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Tag: La Meuse
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Face aux mensonges des médias bourgeois, les travailleurs ont besoin de leurs propres médias!
«L’approche du papy-boom rend la réforme des pensions inéluctables» déclarait Bénédicte Vaes dans Le Soir le lendemain de la grève de la FGTB. Le même jour, La Libre Belgique titrait «La FGTB a eu tout faux.» Une semaine avant la manifestation syndicale du 28 octobre contre le soi-disant Pacte des Générations, La Libre Belgique publia un éditorial ayant pour titre: «Carrières: un rejet suicidaire».
Tina De Greef
Dans une tentative rageuse de soutenir la campagne du gouvernement, les médias bourgeois ont lancé une véritable offensive pour faire taire toute voix critique.
Il est clair que les médias étaient totalement en porte-à-faux par rapport à la masse des travailleurs qui s’insurgeaient contre les projets du gouvernement. C’est le mécontentement généralisé parmi les travailleurs et leurs familles qui a forcé les directions syndicales à surmonter leur division et à organiser de nouvelles actions. L’unité à la base des syndicats a stupéfié les rédactions des télévisions, radios et quotidiens.
En passant en revue la presse de ces derniers mois, on ne peut que constater le fossé séparant les médias des travailleurs. Après la manifestation du 28 octobre, organisations patronales et médias ont unanimement remercié les travailleurs pour n’avoir pas bloqué les routes. Si les médias ouvrent largement leurs colonnes aux points de vue des employeurs, ceux des travailleurs retiennent à peine leur attention.
Les médias traditionnels ne défendront jamais les intérêts des travailleurs et des jeunes, ils sont un des instruments de la bourgeoisie pour convaincre «l’homme de la rue» d’idées bien précises. Ils assènent la rhétorique de la classe dominante à l’aide de statistiques soi-disant scientifiques.
Le phénomène de concentration capitaliste des moyens de production n’a pas épargné la presse. Aujourd’hui, la majorité des titres francophones appartiennent à 3 grands groupes de presse. Il s’agit de Rossel (Le Soir, La Lanterne, La Meuse, La Nouvelle Gazette, La Province), de SIPM (La Libre Belgique, La Dernière Heure) et de Vers l’Avenir (L’Avenir du Luxembourg, Le Jour, Le Courrier de l’Escaut, Le Rappel). Si le phénomène de concentration est moins prononcé qu’en Flandre, il faut signaler que chacun des groupes ci-dessus jouit d’un quasi-monopole régional.
Le MAS veut offrir aux travailleurs et aux jeunes un média qui leur soit propre et qui rende compte de ce qui vit dans la société. Nous le faisons via notre site sur internet (www.socialisme.be) et ce mensuel (Alternative socialiste). De cette manière, on avance un programme qui peut aider les mouvements sociaux à aller de l’avant.
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La grève dans la presse
Comment les quotidiens ont-ils rendu compte d’une grève générale qui a impliqué des centaines de milliers de personnes et mis la vie économique au ralenti? Un coup d’œil sur les couvertures des éditions liégeoises des journaux est éclairant.
Jean Peltier
La Libre (qui a laissé tomber la Belgique de son titre) se veut comme toujours un journal sérieux. Elle titre en grand sur « Les scandales n’affaiblissent pas le PS » avec sondage et graphiques à l’appui. Pour la grève, il faut chercher le tout petit titre (6 cm sur 4) « Journée ROUGE pour la Belgique, l’appel à la grève de la FGTB très suivi » qui renvoie à trois pages d’articles et à un édito au titre lumineux « La FGTB a eu tout faux ! ».
Le Soir se veut plus léger. Le titre central et accrocheur « Trop bon, trop belge » n’évoque pas la grève mais… les créateurs de mode (avec photo). La grève ne reçoit qu’un titre et un bout d’article, rejetés sur une seule colonne tout à droite. Le titre – « La grève est finie, il faut bien négocier » – résume à merveille la vision d’un journal pour qui la politique se fait dans les bureaux ministériels et les couloirs du parlement mais sûrement pas dans la rue.
La presse régionale n’est pas plus généreuse avec la grève mais le choix de ses priorités d’information laisse rêveur. Sous un très gros titre aux allures mystérieuses « Le Liège Black Band prêt pour le show », Le Jour présente l’équipe liégeoise de basket-ball qui entame le championnat. Sur la colonne de droite, un – beaucoup plus – petit titre (avec photo) : « Les piquets de grève bloquent le pays ». L’idée que des centaines de milliers de gens aient pu faire grève volontairement n’effleure pas le journal, pour qui une grève ne peut réussir que parce que des syndicalistes aux gros bras bloquent les entrées des entreprises.
Quant à La Meuse, elle divise sa première page en deux. A gauche, « Il égorge le dealer et file à pieds nus » ; à droite, « Philippe et Mathilde, les photos du bonheur ». La grève est évoquée de manière dramatique par un petit titre (5 cm sur 4) sans texte « Grève : la FGTB a mis en péril le mondial de ping » (un piquet ayant bloqué pendant quelques heures les travaux de reconstruction de la salle qui doit accueillir des matches de ping-pong !).
Difficile de faire mieux ? Mais non. La palme de la couverture la plus puante est, comme d’habitude, remportée haut la main par le torchon libéral bruxellois « La Dernière Heure ». Pas un seul mot sur la grève en couverture, mais un énorme titre « 30.000 illégaux arrêtés chez nous » avec photo d’un flic emmenant un illégal noir (évidemment !) et menotté (ces gens-là sont très dangereux, c’est bien connu).
C’était notre rubrique : Quelle chance d’avoir une presse libre… de dire ce que veulent leurs actionnaires et leurs amis patronaux et politiques.