Tag: Le CAP

  • La recherche “d’autre chose” prépare la voie à un gouvernement de droite

    Si les élections fédérales de 2007 ont démontré quelque chose, c’est sans doute la frustration profonde face à la politique menée ces dernières années. En Flandre, le CD&V-NVA, la Liste Dedecker et dans une nettement moindre mesure Groen ! et le Vlaams Belang en sortent vainqueurs. En Wallonie, c’est surtout ECOLO qui profite des coups que le PS doit encaisser, le MR devient bien la plus grande formation mais avec un résultat à peine meilleur qu’en 2003. Le temps des glissements derrière la virgule est maintenant du passé, on calcule désormais avec des pourcents entiers.

    Déclaration du Bureau Exécutif du MAS/LSP

    Vande Lanotte, le président du SP.a, et Somers, son collègue du VLD, ont eu de la peine à le croire. Où cela a-t-il foiré ? La défaite majeure du SP.a n’avait été annoncée par aucun sondage. Il y a dix mois à peine, le SP.a s’en était encore bien tiré lors des élections communales (+ 1,8% en moyenne) avec certaines percées plus importantes dans les grandes villes. On disait alors qu’il s’agissait de l’effet « Vande Lanotte ». Tant les bons résultats de l’ancien parti de Dedecker, le VLD, que le score personnel de Dedecker lui-même semblaient alors annoncer l’enterrement politique de ce personnage. Aujourd’hui, le même Vande Lanotte doit encaisser à Ostende une perte qui approche des 20% (48% lors des élections communales de 2006 et seulement 25,6% en 2007) tandis que Dedecker renaît de ses cendres. Et cela ne s’arrête pas là. A Gand, SP.a-Spirit descend de 31,7 à seulement 21,3%, à Louvain de 38,1 à 20,5%, à Saint-Nicolas de 35,4 à 19,9% et à Hasselt de 45,7 à 25,6%. On accepterait pour moins « que le parti n’a pas bien compris l’électeur ». Au VLD, on est soulagé puisque la perte n’est que de 5% contre 9% son partenaire à la coalition violette, mais, quoi qu’il en soit, tous sont bleus de coups. Le VLD peut cependant se consoler avec l’idée que la famille libérale devient la plus grande famille politique avec un siège de plus que la famille chrétienne.

    Le quotidien flamand de la Violette, De Morgen, qui, en octobre dernier, mettait encore en lumière les figures de proue libérales et socialistes, explique cette fois-ci les mauvais résultats de SP.a-SPIRIT par l’image écaillée de Vande Lanotte. « Le programme était à 100% du travail de professeur d’université, chiffré à la virgule près, plus précis que jamais. Mais avec un effet secondaire : chiant, peu excitant et surtout pas stimulant » écrit son journaliste Walter Pauli. Groen ! n’a pas vraiment pu profiter de la défaite du SP.a puisque, toujours selon De Morgen, ce parti ressemblait trop au SP.a, trop exemplaire et trop orienté vers le pouvoir. Et le journaliste continue : « Celui qui en a marre d’être sage ne pouvait regarder que d’un côté, en direction de Dedecker. Peut-être a-t-il eu un peu de force d’attraction sur les électeurs de gauche. » Image écaillée de Vande Lanotte ? Et Leterme alors ? Vande Lanotte était-il tellement dans le coup avant son apparition en pirate dans l’émission de variété des Drag Queens Stacy et Nancy ? Nous ne le croyons pas. Nous ne croyons pas non plus à la suggestion de Vera Dua (Groen !) selon laquelle l’électeur flamand serait de droite. Il est vrai que les électeurs flamands votent bien à droite mais c’est surtout parce que la gauche « visible », le SP.a-SPIRIT et Groen !, les délaissent systématiquement pour leur faire avaler de force une politique de droite.

    Où peut-on aller en tant que travailleur ? Le SP.a prétend défendre nos intérêts mais fait exactement l’inverse : démanteler des services publics et les rendre plus chers, obliger les chômeurs à accepter n’importe quel emploi à n’importe quelle condition, dévaliser notre sécurité sociale pour distribuer les cadeaux aux patrons,… Beaucoup de travailleurs pensent que si c’est cela qu’ils veulent, autant alors voter pour les vrais partis du patronat. Les Verts flamands ne semblent se servir de leur image de gauche que lorsqu’ils sont dans opposition ; dès que des postes s’approchent, même de loin, seule la soif de pouvoir l’emporte. Les seules alternatives possibles, le PTB et le CAP, par manque de moyens et puisque les médias les ignorent complètement, n’apparaissent même pas dans l’écran de vision de la majorité des travailleurs et de leurs familles. Du PTB, il a encore été un peu question, mais pour combien de personnes le CAP est-il encore inconnu ? Dans cette situation, beaucoup font le tour de ce qu’ils connaissent : hier Rossem, puis Vlaams Belang, alors Groen !, puis une dernière fois SP.a-Spirit et cette fois-ci Dedecker qui a pu profiter de sa présence quotidienne sur les petits écrans avec ses conneries. L’électeur est à la recherche de changements mais quelle soit sa manière de voter, à chaque fois le marteau de la casse sociale tombe sur sa tête.

    Reynders dans une position moins confortable que Leterme

    Il y a évidemment d’énormes différences entre la situation politique en Wallonie et à Bruxelles et celle en Flandre. Le PS paie par une perte de 7% les innombrables scandales dans lesquels le parti est impliqué. Dans la province du Hainaut, la perte monte jusqu’à 10% avec un pic de 15 % à Charleroi. A Bruxelles-Hal-Vilvorde, le PS tient mieux le coup (-1,6%) bien qu’avec un pic de -5,6% à Saint-Gilles, la commune du ministre-président Picqué. Mais, malgré tout, le PS reste un poids lourd considérable avec 26,8%, en partie parce que, contrairement au SP.a, le PS réussit encore à se présenter comme celui qui défend le tissu social contre les attaque de l’ultra-libéral Reynders. Le MR devient bien, pour la première fois depuis 1946, la formation ayant le plus grande score, mais cela est plutôt dû au recul du PS qu’à ses propres prestations. Les chrétiens-démocrates de Milquet avancent légèrement mais c’est surtout ECOLO qui profite de la perte du PS et ressort du scrutin comme le grand vainqueur. Reynders affirme que ce résultat est en soi une réforme d’Etat. Il admet ainsi implicitement ce que De Tijd (le pendant flamand de L’Echo de la Bourse) avait déjà dit sur la réforme d’Etat, à savoir que l’objectif principal de cette réforme est la cassure du tissu social.

    Là où Leterme dispose d’une majorité confortable pour s’attaquer aux acquis sociaux, Reynders se trouve dans une situation plus difficile. D’abord, il doit tenir compte de l’avancée d’ECOLO qui se dit bien prêt à rentrer dans un gouvernement mais pas à n’importe quel prix. Ensuite, Milquet crie qu’elle n’est pas prête à accepter une réforme d’Etat qui nuise aux francophones. Finalement, Reynders plus encore que Leterme, devra tenir compte de la rue. Vande Lanotte a déjà déclaré que le SP.a est préparé à une cure d’opposition, que le parti est éventuellement préparé à soutenir une réforme d’Etat à tout en étant dans l’opposition et donc à fournir la majorité nécessaire. Si le SP.a atterrit dans l’opposition, nous nous attendons plutôt à une opposition douce, à ce qu’ils appellent une « opposition constructive », selon le modèle des Démocrates américains. Le sommet de l’ABVV sera peut-être un peu bousculé, mais ce n’est pas dans sa nature de prendre l’initiative d’organiser la résistance. Par ailleurs, avec le CD&V dans le gouvernement, l’ACV ne sortira pas vite ses troupes.

    Ce sera différent en Wallonie. Jusqu’ici, le PS a été capable de vendre la politique de casse sociale en exerçant une pression sur ses amis de la direction de la FGTB et d’ailleurs également sur la CSC. Dans l’opposition, le PS ne sera pas prêt à sortir les marrons du feu pour Reynders. Au contraire. Une opposition du PS ne sera ni douce, ni constructive mais dure. Ceci évidemment dans le cas où les socialistes atterrissent dans l’opposition.

    Dans les syndicats, ce résultat électoral provoquera pas mal de discussions. Au sommet, on mettra en avant la « droitisation » et on voudra encore plus évoluer vers des syndicats de service. A la base, et peut-être même parmi les cadres intermédiaires, on voudra tirer le bilan de la manière dont les syndicats ont avalé la politique de la Violette. L’appel ouvert de la part de l’ABVV dans le Nieuwe Werker (journal de la FGTB flamande) à voter pour certains délégués syndicaux qui étaient présents sur les listes du SP.a n’aura pas été digéré par beaucoup. Le mauvais résultat de SP.a-Spirit et les maigres scores des quatre candidats issus de l’ABVV sera considéré comme une punition.

    Former un gouvernement devient extrêmement difficile

    Leterme est confronté à une tâche extrêmement difficile : il doit à lui-même et à son partenaire de cartel le fait de devoir obtenir une réforme d’Etat. Mais il doit faire attention aux extrémistes qui lui poussent dans le dos et sont déjà prêt à crier « trahison ! ». Il ne peut se permettre de laisser son partenaire de cartel les mains vides. Du côté flamand, le SP.a aurait été un partenaire souhaitable mais il est temporairement dans les cordes. Les Verts et surtout leur position confuse sur le plan communautaire ne conviennent pas tellement au CD&V-NVA. Reste le VLD, mais c’est justement le parti qui, sur le plan communautaire, se dit en faveur d’un renforcement du niveau fédéral, un discours qu’on aime pas entendre dans les cercles de la NVA. Par contre, la liste Dedecker, favorable à une réforme de l’Etat dans le sens confédéral, sera probablement tenue hors des discussions par le VLD.

    Du côté francophone, Leterme peut faire des affaires avec les libéraux du MR mais il sera confronté à la résistance du partenaire de sa propre famille, le CDH. Dans le scénario de l’ « Orange bleue », il peut de plus s’attendre à un PS dans l’opposition qui punira sans merci chaque concession francophone sur le plan communautaire. Dans ce sens, il ne semble pas que la formation du prochain gouvernement se fera facilement ; elle pourrait bien se tirer en longueur. Peut-être même au point où Leterme sera forcé de faire le choix déchirant d’en arriver à une cassure avec la NVA si une coalition Orange bleue, avec éventuellement un troisième partenaire, se casse le nez sur une réforme d’Etat. Dans ce cas, une tripartite classique, éventuellement avec le SP.a encore sur les bancs de l’opposition, n’est pas à exclure. Un tel gouvernement sera inévitablement un cabinet de crise qui jettera l’éponge aux alentours des élections régionales de 2009.

    Leterme sera d’ailleurs confronté à des défis socio-économiques qui ne seront pas minces. Surtout dans le cas où une majorité Orange bleue serait formée, le patronat saisira l’occasion pour annoncer son cahier de revendications : la limitation des allocations de chômage dans le temps, une forte baisse des charges patronales, le report de la fermeture des centrales nucléaires, un assainissement fort des services publics,… Tout cela approche. Vers la fin de cette année encore, il faudrait déjà trouver 3 à 4 milliards d’euros mais il faudra encore voir si tout cela sera possible sans que les syndicats sortent de leurs pantoufles. De plus, quelle qu’en soit la manière, lors du scrutin régional et européen de 2009, Leterme risque de voir sa politique punie.

    CAP : tirer les leçons des résultats

    Avec 21.215 voix au Sénat (0,32%) – 8.277 voix (0,33%) pour le collège francophone et 12.938 (0,32%) pour le collège néerlandophone – et 20.083 pour la Chambre (0,30%), le CAP récolte un peu plus que les 19.841 voix du MAS/LSP aux élections européennes de 2004. Mais si le CAP fait mieux que le MAS dans la partie francophone (8.277 voix / 0,33% au lieu de 5.675 / 0,23%), il fait moins que le LSP dans la partie néerlandophone (12.938 voix / 0,32% au lieu de 14.166 / 0,35%) !

    C’est moins que ce que nous espérions, en nous basant sur une bonne campagne électorale et sur les bonnes réponses que nous avons reçues là où nous avons été capables d’expliquer notre projet. En Flandre, le PVDA+ a obtenu pour le Sénat presque 3 fois le chiffre du CAP (34.768). En Wallonie, tant le PTB+ avec 20.039 voix que le PC avec 19.632 voix ont obtenu plus du double du CAP. Que le CAP ait réussi à obtenir à Peer 5,32% avec l’ancien bourgmestre SP.a Jules Doutremont illustre le potentiel mais nous n’avons pas été capables de transférer cet effet ailleurs. Comment pensons-nous pouvoir expliquer ces résultats et comment continuer ?

    Evidemment, tant le PC que le PTB existent depuis des décennies là où le CAP vient à peine de se créer et reste encore inconnu chez une grande partie des électeurs. Nous connaissons la signification de cela : lors de notre première participation électorale au Sénat en Flandre en 2003, nous avons dû affronter le même phénomène et nous avions obtenu 8.337 voix. Une année plus tard, ce chiffre était grimpé, aux élections européennes, à 14.166. De plus, le CAP – pour le PC et le PTB, cela n’a pas été beaucoup mieux – a été complètement exclu des médias. Dans une époque où les élections se jouent surtout à travers les médias et où les tracts classiques et les affiches n’influencent les résultats que marginalement, c’est un énorme handicap. Le budget du CAP – 20.000 EUR (nationalement !) – était probablement le plus petit de tous les partis.

    De plus, beaucoup de temps a été perdu dans des discussions qui ont duré trop longtemps et qui ont miné nos possibilités d’implanter, de construire et de profiler le CAP. Dès le début, le CAP avait choisi d’être une formation nationale dans laquelle tous ceux qui désiraient lutter contre le néo-libéralisme étaient les bienvenus tout en gardant leur propre identité. C’était la base sur laquelle le MAS/LSP s’était engagé dans le CAP. Mais, du côté francophone, s’est créé, sur base d’un appel dans La Libre Belgique, « Une Autre Gauche ». UAG avait une vision totalement différente : un modèle confédéral avec deux directions différentes et une série de règles qui limitaient le droit de garder sa propre identité. Il a malheureusement fallu attendre jusqu’en février 2007 pour obtenir de la clarté à ce sujet. En décembre encore, certains prétendaient que le CAP avait échoué. Les difficultés internes ont été instrumentalisées par des concurrents pour présenter le CAP comme une bande en perpétuel conflit avec elle-même, le CAP francophone comme un « MAS+ »,… Comme nous le savons, des partis qui sont divisés par des querelles internes font des mauvais scores, surtout s’ils se présentent pour la première fois aux élections.

    Les trois initiateurs – Georges Debunne, Lode Van Outrive et surtout Jef Sleeckx – ont joué un rôle-clé dans la mise sur pied du CAP et nous leur en sommes reconnaissants. Malheureusement, aucun des trois n’a été prêt à participer aux élections pour le CAP – et en particulier Jef, pour des raisons familiales compréhensibles, alors que beaucoup de membres, dont le MAS/LSP, l’attendaient. Si Jef avait participé, nous aurions probablement été invités, comme le PTB l’a été, à l’émission « Doe de Stemtest » et les médias auraient accordé plus d’attentions au CAP. Cela aurait été une aide appréciable pour populariser le CAP. C’est d’ailleurs pour cette raison – le refus de Jef d’être candidat aux élections – qu’à la fin de l’année passée, le PTB a refusé la proposition d’un cartel PVDA+/CAP à Anvers. Comme si cela ne suffisait pas, une petite minorité du CAP a plaidé en faveur de la proposition de Groen ! de former une « bande rouge » de candidats CAP sur les listes de Groen !, proposition rejetée par une large majorité du CAP (90%), mais qui a contribué à une confusion durable, entre autres parce que quelques-uns ont passé outre à cette décision et se sont tout de même présentés comme candidats sur les listes de Groen !, occasion utilisée pour que la presse parle enfin du CAP, mais de quelle manière !

