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Tag: Lille
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MEETING du NPA à Lille
Vendredi dernier, juste après la conférence de presse donnée par la liste LCR-PSL et Olivier Besancenot, nous sommes allé à un meeting à Lille, où parlait entre autres notre tête de liste LCR-PSL pour les européennes Céline Caudron (LCR). Une délégation d’une quinzaine de camarades du PSL y a rejoint nos camarades de la Gauche Révolutionnaire, un courant dans le Nouveau Parti Anticapitaliste. La prise de parole d’Olivier Besancenot, très dynamique, politique et combative, résonne encore dans nos têtes…
Photos par Mandy et Nico
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France: Reportages-photo de la grève nationale de jeudi dernier
Environ 2,5 millions manifestants ont participé aux défilés de la grève nationale pour l’emploi, le pouvoir d’achat et la défense des services publics, dont 300.000 à Paris uniquement. Une délégation de camarades du PSL s’est rendue sur place (à Valencienne, Paris et Marseille) pour participer à cette journée ainsi qu’à l’intervention de nos camarades français de la Gauche Révolutionnaire, actifs au sein du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) lancé autour d’Olivier Besancenot. La GR est intervenue à Valenciennes, à Lille, à Paris, à Rouen, au Havre et à Marseille et a vendu environ 200 exemplaires de son journal, l’Egalité (vous pouvez accéder ici au tract de la GR à cette occasion).
Reportage-photo de Valencienne
Reportage photo de Paris
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Non aux lois anti-sociales et racistes ! Oui à la Grève Générale Reconductible maintenant !
De retour de vacances, Sarkozy a décidé de mener ses réformes anti-sociales et racistes à un rythme effréné. Il a pris son temps pour offrir 12 milliards d’euros aux capitalistes. Aujourd’hui ce sont les plus pauvres et les travailleurs qui trinquent. Les premiers qu’il a attaqués sont, comme toujours, les plus faibles : les sans-papiers. Ensuite les malades, avec la franchise médicale. Aujourd’hui il veut mettre à son tableau de chasse les fonctionnaires, les cheminots et le service public.
Jalil, MAS-Bxl
Sarkozy montre sa détermination à instaurer ses lois réactionnaires : il veut mettre à genoux les secteurs les plus syndiqués et les plus combatifs afin de faire taire à jamais les luttes sociales, tactique déjà utilisée par Tchacher dans la lutte des mineurs. Son plan est simple : d’abord en terminer avec les acquis du public, pour ensuite voir à la baisse les acquis du privé et de tous les travailleurs.
La résistance s’organise
Face à cela, la résistance s’organise à travers de nombreux meetings, manifestations, actions….L’une des dates importantes fut la grève de ce jeudi 18 octobre pour défendre les « régimes spéciaux » appelés par tous les syndicats. Il est clair que face à ces attaques sans précédent depuis 30 ans, une grève de 24h dans un secteur ne suffira pas. Seuls trois syndicats (FO-cheminot, SUD-rail, FGAAC) ont appelé à mener une grève reconductible, par tranches de 24h. D’autres secteurs comme l’enseignement, le gaz, l’électricité, les étudiants, la poste ont appelé ici ou la à faire grève ou à manifester.
La mobilisation fut une réussite totale : à la SNCF, on comptait 75 % de grévistes. A la RATP, on tournait autour des 56 % ; pour les trains corail ou certaines lignes RER/Ile-de-France, rien ne circulait. Pour les autres secteurs, là où les syndicats avaient appelé à des actions, le niveau de grévistes augmentait. Dans l’enseignement, on comptait de 10 % à 30 % de grévistes. A la poste on était en-dessous de la barre des 10 %, mais à EDF et GDF, on dépassait les 50 % de grévistes. De nombreux secteurs locaux ont aussi fait grève comme les intermittents, les journalistes, les cantines ….
Il y a aussi eu de nombreuses manifestations partout en France : 300.000 selon les organisateurs. L’on y voyait les étudiants, les lycéens, les travailleurs du privé et du public, les sans-papiers, tous ensemble contre les politiques néo-libérales de Sarkozy. Cette journée aurait pu être une plus grande réussite encore si seulement les bureaucraties syndicales des fonctionnaires avaient mobilisé, au lieu de renvoyer leur actions à la mi-novembre…
Les directions syndicales dépassées par leur base
Dans de nombreuses assemblées générales, les cheminots ont voté à 95 % pour reconduire la grève. Cependant, au même moment, le représentant CGT, Thibault, appelait à la reprise du travail ! Le syndicat corporatiste FGAAC (représentant juste 3 % des travailleurs de la SNCF mais plus de 30 % des conducteurs) a négocié en solo le 18 octobre. Après avoir soi-disant eu certaines « avancées » (celle de travailler 5 ans de plus à la place de 10 ans, par exemple…), il appelait lui aussi à la reprise du travail.
Il y a eu plusieurs assemblées générales interprofessionnelles comme en île-de-France ou à Lille, qui réunissaient la base CGT, FSU, SUD, FSE, FO, ….et un constat commun était fait : la seule manière de répondre à Sarkozy est la lutte, et non la négociation. Pendant la lutte des retraites en 2003, la bureaucratie syndicale a mené les travailleurs de journées d’action en journées d’action, pour en fin de compte perdre la lutte et un acquis arraché par nos anciens. C’est pour cela qu’il faut soutenir l’appel des assemblées interprofessionnelles à lancer dans le plus bref délai une grève générale reconductible.
Les appels des différentes AG à la poursuite de la grève étaient en général très bien reçus. Vendredi et samedi, la France a vu le mouvement continuer de ci de là : il y avait encore un peu plus de la moitié du réseau ferroviaire bloqué. Il n’y avait qu’un métro sur trois qui roulait, et sur la ligne RER A et B, toujours aucun train. La CGT, qui appelait toujours discrètement à la reprise, se voyait à de nombreux endroits dépasser par sa base.
Face à la détermination du gouvernement, les travailleurs sont remontés ; la CGT ne pourra pas longtemps étouffer sa base. La CFDT accepte une large partie du plan gouvernemental, mais elle se fait discrète, ne donnant aucune interview et ne mobilisant absolument pas. A la manifestation de Paris, il fallait faire un effort particulier pour trouver les drapeaux CFDT. On se souvient qu’en 1995, la CFDT soutenait déjà le projet de réforme de la sécurité sociale et du régime des retraites du Premier Ministre Alain Juppé. Après la longue lutte et la victoire de 1995, ce fut un coup dur pour la CFDT, qui vit une partie de ses membres la quitter. Quelques mois plus tard, Edmond Maire, présidente de la CFDT, fut mise à la porte.
Ce lundi, les bureaucrates syndicaux de la SNCF se sont rassemblés pour décider de la suite du mouvement. Alors que la grève était une vraie réussite, que le mouvement avait réussi à provoquer des perturbations tout le week-end et même lundi, ceux-ci ont fait le choix de reprendre les négociations et de se revoir le 31 octobre. D’après les informations qui ont pu filtrer, si aucune avancée n’est faite d’ici là, ils appelleront à une grève le 20 novembre (en même temps que la fonction publique) et cette fois-ci, elle serait reconductible.
Alors que la base veut lutter maintenant, il est clair qu’une mobilisation le 20 novembre est beaucoup trop tardive. La grève générale pointerait-elle son nez pour la mi-novembre ? La CGT, qui représente 40 % des travailleurs SNCF, joue gros sur ce dossier. La bureaucratie ne veut pas rentrer dans une grève longue tout en sachant que la base est prête à réitérer 1995. Sud rail (14.9 %) et FO cheminot (6.6 %) sont quant à eux toujours en grève depuis jeudi, mais combien de jours pourront-ils encore tenir ? Les jours et les semaines à venir seront cruciaux pour les français, car si Sarkozy fait passer ses réformes contre les cheminots et la fonction publique, il aura réussi à casser l’une des branches les plus combatives…
De plus, les étudiants tiennent depuis une semaine des assemblées générales et une journée d’action est prévu le 24 octobre contre la lois Pecrésse. Fin de semaine on pouvait déjà voir Tolbiac Sorbonne, Renne, Nanterre… bloqués et entrer en lutte. Et c’est sans compter de nouvelles mobilisations chez les internes, ainsi que des grèves annoncées à Air France du 25 au 29 octobre. Des mobilisations de sans-papiers et de plus en plus d’occupations de bâtiments par les sans domicile fixe se déroulent également à Paris.
Un nouveau parti pour les travailleurs est plus que jamais indispensable !
De plus en plus d’amertume et de colère s’additionnent pour lancer la grève générale reconductible. Mais face à cette résistance sociale, une résistance politique est également nécessaire. En effet, toutes ces luttes ont vitalement besoin d’un prolongement politique, sous la forme d’un nouveau parti pour les travailleurs ; notre section soeur en France, Gauche Révolutionnaire, avance une telle proposition. La Ligue Communiste Révolutionnaire a lancé l’idée il y a quelque mois de créer un « grand parti anti capitaliste ». Nos camarades français participent à ces discussions. Dans quelques semaines, on devrait en savoir plus sur les réelles intentions de la LCR. En attendant, construisons ensemble la lutte et la grève générale, et stimulons la création de ce nouveau parti !
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La France: A ceux qui veulent précariser les jeunes nous répondons: Résistance!
Ces dernières semaines, un mouvement d’une rare ampleur mobilise les jeunes en France. Les manifestations du 18 mars ont rassemblé 1,5 million de personnes. Et les travailleurs entrent de pleinpied dans ce mouvement lancé par les étudiants!
Stephane Ramquet
Le CPE (contrat première embauche) permettra de licencier un jeune de moins de 26 ans pendant deux ans sans aucun motif. Cette mesure antisociale du gouvernement Villepin vise à instaurer une concurrence entre travailleurs afin de faire baisser les salaires et les conditions de travail. Le CPE ne créera aucun emploi! Il ne fera que remplacer les Contrats à Durée Indéterminée par des emplois précaires!
Les étudiants ont compris qu’ils en seraient les futures victimes et ils ont immédiatement réagi! A travers des assemblées générales, les étudiants ont déclaré la grève jusqu’au retrait du CPE. Désormais, soixante-huit universités sont bloquées et occupées, ainsi qu’un quart des lycées!
Les étudiants, organisés dans la Coordination Nationale des Etudiants, et les lycéens étaient massivement présents lors de la manifestation du 18 mars et formaient le principal du cortège. Les mots d’ordre des étudiants en lutte – qui réclament l’annulation totale du CPE et qui appellent à la grève générale – débordent largement ceux des syndicats étudiants.
Les syndicats de travailleurs (CGT, CFDT, FO,..) étaient cette fois venus en nombre à la grande manifestation du 18 mars réclamant la suppression du CPE. L’attitude des directions syndicales, peu enclines à lancer la grève générale, tranche avec la détermination des travailleurs et des délégués de base sur lesquels plane la menace d’un « contrat senior ».
De leur côté, le PS et le PC limitent leur « action » à une joute parlementaire. Ils se profilent comme les meilleurs garants de la « paix sociale » et ne voient dans le mouvement qu’un tremplin pour les élections de 2007.
Le gouvernement est resté de marbre, même après la gigantesque mobilisation du 18 mars, et les CRS ont attaqué les manifestants rassemblés Place de la Nation et les étudiants massés devant la Sorbonne pour qu’on leur rende leur faculté.
Nos camarades de la Gauche Révolutionnaire, notre organisation soeur en France, étaient présents lors de la grande manifestation du 18 mars avec leurs journaux, leurs tracts, etc. La foule était très réceptive et leur intervention fut une réussite. Une quinzaine de camarades belges sont venus à Paris et à Lille pour leur prêter main forte.
Mais la grève et les manifestations des étudiants et lycéens ne suffiront pas à faire plier ce gouvernement au service des patrons. Frappons-les là où ça leur fait mal: leurs profits, à travers la grève générale!
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France. Lutte contre le Contrat Première embauche: Un relent de mai 68
Les mobilisations chez les étudiants français furent rarement aussi combatives que cette dernière semaine depuis longtemps. Les étudiants de plusieurs universités se sont ainsi mis en grève afin de lutter contre le CPE (contrat première embauche), le CPE permettra aux employeurs de licencier sans aucun motif (!) Les jeunes de moins de 26 ans dans une période de 2 ans après leur engagement.
Stéphane Ramquet
Autre article sur le site de la Gauche Révolutionnaire (section française du CIO):
> Le gouvernement a fait passer le CPE en force ! Refusons ça !A cela le PS ou le PC répondent mollement au parlement et sont incapables de mener une lutte effective, l’UNEF (le syndicat étudiant) suit mollement le mouvement poussé par sa base…
Les étudiants, eux, ont parfaitement compris que la politique Chirac-Villepin-Sarkozy n’est autre que la politique des multinationales et de la richesse pour la minorité et de la précarité pour le reste.
Ainsi plusieurs milliers d’étudiants manifestaient dans le quartier latin demandant le retrait du CPE, s’ensuit alors une occupation de la Sorbonne (célèbre pour avoir accueilli les évenements de mai 68). Ni une, ni deux et sans sommations, les CRS furent envoyés afin de vider les grévistes par la force, à coups de matraque et gaz lacrimogènes.
Les étudiants de 45 universités sur 80 sont désormais en grève! Des assemblées générales se tiennent dans toutes ces fac’ en grèves afin d’élaborer la stratégie et la continuation de la lutte! A Lille 2 et à Nancy 2 des assemblées générales de 2000 étudiants ont reconduit le blocus, alors qu’ils étaient 1600 étudiants à Dijon, 1500 à Toulouse 2 et à Paris 10 Nanterre, 1000 à Jussieu…
La lutte s’amplifie chaque jour chez les étudiants, mais les étudiants ne peuvent mener cette lutte seuls! Son centre névralgique se trouve chez les travailleurs! Afin de faire pression sur le gouvernement, les manifestations ne suffisent pas, il faut couper le robinet économique et que les travailleurs se mettent en grève!
Travailleurs et Etudiants, Luttons ensemble! Pour le retrait du CPE! Occupez vos universités et usines, vers la Grève Générale!
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Stop à la liberalisation des services publics
La Poste a été vendue pour moitié à des entreprises étrangères. Les quelques services publics qui subsistent encore doivent se préparer pour la privatisation. Le secteur des chemin de fer, sur recommandation de l’Union Européenne sera, à l’avenir, scindé entre le propriétaire de l’infrastructure (INFRABEL) et le prestataire des transports (SNCB). Cette scission représente une étape supplémentaire dans le démantèlement total et la vente des chemins de fer belges.
Karel Mortier
Les ministres européens des transports ont décidé en décembre de libéraliser totalement en 2010 le transport international des voyageurs. La libéralisation du transport national des voyageurs ne devrait pas suivre. Mais, vu la position centrale de la Belgique, il est clair qu’une libéralisation totale des lignes internationales aura un grand impact sur le transport national. Les investisseurs privés pourront, par exemple, circuler entre Ostende et Cologne, Anvers et Lille et vendre des tickets pour les trajets entre les gares sur ces lignes. Une grande partie des lignes nationales rentables sera donc libéralisée. Ce projet est également celui du PS et du SP.a au gouvernement. La libéralisation des liaisons internationales sera “bonne pour les gens”, déclare Renaat Landuyt (SP.a), ministre fédéral des transports. “Et cela n’aura aucune conséquence sur les lignes moins rentables”.
Différents exemples à l’étranger ont plutôt démontré que la libéralisation du transport des voyageurs n’a pas conduit à une meilleure offre de service ou à une baisse des prix. Mais ce genre de détail est tout à fait négligeable pour les futurs investisseurs.
Affirmer que la libéralisation des lignes internationales et nationales rentables n’aura aucun impact sur les autres est un mensonge puisque la mise sur pied des réseaux à haute vitesse s’est faite au détriment du réseau national. Les consommateurs pourront choisir à l’avenir entre plusieurs entreprises de transport, mais ce sera choisir entre la peste et le choléra.
Après que l’énergie, la communication et la Poste aient été livrées aux aléas du marché, c’est maintenant le tour du transport public. La libéralisation de tous ces services est allée de pair avec la perte de dizaines de milliers d’emplois, une augmentation de la charge de travail et une détérioration des conditions de travail.
A la Poste, les plans d’assainissement se sont succédés à un rythme plus que soutenu. A peine Géoroute 1 a-t-il été intégré que Géoroute 2 pointe le nez. En matière de fourniture d’énergie, on peut prévoir que des dizaines de milliers de familles passeront l’hiver sans chauffage ni électricité après qu’elles aient été virées par les fournisseurs privés d’électricité. Dans ces conditions, nous ne voyons pas qui doit payer pour les campagnes publicitaires par lesquelles les fournisseurs d’énergie essaient d’attirer de nouveaux clients.
La libéralisation des services publics n’est pas encore une affaire entendue. La résistance à travers toute l’Europe des dockers contre la libéralisation de leur secteur et le démantèlement de leur statut prouve qu’une opposition est envisageable et que, de surcroît, elle donne des résultats. Chaque nouvelle tentative visant à libéraliser le marché du travail portuaire se heurte à des actions de résistance des dockers. Sans cette stratégie, la libéralisation de ce marché serait un fait accompli depuis belle lurette. Oser se battre, c’est oser gagner!
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Le néo-libéralisme mis en cause. Union européenne: une claque magistrale!
La victoire du NON au référendum sur la constitution européenne, le 29 mai dernier en France, est une claque magistrale infligée par les travailleurs et les jeunes aux institutions capitalistes de l’Union européenne. Le taux de participation élevé (70%), les 56% de NON à la constitution sont sans appel. L’Europe capitaliste est K.O. debout ! Chirac et la classe politique et médiatique peuvent aller se rhabiller : ils ont mal mesuré le ressentiment des classes défavorisées envers les institutions européennes. Depuis des années, celles-ci incarnent, pour une masse croissante de travailleurs et de jeunes, les privatisations, la casse des services publics, les coupes dans les budgets sociaux, la compétition forcée avec les pays à bas salaire,…
Peter Delsing
Le NON aux Pays-Bas (63%), le 1er juin, a été le clou du cercueil. En quelques semaines, une atmosphère de crise a gagné les bourgeoisies européennes. L’eu(ro)phorie est bien loin !
Le NON comme expression des contradictions de classes
En France et aux Pays-Bas, l’extrême droite et les nationalistes ont fait campagne pour le NON : le néo-fasciste Le Pen et le conservateur de droite De Villiers en France, le populiste de droite Geert Wilders aux Pays-Bas. Mais le NON était principalement l’expression d’un rejet de l’Europe capitaliste par les victimes de la crise. En France, les mobilisations de masse contre l’abolition de la semaine de 35 heures, contre la baisse du pouvoir d’achat et contre les privatisations ont pesé lourd dans le camp du NON. L’opposition à la Constitution est devenue une question sociale : la politique antisociale de Chirac et des autres gouvernements fait partie intégrante de la politique néo-libérale imposée par l’Union européenne. Dans les grandes villes ouvrières comme Marseille, Nice ou Lille, le NON l’a emporté haut la main. Dans les villes plus nanties, avec une forte concentration petite-bourgeoise, comme Paris, Lyon, Strasbourg, le OUI l’a emporté. Dans les quartiers populaires d’Amsterdam (Amsterdam-Nord : 73%, Volewijck et Buiksloterham ; tous deux 79%) le NON l’a emporté sans bavures.
Il est révélateur que même les commentateurs bourgeois ont été contraints de reconnaître qu’on avait voté contre la politique ‘libérale’. Les résultats de ces référendums ont confirmé l’analyse du MAS: depuis des années nous avons répété qu’une révolte de masse allait se lever contre la politique antisociale actuelle. Les mobilisations de la jeunesse annonçaient une radicalisation plus large chez les travailleurs. Quand nous avons organisé en 2001, à Gand, avec Résistance internationale, une grève et une manifestation de 2.500 lycéens et d’étudiants contre le sommet européen, certains commentateurs ont jugé qu’il s’agissait de protestations "marginales". Ils ont eu tort.
La crise capitaliste met à mal l’Union européenne
Toute tentative d’organiser un second referendum en France et aux Pays-Bas a fait long feu ; Cela ôterait toute crédibilité aux institutions capitalistes européennes, avec le risque de provoquer des mobilisations de rue. Ce serait une stupidité pour la bourgeoisie. La Grande-Bretagne, la Pologne et la Tchéquie ont décidé de reporter leur référendum. La victoire du NON en France et aux Pays-Bas a radicalisé les travailleurs. Ceux qui expliquent que le NON est l’expression d’un nationalisme étroit, n’ont rien compris: c’est au contraire l’expression d’une prise de conscience sociale internationale.
L’Europe ne peut être unifiée sur base de différents états-nations. Plus la crise économique s’approfondira, plus la pression au sein de chaque bourgeoisie pour trouver une issue individuelle pèsera. En Italie, pays officiellement en récession, la Ligue du Nord – pourtant au gouvernement – a préconisé l’abandon de l’euro et le retour à la lire! L’idée derrière cela est d’améliorer la position concurrentielle des exportations italiennes en dévaluant la lire. Ceci (évidemment) au détriment des autres états concurrents européens. Une crise économique profonde, et surtout le spectre de la lutte de classes qui pourra faire chuter des gouvernements, ne manquera pas de pousser à terme l’Union européenne hors jeu.
Les failles dans la construction européenne capitaliste se multiplient : la constitution est mise au frigo pour longtemps ; l’élargissement de l’Union (à la Turquie, à de nouveaux pays de l’Est) est remise aux calendes grecques ; le sommet de Bruxelles (en juin) a capoté sur le budget européen. Il s’agit de la crise la plus grave de la tentative d’unification capitaliste européenne. Il n’existe plus de noyau "convaincu" de pays forts qui rallient derrière eux les pays indécis, comme dans la deuxième partie des années 90, à l’époque d’une conjoncture économique meilleure. Les intérêts capitalistes nationaux regagnent du terrain. C’est la conséquence de l’aggravation de la crise du capitalisme.
Les dirigeants capitalistes n’ont rien appris: il est temps de les mettre dehors
En France, le nouveau premier ministre De Villepin veut inverser le cours en annonçant… de nouvelles mesures d’austérité. Il veut, par exemple, faciliter les licenciements dans les PME ("pour qu’elles embauchent plus vite") et organiser la chasse aux chômeurs.
Les syndicats doivent riposter à ces nouvelles attaques et défendre réellement les travailleurs. On ne pourra construire un rapport de forces qu’à travers la lutte. Le MAS veut participer à cette riposte. La création d’un nouveau parti des travailleurs à caractère de masse est un élément clé de cette riposte. Nous pensons que ces partis devront adopter un programme de transformation socialiste de l’Europe. Car seule une fédération des états socialistes d’Europe pourra mener une véritable politique sociale.