Tag: Ligue Communiste Révolutionnaire

  • Appel de la liste LCR-PSL pour la manifestation syndicale du 15 mai à Bruxelles

    Appel de la liste LCR-PSL pour la manifestation syndicale du 15 mai à Bruxelles

    La crise globale du capitalisme frappe de plus en plus durement les milieux populaires, en Belgique et dans le monde. Alors qu’elles n’ont aucune responsabilité dans cette catastrophe, elles en subissent pourtant toutes les conséquences avec la montée du chômage temporaire ou complet et la multiplication des plans de licenciements.

    Liste LCR-PSL

    Tandis que les besoins sociaux deviennent de plus en plus criants et que la précarité et la misère montent en flèche, des milliards d’euros ont été engloutis pour sauver les banquiers ou pour un plan de relance qui ne profite qu’au patronat.

    Pour la majorité de la population, la situation va empirer dans les mois à venir. Près de 300.000 ouvriers sont déjà en chômage temporaire. Pour l’année 2009, il y aura 100.000 chômeur/euses supplémentaires et 60.000 pertes d’emplois. Passé les élections du 7 juin, le gouvernement se prépare en outre à faire payer la population une seconde fois par des mesures d’austérité drastiques qui toucheront toutes les dépenses publiques, y compris la Sécurité sociale.

    Les salarie/és, les femmes, les jeunes, les immigré/es, les pensionné/es, n’ont pas à subir les conséquences ni à payer les pots cassés d’une crise pour laquelle ils et elles n’ont aucune responsabilité. Dans plusieurs pays, en Europe et dans le monde, l’exigence de choix politiques, économiques, écologiques et sociaux différents grandit. Des luttes sociales – parfois victorieuses comme dans les Antilles françaises – contestent et combattent les logiques de la mondialisation capitaliste, la soif aveugle de profits et de rendements financiers exorbitants, la mise en concurrence des salarié/es par le dumping social et fiscal.

    Le vendredi 15 mai, à l’appel de la Confédération européenne des syndicats (CES) se déroulera à Bruxelles une manifestation internationale pour un plan de relance social face à la crise dans toute l’Europe. Les syndicats FGTB-CSC-CGSLB mobilisent et manifesteront en front commun. Un mot d’ordre d’action nationale couverte par une grève permettrait de garantir la participation du plus grand nombre possible de travailleur/euses.

    Nous seront présents pour revendiquer la réduction du temps de travail à 32 heures avec embauches compensatoires et sans perte de salaire. C’est selon nous le seul moyen juste de combattre le chômage. Nous pensons qu’il faut nationaliser, sous contrôle des salarié/es, l’ensemble du secteur banquier et financier ainsi que les entreprises qui menacent de procéder à des licenciements collectifs. C’est la seule voie permettant aux pouvoirs publics de décider où attribuer les moyens disponibles pour répondre aux besoins sociaux de la population en non aux intérêts des capitalistes, responsables de la crise.

    Nous voulons contribuer de manière unitaire au succès de cette mobilisation et à la nécessaire résistance sociale. Nous appelons ainsi activement nos membres et sympathisant/es ainsi que la population à manifester en nombre ce vendredi 15 mai à Bruxelles.

    Cette mobilisation devra se poursuivre pour imposer au patronat et au gouvernement d’autres choix; pour la défense de l’emploi, pour augmenter les salaires et les revenus, pour une redistribution effective des richesses, pour la défense et l’extension des services publics, pour la satisfaction des besoins sociaux dans le respect des équilibres écologiques.

    Ensemble, nous affirmons que ce n’est pas au monde du travail, à la population de payer la crise!

    Parti Socialiste de Lutte (PSL) – info@socialisme.be // www.socialisme.be

    Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) – info@lcr-lagauche.be // www.lcr-lagauche.be

  • Le PSL/LSP refuse le “régime d’apartheid” électoral à Bruxelles

    Lors des élections régionales à Bruxelles, nos membres et sympathisants néerlandophones ne pourront voter pour le PSL/LSP que par un vote pour la liste du cartel francophone PC-PSL-LCR-PH. Cela est en principe possible en choisissant pour les élections régionales le rôle linguistique francophone. Mais nos membres néerlandophones de Bruxelles ne peuvent pas être candidats sur cette liste s’ils ont été dans le passé candidats pour une liste néerlandophone dans la région de Bruxelles ou s’ils veulent encore pouvoir l’être dans l’avenir. Ils doivent aussi être en possession (à temps) d’une carte d’identité francophone.

    Cela démontre la logique absurde de la séparation linguistique dans la capitale de la Belgique. Bien qu’il y ait à Bruxelles des communautés issues des quatre coins du monde, bien qu’il y ait un grand nombre de familles « mixtes », bien que l’on soit tous habitants de la même « plus petite région de Belgique », … il est presque impossible pour des partis politiques de disposer de listes mixtes.

    Cependant, tous les habitants de Bruxelles vivant avec un revenu bas ou moyen sont touchés par les mêmes problèmes : un fort taux de chômage et une pauvreté très répandue, ainsi qu’une offre de logement de location qui combine dans la plupart des cas un prix très haut avec une qualité très basse. Pourtant, dans les sondages, les Bruxellois plaident sans arrêt pour plus de services en commun, tel qu’un enseignement mixte et bilingue. De plus en plus de Bruxellois non-néerlandophones envoient d’ailleurs leurs enfants dans des écoles néerlandophones, non pas dans le but de poursuivre un « choix pour la communauté flamande », mais dans le but d’assimiler un bilinguisme que l’enseignement francophone ne peut réellement offrir faute de moyens. Pourtant le personnel des centres de quartier et des centres culturels, de l’encadrement des jeunes ou des nouveaux venus dénonce depuis déjà de nombreuses années que l’approche unilingue néerlandophone n’est pas la plus efficace si l’on veut atteindre effectivement ces groupes-cibles.

    La population bruxelloise n’a jamais demandé ces services scissionnés, ni de listes scissionnées. Le PSL/LSP pense que des listes uniquement francophones ou néerlandophones doivent être possibles, mais aussi que des listes bilingues doivent l’être pour des partis qui choisissent de défendre les intérêts de la population laborieuse, quelle que soit sa langue. Car au travers d’élections scissionnées, on stimule des organisations et des partis scissionnés, qui pensent en terme des « intérêts de la communauté » au lieu des intérêts de leur classe sociale.

    Dans les dossiers socio-économiques, et malgré l’énorme propagande dans les médias, il n’y a que très peu de différences entre les communautés – au niveau des intérêts et des revendications des syndicats, des organisations sociales et des groupes qui travaillent avec les couches pauvres de la population. Des partis qui s’établissent sur cette ligne de cassure, et qui prônent l’unité nationale des travailleurs contre le patronat et leurs gouvernements des deux côtés de la frontière linguistique, sont presque mis dans l’impossibilité de pouvoir se profiler de cette manière.

    Les partis traditionnels et le gouvernement bruxellois (PS-CDH-Ecolo-Open VLD-SP.a-CD&V) jouent sur toutes les divisions possibles. Non seulement les gens sont dressés les uns contre les autres sur base de leur langue et de leur origine, mais en plus, avec l’idée des « emplois bruxellois pour les Bruxellois », on crée l’idée que ce sont les nombreux navetteurs qui sont coupables du chômage colossal à Bruxelles. Mais le chômage provient de la politique de ces politiciens : le démantèlement de l’emploi dans les services publics ; l’acceptation du principe capitaliste que les profits sont plus importants que l’emploi ; un enseignement de basse qualité, malgré les efforts du personnel, par un manque de moyens ;…

    Le PSL/LSP voit comme son devoir de défendre tous les travailleurs et les pauvres, malgré leur langue, origine, sexe, religion, le fait qu’ils aient ou non des papiers,… Nos ennemis ne sont pas les « autres » travailleurs et pauvres, mais l’élite riche qui met tellement de richesse dans sa poche qu’il n’en reste plus assez pour satisfaire les besoins de la grande majorité de la population. La seule liste pour les élections régionales à Bruxelles qui nous offre aujourd’hui l’opportunité de maintenir cette approche, c’est le cartel entre le Parti Communiste, le Parti Socialiste de Lutte (qui travaille dans la population flamande sous le nom de Linkse Socialistische Partij et qui est un parti national qui fait partie du CIO, une organisation internationale qui lutte et construit une véritable nouvelle Internationale de la classe ouvrière), la Ligue Communiste Révolutionnaire et le Parti Humaniste. Le PSL/LSP fait partie de ce cartel en tant que parti national et appelle ses membres et sympathisants, y compris les néerlandophones, de mener campagne pour cette liste.

    Nous avons donc choisi de ne pas présenter une liste flamande séparée, mais de mettre toutes nos forces pour soutenir cette liste, avec laquelle nous espérons, et pas seulement sur le plan électoral, rassembler nos forces en vue de l’intervention dans la lutte qui se mène déjà actuellement pour savoir qui doit payer la facture de la crise. Au travers de la politique menée par les différents gouvernements, dans lesquels presque tous les partis traditionnels sont quelque part au pouvoir, c’est la majorité de la population, aux bas et moyens revenus, qui doit se serrer la ceinture. Rien de ce que l’opposition représentée au parlement (verts, populistes de droite et extrême-droite) propose n’y changera d’ailleurs quoique ce soit.

    Avec cette coopération, nous voulons également nous préparer à la lutte qui va éclater dans peu de temps sur qui va payer pour la dette de l’Etat, laquelle monte de nouveau à une vitesse extrêmement rapide. Pendant à peu près vingt ans, les travailleurs et les allocataires ont souffert et on vu leur pouvoir d’achat baisser systématiquement par des plans d’austérité consécutifs. A côté de nombreuses « petites » mesures d’austérité, nous avons été confrontés au Plan Val Duchesse et au Plan Global, puis encore au Pacte des Générations. Nous allons avoir besoin de l’unité entre les travailleurs wallons, flamands, bruxellois et germanophones, d’origine belge ou immigrée, pour contrer une politique d’austérité encore plus dure qui va nous tomber sur le dos.

  • Conférence de presse de la liste LCR-PSL aux élections européennes

    La liste LCR-PSL (n°24 au scrutin européen) organisera sa conférence de presse mercredi 29 avril à 14h00 devant les panneaux d’affichage électoraux situés devant l’Hôtel Communal d’Etterbeek (Avenue d’Auderghem, 113/115 – 1040 Bruxelles). Nous y présenterons notre programme et nos candidat/es. Nous mèneront aussi une action de protestation contre l’abus de pouvoir des MR, PS, CDH et ECOLO qui s’octroient le monopole des panneaux d’affichage électoral.

    Affichage électoral: abus de pouvoir des partis traditionnels

    Comme d’autres communes bruxelloises, la commune d’Etterbeek organise elle-même le collage des affiches électorales pour les élections du 7 juin (ordonnance de police du 30.03.2009). A travers le Conseil communal, la bande des 4 (MR, PS, ECOLO et CDH) a partagé les panneaux électoraux sans consulter les autres formations politiques candidates : 4 pour le MR, 3 pour le PS, 2 pour ECOLO, 2 pour le CDH et… un et demi pour plus de 13 autres listes ! A Etterbeek, le MR, parti du bourgmestre Vincent DE WOLF, dispose ainsi de 30 fois plus d’espace sur les panneaux électoraux que la liste LCR-PSL.

    En dehors des partis traditionnels, les formations politiques doivent surmonter de nombreux obstacles pour se présenter aux élections, se faire connaître des électeurs/trices et obtenir des élu/es: obligation de récolter 5 signatures de député/es ou 5.000 signatures d’électeurs/trices pour déposer une liste, peu de visibilité médiatique face à l’hégémonie délibérée des partis traditionnels, seuil d’éligibilité arbitrairement fixé à 5%…

    La liste LCR-PSL a été la seule à gauche à avoir récolté plus de 7.500 signatures d’électeurs et à en avoir validé 5.200, commune par commune. Aujourd’hui, les partis traditionnels nous mettent de nouveaux bâtons dans les roues en abusant de leur pouvoir au sein des Conseils communaux.

    Ces mesures discriminatoires ne sont pas anodines. Elles illustrent la crainte des partis traditionnels de voir s’amplifier des discours de gauche, comme celui de la liste LCR-PSL qui encourage les mobilisations sociales, défend un programme résolument anticapitaliste, et appelle à la formation d’un nouvel instrument politique capable de traduire les luttes des travailleurs/euses sur le terrain politique.

    Parce que ce n’est pas à nous de payer leur crise: non à l’Europe capitaliste !

    La Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) et le Parti Socialiste de Lutte (PSL) mènent une campagne électorale commune, en lien avec le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) français dont Olivier Besancenot est l’un des porte-paroles, afin de dénoncer les responsabilités du système capitaliste, des institutions et des gouvernements de l’Union européenne dans la crise actuelle.

    Contre l’Europe capitaliste, la liste LCR-PSL défend, dans les luttes sociales comme dans les urnes, la nécessité et l’urgence d’une toute autre Europe : une Europe de solidarité entre les travailleurs/euses, écologique, féministe et internationaliste, une Europe socialiste.

    Pour que la population cesse de payer les conséquences de la crise à la place des véritables coupables capitalistes, la liste LCR-PSL affirme qu’il est entre autres nécessaire :

    • de nationaliser l’ensemble du secteur bancaire et financier afin de constituer un monopole public bancaire, géré et contrôlé démocratiquement par les travailleurs/euses, en lien avec la population, pour financer les besoins sociaux réels et répondre aux urgences climatiques à travers le logement, les services publics, les transports, l’enseignement, …
    • de réduire le temps de travail à 32 heures, sans perte de salaire et avec embauches massives

    La liste LCR-PSL appelle à la convergence et à la coordination à l’échelle européenne des mobilisations sociales pour imposer ces choix par une redistribution radicale des richesses en faveur de la majorité.

    Contacts:

    Céline CAUDRON : 0474 91 64 59 // LCR, candidate tête de liste, 28 ans, animatrice-formatrice, militante féministe

    Karim BRIKCI: 0485 93 37 56 // Porte-parole du PSL, 2e candidat effectif, 26 ans, brancardier et délégué CGSP Hôpital Brugman

    Ligue Communiste Révolutionnaire: info@lcr-lagauche.be // www.lcr-lagauche.be // 0476 900 997

    Parti Socialiste de Lutte: info@socialisme.be // www.socialisme.be // 02 345 61 81

    Protocole d’accord pour les affichages dans la commune d’Etterbeek

  • Non aux lois anti-sociales et racistes ! Oui à la Grève Générale Reconductible maintenant !

    De retour de vacances, Sarkozy a décidé de mener ses réformes anti-sociales et racistes à un rythme effréné. Il a pris son temps pour offrir 12 milliards d’euros aux capitalistes. Aujourd’hui ce sont les plus pauvres et les travailleurs qui trinquent. Les premiers qu’il a attaqués sont, comme toujours, les plus faibles : les sans-papiers. Ensuite les malades, avec la franchise médicale. Aujourd’hui il veut mettre à son tableau de chasse les fonctionnaires, les cheminots et le service public.

    Jalil, MAS-Bxl

    Sarkozy montre sa détermination à instaurer ses lois réactionnaires : il veut mettre à genoux les secteurs les plus syndiqués et les plus combatifs afin de faire taire à jamais les luttes sociales, tactique déjà utilisée par Tchacher dans la lutte des mineurs. Son plan est simple : d’abord en terminer avec les acquis du public, pour ensuite voir à la baisse les acquis du privé et de tous les travailleurs.

    La résistance s’organise

    Face à cela, la résistance s’organise à travers de nombreux meetings, manifestations, actions….L’une des dates importantes fut la grève de ce jeudi 18 octobre pour défendre les « régimes spéciaux » appelés par tous les syndicats. Il est clair que face à ces attaques sans précédent depuis 30 ans, une grève de 24h dans un secteur ne suffira pas. Seuls trois syndicats (FO-cheminot, SUD-rail, FGAAC) ont appelé à mener une grève reconductible, par tranches de 24h. D’autres secteurs comme l’enseignement, le gaz, l’électricité, les étudiants, la poste ont appelé ici ou la à faire grève ou à manifester.

    La mobilisation fut une réussite totale : à la SNCF, on comptait 75 % de grévistes. A la RATP, on tournait autour des 56 % ; pour les trains corail ou certaines lignes RER/Ile-de-France, rien ne circulait. Pour les autres secteurs, là où les syndicats avaient appelé à des actions, le niveau de grévistes augmentait. Dans l’enseignement, on comptait de 10 % à 30 % de grévistes. A la poste on était en-dessous de la barre des 10 %, mais à EDF et GDF, on dépassait les 50 % de grévistes. De nombreux secteurs locaux ont aussi fait grève comme les intermittents, les journalistes, les cantines ….

    Il y a aussi eu de nombreuses manifestations partout en France : 300.000 selon les organisateurs. L’on y voyait les étudiants, les lycéens, les travailleurs du privé et du public, les sans-papiers, tous ensemble contre les politiques néo-libérales de Sarkozy. Cette journée aurait pu être une plus grande réussite encore si seulement les bureaucraties syndicales des fonctionnaires avaient mobilisé, au lieu de renvoyer leur actions à la mi-novembre…

    Les directions syndicales dépassées par leur base

    Dans de nombreuses assemblées générales, les cheminots ont voté à 95 % pour reconduire la grève. Cependant, au même moment, le représentant CGT, Thibault, appelait à la reprise du travail ! Le syndicat corporatiste FGAAC (représentant juste 3 % des travailleurs de la SNCF mais plus de 30 % des conducteurs) a négocié en solo le 18 octobre. Après avoir soi-disant eu certaines « avancées » (celle de travailler 5 ans de plus à la place de 10 ans, par exemple…), il appelait lui aussi à la reprise du travail.

    Il y a eu plusieurs assemblées générales interprofessionnelles comme en île-de-France ou à Lille, qui réunissaient la base CGT, FSU, SUD, FSE, FO, ….et un constat commun était fait : la seule manière de répondre à Sarkozy est la lutte, et non la négociation. Pendant la lutte des retraites en 2003, la bureaucratie syndicale a mené les travailleurs de journées d’action en journées d’action, pour en fin de compte perdre la lutte et un acquis arraché par nos anciens. C’est pour cela qu’il faut soutenir l’appel des assemblées interprofessionnelles à lancer dans le plus bref délai une grève générale reconductible.

    Les appels des différentes AG à la poursuite de la grève étaient en général très bien reçus. Vendredi et samedi, la France a vu le mouvement continuer de ci de là : il y avait encore un peu plus de la moitié du réseau ferroviaire bloqué. Il n’y avait qu’un métro sur trois qui roulait, et sur la ligne RER A et B, toujours aucun train. La CGT, qui appelait toujours discrètement à la reprise, se voyait à de nombreux endroits dépasser par sa base.

    Face à la détermination du gouvernement, les travailleurs sont remontés ; la CGT ne pourra pas longtemps étouffer sa base. La CFDT accepte une large partie du plan gouvernemental, mais elle se fait discrète, ne donnant aucune interview et ne mobilisant absolument pas. A la manifestation de Paris, il fallait faire un effort particulier pour trouver les drapeaux CFDT. On se souvient qu’en 1995, la CFDT soutenait déjà le projet de réforme de la sécurité sociale et du régime des retraites du Premier Ministre Alain Juppé. Après la longue lutte et la victoire de 1995, ce fut un coup dur pour la CFDT, qui vit une partie de ses membres la quitter. Quelques mois plus tard, Edmond Maire, présidente de la CFDT, fut mise à la porte.

    Ce lundi, les bureaucrates syndicaux de la SNCF se sont rassemblés pour décider de la suite du mouvement. Alors que la grève était une vraie réussite, que le mouvement avait réussi à provoquer des perturbations tout le week-end et même lundi, ceux-ci ont fait le choix de reprendre les négociations et de se revoir le 31 octobre. D’après les informations qui ont pu filtrer, si aucune avancée n’est faite d’ici là, ils appelleront à une grève le 20 novembre (en même temps que la fonction publique) et cette fois-ci, elle serait reconductible.

    Alors que la base veut lutter maintenant, il est clair qu’une mobilisation le 20 novembre est beaucoup trop tardive. La grève générale pointerait-elle son nez pour la mi-novembre ? La CGT, qui représente 40 % des travailleurs SNCF, joue gros sur ce dossier. La bureaucratie ne veut pas rentrer dans une grève longue tout en sachant que la base est prête à réitérer 1995. Sud rail (14.9 %) et FO cheminot (6.6 %) sont quant à eux toujours en grève depuis jeudi, mais combien de jours pourront-ils encore tenir ? Les jours et les semaines à venir seront cruciaux pour les français, car si Sarkozy fait passer ses réformes contre les cheminots et la fonction publique, il aura réussi à casser l’une des branches les plus combatives…

    De plus, les étudiants tiennent depuis une semaine des assemblées générales et une journée d’action est prévu le 24 octobre contre la lois Pecrésse. Fin de semaine on pouvait déjà voir Tolbiac Sorbonne, Renne, Nanterre… bloqués et entrer en lutte. Et c’est sans compter de nouvelles mobilisations chez les internes, ainsi que des grèves annoncées à Air France du 25 au 29 octobre. Des mobilisations de sans-papiers et de plus en plus d’occupations de bâtiments par les sans domicile fixe se déroulent également à Paris.

    Un nouveau parti pour les travailleurs est plus que jamais indispensable !

    De plus en plus d’amertume et de colère s’additionnent pour lancer la grève générale reconductible. Mais face à cette résistance sociale, une résistance politique est également nécessaire. En effet, toutes ces luttes ont vitalement besoin d’un prolongement politique, sous la forme d’un nouveau parti pour les travailleurs ; notre section soeur en France, Gauche Révolutionnaire, avance une telle proposition. La Ligue Communiste Révolutionnaire a lancé l’idée il y a quelque mois de créer un « grand parti anti capitaliste ». Nos camarades français participent à ces discussions. Dans quelques semaines, on devrait en savoir plus sur les réelles intentions de la LCR. En attendant, construisons ensemble la lutte et la grève générale, et stimulons la création de ce nouveau parti !

  • France. Etudiants en lutte: l’avenir des jeunes plus que jamais menacé

    Rapport d’un participant

    La France est secouée par les mobilisations étudiantes et lycéennes contre la « loi sur l’égalité des chances »… d’être exploité. AJB, membre d’Etudiants de Gauche Actifs (EGA/ALS) et du Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS/LSP), est parti en France, conscient que ces luttes sont dirigées contre un ennemi commun à tous, par-delà les frontières : le néo-libéralisme et le capitalisme qui l’a engendré.

    Propos recueillis par Nicolas Croes

  • Paris: des centaines de milliers de manifestants contre le CPE
  • France. Contrat Promotion Esclave!
  • Pour une grève tous ensemble, jeunes et travailleurs. Retrait du CPE
  • Tracts, déclarations,… de la Gauche révolutionnaire
  • Peux-tu nous expliquer ce qu’est cette loi sur l’égalité des chances ?

    Il s’agit d’une attaque sans précédent, orientée contre les jeunes, mais qui concerne l’ensemble des travailleurs. Ce projet de loi est constitué de trois parties: la possibilité d’aller en apprentissage dès 14 ans, celle d’effectuer du travail de nuit dès 15 ans, et la dernière partie est le fameux Contrat Première Embauche (CPE). Selon le CPE, tout jeune pourra, jusqu’à 26 ans, être licencié sans justification durant les deux premières années qui suivent son embauche. En cas de licenciement, après trois mois d’attente, il pourra de nouveau être engagé aux mêmes conditions… De quoi apprendre à accepter n’importe quoi sous la menace constante de se retrouver sans emploi à tout moment !

    Cela a évidemment mené à des actions de protestation…

    Oui, qui ont atteint une ampleur qui n’est pas sans rappeler mai 68. Je suis arrivé à Paris ce mardi 7 mars au matin, juste à temps pour participer aux manifestations contre le CPE qui se sont déroulées partout en France et qui ont fait battre le pavé à plus d’un million de personnes à travers l’hexagone, dont 150.000 à Paris.

    Dans une ambiance peu commune on imagine.

    Il est assez difficile de se représenter ce que cela peut être quand on vient de Belgique. La grande majorité des manifestants étaient des jeunes, étudiants ou lycéens, et la combativité était très grande, même si elle variait selon les facultés. Certaines revendiquaient le retrait de la totalité du projet de loi, d’autres uniquement le retrait du CPE, au cri de «C comme chômage, P comme précarité, E comme exploitation : retrait du PCE, retrait du CPE !». J’étais déjà venu pour les mobilisations du 7 février qui avaient réuni 45.000 jeunes à Paris, et plus ou moins 400.000 dans toute la France, et ce en plein congé scolaire, ce qui rendaient impossibles les descentes d’information dans les écoles. La fac’ de Rennes était déjà occupée à ce moment.

    Qu’en est-il aujourd’hui ?

    Ce vendredi 10 mars, 42 facultés étaient occupées, sur les 80 que compte le pays. Plus de la moitié donc, et une faculté non occupée n’est pas une faculté non mobilisée!

    Que s’est-il passé après la manif’ ?

    Nous nous sommes réunis à la faculté de Jussieux. Enfin, il a tout de même fallu passer au-dessus des grilles que les vigiles avaient placées… Nous étions à peu près 200 étudiants et une cinquantaine de lycéens. Etaient présents également quelques jeunes travailleurs précaires. La majeure partie de ces jeunes les plus motivés étaient syndiqués à l’UNEF (Union Nationale des Etudiants Français) ou au syndicat SUD et organisés dans des organisations politiques comme la Confédération Nationale du Travail (CNT), la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), la Jeunesse Communiste (JC) ou encore Lutte Ouvrière (LO). Ils composaient environ 75% de l’assemblée. J’espérais retrouver des camarades de la Gauche Révolutionnaire (organisation-sœur du MAS en France), mais, dans la capitale, ils étaient principalement à Paris 8.

    A cette réunion, il a été décidé de faire des descentes dans les autres facultés le lendemain pour en bloquer un maximum. A chaque fois, les blocages ont été votés à une bonne majorité.

    Et ensuite?

    Le jeudi matin, je suis allé à une des facultés les plus mobilisées, celle de Nanterre, qui était occupée. Tout y était bloqué, y compris la fac’ de droit (ce qui n’était plus arrivé depuis au moins une quinzaine d’années). Là, j’ai rencontré l’UNI…

    L’UNI ? Qu’est-ce c’est ?

    Il n’y a pas que les organisations de gauche qui sont présentes dans les facultés, les partisans de la chasse aux pauvres du gouvernement sont aussi présents. En fait, l’UNI est un mouvement de jeunes de droite, proche de Sarkozy, qui comprend une aile d’extrême-droite. Mais bon, quand on entend Sarko dire qu’il voulait nettoyer les banlieues au Karcher, on comprend qu’une proximité puisse exister entre ses partisans et ceux de Le Pen. Mardi, ils étaient une vingtaine à avoir fait le tour des blocages en chantant la Marseillaise en faisant le salut nazi. A cela, les grévistes répondaient « Nanterre, Précaires, on est tous solidaires ! » et en chantant l’Internationale.

    Ils ont réussi à rentrer à l’intérieur d’un bâtiment occupé, aidés par une dizaine de vigiles (en tout, ils ne devaient pas être plus d’une vingtaine). Une centaine d’étudiants en droit qui voulaient avoir cours en ont profité pour rentrer aussi. Finalement, ils ont été repoussés après une lutte entre grévistes et membres de l’UNI.

    Ceux-ci en sont restés là ?

    Non. Ils ont réussi à regrouper un millier de d’étudiants, venus à l’appel de « contre le blocage », et ils ont participé à l’Assemblée Générale de la faculté. En fait, si beaucoup de jeunes sont contre le CPE et la « loi pour l’égalité des chances », beaucoup s’opposent également aux blocages. Et là, dans les discussions, la situation a été complètement retournée. Des étudiants grévistes et moi-même sommes intervenus dans l’AG contre l’UNI et les étudiants qui voulaient reprendre les cours, et le blocage a été de nouveau voté!

    Qu’as tu mis en avant ?

    L’importance d’avoir une vision globale du problème. Que la loi sur l’égalité des chances est une suite logique des attaques libérales contres les travailleurs, les jeunes et les étrangers. Que les attaques contre le travail ont commencé par des attaques contre les retraites en Allemagne, en France et, comme on le sait, il y a quelques semaines en Belgique. Le gouvernement français élu de manière quasi-illégitime (Le Pen – Chirac au second tour) ne cesse d’attaquer de manière frontale tous les acquis sociaux. On se rappelle aussi la manière dont ils ont réprimé successivement le mouvement lycéen, le mouvement étudiant contre le système « LMD », le mouvement des intermittents du spectacle, les émeutes dans les banlieues,… Aujourd’hui la réponse que le gouvernement amène passe encore par la répression policière. J’ai terminé mon intervention sur l’obligation d’ouvrir la lutte aux jeunes de banlieues qui seront les premières victimes du CPE mais aussi aux travailleurs sans attendre l’appel des bureaucraties syndicales qui se font assez discrètes dans la hantise de revoir un nouveau mai 68 ou des grèves massives comme celle de 1995.

    Comment les différentes facultés sont-elles coordonnées ?

    La coordination d’Ile-de-France, c’est à dire de Paris et de sa région, se réunit tout les deux jours. Les différentes facultés se réunissent tous les jours en Assemblées Générales, auxquelles tous peuvent participer. C’est là que sont à chaque fois élus les étudiants qui iront à la prochaine réunion de la coordination d’Ile-de-France: 7 représentants par faculté occupée, et 3 par faculté mobilisée, mais non-occupée. S’ils fonctionnent comme ça, c’est pour éviter que les facultés de droite ne bloquent tout. Et au niveau national, cela fonctionne comme ça aussi, mais les réunions sont hebdomadaires.

    A l’intérieur des fac’, des commissions ont été mises sur pied: actions, interprofessionnelle (pour aller à la rencontre des associations et des travailleurs à l’extérieur de la faculté), sécurité, mobilisation, enseignants et travailleurs (orientée vers les travailleurs de la faculté), et enfin lycéenne. Dans plusieurs facultés, des motions de soutien ont été votées par les travailleurs en solidarité avec les étudiants, et beaucoup de lycées sont bloqués et occupés également. A titre d’exemple, une école professionnelle près de Nanterre est venue donner un coup de main pour bloquer la fac’. Le niveau de conscience politique des lycéens à Paris est très élevé. J’ai pu à de nombreuses reprises le remarquer, par les discussions politiques avec ceux-ci mais aussi en écoutant les interventions dans les assemblées générales. Les AG se tiennent dans des décors surréalistes avec comme slogans sur les murs : « Arrêtez d’étudier l’histoire, faites-la », « Une seule solution, la révolution » ou une des phrases mythique du Che « Hasta la victoria siempre » (Jusqu’à la victoire, toujours).

    Des actions sont donc prévues conjointement ?

    Tout à fait, et c’est tant mieux parce que c’est vraiment nécessaire. Isolés, séparés, les étudiants ne peuvent rien. Par exemple, le jeudi après-midi, il a été décidé de faire des diffusions de tracts dans un maximum de gares de la capitale afin d’expliquer la problématique du CPE et les positions des étudiants et aussi de mettre sur pied des manifestations « sauvages » – c’est à dire non annoncées – pour le vendredi.

    C’est ainsi que 2.000 étudiants ont déboulé sur les Champs-Elysées, pour la première fois depuis mai 68! La manifestation s’avançait, au rythme de l’Internationale et de slogans comme « Etudiants, salariés, même combat ! » ou encore, « Le pouvoir est dans la rue », « Tout est a nous, rien n’est à eux… ». Nous sommes restés deux heures Place de l’Etoile, en face de l’Arc de Triomphe, qui est un grand symbole. Il y a eu là-bas quelques heurts avec la police, mais les étudiants sont partis d’eux-mêmes pour bloquer les Champs-Elysées durant quatre heures, juste avant d’aller à la Sorbonne. En fait, la Sorbonne était occupée depuis la veille au soir par 150 étudiants et un bon millier d’autres manifestaient à l’extérieur, juste séparés de leurs camarades par les CRS. Or, pendant ce temps, les autres facultés étaient toujours occupées et il y avait mille tâches à faire. Les chiffres de manifestants ne sont donc pas révélateurs du nombre d’étudiants impliqués dans ces mobilisations. Des barricades ont été élevées au Boulevard Saint-Michel et au Quartier Latin, hauts lieux des évènements de mai ‘68, dans les chants et les slogans comme le traditionnel « CRS : SS » ou encore « Police partout, justice nulle part », « La police est en colère, le pinard il est trop cher », « On veut étudier, pour pas finir policier »,…

    Et vendredi, la Sorbonne tenait toujours bon…

    Oh oui. Nous étions 1500-2000 à protester à l’extérieur, tout en lançant de la nourriture aux occupants qui n’avaient rien mangé depuis la veille. Un groupe est rentré par derrière, un autre, dont je faisais partie, a réussi à rentrer par les toits. A l’intérieur, nous nous sommes retrouvés à environ 500. Il y avait des discussions politiques, des pièces de théâtre sur Mai 68’, sur la Commune de Paris (dont nous allons fêter le 135e anniversaire le 18 mars), de la musique,… Les flics, de l’extérieur, essayaient de voir où étaient les étudiants pour lancer des lacrymogènes à cet endroit.

    Mais finalement, le samedi, vers 4h du matin, les CRS ont chargé le bâtiment et évacué la fac’. La grande majorité des occupants a pu s’enfuir, grâce aux manifestants de l’extérieur qui ont tout fait pour aider leurs camarades de lutte. Mais il y a tout de même eu 27 arrestations. Une manifestation le lendemain a été organisée aux cris de « Libérez nos camarades ». Deux heures plus tard, tous les camarades ont été libérés.

    Et c’est ce jour là que je suis rentré en Belgique, crevé, courbaturé, mais avec un moral qui résistera à bien des coups durs avant de retomber !

    Et les actions continuent !

    Les actions continuent, et continueront encore. Dominique de Villepin, le premier ministre, vient encore de dire maintenant (dimanche 12 mars) qu’il était hors de question de retirer le projet de loi. Qu’attendre d’autre de la part d’hommes pour qui seuls comptent les profits des patrons? La « loi sur l’égalité des chances » n’est qu’un gigantesque cadeau pour eux, ils sont les seuls bénéficiaires de ce retour en arrière. Le MEDEF (la fédération patronale) appuie évidement le premier ministre tout en affirmant que le Contrat Première Embauche et le Contrat Nouvelle Embauche n’étaient pas suffisants et qu’il fallait élargir les facilités de licenciements qu’offrent ceux-ci à tous les types de contrats !

    Tout ce que tu dis est très intéressant. D’autant plus que l’on a entendu un autre son de cloche ici.

    Oui, le rôle des médias dans toute cette histoire est on ne peut plus honteux. Ils ne disent pas la vérité, où alors ils la déforment à l’avantage des partisans du projet de loi. Contrairement à ce qui a été dit, rien n’a été cassé à la Sorbonne, sauf le local des réactionnaires de l’UNI, qui a été saccagé. Des papiers ont même été collés aux murs pour ne rien abîmer tout en écrivant partout slogans, réflexions et revendications. De même, il a été dit que les étudiants avaient brûlé des livres inestimables, alors que s’il y a bien eu un feu dans la cour, seules les publications de l’UNI et des syllabi périmés ont été jetés au feu. Un autre exemple est l’histoire de cette fille handicapée (Paris 10 Nanterre), qui voulait passer le blocage au-dessus de plusieurs escaliers, et qui est tombée en se cassant le bras par accident. Directement, le gouvernement, relayé par la presse sans que personne ne cherche à savoir ce qui s’était passé, a déclaré que les étudiants jetaient des gens dans les escaliers!

    Une dernière chose importante, il a été constamment répété que la Sorbonne était occupée par des intermittents du spectacle, des travailleurs précaires, bref, tout sauf des étudiants. Je n’ai rencontré que trois participants à l’occupation qui n’étaient pas étudiants. Il y avait des étudiants d’autres facultés, c’est vrai, mais la majorité était de la Sorbonne.

  • Elections en France: une occasion manquée pour LO-LCR

    CAMPAGNE ELECTORALE DE LA GAUCHE REVOLUTIONNAIRE

    Aux élections cantonales, Leïla Messaoudi, candidate de la Gauche Révolutionnaire (section du CIO), a recueilli 184 voix soit 4,1% sur le canton de Rouen 5. Au coeur du quartier, sur 3 bureaux de vote, nous recueillons 7%, 7,4% et 10,2%, alors que la liste LO-LCR (à laquelle nous participions également) ne recueille que 4,1%, 3,2% et 9,7%.

    Cela confirme pour nous que le type de campagne que nous avons mené correspond bien à ce qu’attendent de nombreuses personnes issues des couches populaires: une campagne dynamique partant des besoins et des demandes concrètes des travailleurs et de leurs familles en termes de logement, d’emploi et de services publics. Beaucoup de gens étaient d’accord avec notre revendication d’un nouveau parti des travailleurs; au lieu de faire campagne autour de mots d’ordre assez abstraits comme “une loi d’interdiction des licenciements”, la liste LO-LCR aurait dû avoir le même type d’approche. Ce qui lui aurait permis d’attirer vers elle de nouvelles couches de travailleurs, de jeunes, de chômeurs, de retraités,…au lieu de les laisser dans les bras du PS.

    Pour le reste, LO et la LCR se réjouissent du référendum «anti-Raffarin» des régionales, et appellent à voter pour leur liste commune aux européennes; inutile de dire que si les 2 partis trotskistes continuent dans la même voie, ce genre d’appel risque d’avoir peu d’écho.



    Leïla Messaoudi

    LA DROITE en France a subi une cinglante défaite aux élections régionales; le PS et ses alliés (PCF et Verts) ont raflé 50,51% des voix et la présidence de toutes les régions sauf l’Alsace. «La politique du gouvernement Raffarin a été lourdement sanctionnée; la balle est maintenant dans le camp du PS», s’est empressé de commenter Olivier Besancenot, porte-parole de la LCR. Certes, on peut facilement s’accorder sur le fait qu’il s’agit là d’un vote-sanction traduisant un rejet sans appel de la politique de régression sociale menée par le gouvernement Raffarin; mais l’extrême-gauche ferait bien de tirer les leçons de son propre résultat.

    Cédric Gérôme

    Un vote de «moindre mal»…faute d’une opposition sérieuse

    Les 5 années au pouvoir de la gauche plurielle ont été des années d’abandon total de la défense des acquis des travailleurs: démantèlement des services publics, annualisation du temps de travail due aux lois Aubry, signature par Jospin de l’accord européen sur les retraites,…Lors des élections présidentielles de mai 2002, le ras-le-bol contre cette politique s’était exprimé au grand jour, par le passage de Le Pen au second tour: les travailleurs avaient clairement montré dans les urnes que la social-démocratie ne défend plus leurs intérêts. Durant le règne de la droite, jamais le PS n’a remis fondamentalement en question la réforme sur les pensions, ou la décentralisation dans l’enseignement, qui avaient pourtant entraîné l’an dernier des mouvements de lutte d’une grande ampleur.

    Tout cela faisait de la «gauche» traditionnelle un opposant peu crédible et bien timide à la politique de Raffarin. Néanmoins, en appelant au «vote utile», le PS a profité de la colère sociale grondant contre la politique de la droite, mais aussi du peu d’initiatives sur sa gauche, pour faire mouche. Ce score ne traduit certainement pas un regain de confiance dans la gauchecaviar, mais seulement le manque d’une alternative de masse crédible offrant des perspectives aux travailleurs en lutte.

    Alors même que le PCF, en décrépitude depuis plus de 20 ans, a regagné des voix, l’alliance entre Lutte Ouvrière et la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) n’a fait guère mieux que lors des régionales de 1998…alors qu’à l’époque ils faisaient listes séparées! L’extrême-gauche avait pourtant totalisé plus de 3 millions de voix (+ de 10%) au premier tour des présidentielles il y a 2 ans.

    Ce coup-ci, le seuil des 10% requis pour franchir le second tour n’a été obtenu dans aucune région. La faute à la modification du mode de scrutin? C’est un élément qui a joué. Mais le constat qu’il faut en tirer est surtout que LO-LCR n’ont pas été capables de mener une campagne à la hauteur de leurs possibilités.

    Ils se sont cantonnés à une alliance électorale sans lendemain, sans la lier aux besoins immédiats de la classe ouvrière, sans s’en servir comme d’un pont vers la construction d’un nouveau parti des travailleurs. La combativité et la radicalisation des masses en France souffrent d’un manque de prolongement politique; de par leur approche électoraliste, LO et LCR ont une fois de plus raté une occasion d’utiliser le potentiel présent afin de progresser vers la construction d’une alternative au PS et à ses alliés.

  • France. Vers un nouveau parti pour les travailleurs en 2004?

    En ce début d’année 2004, l’alternative politique pour le monde du travail doit s’exprimer par la mise en avant de la nécessité d’un tel parti. Les listes Lcr-Lo sont créditées de plus de 10% dans les récents sondages.

    Cet article a été repris du site de la Gauche révolutionnaire, la section française du CIO.

    Les travailleurs vont utiliser le bulletin de vote pour rejeter la politique du gouvernement et contester ceux qui, de la Gauche plurielle aux directions syndicales, les empêchent de lutter. Ce vote ne doit pas offrir aux travailleurs, aux jeunes et aux chômeurs un simple moyen de contestation politique mais aussi un débouché après les élections, une perspective de combat au quotidien.

    Le premier novembre 2003, la Ligue Communiste Révolutionnaire, lors de son congrès, a lancé un appel à “Rassembler la gauche anticapitaliste”. Cet appel propose la tenue de rencontres locales de débat et d’action ouvertes à toux ceux qui cherchent une alternative politique pour le monde du travail puis des Assises nationales fin 2004.

    Si cette volonté inscrite dans l’appel ne veut pas rester lettre morte, alors il ne faut pas attendre les résultats électoraux en juin 2004 pour la populariser et mettre en pratique. Découper les élections de la situation quotidienne des travailleurs serait faux et démobilisateur. Le débat serait abstrait et la participation sûrement limitée à un cartel d’extrême gauche, si pendant les mois de campagne électorale personne ne parlait de la nécessité d’un nouveau parti à une audience de masse.

    Un peu moins d’un an pour rendre vivante l’idée d’un nouveau parti des travailleurs?

    La LCR se démarque de plus en plus du programme socialiste. “Construire une grande force 100 % à gauche”, “ construire le parti des grèves ”, “ une grande force radicale ”, autant d’appellations floues traduisant une volonté de drainer tout ce qui erre à gauche de la gauche plurielle (réformistes, gauchistes, verts, etc.) dans un machin, une réunion de groupes politiques sans réelles structures ni principes. Ce qui est laissé à la porte, ce sont les fondamentaux du programme socialiste, c’est la masse des travailleurs.

    Arlette Laguiller par trois fois, en 95, en 2002 et en 2003 n’a pas réellement lancé le mot d’ordre de création d’un nouveau parti alors que les conditions objectives et subjectives de la classe ouvrière l’exigeaient. LO préfère s’enferrer dans une logique à la fois ultimatiste et électoraliste. LO reste arqueboutée sur son programme, refusant de concevoir le futur parti des travailleurs autrement que comme un “ parti communiste révolutionnaire ”. Bien sûr si un tel parti était formé nous lutterions pour que le programme de ce parti soit révolutionnaire. Mais nous n’en ferions pas une condition nécessaire à notre participation à un parti des travailleurs si l’on peut s’accorder sur une plate forme fondée notamment sur une orientation anticapitaliste et défendant les revendications des travailleurs.

    C’est pour cela que nous nous inscrirons dans toute initiative qui soit réellement en direction d’un nouveau parti des travailleurs, en y défendant non seulement des bases anticapitalistes mais également une perspective authentiquement socialiste. C’est ce combat que nous vous invitons à mener avec nous en nous rejoignant.

    Dès à présent, dans un climat de luttes très faibles, l’alternative politique doit se décliner dans la lutte contre tous les licenciements, contre les privatisations notamment d’EDF et de La Poste, pour la prise en mains des décisions par les travailleurs.

    C’est donc le moment de faire émerger un outil qui prolonge cette lutte sur le terrain politique. Les travailleurs ont besoin d’un parti ouvert à tous ceux qui s’opposent à la casse de nos conditions de vie et de travail, un parti qui s’oppose à tout ce qui dresse les travailleurs les uns contre les autres (racisme, sexisme, intolérance religieuse). L’extrême gauche en France est positionnée favorablement dans le renouveau du mouvement ouvrier organisé. Nous pouvons donc développer non seulement cette nécessité d’un parti mais aussi offrir la perspective du combat pour une société débarrassée réellement de l’exploitation capitaliste et de la misère, la perspective du socialisme. Mais pour cela, il faut saisir la situation politique sans plus attendre !

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