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Tag: LGBTQI
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LGBTQI : Un mouvement uni est nécessaire pour la lutte vers l’égalité !
Par Kshama Sawant, membre de Socialist Alternative, élue au Conseil de Seattle
Cette année, la 40e « Pride Parade » (Marche des Fiertés) a lieu à Seattle, après des décennies de lutte héroïque de la part des militants LGBTQI (Lesbiennes, Gays, Bisexuel(le)s, Transgenres, Queers et Intersexes) pour l’égalité des droits. Comme pour toutes les autres victoires de justice sociale, ce n’est pas une poignée de politiciens qui a permis les avancées concernant l’égalité des LGBTQI, mais bien le courage de millions d’activistes.
Ces dernières années, le droit au mariage pour les couples de même sexe a été obtenu dans 20 Etats des USA ainsi que dans le District de Columbia. Ces votes sont arrivés à la suite de l’instauration de lois pénalisant les discriminations basées sur l’orientation sexuelle dans 21 Etats – y compris à Washington DC et à Puerto Rico – et de lois contre les discriminations liées à l’identité ou à l’expression de genre dans 17 Etats. Ces victoires sur le plan légal ont pu voir le jour suite à un revirement considérable de l’opinion publique, grâce à des années d’activisme de militants de base revendiquant des droits égaux pour les personnes LGBTQI.
L’actuel mouvement des droits LGBTQI est né de la rébellion de Stonewall (1), en 1969, à New York, lorsque les gens se sont soulevés avec succès contre le harcèlement de la police à l’encontre des homosexuels. Les évènements de Stonewall ont eu lieu dans un contexte où se développaient le mouvement des droits civiques et le radicalisme, ce qui a inspiré la naissance d’un large mouvement de libération gay avec lequel des centaines de milliers de personnes sont « sortis du placard » et ont organisé de grandes marches de libération à travers le pays. Le Gay Liberation Front fondé en 1969 avait explicitement des sympathies pour le socialisme révolutionnaire et se déclarait solidaire des mouvements anticoloniaux, du mouvement contre la guerre au Vietnam et des luttes des travailleurs.
Cependant, une réaction s’est aussi développée et a instauré une pression sur le mouvement LGBTQI pour qu’il modère ses revendications afin de les adapter à l’ordre social traditionnel et à ce que pouvaient accepter le Parti Démocrate et ses sponsors. Aujourd’hui, des éléments conservateurs ont contaminé le déroulement des Pride dans de nombreuses villes.
Le journaliste Glen Greenwald a parlé de ce changement dans un article paru en avril 2013 dans le journal britannique The Guardian sous le titre « Bradley Manning is Off Limits at SF Gay Pride parade, but Corporate Sleaze is Embraced » (« La Gay Pride de San Francisco ne veut pas de Bradley Manning mais accueille à bras ouverts les grandes entreprises, NDT »). Dans cet article, Greenwald parle du rôle des sponsors privés dans les évènements liés à la Pride de San Fancisco. Il s’agit entre autres d’AT&T (télécommunications), Verizon (télécommunications), Bank of America (finance), Wells Fargo (finance), Clear Channel (audiovisuel, publicité et événementiel) et Kaiser Permanente (soins de santé). Toutes ces entreprises ont soit été inculpées de corruption massive, avec de lourdes responsabilités dans la crise financière de 2007-08, soit répandu des idées conservatrices et homophobes. Greenwald explique comment les intérêts complémentaires de ces entreprises, des militaires et du Parti Démocrate ont fixé l’agenda de la Pride de San Francisco et ont notamment exigé le retrait de la proposition de faire de Chelsea Manning le « Grand Marshal » (la figure de proue) à la Pride Parade de 2013. [Chelsea Manning, née Bradley Manning, est une ancienne analyste militaire des Etats-Unis qui a transmis à WikiLeaks des documents militaires classifiés. Après sa condamnation à 35 ans de prison, elle s’est publiquement présentée comme transgenre et a entamé des démarches pour changer d’identité, NDLR]
Sur le blog Shaping San Francisco, la chroniqueuse Caitlin Carmody a parlé de la Parade en ces termes : « Partout où je me retournais se trouvait un char d’une entreprise ou un employé avec la marque de l’entreprise (et l’arc-en-ciel sur le logo de cette entreprise) : Wells, Fargo, Google, Clear Channel, Kaiser Permanente, Bank of America, BMW, Facebook, Macy’s, Salesforce, JP Morgan Chase, Twitter,… Où donc était la colère dirigée contre la crise économique causée par ces banques qui défilaient dans la parade et dont des pratiques néfastes ont jeté beaucoup de LGBTQI à la rue ? »
L’année suivante, une énorme pression publique a fini par forcer le Comité de la Pride de San Francisco à revenir sur ses décisions, à donner des excuses à Manning et à lui proposer d’être Marshal Parade d’honneur cette année – une victoire importante.
Mais en dépit des récentes victoires comme le droit au mariage, il reste encore beaucoup à faire, particulièrement pour les LGBTQI de la classe des travailleurs et spécialement pour les personnes transgenres.
Des études récentes démentent le stéréotype véhiculé par les médias selon lesquels les gays seraient riches. En réalité, le taux de chômage chez les lesbiennes, gays et bisexuel(le)s est 40% plus élevé que la moyenne nationale (Center for American Progress). Plus de 40% des jeunes sans abris sont LGBTQI (Huffington Post, janvier 2013).
Les défenseurs des idées du socialisme comme moi ont toujours milité pour le droit au mariage des couples de même sexe, et nous croyons important de renforcer notre mouvement en joignant nos forces pour revendiquer une société où chacun(e) a les mêmes droits et où les besoins humains sont assurés. Nous devons revendiquer des réformes comme l’égalité des droits pour les LGBTQI concernant les visites de proches à l’hôpital, des logements abordables pour tou(te)s, la fin de l’écart salariale homme-femme et un salaire minimum de 15$/heure – réformes qui ne profiteraient pas seulement aux LGBTQI mais à tous les travailleurs qui lutteront côte-à-côte.
Les LGBTQI sont régulièrement sujets au harcèlement et à la violence, même à Seattle. On a vu une escalade inquiétante des crimes de haine dans le quartier de Capitol Hill. Malgré sa réputation de ville gay friendly, Seattle a le 3e taux le plus élevé de crimes haineux envers les LGBTQI aux USA en 2013 (Seattle Times, 06/06/2014).
Les personnes transgenres sont particulièrement touchées par des taux élevés de pauvreté, de chômage et de crimes haineux y compris de meurtres. Dans 29 Etats, il est toujours légal de licencier quelqu’un sur base de son orientation sexuelle. Et dans 33 Etats, être transgenre est une raison valable pour se faire licencier. Les transgenres ont 28% de risques supplémentaires d’être victime de violence physique, souvent de la part de la police, que tout autre lesbienne, gay, bisexuel(l)e ou queer (National Coalition of Anti-Violence Programs).
Malgré tout cela, les principales organisations LGBTQI, telles que Human Rights Campaign et Gay and Lesbian Task Force, se sont concentrées sur des campagnes qui n’ont pas pour objectif de remettre en question les causes fondamentales de l’oppression des LGBTQI. Celles-ci échouent souvent à pourvoir aux besoins des LGBTQI qui font constamment face à l’injustice économique et sociale. Ces associations LGBTQI dépendent aussi du Parti Démocrate et, par conséquent, limitent leurs revendications à ce qu’elles jugent « acceptables » par l’establishment politique à la solde du patronat.
Les défenseurs des idées du socialisme considèrent l’oppression des LGBTQI et le sexisme comme inhérents au capitalisme qui promeut des rôles de genre artificiels et restrictifs. La société capitaliste a besoin d’organiser des divisions parmi les travailleurs afin de préserver l’extrême inégalité sur laquelle elle est fondée. Elle cherche toujours à marginaliser et à opprimer les personnes et mouvements LGBTQI en les présentant comme une menace à la famille nucléaire patriarcale. Les politiques de division sont cyniquement utilisées par une partie de l’establishment – promotion de l’homophobie, sexisme, sentiment anti-immigrés et autres préjugés – afin de dévier l’attention loin de la colère profonde envers la pauvreté et l’injustice économique.
Nous avons besoin d’une autre politique afin de cibler les causes de l’origine de l’oppression des LGBTQI. Les politiciens Républicains attisent l’homophobie, le sexisme et le racisme, mais le mouvement LGBTQI doit aussi couper les ponts avec le Parti Démocrate, auteur de réformes modestes et décousues. Il nous faut construire un parti politique indépendant qui luttera sans ambigüité pour nos intérêts.
Obama et le Parti Démocrate ont pris de petites initiatives en matière de lutte pour les droits des LGBTQI. Les politiques antidiscriminatoires mises en œuvre dans les Etats par l’administration Obama résultent de luttes menées par les militants LGBTQI ces dix dernières années, lesquelles, par la construction d’une implacable pression des masses de la population, ont convaincu une majorité d’Américains à soutenir les droits fondamentaux des LGBTQI.
Nous pouvons multiplier de façon exponentielle notre puissance collective en allant chercher l’unité du mouvement LGBTQI avec les syndicats, les organisations environnementales et les autres mouvements sociaux. Nous avons également besoin de nos propres candidats indépendants et de nos propres représentants politiques pour défier à la fois le Parti Républicain et le Parti Démocrate.
Notre lutte est loin d’être terminée et nous ne parviendrons pas à en finir sans construire un large mouvement pour l’égalité des droits et la justice sociale, sans prendre audacieusement en charge les besoins des LGBTQI les plus opprimés comme les transgenres. Enfin, il nous est impossible d’obtenir une réelle victoire sans rejeter le système économique capitaliste, fondamentalement basé sur l’oppression et l’inégalité.
(1) Le Stonewall Inn était le nom d’un bar à Greenwich Village, New York, fréquenté par des homosexuels. C’est suite à un contrôle de flics le 27 juin 1969, très fréquent et donc banal dans le milieu LGBTQI de l’époque, que les émeutes ont débuté. Cet ixième raid lancé par la flicaille new-yorkaise a été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres.
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L’austérité, c’est aussi de la LGBTQI-phobie
Construisons un front de résistance pour défendre nos droits !
En Belgique, nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir pour l’égalité des droits de chaque Lesbienne, Gay, Bi, Transgenre, Queer et Intersexe. Il faut abolir la loi belge de 2007 qui impose la stérilisation et la psychiatrisation aux personnes transgenres voulant une reconnaissance légale de leur genre. On doit aussi interdire toute intervention chirurgicale non vitale sur les enfants intersexués. Les associations LGBTQI demandent entre autres des avancées juridiques concernant : le droit des gays à donner leur sang, l’élargissement de la filiation par la reconnaissance du parent social et la GPA (la Gestation Pour Autrui).
Ces revendications sur le plan juridique sont-elles suffisantes ?
La lutte pour une égalité des droits de tous les LGBTQI doit être menée mais les lois, seules, ne chasseront pas les discriminations et violences dont notre communauté est victime. Il y a déjà bien longtemps que des lois et dispositifs juridiques sévères ont été mis en place contre les violences faites aux femmes et pourtant, aujourd’hui en Belgique, 36% des femmes ont subi une forme de violence physique ou sexuelle depuis l’âge de 15 ans. Malgré la loi Moureaux contre le racisme et la xénophobie votée en 1981, 56 % des déclarations adressées au Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme concernent des « critères raciaux » ou de conviction religieuse ou philosophique.
Lesbophobie, homophobie, transphobie, biphobie, sérophobie : comment lutter contre ces violences ?
Pour Arc-en-Ciel Wallonie, « améliorer la cohésion sociale et construire le bien-vivre ensemble » est essentiel pour combattre les inégalités et arriver à une société tolérante. Beyond the Box (2014), la toute première enquête belge sur le sexisme, l’homophobie et la transphobie identifie 4 défis à relever pour lutter contre ces discriminations : un changement des mentalités, un environnement social diversifié au travail, des cours d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle et le développement des études et de la recherche concernant les minorités sexuelles et de genres.
Améliorer la cohésion sociale ? Construire le bien-vivre ensemble ? Un environnement diversifié au travail?
Les partis au pouvoir font tout le contraire ! Le gouvernement Di Rupo a voté la réforme du chômage qui exclura plus de 50.000 personnes de leur droit aux allocations d’insertion, alors qu’il y a déjà 600.000 personnes sans emplois pour seulement 40.000 offres d’emploi. Après 25 années de gouvernement bruxellois avec le PS, MR, CDH, FDF et un ministre Ecolo au logement les 5 dernières années, Bruxelles ne compte toujours que 8% de logements sociaux quand plus de 40.000 familles sont sur des listes d’attente.
Des cours d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle ? Développement de la recherche concernant les minorités sexuelles et de genres ?
L’école est un bon moyen pour combattre les discriminations envers les LGBTQI mais plus de 30 années de sous-financement a plongé notre enseignement dans une situation de grande pénurie : manque de places, d’écoles et de profs, liste d’attente, bâtiments vétustes. On manque aussi cruellement de recherches universitaires dans le domaine des questions de genre, mais comment espérer développer de telles études quand tout l’enseignement supérieur fonctionne avec des enveloppes fermées.
Au lieu d’ « améliorer la cohésion sociale et construire le bien-vivre ensemble », tous les gouvernements et parlements (du communal à l’européen) sont occupés à dégrader « la cohésion sociale » et détruire « le bien-vivre ensemble » !
Peu importe les gouvernements qu’on aura après le 25 mai, PS, ECOLO, CDH, MR, NV-A et les autres partis flamands traditionnels sont d’accord sur la même chose : appliquer le traité d’austérité européen (TSCG) qu’ils ont eux-mêmes votés. D’ailleurs, ce n’est plus un secret, ils nous prévoient déjà plusieurs milliards d’économies à réaliser pour 2015. Et l’argent, ils n’iront pas le chercher dans les caisses des grandes entreprises bénéficiaires ou chez les grands actionnaires mais dans nos poches en votant des coupes budgétaires dans les services publics, comme ils l’ont déjà fait ces 2 dernières années !
Grèce, Espagne, Portugal, toutes les coupes budgétaires dans les services publics n’ont pas amené les LGBTQI vers le chemin de l’égalité mais au contraire celles-ci ont détruit toutes les conditions sociales et économiques nécessaires pour combattre les discriminations envers les LGBTQI. En Belgique aussi, ce n’est pas la casse sociale de nos services publics orchestrés par les partis au pouvoir qui nous mènera à « la cohésion sociale et au bien-vivre ensemble ».
Nous, Lesbiennes-Gays-Bisexuel(le)s-Transgenre-Queer-Intersexes ET Hétéros, devons comprendre et expliquer comment les politiques d’austérité sont totalement contraires à notre bien-être et vont renforcer les violences et les discriminations partout dans la société : au travail, à la maison, à l’école, dans les soins de santé, dans la rue… et au sein même de nos mouvements LGBTQI. Nous devons discuter et intervenir dans notre communauté qui a encore beaucoup trop d’illusions dans les partis pro-austérité quant à leur honnêteté à vouloir nous amener vers une réelle égalité et une société sans discriminations.
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Après les élections, construisons un front de résistance contre l’austérité en allant chercher l’unité avec toutes les autres couches de la population qui rentreront en lutte contre les politiques de casse sociale votées et appliquées par les partis pro-austérité. Ces derniers ne nous représentent plus car ils créent les conditions favorables à la LGBTQI-phobie. Nous devons couper les liens avec les partis pro-austérité et (re)construire des organisations LGBTQI indépendantes politiquement et financièrement afin de discuter librement et démocratiquement d’une alternative à ce système économique et politique discriminatoire, le capitalisme, et en respectant notre planète.
Face à une classe politique qui a définitivement choisi son camp en défendant les intérêts des 1% les plus riches de la société et en redistribuant les miettes aux 99% dont nous faisons partie, nous devons chercher une alternative en dehors de ce système qui ne nous protège pas. Le Parti Socialiste de Lutte se bat contre les politiques d’austérité et pour une société réellement socialiste basée sur le partage des richesses. Il se présente à Bruxelles avec le Parti Humaniste sur les listes Gauches Communes au niveau fédéral et régional. En Flandre, le PSL appelle à voter PVDA+ et en Wallonie, à voter à gauche du PS et d’ECOLO, avec un appel explicite pour le PTB-GO à Liège et à Charleroi. Mais on vous donne surtout rendez-vous après les élections !
Contactez la commission LGBTQI du PSL à info@socialisme.be !
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Des jeux olympiques marqués par l’homophobie et l’exploitation
Par Stéphane P. (Bruxelles)
Ce vendredi 8 février ont commencé les Jeux-Olympiques d’hiver de Sotchi en Russie. Le gouvernement Poutine y aura dépensé plus de 50 milliards de dollars, ce qui en fait les Jeux les plus chers de toute l’histoire. Sur le même temps, dans un contexte de crise économique et sociale, le gouvernement russe fait des économies dans les services publics de santé, où les salaires sont très bas et où sévit une pénurie de personnel et même d’ambulances !Votées en juin 2013, les lois homophobes interdisant ‘‘toute propagande homosexuelle parmi les jeunes’’ ont suscité une vive indignation parmi de nombreuses organisations de défenses des droits des LGBTQI(1) à travers le monde, certaines appelant au boycott des Jeux de Sotchi. Des élus européens se sont eux aussi montrés inquiets et ‘‘demandent’’ par ailleurs à la Russie d’abroger la loi. Mais le gouvernement Poutine se moque de toutes ces critiques et les députés russes se préparent déjà à débattre dès février d’une nouvelle loi anti-gay qui retirera leurs droits parentaux aux homosexuels en raison de leur orientation.
Boycott des uns, inquiétudes et demandes des autres
Au sujet de cette question du boycott, un membre du parti-frère du PSL en Russie nous expliquait en septembre dernier à l’occasion d’une interview accordée à ce journal : ‘‘(…) je pense qu’un boycott ne nous aidera pas à lutter contre l’homophobie. Nous nous opposons également aux Jeux olympiques pour des raisons différentes, parce que cela est aussi synonyme de corruption, de gaspillage d’argent public et de destruction de l’environnement. Il serait plus efficace d’organiser des actions de protestation et de solidarité durant la tenue des Jeux (…)’’L’Union Européenne et Coca-Cola mènent une même politique hypocrite ! D’un côté, cette fameuse boisson gazeuse qui sponsorise les JO a récemment dévoilé une campagne de pub ‘‘gay-friendly’’ tout en se taisant dans toutes les langues sur les lois discriminatoires russes. Quant à l’Union Européenne, ses dirigeants donnent des leçons de morale à Poutine alors qu’ils mettent en place et votent des politiques tout aussi réactionnaires et antisociales, comme l’illustre la loi anti-avortement récemment passée en Espagne ou encore le fait que près de 30% des Grecs sont actuellement sans aucune couverture sociale.
Tant à l’Est qu’à l’Ouest, les classes dirigeantes servent les mêmes recettes de répression et d’austérité aux travailleurs et à leurs familles tout en déroulant le tapis rouge aux multinationales, comme c’est le cas à Sotchi. Les LGBTQI en Russie et partout ailleurs doivent comprendre que c’est en allant chercher l’unité avec les autres couches de la population, surtout les travailleurs en lutte, que l’on pourra réellement peser de toute notre force contre ce même rouleau compresseur antidémocratique et antisocial.
(1) Lesbiennes , Gays , Bisexuels , Transgenres, Queers, Intersexes. Pour plus d’informations sur les personnes transgenres et intersexes, rendez-vous sur le site web de l’association ‘‘Genres Pluriels’’.
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Action de protestation contre l’homophobie en Russie
Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées ce lundi 27 janvier à Bruxelles en plein cœur du quartier européen, au rond-point Schuman. Elles manifestaient leur solidarité avec les mouvements en Russie qui se battent contre les lois répressives récemment votées par le gouvernement de Poutine : les lois homophobes et la loi relative aux ‘‘agents étrangers’’ (voir notre article à ce sujet). Des ONG et le monde associatif LGBTQI de Belgique étaient présents.
Par Stéphane P. (Bruxelles), photos de Tanja (Gand)
Des camarades du PSL/LSP et du CIO avec des camarades de la LCR et des JAC ont participé à l’action et y ont distribué des tracts qui ont été bien reçus. On pouvait lire sur nos pancartes des slogans tels que : ‘‘LGBTI, migrants and workers, unite against division, for social and democratic rights’’. Dans le contexte très médiatisé et controversé des Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi qui commencent dans quelques jours, de nombreux médias avaient fait aussi le déplacement.
Pour de nombreuses ONG présentes telles que la Ligue International des Droits Humains et l’International Partnership for Human Rights, co-organisateurs de l’action, et pour aussi de nombreuses associations LGBTQI, on devrait faire pression sur les dirigeants européens pour qu’ils convainquent M. Poutine d’abroger les lois liberticides. L’Europe sait très bien ce qu’il se passe en Russie et tout n’est pas rose à l’Ouest.
L’Espagne de Rajoy est en train de voter une loi qui rendra illégal l’avortement et jettera de nombreuses femmes entre les mains des faiseuses d’anges avec les risques pour leur santé et parfois leur vie que cela encourt. En France, le collectif ‘‘Jour de Colère’’ sortait dimanche dernier dans les rues de Paris en hurlant leur haine des homos, des étrangers ou encore du choix des femmes de disposer de leur corps. La nouvelle constitution hongroise votée par le parti archi-réactionnaire du premier Ministre Victor Orban est tout à fait homophobe. Elle comprend des références à Dieu, au christianisme et à la famille traditionnelle – le mariage y est défini comme ‘‘l’union de base la plus naturelle entre une femme et un homme et fondement de la famille’’. La Belgique, avec la loi de 2007, psychiatrise et stérilise de force les personnes transgenres qui veulent voir leur genre changer sur leurs papiers d’identité. Tous les jours, de nombreux migrants sont expulsés de la forteresse européenne – une manifestation à vélo des sans-papiers Afghans est passée d’ailleurs le même jour au rond-point Schuman et a croisé le rassemblement. La troïka européenne a jeté les Grecs dans la misère où plus d’un tiers de la population n’a plus de couverture sociale. Non, l’Europe n’est pas un modèle de liberté et de démocratie.
Les mouvements LGBTQI doivent renouer avec les émeutes et luttes de Stonewall de 1969, qui marqua le début du mouvement de libération des gays et lesbiennes (les transgenres sont toujours discriminés par la loi !). Il faut rompre avec les partis politiques de l’establishment européen qui donne des droits mais qui les enlèvent dès que la situation se présente. La communauté LGBTQI doit recréer ses propres réseaux de lutte en ayant des connections très étroites avec les organisations de la classe ouvrière (les syndicats, les partis de gauche) et tous les autres mouvements qui se battent contre le système. Les fléaux du capitalisme pourrissent aussi certaines associations LGBTQI qui commencent à tenir des discours racistes, islamophobes ou sexistes. Le capitalisme et sa direction divisent les travailleurs partout où ils le peuvent. La commission LGBTQI du PSL a pour ambition de proposer un programme socialiste qui regroupe tout le monde autour d’un programme social et de libertés pour toutEs.
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Inde : Re-criminalisation des droits durement acquis des LGBT
Ce que l’on appelle la ‘‘plus grande démocratie au monde’’, l’Inde, a décidé fin 2013 de revenir sur les droits des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres) en rendant un verdict positif concernant l’article 377 du Code pénal indien par l’intermédiaire de la Cour Suprême. Cette loi victorienne draconienne criminalise l’homosexualité. Le mouvement pour les droits des LGBT est repoussé vers le passé.
Par Rajesh Srinivas, New Socialist Alternative (CIO-Inde)
Il a été notamment défendu que la communauté LGBT ne représente qu’une ‘‘minuscule population’’ et ne nécessite pas de protection. L’article 377 va pourtant plus loin en criminalisant mes ‘‘les relations charnelles allant à l’encontre de l’ordre naturel des choses : des relations péno-vaginales.’’ Un grand nombre d’hétérosexuels vont eux aussi à l’encontre de ce soi-disant ‘‘ordre naturel’’. Cet article s’oppose même à la Constitution indienne qui affirme que chaque personne a droit à l’intégrité physique et au droit de vivre dans la dignité et l’égalité.
Les médias ont réagi sur ce sujet en le limitant à la communauté LGBT, mais c’est inexact. Il convient de souligner que les choses vont beaucoup plus loin que cela.
L’histoire de l’article 377
Les premières mentions de la sodomie en tant que crime dans la loi anglaise remontent au Traité de Fleta (1290) et plus tard au Traité de Britton (1300). Ces deux textes prescrivent que les sodomites doivent être brûlés vifs. Les infractions étaient traitées par des tribunaux ecclésiastiques.
En 1553 est arrivée la Loi sur la Sodomie (le ‘‘Buggery Act’’), la première loi formelle pour réprimer la sodomie, adoptée par le Parlement anglais sous le règne d’Henry VIII. Cette loi définissait la sodomie comme un acte sexuel contre-nature, contre la volonté de Dieu et contre celle de l’homme. La peine capitale était prévue en cas d’infraction.
L’article 377 du Code pénal indien a été adopté par le Conseil législatif et le gouverneur général de l’Inde britannique en 1860. Cet article précisait que ‘‘Celui qui a volontairement des relations charnelles contre-nature avec un homme, une femme ou un animal sera puni de peine d’emprisonnement à perpétuité, qui peut être réduite jusqu’à dix ans et sera également passible d’une amende.’’
La bataille juridique contre l’article 377 a commencé en 1994. En 2001, une pétition a été déposée devant la Haute Cour de Delhi, qui a rendu un arrêté historique dépénalisation l’homosexualité le 2 juillet 2009. Ce jugement historique a spécifié que les personnes LGBT font bien partie de la société indienne et que le pouvoir judiciaire doit être une institution dédiée à la protection de ceux qui pourraient être méprisés par une logique majoritaire.
Mais la Cour Suprême a décidé le 11 décembre 2013 d’annuler la décision de la Haute Cour de Delhi et de réaffirmer que l’homosexualité est une infraction pénale en Inde. C’est tout à fait comme de s’endormir en 2013 pour se réveiller en 1860.
La lutte pour les droits des LGBT
La lutte des personnes LGBT ne peut pas être considérée de façon isolée. La voie à suivre est d’organiser la lutte de la communauté LGBT en commun avec d’autres mouvements, comme ceux des paysans sans terre, contre l’injustice du système de caste, contre l’oppression des minorités nationales, pour le droit à l’auto-détermination des peuples du Cachemire et d’Inde du Nord et pour les droits des travailleurs – comme les héroïques travailleurs en lutte de Maruti Suzuki. Une lutte de longue haleine est nécessaire.
Il ne s’agit pas simplement de l’article 377. Quand bien même cet article serait abrogé, l’Inde ne changerait pas du jour au lendemain. Il y a ainsi de nombreuses lois qui existent contre les atrocités basées sur le système de caste ou contre la violence envers les femmes. En dépit de ces lois, les atrocités se poursuivent. Il ne faut pas seulement changer la loi, il faut changer le système qui en est à la base en luttant contre toutes les oppressions, c’est-à-dire en luttant contre le capitalisme.
Le mouvement doit puiser sa force et son inspiration dans les luttes des personnes LGBT et de la classe des travailleurs, qui continuent à faire face à une oppression quotidienne sur base de classe, de caste ou de sexe. Il est grand temps d’organiser la riposte contre la mentalité médiévale de l’establishment, qui veut servir les intérêts des fanatiques religieux.
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‘‘Trans, pédés, gouines’’, organisons-nous contre l’homophobie
‘‘J’ai été menotté dans le fourgon et je me suis fait gifler à plusieurs reprises par un des policiers à qui je demandais les raisons de notre interpellation (…) Mon ami a été traîné dans le fourgon et roué de coups. Il a le poignet cassé, un œil au beurre noir et porte des marques de coups dans le dos. Alors qu’on était en détention, une autre policière m’a, à nouveau, traité de ‘‘salé pédé’’.’’ (Le Soir du 12/08/2013).
Par Stéphane P. (Bruxelles)
Ces mots sont une partie du témoignage d’un des deux hommes victimes de violence homophobe de la part d’agents de la police de Bruxelles-Ixelles alors qu’ils quittaient l’enceinte du Brussels Summer Festival dans la nuit du samedi au dimanche 11 août dernier. Simple bavure policière ou reflet d’une réalité quotidienne pour les LGBT (Lesbiennes-Gays-Bisexuels-Transgenres) ?
En Belgique, même si les homos ont obtenu l’égalité des droits avec le mariage (2003) et l’adoption (2006), et même si des lois punissant les actes homophobes existent, l’homophobie, elle, est toujours bien présente. C’est tous les jours que de nombreux LGBT doivent subir les brimades, insultes, voir les coups dans le foyer familial, à l’école, en rue, au boulot. Bien sûr, la police compte parmi ses rangs des agents homophobes, comme il y a dans d’autres secteurs des travailleurs homophobes. Mais le problème est que c’est cette même police qui a la ‘‘responsabilité’’ d’assurer la sécurité des LGBT contre les agressions homophobes et qui doit enregistrer les plaintes des victimes. C’est entre autres pour cette raison que de nombreuses personnes victimes d’agression homophobe ne se rendent pas à la police, par crainte de ne pas être écoutées, d’être mal reçues ou encore d’être la cible de remarques ou de mauvaises blagues. Toutefois, soulignons quand même l’initiative de policiers tolérants qui ont mis sur pied les Rainbow Cops, l’association des employés LGBT de la police belge qui sensibilise leurs collègues aux diversités d’orientations sexuelles et de genres.
L’homophobie au sein de la police montre que nous ne pouvons pas faire confiance à tous les policiers pour nous protéger, pour nous écouter suite à une agression. Pourtant, la seule solution à l’homophobie qu’aient trouvée les partis qui nous gouvernent c’est plus de ‘‘bleus’’ dans la rue. Au lieu de s’attaquer aux sources de l’homophobie, nos élus en font un problème individuel. Nous, en tant qu’organisation socialiste révolutionnaire, nous voulons nous attaquer à la racine de l’homophobie. Qu’est-ce qui fait que certaines personnes aient la haine contre d’autres sur base de leur orientation sexuelle, de genre ou de choix vestimentaire ?
Un système économique dont l’inégalité est la base même de son fondement ne peut pas engendrer d’égalité, au contraire il ne peut que renforcer voire créer des inégalités là où elles n’existaient pas auparavant. Comment prétendre à la fin des discriminations sous le capitalisme où une minorité possède la plus grande partie des ressources sur cette terre et maintient la majorité de la population dans la misère ? Les intérêts des deux classes sont divergents, l’une veut garder ses privilèges et l’autre veut partager les richesses. La classe possédante est fragile numériquement et elle le sait, elle doit donc ruser pour éviter l’unité des masses et propage alors des idées de divisions parmi les travailleurs. C’est là que les idées homophobes trouvent leur origine. La classe dominante utilise tous les moyens qu’elle possède pour diffuser des idées qui divisent les hétéros des LGBT. Les médias capitalistes dressent un portrait trop souvent hyper stéréotypé des LGBT comme par exemple l’utilisation de l’image du couple gay riche par les grandes marques (le ‘‘pink market’’), comme si tous les gays étaient plein aux as. Dans ces mêmes médias, la lesbienne est souvent dépeinte comme une ‘‘camionneuse’’. En Belgique, toujours en 2013, les personnes en transition de genre (les transgenres) sont psychiatrisées de force ! Les mouvements d’extrême-droite et de religieux fondamentalistes, toutes confessions confondues, en s’attaquant aux droits des LGBT, renforcent les discriminations et servent donc les intérêts des capitalistes.
Les premiers homophobes contre lesquels ont doit se lever, sont toutes les personnes et leurs organisations qui maintiennent ce système inégal en place pour assurer la soif de profit de la classe capitaliste. La Troïka et tous ses relais politiques au pouvoir à quelque niveau que ce soit, du local à l’européen, qui servent les intérêts de la classe dominante en menant des plans d’austérité et des coupes budgétaires renforcent toutes les inégalités et ont leur part de responsabilité dans la persistance et le renforcement des discriminations. C’est pour cela qu’il est important que nous, les LGBT, comprenions l’enjeu de s’organiser politiquement contre le capitalisme et de lutter pour un système économique basé sur le partage. Le socialisme ne mettra pas fin aux discriminations mais il est une condition nécessaire pour la disparition des inégalités.
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Comment combattre le sexisme et l’homophobie ?
Aller à la racine du problème pour le réduire en poussière
Ces derniers temps, il a été, à plusieurs reprises, question d’homophobie dans les médias à propos du débat qui y fait rage depuis plusieurs mois concernant le mariage et l’adoption pour les personnes de même sexe. On s’est un peu précipité à affirmer que cette question avait déjà été réglée dans notre pays. L’homophobie y sévit pourtant toujours, comme l’ont encore illustré les deux meurtres ouvertement homophobes commis l’an dernier en Belgique. Parallèlement, le reportage ‘‘femmes de la rue’’, tourné dans les rues de Bruxelles, a récemment remis en avant le débat sur la place du sexisme dans notre société. Comment faire face à ces problèmes afin de les réduire à néant ?
Depuis 2006, les couples de même sexe peuvent adopter des enfants en Belgique. Au niveau légal, le pays figure parmi les pays européens les plus avancés. Mais, concrètement, l’expérience de la réalité est bien différente en termes d’insultes, de discriminations à l’embauche, d’agressions et même de meurtres. De la même manière, si l’égalité entre hommes et femmes a été coulée dans la loi, il existe toujours une inégalité moyenne de salaire (de l’ordre de 24%), les remarques sexistes sont monnaie courante (on se souvient notamment du député Gilles Mouyard (MR) qui n’avait pas hésité à commenter les fesses d’Emilie Hoyos (Ecolo) au Parlement wallon) et les viols et agressions se poursuivent.
La réponse des autorités est extrêmement limitée. A titre d’exemple, la ministre de l’Egalité des chances (Joëlle Milquet) avait déclaré vis-à-vis du Salon de l’auto qu’il fallait rallonger les jupes des filles engagées en tant que faire-valoir des voitures exposées. Cela ne change fondamentalement rien à l’utilisation des femmes en guise d’objets sexuels utilisés pour faire vendre. D’autre part, la ministre pour l’égalité des chances voudrait distribuer des Sanctions Administratives Communales (SAC) aux hommes qui tiennent des propos sexistes… dans ces mêmes rues qui sont inondées d’affiches publicitaires extrêmement sexistes et parfaitement légales.
Au niveau de l’homosexualité, les choses ne sont pas différentes, il est aussi question de SAC. La Belgique s’est en outre depuis peu dotée d’un plan de lutte contre l’homophobie basé notamment sur l’amélioration de la législation contre les discriminations, sur la ‘‘sensibilisation’’ et sur une plus grande aide aux victimes. Mais rien de concret n’a été donné, certainement aucun budget, et on se demande bien comment sensibiliser la jeunesse alors qu’il n’existe toujours pas de cours général d’éducation sexuelle et affective dans l’enseignement. Imagine-t-on que laisser la voie libre aux sites internet pour l’éducation affective des adolescents est une bonne chose contre l’homophobie et le sexisme ?
Au lieu d’opposer, comme on le fait trop souvent, les causes antiraciste, antisexiste et antihomophobie, nous préférons les relier. Toutes les discriminations sont insupportables et méritent qu’on les combatte. Quels que soient les préjugés répandus de part et d’autres, ce n’est qu’en s’alliant avec les autres opprimés et discriminés, que tous ensemble, nous pouvons faire avancer la société.
Nous devons nous unir – femmes et hommes, hétéros et LGBT, travailleurs et chômeurs, belges et immigrés, avec ou sans-papiers… – pour défendre les droits et l’égalité de tous pour de vrais emplois, de bons logements publics, des services publics de qualité. Ce n’est que par une lutte commune pour de tels droits sociaux fondamentaux que nous viendrons à bout de toutes ces discriminations qui nous divisent, que nous éliminerons la recherche d’un bouc émissaire pour pointer du doigt les véritables responsables des manques sociaux. C’est aussi dans cette unité de classe que nous pourrons barrer la route aux forces les plus réactionnaires de la société.
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Femmes et homos, même combat ! Nos corps nous appartiennent !
Aujourd’hui se déroule une manifestation de forces réactionnaires destinée à remettre en question l’avortement, c’est-à-dire un des principaux acquis des femmes: le droit à disposer de leur corps ! Une contre-manifestation va également prendre place, à laquelle participera le PSL, sa commission femmes, mais aussi la commission LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transexuels). Voici ci-dessous le tract que cette dernière commission a réalisé à cette occasion.
Tract de la commission LGBT du PSL
L’histoire du mouvement lesbien, gay, bi, trans (LGBT) s’inscrit dans celle des mobilisations féministes.
En effet, depuis le début du Mouvement de Libération des Femmes, les LGBT se battent côte à côte avec les féministes. La légalisation de la contraception et de l’avortement, acquise de hautes luttes par les féministes et le mouvement social des années 60 à 80, a considérablement contribué à l’émancipation des femmes. Ce combat a ainsi oeuvré à l’ouverture des moeurs et à la remise en cause d’un ordre moral visant à enfermer la sexualité dans une définition «reproductive».
Il faut continuer à défendre le droit à l’IVG pour toutes et promouvoir des campagnes d’éducation aux différentes sexualités. Par ailleurs, ceux-là même qui attaquent aujourd’hui les droits des femmes sont les premiers à attaquer les droits des LGBT. En Europe, les quatre dernier pays qui ne reconnaissent pas le droit à l’avortement (Italie, Irlande, Pologne et Chypres) sont les mêmes pays qui répriment les droits des LGBT :
- Pour Berlusconi, «il vaut mieux payer pour coucher avec des mineures que d’être gay» dans un pays où les agressions homophobes sont quotidiennes.
- Pour Iris Robinson, présidente de la commission d’enquête sur la santé au parlement irlansais, «l’homosexualité me donne la nausée, c’est répugnant. Il est nécessaire de proposer une cure de conversion aux homos.»
- Pour Kazinsky, «les homosexuels sont tous des pervers» L’arrivée au pouvoir de la droite de Kazinsky marquera aussi le retour de l’interdiction de l’avortement en Pologne.
- «L’homosexualité est une invention dégoûtante, un nouveau crime insupportable» selon l’influant Mgr Chrysostomos alors que Chypres voit déjà une interdiction totale de l’homosexualité.
Aujourd’hui, le chef de l’Eglise catholique belge, Mgr Léonard, appelle à défiler main dans la main avec le Vlaams Belang et un groupuscule néo-nazi (Nation). Les diocèses d’Anvers, Bruges, Tournai, Hasselt, Malines et Gand ainsi que des Jésuites appellent également leurs ouailles à défiler contre l’avortement. Les intégristes de Chrétienté Info ont même loué un car depuis Paris pour l’occasion. Les anti-IVG pourront ainsi compter sur la présence de Philippe Isnard, ce professeur d’histoire suspendu après avoir projeté un clip anti-IVG ultra-trash à des élèves âgés de 14 à 16 ans, ainsi que l’imam britanique Majid Katme. Tous se battent pour une société où la place de la femme est à la maison à faire des enfants, et où les LGBT sont désignés comme des « anormaux ».
Ce samedi 14 mai, nous vous invitons à continuer le combat et à participer à nos côtés à la Gay Pride de Bruxelles pour l’émancipation de toutes et de tous !
Saviez-vous qu’au moment où les filles du MLF imprimaient des tracts à Paris, les célèbres émeutes de Stonewall explosèrent à New York après une descente policière de trop. Pendant plusieurs jours, environ 2.000 émeutiers affrontèrent les forces de l’ordre. Ces émeutes représentent le point de départ du mouvement de libération homosexuel. En juin 1970, la première Gay Pride a eu lieu pour commémorer l’anniversaire des émeutes de Stonewall. Des marches similaires ont été organisées dans d’autres villes et, aujourd’hui, des Gay Prides sont organisées chaque année, partout dans le monde pour commémorer ces émeutes. Mais la partie est loin d’être gagnée. Pour nous, les femmes et les homos, il est plus que jamais nécessaire de compter les uns sur les autres pour pouvoir conserver nos acquis et conquérir de nouvelles libertés. Ce n’est qu’un début, continuons le combat.
- Maintien sans concession du droit à l’avortement.
- Avoir un enfant ne doit pas être un luxe ou un sacrifice financier. Pour des allocations familliales à la hauteur du coût des enfants avec un logement et un revenu décent.
- Le droit à avoir des enfants doit aussi être défendu : plus de moyen pour la recherche et pour la gratuité de la Procréation Médicalement Assistée.