    Certains ont plaidé qu’il ne fallait pas participer aux élections fédérales pour attendre jusqu’aux élections régionales et européennes de 2009. Tout comme la majorité du CAP, le MAS/LSP n’a pas trouvé qu’il s’agissait là d’une bonne idée. Le Pacte des Générations est déjà derrière nous depuis plus d’une année, la situation est plus que mûre pour une nouvelle formation large des travailleurs. Le mécontentement contre la politique néo-libérale est énorme, nous l’avons constaté dans de nombreuses grèves spontanées et cela est confirmé élection après élection par les grands glissements de votes, bien qu’hélas – à cause de notre absence dans les médias et nos moyens financiers limités – pas encore dans la direction que nous souhaitons. Le nouveau gouvernement va d’ailleurs encore renforcer la politique néo-libérale, s’attaquer fortement aux services publics et probablement limiter encore plus le droit de grève entre autres par l’introduction d’un service minimum dans certaines entreprises et secteurs. Il sera crucial d’assurer que le nom et le projet du CAP soit connu à ce moment-là. Si nous n’avions participé aux élections pour la première fois qu’en 2009, nous aurions alors été désespérément en retard sur les faits.

    Chaque syndicaliste peut nous décrire en couleur et en odeur comment l’unité se forge à travers l’action et n’est obtenue que très rarement par la discussion abstraite. La majorité du CAP était convaincue que nous n’allions pas casser la baraque avec notre participation bien que la majorité d’entre nous, y compris le MAS/LSP, avait espéré un résultat un peu meilleur. Mais cela ne pèse pas en comparaison avec la camaraderie et la bonne collaboration qui a été forgée lors de la campagne entre des gens provenant pourtant d’horizons très divers : des ex-sociaux-démocrates, des ex-verts, des membres du MAS/LSP, des indépendants, des syndicalistes de la CSC et de la FGTB,… Nous n’avons pas obtenu un score terrible et pas non plus ce que nous avions espéré mais, durant la campagne, nous avons forgé une unité plus consolidée et nous avons placé le CAP, bien que de façon modeste, sur la carte politique.

    Finalement, nous voulons citer quelques défaillances de la campagne :

    • nous pensons qu’il est temps de laisser derrière nous les discussions sans fin. Cela ne signifie pas que nous ne voulons plus discuter avec des groupes qui défendent un autre projet mais ces discussions ne peuvent plus paralyser durant des mois la construction du CAP.
    • nous pensons aussi que notre affiche électorale « Une autre politique est possible » était trop vague, que beaucoup d’électeurs ne savaient pas vraiment où situer le Comité pour une Autre Politique. En ce sens, les affiches du PC et celles du PTB étaient beaucoup plus claires. Il nous manquait aussi un thème clair : « On en a marre des assainissements » ou « Contre l’inégalité » ou quelque chose de ce genre nous aurait mieux positionné à gauche.
    • enfin, nous avons systématiquement mis l’accent sur la nécessité d’un programme en dix points courts et clairs dont l’essentiel serait vu en un coup d’oeil. Hélas, nous en sommes restés à un programme très correct, mais aussi trop étendu pour les élections, sur le site internet.

    Le Mouvement pour une Alternative Socialiste n’est pas satisfait des résultats du CAP mais il l’est par le déroulement de la campagne et par la consolidation du groupe qui a été forgé durant cette campagne. La nécessité d’un nouveau parti large des travailleurs se posera systématiquement à l’avenir. Pour répondre à cela, le CAP a posé les premières fondations, il faut maintenant construire sur celles-ci. Nous espérons qu’à l’avenir, plus de groupes et d’individus trouveront le chemin du CAP et que le CAP continuera à intervenir avec autant d’acharnement dans les conflits sociaux, comme il l’a fait à La Poste, Volkswagen et Opel. Peut-être le CAP ne deviendra-t-il jamais ce « nouveau parti des travailleurs » mais on ne court un marathon qu’après s’y être préparé petit à petit. Le CAP est le premier lancement et pendant que le CAP se construit, nous serons toujours ouverts à collaborer, à fusionner, ou même à adhérer à des groupes qui voudront construire avec nous ce nouveau parti.

  • Le CAP est crucial pour les jeunes aussi…

    Le CAP a laissé une grande place aux jeunes sur ses listes. Sur la liste du CAP dans le Hainaut, Amin Brikci est le plus jeune candidat des élections du 10 juin. A 21 ans, Farid Rasoolzadeh, président d’EGA-Anvers (Etudiants de Gauche Actifs), est le plus jeune candidat de toutes les listes pour la Chambre dans sa province. Aïsha Paulis, étudiante infirmière à Bruxelles, est deuxième sur la liste du CAP pour le Sénat francophone. Elle a 24 ans et représente, avec d’autres encore sur les listes du CAP, la génération des jeunes travailleurs actifs ou en passe d’accéder au marché du travail. Pourquoi cet engagement ?

    Boris Malarme

    Notre génération n’a pas connu « l’ Etat providence » au contraire de la couche de travailleurs et de syndicalistes plus âgés. A l’époque, avoir un emploi stable, acheter assez vite une maison ou un appartement et construire sa vie était la norme. Depuis lors, les choses ont bien changé.

    Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un marché du travail saturé. A Bruxelles, un jeune sur quatre de l’âge d’Aïsha est laissé pour compte et est dépendant d’une allocation de chômage ou du CPAS. Pour accéder à un emploi, les patrons exigent de nous une flexibilité extrême pour de bas salaires. Pour en arriver là, ils ont pu compter sur leurs politiciens pour introduire toute une gamme de statuts précaires et instables.

    Le travail intérimaire s’est répandu comme la gangrène tant dans les entreprises que dans les services publics. Le patronat a recours au travail intérimaire pour adapter la production aux besoins momentanés du marché. Ces contrats à la semaine, voire au jour le jour, n’offrent aucune sécurité d’emploi et obligent les jeunes à se taire face aux exigences de la direction. Cela met les conditions de travail et les salaires de l’ensemble des travailleurs sous pression. Les agences d’intérim cherchent à créer l’illusion que celui-ci est un tremplin pour les jeunes en vue de décrocher un emploi stable, mais la réalité est toute autre. Seule une minorité accède finalement à un CDI. Cette absence de sécurité de revenu plonge la nouvelle génération dans une situation dramatique.

    Sans CDI, pas moyen d’acquérir un logement. De nombreux jeunes sont condamnés à vivre comme locataires ou à rester toujours plus longtemps chez leurs parents. Les diminutions de charges et autres cadeaux au patronat pillent les caisses destinées aux soins de santé, à l’enseignement, aux pensions,… Avec le plan Vandenbrouck, les droits d’inscription pour les master-après-masters (troisième cycle dans les universités) en Flandre s’élèvent maintenant à des milliers d’euros. Les partis traditionnels se préparent à étendre ces tarifs dès la première année d’étude. La grande majorité des enfants d’aujourd’hui auront financièrement de plus en plus dur à accéder à l’enseignement supérieur. Après le Pacte des Générations, l’idée de repousser l’âge de la pension flotte déjà dans l’air. Les patrons et leurs politiciens veulent faire de nous une génération qui meurt au travail.

    Le CAP doit organiser toutes les générations afin de lutter efficacement contre les politiques néo-libérales. Dans les entreprises, les nouvelles générations devront prendre la relève pour construire les syndicats. Les jeunes sont la couche de la société la plus dynamique, la moins marquée par les défaites du passé et par conséquent la plus ouverte aux idées socialistes. Le CAP a besoin d’une aile jeune et active. Par son dynamisme, elle permettra de renforcer énormément la présence et la visibilité du CAP aux piquets de grève, dans les campagnes menées dans les quartiers, dans les élections, ….

    Le capitalisme et sa course aux profits records pour les gros actionnaires offre comme avenir à notre génération et celles qui suivent les conditions de vie du monde néo-colonial. Ce système ne peut être adouci. Toi aussi, comme Aïsha et Farid, construis avec nous le CAP comme parti large de lutte… et rejoins aussi le MAS afin d’être ensemble capables d’envoyer le capitalisme dans les poubelles de l’Histoire et de bâtir une société débarrassée de l’exploitation pour les générations futures, une société réellement socialiste.

    4-8 juillet : viens au camp jeunes de résistance internationale !

    Après une année bien chargée en activités politiques du MAS, de Résistance Internationale ou du CAP, ce camp sera-t-il un lieu de repos ? Un peu, car un camp dans un cadre convivial avec barbecue, fiesta, détente, sport et cantus rouge, c’est tout de même un peu moins fatigant que de participer à la campagne du CAP tout en étudiant pour ses examens…

    Mais l’objectif est de profiter de ce camp pour discuter des actions que nos jeunes militants ont menées durant l’année écoulée et de préparer politiquement l’année à venir.

    Au programme, il y aura, entre autres, des discussions sur l’Amérique Latine, l’impérialisme au Moyen-Orient et ailleurs, l’écologie, la révolution cubaine, la montée du fascisme dans les années ’20 et ’30, l’anarchisme, la théorie de la décroissance, la prostitution, l’homophobie, l’exploitation capitaliste (avec l’exemple de VW-Forest),… Le seul regret est qu’il sera impossible d’assister à toutes les discussions ! Mais répartir les participants en petits groupes permettra d’aboutir à une discussion plus fouillée et laissera aussi plus d’espace aux plus timides pour intervenir.

    Camp Jeunes de Résistance Internationale et d’Etudiants de Gauche Actifs : 25 EUR pour les 4 jours (ce prix comprend le logement, l’infrastructure et les repas). Infos : 02/345.61.81 ou 0472/29.91.92

  • Nous voulons notre bureau de poste, pas un point-poste !

    Le bureau de Schaerbeek-Place Communale sera bientôt remplacé par un point-poste. Si les riverains pourront encore y acheter des timbres ou y retirer un recommandé, ils devront effectuer leurs opérations financières à Schaerbeek-Sainte-Marie, certes tout proche, mais toujours bondé. Or, La Poste n’y ajoutera qu’un seul guichet. Bonjour les files interminables !

    par Thierry Pierret, ex-postier 10e sur la liste CAP à Bruxelles-Hal-Vilvorde

    Le CAP a décidé de mener une action pour obliger La Poste à revenir sur sa décision. Nous avons diffusé un tract-affiche au marché et en porte-à-porte. Beaucoup de gens tombaient des nues en apprenant la nouvelle. Les fenêtres des rues proches de la Place communale se sont rapidement couvertes d’affiches. Notre action a apparemment eu un effet boule de neige. En effet, notre tract-affiche a circulé dans tous les bureaux de poste de Schaerbeek et au-delà, tandis que des habitants le photocopiaient à des centaines d’exemplaires.

    Le résultat ne s’est pas fait attendre : La Poste reçoit depuis lors 30 coups de téléphone par jour de gens indignés par la fermeture prochaine de leur bureau… La direction, paniquée, a même convoqué tous les guichetiers de Schaerbeek (après leur travail !) à une « réunion de crise ». La direction cherchait à savoir qui nous avait donné l’information. Elle craint par-dessus tout des actions de protestation. C’est bien ce que nous avons l’intention de faire…

    Le CAP a ainsi démontré dans la pratique qu’une autre politique n’était pas un vain mot. Nous ne nous contentons pas de belles paroles comme les partis traditionnels. Nous voulons faire de notre campagne électorale une campagne d’action pour défendre les droits de la population.

  • Opel : Provocations à la chaîne

    Malgré les bons résultats successifs du siège d’Opel à Anvers, l’augmentation de la flexibilité (notamment des horaires ultra-flexibles) et une flopée de cadeaux des divers gouvernements, l’avenir d’Opel-Anvers reste incertain. La direction a provoqué les travailleurs et n’a fait que de faibles propositions. Après un référendum polarisé, les travailleurs sont retournés au turbin mais sans aucune confiance dans la direction.

    Par Geert Cool, 1er suppléant sur la liste du Sénat néerlandophone

    Le CAP au piquet : Une solidarité appréciée

    Comme à VW, le bus de solidarité du CAP a été constamment présent au piquet de grève d’Opel, à la seule exception du 1er mai. Le bus offrait une assistance pratique aux grévistes: un endroit chaud où on peut boire une tasse de café ou mener une discussion. Nombreux sont les travailleurs d’Opel qui ont remercié les militants du CAP présents pour leur participation et leur présence.

    Nous en avons discuté avec Thomas B., un jeune membre anversois du MAS/LSP présent quasiment jour et nuit au piquet de grève.

    « Après le 1er mai, j’étais presque toujours au piquet. Il était important d’être là, même quand il n’y avait pas beaucoup de monde, pour montrer que les travailleurs n’étaient pas seuls dans leur lutte. J’étais notamment présent aux assemblées d’information.

    « Les réactions au bus de solidarité étaient extrêmement positives. Les travailleurs étaient contents de notre soutien. En plus, le bus est bien pratique pour s’asseoir un moment et discuter. Pour ceux qui sont restés au piquet pendant des heures, il était vraiment le bienvenu.

    « Au début, il n’y avait pas vraiment beaucoup de monde au piquet et l’atmosphère était à l’abattement. On avait l’impression qu’il y avait un piquet parce que c’est comme ça que les choses se font. Au fur et à mesure qu’augmentaient les provocations de la direction, l’atmosphère devenait plus combative. Tous se rendaient compte que le nombre de voitures proposé était trop bas, que c’était inacceptable.

    « Le piquet n’était pas très bien organisé, ce sont vraiment les provocations de la direction qui ont rendu le piquet aussi vivant. Malheureusement, la division était forte entre les différents syndicats. La FGTB revenait régulièrement sur le fait que la CSC n’avait pas rejoint la grève contre le Pacte des Générations le 7 octobre 2005. Il était aussi frappant que le syndicat libéral comptait certains militants combatifs. Après le référendum, le délégué FGTB Rudi Kennes a distribué son matériel électoral pour le SP.a. Ça a été ressenti comme un geste très cynique.

    « Pour les mois qui viennent, je pense que le moindre problème peut entrainer de nouvelles actions. Certainement dans l’équipe de nuit, où la grande majorité avait voté pour la poursuite de la grève. La bombe peut exploser rapidement… »

    Provocations

    La direction a joué avec le feu, mais après avoir su vendre presque tout aux directions syndicales, elle espérait sans doute pouvoir faire de même avec les travailleurs sans susciter de réactions. Aucune grève n’avait suivi l’annonce des 1.400 licenciements et la direction a ainsi pu continuer ses agressions car la faiblesse appelle l’agression (voir l’AS de Mai).

    En plus des licenciements annoncés, des milliers d’emplois supplémentaires sont menacés car la survie de l’usine n’est absolument pas garantie. Seul un modèle de Chevrolet serait produit à Anvers mais pour seulement 80.000 unités par an (pour une capacité totale de production de 250.000). Cette proposition inacceptable a conduit à la grève.

    La direction a tenté de mettre à la porte les travailleurs temporaires, qui bossent surtout dans l’équipe de nuit, faute d’avoir un contrat fixe qui leur permettrait d’accéder plus facilement aux équipes de jour. Cette tentative a heureusement été déjouée.

    Après cela, la direction a fait travailler une partie des cadres d’Opel dans les bâtiments de la fédération patronale Agoria, dans le but évident de casser le piquet de grève.

    Qu’est devenue la journée d’action nationale ?

    Après le référendum, les travailleurs d’Opel ont repris le travail. Le résultat de ce vote était assez serré : 50,39% des 3.735 participants ont voté pour la reprise, après la promesse de l’arrivée d’un deuxième modèle et de la porte laissée ouverte à un troisième dès 2009 (mais qui devra certainement être retiré d’une autre filiale de GM en Europe).

    Avec les deux modèles, la production monterait à 120.000 voitures par an, et jusqu’à 150.000 à 160.000 avec les trois modèles. Cela signifie donc toujours que près de la moitié de la capacité de production ne serait pas utilisée. A l’assemblée d’information sur les propositions de la direction, le mécontentement s’était invité à la table. Des réactions extrêmement hostiles se sont manifestées, particulièrement au sein de l’équipe de nuit.

    Par contre, les propositions claires pour mener la lutte brillaient par leur absence. La direction syndicale a expliqué les propositions de la direction “aussi objectivement que possible” mais n’a fait aucune référence à la journée d’action annoncée le 1er mai. Par contre, elle a affirmé que si la grève se poursuivait après le 10 mai, cela serait pour au moins deux semaines, avec les conséquences financières habituelles pour les travailleurs. Cela explique la division du vote : directions de l’entreprise ou syndicales ne jouissent d’aucune confiance face au mécontentement et à la rage des travailleurs.

    Le référendum aurait été bien différent si un véritable travail de mobilisation pour une journée nationale d’action avait été menée dès les premières déclarations. Le lien avec VW-Forest aurait pu être fait facilement mais aussi avec les sous-traitants – comme Johnson Control où les licenciements pleuvent également – qui ont bien besoin de mener une lutte commune avec les travailleurs d’Opel-Anvers. Une journée d’action contre l’ensemble des licenciements aurait pu construire des liens de solidarité à travers les différents secteurs et aurait pu opposer les profits records réalisés par les patrons aux nombreuses attaques contre nos emplois, nos salaires, nos conditions de travail,… De plus, juste avant les élections, une telle journée d’action aurait eu un grand impact politique. A moins que ce ne soit justement cela qui était à éviter ?

    Et maintenant ?

    A court terme, pour le personnel, la coupe est pleine et la goutte d’eau qui fera de nouveau déborder le vase n’est pas loin. Cela, la direction l’a bien compris. Après le référendum du jeudi 10 mai, elle a attendu le lundi pour faire reprendre la production afin d’éviter des actions spontanées. Mais elle a quand même déclaré le 16 mai que les salaires de la journée où ont eu lieu les premières assemblées d’information ne seraient pas payés. De nouveau, l’entreprise a été paralysée puisque la direction n’a, une fois de plus, pas tenu ses promesses.

    La rage reste grande et la crainte de voir se profiler un scénario de fermeture reste réel. Ne produire chaque année que 120.000 voitures est insuffisant pour une usine aussi grande et aussi moderne. De plus, l’annonce que les coûts de production « doivent » baisser de 1.000 EUR par unité laisse présager de nouvelles attaques.

    La disparition de la journée d’action nationale est la plus grande opportunité manquée. Aux piquets de grève, la combativité était palpable, bien que freinée par les fortes divisions entre les différents syndicats. Mais cette combativité n’est pas suffisante, elle doit aller de pair avec un bon plan d’action pour lutter pour le maintien de chaque emploi !

  • Fête réussie à Alost

    Comment faire pour faire connaître le CAP, diffuser son programme et remplir un peu les caisses ? Beaucoup de sections locales ont rivalisé d’imagination pour cela ces dernières semaines. Petit zoom sur Alost…

    Interview de Jan Van Olmen

    " L’objectif était double, à la fois faire connaître le CAP parmi des couches plus larges et démontrer que, sur le plan social et festif aussi, il y a plus de vie à la gauche du SP.a et des Verts !

    " Dans la bonne humeur générale, des candidats du CAP ont pris la parole tout au long de la soirée. L’enthousiasme a pu aussi se vérifier à la manière dont les participants au souper ont soutenu le CAP. A titre d’exemple, quelqu’un a acheté 2 T-shirts du CAP et a tendu avec un grand sourire un billet de 100 EUR en disant qu’il n’était pas nécessaire de rendre la monnaie… tandis que la tombola a tout de même permis de récolter 100 EUR.

    " Ce festin a connu un succès immense, au point que nous sommes tombés à court de spaghetti ! Le bénéfice de la soirée a finalement été de 682,8 EUR ! L’argent ainsi récolté sera intégralement consacré à la campagne électorale du CAP.

    " La participation de la télévision locale TV-OOST a aussi contribué à l’ambiance. Le reportage a donné la parole à Bart Vanderbiest ainsi qu’à plusieurs participants. En opposition à ce qui se passe dans les partis établis, ce reportage à laissé s’exprimer des travailleurs et des militants de base. Le CAP à Alost est bien vivant – et bon vivant – et tant pis pour ceux que ça dérange ! "

  • Les tentatives pour faire taire le CAP ont échoué !

    Le développement du CAP mène ci et là à des réactions négatives. Pas parmi les travailleurs, les jeunes, les chômeurs, les retraités,… mais bien dans l’establishment ou les partis traditionnels. Le CAP ne se laisse toutefois pas faire !

    Bruxelles: pas de stand le 1er mai?

    Lors de la fête organisée par la FGTB-Bruxelles à l’occasion du 1er mai, le sommet de la FGTB a tenté d’empêcher le CAP de tenir un stand. Un membre du MAS/LSP, Tim Joosen, premier suppléant sur la liste CAP pour Bruxelles-Hal-Vilvorde, a été arrêté par la police et ceci à la demande des organisateurs !

    Il n’a pas fallu une heure pour que le CAP soit de retour avec environ 25 militants supplémentaires parmi lesquels beaucoup de délégués syndicaux, rejoints encore par des militants revenant d’une autre manifestation. Cette forte présence a permis d’éviter que les organisateurs n’osent de nouveau faire appel à la police.

    Cela n’a visiblement pas été sans frustration puisque le bourgmestre PS de Bruxelles, Tielemans, invité vedette de la fête, a ponctué son discours d’un doigt d’honneur en disant " Et ceci vaut pour les gens du CAP ". Le vrai visage du PS ?

    Kapelle-op-den-Bos : pas de parrainages ?

    Le 7 mai, Eric Byl, 17e sur la liste de la Chambre de la Flandre Occidentale, s’est présenté à la commune de Kapelle-op-den-Bos pour faire légitimer les listes de parrainages nécessaires pour pouvoir se présenter aux élections. Le fonctionnaire n’a toutefois pas voulu faire les vérifications. Selon ce même individu borné, aucun contact avec le bourgmestre n’était possible.

    Eric a dû revenir bredouille mais les choses n’en sont pas restées là. Une campagne de protestation a été mise en route immédiatement. Le bourgmestre a réagi le matin suivant et les services communaux ont téléphoné pour dire qu’ils voulaient finalement bien valider les signatures.

    Hainaut : pas de petites listes ?

    Dans le Hainaut, un juge a décidé de refuser 8 listes pour la Chambre, notamment celle du CAP. Motif: les signataires des listes de parrainage n’ont pas pu savoir exactement qui étaient tous les candidats. Une raison absurde évidemment, mais par contre bien utile pour limiter encore plus l’accès des électeurs à des alternatives aux partis établis, une discrimination qui vient s’ajouter à une liste déjà longue contre les petits partis. Le CAP a refusé de laisser les choses se passer ainsi. Notre camarade Boris Malarme a coordonné l’élaboration d’une réponse juridique et, lors de la session du Tribunal de Mons, des dizaines de militants du CAP ont manifesté. Résultat : les listes sont acceptées.

  • Optez pour une autre politique

    Révolte à La Poste, licenciements à Opel, 3,3 euros de l’heure chez Quick,…

    Au moment d’écrire cet article, le courrier n’était plus distribué depuis une semaine dans le centre de Gand. Les facteurs gantois font grève contre l’introduction de la prochaine phase de Georoute qui réduit encore plus le rôle social du facteur.

    Bart Vandersteene, tête de liste à la Chambre en Flandre orientale

    La hausse de la flexibilité à La Poste fait en sorte que chaque seconde doit rapporter de l’argent. Le rendement social n’a pas d’effet sur les chiffres du profit et est par conséquent superflu. Nous l’avions déjà vu avec la décision de fermer 275 bureaux de poste.

    Le soutien aux facteurs est frappant. Lorsque la TV locale sollicitait la réaction de quelques Gantois, ils montraient du respect pour les facteurs et les factrices. La hausse de la flexibilité a en effet des limites et beaucoup ne réalisent que trop bien de quoi il s’agit. Partout, on relève systématiquement la pression du travail, on presse le citron jusqu’à la dernière goutte pour que les managers et les actionnaires puissent voir grimper la courbe des résultats.

    Les dernières semaines ont vu le climat social se tendre nettement. Après la vague d’actions spontanées qui ont agité, entre autres, la SNCB et Biac, il y a eu des préavis de grève dans le secteur non-marchand, le secteur du papier, à La Poste, des actions à Opel,… Il y a eu un moment où 3 des 4 usines d’assemblage automobile qui subsistent dans ce pays étaient paralysées par des actions de grève.

    Les partis traditionnels font tout pour éviter une escalade des actions. Le PS essaie de nous faire croire que tout va bien. « Engagements tenus », peut-on lire sur ses tracts. La FEB a sans doute des raisons d’être satisfaite. En revanche, la majorité de la population n’a rien d’autre à attendre du gouvernement que de la régression sociale.

    Un scandale a récemment éclaboussé la chaîne de restauration rapide Quick où des nettoyeuses devaient travailler pour 3,3 euros de l’heure après avoir travaillé gratuitement pendant les deux premières semaines. Ce genre de « McJob » n’a plus rien d’exceptionnel. Les mauvais salaires ou le caractère temporaire et flexible de leurs jobs sont pour beaucoup les seules certitudes en matière d’emploi.

    On n’exploite pas que des nettoyeuses en situation illégale. De plus en plus d’emplois fixes disparaissent pour laisser la place à des emplois flexibles et à durée déterminée. De plus, la collectivité subsidie à grande échelle la hausse des intérims et des titres-services.

    Nous n’avons pas le choix. Si nous voulons contrer la logique de régression pour les actifs, les jeunes et les pensionnés, nous allons devoir résister. On a besoin d’une résistance face à une société où les riches reçoivent des cadeaux parce que les simples gens travaillent plus dur et plus longtemps. Cette résistance a besoin d’une expression politique et la création du Comité pour une Autre Politique (CAP) est un développement essentiel pour la lui donner.

    Le CAP peut devenir, d’ici quelques années, le porte-voix de tous ceux qui ne sont pas d’accord avec la logique néolibérale. Les élections du 10 juin ne sont qu’une première étape. Le véritable test viendra ensuite : la transformation du CAP en un vrai parti ouvrier dont le fonctionnement soit résolument orienté sur l’action et la participation aux luttes des travailleurs.

  • La Poste: Partout le ras-le-bol !

    Le 25 mai aura finalement lieu une journée de grève nationale à La Poste, après plusieurs mois de petites actions locales et spontanées du personnel contre les différentes « réformes » telles que Géoroute. En 2006, il y a eu pas moins de 241 grèves. Après autant d’actions locales, il est grand temps de passer aux actions nationales.

    Le CAP aux côtés des postiers

    Sur les listes du CAP, il y a beaucoup de « simples » travailleurs. Parmi eux, il y a évidemment aussi des postiers ou d’ex-postiers. Quatre d’entre eux sont ainsi candidats sur les listes.

    « Merci pour votre soutien »

    Un postier a réagi sur le site du CAP: « Merci pour votre soutien au personnel de La Poste, vous êtes les seuls à prêtez l’oreille aux revendications du personnel. Bien que j’avais déjà en tête de voter pour vous le 10 juin, je vais maintenant aussi essayer de convaincre le plus de monde possible de faire de même. Le CAP est un parti qui est absolument nécessaire pour ceux qui doivent gagner leur pain en travaillant. Le CAP est absolument nécessaire dans cette société de profits et de moi-je, moi-je et moi-je. »

    Pression au travail

    En terme de personnel, c’est l’hémorragie à La Poste : il y avait 43.000 salariés en 1998, la direction veut arriver à seulement 30.000 en 2008. En 2005, La Poste a déjà reçu le titre peu enviable de champion des licenciements avec 2.255 emplois perdus.

    Les coupes budgétaires ont été faites sur le dos des travailleurs. Beaucoup d’intérimaires ont été embauchés – en 2006, La Poste était l’entreprise où le plus d’heures de travail intérimaires ont été prestées (1,1 million d’heures de travail !) – pour le reste, le personnel doit travailler avec plus de flexibilité, c’est-à-dire faire autant de travail avec moins de personnel.

    C’est à cela qu’ont servi des « réformes » comme Géoroute qui a « adapté » les tournées des facteurs. Mais les centres de tri ont aussi souffert. Les syndicats estiment que 100 millions d’euros d’ « assainissement » ont été faits sur le dos de l’ensemble du personnel (facteurs, services d’entretien, employés des centres de tri,…).

    Profits records, services démantelés

    Pendant ce temps, la direction peut s’octroyer des primes élevées et un paquet d’actions. Les actionnaires sont d’ailleurs très heureux : en 2006, les profits nets de La Poste ont atteint 96,1 millions d’EUR, dont 42,4 millions payés en dividendes. CVC et la Poste danoise ont reçu 20 millions d’EUR.

    Les membres de la direction ne sont pas en reste. Avec 0,9 million d’EUR par an, Johnny Thijs n’est peut-être pas le topmanager le mieux payé mais, avec 2.500 EUR par jour, il gagne chaque jour (weekends inclus) à peu près le double de ce qu’un postier gagne net par mois.

    Pour augmenter les profits, le personnel paie cash. En conséquence, le service se détériore. Cette année, à peu près 270 bureaux de poste vont disparaître pour être remplacés par des « points-poste ». Evidemment, ces points-poste ne vont pas offrir le même service mais la direction ne considère pas cela pas comme une priorité.

    Solidarité entre usagers et personnel

    Des campagnes locales contre la fermeture des bureaux de poste se sont développées dans beaucoup d’endroits, principalement en Flandre mais aussi dans la région de Mons, à Liège,… (voir aussi l’encadré sur Schaerbeek). A l’occasion d’une grève à Gand, le CAP a mis sur pied une campagne de solidarité avec des affiches à mettre aux fenêtres du quartier pour montrer le soutien au personnel de La Poste en grève.

    Ce large soutien est essentiel pour le personnel : les usagers des services de La Poste subissent aussi les conséquences des attaques sur le personnel et le service.

    En entrant ensemble en action, travailleurs et usagers peuvent faire grandir la résistance contre les plans et les mesures déjà appliquées par la direction de La Poste. En plus, cela peut mettre l’accent sur la nécessité d’actions de protestation nationales. La grève nationale de La Poste du 25 mai peut être à la base d’une résistance coordonnée nationalement. Et le CAP peut jouer un rôle dans ce processus, tant parmi les membres du personnel que parmi les usagers.

    >www.lsp-mas.be/mas/laposte/

  • Appel aux membres, sympathisants et tous les lecteurs de socialisme.be

    En Belgique, en Europe et partout dans le monde, la contestation grandit contre la politique néolibérale. Mais dans notre pays, jusqu’alors, aucun parti avec un appel large ne traduisait politiquement cette opposition. Le Comité pour une Autre Politique est la première initiative qui possède ce caractère. Depuis le début, le MAS/LSP soutient la construction de cette initiative. Chacun sait combien cette campagne électorale est importante pour le développement ultérieur du CAP et pour l’ensemble des travailleurs et leurs familles en Belgique.

    Pour l’Exécutif du MAS/LSP, Stéphane Delcros, Trésorier national

    La construction du CAP est dépendante des efforts de ses membres et sympathisants. La distribution des tracts, des affiches,… est essentielle. Et même avec cela, nous ne serons capables de toucher qu’une partie limitée du potentiel présent. Faire connaître le CAP et ses opinions coûte beaucoup d’argent.

    Nos membres et nos sympathisants en on l’expérience : toute campagne électorale coûte cher. Le CAP ne bénéficie évidemment pas de subsides de l’Etat, et encore moins de financement du secteur privé… Dans cette campagne, il doit compter sur ses propres moyens financiers.

    Depuis le début du lancement de l’appel financier pour constituer un fonds électoral, le CAP a récolté +/- 10.000 €. Et pour le moment, près de 9.000 € ont été depensé pour produire le matériel :

    • 75.000 tracts néerlandophones : +/- 2.800 €
    • 50.000 tracts francophones : +/- 2.000 €
    • 14.000 affiches néerlandophones : +/- 2.500 €
    • 8.000 affiches francophones : +/- 1.500 €

    Mais le CAP veut produire du nouveau matériel. Des affiches avec les numéros des listes doivent être tirées, ainsi que des tracts plus spécifiques, comme pour le « stem test » du 27/05. De plus, beaucoup de provinces manquent de stocks de t-shirts CAP. Ces t-shirts sont extrêmement utiles tant ils offrent une grande visibilité dans cette campagne ; s’il en a les moyens, le CAP pourrait en produire davantage.

    Une énorme opportunité se présente aujourd’hui en Belgique pour créer un nouveau parti des travailleurs large qui s’oppose à la politique néolibérale des partis traditionnels. Le MAS/LSP ne peut laisser passer cette occasion, c’est pourquoi nous appellons nos membres et nos sympathisants à faire un don pour cette campagne électorale. Vous pouvez faire un virement sur le compte n° 733-0358698-22 du CAP avec la mention "soutien campagne CAP 2007", ou donner cet argent cash au trésorier CAP de votre région.

  • Présentation du CAP sur Wikipédia

    Nous avons trouvé cet article sur l’encyclopédie libre wikipédia (http://fr.wikipedia.org). Si cela pose un problème à l’auteur, ou aux auteurs, que nous publions l’article sur notre site qu’il n’hésite pas à nous contacter. Dans le cas contraire, nous serions tout de même heureux de rentrer en contact avec lui, car nous avons été agréablement surpris par sa façon précise et honnête de présenter les choses.

    Wikipedia


    Le Comité pour une Autre Politique (CAP), en néerlandais Comité voor een Andere Politiek, est un mouvement politique belge, orienté à gauche, et fondé fin 2005 (bien qu’officiellement lancé le 28 octobre 2006). ·

    Création

    Les initiateurs sont Jef Sleeckx, ancien député SP.a, Lode Van Outrive, ancien eurodéputé SP.a, et Georges Debunne, ancien président de la FGTB et de Confédération européenne des syndicats. Tous trois ont été actifs pendant des décennies au sein du mouvement socialiste belge.

    Un congrès de fondation national a été organisé le 28 octobre 2006 devant un auditoire de l’Université libre de Bruxelles. Divers groupes politiques de gauche tels que le MAS, le PCB, et le POS y étaient présents afin de soutenir l’idée d’une formation de gauche large. Cette tradition d’assemblées nationales se perpétue depuis lors.

    Histoire

    L’histoire de la collaboration des trois initiateurs a débuté en 2005, après que le gouvernement belge ait annoncé que le projet de Constitution européenne ne serait pas soumis à un référendum, comme dans la plupart des pays d’Europe. Jef Sleeckx et Georges Debunne se rendirent au Parlement flamand le 8 novembre 2005 avec une pétition signée par 15000 citoyens belges, afin de demander qu’un référendum soit organisé en Flandre. Cette action ne porta pas de fruit, apparemment parce que la décision du référendum était d’ordre national, et non pas régional.

    Fin 2005, les trois compères se retrouvèrent à nouveau dans le cadre de la lutte contre le Pacte des Générations – un plan de réformes des pensions qui avait été massivement critiqué par la population : les manifestations et grèves organisées en opposition à ce plan étaient les plus grandes qu’ait connues la Belgique depuis la lutte contre le Plan Global du gouvernement Dehaene, en 1992. Les sondages du moment montraient que près de 75% des Belges étaient opposés à ce plan, tandis que seuls 3% des parlementaires votèrent contre ce plan. C’est également dans le cadre de ces événements politiques, que des désaccords frappants furent marqués entre la FGTB et le SP.a – partenaire politique traditionnel de la FGTB en Flandre.

    La conclusion tirée par les initiateurs du CAP, était que ces chiffres révélaient un gouffre énorme entre l’avis de la population, et les décisions prises par les personnes censées représentées cette même population.

    Tirant l’analyse que ces désaccords provenaient d’un virage à droite du SP.a, qui se coupait ainsi de sa base militante traditionnelle, Jef Sleeckx et ses comparses décidèrent qu’il était temps de créer un nouveau mouvement politique à gauche du SP.a. Ils argumentaient aussi que la montée du parti d’extrême-droite Vlaams Belang était due à la recherche d’une alternative "populaire" de la part de l’électorat, et que seule la création d’un parti de gauche qui exprimerait réellement l’avis populaire pourrait enrayer la montée du VB (et non pas des mesures légales telles que l’établissement de cordons sanitaires et autres procès pour incitation au racisme), et ainsi résoudre la crise de la démocratie.

    En cela, ils étaient également inspirés dans cette démarche par les positions et résultats obtenus par le WASG allemand et le SP néerlandais.

    Cet avis fut exprimé dans un journal flamand, et attira l’attention de nombreuses personnes – notamment des délégués syndicaux anversois – qui partageaient l’avis des trois initiateurs. Voyant ce soutien, Jef Sleeckx prit la décision de concrétiser cette opinion, sous la forme du "Comité voor Een Andere Politiek", qui s’abrégea tout d’abord sous la forme EAP – Een Andere Politiek, puis sous la forme CAP actuelle. Jeff entreprit donc un tour de Flandre, puis de Belgique, en donnant des conférences prônant la mise en place de cellules CAP locales, qui auraient pour tâche de regrouper les partisans du projet de nouveau parti de gauche, et de commencer à préparer le congrès fondateur du 28 octobre 2006.

    La date du samedi 28 octobre 2006 fut choisie pour commémorer la grande manifestation contre le pacte des Générations, qui avait eu lieu un an pile poil auparavant, le vendredi 28 octobre 2005 . La date initialement prévue était celle du 21/10, mais cela tombait, entre autres, en portaufaux avec les concerts contre la violence initiés par le groupe Deus. Ce congrès a donc confirmé le souci des 600 personnes présentes de construire une nouvelle formation politique qui réunirait l’ensemble des gens qui ne se retrouvaient plus ni dans la social-démocratie (PS, SP.a), ni dans l’écologisme politique (Ecolo, Groen!). Toute la "petite gauche" radicale était également présente, avec le MAS, le POS, le PC en tant que participants, et le Vonk et le CCI, qui étaient venus "pour voir". Le Bloc-ML était bien entendu absent, de même que le PTB, qui préféra garder cette date pour son festival cubain annuel.

    Participation aux élections de 2007

    Lors du deuxième congrès national CAP du 3 février 2007, une large majorité des participants décida de se présenter aux élections fédérales du 10 juin 2007.

    Une proposition de Groen!, qui désirait intégrer des candidats CAP sur ses listes électorales, fut massivement rejetée. La raison principale de ce rejet était que le CAP refuse de collaborer avec des partis qui participent ou désirent participer à un gouvernement avec des partis qui appliqueront une politique jugée néolibérale par les membres du CAP ; une autre raison était que les membres du CAP craignaient d’être utilisés par Groen!. Il fut également discuté de la position du PTB vis-à-vis du CAP. Le PTB a en effet refusé de se joindre au CAP pour les élections. Selon certains, ce refus trouve son origine dans le fait que l’absence de Jeff Sleeckx sur les listes ne lui ferait gagner aucune voix. Selon d’autres, la raison de ce refus est que le PTB tente d’éviter les alliances électorales depuis "l’affaire Abou Jajah". Le PTB, quant à lui, a motivé ce choix par le refus du CAP de faire figurer les lettres "PTB" dans le nom de la liste (voir article où est mentionnée "la main tendue par le PTB+").

    La troisième assemblée nationale du 14 avril 2007 a confirmé le programme électoral avec ses amendements. Outre les deux listes pour le Sénat (la liste francophone et la liste néerlandophone), le CAP présentera des listes pour la Chambre des Représentants dans toutes les provinces flamandes, ainsi que dans les provinces wallonnes du Hainaut et de Liège, et à Bruxelles. Ces listes, ainsi que l’ébauche de programme, sont accessibles sur le site du CAP.

    La polémique autour du CAP en Belgique francophone

    Une polémique s’est levée concernant les comités CAP en Wallonie et à Bruxelles. En effet, une autre tentative de rassemblement de la gauche, nommée "Une Autre Gauche" (UAG), s’était créée en Belgique francophone.

    Il s’est cependant vite avéré que les objectifs et les méthodes d’UAG divergeaient trop de ceux du CAP que pour pouvoir poursuivre leur collaboration. D’autre part, la direction d’UAG était farouchement opposée à une fusion des deux mouvements pour n’en former qu’un seul sur le plan national. La polémique débuta lors des mobilisations pour la conférence du 28 octobre 2006. Dans le courant du mois de mai, le MAS décida de quitter UAG. Le jour-même du 28 octobre, aucune polémique ne fut ouvertement engagée au sujet des rapports entre UAG et le CAP.

    Cependant, après la conférence du 28 octobre, des membres CAP résidant en Belgique francophone (pour la plus grande partie, membres du MAS) prirent l’initiative de lancer des comités CAP en Wallonie et à Bruxelles. La lettre de rupture justifiant cette décision peut être trouvée.

    UAG demanda immédiatement à la direction du CAP de rappeler leurs militants à l’ordre, mais cette dernière hésita, et préféra ne pas prendre position, laissant les CAP francophones voler de leurs propres ailes. Il apparaît que la direction du CAP aurait préféré continuer à avancer en invitant à la fois les dirigeants d’UAG et ceux des CAP francophones aux réunions de direction. Mais cela était contesté par les CAPistes francophones qui contestaient la représentativité des délégués UAG. UAG boycotta alors l’assemblée du 3 février. C’est pourtant lors de cette conférence que fut ouvertement posée la question de la collaboration UAG-CAP par les membres du SAP (l’équivalent du POS en Flandre), à laquelle la direction CAP ne fournit à nouveau aucune réponse, tandis que d’autres orateurs décidèrent de s’exprimer à ce sujet, tantôt pour, tantôt contre UAG.

    Les CAP wallons et bruxellois connurent ensuite une forte croissance, surtout dans le Hainaut et à Liège, se construisant rapidement autour de la dynamique de la préparation aux élections. Lors de la conférence du 14 avril, plus personne au sein du CAP ne parlait d’UAG.

    A ce jour, il semble que la situation soit celle-ci :</b<

    1) même s’il a été dit par plusieurs groupements (POS, PTB, PCB, etc.) que le CAP en Wallonie n’était rien d’autre qu’un "MAS+", il s’avère qu’à l’heure actuelle, après seulement trois mois de "vie séparée", la majorité des membres et des dirigeants du CAP wallon ne sont pas membres du MAS (voir, notamment, la composition des listes).

    2) plusieurs membres importants d’UAG ont maintenant rejoint le CAP.

    3) la majorité des membres du CAP, au niveau national, sont maintenant favorables aux CAP francophones, même si la crainte de les voir dégénérer en "comités MAS+" était forte au début.

    4) UAG est maintenant considéré par la majorité des membres CAP comme un simple groupuscule d’activistes de gauche, qui est toujours invité à participer au CAP en tant qu’organisation fédérée, mais certainement plus en tant qu’équivalent CAP francophone, puisque les CAP francophones sont insérés dans les mêmes structures que les autres comités flamands (sans compter le plus grand nombre de membres, etc.).

    5) la plupart des dirigeants du CAP (Raf Verbeke, Mon Steyaert, Jeff Sleeckx, Georges Debunne…) soutiennent les CAP francophones, bien que tacitement pour certains.

    6) cependant, d’autres membres influents au sein du CAP, bien qu’en minorité, sont toujours opposés à ces comités, et parlent en leur nom en laissant croire qu’ils le font au nom de la majorité du mouvement, donannt de ce fait un poids aux arguments "anti-CAP francophone". C’est le cas notamment de Lode Van Outrive – qui, de ce fait, et pour d’autres raisons, s’isole par rapport au mouvement. Lode Van Outrive était d’ailleurs absent de l’assemblée du 14 avril.

    7) au cours de cette polémique, le PCB s’est profondément divisé. En Wallonie, le PCB de La Louvière a déposé ses propres listes pour le Sénat et le Hainaut ; il semble que la section de Liège continue à collaborer avec UAG ; les sections flamandes ont, quant à elles, apparemment rejoint le CAP dans leur majorité.

    8) la LCR (ex-POS) a également un rapport ambigu vis-à-vis de sa participation dans le CAP. Ses membres wallons participent toujours à UAG, avec une liste "Gauche" déposée dans le Hainaut. En Flandre, ses membres participent toujours officiellement au CAP, mais semblent être moins présents depuis le 3 février.

    9) Enfin, le PTB reste très réservé par rapport à l’initiative du CAP. Voir, par exemple, l’article dans lequel il interviewe Lode Van Outrive sur la situation du CAP.

    Perspectives pour le mouvement

    Le CAP, jusqu’ici, tire un bilan extrêmement positif de la participation aux élections : le travail de longue haleine pour rassembler les fonds, discuter avec les gens, récolter les signatures, etc. a permis de créer des liens de collaboration au sein de la toute nouvelle équipe dirigeante du mouvement. Sans la construction autour du travail commun des élections, le CAP aurait dû affronter une période de stagnation, au cours de laquelle il n’aurait organisé qu’une réunion par-ci, par-là.

    Le CAP a également reçu l’appui de personnalités de la gauche belge telles que Roberto D’Orazio. En Flandre également, c’est l’ancien bourgmestre limbourgeois SP.a Jules D’Oultremont qui a rejoint le CAP pour les listes limbourgeoises.

    Des élections, le CAP espère retirer une certaine notoriété au sein de la gauche radicale belge. Les membres CAP attendent énormément des discussions qui pourraient se dérouler au sein de la gauche du PS, d’Ecolo et du PTB.

    Outre les élections, le CAP a déjà organisé plusieurs manifestations contre les fermetures des bureaux de poste. Son bus était également présent à de nombreux piquets (Volkswagen, Arjo-Wiggins…) et manifestations (Gay Pride, manif anti-guerre en Iraq…). Le CAP a également le soutien de nombreux délégués syndicaux et du mouvement étudiant du MAS, les Étudiants de gauche actifs (EGA).

    Le CAP s’attend maintenant à une nouvelle période favorable pour sa croissance. En effet, cela fait une année que la politique belge est dominée par les périodes électorales (communales en octobre 2006, législatives en juin 2007), et le "spectre" de la lutte contre le Pacte des Générations. Le CAP pense que la période post-électorale sera à nouveau dominée par ce qu’il appelle des "attaques néolibérales", et qu’il aura un important rôle à jouer dans le développement des luttes à venir.

    Le CAP devrait tenir son prochain congrès national peu après les élections. Aucune date n’a cependant encore été avancée.

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop