Tag: Ligue Communiste Révolutionnaire

  • Action de solidarité contre les répressions en Russie

    Lundi 27 janvier 2014 – 12h30 – Bruxelles – Rond-point Schuman

    A la veille du lancement des Jeux Olympiques d’Hiver de Sotchi, déjà considérés par beaucoup comme des jeux de la honte, l’Union Européenne reçoit dans quelques jours la Russie dans le cadre d’un sommet bisannuel. La LCR (Ligue Communiste Révolutionnaire), les JAC (Jeunes Anticapitalistes), le PSL (Parti Socialiste de Lutte) et EGA (Etudiants de Gauche Actifs) appellent à manifester notre solidarité contre les répressions en Russie dans le cadre d’une action à l’initiative d’associations LGBTQI (1) et d’ONG belges et russes.

    • Homophobie en Russie : INTERVIEW d’Igor, militant russe pour les droits des LGBT
    • ‘‘Trans, pédés, gouines’’, organisons-nous contre l’homophobie
    • Les droits des LGBT en ligne de mire en Russie et en France
    • Action de solidarité contre la loi homophobe en Russie
    • Russie : Nouvelles attaques contre la communauté LGBT

    La Russie, un exemple de répressions

    Le régime autoritaire de Vladimir Poutine est bien décidé à asseoir son pouvoir en menant une bataille ferme contre les opposants politiques et en instrumentalisant les minorités. Il a adopté dernièrement une série de lois répressives et liberticides.

    La loi votée en 2012, relative aux « agents étrangers » dispose que toute organisation qui reçoit des fonds de l’étranger doit s’enregistrer en tant qu’« organisation remplissant les fonctions d’un agent étranger » si elle prend part à des « activités politiques ». Cette loi vise à étouffer et rendre illégales de nombreuses organisations politiques et ONG par le biais de lourdes amendes et procès. Par ailleurs, et malgré l’amnistie prononcée dernièrement à l’occasion des 20 ans de la Constitution, la plupart des personnes inculpées dans le cadre de « l’affaire du 6 mai » reste en prison, notamment les activistes de gauche Alexeï Gaskarov et Sergueï Oudalstov.

    Les personnes LGBTQI et leurs alliés ne vivent plus en sécurité depuis que la Douma russe a voté plusieurs lois homophobes visant à « protéger les mineurs de la propagande homosexuelle » ! Les organisations qui luttent contre les discriminations envers les personnes LGBTQI sont devenues illégales, trainées en justice et reçoivent de lourdes amendes. Ces lois ont accru l’homophobie et on ne compte plus aujourd’hui les nombreuses agressions contre les personnes LGBTQI et leurs défenseurs.

    Les populations migrantes, internes (Caucase du Nord) et externes (ex-républiques soviétiques principalement), sont elles aussi en danger. Elles ne sont plus seulement la cible d’attaques de la part de groupes d’extrême-droite mais doivent également aujourd’hui subir la colère du citoyen lambda désemparé, avec la complicité des autorités russes qui alimentent la machine xénophobe en instrumentalisant les travailleurs migrants à des fins politiques et électoralistes. Pendant ce temps, Poutine se paie des jeux olympiques d’hiver de luxe sur le compte du contribuable et à la sueur du front de milliers de ces travailleurs migrants surexploités. Avec les récentes attaques terroristes dans la ville de Volgograd, dont le régime de Poutine est le seul responsable du fait de sa gestion du conflit dans le Nord Caucase, le climat de suspicion et la « caucasophobie » ambiante risquent de s’aggraver. Et il y a fort à parier que les populations musulmanes du Caucase paieront le prix fort en termes de répression et de mesures sécuritaires…

    Après une période de croissance économique dont la récente classe moyenne a pu bénéficier en voyant une partie de ses revenus augmenter, ce qui a eu pour effet de booster la consommation interne, les investissements et la croissance ralentissent. A la crise économique, Poutine utilise les mêmes recettes européennes : les travailleurs et leurs familles paient la facture. Des coupes budgétaires drastiques sont opérées dans les services publics, dans les soins de santé actuellement, pendant que le budget de la défense représente une très grosse part des dépenses publiques.

    L’Union Européenne, un exemple éternel de démocratie réelle ?

    Comme en Russie, l’Union Européenne, derrière son masque de démocratie, cache en fait un programme de casse sociale et de lois réactionnaires comme réponse à la crise. Les pays de l’Union européenne traitent de manière inhumaine les populations migrantes par des politiques de traques, d’enfermement et de déportation quand celles-ci n’ont pas péri noyées dans la Méditerranée. En Espagne, un projet de loi pour restreindre le droit des femmes à l’avortement est discuté dans les assemblées nationales. En Belgique, alors qu’il y a une grande pénurie d’offres d’emploi, le droit aux allocations de chômage a été fortement restreint. Les droits à la pension dans de nombreux pays on été eux aussi attaqués. Les salaires dans les services publics ont été diminués drastiquement dans les pays les plus touchés par la crise comme en Grèce, au Portugal, en Roumanie.

    Dans ce contexte, on comprend qu’il ne soit pas question des droits des LGBTQI et des minorités ethniques, du bien-être des peuples de Russie et d’Europe ou encore de la liberté d’expression lors des sommets bisannuels UE-Russie. Ce dont il s’agit, c’est bien de conclure des accords économiques au profit des 1% les plus riches. La Russie et l’Union Européenne sont au moins d’accord sur un même point : faire payer la crise du capitalisme par les 99% de la population.

    Il est temps de résister au recul de nos droits fondamentaux et à ces vagues d’austérité sociales. Manifestons notre solidarité envers tous ceux qui luttent en Russie et ailleurs POUR :

    • la liberté politique et syndicale
    • la libération des opposants politiques
    • l’arrêt des déportations des sans-papiers
    • le retrait immédiat des lois homophobes
    • l’égalité des droits entre les hétéros et les LGBTQI
    • le droit pour toutes les femmes de disposer de leur corps
    • la cessation immédiate de tous les plans d’austérité
    • des services publics gratuits et de qualité
    • des emplois pour tous rémunérés à hauteur du coût réel de la vie

    (1)Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres, Queers, Intersexes. Pour plus d’informations sur les personnes transgenres et intersexes, rendez-vous sur le site web de l’association « Genres Pluriels » : http://www.genrespluriels.be

    (2)Ou affaire « bolotnoe », du nom de la place où, le 6 mai 2012, une manifestation qui s’inscrivait dans le cadre du mouvement démocratique né de la contestation des élections frauduleuses de décembre 2011 et mars 2012 dégénérait suite à une provocation de la police. Cet événement a servi de prétexte au régime pour lancer une série d’arrestations et de procès sous des accusations montées de toute pièce (telles que « violences à l’égard de policiers » et « activité antiétatique »), semant ainsi la peur au sein des opposants de tout bord et muselant le mouvement.

  • [PHOTOS] "Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste"

    Dans l’un des témoignages de militants qui a ouvert la journée, un camarade de la CNE-Non Marchand a dit aux près de 400 participants : ”ici, ce n’est pas la gauche de la gauche, c’est juste la gauche de la droite!" Les applaudissements qui ont fait suite à cette déclaration et l’enthousiasme visible jusqu’à la fin ont confirmé l’accord général : il nous faut construire un relais politique contre les partis de l’austérité – PS et Ecolo inclus – avec et autour de la base syndicale.

    Par Nico

    Une petite foule de militants s’était donc donné rendez-vous pour participer à cette première journée faisant suite à l’appel lancé le premier mai 2012 par la régionale de la FGTB de Charleroi, rejoint ensuite par la centrale des employés de la CSC, la CNE. Tous ces gens – membres de la FGTB, de la CNE, mais aussi du Parti du Travail de Belgique, du Parti Communiste, du Parti Socialiste de Lutte, de la Ligue Communiste Révolutionnaire, du Mouvement de Gauche,… – auront maintenant l’occasion de rendre cet appel plus puissant encore à l’occasion de ce premier mai 2013. Ce jour-là, l’important pas en avant réalisé par ce meeting et ce que cela représente devront constituer LE sujet de discussion parmi le monde du travail.

    La journée était organisée en trois temps : après une introduction de Daniel Piron (Secrétaire Régional FGTB Charleroi & Sud-Hainaut) et d’Isabelle Vanschoor ‘Secrétaire principale CNE-Hainaut), trois témoignages de militants de la base se sont suivis, de la part d’un délégué du Non marchand de la CNE, d’une militante des Travailleurs sans emploi (TSE) de la FGTB et enfin d’un délégué cheminot de la CGSP. Ensuite, l’ensemble des participants s’est réparti en 5 ateliers, où chacun a pu prendre la parole au sujet de deux questions : quels sont les terrains que les partis traditionnels ont déserté et qu’il faudrait réinvestir, et quelles suites donner à cette première journée ? Enfin, revenus en séance plénière, l’assemblée a pu écouter le rapport général des ateliers de la part d’Isabelle Vanschoor et de Daniel Piron. Concernant la première question, la réponse fut assez simple : les partis traditionnels ont déserté tous les terrains pour embrasser la logique de gestion du capitalisme et de la course aux profits. Le PS a eu beau jouer au militant de gauche lors de son "Congrès" dimanche dernier, personne n’entretient d’illusions sur son rôle véritable. Quant à la seconde question, beaucoup de choses doivent encore être concrétisées, mais la nécessité d’adopter un programme radical et "d’exister dans le débat des élections de 2014" sont ressortis. La volonté d’aller de l’avant et d’assurer que cette journée ne reste pas un événement isolé, mais soit au contraire une étape dans un processus à poursuivre et amplifier, était dans tous les cas très fortement présente.

    A l’entrée, toutes les organisations politiques disposaient d’un stand, lieu qui fut littéralement assailli par les nombreux participants désireux de savoir comment et avec quelle énergie les différents partis envisageaient de soutenir cette initiative. Là, tout comme au bar ou lors des ateliers, les discussions ont été franches et fraternelles.

    Terminons ici de la même façon que notre tract distribué hier : "Les discussions ne font évidemment que commencer. Les diverses organisations syndicales, politiques ou associatives mèneront des débats et des réflexions à des rythmes différents, mais espérons toutefois que cela ne dure pas une éternité. Cette déclaration et ce meeting ne peuvent pas rester sans lendemain. Continuons dès demain à poursuivre la discussion dans les entreprises et lors des manifestations du premier mai. Fixons-nous une nouvelle rencontre, plus large, plus publique, encore plus explicite à l’automne. Continuons la mobilisation et l’implication de la base, car c’est là que l’urgence de cette alternative sera de plus en plus ressentie."

  • Présidentielles françaises : Le volcan de la lutte des classes est prêt à entrer en éruption

    Le dimanche 18 mars, anniversaire de la Commune de Paris, environ 100.000 personnes (selon la plupart des rapports des médias), chantant l’internationale, ont défilé dans les rues de Paris en réponse à l’appel du candidat du Front de Gauche Jean-Luc Mélenchon, pour ‘‘reprendre la Bastille’’ et commencer ‘‘une insurrection civique’’. Son discours à la manifestation était plein de références au passé révolutionnaire de la France. Mélenchon a déclaré que sa campagne électorale veut ‘‘ouvrir une brèche vers le volcan français que toute l’Europe attend’’.

    Leila Messaoudi, Gauche Révolutionnaire (CIO-France)

    Si, en surface, la France apparait relativement calme en comparaison à la tempête de manifestations massives et de grèves générales qui se déroulent en Europe du Sud, la lave du ‘‘volcan’’ français est en fait bouillonnante. Les élections présidentielles de cette année prennent place dans un contexte de colère sociale imminente et contagieuse. En ce moment, ceci s’exprime dans un paysage électoral très polarisé, dont le rassemblement du Front de Gauche dans la capitale ce dimanche est la plus récente manifestation, et certainement la plus claire.

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    Au moment ou nous publions cet article sur la France, les tueries récentes à Toulouse ont laissé le pays en état de choc. Le CIO condamne sans ambigüité ces actes terribles. Ces évènements peuvent potentiellement affecter le développement de la campagne électorale des présidentielles dans les prochains jours et semaines. L’article ci-dessous, qui aborde la question des élections, a été écrit avant ces meurtres dramatiques.

    [/box]

    Il est significatif que tous les candidats à l’élection présidentielle aient été vus à la télé devant ou à l’intérieur des grandes entreprises industrielles qui risquent la fermeture, entourés par les médias. Jamais auparavant les candidats à la présidence n’avaient visité si volontiers les usines de tout le pays, dans l’espoir de se montrer comme des politiciens ‘‘amis de la classe ouvrière.’’

    Polarisation

    Les gens qui veulent voter n’espèrent pas nécessairement de grands changements, mais beaucoup veulent utiliser ces élections pour se débarrasser du détesté Sarkozy et lui donner une bonne claque. C’est pourquoi le camp de Sarkozy essaie désespérément de remonter ses faibles scores dans les sondages, dont en essayant de jouer la carte du « peuple » contre ‘‘l’élite’’ – comme si Sarkozy ne faisait pas partie intégrante de l’élite – en multipliant les provocations racistes pour regagner des électeurs au Front National, ou en prenant un virage populiste ‘‘anti-Europe’’ et protectionniste, après avoir profilé le président en sauveur du continent et de la monnaie commune.

    En 2 ans, Sarkozy a perdu de plus en plus de soutien de la population. Depuis son élection en 2007, sa base électorale s’est drastiquement rétrécie. Attirer une partie entière de l’électorat de la classe ouvrière vers sa campagne, comme il a su le faire il y a 5 ans, parait à présent infaisable. Dans un sondage début février, seuls 12% des travailleurs manuels et 17% des employés ont déclaré qu’ils voteraient pour Sarkozy au premier tour.

    Le soi-disant “Président du Pouvoir d’Achat” est maintenant largement identifié comme “le président bling-bling”, ami seulement des super-riches. Les déclarations de sa femme multimillionnaire Carla Bruni selon lesquelles le couple présidentielle vit très modestement, ou de son Ministre de l’Intérieur Claude Guéant prétendant que Sarkozy vit une vie ‘‘extrêmement austère’’ ont seulement eu pour effet d’empirer l’insulte que le mode de vie de Sarkozy représente pour les millions de personnes qui ont souffert d’une série sans fin d’attaques aux conditions de vie sous son règne.

    Huit millions de personnes en France sont maintenant officiellement pauvres. Depuis que Sarkozy est au pouvoir, le chômage a monté de 20 %, mais 3 millions de chômeurs ont disparu des chiffres officiels, rayés des listes et laissés sans revenus. Une grande partie de la population est inquiète pour des raisons sociales. Une enquête publiée le 23 février par La Croix, un journal chrétien, a annoncé que 79% des gens interrogés sentaient que leur pays était en crise complète dont 66% qui déclarent qu’ils devront réduire leurs dépenses en 2012.

    La campagne de Francois Hollande

    Dans ce contexte, le candidat du Parti Socialiste François Hollande a compris que quelque chose devait être fait pour rattraper le large mécontentement qui existe dans la société. C’est pourquoi on peut entendre parfois des choses un peu plus à gauche dans sa campagne. Hollande se décrit comme le candidat “du changement” et de l’”unité”, et essaie de mettre l’accent sur la croissance plus que sur l’austérité dans sa campagne. Il plaide pour la création de 60.000 emplois d’enseignants s’il est élu, et se dit pour l’annulation des 29 milliards de réductions d’impôts introduites par Sarkozy. Il a aussi surpris beaucoup de monde (dont sa propre équipe de conseillers) en défendant tout à coup un impôt de 75% sur ceux qui gagnent plus d’un million d’euros par an. Il a promis de séparer les banques de détail des banques d’investissement, dénoncé les revenus des banquiers, ‘‘indécents’’, et pointé le monde de la finance comme son ‘‘pire ennemi’’.

    Cependant, c’est la seule face de la médaille. Quand il a visité Londres début mars, le candidat du PS, dans une interview de presse, expliqué que ‘‘la gauche a été au gouvernement pendant 15 ans durant lesquelles nous avons libéralisé l’économie, ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n’y a rien d’inquiétant.’’ Hollande défend clairement le projet de l’Union Européenne et la diminution des déficits budgétaires. Il veut assurer qu’il soit bien clair qu’il est un administrateur responsable et tranquille, sérieusement engagé à équilibrer les comptes du pays. Par exemple, sa promesse de 60.000 enseignants supplémentaires n’est pas basée sur des dépenses publiques, mais seulement sur la limitation des embauches dans d’autres secteurs, déjà en sous-effectif.

    Hollande essaie, d’un côté, de se montrer plus à gauche et plus populaire, mais de l’autre, de ne pas perdre sa crédibilité devant les marchés qu’il ne veut pas s’aliéner sur cette question. C’est pourquoi les propositions les plus ‘‘gauchistes’’ de son programme électoral sont régulièrement ‘‘corrigées’’, parfois de manière complètement contradictoire, par des manœuvres plus à droite, visant à rassurer la classe capitaliste – de même que l’aile droite de son propre parti – sur ses intentions.

    Les propositions d’Hollande d’augmenter les impôts des millionnaires peuvent recueillir un certain soutien, compte tenu de l’énorme colère de classe qui existe parmi les votants français contre l’élite ultra-riche. Les profits obscènes des 40 plus grosses entreprises françaises cotées en bourse (qui atteignent 73,5 milliards d’euros en 2011), ou les 24 % d’augmentation, l’année dernière, des salaires des grands patrons (déjà les plus hauts en Europe) ne peuvent que donner des arguments à de telles propositions.

    En tant que socialistes authentiques, nous sommes évidemment en faveur de toute mesure qui va dans la direction d’une répartition plus juste des richesses. Mais il est important de comprendre que même si ces impôts sont mis en place (ce qui est loin d’être certain), aussi longtemps que les principaux leviers de l’activité économique restent dans des mains privées, les possesseurs de capital n’hésiteront pas à utiliser leur pouvoir économique pour amoindrir les mesures comme celle-ci, notamment en menaçant de faire fuir leurs capitaux.

    C’est pourquoi les propositions de Hollande de ‘‘taxer les riches’’ serait de courte durée ou pourrait ne même pas voir la lumière du jour. Le tête-à-queue humiliant vers l’austérité entrepris par le gouvernement PS-PCF de François Mitterrand en 1983, deux ans après son entrée en fonction, est un bon exemple qui montre qu’une politique de réformes sociales qui ne touche pas à la domination de l’économie par le capital est absolument insoutenable.

    Alors que 58 % de la population française considère que François Hollande ‘‘représente un changement’’, il lui est plus facile de miser sur la haine envers le président que de tenir ses promesses une fois au pouvoir, surtout dans un contexte de crise économique où la classe dominante a partout engagé une guerre de classe acharnée contre les travailleurs et les pauvres. Pas moins significativement, selon un sondage, 61% des gens qui vont voter pour Hollande expliquent leur vote par l’idée de battre Sarkozy, et seulement 39 % par le soutien au projet de Hollande !

    Le bilan néolibéral du PS au gouvernement pendant les années de la “gauche plurielle” de 1997 à 2002 était celui des privatisations qui allaient encore plus loin que ce que la droite avait fait auparavant quand elle était au pouvoir. De même, l’héritage de son parti dans les administrations régionales avertit que le pendule du PS pourrait revirer à droite très rapidement.

    Néanmoins, sous pression de la classe ouvrière et ses attentes qu’Hollande amènerait “quelque chose de différent”, il pourrait essayer de gagner du temps en lâchant quelques concessions et des mesures sociales limitées dans les premiers temps de sa présidence. Son but affiché de renégocier le traité fiscal européen a soulevé des inquiétudes chez les dirigeants européens sur ses possibles tournants dans cette direction, ce qui pourrait le mener à des conflits avec l’austérité ‘‘orthodoxe’’, défendue surtout par la classe dominante allemande.

    En ce qui concerne les travailleurs et les jeunes, certaines couches vont voter Hollande uniquement pour frapper un coup à Sarkozy, quoi qu’ils pensent de Hollande lui-même. Pour le moment, ces couches essaient surtout de limites les conséquences de la crise pour eux-mêmes et leurs familles, et leur principale préoccupation est, qui sera le meilleur candidat contre Sarkozy ? Dans la plupart des sondages, Hollande l’emportait au premier tour aussi bien qu’au second récemment. Cependant, les sondages des principales organisations d’enquêtes d’opinion suggèrent que le fossé entre lui et Sarkozy va maintenant diminuer, certains mettant même Sarkozy devant le candidat du PS au premier tour. Un sondage récent donnait 30% à Sarkozy et 28 % à Hollande.

    S’il y a une remobilisation autour de Sarkozy, elle vient bien plus de l’appareil de son propre parti (l’UMP) que d’une vraie vague d’enthousiasme dans la société. En pratique, il a gagné peu de nouveaux électeurs depuis l’annonce officielle de sa candidature. Mais ces développements, couplés avec le scepticisme parmi certaines couches envers le passé du PS et ce qui est vu assez largement comme les ‘‘vagues promesses’’ de Hollande, ont augmenté les questionnements de certains sur la force suffisante du candidat du PS pour gagner même contre Sarkozy. Bien que ce ne soit pas la plus probable, on ne peut pas écarter l’hypothèse d’une victoire de Sarkozy. Un tel scénario ouvrirait sans doute une crise énorme dans les rangs du PS ainsi qu’une nouvelle phase de confrontation de classes explosive dans le pays.

    Mélenchon et le Front de Gauche

    De plus, de nouveaux troubles sont apparus dans le camp de Hollande, car un autre candidat fait de plus en plus de vagues dans la campagne présidentielle et complique l’idée d’une victoire facile pour le PS au premier tour; c’est-à-dire Mélenchon.

    Pour la plupart des couches radicalisées de la classe ouvrière qui ont essayé de riposte à la politique de Sarkozy pendant 5 ans, la question des élections est double. Ce n’est pas seulement celle de virer Sarkozy mais aussi de mettre en avant en même temps une vraie alternative aux politiques des capitalistes, représentés plus ou moins par les principaux candidats de l’ordre établi.

    Dans ce contexte, Mélenchon, le candidat du Front de Gauche, est vu par beaucoup de travailleurs comme le seul candidat de gauche. Environ 300.000 exemplaires du programme du Front de Gauche (l’Humain d’Abord !) se sont vendus en quelques mois.

    Le Front de Gauche a été formé par une alliance entre le Parti Communiste Français et le parti de Mélenchon, le Parti de Gauche, plus petit avec pour modèle ‘‘Die Linke’’ en Allemagne. la carrière de Mélenchon a d’importantes similitudes avec celle d’Oskar Lafontaine, un dirigeant de cette organisation. Mélenchon est un ancien membre du PS et un ancien Ministre délégué à l’éducation professionnelle sous le Premier Ministre Lionel Jospin entre 2000 et 2002.

    Beaucoup de travailleurs – surtout ceux qui viennent de la classe ouvrière traditionnelle et d’une culture PCF – ainsi qu’une part notable de la jeunesse assistent à ses énormes rassemblements. Notamment, à ce rassemblement de dimanche, un certain nombre de délégations de travailleurs venant d’entreprises qui sont en moment en lutte étaient présents.

    Le dynamisme et l’attraction de sa campagne se reflètent dans le fait que, alors que pour la première fois depuis 1974 le PCF n’a pas de candidat à lui, le candidat que ce parti soutien trouve un écho bien au-delà de l’électorat traditionnel du PCF. Alors que Mélenchon était encore à 5-6% en septembre dernier, et 3,5% il y a un an, il a reçu un soutien de 11% dans le dernier sondage d’opinion. (Un nouveau sondage, publié le 22 mars par le journal Les Echos, lui donne 13%, seulement un demi point en dessous de la candidate Marine Le Pen du Front National, NDLR). En comparaison, aux dernières élections présidentielles il y a 5 ans, la candidate du PCF Marie-Georges Buffet n’avait obtenu que 1,93% des voix.

    Mélenchon combine une rhétorique républicaine influencée par la Révolution Française et un mélange d’adresses à la classe ouvrière. Il appelle le peuple à ‘‘prendre le pouvoir’’, plaide pour une ‘‘révolution citoyenne’’, une ‘‘insurrection civique’’, et d’autres slogans paraissant radicaux qui, bien que vagues, trouvent un écho positif parmi ces couches de travailleurs, de militants et de jeunes qui cherchent quelque chose à gauche, plus radical et différent de la campagne démagogique de Hollande.

    Défiant l’idée que la classe ouvrière doit payer la crise du système et accepter les politiques d’austérité, s’attaquant aux marches financiers et aux medias de masse, parlant de “planification écologique”, des droits des femmes et de l’avortement, Mélenchon ouvre un certain nombre de portes au débat que la classe dominante n’a pas forcément envie de mettre en avant.

    Il plaide pour un salaire minimum de 1700 € et la retraite à 60 ans, pour la nationalisation de l’entreprise de pétrole Total rentable et des autres producteurs d’énergie. Le caractère de classe des arguments de Mélenchon contre le FN, démasquant la politique pro-capitaliste de ce parti, contraste aussi avec ce qui est entendu ces dernières années de la part de la plupart des politiciens.

    Dans la crise actuelle de représentation politique de la classe ouvrière, renforcée par l’échec du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) à apporter une réponse à ce problème, les socialistes authentiques ne peuvent ignorer ces développements mais doivent, au contraire, engager un dialogue fraternel avec les couches des travailleurs et des jeunes qui regardent vers la campagne de Mélenchon avec sympathie.

    En même temps, il est également nécessaire de montrer les faiblesses politiques et les limites de ce programme. Alors que Mélenchon mentionne le capitalisme, et appelle à ‘‘la fin des privilèges du capital’’, ses propositions ne vont pas jusqu’à donner un vrai moyen d’en finir avec le système, et ne montrent par une représentation compréhensible de ce que l’alternative au système pourrait être. En réalité, son programme reflète une certaine tentative de s’en prendre au capital spéculatif et financier, plutôt que de défier le fonctionnement capitaliste de l’économie en tant que tel.

    Se réclamant de l’héritage de la révolution française, Mélenchon tempère sa référence au drapeau rouge, à l’Internationale et à la commune de Paris avec le drapeau tricolore de la révolution bourgeoise, la République Française et la Marseillaise. D’un côté, Mélenchon parle de solidarité avec les luttes des travailleurs Grecs ou autres, mettant en avant quelques éléments de la perspective internationaliste nécessaire ; d’un autre côté, le côté ‘‘républicain français’’ de sa rhétorique, particulièrement mis en avant dans son discours à Paris dimanche dernier, pourrait être un obstacle à s’adresser en particulier aux couches immigrées de la population. Beaucoup de personnes présentes à la manifestation dimanche n’ont pas manqué de noter le contenu faible et abstrait du discours de Mélenchon.

    Plutôt que de soutenir la prise des banques et des grandes entreprises par la classe ouvrière, le projet de Mélenchon soutient dans les faits une économie hybride, avec des nationalisations limitées et un secteur public plus fort. Ainsi, si nous sommes fondamentalement d’accord avec l’idée générale que la classe ouvrière devrait ‘‘prendre le pouvoir’’ et si nous sommes en faveur d’une lutte commune, s’adressant à la classe ouvrière large, à faire campagne dans ce but, malheureusement nous pensons qu’un tel slogan de la part de Mélenchon vise tout simplement à gagner du soutien pour lui-même dans les élections, plutôt que de constituer un engagement à construire une lutte sérieuse par la majorité pour défier le capitalisme et construire une société socialiste.

    Cela dit, nous croyons encore qu’un bon score pour Mélenchon serait un signe positif pour la classe ouvrière et déplacerait le débat sur la manière de construire la riposte et les politiques nécessaires contre les attaques capitalistes. Si, en ce moment, l’essentiel des militants qui maintiennent la campagne de Mélenchon sont des membres du PCF et que l’autre composante du FdG, le Parti de Gauche, reste surtout une étiquette électorale, cela ne signifie pas dire que les choses vont rester ainsi. Nous devons suivre attentivement ce que va devenir ce soutien dans la période à venir. Un appel public large de Mélenchon, suivant un fort score électoral, pour rejoindre dans les faits la riposte et transformer le succès électoral du Front de Gauche en un nouveau parti de la classe ouvrière massif, trouverait surement un écho chez beaucoup de travailleurs, de jeunes, de chômeurs et de retraités, et encouragerait la continuation de ce qui reste un débat urgent dans la situation actuelle (un débat qui a d’une certaine façon été ‘‘inaudible’’ à cause du cours désastreux suivi par le NPA) : comment construire un parti politique de masse qui pourrait défendre les millions de travailleurs et non les millionnaires.

    Cependant, toute nouvelle initiative dans cette direction devra tirer les leçons de l’expérience du NPA. Ce dont la classe ouvrière a besoin n’est pas une machine électorale, mais un instrument combattif et démocratique pour l’aider à construire ses propres luttes. Un instrument qui se positionnerai sans compromis du côté des travailleurs et des opprimés, défierai l’inertie des bureaucraties syndicales, et développerai un programme qui lie les luttes de la classe ouvrière avec une réelle stratégie politique pour en finir avec la dictature des 1%.

    Le NPA et la campagne Poutou

    Aujourd’hui, il n’y a pas un important soutien pour les organisations de gauche comme Lutte Ouvrière ou le NPA, auparavant la Ligue Communiste Révolutionnaire. Ils font ensemble 1% dans les sondages, contre presque 10% en 2002 et plus de 5% en 2007. Cela illustre l’incapacité de ces partis à construire à partir de leurs succès électoraux passés et à s’adresser à de nouvelles couches de travailleurs et de jeunes. Le NPA n’a eu aucun profil notable dans la dernière période, et refuse de proposer une stratégie réellement anticapitaliste, basée sur la lutte contre les licenciements, appelant à la nationalisation sous le contrôle ouvrier des secteurs-clés de l’économie, et défendant une société socialiste. Le retrait d’Olivier Besancenot de la candidature NPA à la présidentielle indiquait que la direction du NPA refusait de tirer les bénéfices d’une situation politique favorable.

    Le candidat du NPA, Philippe Poutou, a un bon profil comme représentant des luttes de la classe ouvrière et de ses aspirations. C’est un ouvrier industriel, un syndicaliste à l’usine Ford à Bordeaux où ils ont été victorieux contre un plan de licenciements. Sa candidature pourrait être une expression des aspirations des ouvriers à en finir avec ce système, bien qu’elle ne soit pas assez offensive contre le capitalisme. Cependant, le manque d’un réel parti derrière lui, le fait que sa candidature n’est pas connue à une échelle de masse et l’absence d’une perspective sérieuse de développer le NPA comme un outil politique indépendant pour la classe ouvrière et les jeunes va obligatoirement limiter l’attrait de Poutou. (Pour une analyse plus approfondie du NPA, lisez notre article.)

    Le danger du FN

    Dégoûtés par les résultats désastreux des politiques pro-capitalistes des partis traditionnels, une autre partie de la classe ouvrière et de la classe moyenne va voter pour la candidate d’extrême-droite Marine Le Pen, qui a tenté de mettre de côté les liens néo-fascistes de son père, excluant quelques néo-fascistes du parti. Marine Le Pen a eu quelques succès électoraux, surtout dans le Nord désindustrialisé, en se présentant comme la ‘‘candidate des travailleurs’’, dénonçant l’élite politique (‘‘l’UMPS’’ comme elle dit) et le ‘‘système mafieux’’, et par-dessus tout, blâmant les immigrés pour la crise par une énorme campagne raciste, visant en particulier les musulmans.

    Quelques sections de la classe ouvrière, des jeunes et des pauvres, surtout ceux qui ne se sentent pas représentés (les gens des quartiers pauvres, les 2èmes et 3èmes générations des familles immigrées, etc.) n’iront pas voter du tout. Le niveau d’abstention, qui augmente à chaque élection, va probablement être encore plus élevé au premier tour, alors que la situation et l’ambiance ainsi qu’une certaine pression à aller ‘‘voter utile’’ pour virer Sarkozy ou Le Pen du 2ème tour, peuvent tempérer cela dans certaines couches (notamment parmi ceux qui sont toujours influencés par le spectre de ce qui s’est passé en 2002, quand Jean-Marie Le Pen a éliminé Jospin, candidat du PS, et est allé au 2nd tour). Cependant, à cette étape, le FN n’est pas encore vu comme aussi fortement qu’en 2002 comme un moyen de rejeter la politique du gouvernement et il n’est pas probable qu’il va répéter ce résultat.

    Des luttes importantes mais isolées

    Alors que maintenant la champagne électorale fait les gros titres et domine la situation politique, les lutes des travailleurs ne se sont pas arrêtées.

    En effet, une autre facette de la crise, c’est les luttes qui prennent place dans les usines contre les fermetures et les licenciements et dans le service public contre les coupes budgétaires. Des luttes dans beaucoup d’entreprises (comme Peugeot et Lejaby) ont fait les gros titres des journaux pendant 2 mois et les luttes locales se développent.

    Le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui quittent leur emploi a un effet énorme sur le service public, surtout dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Depuis l’annonce de février des prochains budgets de l’éducation primaire, les parents et les profs luttent contre les coupes dans les écoles primaires et maternelles. Dans certaines villes, des actions continuent à être organisées pour sauver les classes et une éducation publique décente pour les enfants. Parfois, un village entier ou une ville est impliqué. Il en est de même pour les coupes dans les hôpitaux ou les fermetures de cliniques. Les grèves, dont des grèves d’une heure, se sont développées à Renault Cléon pendant deux semaines et dans d’autres usines comme à l’aciérie LME près de Valenciennes, dans le Nord de la France. Les travailleurs de la poste sont engagés dans de véritables vagues de luttes dans plusieurs endroits, certaines très longues, de plus de 50 jours, dans la région parisienne.

    Malgré tout cela, il y a un manque cruel d’un quelconque lien entre les luttes pour une riposte sérieuse à l’échelle du pays. Dans la raffinerie emblématique de Pétroplus à Petit-Couronne (près de Rouen), les travailleurs ont organisé leur propre lutte depuis fin décembre avec l’implication de l’Union Locale de la CGT et un soutien important de la population locale. Tous les principaux candidats à la présidence ont rendu visite aux travailleurs. Mais le principal dirigeant de la CGT, Bernard Thibault, est venu seulement le 10 février – presque à la fin de la bataille – pour soutenir surtout de ‘‘faire pression sur les politiques’’. Alors que la situation des travailleurs de Pétroplus est similaire à celle de beaucoup d’autres dans tout le pays, la direction de la CGT n’a jamais appelé à un vrai jour de grèves national contre les licenciements, les coupes budgétaires et l’austérité.

    Plus généralement, il n’y a eu aucun appel des dirigeants syndicaux à lutter ensemble, n’y d’appel à une journée nationale de manifestations. Néanmoins, un énorme potentiel existe. Le 29 février, la ‘‘journée européenne contre les plans d’austérité’’, ils étaient des dizaines de milliers dans les rues bien qu’il n’y ait pas d’appel à la grève. Il y a un vrai potentiel pour une réponse massive de la classe ouvrière française et des jeunes. Mais pour le moment, elle ne trouve pas d’expression collective.

    Nous ne savons pas quels vont être les résultats de l’élection, mais ce que nous tenons pour certain, c’est que la classe ouvrière et les jeunes de France n’ont pas baissé la tête.

    Les luttes continuent et à cette étape, la crise est un accélérateur pour la lutte de classe et une opportunité de s’opposer aux attaques contre les conditions de vie. Mais pour que des changements conséquents arrivent et pour stopper les attaques contre nos conditions de vie, nos emplois et nos services publics, une vraie lutte dans la rue et sur les lieux de travail devra être menée. Comme de plus en plus vont tirer cette conclusion dans la période à venir, l’audience pour notre programme socialiste va augmenter, de même que la chance de tester notre programme dans le développement concret des luttes à venir.

  • Soirée-Débat : Insurrection du peuple Tunisien : Quel impact pour les travailleurs et les jeunes au Maghreb et dans le reste du monde?

    Depuis mi-décembre passé, le peuple tunisien se soulève contre le régime haï de Ben Ali et contre la dégradation de ses conditions de vie. Malgré la répression brutale, le mouvement n’a fait que prendre de l’ampleur tout au long du mois de janvier pour entrainer dans l’action des pans importants de la population et de la classe ouvrière. Hier, le président Bel Ali a été poussé à fuir le pays sous la pression des masses.

    Le Front des Gauches- Bruxelles vous invite à une soirée débat consacrée à ces évènements et à leur impact, qui dépasse très largement le cadre de la seule Tunisie.

    Insurrection du peuple tunisien: Quel impact pour les travailleurs et les jeunes au Maghreb et dans le reste du monde?

    Quand? Ce vendredi 28 janvier, à 19h30

    Où? A l’Espace Marx, 4 rue Rouppe, à Bruxelles (métro Aneessens)


    Pour en savoir plus:

    • Maghreb : La révolte Tunisienne s’étend en Algérie – Solidarité avec les masses Tunisiennes et Algériennes !
    • Révolte sans précédent en Tunisie – A bas le régime de Ben Ali !
    • Tunisie: Message de solidarité de Joe Higgins, député européen du CIO
    • Algérie: Arcelor Mittal connaît sa seconde grève à durée indéterminée de l’année! Juin 2010
    • Algérie : Révolte de masse et actions de grève continuent de secouer le pays Avril 2010
    • COURRIER des lecteurs: Elections en Tunisie – Quels enjeux et perspectives? Septembre 2009

    Front des Gauches

    Lors de ces élections du 13 juin 2010, des listes du Front des Gauches étaient présentes sous le slogan: Tous ensemble contre leurs crises. Ces listes unitaires regroupaient le Parti Communiste (PC), le Parti Socialiste de Lutte – Linkse Socialistische Partij (PSL-LSP), la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), le Parti Humaniste (PH), le Comité pour une Autre Politique (CAP) et Vélorution. Au Sénat, le Front des Gauches a récolté 1,15%, soit 28.000 voix. Depuis lors, le Front des Gauches s’est maintenu. Vous trouverez plus d’informations sur notre rubrique consacrée au Front des Gauches ou sur le site du Front des Gauches

  • 6 novembre: Marche des Jeunes pour l’emploi à Liège

    De vrais emplois pour tous !

    Après les marche de Bruxelles (le 14 octobre dernier) et celle de Charleroi (ce jeudi), ce sera au tour de la Cité Ardente de connaître une Marche des Jeunes pour l’emploi, suivie d’un débat ("Comment lutter pour notre avenir?") et d’une soirée (entrée libre!) avec les groupes Xaman Ek, Omega 2 et Shana.

    Tract du comité Jeunes en lutte pour l’emploi – Liège

    Manifestation: départ à 17h, place Xavier Neujean – Débat et soirée à l’Aquilone (Boulevard Saucy, 25)

    • 19h: Débat “ Comment lutter pour notre avenir ? ”
    • 21h : Soirée avec Xaman Ek, Omega 2 et Shana (entrée libre)

    => Rubrique "Jeunes en lutte pour l’emploi"

    Les jeunes ne veulent plus payer pour la crise du capitalisme!

    Notre combat au quotidien :

    STOP aux statuts précaires! La stabilité de l’emploi est un droit, pas un privilège ! Nous voulons des jobs durables et non des intérims !

    STOP à la chasse aux chômeurs! La situation est claire : il n’y a pas assez d’emplois réels et décents disponibles sur le marché du travail. La droite et le patronat doivent cesser de stigmatiser les demandeurs d’emplois en les pointant du doigt comme étant les seuls responsables de la situation actuelle.

    TOUS égaux sur le marché de l’emploi! STOP aux discriminations à l’embauche! C’est “tous ensemble”, femmes, hommes, belges et immigrés que nous vaincrons la crise et construirons une société plus juste et prospère.

    Meilleure REPARTITION du temps de travail! Des millions de personnes sont au chômage ou sous-employées alors que dans le même temps la charge de travail d’un grand nombre de gens devient indécente. Répartir plus équitablement les activités permettrait aux uns d’obtenir un travail, aux autres d’avoir une vie où le bien-être ne serait plus un luxe inatteignable.

    GRATUITE DE L’ENSEIGNEMENT! Afin que chacun puisse être formé pour l’emploi qu’il souhaite, la gratuité de l’enseignement primaire, secondaire et supérieur est une nécessité. Dans les années 80’, la part du PIB consacrée à l’enseignement était de 7%, aujourd’hui, elle n’atteint même plus les 5%. Ce n’est qu’une question de priorité gouvernementale et non de faisabilité !

    HALTE au détricotage de la sécurité sociale! Il est impératif de conserver et de renforcer un service public de protection sociale basé sur la solidarité, garant de l’entraide intergénérationnelle.

    STOP aux privatisations! Le chômage et l’emploi précaire sont les conséquences de la course aux profits des entreprises privées. Chaque entreprise publique privatisée a opéré des plans de “restructuration”, diminuant ainsi l’emploi pour être, selon elle, plus “compétitive”.

    NOUS AVONS BESOIN DE TON AIDE !

    Jeunes en Lutte pour l’Emploi est une initiative citoyenne ouverte à tous.

    N’hésite plus et rejoins-nous… C’est ton avenir qui est en jeu !

    Plus d’infos : jle_liege@hotmail.com 0499.34.14.83 – 0493.18.85.92 – 0485.05.86.39

    Premières organisations signatrices: Jeunes-FGTB, Jeunesse Ouvrière Chrétienne, EcoloJ, Parti Socialiste de Lutte, Comac, Ligue Communiste Révolutionnaire

  • Charleroi: Soirée Jeunes en lutte pour l’emploi

    Venez vibrer sur les sons festifs de DJ MARTINOVITCH et du BORIANO DOUBITCHOU SOUND, et soutenir par la même occasion les ‘Jeunes en lutte pour l’emploi’ en vue de la grande marche qu’ils organisent dans les rues de Charleroi le jeudi 28 octobre prochain à 18h!

    Ce vendredi 22 octobre, à partir de 20h: Soirée ska, reggae, roots, rock and gipsy!

    Où? Au "Centre Jeunes Taboo" (8 rue Basslé à Charleroi, entre la rue de la Montagne et la rue d’Orléans)

    PAF: Prix Libre!

    …Les JEUNES EN LUTTE, c’est quoi ça? Ben, c’est des jeunes qui en ont assez de subir la « crise », de se voir réclamer de l’expérience alors qu’ils sortent de l’école, de travailler continuellement en intérim, de devoir être ‘Activa’, ‘PFI’ ou ‘Win-Win’, d’être contrôlés sans arrêt dans leur recherche d’un emploi dont même le FOREM avoue à demi-mots qu’il n’existe pas… Bref, des jeunes qui n’acceptent plus de fermer leur g***** et qui réclament des emplois décents pour tous et des contrats qui permettent de se projeter dans le futur.

    Le jeudi 28 octobre à 18h, ils marcheront dans les rues de Charleroi pour porter haut et fort leurs revendications! Rejoignez-les 🙂 RDV dès 18h à la gare de Charleroi!

    Les Jeunes en lutte en Hainaut, c’est : les Etudiants de Gauche Actifs (EGA), les Jeunes FGTB Charleroi, la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), la Fédération des Jeunes Socialistes de Charleroi, le Centre Jeunes TABOO, les jeunes du Parti Socialiste de Lutte (PSL), les jeunes de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), COMAC,…


    • Rubrique "Jeunes en lutte pour l’emploi" de ce site
    • Site des "Jeunes en lutte pour l’emploi – Hainaut"
    • Marche des Jeunes en lutte pour l’emploi à Bruxelles – reportage-photos
    • ‘‘Un autre monde est possible, mais faut peut-être alors commencer à bouger son cul’’ Interview d’Antoine Thioux, animateur au centre Jeunes-Taboo et pour les jeunes-FGTB de Charleroi, un des initiateurs du comité du Hainaut.
  • La construction de nouveaux partis des travailleurs et les tâches des marxistes

    Lors de l’école d’été européenne du CIO qui s’est déroulée en Belgique à la mi-juillet, une attention particulière a été accordée à la question de la construction de nouveaux partis des travailleurs de masse. Depuis maintenant près de 20 ans, l’appel à la formation de nouveaux partis des travailleurs est une partie cruciale du programme politique de bien des sections du Comité pour une Internationale Ouvrière. Cette école d’été était un moment idéal pour partager les expériences variées de nos sections concernant cette question, pour discuter des perspectives de développement des nouveaux partis et pour tirer les leçons principales au sujet de notre double tâche : construire les forces marxistes révolutionnaires tout en participant au développement de nouveaux partis des travailleurs de masse.

    Rapport de l’école d’été du CIO par Paul Murphy, Socialist Party (CIO-Irlande)

    En introduction à la discussion, Tony Saunois (Secrétariat International du CIO) a fait le tour des principaux développements qui se sont déroulés ces dernières années. Il a expliqué que le processus de bourgeoisification des anciens partis sociaux-démocrates et ‘communistes’ a constitué un élément clé qui nous a poussés à appeler à des nouveaux partis des travailleurs de masse. C’est ce processus qui a conduit à ce que des partis tels que le Labour Party en Grande-Bretagne ou encore le SPD en Allemagne, qui avaient une base ouvrière active et une direction pro-capitaliste, deviennent de plus en plus des partis capitalistes qui avaient perdus leurs racines.

    Dans sa réponse à la discussion, Andros (de Grèce) a mis en avant que cet appel pour de nouveaux partis des travailleurs est de bien des façons la continuation de l’orientation traditionnelle du CIO vers les formations de masse de la classe ouvrière. Dans les années ’60, ’70 et ’80, cette tactique a été facilement appliquée en s’orientant vers les partis traditionnels sociaux-démocrates, y compris en y participant, et parfois vers d’autres partis. Maintenant, nous avons à appliquer cette tactique de manière différente, en particulier avec cet appel à construire de nouveaux partis des travailleurs de masse.

    Depuis la droitisation décisive des partis sociaux-démocrates, de nouvelles formations de gauche ont été créées. Cependant, à l’exception de Rifondazione Communista en Italie, aucune d’entre elles n’a été rejointe par un large nombre de travailleurs et n’est devenue un véritable parti de masse. Deux questions cruciales sont à mettre en avant pour expliquer cela : l’absence d’un programme de gauche clair, anticapitaliste et socialiste capable d’attirer les travailleurs et les jeunes dans le contexte de la crise capitaliste et la faiblesse persistante concernant l’orientation vers les luttes et les actions des travailleurs, ce qui signifie que ces partis n’ont pas été revitalisés par les luttes qui ont émergé en Europe. En raison de cela, le processus de développement de ces partis ainsi que le travail en leur sein a été compliqué. Tony a expliqué que la question des nouveaux parties des travailleurs est enracinée dans la situation objective, tout comme il n’est pas possible pour la classe ouvrière de donner naissance à des formations révolutionnaires de masse d’un coup. Généralement, au vu du niveau actuel de conscience de classe, le développement de partis des travailleurs de masse est une étape nécessaire sur la route du développement de la conscience et de partis révolutionnaires de masse.

    Pourquoi participons nous aux nouveaux partis des travailleurs ?

    Les complications rencontrées dans les nouvelles formations ont été abordées par de nombreux camarades. La réalité est que la plupart des directions de ces formations ne considèrent pas devoir présenter une opposition claire contre les partis de l’establishment. Un des camarades allemands du CIO a par exemple expliqué qu’aucun dirigeant de Die Linke ne voit le socialisme comme une alternative réelle au capitalisme. Cela peut conduire à un travail très frustrant à l’intérieur de ces partis, avec nos initiatives constamment bloquées par la bureaucratie du parti.

    Sascha, d’Allemagne, a toutefois insisté sur l’importance pour le CIO de faire partie de ces partis en raison des perspectives de ces partis. Avec sa politique actuelle, il est improbable que Die Linke se développe pour devenir un véritable parti ouvrier de masse en Allemagne. Il est toutefois possible que ces formations jouent un rôle dans la formation de nouveaux partis de masse de la classe ouvrière.

    En réalité, il y a deux partis au sein de Die Linke – un parti ouvrier réformiste et un parti social-libéral pro-capitaliste. La possibilité est réelle qu’une scission arrive à un moment donné. Il est vital que les membres du SAV (CIO-Allemagne) soient présents dans de tels développements, afin de défendre des politiques claires, de gauche et socialistes ainsi que pour tenter d’organiser une gauche forte, apte à grandir pour devenir un parti de masse. L’autre possibilité à ne pas écarter, c’est que Die Linke soit poussé à gauche par la lutte de classe, ce qui déboucherait probablement sur le départ des éléments les plus à droite du parti.

    Comme cela a été montré par l’instabilité des nouvelles formations de gauche, il n’est pas possible de créer des partis des travailleurs stables suivant les lignes des partis sociaux-démocrates ou ‘communistes’ de la période d’après guerre. Cela s’explique par la nature de la période actuelle et de la crise économique, qui ne permet pas les mêmes bases matérielles pour des réformes telles que celles que la période d’après-guerre a connue. La question des coalitions avec des parties pro-capitalistes et celle de rejoindre un gouvernement qui attaque la classe ouvrière est posée. C’est pourquoi ces nouvelles formations sont instables, avec des tensions internes et parfois des scissions.

    La réaction de la gauche face à la crise économique

    Les nouvelles formations de gauche, dans différents pays, ont des origines et des caractéristiques différentes. Le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) français, par exemple, a été lancé par une organisation se réclamant du trotskisme, la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), qui a évolué vers la droite et s’est dissoute dans une formation plus large. Le processus de construction de Die Linke en Allemagne a été initié par des syndicalistes et des responsables syndicaux de base qui ont rompu en 2004 avec le SPD (l’équivalent allemand du PS, ndt) pour former le WASG, qui s’est joint plus tard au successeur de l’ancien parti dirigeant est-allemand, le PDS, pour former Die Linke. Le Bloc de Gauche au Portugal a été initié par un rassemblement d’organisations de gauche existantes, en particulier des maoïstes, des trotskistes de la tradition du SUQI (Secrétariat Unifié de la Quatrième Internationale, à laquelle était liée l’ancienne LCR française) et des eurocommunistes (des réformistes avec une rhétorique communiste). Syriza, en Grèce, est une alliance d’organisations de gauche, dont la plus grande est Synaspismos, qui a émergé en tant que scission eurocommuniste du Parti Communiste Grec (KKE).

    Il existe toutefois des éléments communs à tous. Le plus marquant a été la tendance à virer non pas vers la gauche sur base de la crise économique, mais vers la droite. Marco, d’Italie, s’est référé à l’expérience de Rifondazione Communista (le PRC), qui exprime les dangers d’une telle approche et d’une participation aux gouvernements capitalistes. Le PRC, qui avait plus de 100.000 membres à son apogée, a été détruit par sa direction de droite, et les membres du CIO en Italie font campagne pour la construction d’une “gauche des travailleurs” incluant des anciens mais aussi des nouveaux militants.

    Dimitrios, de Grèce, a expliqué que l’alliance Syriza avait à un certain moment quelques 17.5% dans les sondages d’opinion, mais a chuté à 4%, largement en raison de la politique de ses dirigeants, faite de zigzags. Même quand une position réellement socialiste est prise par ses organes dirigeants, aucun des porte-paroles ou des représentants publics de Syriza ne met publiquement en avant cette position. Dimitrios a aussi critique le nouveau programme de Syriza, propose par ses dirigeants, qui est un méli-mélo de revendications qui ne met pas en évidence une claire alternative de gauche pour les travailleurs et leurs familles dans ce contexte de crise profonde.

    En conséquence, Syriza traverse maintenant une crise sérieuse. L’aile droite de Synaspismos (le plus grand groupe de Syrisa) a joué un rôle de frein pour chaque orientation à gauche. Il y a un mois, cette aile droite a scissionné et Xekinima (CIO-Grèce) a accueilli cette scission comme une opportunité pour Synaspismos et Syriza d’effectuer un virage décisif vers la gauche. Notre position a cependant été attaquée par d’autres et a généré beaucoup de débats, mais aussi d’attention pour nos arguments.

    Cédric, du CIO, a parlé des forces de gauche au Portugal. Malheureusement, le Bloc de Gauche possède beaucoup des faiblesses de ces nouvelles formations de gauche à travers l’Europe. Il n’a pas eu de réponse face à la crise et n’a lancé aucune proposition concrète capable de mobiliser les travailleurs et les jeunes. Son slogan principal se limite à dire “plus de justice dans l’économie”, ce qui ne signifie rien pour ceux qui veulent lutter. En fait, une bonne part de sa direction veut créer une prétendue “gauche moderne”, ce qui en réalité signifie une gauche qui voit la lutte de classe comme quelque chose de dépassé.

    Lise, une membre de la Gauche Révolutionnaire (CIO-France), a décrit de quelle façon le NPA a été lent à réagir et à s’orienter vers les grandes luttes des travailleurs et des pensionnés. Par exemple, la figure la plus connue du NPA, le facteur Olivier Besancenot, n’a pas été utilisée durant la grève des postiers pour effectivement intervenir afin de correctement orienter la lutte. Cela reflète aussi le fait que, à l’instar de beaucoup de nouvelles formations de gauche à travers l’Europe, le NPA est principalement concentré sur les élections, bien plus que sur la lutte de classe dans les entreprises et dans la rue.

    Le CIO et les nouvelles formations de gauche

    Actuellement, une des tâches au sein de beaucoup de ces nouveaux partis est de construire des groupes d’opposition avec d’autres pour s’opposer au virage à droite des directions. En agissant de la sorte, au Brésil, la section du CIO (Liberdade Socialismo e Revolucao) a joué un rôle important pour qu’un nouveau candidat, Plinio, plus à gauche, soit sélectionné comme candidat pour les élections présidentielles du Parti du Socialisme et de la Liberté (PSOL).

    Dans le NPA en France, les camarades du CIO ont joué un rôle vital dans le rassemblement d’un groupe d’opposition de gauche. Ils ont réussi à obtenir 30% des voix lors d’un vote de membres du parti pour leur position de gauche clairement socialiste. Au Québec, à l’intérieur de Québec Solidaire, un regroupement de gauche qui a maintenant 9% dans les sondages d’opinion, nos membres travaillent avec d’autres pour tenter de tirer le parti vers la gauche. En Grèce, nous avons également été impliqués dans de similaires initiatives et il est à espérer que nous puissions assister à un développement similaire dans Die Linke à un certain moment.

    Dans les pays où il n’y a pas encore de nouveau parti de gauche, nos membres sont impliqués dans des campagnes pour la construction de telles formations et là où nous avons des forces substantielles, nous avons un rôle crucial à jouer. C’est le cas en Grande-Bretagne, où nous avons aide à lancer la Trade Unionist and Socialist Coalition (TUSC, coalition de syndicalistes et de socialistes), qui a participé aux dernières élections.

    Dave, du Socialist Party en Angleterre et Pays de Galles, a abordé les difficultés des conditions objectives auxquelles ont fait face nos camarades du Socialist Party lors des dernières élections, caractérisées par une peur profonde du retour des Conservateurs, les Tories, ce qui a repoussé beaucoup de gens vers le Labour Party, avec en résultat de grandes pertes pour les petits partis. Il est important de maintenir la TUSC comme une arène de travail et comme étape vers la construction d’un nouveau parti des travailleurs.

    Michael, d’Irlande, a fait état de notre travail concernant la construction d’un nouveau parti des travailleurs de masse. La nature de droite de presque toute la direction syndicale irlandaise entraîne qu’il est fortement improbable qu’une initiative soit prise par un “Bob Crow irlandais” (du nom du dirigeant du syndicat des cheminots et des conducteurs en Angleterre, qui fait campagne avec nous depuis plusieurs années pour la construction d’un nouveau parti des travailleurs). Toutefois, la position clé acquise par nos camarades irlandais du Socialist Party (CIO-Irlande) parmi la gauche signifie que nous avons un rôle tout particulier à jouer dans le développement d’une nouvelle formation et que nous pouvons avoir un rôle central en son sein. La forte probabilité pour que l’Irish Labour Party, le parti travailliste irlandais, entre dans un gouvernement après les prochaines élections peut créer les circonstances favorables au lancement d’un nouveau parti. Le Socialist Party est actuellement impliqué dans des négociations pour construire une alliance de gauche pour les prochaines élections.

    Les développements dans les partis ‘communistes’

    Un des fils de la discussion était l’attention à porter vers les développement à l’œuvre dans les partis communistes, qui peuvent aussi être affectés par la crise. L’exemple d’Izquierda Unida (Gauche Unie, en Espagne, une coalition politique dont la composante la plus forte est le parti communiste) a été utilisé pour illustrer ce processus. Son nouveau dirigeant parle de guerre de classe et vire à gauche, ce qui devient plus attractif pour de nombreux jeunes et travailleurs en Espagne.

    Le Parti Communiste Portugais garde une forte base dans la classe ouvrière, possède 57.000 membres et attire toujours à lui des couches de jeunes. Il détient des positions syndicales clés, dont la direction du syndicat CGTP (le plus grand syndicat du pays, qui compte 750.000 membres). Malheureusement, son approche est très sectaire, en refusant de travailler avec d’autres et en n’ayant aucune compréhension d’une méthode transitoire, il ne fait aucun pont entre la résistance contre les coupes budgétaires actuelles et le socialisme, qu’il dit défendre. Cependant, au sein de ces parties, de grandes discussions se développent à ces sujets.

    Même le KKE (la Parti Communiste Grec), qui est formellement un parti stalinien et est extrêmement sectaire, est affecté par la crise. Nos camarades grecs ont expliqué comment cela s’est produit. Après chaque lutte de classe sérieuse, des travailleurs honnêtes de la base du parti quittent le KKE à cause de son approche extrêmement sectaire. Par exemple, le KKE organise toujours ses propres manifestations, séparées des autres, et il en va de même pour son front syndical, PAME, à la place de s’engager dans la lutte avec les travailleurs des plus grands syndicats, mais si leur direction est acquise au PASOK (les sociaux-démocrates grecs, actuellement au pouvoir).

    Notre réponse est d’appeler à un front unique d’action entre les vieux partis communistes avec de sérieuses racines dans la classe ouvrière et les nouvelles formations, ainsi qu’au développement de discussions entre ces partis. L’approche de Syriza, en Grèce, est largement correcte à cet égard, elle fait des appels répétés au KKE pour faire des actions en commun et pour avoir des discussions ensemble, même si le programme politique de Syriza est limité. Si cette alliance s’était maintenue à 17.5% des sondages tout en continuant avec cette approche, cela aurait eu un réel impact sur le KKE.

    De petits groupes vers des parties de masse

    Dans sa conclusion, Andros a expliqué que l’organisation de parties politiques de masse ne va pas nécessairement se produire d’un coup. La création du Parti Travailliste britannique a constitué un processus s’étant étalé sur plusieurs décennies. Cependant, une fois qu’un sérieux parti large basé sur la lutte de classe sera construit, il sera bien plus facile et plus rapide d’en reproduire la formation ailleurs. Les exemples de l’Europe du sud dans les années ’60 et ’70 illustrent à quelle rapidité ce processus peut également aller dans un contexte de crise tel que celui que nous connaissons. Dans plusieurs pays, de très petits groupes ont pu devenir des partis de masse dans un très court laps de temps, comme le Parti Socialiste au Portugal au cours de la Révolution des Œillets en 1974.

    La crise économique est maintenant un facteur crucial dans le développement de nouveaux partis des travailleurs, décisif pour en déterminé la nature et la rapidité. Il est encore tout à fait possible que Syriza et d’autres formations puissent prendre un grand virage à gauche sous l’impact de la crise économique. Cependant, il est également possible que le scenario du PRC italien touche ces partis à cause de la tendance à droite de leurs directions.

    Même s’il ne s’agit pas de développements linéaires, il est clair que, dans beaucoup de pays, des développements se dirigeant vers de nouveaux partis des travailleurs de masse sont en train de prendre place. Il ressort très clairement de l’expérience du CIO jusqu’à présent qu’il sera capable, avec ses sections, de jouer un rôle important dans ces développements, tout en construisant ses propres forces pour lutter en faveur d’un programme réellement socialiste.

  • INTERVIEW – Pierre Eyben (Parti Communiste)

    A Bruxelles et en Wallonie, le PSL a participé au scrutin fédéral sur des listes du Front des Gauches (FdG). Composé de 6 organisations de la gauche radicale (1), ce front a également attiré de nombreux indépendants (comme Christine Pagnoulle, présidente d’ATTAC-Liège) et a également par la suite reçu le soutien de plusieurs personnalités (Vincent Decroly, Claude Semal, François Houtart,…). Son score est certes encore très modeste, mais le front a quand-même pu convaincre plus de 28.000 électeurs, et ce malgré un manque de visibilité médiatique.

    Propos recueillis par Eric Byl

    La composante la plus importante de ce front était le Parti Communiste. Pour Lutte Socialiste, Eric Byl a interrogé Pierre Eyben, tête de liste du FdG pour la Chambre à Liège et porte-parole du PC chargé des questions nationales. Pierre nous a parlé à titre personnel et, tout en nous livrant sa première impression, il a précisé que le Comité Central du PC devait encore se réunir afin d’évaluer ces élections. Quelques extraits marquants:

    Sur la campagne du Front des Gauches

    ‘‘C’était un peu fou. Nous manquions de temps à cause des élections anticipées, surtout pour lancer un tout nouveau nom. Nous avons réussi à créer une dynamique collective mais, d’un jour à l’autre, il était impossible d’harmoniser suffisamment les discours, ce qui s’est principalement remarqué lors des apparitions médiatiques. Or, c’est essentiel si l’on veut identifier le FdG auprès de l’électeur.

    ‘‘Je sais bien que nous ne devons pas baser nos campagnes uniquement sur l’accès aux mass-médias mais nous devrons absolument nous améliorer à ce niveau.

    ‘‘Les apparitions médiatiques prennent d’ailleurs encore plus d’importance avec des élections anticipées. Du côté francophone, les médias nous ont offert une petite ouverture, limitée mais toutefois plus grande que pour d’autres scrutins ou pour le côté néerlandophone. Selon moi, c’est d’ailleurs aussi ce qui explique que le résultat du PTB en Flandre (1,35%, ndlr) reste en recul comparé à son résultat en Wallonie et Bruxelles (2,07%, ndlr).

    ‘‘Nous n’avons pas suffisamment saisi cette ouverture médiatique. C’était très bien d’y varier les intervenants, mais nous n’étions pas assez bien préparés, les discours n’étaient pas suffisamment unifiés. La gauche radicale a également pour défi de démontrer sa crédibilité en étayant ses propositions. Sur cela aussi il faudra travailler.’’

    S’implanter localement

    ‘‘Je suis convaincu qu’il faut poursuivre le FdG mais aussi qu’il faut traduire l’idée de Front au niveau local, s’y implanter en tant que Front. Le PTB a réalisé un score exceptionnel à Herstal et à Seraing en raison de son ancrage local.

    ‘‘On ne construit pas un parti national exclusivement en ajoutant des implantations locales les unes aux autres mais cela demeure important, d’autant plus que la prochaine échéance, ce sont les communales de 2012.’’ Résultats

    ‘‘Les résultats sont bons, pas exceptionnels. Le PTB est devant (2,06%) mais le FdG ne reste pas trop en arrière (1,13%). Vu le délai ce n’est pas mauvais. On fait aussi des pointes locales qui permettent de penser à des élus locaux en 2012. A Verviers, avec Simon (membre du PSL et 3ème à la chambre à Liège, ndlr), nous réalisons 1,12%, à Liège, nous atteignons 1,9%, à St. Gilles 2,3%. A Charleroi, pour le Sénat, nous parvenons à 2,04% mais le résultat à la Chambre y est moins bon (la moitié). De manière générale, Robert Tangre (membre du PC et tête de liste pour le Sénat, ndlr) et la liste Sénat sur laquelle figuraient des candidats d’ouverture, font un très bon score sans la moindre apparition médiatique nationale.

    ‘‘Ceci me renforce dans l’idée que les interventions médiatiques, surtout lorsqu’elles se sont cantonnées à de la dénonciation et non à des propositions alternatives, n’ont pas été productives, si les amis objecteurs de croissance me pardonnent cette expression.

    ‘‘Le PC est un parti ouvrier. A Liège par exemple, je suis un des rares à avoir un diplôme universitaire, et j’ai pu constater souvent que les analyses (même brillantes) qui s’en tiennent à de la dénonciation ne suffisent pas. Idem pour les idées écologistes. Les camarades communistes, comme notre électorat j’en suis convaincu, veulent que nous leur proposions des idées concrètes pour les sortir de la m… actuelle.’’

    Se structurer

    ‘‘Pour continuer le FdG, il faut clarifier nos objectifs. Le premier critère c’est l’ouverture. Il faut maintenir les portes du FdG ouvertes. Avoir hors du FdG la plus importante formation de la gauche radicale est un réel hiatus. Le PC souhaite que nous continuions de discuter avec le PTB, mais sans renier notre dynamique. Si le PTB veut continuer seul, sur ses propres forces, avec sa stratégie de communication actuelle (sans doute efficace mais plutôt poujadiste), alors nous devrons en tenir compte. Il est essentiel également de ne pas négliger la dimension ‘‘verte’’ de ce Front. Les discussions avec les dissidents écologistes (objecteurs de croissance et autres) doivent se poursuivre.

    ‘‘Il nous faut plus d’unité dans le fonctionnement, et aussi créer des structures qui permettent aux indépendants de s’intégrer. A mon avis, on peut en partie s’inspirer du modèle du Bloco (Bloco de Izquierda au Portugal, ndlr). La notion d’adhésion individuelle existant au Parti de la Gauche Européenne me semble également intéressante. A terme, dans le FdG, on doit arriver à un fonctionnement démocratique basé sur les ‘‘membres’’ du Front et non sur les partis qui le composent. ‘‘Les divers partis qui composent le front ont évidemment leurs spécificités qu’il faut respecter. Mais nous devons clarifier quand une position est commune et quand elle n’est que spécifique à une des composantes. Nous devons éviter un blocage parce qu’une des composantes n’est pas d’accord sur l’une où l’autre revendication sinon, nous risquons de tellement nous censurer que le front deviendra une coquille vide. Le front doit être efficace.’’

    Communales de 2012

    ‘‘Le prochain objectif électoral, ce seront les communales de 2012. Comment mener campagne en vue des communales? Je pense à nouveau qu’il faudra aller dans le concret, s’attaquer aux véritables enjeux communaux, notamment en matière de budget. On peut toucher beaucoup de thèmes socio-économiques qui nous sont chers via l’échelon communal. On peut aborder la question du droit au travail et de la chasse aux chômeurs via la situation des CPAS. On peut parler emploi public de qualité via les services publics locaux et les intercommunales où l’on restructure actuellement en vue de privatisations. On peut aborder le thème des migrations via la présence de centres fermés sur le territoire de certaines communes, comme Liège. La question de la solidarité peut être abordée via des propositions visant à la création de clefs de répartition budgétaire créant des solidarités entre communes plus aisées et communes plus pauvres. On peut aussi aborder la question de la mobilité et de l’habitat en proposant la mise en place d’outils supra-communaux comme les communautés urbaines. Bref, il y a de la matière à débattre et la possibilité de politiser les habitants via des propositions concrètes. On doit sans tarder cibler des communes et entamer un travail de terrain.’’

    www.frontdesgauches.be


    (1) Parti Communiste (PC), Parti Socialiste de Lutte – Linkse Socialistische Partij (PSL-LSP), Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), Parti Humaniste (PH), Comité pour une Autre Politique (CAP) et Vélorution.

  • Le PSL/LSP participe aux élections !

    Le Parti Socialiste de Lutte participe aux élections du 13 juin, tant sur les listes du Sénat que sur celles de la Chambre, en Wallonie et à Bruxelles sur les listes unitaires Front des Gauches et en Flandre sur des listes en notre nom propre Linkse Socialistische Partij. A cause des élections anticipées, il nous a été impossible de trouver les 15.000 signatures de parrainages nécessaires (qu’il aurait fallu récolter en deux semaines seulement). Pour la première fois de notre histoire, nous avons donc dû être dépendant des signatures de parlementaires.

    Cela n’a évidement pas été évident et, dans un premier temps, tous les partis traditionnels nous ont fermé la porte au nez, au nord comme au sud du pays. Mais compte tenu de la situation exceptionnelle, nous avons pu convaincre la plupart des partis. Ces élections se placent dans un contexte particulier, de plus en plus d’électeurs en ont tout simplement marre des politiciens traditionnels. Et si les électeurs des petits partis continuent à être mis à l’écart, cette tendance ne va que se renforcer.

    En Wallonie et à Bruxelles, les partenaires du Front des Gauches (Parti Communiste, Parti Socialiste de Lutte, Ligue Communiste Révolutionnaire, Parti Humaniste, Comité pour une Autre Politique et Vélorution) ont dû patienter jusqu’à ce mercredi soir pour que la situation soit débloquée alors que les listes de candidats devaient être déposées… le jeudi ! Le PSL avait d’ailleurs prévu une action devant un débat du PS à Charleroi en présence d’Elio Di Rupo et de Paul Magnette pour protester contre le refus du PS de soutenir la candidature de petites listes (lire notre déclaration de presse). Finalement, quelques temps à peine avant notre action (et après que le MR nous ait accordé des signatures de sénateurs), le PS a tourné casaque. Nous avons donc maintenu notre action, pour «remercier» à notre manière le PS d’avoir daigné accorder sa signature d’élu, hélas si tardivement et après de nombreuses pressions (voir le rapport de cette action).

    En Flandre, le CD&V est resté de glace face à notre argumentation, mais le SP.a et le VLD nous ont fourni chacun un sénateur. Le SP.a avait promis un seul député, tout comme Groen! (et uniquement valable pour la liste de Flandre-Occidentale). A cause du refus du CD&V, nous avons donc été bien obligés de nous tourner vers la N-VA et la Lijst Dedecker (LDD) afin de trouver les signatures manquantes. C’est en procédant de la sorte que le CD&V espère “combattre le morcèlement politique”! C’est plutôt combattre contre la démocratie!

    Le PSL mènera campagne, en Flandre comme en Wallonie et à Bruxelles, sous le slogan ‘‘Partager les richesses, pas diviser les travailleurs, par l’unité des travailleurs et le socialisme contre le chaos capitaliste’’. Comme vous pouvez le constater ci-contre, l’affiche que nous utiliserons dans toute la Belgique, au côté du matériel commun Front des Gauches, est bilingue.

    Le marché soit disant ‘‘libre’’ capitaliste menace tant notre économie que notre environnement. Alors que nous avons à notre disposition des capacités techniques et des connaissances telles que l’humanité n’en a jamais eues, la soif de profit des capitalistes gâche ce potentiel de la pire des façons. Le monde regorge de richesses, mais nous manquons de moyens partout.

    Le PSL, de même que son organisation internationale le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), plaide pour une société où les moyens de production seraient utilisés en fonction des intérêts de la population, pour garantir le plus largement le respect des droits démocratiques de chacun et pour un programme social d’investissements massifs dans l’enseignement, l’infrastructure et les services publics.

    Nous nous opposons de la façon la plus résolue à la politique de diviser pour mieux régner appliquée par les partis traditionnels qui, en tentant de monter différentes couches de la population les unes contre les autres, veulent faciliter l’application d’une politique d’assainissement sauvage. Nous n’acceptons pas que ce soit aux travailleurs de payer pour la crise du capitalisme! Seuls les spéculateurs et les requins capitalistes sont responsables et coupables, c’est à eux qu’il faut s’en prendre!

    Pour la Chambre

    • Bruxelles-Hal-Vilvorde: A Bruxelles-Hal-Vilvoorde, notre camarade Anja Deschoemacker, néerlandophone et bilingue, est première candidate effective pour la liste bilingue du Front des Gauches. Anja a écrit de nombreux articles concernant la question nationale, disponibles sur ce site ou encore sur notre site théorique www.marxisme.be. Nous tenons particulièrement à mettre en avant le texte ‘‘La question nationale en Belgique – Une réponse des travailleurs est nécessaire’’. Anja est la porte-parole du PSL pour ces élections.
    • Liège: la liste Front des Gauches est emmenée par Pierre Eyben (du PC). Notre camarade Simon Hupkens est troisième candidat effectif.
    • Hainaut: la liste Front des Gauches est emmenée par Céline Caudron (LCR). Notre camarade Elisa De Noël est troisième candidate effective.
    • Namur : la liste Front des Gauches est emmenée par Annick Letecheur (PH). Notre camarade Alain Mandiki est deuxième candidat effectif.
    • Brabant Wallon : la liste Front des Gauches est emmenée par Laurent Batlhazar (CAP). Notre camarade Baptiste Libois est troisième candidat effectif.
    • Luxembourg : la liste Front des Gauches est emmenée par Nicole Cahen (PC).
    • Flandre-Occidentale : la liste Linkse Socialistische Partij est emmenée par Jonas Van Vossole.
    • Flandre-Orientale : la liste Linkse Socialistische Partij est emmenée par Jo Coulier.
    • Anvers : la liste Linkse Socialistische Partij est emmenée par Micha Teller.
    • Brabant Flamant : la liste Linkse Socialistische Partij est emmenée par Jon Sneyers.

    Pour le Sénat

    • Pour le collège électoral francophone, Robert Tangre (PC) tirera la liste du Front des Gauches. Notre camarade Nicolas Croes occupe la troisième place effective.
    • Pour le collège électoral néerlandophone, Bart Vandersteene tirera la liste Linkse Socialistische Partij.

    CONTACTS

    Anja Deschoemacker : 0473/92.28.33

    Nicolas Croes : 0485/05.86.39

    info@socialisme.be

  • Une alternative unitaire à gauche d’Ecolo et du PS

    Le « Front des Gauches » vient de voir le jour : dernier-né des formations en lice pour les élections anticipées qui se tiendront ce 13 juin, il rassemble des militants syndicaux ou associatifs et six organisations de gauche radicale : le Parti Communiste (PC), le Parti Socialiste de Lutte (PSL-LSP), la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), le Parti Humaniste (PH), le Comité pour une Autre Politique (CAP) et Vélorution. Ces partis se présenteront ensemble, avec plusieurs candidat-e-s d’ouverture, sur la liste « Front des Gauches » à la Chambre et au Sénat.

    Communiqué PC, PSL, LCR, PH, CAP, Vélorution.

    Une union aussi large est inédite et surprenante dans un délai aussi court et devant de tels obstacles. Présenter cette liste n’était pas gagné d’avance, surtout dans les conditions anti-démocratiques imposées par les partis au pouvoir. En effet, pour des « petits partis », se présenter aux élections relève du parcours du combattant ! Victimes d’un black-out médiatique, il leur faut aussi récolter des signatures en un temps record. Les parrainages d’électeurs nécessaires pour présenter des listes à la chambre ont été récoltés en 48 heures. Finalement, la veille du dépôt des listes, des signatures d’élus ont été obtenues pour que le "Front des Gauches" puisse se présenter partout, au sénat et à la chambre.

    Le « Front des Gauches » symbolise, notamment à travers sa liste bilingue à Bruxelles-Hal-Vilvorde, le refus des surenchères nationalistes ou communautaires. Alors que les partis traditionnels cherchent à diviser les travailleurs et travailleuses du nord et du sud du pays, les six organisations de la gauche radicale ont décidé de s’unir pour présenter ensemble une autre voix à gauche. Une alternative qui refuse que les crises –financière, sociale, écologique – soient payées par les victimes et non par les véritables responsables capitalistes : patrons, gouvernements et financiers.

    C’est une justice sociale, écologique et fiscale que le « Front des Gauches » défendra pour répondre aux vrais problèmes, qui seront au cœur de sa campagne : licenciements, chômage, précarité, racisme, discriminations, dégradation de l’environnement, guerres, … Devant le risque de l’abstention ou du vote d’extrême droite, le « Front des Gauches » a pour objectif de montrer qu’une véritable alternative de gauche, qui exprime l’opposition et l’écœurement par rapport à un système fondamentalement injuste, peut exister face aux partis institutionnels.

    Les listes du « Front des Gauches » pour la Chambre seront emmenées par quatre femmes et deux hommes: Céline Caudron (LCR) dans le Hainaut, Pierre Eyben (PC) à Liège, Anja Deschoemacker (PSL-LSP) à Bruxelles-Hal-Vilvorde, Annick Letecheur (PH) à Namur, Laurent Batlhazar (CAP) dans le Brabant wallon et Nicole Cahen (PC) dans le Luxembourg. Robert Tangre (PC) tirera la liste du Sénat. Une conférence de presse aura lieu sous peu pour présenter cette initiative politique.

    Contacts :

    • Parti Communiste : Pierre Eyben, 0477/20.29.53, www.particommuniste.be, info@particommuniste.be
    • Parti Socialiste de Lutte /Linkse Socialistische Partij : Anja Deschoemacker, 0473/92.28.33, www.socialisme.be, info@socialisme.be
    • Ligue Communiste Révolutionnaire : Céline Caudron, 0474/91.64.59, www.lcr-lagauche.be, info@lcr-lagauche.be
    • Parti Humaniste : Gilles Smedts, 0497/54.27.41, www.partihumaniste.be, ph_hp_belgium@yahoo.fr Comité pour une Autre Politique : Laurent Balthazar, 0485/03.19.68
    • Vélorution : Reginald de Potesta de Waleffe, 0472/50.01.90, www.velorution.be, info@velorution.be
0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop