éprouvèrent le besoin de se regrouper entre jeunes. D’ où, d’ une part, un certain regroupement autour des organisations de jeunesse combatives. Selon les régions, les moments : JGS, JC, Jeunesses Syndicales. D’ autre part, on vit des regroupements professionnels et locaux… On vit apparaitre, dans certaines régions, des Comités d’ actions des jeunes grévistes.»
De façon générale, les jeunes ont joué un rôle important. A Liège et à Bruxelles, à Charleroi et à Anvers, fréquemment, les gendarmes chargeant la masse se retrouvaient assaillis eux-même par des jeunes travailleurs armés de seaux et de bâtons, de pavés et de poteaux, contre une police super-armée.