Tag: LGBTQI

  • Pride is a protest ! Une journée d’action combative organisée par la Campagne ROSA


    Our rights are under attack, stand up, fight back ! Des centaines de jeunes ont crié ces slogans et d’autres lors d’une manifestation militante à Gand ce dimanche. La deuxième édition de “Pride is a Protest” était grande, jeune et forte. Elle intervient à un moment où de nombreux droits doivent encore être arrachés, mais aussi où il est clair que les droits existants ne sont pas tout simplement acquis.

    L’attaque américaine contre le droit à l’avortement est largement considérée comme une première étape. Les droits des personnes LGBTQIA+ sont également attaqués, avec, par exemple, des lois “don’t say gay” interdisant la discussion sur le genre et la sexualité à l’école. Le fait que ce phénomène ne se limite pas aux États-Unis peut être observé dans la violence LGBTQIA+phobe ici (pensez à la terrible attaque d’Oslo) ou dans les tentatives de la droite conservatrice de remettre en question les droits des personnes transgenres, entre autres.

    Le centre de gravité de Pride is a protest était à Gand. 600 manifestant.e.s se sont déplacé.e.s du Vrijdagsmarkt au Bijgaardepark, où, en plus des discours et d’un micro ouvert émouvant avec des dizaines de témoignages, il y a eu un spectacle très apprécié de drag queens. La manifestation militante a été couplée à une fête.

    En outre, une manifestation a eu lieu à Bruges avec une centaine de participant.e.s, avec bien des discussions liées ou non au micro ouvert. A Anvers, une vingtaine de personnes ont répété les slogans et écouté tou.te.s les personnes qui voulaient dire quelque chose au micro ouvert, de très jeunes aux militant.e.s à d’autres ayant des décennies d’expérience.

    Vous souhaitez participer à la Campagne ROSA ? Il est encore temps de participer au camp d’été de al Campagne ROSA, d’EGA et du PSL qui commence ce vendredi.

    Gand : photos de Liesbeth
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    Gand : photos de Jean-Marie
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    Bruges : photos de James
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    Anvers : photos de Liesbeth
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    Vidéo de la manifestation à Gand

  • Sous les paillettes, la rage ! La Campagne ROSA et « Pride is a Protest » à la Belgian Pride.

    Après 2 ans d’absence, la Pride était enfin de retour samedi dernier à Bruxelles. Les personnes présentes voulaient bien entendu profiter de l’occasion pour faire la fête, mais énormément étaient avant tout présentes pour participer à la Pride Parade et manifester pour une société où chaque personne pourra véritablement être elle-même et s’épanouir.

    Plusieurs centaines de personnes ont rejoint la délégation de la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) derrière les banderoles « Pride is a Protest ». Nos pancartes – fabriquées par les membres de ROSA Bruxelles – sont parties comme des petits pains. Une série d’entre-elles défendaient la nécessité de la solidarité internationale face aux attaques réactionnaires contre les personnes LGBTQIA+ et les femmes aux USA et ailleurs, ou encore contre l’emprisonnement des militant.e.s anti-guerre (et LGBTQIA+) en Russie. Les slogans tels que « Women’s rights, trans rights, same struggle, same fight! Queer rights, workers rights, same struggle, same fight! Civil rights, social rights, same struggle, same fight! » ou « Résistance internationale contre la queerphobie et le capital » ont été scandés avec enthousiasme et détermination.

    Des centaines d’autres personnes sont passées aux stands de la Campagne ROSA. Les badges ont eu beaucoup de succès, l’argent récolté nous permet de financer nos campagnes et de continuer notre travail. Nous avons eu de très nombreuses discussions. Les personnes rencontrées constatent, tout comme nous, que le système capitaliste nous amène droit dans le mur. La nécessité d’unir les luttes pour être suffisamment forts pour renverser ce système a rencontré un bon écho. Nous avons mis en avant la nécessité de construire une société qui permette à chaque personne de s’épanouir, une société qui ne soit pas centré sur les profits d’une poignée d’individus mais sur les besoins de tou.te.s, une société socialiste démocratique.

    Prochain rdv : le 26 juin pour les « Pride (is a) Protest »

    La Pride a commencé comme une manifestation politique de lutte pour l’égalité des droits, et ce caractère politique et militant reste nécessaire aujourd’hui, c’est pourquoi à l’occasion de la commémoration des luttes de Stonewall, la Campagne ROSA organise des « Pride (is a) Protest » à Gand et Bruges. Les différents groupes ROSA organisent des départs collectifs avec prises paroles libres avant de partir. Rdv à 12h30 à Liège-Guillemins (train de 13h) ; rdv à 13h à Bruxelles-central (train de 13h56).

    Nous voulons y défendre que la lutte pour le bien-être des personnes LGBTQIA+ et la lutte sociale pour une société différente vont de pair. Le bien-être de tou.te.s est en contradiction avec le capitalisme, qui se concentre sur les profits d’une petite minorité. La famille nucléaire classique est la pierre angulaire du capitalisme. Toute la structure sociale reste organisée autour d’une famille classique avec une personne qui est le soutien de famille et une autre qui s’occupe principalement des tâches ménagères. Entre-temps, deux revenus sont indispensables pour joindre les deux bouts. Cela crée une pression énorme, bien que ces tâches de soins et de ménage puissent aussi être organisées socialement. Mais pour ce faire, on doit disposer de ressources qui sont actuellement concentrées dans des mains privées.

    Avec la campagne « Pride is a Protest », en 2022, nous nous battons pour :

    • Des investissements dans l’enseignement, notamment des cours d’éducation sexuelle appropriés dans lesquels les questions LGBTQIA+ et la diversité de genres sont abordées dès la maternelle.
    • Des investissements dans les soins de santé, afin que toute personne ayant besoin de soins physiques ou psychologiques les reçoive sans devoir être sur une liste d’attente.
    • Des investissements dans les services publics, le logement et les emplois décents ! Là où il y a pénurie, il y a discrimination fondée sur l’orientation, l’identité de genre et l’expression de genre.
    • Des investissements dans les lieux de rencontre et les organisations socioculturelles LGBTQIA+, qui ont beaucoup d’expertise mais peu de moyens.
    • Des investissements dans les abris et les logements sociaux afin de garantir un abri sûr pour tou.te.s.
    • Soutien international aux organisations et communautés LGBTQIA+. Pas seulement symboliquement, mais concrètement en libérant des ressources et en facilitant les procédures de migration pour les réfugié.e.s.

    Photos de James

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  • L’offensive anti-LGBTQIA+ se poursuit aux USA avec la loi « Don’t say gay » en Floride

    La Floride a adopté la loi « Don’t say gay » qui entre en vigueur le 1er juillet et interdit toute discussion sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre dans les écoles, de la maternelle à la troisième année. Dans les classes supérieures également, les cours sur le sujet seront interdits, sauf s’ils sont arbitrairement approuvés comme « appropriés » pour cet âge.

    Par Max Nolan (Socialist Alternative, ASI aux États-Unis)

    Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une offensive plus large de la droite à travers le pays et en Floride en particulier, s’attaquant aux droits reproductifs et au droit de manifester, introduisant des restrictions de vote racistes et excluant les enfants transgenres des soins et des sports à l’école. Cette offensive n’en restera pas là. Nous avons besoin d’un mouvement de masse pour défendre les droits des personnes LGBTQIA+ et repousser la droite conservatrice.

    Une vague nationale d’attaques anti-LGBTQIA+

    Le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, a écrit une lettre demandant au ministère de la Famille et des Services de protection d’enquêter sur les soins aux enfants fondés sur l’affirmation du genre en tant que « maltraitance infantile ». L’Iowa est récemment devenu le 11e État américain depuis début 2021 à adopter une loi interdisant aux enfants transgenres de participer aux sports à l’école. L’année dernière, l’Arkansas a adopté une interdiction totale des soins de santé sexospécifiques pour les enfants transgenres. Cette année déjà, 17 États ont présenté des projets de loi restreignant les soins de santé pour les jeunes transgenres.

    Les difficultés rencontrées par les personnes homosexuelles et transgenres de la classe ouvrière ne se limitent pas à ces attaques. 2021 a été l’année la plus meurtrière pour les personnes transgenres aux États-Unis. Les soins d’affirmation du genre sont inabordables. Les personnes LGBTQIA+ subissent des taux plus élevés de chômage, de pauvreté et de sans-abrisme.

    Les grandes entreprises financent la législation anti-LGBTQIA+

    Le gouverneur républicain de Floride, DeSantis, et ses partisans ont par le passé reçu beaucoup d’argent de la part de sociétés dites « LGBTQIA+-friendly ». La société Walgreens a donné un total de 28.000 dollars au gouverneur DeSantis et aux élus de Floride qui ont fait passer le projet de loi. La société a changé son logo aux couleurs de l’arc-en-ciel en juin de l’année dernière pour marquer le mois de la Pride. Disney a donné près de 300.000 dollars au cours des deux dernières années aux partisans de la loi « Don’t Say Gay ». La direction ne s’est distanciée de cette loi qu’à la suite de l’indignation suscitée, notamment parmi son personnel. En représailles, DeSantis a menacé de supprimer de nombreux avantages fiscaux dont bénéficie Disney en Floride.

    Avec ce type de proposition, la droite ne veut pas seulement déterminer ce que les enseignants peuvent et ne peuvent pas dire. C’est également un tremplin pour saper l’enseignement public en donnant aux parents la possibilité de poursuivre les écoles et de demander des dommages et intérêts, ce qui pourrait finalement mettre les écoles publiques en faillite. Les grandes entreprises et la droite préféreraient que l’enseignement soit entièrement aux mains du secteur privé.

    Il faut construire un mouvement de masse !

    À l’heure actuelle, les démocrates contrôlent la présidence et les deux chambres du Parlement, mais jusqu’à présent, ils se contentent de vagues platitudes plutôt que d’agir. Il n’y a pas eu de loi nationale pour protéger le droit à l’avortement, comme Biden l’avait pourtant promis lors de sa campagne. En réponse à l’interdiction de l’avortement au Texas, le gouvernement a laissé la question aux tribunaux. Il est clair que nous ne pouvons pas compter sur les démocrates ! Sans une mobilisation de masse, les tribunaux ne seront pas non plus enclins à stopper les attaques.

    La loi « Don’t Say Gay » suscite beaucoup d’indignation. Les étudiants et les enseignants ont mené des actions conjointes en Floride. Une grève de 500 étudiants a eu lieu au lycée de Winter Park en mars et le 1er avril, des grèves et des manifestations d’étudiants ont eu lieu dans tout l’État. C’est essentiel. Les syndicats de l’enseignement doivent se joindre aux actions et appeler à la grève. Il ne s’agit pas seulement d’une attaque contre les droits des enseignants en classe, mais d’une attaque contre les enseignants LGBTQIA+ et les jeunes en général.

    La droite tente de mobiliser sa propre base en intensifiant les attaques contre les jeunes LGBTQIA+. Il s’agit d’une offensive aux conséquences mortelles qui doit être combattue avec vigueur. Il est nécessaire de créer un mouvement de masse qui lie la lutte pour les droits des personnes LGBTQIA+ à des revendications sociales, telles que l’accès à des soins de santé publics abordables et à davantage de ressources pour l’enseignement. Cette lutte doit finalement être dirigée contre l’ensemble de ce système où chaque conquête sociale est mise sous pression dès que cela convient aux capitalistes.

  • Pride is a protest ! Combattons toutes les formes de discrimination et d’exploitation !


    Pour les personnes LGBTQIA+, la discrimination, l’incompréhension, la violence verbale et physique font toujours partie de la vie, même si nous avons déjà obtenu de nombreux droits formels et qu’il existe des législations anti-discrimination. De nombreux jeunes cachent encore leur orientation sexuelle ou leur identité de genre à leur entourage. Iels ne peuvent pas être ce qu’iels veulent être et, pire encore, deviennent souvent victimes de violences. La violence et le fait de ne pas être accepté.e ont une influence directe sur la santé mentale.

    Selon Amnesty, il existe encore 76 pays dans le monde où les actes sexuels entre adultes du même sexe sont punissables. Il y a une augmentation de la discrimination et de la violence, des zones «sans idéologie LGBTQIA+» en Pologne à la criminalisation de l’éducation LGBTQIA+ en Hongrie et aux États-Unis, en passant par les discours de haine de Bolsonaro à l’encontre des personnes transgenres au Brésil, les violences (policières) en Turquie et les camps de concentration en Tchétchénie…

    La guerre exerce également une forte pression sur la communauté LGBTQIA+ ukrainienne. Leurs droits acquis étaient déjà très limités. Les populations les plus vulnérables sont visées par une haine et une violence croissantes. Poutine qualifie la fluidité des genres de crime et assimile l’homosexualité à la pédophilie. Il mène une guerre contre la communauté LGBTQIA+ dans son propre pays depuis 10 ans.

    Mais les militants LGBTQIA+ sont également à l’avant-garde des luttes sociales. Il y a les manifestations scolaires aux États-Unis contre le projet de loi “Don’t Say Gay Bill”, les manifestations d’étudiants contre la propagande anti-LGBTQIA+ d’Erdogan et les luttes de courageu.x.ses militant.e.s au Brésil, en Hongrie et en Pologne qui sont persécuté.e.s et assassiné.e.s. En Russie, les militant.e.s LGBTQIA+ jouent un rôle de premier plan dans le mouvement anti-guerre et contre le régime de Poutine.

    Urgent : la Pride doit redevenir une lutte !

    Le mouvement LGBTQIA+ doit s’organiser et descendre dans la rue. Luttons pour nos droits, contre toute forme de discrimination et pour des investissements dans l’éducation, les soins de santé et un environnement sûr !

    Il y a plus qu’assez de ressources, mais elles sont entre les mains des 1% les plus riches. La lutte pour le bien-être des LGBTQIA+ et la lutte sociale pour une société différente vont de pair. Le bien-être de tou.te.s est en contradiction avec le capitalisme, qui se concentre sur les profits d’une petite minorité. La famille nucléaire classique est la pierre angulaire du capitalisme. Toute la structure sociale reste organisée autour d’une famille classique avec une personne qui est le soutien de famille et une autre qui s’occupe principalement des tâches ménagères. Entre-temps, deux revenus sont indispensables pour joindre les deux bouts. Cela crée une pression énorme, bien que ces tâches de soins et de ménage puissent aussi être organisées socialement. Mais pour ce faire, on doit disposer des ressources qui sont actuellement concentrées dans des mains privées.

    Selon la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité), la discrimination ne disparaîtra que lorsque nous aurons supprimé le terreau créé par le capitalisme.

    Nous devons mener cette bataille ensemble. We have a world to win !

    Avec la campagne « Pride is a Protest », en 2022, nous nous battons pour :

    • Des investissements dans l’enseignement, notamment des cours d’éducation sexuelle appropriés dans lesquels les questions LGBTQIA+ et la diversité de genres sont abordées dès la maternelle.
    • Des investissements dans les soins de santé, afin que toute personne ayant besoin de soins physiques ou psychologiques les reçoive sans devoir être sur une liste d’attente.
    • Des investissements dans les services publics, le logement et les emplois décents ! Là où il y a pénurie, il y a discrimination fondée sur l’orientation, l’identité de genre et l’expression de genre.
    • Des investissements dans les lieux de rencontre et les organisations socioculturelles LGBTQIA+, qui ont beaucoup d’expertise mais peu de moyens.
    • Des investissements dans les abris et les logements sociaux afin de garantir un abri sûr pour tou.te.s.
    • Soutien international aux organisations et communautés LGBTQIA+. Pas seulement symboliquement, mais concrètement en libérant des ressources et en facilitant les procédures de migration pour les réfugié.e.s.

    Nous voulons former un bloc combatif lors de la Belgian Pride du 21 mai à Bruxelles et, tout comme l’année dernière, nous organiserons également nos propres événements « Pride is a Protest » à Bruges et à Gand, le dimanche 26 juin. Avec ces actions, nous voulons souligner les origines combatives de la Pride, à l’occasion du 53e anniversaire des émeutes de Stonewall du 28 juin 1969. Un départ collectif de différentes villes, notamment de Liège et de Bruxelles, sera organisé vers Gand.

     

  • La transition médicale des personnes transgenres n’arrive pas trop vite, mais trop tard

    Une carte blanche de la philosophe Griet Vandermassen dans De Standaard (31 juillet) intitulé « Et si les hormones et la chirurgie étaient la mauvaise réponse » a abordé l’augmentation dite « explosive » des inscriptions dans les cliniques spécialisées dans l’étude du genre. Pourquoi tant de jeunes se reconnaissent-ils dans la transidentité ?

    Par Mauro (Gand)

    Statistiquement, il est correct de parler d’une augmentation exponentielle du nombre de cas enregistrés, ce qui illustre surtout à quel point il était difficile de trouver la voie vers une aide adéquate par le passé. L’augmentation est exponentielle, mais le nombre de personnes transgenres reste limité par rapport à la population globale.

    Griet Vandermassen affirme qu’un nombre croissant de personnes regrettent certaines étapes de leur transition, sans faire reposer cette affirmation sur aucune donnée scientifique. Il existe toutefois bel et bien un petit groupe de personnes qui regrettent (une partie de) leur transition, autour de 0,2 et 0,3%. Le regret ne porte d’ailleurs généralement pas sur la transition elle-même, mais sur les conséquences psychosociales de celle-ci. On peut se sentir bien dans sa peau, mais subir le rejet de sa famille, perdre son emploi, ne pas trouver de logement,… La discrimination dont souffrent les personnes transgenres n’est plus à démontrer. Prévenir les regrets implique de défendre une société tolérante dotée du meilleur filet de sécurité qui soit : une sécurité sociale solide.

    Griet Vandermassen semble profiter du nombre croissant de transitions pour remettre en question la prise en charge des transgenres. Elle déclare : « on dit que le traitement hormonal aide les jeunes souffrant de dysphorie de genre. C’est peut-être vrai parfois, mais dans l’ensemble, les preuves scientifiques sont minces. » Elle poursuit en disant qu’une transition de genre a « des conséquences désastreuses sur la sexualité » des personnes transgenres. Cependant, la majorité des personnes sont satisfaites de leur transition médicale. Griet Vandermassen revient sur les malentendus concernant les inhibiteurs de la puberté. Par exemple, il est affirmé que les inhibiteurs de la puberté ne réduisent pas les sentiments liés au sexe. Cette constatation est logique, étant donné que ces inhibiteurs ne font que ralentir la puberté, mais ne provoquent pas le changement physique souhaité. Lorsque l’hormonothérapie du sexe désiré est commencée au plus tôt à l’âge de 16 ans, la dysphorie de genre diminue.

    La prise en charge affirmative des transgenres est remise en question sur base d’un cas spécifique d’une personne qui a cherché de l’aide de son propre chef en dehors des équipes habituelles. La plupart des personnes transgenres en Flandre sont assistées par des équipes multidisciplinaires spécialisées dans le domaine du genre, qui ont des années d’expérience. Les médecins qui décident de prescrire une hormonothérapie peuvent en effet le faire aujourd’hui. En raison des longues listes d’attente dans les équipes chargées des questions de genre, il y a effectivement des adultes qui trouvent leur chemin par eux-mêmes et (heureusement) des conseillers pour les aider. Tous ces travailleurs sociaux n’ont pas la même expérience. Par conséquent, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour former les médecins à guider et à soutenir la transition de genre. En définitive, c’est toutefois le patient lui-même qui, sous la direction d’un psychologue et/ou d’un médecin, évalue les mesures médicales qu’il souhaite prendre.

    Là où Griet Vandermassen passe complètement à côté du sujet, c’est dans l’idée que les jeunes peuvent entamer une transition de genre trop facilement. La réalité est toute autre. Il y a de longues listes d’attente pour la plus grande équipe en Flandre, celle de l’UZ Gent. On peut patienter un an sur liste d’attente actuellement, mais cela devrait passer à plus de deux ans dans un avenir proche. En Belgique, les mineurs ne peuvent pas obtenir d’inhibiteurs de la puberté sans passer par une équipe de spécialistes du genre. C’est pourquoi, en réalité, il est souvent trop tard pour commencer à prendre ces inhibiteurs. Les personnes qui ne peuvent pas trouver un psychologue externe ou qui n’en ont pas les moyens sont laissées à elles-mêmes en attendant. Pendant cette période, les gens prennent souvent déjà des mesures sans l’aide de psychologues expérimentés. Il y a peut-être même un tout petit groupe qui prend certaines mesures trop rapidement ou sans être suffisamment informé. L’assistance aux transgenres doit être rapidement accessible pour ceux qui la demandent.

    Griet Vandermassen a cependant raison de dire qu’il est insuffisant de considérer les choses sous l’angle uniquement médical. Nous vivons dans une société très binaire. La division entre garçons et filles s’est accrue dans différents domaines. Si la diversité des genres est caractéristique de nombreuses cultures non occidentales, elle n’a guère sa place ici. Pour l’instant, c’est une solution médicale qui retient l’attention. Dans l’ancien monde médical, les corps trans étaient conformes aux corps cisgenres, d’où l’idée que la chirurgie du genre était indispensable pour toutes les personnes trans. Un autre exemple est que l’on a accordé moins d’attention à l’opération de métadoioplastie pratiquée sur les hommes transgenres, qui se traduit par un pénis beaucoup plus petit que celui de l’homme cisgenre moyen. Les normes de genre affectent à la fois les personnes cisgenres et transgenres. Une libération de ces idées rigides et stéréotypées profiterait à toutes les personnes.

    Toute cette polémique et ce débat démontrent la nécessité d’une recherche scientifique approfondie. Mais quiconque veut faire des recherches sur les jeunes et les adultes transgenres se heurte constamment à un mur. Il n’y a pas assez d’argent. Il faut davantage de ressources pour la recherche sur notre santé physique et mentale.

    Les droits des femmes et les droits des personnes LGTBQI font l’objet d’une plus grande attention aujourd’hui. Les premières actions « Pride is a Protest » à Gand, Bruges et Anvers ont été un succès. Ces actions militantes ont fourni une alternative aux Prides commerciales. Ce qui était frappant, c’est la génération de jeunes qui ont pris la parole pendant le micro ouvert. Ces jeunes ont témoigné de leur combat pour être eux-mêmes et de leur quête d’acceptation. Ils et elles sortent dans la rue pour que l’éducation sexuelle dans les écoles ne soit plus hétéronormative et pour remettre en question les stéréotypes de genre. Cela permet de faire avancer la lutte pour la diversité de genres. En construisant un mouvement LGTBQI en solidarité avec d’autres mouvements (comme les syndicats, les sans-papiers, le mouvement pour le climat), nous pouvons commencer à combattre la LGTBQI-phobie dans la société en général.

     

     

  • Excellentes premières éditions des actions “Pride is a Protest”

    Aujourd’hui, c’est l’anniversaire des mobilisations de masse de Stonewall, en 1969. Des agents de police avaient effectué une descente dans un bar où se trouvaient de nombreuses personnes LGBTQI+. Cette répression n’était pas exceptionnelle, mais la réaction des personnes présentes l’était : elles se sont défendues. La nouvelle a circulé et des manifestations de masse ont eu lieu dans les rues. C’est l’origine de la Pride. Avec la campagne “Pride is a Protest”, la Campagne ROSA veut participer à faire revivre la tradition de lutte de cet événement.

    Des exemples internationaux, comme les lois homophobes d’Orban en Hongrie, démontrent qu’il est toujours nécessaire de protester. Lors du match de la Coupe du monde entre les Pays-Bas et la République tchèque, les supporters orange n’ont pas été autorisés à apporter des drapeaux arc-en-ciel dans le stade de Budapest. Cela a montré à la fois la large solidarité dans l’opposition à l’homophobie et la nécessité de protester activement.

    L’homophobie n’existe pas seulement à l’étranger. Même chez nous, le développement de l’égalité juridique ne signifie pas pour autant une égalité réelle. Les témoignages émouvants recueillis lors du micro ouvert de la manifestation “Pride is a Protest” à Gand ont montré qu’il existe encore beaucoup de préjugés, mais aussi qu’un système reposant sur les pénuries (de logement, d’infrastructures diverses,…) entraîne des tensions et des discriminations. Comme nous l’avons écrit sur ce site à l’approche des actions, “il s’agit de changer fondamentalement la société, et pas seulement de lui donner un coup de peinture (arc-en-ciel) ici et là.” (Lire notre article : LGBTQI+ : la véritable égalité doit encore être arrachée)

    Pride is a Protest a eu ses premières éditions à Anvers, Bruges et Gand. Des départs collectifs étaient prévus de Louvain, Liège et Bruxelles pour se rendre à Gand. Avec 600 manifestants, l’action de Gand a été la plus importante, c’est là que la Campagne ROSA est la plus fermement établie. La manifestation à Bruges a été remarquablement forte avec 150 personnes présentes. A Anvers, il y en avait 35. C’est plus petit pour l’instant, mais c’est un bon début avec une base enthousiaste pour plus d’actions à l’avenir. Rejoindre la Campagne ROSA est le meilleur moyen de construire de nouvelles actions contre les LGBTQI+-phobies et toutes les autres formes d’oppression !

    Rejoignez la Campagne ROSA !

    VIDEO

    Reportage de la VRT :

    Reportage sur la télévision locale d’Anvers :

    Vidéo de la manifestation à Bruges :

    Photo

    Reportage photo de Liesbeth avec quelques images de l’action à Anvers suivies de photos de Gand :

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    Reportage photo de Pol sur l’action à Bruges :

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  • LGBTQI+ : la véritable égalité doit encore être arrachée

    Des millions de personnes ont participé à des mobilisations féministes ces dernières années. La jeunesse a organisé d’impressionnantes grèves internationales pour le climat. Le mouvement Black Lives Matter a eu de puissantes répercussions dans de nombreux pays. L’aspiration au changement grandit et pousse à l’activité militante. En plus de l’expérience pratique, des conclusions politiques sont tirées à un rythme accéléré: se concentrer sur les comportements individuels pour résoudre tous ces problèmes est insuffisant. Les personnes LGBTQI+ semblent elles aussi plus enclines à agir, comme l’illustrent la forte participation aux différentes actions contre la LGBTQI-phobie (notamment celles organisées par la Campagne ROSA) ou encore les délégations combattives qui ont fait leur réapparition dans les Pride.

    Par Elise (Bruxelles)

    Apprendre les uns des autres et se renforcer mutuellement

    Les légendaires émeutes de Stonewall en 1969 répondaient directement aux discriminations et à la brutalité policière. Mais ce mouvement n’est pas né dans le vide : il a émergé à une époque où, comme aujourd’hui, plusieurs mouvements sociaux réclamaient des changements : le mouvement féministe, le mouvement des droits civiques et le mouvement anti-guerre. C’est dans ceux-ci que de premières expériences militantes ont été acquises (création de comités, discussions sur un programme, formulation de revendications, intervention à son lieu de travail, son école, son quartier, etc.) Aujourd’hui, de nombreuses personnes sont récemment entrées en contact avec l’activité militante et en ont également tiré des enseignements, comme la place centrale de la solidarité.

    En faisant échos aux slogans des autres mouvements et en soutenant leurs luttes, une dynamique se crée qui représente bien plus que la simple somme des différents mouvements isolés. Ce n’est pas neuf. Il suffit de penser au soutien des activistes du Lesbians and Gays Support the Miners (LGSM) durant la grande grève des mineurs contre Thatcher au Royaume-Uni dans les années ’80 ou à la présence récurrente des personnes LGBTQI+ aux actions féministes. Sortir de la symbolique et arracher un véritable changement nécessite la construction d’un rapport de forces grâce à la solidarité mutuelle. C’est aussi à cela qu’il faut penser en formulant des revendications concrètes.

    Covid-19, confinement et radicalisation

    Le Covid-19 a temporairement mis en veilleuse de nombreux mouvements : les gens tombent malades, les mesures de distanciation sociale limitent les actions, l’isolement et la précarisation compliquent l’organisation des luttes,… Mais la crise sanitaire a également un effet radicalisant. La pandémie a exacerbé les violences domestiques, les inégalités et les discriminations, tout particulièrement les groupes les plus vulnérables.

    La colère et la frustration doivent s’exprimer dans la lutte. Cela signifie organiser des actions de solidarité internationale avec les personnes LGBTQI+ vivant dans des pays où les législations et les politiciens conservateurs, néocoloniaux et/ou religieux caractérisent leur naissance comme un crime. Mais aussi réagir lorsque des politiciens de droite stigmatisent les personnes LGBTQI+, légitimant indirectement (pour certains, quotidiennement) la violence et les discriminations.

    Nous devons entrer en action au niveau local et national pour mettre fin à la violence et aux discriminations LGBTQI+phobes. Des investissements publics massifs dans les soins de santé (pour s’en prendre aux longues listes d’attente concernant les transgenres, pour fournir un soutien psychologique à toutes et tous,…), dans l’enseignement (notamment des cours d’éducation sexuelle appropriés), dans le logement social et les emplois décents (pour lutter contre les discriminations sur le marché de l’emploi et du logement), dans les organisations socioculturelles LGBTQI+, dans les refuges, le secteur social, etc. sont nécessaires.

    Nous continuerons bien entendu à défendre ces revendications après les actions « Pride is a Protest » du 27 juin. Elles seront notamment discutées dans les comités d’action locaux de la Campagne ROSA et reprises dans d’autres luttes (comme dans les actions féministes ou les actions du secteur des soins de santé). Notre combat va toutefois plus loin. Nous vivons dans une société divisée en classes sociales, la manière d’obtenir une réelle liberté et une réelle égalité sociale et économique fait partie de la lutte des classes. Les investissements nécessaires à notre bien-être seront toujours temporaires dans le système économique actuel, ils risquent de disparaître lorsque la pression sociale diminuera.

    À Bruxelles, par exemple, une distribution de nourriture a été organisée pour les personnes LGBTQI+ pendant le confinement. Le projet arrive aujourd’hui à son terme en raison du manque de fonds structurels en dépit de sa popularité croissante. C’est une bonne chose que plus d’argent ait (enfin) été mis à disposition des refuges pour les personnes LGBTQI+. Mais une société où certaines villes comptent plus de 10.000 personnes sur les listes d’attente pour un logement social n’offre pas de solution à long terme pour les victimes de violence domestique, du sans-abrisme et de discrimination.

    Il s’agit de changer fondamentalement la société, et pas seulement de lui donner un petit coup de peinture (arc-en-ciel) ici et là avec quelques mesurettes. Nous devons instaurer une société socialiste où les richesses produites seraient investies dans notre bien-être. Nous avons besoin d’une rupture avec la société de classe où la préservation des relations de pouvoir existantes (y compris par le contrôle social, la reproduction gratuite de la force de travail qui est source de profit pour le capitalisme,…) est liée à la famille nucléaire et aux normes de genre strictes qui alimenteront toujours les préjugés contre les personnes LGBTQI+. Nous nous battons pour une société où il n’y a plus de choix à faire entre ceux qui sont aidés et ceux qui ne le sont pas. Une société où tous les secteurs importants pour le bien-être des personnes LGBTQI+ (soins, logement, éducation, emplois, hébergement…) ne croulent pas sous le manque de moyens, mais où les moyens sont dégagés à leur profit et à celui de tous les travailleurs et leurs familles.

  • Rejoignez-nous le 27 juin : Pride is a protest !

    Avec le 17 mai, Journée internationale contre la LGBTQI-phobie, et le 28 juin, commémoration du soulèvement de Stonewall, les mois de mai et juin sont marqués par les droits des personnes LGBTQI+. En Belgique, le mariage entre personnes de même sexe a été reconnu en 2003, les droits d’adoption pour les couples LGBT existent depuis 2006, et la loi trans, qui rend plus accessible le changement de genre, est arrivée en 2017. Mais qu’en est-il ? L’égalité juridique ne signifie pas la même chose que l’égalité réelle ! La discrimination et la haine continuent de marquer fortement la vie des personnes LGBTQI+. La lutte reste d’actualité !

    Covid19 : la sécurité et le bien-être des personnes LGBTQI+ en jeu

    2021 nous a apporté un autre meurtre homophobe, à Beveren. La violence verbale et physique fait malheureusement trop souvent partie du quotidien de nombreuses personnes LGBTQI+, tout comme les formes plus « subtiles » de haine et de discrimination. Nous ne pouvons pas être qui nous sommes en public. Les jeunes ne peuvent souvent pas non plus porter ce qu’ils souhaitent. Nous vivons dans un monde hétéronormatif où la famille classique et les rôles sexuels associés sont encore dominants et souvent imposés par de force.

    Une crise affecte surtout les plus vulnérables et la crise sanitaire a également accru les inégalités, l’insécurité et la discrimination. Les personnes LGBTQI+ sont plus susceptibles que la moyenne de vivre dans des conditions précaires, insalubres et dangereuses. Des années de coupes budgétaires ont créé de longues listes d’attente pour de nombreuses formes d’assistance et d’hébergement, importantes pour le bien-être des personnes LGBTQI+.

    Les confinements ont entraîné une augmentation dangereuse de la violence intrafamiliale. Les victimes, dont un nombre proportionnellement élevé de personnes LGBTQI+, vivent dans des situations dangereuses 7 jours sur 7. L’accès aux organisations LGBTQI+ et les contacts sociaux en général se limitent souvent à des contacts en ligne. C’est insuffisant et certainement pas toujours sûr. Le cyberharcèlement connaît des hauteurs insoupçonnées. Les incidents de violence organisée où des personnes LGBTQI+ sont attirées dans un piège et agressées par le biais des réseaux sociaux sont en augmentation, les auteurs semblant être de plus en plus jeunes. Pour les jeunes, la crise entraîne un isolement accru et une détérioration de la santé mentale. Nous avons besoin d’une aide psychologique appropriée et gratuite pour toutes celles et ceux qui en ont besoin.

    La pénurie d’emplois décents est un terrain propice à la discrimination : quiconque est « différent » est exclu. En 2018, le centre pour l’égalité des chances d’UNIA a signalé une augmentation de 49% des cas de discrimination en raison de l’orientation sexuelle par rapport à l’année précédente.

    Le programme scolaire est toujours hétéronormatif. Une enquête de 2018 a montré qu’en Flandre, plus de 40 % des personnes LGBT ne se sentent pas en sécurité à l’école. Un sur quatre a même subi des violences physiques et le même taux a déjà fait une ou plusieurs tentatives de suicide. Des cours d’éducation sexuelle appropriés sont nécessaires pour éliminer les préjugés et l’ignorance et créer un climat de sécurité pour chaque étudiant.

    Luttons pour les droits et le bien-être des LGBTQI+ : entrons en action !

    Les crises conduisent à une société plus dure. Cela s’accompagne toujours d’une augmentation des tensions, de la violence et des frustrations dans la société. Selon la Campagne ROSA, la LGBTQI+phobie n’est pas congénitale et ne peut être réduite à une culture spécifique. La discrimination est stimulée et entretenue par le capitalisme, qui a besoin de monter les gens les uns contre les autres afin de maintenir les relations de pouvoir existantes.

    Dans cette optique, la classe dirigeante présente certains groupes comme inférieurs et crée délibérément une image d’hostilité autour de la « différence ». Les personnes LGBTQI+ sont une soi-disant menace pour les « valeurs traditionnelles ». De cette façon, elle divise la classe ouvrière pour mieux la contrôler. Il suffit de penser aux camps de concentration pour les LGBT en Tchétchénie, aux attaques contre les droits et le bien-être des trans en Hongrie sous Orban et au Brésil sous Bolsonaro. Dans de nombreux pays néocoloniaux, être soi-même est encore passible de prison ou de mort. Notre combat est international !

    En Belgique également, les institutions de droite et conservatrices, politiques et religieuses, continuent de présenter les personnes LGBTQI+ comme anormales, inférieures ou comme un danger pour la société. Ce faisant, elles justifient la violence et les discriminations.
    Il est important de répondre aux incidents de violence par des actions. Mais nous ne pouvons pas nous arrêter à l’indignation. Il est grand temps que le mouvement LGBTQI+ adopte également une approche proactive. Les défilés annuels de la Pride en Belgique ressemblent de plus en plus à une fête commercialisée, où nos revendications et la nature combative de ce mouvement sont reléguées au second plan.
    Cela peut et doit changer : la Pride est née d’une action de protestation !

    Descendons dans la rue pour imposer des mesures et des investissements réels.

    Le 27 juin, nous descendrons dans la rue pour :
    – Des investissements dans l’enseignement, afin de permettre la mise en place de cours d’éducation sexuelle appropriés.
    – Des investissements dans les soins de santé, afin que toute personne ayant besoin de soins physiques ou psychologiques puisse les obtenir.
    – Des investissements dans les services publics, le logement et les emplois décents, pour ne laisser aucune place à la discrimination.
    – Des investissements dans les lieux de rencontre et les organisations socioculturelles LGBTQI+, qui ont tant d’expertise mais si peu de ressources.
    – Des investissements dans les refuges et les logements sociaux afin de garantir que chacun dispose d’un abri sûr.

    Ces revendications peuvent sauver des vies, pour les personnes LGBTQI+ mais aussi pour la grande majorité de la population. Nos demandes d’investissements se heurtent à des années de politiques d’austérité. La richesse est abondante, mais elle n’est actuellement utilisée que pour enrichir les riches. La lutte pour le bien-être des LGBTQI+ et la lutte sociale pour une société différente vont donc de pair. Nous voulons une société où le bien-être de toutes et tous est central. Ceci est contraire au capitalisme, dans lequel les profits d’une petite élite sont prioritaires sur le reste.

    La discrimination ne disparaîtra que lorsque nous aurons supprimé ce terreau. Nous devons mener cette bataille ensemble. Nous avons un monde à gagner ! Rejoignez/participez aux actions « Pride is a Protest » à Gand, Anvers et Bruges le 27 juin 2021, la veille de l’anniversaire de la légendaire rébellion de Stonewall.

    Contactez-nous pour les départs collectifs à partir de Wallonie et de Bruxelles !

  • Stop à la LGBTQI+phobie ! Participez aux actions “Pride is a Protest”

    Le vendredi 5 mars, David P. a été assassiné dans un parc de Beveren. Tout indique que le motif de ce meurtre est l’homophobie. La victime a été attirée sur place par une application de rencontre et poignardée par trois mineurs. “Nous n’accepterons jamais ce genre de violence dans notre pays”, a déclaré le Premier ministre Alexander de Croo. La communauté LGBTQI+ était consternée. Les trois auteurs ont été identifiés et arrêtés. Il s’agissait en fait de garçons mineurs qui n’en étaient pas à leur premier acte homophobe.

    Par Boris (Gand)

    Que (ne) font (pas) les partis traditionnels ?

    Les réactions indignées du monde politique et médiatique face à ce meurtre sont évidemment justifiées. Mais quelle crédibilité leur accorder ? Les mêmes responsables politiques si ce n’est pas personnellement, par le biais de leur parti, sont coupables d’une politique qui rend plus difficile la vie des minorités telles que les personnes LGBTQIA+ en raison des privatisations et du sous-financement des services publics et du secteur social. La pénurie d’emplois décents et de logements abordables facilite les discriminations, notamment sur base de l’orientation et l’expression sexuelles. Unia (ex-Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme) reçoit chaque année des signalements de discrimination dans la recherche de logements. “Avec un couple de femmes, par exemple, un propriétaire demande qui va entretenir le jardin de la maison”, explique la directrice Els Keytsman. “Avec un couple d’hommes, nous entendons régulièrement que le propriétaire préfère un ‘couple stable’.”

    Même des personnalités telles que le président du Vlaams Belang, Tom van Grieken, ont condamné ce récent cas de violence homophobe. Van Grieken a déclaré : “Il n’y a pas de place dans notre société pour de telles ordures homophobes. Pas maintenant. Jamais.” Mais le Vlaams Belang avait proposé Jef Elbers comme directeur du Vlaams Audiovisueel Fonds (VAF). Elbers considère la Pride comme une “connerie homosexuelle”, qu’il trouve “vraiment dégueulasse” avec ces “chariots à merde”. En 2015, Filip Dewinter a participé à une “marche pour la vie” à Anvers, le même jour que la Brussels Pride en demandant l’interdiction de cette dernière. Les personnes transgenres ont été décrites comme totalement “anormales” dans les médias par le député Dries Van Langenhove et d’autres membres du VB. Nouvellement élu député du Vlaams Belang, Dominiek Sneppe a déclaré en 2019 : “Nous n’avons rien contre les personnes LGBT en soi. La seule question est de savoir s’ils doivent pouvoir se marier et adopter des enfants. Je pense que c’est un pont trop loin.”

    N’oublions pas non plus les déclarations homophobes de Theo Francken (N-VA) au sujet des “vrais hommes”. Bart De Wever a quant à lui interdit aux guichetiers anversois de porter un t-shirt arc-en-ciel sous prétexte de “neutralité”. Les déclarations et les actions politiques confirment sans cesse que l’on mène une politique dans laquelle l’hétérosexualité est la norme et tout ce qui s’en écarte est présenté comme anormal et perturbateur.

    Cela contribue à former le terreau de l’homophobie.

    L’homophobie est trop vite cataloguée comme un problème religieux, notamment au sein de la communauté musulmane. Unia s’oppose à cette approche. L’homophobie ne peut certainement pas être réduite à un contexte migratoire. Les recherches montrent qu’il y a beaucoup d’homo-négativité dans la communauté congolaise, mais Unia reçoit également des rapports de forums ultra-catholiques où l’homophilie est assimilée à la pédophilie ou de clubs d’étudiants homophobes d’extrême droite comme Schild & Vrienden.

    Avec leurs politiques d’austérité, les responsables politiques des partis traditionnels protègent un système qui, à un rythme toujours plus rapide, conduit aux crises. Cette situation est dangereuse pour les personnes LGBTQI+ et les autres groupes minoritaires dans la société, car ils sont invariablement les premiers à en ressentir les conséquences. Les tensions sociales et le durcissement de la société impliquent une augmentation de la violence envers les personnes LGBTQI+. La crise du logement, l’augmentation du chômage, etc. sont clairement des foyers de précarisation et de discrimination. La violence est un problème structurel, lié à un système en crise, et ne peut être combattue efficacement qu’en rompant avec ce système.

    Les “solutions” bon marché n’existent pas

    Le gouvernement et les autorités locales ont une responsabilité écrasante. La création d’emplois, le logement social et une éducation inclusive envers les LGBTQI+ sont essentiels dans la lutte contre l’homophobie, tout comme le développement d’un système judiciaire efficace et l’assistance aux victimes. La lutte contre les discriminations ne peut pas se faire uniquement avec des idées ou de belles paroles : il faut des moyens !

    Par exemple, l’organisation LGBTQI+ Çavaria met l’accent sur l’éducation. En effet, une enquête de 2018 a révélé que plus de 5 enseignants du secondaire sur 10 considèrent l’orientation sexuelle comme inavouable. Dans l’enseignement primaire, ce chiffre atteint même 60 % ! Le soutien aux écoles et au personnel dans la lutte contre la discrimination doit devenir une priorité. La mentalité consistant à “faire avec ce que nous avons (de plus en plus endommagé)” et le sous-financement de l’enseignement qui en découle doivent appartenir au passé.

    Les subventions aux organisations et événements socioculturels LGBTQI+ devraient également être augmentées. Les précédents incidents de violence homophobe et ce terrible meurtre montrent plus que jamais que les organisations, associations et lieux de rassemblement où les personnes LGBTQI+ peuvent se sentir en sécurité sont essentiels. Malheureusement, ces types d’espaces n’ont fait que diminuer au cours des dernières décennies. De plus en plus de bars et de lieux de rencontre LGBTQI+ ferment leurs portes, ce qui accroît la vulnérabilité des personnes LGBTQI+ dans la vie nocturne. Les rencontres se font par le biais d’applications, où des personnes aux sombres motivations peuvent également se cacher derrière de faux profils. Une tactique que nous connaissions jusqu’à présent principalement à travers des horribles histoires de Russie, du Brésil, du Maroc … mais que nous voyons aujourd’hui chez nous.

    Entrer en action de façon solidaire et construire un mouvement de lutte

    La visibilité dans la rue en tant que communauté est une arme puissante contre l’homophobie croissante. Pas seulement en réaction à des incidents, mais en permanence. Le mouvement LGTBQI+ trouve son origine dans la protestation de la rue. Les légendaires émeutes de Stonewall en 1969 aux États-Unis nous ont permis de sortir de l’obscurité. Nous devons à nos droits acquis à la mobilisation et nous devons les protéger par ce biais. Aujourd’hui, l’un de ces droits est clairement attaqué : le droit d’être qui nous sommes dans la rue.

    La discrimination et la violence ne concernent pas uniquement la communauté LGBTQI+. En tant que mouvement LGBTQI+, nous devons combler le fossé avec le mouvement #Metoo, le mouvement Black Lives Matter et de nombreuses autres organisations de lutte contre les discriminations et la violence qui découlent d’un système malade.

    En Flandre, la Campagne ROSA a lancé un appel aux autres organisations (LGBTQI+) pour la construction conjointe de manifestations locales “PRIDE IS A PROTEST”, pour se battre contre toutes les formes de discrimination, d’exploitation et de violence avec des revendications concrètes et dans la solidarité.

    • Gent: Pride is a Protest : 27 juin, 15h, Kouter
    • Bruges : Pride is a Protest : 27 juin, Burg

    Prenez contact avec nous pour participer à un départ collectif de Bruxelles ou de Wallonie ! info@socialisme.be

  • La lutte pour le bien-être des personnes LGBTQI+ est toujours d’actualité !


    Nous sommes le 17 mai, journée internationale de lutte contre la LGBTQI+phobie. En temps normal, des activités et des défilés ont lieu dans divers pays à l’occasion de cette journée. Mais avec la crise sanitaire actuelle, presque tout est à l’arrêt. Pire, outre l’annulation et/ou le report d’événements et de manifestations symboliques et politiques, la crise du coronavirus entraîne une répression, une violence, un isolement et une discrimination accrus pour de nombreuses personnes LGBTQI+.

    Par Elise (Bruxelles)

    La crise du coronavirus comme prétexte pour intensifier les attaques et la violence

    Alors que le Covid-19 est “le” thème qui prévaut dans les médias du monde entier, divers politiciens et régimes saisissent la crise sanitaire comme prétexte pour mettre en œuvre toutes sortes de mesures antisociales (prévues en réalité de longue date). En comptant sur l’effet des mesures de distanciation sociale et du confinement sur la contestation, ils tentent de mettre rapidement en œuvre des projets de loi et des mesures d’économie impopulaires et discriminatoires. Dans de nombreux pays, les personnes LGBTQI+ sont l’un des groupes dont le bien-être et les droits (souvent déjà très limités) sont sous pression.

    En Hongrie, Victor Orban a immédiatement abusé du pouvoir presque illimité qui lui est accordé pendant cette période exceptionnelle pour s’attaquer aux transgenres de son pays. En pratique, son projet de loi signifie qu’il devient impossible d’être officiellement reconnu comme transgenre. En Pologne aussi, les attaques ont rapidement suivi l’épidémie. Le parti conservateur de droite “Droit et Justice” a profité du confinement pour introduire une interdiction complète de l’avortement (contre laquelle des millions de personnes sont descendues dans la rue ces dernières années) ainsi qu’un nouveau projet de loi. Celui-ci punit l’éducation sexuelle des mineurs d’une peine de prison allant jusqu’à 3 ans et assimile l’homosexualité à la pédophilie.

    Ces discours et mesures vont de pair avec une augmentation de la violence à l’encontre des personnes LGBTQI+. Les organismes officiels et les institutions religieuses et politiques conservatrices appellent ouvertement à des attaques contre ces personnes. Ainsi, en Ouganda, la police a fait une descente dans un refuge LGBTQI+ et a arrêté 20 personnes sous prétexte de “non-respect des règles coronavirus”. Au début du Ramadan, Ali Erbas, représentant religieux officiel dans l’Etat turc, a accusé les homosexuels de propager des maladies (c.à.d le coronavirus) et d’infecter la société. Au Maroc, des chasses à l’homme sont organisées contre des homosexuels après un appel lancé par une célébrité turque sur les médias sociaux.

    Ces changements législatifs et la rhétorique violente dans laquelle les personnes LGBTQI+ sont présentées comme anormales et comme un danger pour la société sont populaires auprès des dirigeants de droite. En cette période de crise, ils tentent de se renforcer sur base de la stratégie de « diviser pour mieux régner » et cherchent invariablement des boucs émissaires (les réfugiés, les personnes LGBTQI+, etc.) afin de détourner l’attention de la véritable cause des problèmes, des inégalités et des pénuries de la société. L’énorme crise sanitaire a fait éclater au grand jour la mauvaise gestion de la classe politique au fil des ans. Ces mêmes politiciens s’en servent maintenant pour s’en prendre aux minorités.

    La coronavirus et la politique antisociale : un cocktail mortel

    Outre ces attaques juridiques, la majorité des personnes LGBTQI+ subissent également les conséquences désastreuses des coupes budgétaires et des privatisations néolibérales de ces dernières décennies. La pandémie met en lumière les pénuries croissantes d’investissements dans les soins de santé, les services publics, l’éducation, les emplois, les logements décents, etc. dans le monde entier. Ces pénuries existaient avant la crise, mais elles jettent désormais plus rapidement davantage de personnes dans la précarité et dans des conditions de vie malsaines voire mortelles.

    Des politiques de confinement sont organisées dans de nombreux pays. Avec le manque criant de centres d’accueil pour les personnes LGBTQI+ et de logements sociaux en nombre suffisant, de nombreuses personnes LGBTQI+, en particulier les jeunes, sont obligées de rester 24 heures sur 24 dans une situation potentiellement hostile et violente à la maison. La violence domestique est en augmentation, tout comme le taux de suicides, qui est déjà élevé dans une société LGBTQI+phobe. Dans les centres d’accueil pour réfugiés, en raison du manque de moyens, l’hébergement ne se prête pas du tout à des mesures telles que la distanciation sociale, les mesures d’hygiène, etc., l’encadrement et la protection des réfugiés LGBTQI+ sont sous pression pendant les périodes de confinement.

    En outre, les personnes LGBTQI+ sont surreprésentées dans la population de sans-abris dans de nombreux pays. Les jeunes LGBTQI+ ont un risque de sans-abrisme 120 % plus élevé aux États-Unis par exemple. Cela les expose bien sûr à beaucoup plus de risques de maladie et de répression pendant cette période de crise du coronavirus. La discrimination dans la recherche d’un logement et d’un emploi, un phénomène alimenté par des années d’économies sur les logements sociaux et de précarisation de l’emploi, a pour conséquence que de nombreuses personnes LGBTQI+ ont du mal à joindre les deux bouts. Perdre son emploi (temporairement ou définitivement) pendant la période de crise plonge beaucoup d’entre elles dans une terrible précarité.

    Enfin, les années de sous-investissement dans le secteur de la santé publique ont entraîné des pénuries de personnel, d’infrastructures et d’équipements de protection. Dans les pays où les opérations pour les personnes transgenres sont possibles, les listes d’attente dans les hôpitaux étaient déjà longues avant cette crise et il fallait souvent attendre une ou plusieurs années avant d’être pris en charge. Dans ce contexte de pandémie, beaucoup de ces établissements de santé sont désormais obligés de se transformer en “départements coronavirus” et il n’y a dès lors pas de place pour les soins de santé “non essentiels” ou “non indispensables à la vie”. Les listes d’attente vont donc s’allonger, mais l’accès aux hormones sera également limité, ce qui aura des conséquences psychologiques et physiques, notamment un risque accru d’exposition à la violence.

    La lutte pour les droits et le bien-être des personnes LGBTQI+

    Les droits et le bien-être des personnes LGBTQI+ sont en jeu dans le monde entier. La crise du coronavirus accélère ce processus, mais il est clair que le problème à la racine était déjà présent avant la propagation de cette maladie.

    Tant qu’il n’y aura pas de véritable démocratie et tant que la majorité de la population devra se déchirer pour les miettes restantes après que le profit de entreprises aient été détournés vers des paradis fiscaux, des figures telles que Trump, Bolsonaro, Orban, Poutine, etc., dans des contextes de crise et de manque d’alternatives crédibles, arriveront au pouvoir et abuseront de celui-ci pour s’en prendre aux minorités, aux femmes, aux personnes LGBTQI+, aux migrants et aux réfugiés. Ils n’offrent aucune solution à la crise sanitaire, ils représentent et défendent au contraire un système qui est en partie responsable de l’ampleur de celle-ci et qui place les bénéfices d’une petite minorité au-dessus de la santé, du bien-être collectif et de la vie de la majorité de la population. Le capitalisme est un système qui porte dans son ADN la crise, l’inégalité, l’exploitation et la discrimination.

    Les droits des personnes LGBTQI+ doivent être défendus. Cela signifie d’organiser des actions de solidarité internationale avec les personnes LGBTQI+ vivant dans des pays où les lois coloniales ou religieuses souvent conservatrices qualifient leur naissance de crime. Nous devons nous tenir prêts maintenant et après la crise du coronavirus et exiger et appliquer des mesures et des investissements au niveau local, national et international pour combattre la violence et la discrimination LGBTQI+phobe. Dans cette lutte contre des décennies de privatisation et d’économies sur des services publics vitaux sous le néolibéralisme, la lutte pour le bien-être des LGBTQI+ et la lutte sociale se rejoignent. Nous exigeons des investissements massifs dans les soins de santé, l’enseignement, les logements sociaux, les emplois décents, la culture, les refuges, le secteur social, etc. Ceux-ci peuvent sauver des vies, LGBTQI+ ou non, crise sanitaire ou non.

    La lutte pour les moyens nécessaires ne peut être victorieuse si la classe des travailleurs est divisée, seulement si elle est unie. Et c’est possible. La LGBTQI+-phobie n’a rien de naturel. C’est un moyen de diviser et d’affaiblir la classe des travailleurs. Elle repose sur une société de classe où la préservation des relations de pouvoir existantes renvoie à la famille traditionnelle et à des normes strictes en matière de genre comme moyen de maintenir le contrôle social et le travail reproductif libre.

    Les revendications sociales conduisent nécessairement à la discussion sur la nécessité d’un changement fondamental dans l’organisation de la société, car dans ce système capitaliste, les droits sont toujours en danger et le bien-être sera toujours secondaire par rapport au profit. Nous défendons une société socialiste où le profit produit serait investi dans notre bien-être, une société loin du capitalisme, loin de l’oppression, qui poserait les bases d’une liberté et d’un bien-être réels.

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