Tag: Louis Tobback

  • Interview : Erik De Bruyn à propos de Rood

    Juste avant le 1er mai, SP.a Rood a annoncé qu’il continuait son existence sous le simple nom de ‘‘Rood’’ (Rouge), sans plus entretenir de lien avec le SP.a. Suite à la création de Rood en Flandre, nous avons discuté avec Erik De Bruyn concernant le comment et le pourquoi de ce mouvement.

    SP.a-Rood quitte le SP.a : Il nous faut une alternative à gauche des partis traditionnels

    Pourquoi est-ce que vous avez quitté le SP.a et pourquoi maintenant ?

    «Il y a plusieurs raisons. Le plus important est la situation politique en général. Le monde entier est sous l’emprise de la crise financière et économique depuis 2008. Le secteur bancaire a été sauvé par des transferts de pertes vers la collectivité. Les budgets s’enfoncent profondément dans le rouge depuis lors, notamment dans l’Union Européenne. Partout, la logique néolibérale reste dominante et, dans cette logique, la facture de la crise est présentée chez les travailleurs. 

    «En outre, il y a la crise interne du SP.a, qui est très profonde. Cette impasse est le résultat d’un opportunisme à court terme et d’un démantèlement idéologique du parti. Ces cinq dernières années, SP.a-Rood a fait tout ce qui était possible pour avoir un impact. Mais il n’y a eu aucun changement et il n’y a aucune perspective qu’un tel changement se produise. Alors nous n’avons plus de temps à perdre.»

    Comment est-ce que vous voyez ces cinq années de SP.a-Rood et la stratégie de pousser le parti vers la gauche ?

    «Ce n’était certainement pas un erreur d’essayer, c’était le trajet nécessaire pour arriver à Rood aujourd’hui. Nous n’aurions jamais pu quitter le SP.a de la même façon sans ce trajet. La tête haute et avec crédibilité, nous pouvons dire que nous avons tout essayé, de la participation aux élections internes et aux élections législatives au dépôt de centaines d’amendements,…»

    Dans quelle mesure est-ce que la base du parti a continué à disparaître les dernières années ?

    «Le parti a perdu 10.000 membres entre 2007 et 2010. Par coïncidence, c’est presque le même nombre de voix que ce que j’avais obtenu des membres du SP.a aux élections présidentielles du parti fin 2007. Cette érosion du nombre de membres est un phénomène présent dans tous les partis traditionnels. Le SP.a n’est pas une exception, au contraire.»

    Peut-être que la base n’est plus tellement importante pour le parti ?

    «En effet. Louis Tobback a réagi suite à mon départ en disant que, pour lui, De Bruyn ne vaut pas plus que sa cotisation annuelle de 12 euros. Cette déclaration n’est pas seulement arrogante mais aussi révélatrice. Le même vaut pour tous les membres du parti, ils ne valent pas plus que leurs cotisations annuelles pour la direction.»

    Quelles choses sont essentielles pour que Rood réussisse dans son projet ?

    «Nous devons d’abord veiller à garder la crédibilité de notre avant-projet, ce qui veut dire qu’il ne doit pas juste être un regroupement de la gauche. En plus, nous devons saisir l’esprit du temps. Nous devons donner des positions anticapitalistes sous une forme positive, nous devons construire le mouvement de la gauche en général, et fonctionner différemment des partis classiques. Dans le fonctionnement, nous devons avoir une forte interaction entre membres et représentants. Les nouvelles technologies de communications peuvent fournir beaucoup de possibilités.»

    «Mais, bien entendu, le programme que nous allons défendre, notre idéologie, reste le point crucial. Je veux aussi me référer au mouvement en Espagne. Un mouvement comme Rood, qui uni la vieille et la nouvelle culture politique, doit assurer qu’un tel mouvement ne s’éteint pas comme un pétard mouillé.»

    Comment est-ce nous pouvons convaincre la base de la FGTB de jouer un rôle actif dans la construction d’une nouvelle initiative politique ?

    «Je comprends très bien que la FGTB se trouve dans une situation difficile. Le SP.a est leur relais politique mais, en réalité, cela donne de plus en plus de problèmes. Le Pacte de Solidarité entre les Générations a été rédigé par des ministres du SP.a. Dans le dossier de l’Accord Interprofessionel, le SP.a n’était pas du même côté que la FGTB. Mais, de l’autre côté, le SP.a est le seul partenaire politique pour la FGTB en Flandre. En ce sens, je comprends le pragmatisme de la direction de la FGTB. A la base, la situation est différente, là nous recevons beaucoup de soutien pour notre initiative. Cela est en plus nécessaire si on veut arrêter le phénomène où des membres déçus de la FGTB votent pour des partis de droite.»

    Que pouvons-nous attendre de Rood dans les prochaines semaines et mois ?

    «Nous avons préparé une déclaration de principes et avons commencé la construction des sections locales. Le 19 mai, nous avons ainsi eu la création de la première section à Anvers avec 60 personnes présentes. Après l’été, nous allons publier un nouveau livre et accompagner la promotion de celui-ci en essayant de mettre sur pied de nouvelles sections partout en Flandre.

    «Fin juin, nous organisons une première action concrète. Le 30 juin, le dernier jour pour renvoyer les déclarations d’impôts, nous allons mener une action devant les bureaux des impôts. Nous allons publier plus d’infos sur notre site (www.linksrood.be). Fin 2011, il y aura aussi un congrès officiel pour lancer le mouvement. Nous avons beaucoup de boulot devant nous, et nous invitons donc tout le monde à collaborer à projet. »  

  • Louvain. 2 euros le sac poubelle !

    Le 21 mai, la ville de Louvain a décidé d’augmenter les taxes pour l’eau de 0,66 à 1,06 EUR le m³. Le 25 juin, le prix des sacs poubelles a également été porté de 1,49 EUR à 2 EUR.

    Ces augmentations viennent après la diminution des impôts des personnes physiques, qui sont passés de 8% à 7,5%.

    Le résultat est que les taxes qui dépendent des revenus diminuent pendant que des taxes qui sont indépendantes de ceux-ci revenus augmentent. Les riches paieront donc moins tandis que les plus pauvres devront payer plus. Rappelons que Louvain est dirigé par une coalition socialiste-chrétienne et a comme bourgmestre l’ancien ministre socialiste Louis Tobback.

    La section locale du CAP mène campagne contre ces mesures antisociales avec tracts et affiches.

  • L’empereur contre les barons au sein du PS

    L’empereur contre les barons au sein du PS

    “Erreurs inqualifiables”, “dérapages”… Pour Elio Di Rupo et ses disciples, les scandales de Charleroi et d’ailleurs dénaturent le PS et ses valeurs. Bien d’accord ! Mais plutôt que de remettre ces valeurs en avant, la solution proposée est d’augmenter les pouvoirs du président…

    Nicolas Croes

    Les ancêtres de Van Cau et Di Rupo au Parti Ouvrier Belge avaient déjà placé le ver dans le fruit en se prononçant pour un passage graduel du capitalisme au socialisme, terminologie utilisée afin de reporter la lutte pour le socialisme à un avenir indéfini, pour ne plus avoir finalement à en parler, pour accepter le système d’exploitation capitaliste en réalité.

    C’est cette logique interne imposée par la direction du parti qui est à l’origine des faits qui alimentent l’actualité. Il n’existe à l’intérieur d’un tel système aucune solution collective aux problèmes des travailleurs. Dès lors que l’on accepte la logique patronale, on ne peut qu’essayer de limiter la casse, et c’est sur cela que les fameux „ barons „ se sont appuyés. Faute de pouvoir préserver l’emploi, faute de pouvoir appliquer un véritable programme de logements sociaux (la moyenne belge des logements sociaux dans l’immobilier est d’un peu plus de 6%, ce qui fait pâle figure aux côtés de nos voisins hollandais qui sont eux à 40% !), les dignitaires “socialistes” ont alloué les moyens restés disponibles aux “amis”, “amis d’amis”, etc… C’est ainsi qu’on été institutionnalisées les baronnies, en utilisant les services publics et sociaux comme moyen pour se créer une base impossible à avoir par l’intermédiaire de luttes dont ils ne voulaient pas entendre parler.

    Ce n’est pas un phénomène typiquement francophone, la Flandre a vécu la même situation. Mais la lutte pour la centralisation autour du président y a été menée plus tôt, dans les années 90. Là aussi, ce sont des scandales qui servirent de prétexte, c’était l’époque d’Agusta. Louis Tobback, qui avait à l’époque joué le rôle qu’essaye aujourd’hui d’avoir Elio, a expliqué sa méthode : le choix est entre “l’absolutisme et le féodalisme”. “Plus de pouvoir au président n’est pas le meilleur des mondes” reconnaît-il, mais il n’y a pour lui d’autre choix. Cette analyse est partagée par tous, les proches du président du PS (et ministre-président de la région wallonne, et bourgmestre de Mons,… ) naturellement, comme Laurette Onkelinx, mais aussi l’ensemble de la presse.

    Faire descendre le pouvoir à la base du parti est-il tellement inimaginable pour que personne n’en parle? A-t-on tellement peur au PS du débat que cela peut entraîner pour que la seule solution qui apparaisse soit de concentrer tout le pouvoir de décision entre les mains d’une seule personne? Le siège du PS, sis au Boulevard de l’Empereur, n’a jamais aussi bien assumé son adresse…

  • Parce qu’une autre politique est nécessaire

    Jef Sleeckx

    Le Parlement flamand vote aujourd’hui la Constitution Européenne. Dans un silence total. Sans référendum. Alors que la population veut plus que jamais avoir son mot à dire sur l’Europe. Ainsi la Belgique peut signe un traité dont tout le monde dit qu’il est déjà mort. Les dirigeants européens ont voulu sceller la politique néo-libérale dans une Constitution.

    Mais ils ont trouvé la population sur leur chemin. Non seulement en France et aux Pays Bas. Toujours plus de gens tournent le dos à une politique sans perspectives sur le plan de l’emploi et de la démocratie. Ceci est clairement apparu dans la lutte contre le Pacte des générations, volet national de la politique européenne: travailler plus longtemps, sans perspectives de travail pour la jeunesse. A quelques francophones près, tous nos élus ont voté pour ce Pacte. Contre le souhait du front commun syndical.

    Georges Debunne, Lode Van Outrive et moi-même avons exprimé devant le Parlement flamand une voix opposée à la Constitution européenne; des centaines de gens, syndicalistes, militants politiques, hommes et femmes de la base, du Nord et du Sud du pays et c’est pourquoi nous mettons sur pied un comité d’initiative Parce qu’une autre politique est nécessaire.

    Après le scandale Agusta, et à la demande expresse de Louis Tobback, j’ai contribué à lancer l’appel “Le SP est nécessaire” pour sauver “votre sécurité sociale”. Dix ans plus tard, après la Constitution européenne et le Pacte des générations, des milliers de travailleurs et de citoyens tournent le dos, non seulement au SP.a et au PS, mais aux partis politiques traditionnels en général. Ils ne regardent pas à droite, mais revendiquent du travail et la démocratie.

    Sans tourner le dos à la politique libérale, nous ne répondrons pas à leurs questions. Leur tendre la main signifie une représentation politique du peuple, détachée des partis traditionnels.

    Réactions bienvenues: Jef Sleeckx, sleeckx.jef@skynet.be

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