Tag: Ligue des Droits

  • StopSAC : Après TegenGAS en Flandre, la résistance s’organise du côté francophone

    Quelques mois après le lancement de la plateforme TegenGAS en Flandre, c’est au tour de Bruxelles de mettre en place un outil militant pour résister collectivement aux Sanctions Administratives Communales (SAC). Celle-ci a vocation de réunir et d’organiser individus et organisations dans la lutte contre la criminalisation des jeunes et la répression des mouvements sociaux qui s’effectuent aussi par ces amendes.

    Par Clément (Bruxelles), article issu de l’édition de juin de Lutte Socialiste


    Manifestation : On ne tolère pas les SAC, ce samedi 29 juin, 14h, Gare Centrale (Bruxelles)


    • StopSAC.be

    La création d’une telle plateforme ne tombe pas du ciel, elle répond aux inquiétudes qui ont fait suite à divers événements ayant frappé des militants sociaux (après l’occupation du PS en soutien aux sans-papiers ; après le tabassage ‘‘pour leur propre sécurité’’ (dixit le shérif-bourgmestre Freddy Thielemans) des manifestants antifascistes à Trône en juin 2012 ; après l’arrestation de 145 opposants au banquet des riches d’un lobby patronal européen) mais également suite à la volonté affichée de la ministre Milquet de généraliser le protocole des SAC à toute la Belgique et de l’approfondir avec une baisse de l’âge minimal à 14 ans, une augmentation du montant maximal jusqu’à 350€ et la mise en place d’agents communaux en civil (les agents ‘‘constatateurs’’) chargés de traquer la fraude.

    Mais dans un contexte de crise, pour les communes, les SAC sont aussi un moyen de renflouer leurs caisses sur le dos des habitants. Ainsi, un adjoint de Milquet a avoué que les SAC allaient ‘‘coûter 1 million d’euros mais en rapporter trois.’’ Enfin, les SAC, dans une période de contestation sociale accrue du système, sont aussi un moyen de mettre au pas des franges de la population qui se radicalisent : les jeunes et les militants seront les premiers visés. C’est dans ce contexte que se lance la plateforme StopSAC.

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    Nouvelles de TegenGas

    Gand : 120 participants à un débat sur les SAC

    En Flandre, les SAC (Sanctions Administratives Communales) se disent GAS (Gemeentelijke Administratieve Sanctie). La campagne TegenGAS (contreSAC) avait organisé un débat le 16 mai dernier, en collaboration avec une quinzaine d’organisations gantoises. Le bourgmestre Daniël Termont (SP.a), alors qu’il se définit comme le bourgmestre le plus progressiste de Flandre, y a ouvertement défendu le recourt au SAC, contre Mathias Vander Hoogerstraete (Etudiants de Gauche Actifs et TegenGAS), Raf Jespers (Ligue des Droits de l’Homme) et Geert De Cock (Union des Jeunes avocats). La participation imposante, 120 personnes, illustre que le thème préoccupe beaucoup parmi la jeunesse gantoise.

    Anvers : Attention aux poubelles !

    Le 1er mai dernier, les fonctionnaires qui gèrent les SAC n’étaient pas en congé… Ce jour férié tombait au moment où les poubelles sont normalement ramassées, et plusieurs habitants n’y avaient pas prêté garde. Cela, l’administration communale l’avait bien anticipé, et du personnel supplémentaire a été envoyé dans les rues. Au moins 308 d’entre eux ont donc reçu une SAC pour avoir déposé leur poubelle à leur porte le bon jour, mais un jour férié.

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    D’une réponse juridique à un mouvement de lutte politique

    La première réunion (avant le lancement de cette plateforme) a tourné autour de la réponse à donner aux procédures SAC qui commençaient à tomber sur les militants antifascistes de l’action à Trône. Mais dès celle-ci, il paraissait clair que la lutte ne peut se limiter à un plan purement juridique, d’où l’organisation d’une manifestation de protestation le 18 février, qui a rassemblé plus de 200 participants. La seconde réunion fin février rassemblait déjà une quinzaine d’organisations qui cherchaient toutes un outil collectif pour lutter contre ces SAC. La plateforme est née à ce moment-là, même si la concrétisation plus ‘‘formelle’’ de celle-ci n’eut lieu qu’en mai.

    L’objectif est de mener la lutte sur deux fronts : un front politique mais aussi un front juridique pour mettre en évidence les failles et les contradictions propres aux SAC. Une telle campagne juridique étant lourde en procédures et en frais (il y a 31 dossiers de contestations qui ont été introduits pour 40€ chacun), la nécessité de se regrouper est donc apparue comme évidente.

    La résistance en ordre de bataille

    Cette plateforme regroupe maintenant une dizaine d’organisations (les Jeunesses Ouvrières Chrétiennes, les Etudiants de Gauche Actifs et le Parti Socialiste de Lutte, l’Union syndicale étudiantes-étudiants FGTB, COMAC,…) qui comprennent la nécessité de ce combat car les SAC peuvent également déboucher sur une interdiction de lieux. Par exemple, dans le cas des ouvriers de Ford Genk qui faisaient grève et qui furent dégagés par les huissiers, il n’y aurait à l’avenir même plus besoin d’huissiers. Cela illustre clairement la volonté politique sous-jacente à ces mesures : mater les opposants.

    Face à cela, ces organisations ont organisé un rassemblement suite à une interpellation du conseil communal de Bruxelles-ville le 13 mai dernier où, en dépit de la période d’examens et de la pluie, une bonne cinquantaine de personnes étaient présentes. Cette action n’était qu’un pas supplémentaire pour maintenir la pression. Tout l’été durant (dans les quartiers mais aussi dans les festivals), une campagne de mobilisation sur la question des SAC sera menée, avec l’objectif de frapper un grand coup à la rentrée.

    Un appel a également été lancé vers de nombreuses délégations syndicales et organisations militantes pour élargir cette plateforme. La collaboration s’annonce fructueuse et si elle porte ses fruits, le shérif n’a qu’à bien se tenir.

    Soyez solidaires de la campagne de contestation juridique, versez sur le compte de la plateforme (BE09 5230 8059 5557) votre contribution avec la mention ‘‘soutien StopSac’’ pour nous aider à faire face aux frais judiciaires.


    A Ixelles ou ailleurs nous ne paierons pas leur SAC !

    Samedi 27 avril, à Ixelles, la police a mené une journée coup de poing, garnissant ainsi les poches de la commune. En quelques heures, 148 amendes Sanctions Administratives Communales ont été distribuées par les ‘‘agents de la paix’’. La majorité pour jets de mégots, mais aussi pour avoir planté des fleurs dans l’espace public, promené un chien sans laisse ou encore avoir mis la musique trop fort en voiture… Ces sanctions criminalisent la population ixelloise, et ne visent, en réalité, qu’à alimenter les caisses des communes.

    Par Laure (Ixelles)

    Alors que les Ixellois font déjà les frais de plans d’austérité drastiques, la commune leur demande de se saigner davantage en faisant pleuvoir des SAC totalement arbitraires. Rappelons en effet que 3 jours auparavant était voté au conseil communal des coupes budgétaires brutales sabrant dans le personnel communal à hauteur de 1,2 million € pour 2013, supprimant 30 équivalents temps-pleins, fermant 2 restaurants communaux, diminuant de 50% les subventions aux associations, augmentant et créant de nouvelles taxes et redevances,…

    Ces sanctions sont donc un pis-aller pour combler le trou budgétaire creusé par les banques, en allant chercher l’argent dans les poches des travailleurs.

    Mais ce n’est pas tout, ces amendes sont utilisées pour criminaliser et réprimer ceux qui s’opposent à l’austérité puisque nombreux sont ceux qui ont déjà reçu des amendes pour avoir manifesté ou tracté sur la place publique ces derniers mois. Il s’agit donc très clairement d’une atteinte à la liberté d’expression et à la liberté de manifester ! Contre les plans d’austérité et contre les SAC à Ixelles, nous nous sommes mobilisés et nous continuerons à le faire. Nous ne pouvons tolérer cette criminalisation des jeunes et des travailleurs dans nos communes. Nous ne pouvons tolérer le musellement de la contestation. Nous ne pouvons tolérer de toujours devoir payer à travers les amendes, ou des mesures antisociales.

    Ce qu’il nous faut, c’est une vraie réponse à nos problèmes : des emplois décents, des logements abordables, des services publics de qualité… c’est-à-dire une politique sociale qui s’en prend aux vrais responsables de la crise et pas à ses victimes !

  • Sanctions Administratives Communales : Ça ne résout aucun problème, ça les amplifie

    Le 11 novembre dernier, une centaine de jeunes ont manifesté à Malines. Quelques semaines plus tôt, trois écoliers avaient été embarqués au poste de police pour avoir mangé un sandwich sur les marches de l’église ! Ils ont chacun reçu une Sanction Administrative Communale (SAC) de 100 euros. Ces amendes ridicules commencent à avoir leur popularité dans les médias. Il en est à chaque fois question sous l’angle ‘‘humoristique’’, et la question de l’évaluation politique de la mesure est éludée. Le fond du problème est rarement abordé.

    Par Sam (Gand)

    Ces sanctions sont notamment contestées car les frais que cela entraîne pour l’administration communale sont plus élevés que les revenus. On estime que le coût de la collecte d’une SAC revient à entre 75 et 120 euros alors que la moyenne du montant des SAC est de 62,5 euros. Selon Tom De Schepper, de l’Association des villes et des communes flamandes, c’est ‘‘le prix à payer par les villes et les communes pour obtenir une meilleure qualité de vie.’’ Mais c’est une illusion de penser qu’avec de telles sanctions on crée une ville plus agréable. Mais c’est vrai que cela revient toujours moins cher que d’investir dans la prévention.

    Les villes les plus agréables sont celles où la prospérité et la qualité de vie de tous les habitants sont les plus élevés. Les villes les moins agréables à vivre sont celle où une partie importante de la population doit chaque jour lutter pour vivre et où le crime est très répandu. S’en prendre aux nuisances et incivilités, cela revient à s’en prendre aux problèmes sociaux. La politique qui créera le plus d’enthousiasme est basée sur l’octroi d’un bon emploi et d’un bon logement abordable à chacun, de structures de loisirs développées,… Il faut nous organiser pour revendiquer plus d’investissements dans les logements sociaux, dans les associations de quartier, les services sociaux, les crèches, les mouvements de jeunesse,…

    Le 26 novembre, les Etudiants de Gauche Actifs ont mené une action contre les SAC devant le conseil communal de Gand, dont l’accord communal prévoit d’accroitre le recours à ces sanctions. D’autre part, le 28 novembre, une manifestation avait été organisée par la Ligue des Droits de l’Homme à Ixelles, une commune de Bruxelles, où 6000 amendes de ce type sont émises chaque année. Nous voulons un avenir où les jeunes ont le droit d’être jeune, le droit d’agir et le droit de l’ouvrir. Organisons-nous et poursuivons la lutte contre les SAC !


    Quelques exemples

    – Il est interdit de lancer des confettis que l’on a ramassés au sol lors du carnaval. – Deinze

    – Il est interdit de faire plusieurs fois un même circuit avec un groupe de 10 cyclistes. Par groupe on entend des cyclistes qui roulent ensemble à la suite des autres ou côte à côte. – Dendermonde

    – Il est interdit de faire peur aux gens. – Lokeren

    – Le bourgmestre peut autoriser des bals masqués en dehors de la période de carnaval qui se déroule entre le 1 janvier et le dimanche avant Pâque. Il est néanmoins interdit de se rendre masqué à ces bals sous peine d’une amende de 120 euros. – Dendermonde

    – Il est interdit de toquer ou sonner aux portes sans raison. – Dendermonde

    – Il est interdit de chanter des chansons paillardes ou d’utiliser du vocabulaire similaire dans les lieux publics. Toute infraction sera punie par une amende de 60 euros.

    – Si ce n’est Saint-Nicolas, père Fouettard ou le père Noël, il est interdit de couvrir son visage en partie ou dans sa totalité. – Hasselt

    – Porte, portique, palissade, etc. ne peuvent s’ouvrir sur la voie publique. – Mortsel

  • Les Sanctions Administratives Communales : un renforcement de la répression et une atteinte à nos droits démocratiques

    Les politiciens établis ont une solution miracle pour toutes les nuisances. Musique trop forte lors d’une fête ? Des jeunes qui traînent tard le soir sur une place publique ? Des manifestants qui s’opposent au banquet des riches à Bruxelles ? Des initiatives telles qu’Occupy-Anvers qui organisent une opposition politique en rue? La réponse des partis établis est là : les Sanctions Administratives Communales (SAC).

    Par Mathias (Anvers)

    Tout devient “nuisance”

    Les SAC existent depuis 1993 et avaient initialement pour but de punir plus rapidement de petits délits. La portée de ces amendes a été élargie il y a quelques années, toute forme de “nuisance” pouvant dorénavant être ainsi punie en fonction des réglementations décidées séparément par chaque commune. Le résultat est une série de règles absurdes et souvent totalement arbitraires.

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    La résistance collective peut arrêter les amendes SAC

    En 2009 le conseil communal de Gand a décidé d’abolir la taxe combi (sous forme de SAC) pour les manifestations. Le 10 novembre 2009, des dizaines de jeunes manifestants antiracistes et des passants furent arrêtés après une manifestation. Arrêtés sans raison, après coup, ils avaient tous reçus une amende SAC. La résistance contre ces amendes a été tout de suite organisée avec un large soutien. Une centaine de manifestants avait protesté devant le conseil communal et des pétitions avaient circulé parmi les étudiants.

    La question a reçu l’attention des médias et la ville a dû se distancier des actions de la police et des SAC en cas d’action collective.

    Cette victoire partielle montre bien que la lutte organisée peut donner des résultats.

    Ce mercredi 28 novembre, à Ixelles : Protestations de la Ligue des Droits de l’Homme contre les Sanctions Administratives Communales. 13h Maison Communale d’Ixelles (Chaussée d’Ixelles168, Bruxelles)
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    Il est même possible de recevoir une amende SAC en jetant des confettis au carnaval, ou en s’asseyant sur le dossier d’un banc. Des agents peuvent avoir à déterminer si une personne traîne trop longtemps à un endroit. Mais les formes de “nuisance” vont aussi plus loin. Dans beaucoup de communes il est interdit d’organiser des actions sur des lieux publics ou même de se réunir sans autorisation du bourgmestre. L’autorisation doit être demandée plusieurs semaines à l’avance. Dans le cas d’un événement “à risque” (quel qu’il soit), à Courtrai, il faut même demander l’autorisation 3 mois d’avance. Il est donc maintenant possible de recevoir des requêtes unilatérales sur un piquet de grève, mais aussi des SAC.

    A Hasselt, il est interdit d’accrocher une banderole le long de la route ou de distribuer des tracts sans autorisation du bourgmestre. A Anvers, des lycéens peuvent être sanctionnés lorsqu’ils organisent une grève étudiante comme il est interdit ‘‘de stimuler des activités (…) qui ont pour résultat que la scolarité obligatoire n’est pas suivie.’’ Diverses actions antiracistes ou anti-guerre menées dans le passé peuvent donc être sanctionnées d’une amende aujourd’hui.

    Une atteinte au droit à l’action collective

    La liberté d’expression sur la voie publique et le droit de mener des actions collectives sont reconnus par plusieurs traités internationaux, mais le règlement de la police de Hasselt, par exemple, est au-dessus de ces traités. Il vaut mieux protester contre cette logique en silence et sans bruits ‘‘inutiles’’ sous peine de recevoir une SAC (voir l’encadré). La Ligue des Droits de l’Homme réclame du Conseil d’Etat l’annulation de ce règlement de police. Ces Sanctions Administratives Communales augmentent les possibilités de politique arbitraire et de répression contre tous ceux qui ne se sont pas “adaptés” aux normes de l’élite. A Anvers, plusieurs amendes ont frappé des actions de protestations. A Bruxelles, tous les manifestants arrêtés durant l’action contre le banquet des riches (voir en page 15) risquent une amende SAC. Si écraser l’opposition avec des amendes est une pratique qui fait plutôt penser aux méthodes de Poutine, cette technique se développe chez nous aussi. Tous les partis établis s’accordent sur la logique fondamentale de ces amendes, malgré parfois quelques réserves.

    Ces mesures visent d’abord les jeunes ou les SDF. Mais une fois que ces mesures seront bien rôdées pour ces couches de la population, les autres suivront. Le droit à l’action collective sera encore plus affaibli. Il sera finalement possible d’interdire chaque forme de protestation, en particulier celles émanant du mouvement syndical.

    Pas de solution pour la nuisance

    Ces amendes peuvent-elles être utiles pour des cas mineurs de nuisance, pour autant qu’il existe une définition claire de ce qu’est une nuisance ? Beaucoup d’aspects des “nuisances” ont rapport avec la “politique des pénuries” menée actuellement. Puisque la collecte des déchets doit faire du profit, le nombre de bacs dans les rues diminue pour que nous mettions nos déchets dans les sacs officiels (et plus coûteux). Cela mène au déversement illégal. Des jeunes qui traînent sur une place ou qui y boivent quelque chose, le font dans beaucoup de cas parce qu’il n’y a nul autre endroit pour boire sans trop payer. Bien sûr les autorités n’investissent pas dans des moyens de détente publics ou dans des lieux de rencontre publics. Elles créent donc les pénuries puis donnent des amendes à leurs victimes…

    Entretemps, même les représentants de la police doivent admettre que la répression ne fonctionne pas. A Turnhout il y a eu des problèmes avec des groupes de jeunes. La répression forte a vite conduit à des problèmes encore plus graves. “La répression est contre-productive”, a admis Luc Gorris de la police locale de Turnhout. Une approche positive dans laquelle il y a des discussions avec les jeunes eux-mêmes a eu de bien meilleurs résultats. Les amendes SAC ne résolvent en rien les causes profondes des nuisances, qui sont souvent des problèmes sociaux. Avec une interdiction de rassemblement, un couvre-feu et l’interdiction de consommer de l’alcool dans les lieux publics, comme à Anvers Nord, les autorités peuvent essayer d’arrêter la vie publique. Mais cela ne donnera pas du boulot aux 20% des jeunes qui sont au chômage, ni ne donnera de perspectives d’avenir aux 25% d’enfants qui vivent dans la pauvreté.

    Le PSL s’oppose à cette vague d’amendes contre les groupes les plus vulnérables de la société et contre toute opposition politique. Nous défendons la nécessité d’investissements publics dans les logements sociaux, l’enseignement, la création d’emplois, etc, car c’est seulement en s’attaquant aux problèmes sociaux qu’on peut vraiment combattre la nuisance.


    A Hasselt, c’est la folie

    La Ligue des droits de l’homme exige le retrait du règlement de police dans la zone HaDiZo (Hasselt, Diepenbeek, Zonhoven). Dans ce règlement il y a quelques règles particulièrement détaillées et parfois absurdes. Le ton du premier article est déjà clair : “Pendant la journée et/ou la nuit il est interdit de produire n’importe quel bruit sans raison ou sans nécessité comme résultat d’un manque de prévoyance et de précaution”. Le carnaval est une affaire sérieuse au Limbourg. “Il est interdit aux participants de l’activité comme mentionné dans l’article 34 [le carnaval], d’insulter et/ou de taquiner quelqu’un.” (article 35). L’article 38 interdit de “jeter des confettis par terre” pendant le carnaval. A Courtrai, ils vont plus loin: il est tout simplement interdit de “jeter ou posséder” des confettis.

    Si tu fais du sport, il faut suivre les “règles générales en ce qui concerne la garde-robe et le comportement” (article 60). Le commissaire de la police déclarait dans les médias qu’il est par exemple interdit de jouer au basket dans un maillot de bain. Mais comment la police va-t-elle vraiment contrôler que toutes les “règles générales de comportement” d’un sport sont bien suivies ? Va-t-elle remplacer les arbitres par des agents qui ne donnent pas de carton jaune ou rouge mais des amendes SAC ?

    L’article 154 dit : “Il est interdit de s’assoir sur le dos des bancs publics ou de les salir.” A quand la règle qui dit qu’il faut être assis bien droit ?

    La liste des mesures absurdes est longue. Selon la police, ils veulent être “prêts à tout”. Alors que les fraudeurs peuvent tout se permettre, que les multinationales peuvent sans problème s’attaquer à l’avenir de milliers de familles et que toujours plus de jeunes sont condamnés à être une “génération perdue”, les partis établis se préparent à nous donner des amendes quand nous nous mettons sur le dos d’un banc dans un parc.

  • L’Union Européenne fait la guerre aux pauvres… et reçoit le prix Nobel de la paix!

    Depuis longtemps déjà, la remise des prix Nobel n’est qu’un moyen de plus utilisé par les élites pour endormir et tromper la conscience et l’opinion publique. Pour ce faire, elles jouent avec la crédibilité acquise grâce à l’attribution des prix de chimie et de physique à des chercheurs qui font avancer la science et par conséquence le monde, pour légitimer la remise des prix de littérature et de la paix à des personnalités ou des institutions qui se trouvent être les plus dignes représentants du mode d’asservissement et d’exploitation capitaliste, tentant ainsi de masquer les atrocités qui en découlent et de redorer le blason de l’impérialisme dans des périodes où il en a grand besoin.

    Par Max (Hainaut)

    Ce fait ne saurait s’exprimer plus clairement que par le décernement du Nobel de la paix de cette année. Tandis que la répression policière durant les manifestations n’a jamais été aussi présente dans tout l’Europe (et est dénoncée par la Ligue des Droits de l’Homme), que la violence et la misère engendrée par la crise d’austérité détruit un peu plus de vies et d’avenirs chaque jour, le comité Nobel lance sa poudre aux yeux pour perpétrer sa mascarade et tenter de détourner quelque peu l’attention du grand public de la nature véritable de l’Union européenne.

    Les actuels problèmes sociaux sont dus à la soif de domination d’une élite, la grande bourgeoisie et son cartel de pantins politiques qui espèrent de tout coeur que nous soyons hypnotisés par la télévision, seuls chacun dans notre coin, et qu’au lieu de constater nos similitudes fondamentales nous cherchions plutôt à mettre constamment en évidence ce qui semble nous différencier en perdant au passage de vue quels sont nos intérêts communs. Eux, en face, pourraient ainsi continuer à s’organiser pour asseoir leur pouvoir et leur emprise idéologique.

    Quant à l’attribution d’un prix de la paix à un président des Etats-Unis, en guerre sur un continent étranger, à la tête de la plus grande armée du monde et précurseur de la mise en usage de nouvelles technologies de guerre pour le moins sordides (charges d’uranium appauvri, drones télécommandés,…) Qu’en dire si ce n’est que cette classe ne recule devant rien pour lutter contre les peuples en révolte aussi bien par la force que par la fourberie et le cynisme que peut constituer la remise des prix Nobel.

    Chloroforme de masse employé à des fins d’assujettissement, ces récompenses, comme bien d’autres choses, sont des outils dans leurs mains sales du sang de milliers d’innocents pour nous éconduire proprement. À nous de réagir en nous organisant à notre tour pour renverser les exploiteurs et arrêter tant qu’il est encore temps ces massacres en entrant en résistance face au capitalisme et à ses subordonnés sans éthique ni morale.

    Nous sommes plus nombreux, plus dignes et plus aptes qu’eux à pouvoir prétendre jouir d’une société organisée non pas autour de l’argent et de la violence mais bien autour de la satisfaction des conditions matérielles (éducation, niveau de vie,…) qui permettront d’élever l’humanité à la pleine hauteur de ses capacités collectives.

  • En Bref…

    Cette rubrique est destinée à mettre en avant différents faits, citations, vidéos ou petites nouvelles particulièrement frappantes. Aujourd’hui, il est notamment question des actions du mouvement Occupy aux ports de la côte ouest des USA, une étape importante dans le développement du mouvement.

    Plus d’âge de la retraite au Canada

    Les pensions sont en pleine ligne de mire des mesures d’austérité dans de très nombreux pays. Mais là, le gouvernement canadien a fait très fort en voulant "offrir aux travailleurs plus âgés la possibilité de demeurer sur le marché du travail.". Il n’existait pas d’âge légal pour le départ à la pension, même si dans la pratique la retraite était versée à 65 ans (60 ans au Québec). Les contrats de travail précisaient généralement l’âge du départ en retraite dans l’entreprise. Dorénavant, le Canada a totalement interdit de fixer un âge de départ obligatoire à la retraite. Bosser jusqu’au cercueil, c’est ça l’avenir que nous réserve ce système ?


    La récession va coûter plus de 40.000 emplois

    Les spécialistes du marché de l’emploi estiment que le nombre de chômeurs va augmenter de façon très significative en Belgique, en raison de la récession. Le vendredi 9 décembre, un représentant de la fédération patronale catholique flamande VKW a expliqué que beaucoup de choses avaient été faites pour éviter les pertes d’emploi en 2008-2009, mais que ce n’est plus possible: ‘‘Les entreprises ont aujourd’hui beaucoup moins de marge. Par conséquent, les pertes d’emploi seront plus grandes.’’ Au sommet de la dernière récession, 41.600 emplois avaient été perdus. Ce nombre pourrait être plus élevé maintenant.


    Un prix Nobel critique l’industrie pharmaceutique

    Le secteur de la santé représente pas mal d’argent. L’industrie pharmaceutique engrange des milliards d’euros de profits chaque année. Le prix Nobel Michael Roberts rejette l’omniprésence de l’industrie pharmaceutique dans le secteur. Il a ainsi expliqué dans une interview accordée à un journal espagnol: ‘‘La recherche scientifique concernant la santé ne devrait pas dépendre de la rentabilité. Ce qui est bon pour les dividendes des sociétés n’est pas toujours bon pour les gens. L’industrie pharmaceutique veut servir les marchés, mais ce n’est pas qu’une industrie, il s’agit aussi de la santé et la vie de nos enfants et de millions de personnes’’ Il a notamment parlé d’un exemple où des chercheurs dépendant de fonds privés avaient dû abandonner leurs recherches pour un médicament très efficace, parce que ce n’était pas assez rentable. ‘‘Les compagnies pharmaceutiques ne s’intéressent pas à votre santé, mais à votre argent."


    Pas de soins pour les personnes handicapées

    Les pénuries qui frappent le secteur des soins de santé sont nombreuses. Le Comité européen des droits sociaux, soutenu par la Ligue des Droits de l’Homme française, déclarent ainsi : "La Belgique viole les droits des personnes handicapées. Beaucoup d’adultes handicapés n’ont pas la chance de mener une vie indépendante." En Flandre, 4.700 personnes sont sur liste d’attente. A Bruxelles, on estime qu’ils sont 1800, et 8000 en Wallonie. La pénurie de moyens ne connaît pas de frontière linguistique.


    Le mouvement Occupy bloque les aéroports

    Ce lundi, le mouvement Occupy a occupé les ports de la côte ouest des Etats-Unis. Des actions ont eu lieu aux ports de San Diego, Long Beach, Los Angeles, Oakland, San Diego, Portland, Tacoma, Longview, Seattle, Bellingham, Vancouver et Anchorage. Certains ports ont été temporairement fermés. A Portland et Seattle, les ports ont complètement été bloqués. L’action a pu compter sur le soutien des dockers, même s’il n’y avait pas de soutien officiel du syndicat ILWU. Ce syndicat avait déclaré qu’aucune action n’était à leur initiative, tout en déclarant par la suite qu’ils soutenaient les actions du mouvement Occupy Wall Street. Nous pensons qu’il s’agit d’une étape importante pour le mouvement : passer de l’occupation de places aux lieux de travail, comme les ports.

  • Bruxelles : Rassemblement de solidarité avec Ricardo, contre les violences policières

    Samedi 7 mai 2011. Ricardo, militant pacifique, se rend au Steenrock festival pour marquer sa solidarité avec les détenus du Centre 127 bis. Il n’arrivera pas au festival et devra être hospitalisé et opéré en urgence. En cause : le déchaînement de violence d’un policier qui, suite à une incompréhension linguistique durant un contrôle d’identité, l’a tabassé à coups de matraque, dont plusieurs au visage.

    Par Nico M. et Clément (Bruxelles)

    Les dents cassées, les fractures multiples et la lèvre déchirée sont les douloureux témoins d’un déchaînement de violence inadmissible. Une altercation verbale – même ironique ou désobligeante voire, dans l’absolu, injurieuse – ne peut mener, de la part des forces de l’ordre, à une réponse aussi disproportionnée et violente.

    Scandalisée par ce comportement et inquiète de la multiplication de la violence policière à l’égard de militants pacifiques, La Ligue des Droits de l’Homme a mobilisé pour un rassemblement de solidarité sur les marches du Palais de Justice ce lundi 16 mai. Plusieurs centaines de personnes étaient présentes.

    A la veille du G8 en France, ces violences rappellent le meutre de Carlo Giuliani lors des violences policières contre les manifestants à Gênes contre le sommet de G8, il y a tout juste 10 ans. Ces violences soulignent le caractère de l’appareil répressif dans nos pays dits “démocratiques”, en fait une démocratie au service de la classe dominante et de ses intérêts. Lorsque les jeunes, les travailleurs et leurs familles se mobilisent contre ces intérêts, la classe dominante, ses politiciens, sa police et sa justice n’hésitent pas à user de plus dures methodes pour mater la resistance.

    Il faut dire qu’à chaque fois qu’ils défendent leurs intérêts, ceux-ci se manifestent par des attaques contre nos conditions de travail, nos conditions de vie, nos services publics,… Les différents appareils d’Etat, comme la police, l’armée ou la justice illustrent donc leur rôle réel: défendre les intérêts d’une minorité face à la colère et la résistance de la grande majorité. Ce lundi une pancarte disait “pour nous, pas contre nous”, qui dénonce l’hypocrisie du mot d’ordre “protéger et servir”.

    De la même manière, lors de la lutte des travailleurs à Carrefour notamment, nous avons vu les huissiers et la police venir casser les piquets en distribuant des astreintes et en arrêtant les militants. C’est l’illustration d’une justice au service du patronat et des actionnaires, qui n’hésitent pas à restructurer pour toujours faire plus de profits sur le dos des travailleurs.

    Face à ces répressions les jeunes et les travailleurs ont besoin d’organiser leur résistance et leur défense. Aujourd’hui, cette faiblesse dans les rangs des manifestants est à mettre en parallèle avec la faiblesse des outils politiques et syndicaux. Le PSL milite pour la création d’un nouveau parti des travailleurs et pour des syndicats démocratiques et combatifs, capables de rassembler et d’organiser les luttes et de les élargir.

    Lors de l’euromanifesation du 29 septembre dernier, des militants ”No border” avaient eux aussi été victime de répressions policières lors d’une manifestation pacifiste en solidarité avec les sans papiers (voir notre article à ce sujet). Nous avons besoin de l’unité la plus large dans nos différentes luttes pour éviter la stigmatisation et l’isolement de groupes de manifestants, victimes faciles de la répression. Les syndicats ont un rôle important à jouer dans cette optique en organisant l’immense colère qui se développe dans le système capitaliste, en unifiant les différentes luttes afin de construire un rapport de force et d’ainsi miner la confiance des forces de l’ordre pour réprimer les résistances.

  • Qu’est ce qu’EGA?

    Etudiants de gauche actifs est un cercle qui organise des étudiants anti-capitalistes. Nous voulons discuter des contradictions de ce système et de l’alternative à ce dernier, mais aussi lier ces idées à des actions concrètes. Nous existons au niveau national (Gand, Anvers, Leuven, Bruxelles, Louvain la neuve, Mons, Liège) aussi bien sur les universités que sur les hautes écoles.

    Nous luttons fermement contre le processus de Bologne, qui implique clairement la privatisation de l’enseignement en Europe. Les premières conséquences se font déjà ressentir : hausse du minerval, privatisation des services étudiants et d’entretien des campus, élitisation de l’enseignement…. Nous nous opposons en fait à la privatisation de l’ensemble des services publics et à toutes les attaques néo-libérales appliquées par les différentes bourgeoisies européennes. Ainsi nous avons organisé et mobilisé avec les syndicats pour une Marche des jeunes pour l’emploi, en mars de l’année passée, afin de lutter contre les attaques du gouvernement.

    Nous organisons chaque année des manifestations antifascistes, des campagnes anti-guerre (l’année passée, nous avons mobilisé au niveau national plus de 800 étudiants contre la venue de Bush), des campagnes anti-sexistes, et luttons pour la défense des droits étudiants… Selon nous, seules des luttes généralisées des étudiants et des travailleurs, combatives et organisées démocratiquement pourront maintenir nos acquis et réaliser nos revendications. REJOINS-NOUS !

    Répression de nos camarades gantois : la lutte paie !

    En mars 2005, les associations d’étudiants libéraux (LVSV) et démocrates-chrétiens (CDS) ont lancé une motion de défiance contre EGA dans leur Assemblée Politique et Philosophique (organisme chapeauté par les partis politiques). Les membres d’EGA auraient, selon eux, « violé la liberté d’expression » en protestant contre le Vlaams Belang (anciennement Vlaams Block). La majorité de 2/3 nécessaire à notre expulsion ne fut jamais atteinte. Le discours des deux organisations a peu convaincu. Ce processus démocratique a-t-il mis fin aux attaques contre EGA ? Certainement pas!

    Des responsables de cercles d’étudiants présentèrent à leur tour une motion de défiance devant le conseil d’administration de l’unif. Nous avons alors entamé une campagne massive auprès des étudiants et des professeurs (nationalement et internationalement). Des organisations telles que la Ligue des Droits de l’Homme et les syndicats ont soutenu EGA. Ecrasé par cette pression, le recteur a été contraint de renoncer à notre expulsion. Si d‘autres attaques de ce genre se produisent, nous répliquerons immanquablement avec la majorité des étudiants de notre côté !

    Augmentation du Minerval à Liège

    L’année passée, suite au décret de Bologne, le minerval intermédiaire de l’université de Liège avait été augmenté de 55%. Face à cette attaque contre les droits des étudiants, EGA avait décidé de mener campagne. Afin de rétablir le minerval à son taux initial, EGA a travaillé en collaboration avec le CECAM, un groupe d’étudiants qui s’est organisé pour ce problème.

    Cette campagne s’est terminée avec une occupation du bureau du recteur durant une journée. Cela permit de faire pression et ainsi ramener le minerval à son taux initial. Cette victoire du mouvement étudiant montre une fois de plus que la lutte sociale et la solidarité estudiantine peuvent porter leurs fruits. Cette année, la direction universitaire a décidé de remettre l’augmentation le minerval intermédiaire. Bien sûr, EGA et le SAEL (le « syndicat » issu des luttes de l’année passée) ont décidé de lutter à nouveau contre cette augmentation scandaleuse qui renforce l’élitisme financier. Nous avons déjà commencé le travail d’information, étape indispensable pour organiser la défense estudiantine.

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