Tag: Kazakhstan

  • Appel à la solidarité depuis Almaty au Kazakhstan : Laissez au peuple ses maisons !

    La crise économique et immobilière frappe durement l’Asie centrale. Au cours des précédentes années de croissance relative, et dans le but de sortir de leurs conditions de vie épouvantables, beaucoup de Kazakhs ont épargné leurs salaires durement gagnés et ont été convaincus par les banques de contracter des prêts hypothécaires sur les nombreux nouveaux logements promis dans la ville d’Almaty. Ils ont été trompés à tous les niveaux…

    Pour commencer, les promoteurs immobiliers ont stoppé net les travaux dès qu’ils ont senti les premières odeurs de la crise, laissant ainsi à travers toute la ville des tours de logements à l’abandon.

    Ensuite, un coup d’oeil d’amateur suffit pour remarquer les vices de construction. Dans une zone sismique (propice aux secousses), des gratte-ciels de trente étages sont dépourvus de toute protection en cas de tremblements de terre !

    Maintenant que beaucoup de gens voient leur salaire suspendu et leur emploi perdu, ils leur est de plus en plus difficile d’assumer ces hypothèques. Cela n’a rien d’étonnant au vu des conditions impossibles imposées par les banques. L’une d’entre elles stipule que même si une partie de la-dite hypothèque est déja épurée, les frais calculés sur le montant initial du prêt (!) se doivent d’être payés annuellement.

    Alors que le nombre de citoyens incapables de rembourser ne cesse de grimper, les banques envoient à la ronde des «encaisseurs», chargés d’agiter le spectre de l’action en justice…

    Le gouvernement a annoncé la mise en place d’un fonds spécial pour les prêts à risques, mais l’argent ne va hélas pas aux emprunteurs mais bien aux banques dont la majorité est liée à l’Etat ou à ses protégés !

    Laissez au peuple ses maisons !

    Un mouvement, «Laissez au peuple ses maisons», a été créé avec l’aide de Résistance Socialiste (section du Comité pour une Internationale ouvrière au Kazakhstan) et mène une campagne dont les revendications sont:

    • la cessation de l’action de recouvrement des banques
    • un fond d’aide immédiatement opérationnel
    • la prise en charge par le gouvernement de tous les prêts à risques
    • l’ouverture de négociations entre les partis, le mouvement et le gouvernement.

    Actuellement, 14 membres du mouvement font la grève de la faim depuis le 20 janvier. Représentant plus de 600 personnes concernées, les grévistes de la faim sont chaleureusement soutenus par la population, soit par des dons, soit en leur fournissant de l’eau.

    Par contre, du côté du gouvernement, ce ne sont que mensonges,insultes et menaces… A l’heure où nous parlons, dans cette ville où les températures sont sous zéro, le chauffage a été coupé. Des délégations en provenance de Pavlodar, Chimkent et Astana ont fait la promesse de rejoindre le mouvement.

    Le mouvement demande d’envoyer des messages de protestation à :

    • la ville d’Akimat (au Maire): press_center@a-a.kz

    Avec une copie à:

    • Au blog du Premier ministre

    SVP, veuillez également envoyer des lettres de solidarité à

    • ainur1917@gmail.com

    Avec une copie à :

    • Robert.cwi@gmail.com
  • Hommage: Perte tragique du camarade Andrei Klimentov

    Avant hier, le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, Committe for a Workers’ International – CWI) a appris la triste nouvelle de la mort du camarade Andrei Klimentov, de la région d’Aktubinsk, au Kazakhstan. Membre du CIO au Kazakhstan depuis 2006, Andrei avait déjà fait ses preuves en tant qu’organisateur et dirigeant socialiste dans sa région. Des années durant, il a aussi réputé en tant que journaliste courageux, militant, et défenseur des droits de l’homme, ce qui l’a fréquemment amené en conflit avec le régime autoritaire du président Nazarbayev.

    socialistworld.net

    Le CIO envoie ses condoléances à la jeune famille d’Andrei ainsi qu’à ses camarades au Kazakhstan. Son décès est une immense perte pour le mouvement ouvrier et socialiste de son pays. Cependant, le courage d’Andrei, lorsqu’il faisait face à la persécution étatique, et sa lutte contre la pauvreté, la corruption, le capitalisme et pour une société socialiste vivront en tant que source d’inspiration pour les camarades du CIO au Kazakhstan, dans la CEI et internationalement.

    Ci-dessous, Ainur Kurmanov, militant bien connu de Résistance Socialiste (CIO-Kazakhstan), qui tout comme Andrei a été et est encore régulièrement persécuté par le gouvernement répressif de droite (il a passé le dernier Noël en prison) rend hommage au camarade Andrei Klimentov.

    Perte tragique du camarade Andrei Klimentov

    Un courageux activiste socialiste, un journaliste militant et un défenseur des droits de l’homme

    Ainur Kurmanov, Résistance Socialist (CIO-Kazakhstan)

    Notre camarade est mort !

    Le 20 janvier 2009, le camarade Andrei Klimentov est décédé d’une attaque cardiaque, au jeune âge de 35 ans. Andrei était un journaliste de talent, qui travailla pendant de nombreuses années en tant que militant pour les droits de l’homme au Bureau International des Droits de l’Homme du Kazakhstan et un dirigeant de Résistance Socialiste (CIO-Kazakhstan) dans la région d’Aktubinsk.

    Andrei a toujours fait partie de ce genre de personnes incapables de rester indifférentes face à l’injustice ; ceci se voyait à la fois dans son travail et dans sa vie privée. Les articles qu’il faisait publier le menaient souvent au tribunal. Il avait été récemment nommé à la direction du Aktubinsk Times, et avant cela était un contributeur renommé à des journaux nationaux tels que La République, Libre parole, et Vremya. Andrei écrivait également pour des sites internet et était reporter pour la radio Azattyk. Andrei s’était fait beaucoup d’ennemis à cause de son franc-parler. En 2004, il a brutalement été battu par des agresseurs inconnus, et l’a encore été l’an passé, avec de graves conséquences.

    Depuis sa jeunesse, Andrei participait à des activités politiques et sociales. Il avait démarré un groupe proche de l’anarchisme, et fut un des fondateurs du célèbres Punk club, au début des années ‘90. Il devint ensuite un partisan du rockeur Yerman Anti. En 2006, Andrei rejoignit Résistance Socialiste et fonda la section d’Aktubinsk, qui commença immédiatement à gagner la sympathie des jeunes de la ville. Il organisa de nombreux événements politiques, de même que de nombreux concerts de rock politique.

    Andrei prenait très à cœur les événements qui se déroulent dans notre pays. Malheureusement, il souffrait aussi de problèmes cardiaques depuis un très jeune âge. Néanmoins, en plus de sa gentillesse et de son ouverture véritable, Andrei possédait un grand sens de l’humour. Connaissant son goût pour les farces, les amis d’Andrei n’ont pas cru qu’il était réellement mort – et il ne fait aucun doute qu’ils ne voulaient pas croire une nouvelle aussi tragique.

    Andrei laisse sa femme, Olga, qui est représentante du Bureau des Droits de l’Homme à Aktubinsk, et un jeune fils, Ivan.

    Andrei est mort dans son lit, pendant son sommeil, lorsque son cœur s’est arrêté. Résistance Socialiste – Kazakhstan pleure la perte impondérable de notre camarade. Nous ne l’oublierons pas.

  • 2008 – Une année historique

    De nouvelles opportunités s’ouvrent pour la lutte socialiste et la construction du Comité pour une Internationale Ouvrière

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière désire exprimer ses meilleurs vœux de Nouvel An aux membres de ses sections et groupes dans le monde entier, ainsi qu’à ses sympathisants et à ses lecteurs. L’année 2008 fut une année extraordinaire, aussi mémorable – bien que d’une manière différente – que 1968, ‘l’année des révolutions’, dont nous avons commémoré le quarantième anniversaire au cours des douze derniers mois, de même que le quatre-vingt-dixième anniversaire de la révolution allemande.

    socialistworld.net

    On se souviendra de cette année comme étant celle qui a marqué pour les marxistes de la plupart des pays la fin du marasme politique. Avec l’effondrement des économies planifiées, abruties par une bureaucratie étouffante, en URSS et en Europe de l’Est il y a deux décennies et le triomphe apparent du capitalisme, les travailleurs du monde entier se virent dire qu’il n’y avait aucune alternative à ce système. La plupart des dirigeants des syndicats et des partis colportèrent le mensonge que la coopération avec les patrons était la seule voie à suivre, plutôt que la lutte contre eux.

    Malgré les avertissements des marxistes, dont les idées étaient perçues comme ‘dépassées’, le capitalisme semblait promettre une croissance sans fin. Cette croissance était basée sur des niveaux jamais vus de dettes personnelles et publiques, accompagnées d’un côté par la guerre, la guerre civile et une pauvreté de masse, de l’autre par une richesse obscène et la corruption. Le fossé entre riches et pauvres, à la fois au niveau national et international, doit avoir largement surpassé le fossé déjà effarant qui avait été décrit par Marx et Engels, il y a 150 ans. La dégradation et la destruction du système écologique planétaire, perpétrée par les deux mastodontes du capitalisme et du stalinisme, approche d’un point de non-retour.

    Maintenant, avec la cohue suscitée par l’effondrement tragique des principales institutions financières et des marchés immobiliers, suivie d’un repli de l’économie réelle, on entend de plus en plus l’acceptation de la part des analystes capitalistes que Marx avait raison, et on remarque un regain d’intérêt pour ses idées. Les ouvrages socialistes regagnent en popularité, au fur et à mesure que les banquiers et les politiciens capitalistes s’attirent le courroux des travailleurs et des jeunes.

    Des socialistes authentiques

    Si les nationalisations et le keynésianisme reviennent à la mode, en tant que seule manière de ‘sauver’ le capitalisme, alors la tâche des socialistes et des communistes tels que ceux qui sont membres du CIO est d’élaborer des revendications en faveur de mesures socialistes authentiques. Les groupes et sections du CIO ont milité énergétiquement en faveur de nationalisation qui soient effectuées entièrement dans l’intérêt des travailleurs : non aux secrets d’affaires, non aux licenciements, non aux coupes salariales, pour le partage du travail et la mise en place d’un système de comités élus de représentants ouvriers aux niveaux locaux et nationaux, afin de contrôler de gérer l’économie et la société.

    Alors que des centaines de milliers de travailleurs de l’automobile sont licenciés et que des millions de gens doivent faire face aux deux fléaux que sont le chômage et la perte de son foyer, c’est le combat contre le système lui-même qui doit être mis à l’ordre du jour. Les membres du CIO partout dans le monde sont impliqués dans des campagnes afin de construire de véritables partis ouvriers massifs de lutte. Le CIO lui-même a fait la preuve qu’il était un outil précieux afin de tirer les expériences des nouveaux partis que nous avons vu se développer en Europe et en Amérique latine, ce qui a été illustré par des discussions animées, rapportées sur notre site socialistworld.net, lors de la réunion du Comité Exécutif International du CIO en novembre 2008.

    Jusqu’à la fin de cette année, les membres du CIO se sont investis dans les événements tumultueux en Grèce et en France, où les jeunes des écoles et des universités représentent les prémices de la lutte de masse à venir. En Italie aussi, la colère des travailleurs face aux perspectives pour 2009 approche de l’ébullition. Des explosions de lutte des classes sont inévitables. Leur timing, étendue et devenir ne sont pas prévisibles, mais ceux parmi nous qui visent à donner le maximum de leur temps et de leur effort au développement de ces luttes doivent s’y préparer !

    Une courte période de repos est bienvenue pendant les congés du Nouvel An, là où c’est possible. Mais comme l’ont démontré de récents articles parus sur notre site international, dans certains pays – tels que le Pakistan, le Kazakhstan, l’Inde, le Sri Lanka ou encore le Nigeria – il n’y a aucune trêve dans les batailles politiques et économiques quotidiennes.

    Au fur et à mesure que s’intensifie la lutte des classes, de plus en plus d’énergie et de dévouement sera requis et de plus en plus de forces seront recrutées à la cause de la révolution socialiste. Les journaux et sites du CIO, qui commencent déjà à gagner en popularité au fur et à mesure que la récession se fait amère, exigent des ressources humaines et financières qui doivent être trouvées (des dons de Nouvel An peuvent être envoyés au CIO via notre site web international).

    Espoirs et attentes

    Les événements dramatiques qui se sont passés lors des élections américaines ont aussi marqué un point tournant. La victoire d’Obama a suscité des espoirs et des attentes chez des millions d’Américains ainsi que chez de nombreuses personnes parmi les laissés-pour-compte et les exploités du monde entier. Les travailleurs espèrent que la nouvelle administration apportera un changement – vis-à-vis de l’Iraq, de Cuba ou même du Moyen-Orient. Mais il est clair que le nouveau cabinet Obama ne représente pas une rupture par rapport au règne du big business. La guerre en Afghanistan va se poursuivre et malheureusement, sous le capitalisme, toutes les réformes et les mesures de « protection » qu’Obama pourra mettre en œuvre ne garantiront pas un avenir sûr pour la classe salariée américaine, qui reste potentiellement la plus puissante du monde, et encore moins pour les masses du monde entier en général. La population laborieuse de Chine découvre aussi, à prix fort, que le capitalisme n’est pas la solution, au vu du ralentissement de leur économie que rien pourtant ne semblait pouvoir entraver.

    Des explosions immenses sont imminentes dans le monde entier ; des vagues révolutionnaires peuvent se développer rapidement dans toute une série de pays. La tâche de membres du CIO est de comprendre, expliquer, organiser et agir en conjonction avec les désirs et besoins de la classe salariée et des pauvres. Rien n’est automatique. Mais, après les vingt dernières rudes années, l’heure est venue pour les idées du socialisme de prendre chair, et pour construire de nouveaux mouvements et partis de lutte de masse.

    Le moral des sections et groupes du CIO, de même qu’au centre du CIO à Londres, révèle une confiance et un enthousiasme accrus. Nos idées et nos méthodes sont correctes. Nos nombres vont se multiplier à la chaleur des événements. Nous remercions tous ceux qui nous ont apporté leur aide – petite ou grande – au cours des dernières années, et attendons avec impatience les défis de 2009. Nous appelons bien entendu tous nos lecteurs à nous rejoindre dans la lutte pour un monde socialiste.

    En raison des congés, l’activité sur nos sites va être quelque peu réduite. Elle reprendra dès début 2009, notamment avec une analyse de Peter Taaffe (Secrétaire Général du Socialist Party (CIO- Angleterre et Pays de Galles) quant aux événements de l’année passée et aux perspectives pour le mouvement ouvrier en 2009.

  • Kazakhstan: Appel à la solidarité : protestons contre l’arrestation de Ainur Kurmanov

    Un membre du CIO attaqué par la police et arrêté

    Mercredi 17 décembre, dans la Cour Régionale Spéciale de Almaty (la plus grande ville du Kazakhstan, avec 1 300 000 habitants), le Juge Turgumbayev a une fois de plus condamné Ainur Kurmanov (membre de "Résistance Socialiste" – section du CIO au Kazakhstan) à 15 jours d’ « arrestation administrative ». Ceci signifie qu’il sera enfermé jusqu’après le Nouvel An.

    Yuri Milchevskii, Socialist Resistance (CIO-Kazakhstan)

    Au cours d’un meeting sur la Place Neuve de Almaty, organisé par des personnes qui ont perdu leurs économies et dont les hypothèques ont été annulées à cause de la crise économique qui s’aggrave au Kazakhstan, Ainur a été vicieusement attaqué par une brigade spéciale de la police, organisée pour casser toute manifestation pacifique dès qu’elle apparaît. Les policiers ont brisé ses lunettes, l’ont frappé aux jambes, et ont tenté de l’arrêter sur le champ, mais ont dû se replier grâce à la résistance des autres manifestants qui ont bondi à la rescousse d’Ainur.

    Après qu’Ainur ait calmé les manifestants et que ceux-ci soient rentrés chez eux, la police a honteusement profité de cet instant pour arrêter Ainur et l’emmener au poste de police de Bostandytskoye où, sans lui donner aucune explication, il a été détenu de 11 h du matin jusqu’au soir. Il a fallu tout ce temps à la police pour organiser vite fait un tribunal et un « jugement ». Aucune preuve n’a été fournie par la police, qui a présenté de faux témoins, et l’avocat d’Ainur s’est vu refuser l’accès au tribunal.

    Effrayés par un jugement honnête et ouvert, les autorités municipales, d’une manière couarde et cachée, ont une fois de plus enfermé ce combattant pour la cause ouvrière, sans aucune considération pour les lois pourtant déjà injustes en vigueur au Kazakhstan.

    Ainur sera en prison jusqu’au Nouvel An, et aura besoin d’un soutien moral et d’informations.

    Nous vous prions d’envoyer des protestations urgentes demandant la relaxation immédiate d’Ainur, aux adresses suivantes :

    • Le Procureur d’Almaty : gp-rk@mail.online.kz
    • L’ambassade du Kazakhstan (Belgique : kazakstan.embassy@swing.be ; France : nfo@amb-kazakhstan.fr)

    Sans oublier d’envoyer une copie de vos lettres de protestations, ainsi que des messages de soutien, à l’adresse : bolshevik1917@list.ru

  • Liège : Grève de 24 heures dans la sidérurgie

    Début janvier, la FGTB-Métal avait annoncé qu’elle partirait en grève le 21 du même mois si le Haut Fourneau n°6 de Seraing n’était pas relancé, comme l’avait annoncé la direction du groupe pour cette date. Les filiales d’ArcelorMittal et les sous-traitants ont donc été à l’arrêt, avec la participation de 7.000 grévistes.

    Nicolas Croes

    Mais Francis Gomez, le président de la FGTB-Métal à Liège, insiste sur le fait que la FGTB ne se bat « pas pour polluer, mais pour l’avenir de toute une région ». La phase à chaud liégeoise représente tout de même 2.700 emplois directs et 10.000 emplois indirects.

    Et on comprend la nervosité des travailleurs. Ils ont d’abord subi la fermeture du Haut Fourneau, annoncée en 2003 et effective en 2005. Puis, dans une interview accordée au « Soir » du 16 mai 2007, le numéro 2 de la multinationale avait officialisé la décision de rouvrir le haut fourneau de Seraing, et une première date de relance avait été fixée pour le mois de novembre 2007. Date reportée. Tout cela pour arriver enfin au blocage actuel, officiellement en raison du problème des quotas de CO2.

    Mais Liège Info a relayé l’avis d’un chercheur universitaire selon lequel le problème se situerait plutôt au niveau du coût de l’énergie, qui plomberait les résultats d’ArcelorMittal. Pour ce chercheur, donc, les quotas seraient un bon alibi pour retarder la réouverture du HF6. Pourtant, l’unité liégeoise à chaud de Cockerill a augmenté en 2007 son chiffre d’affaires de 1,890 milliard d’euros (contre 1,766 en 2006) et la croissance du revenu brut a été de 110% en une seule année. Et déjà 20 millions d’euros investit dans la relance du haut fourneau depuis cet été. En pure perte ?

    Les responsables ?

    ArcelorMittal, la Région, le fédéral et l’Union Européenne

    De son côté, la FGTB réclame qu’ArcelorMittal investisse dans des outils visant à réduire la production de CO2. Elle explique : « l’absence de quotas est la conséquence de la décision de fermeture prise par Arcelor en 2003. Cette décision était une idiotie, tout le monde l’admet aujourd’hui. (…) Le groupe Mittal a les moyens de faire un effort : le marché de l’acier tourne à plein ; les profits sont énormes ; Liège est bénéficiaire. »

    Et c’est vrai, la famille Mittal, principal actionnaire d’ArcelorMittal, se porte bien. Par exemple, Lakshmi Mittal est, selon le magazine américain Forbes, la cinquième personne la plus riche au monde, avec une fortune estimée à 32 milliards de dollars… et sa famille devrait recevoir sous peu 637,5 millions d’euros de dividendes issues de leurs actions ! Comme pour illustrer dramatiquement de quelle manière cette richesse a été accumulée, l’annonce de ces résultats avait été précédée, une semaine plus tôt, par celle de près de 600 licenciements d’ici avril 2009 en France, dans une aciérie sur un site de Moselle, à Gandrange. Plusieurs centaines de personnes ont ainsi défilé devant le siège de la multinationale basé au Luxembourg trois jours à peine après la grève de 24 heures dans la sidérurgie liégeoise.

    Mais la multinationale a fait son choix et « Mittal met la pression plus fort que prévu et menace de partir ailleurs, dans les pays où on peut polluer comme on veut », comme l’a déclaré Francis Gomez. En fait, il était à l’origine prévu que les quotas de CO2 allaient être rapidement donnés au HF6, la Région Wallonne a affirmé que c’était possible, pour ensuite négocier des quotas supplémentaires à utiliser à partir de 2010.

    Toujours selon Francis Gomez, « Jean-Claude Marcourt (ministre PS de l’économie, de l’emploi et du commerce extérieur de la Région Wallonne, NDLR) avait fait des promesses mais on ne voir rien venir. » La FGTB en appelle aussi au fédéral (qui a déjà financé l’achat de dix millions de tonnes de quotas de CO2 pour la Flandre) et enfin à l’Union Européenne, « dont la législation va à l’encontre de l’activité industrielle tout en permettant le transfert des pollutions vers l’Afrique et l’Asie ».

    Egidio Di Panfilo (FGTB-SECa) a fait une proposition pour faire pression sur l’Europe : « La région pourrait refuser de ratifier le traité de Lisbonne si l’Europe refuse de revoir sa position sur les quotas. Ce serait un moyen de mettre la pression ». Mais au vu de l’empressement témoigné par « nos » parlementaires régionaux pour ratifier la défunte proposition de Constitution Européenne sans débat – par crainte de voir se développer des mobilisations similaires à celles de la France et de la Hollande – au vu aussi de la manière dont l’Union Européenne a réagi à l’échec de cette proposition – en mettant en place le traité de Lisbonne tout aussi asocial – nous doutons de l’efficacité de cette proposition. Mais proposer à nos politiciens d’agir de cette manière serait toutefois une bonne occasion de les démasquer une fois de plus…

    Toujours sur cette même question des quotas, la FGTB ironise : « Mittal veut-t-il ainsi faire de notre région un laboratoire et prouver l’absurdité du mécanisme actuel de quotas de C02 ? ». Il est vrai que la politique des quotas ne règle rien : quand un capitaliste fait face à un barrage contre ses bénéfices, il va voir ailleurs. « C’est un risque pour Liège, puis pour les autres sidérurgies d’Europe qui vont être bientôt confrontées au même problème » affirme la FGTB.

    Et quand un capitaliste va voir ailleurs, il en profite ! Les pays où les normes environnementales sont (quasi) inexistantes sont généralement aussi laxistes en termes de législation du travail. Ainsi, 30 mineurs sont encore décédés en janvier de cette année dans une filiale d’ArcelorMittal au Kazakhstan. Les travailleurs y sont payés au rendement et sont donc encouragés à prendre tous les risques pour gagner un peu plus de quoi joindre les deux bouts. Depuis 2004, près de 100 mineurs travaillant pour le leader mondial de l’acier ont ainsi perdu la vie dans des accidents miniers au Kazakhstan. Un responsable régional d’Arcelor Mittal, qui ne manque pas de culot, a déclaré que ces morts étaient dus à « une catastrophe naturelle ». Une catastrophe naturelle, oui, mais uniquement sous le capitalisme…

    Et la grève ?

    Francis Gomez tire un bilan positif de la participation de 7000 travailleurs à cette grève : « c’est une vraie réussite, nous avons atteint notre but ». De plus, durant la journée, une centaine d’ouvriers sont partis rejoindre d’autres militants de la FGTB devant le siège d’Electrabel, rebaptisée pour l’occasion « Electracash », pour y revendiquer la diminution des tarifs du gaz et de l’électricité ainsi que l’instauration d’un chèque énergie pour les plus pauvres. Mais il y a au moins une autre raison, moins réjouissante, de se souvenir de cette journée…

    Comme le dénonce un tract du SETCa diffusé aux piquets, cette grève restera dans les annales de l’histoire sociale de Cockerill comme la première où un représentant syndical a demandé à la direction d’envoyer des huissiers à chaque piquet ! En effet, la CSC avait jugé la grève « trop prématurée » et l’un de ses responsables, Gino Butera, a même été jusqu’à menacer la direction de dénoncer l’ensemble des accords syndicaux si ces huissiers n’étaient pas envoyés.

    Un autre responsable de la CSC, Jordan Atanasov, a déclaré, après avoir estimé que la grève de la FGTB mettait pression inutilement sur le dossier des quotas, que « si rien ne bouge dans les prochaines semaines, nous prendrons également position ». La FGTB a elle aussi parlé d’actions futures, et un calendrier d’actions devrait bientôt être rendu public, en direction de Mittal, de l’Etat belge, de la Région wallonne et de l’Europe. Mais avec ses méthodes, la direction régionale de la CSC a sérieusement mis des bâtons dans les roues de toute future action en front commun syndical. Ce sera à la base de la CSC de démontrer qu’ils ne soutiennent en rien les méthodes antisyndicales de certains.

    Pour la suite

    Pour les responsables de la CSC, l’attitude du syndicat socialiste est « incohérente et unilatérale » car « la grève pourrait compromettre tout le processus de relance du HF6 et le maintien d’une sidérurgie intégrée au-delà de 2012 ». Face à l’ampleur de l’adversaire, le n°1 mondial de l’acier, il est vrai que l’on peut être intimidé. La production de la sidérurgie liégeoise ne représente-t-elle pas que 0,002% au niveau mondial et un peu plus de 2% au niveau d’ArcelorMittal (2,6 millions de tonnes pour 2008, selon les prévisions initiales, contre 118 millions pour le groupe) ? Mais il ne faut pas confondre la quantité et la qualité du travail qu’effectue la sidérurgie liégeoise. De plus, le centre de recherche d’ArcelorMittal à Liège engage un treizième des chercheurs du groupe, ce qui renforce déjà plus la position de Liège.

    Mais c’est un fait que face à ce géant, en plus de mots d’ordres syndicaux combatifs à Liège et en Belgique pour préserver ET l’emploi ET l’environnement, la solidarité internationale s’impose. Il ne s’agit pas d’un combat de « David contre Goliath », mais d’une multitude de David dont la soumission seule fait la puissance d’un Goliath. Les travailleurs Belges, Kazakhs ou Français d’ArcelorMittal font face au même ennemi et à la même logique de profit au détriment de leurs emplois et/ou de leur sécurité.

    Des motions de solidarités peuvent être une occasion de renforcer, même de peu, la combativité des travailleurs d’autres pays et d’ici, mais peuvent surtout être une excellente opportunité pour faciliter et amplifier le développement dans les entreprises des discussions sur la stratégie syndicale à adopter, sur la base d’exploitation sur laquelle sont fondés les profits d’ArcelorMittal (et des autres entreprises d’ailleurs), sur le double jeu des partis traditionnels, etc. Ce climat de discussion renforcerait de beaucoup les mobilisations, y compris de la part de la base de la CSC contre les mots d’ordre de sa direction.

    Comme l’affirme le tract de la FGTB-Métal, « Mittal est un patron comme les autres. Avec lequel on discute d’abord, mais qu’on combat s’il le faut. Et la lutte paye. » Pourquoi ne pas imaginer un lutte en commun avec les travailleurs français, par exemple avec une manifestation commune au Luxembourg, qui pourrait aussi être l’occasion du dépôt d’une motion de solidarité envers les travailleurs exploités partout dans le monde par ArcelorMittal, en prenant appui sur la situation au Kazakhstan ?

    Beaucoup de choses peuvent être faites, mais beaucoup de doivent être faites, comme de mener la discussion sur l’absence actuelle de représentativité pour les travailleurs. Les liens entretenus par la direction de la FGTB avec le PS, et le SP.a en Flandre, freinent tout développement de la combativité des travailleurs et renforcent le syndicalisme de service – dans une situation où la pénurie de moyens se généralise en conséquence des nombreux cadeaux fiscaux et autres accordés au patronat – au détriment du syndicalisme de combat.


    Liens

  • 25,000 mineurs de charbon partent en grève contre des salaires et des conditions de travail atroces

    Kazakhstan

    Les mineurs du « Département Charbon » de « Mittal Steel Temirtau », une succursale de la multinationale « Arcelor Mittal » au Kazakshtan, sont partis en grève ce 25 septembre 2006. Les travailleurs demandent une hausse salariale (leur salaire actuel est de 250-300 dollars par mois), la baisse de l’âge de la retraite (avec payement à l’heure), entre autres revendications. La grève a débuté après la mort de 41 mineurs, due à l’usure de leur équipement de minage, et à cause du manque de conditions de travail décentes.

    (Pour plus d’informations, voir : sur le site http://kazakhstan.socialism.ru/solidarity/2006/shahtersky_bunt.html (il y a une traduction électronique vers l’anglais))

    Chaque jour, une assemblée générale des mineurs a lieu dans l’hôtel de ville de Shakhtinsk (à 45km de la ville de Karaganda). Les mineurs sont déterminés à aller jusqu’au bout avec leurs revendications.

    La grève a quand même commencé, malgré le « conseil » du syndicat officiel (qui s’appelle « Korgau ») aux mineurs de ne pas entreprendre d’action. Maintenant, les mineurs tentetn de recréer de nouvelles structures par en-bas. Socialist Resistance (CWI Kazakhstan) soutient pleinement les mineurs, et appelle à la formation de syndicats démocratiques et combatifs, et à la nationalisation des mines et de l’industrie métallurgique au Kazakhstan.

    Ceci est la première grève des mineurs à une telle ampleur, depuis les troubles de 1989. En ce moment, 25 000 mineurs ont cessé le travail. La grève est aussi soutenue par les travailleurs de l’industrie métallurgique de Karaganda, qui ont leurs propres batailles à mener. Ces travailleurs ont tenu une assemblée générale le 30 septembre, dans la ville de Temirtau, pour demander une hausse salariale de 40%.

    Besoin d’un soutien moral et politique

    Les mineurs ont entrepris une action courageuse, et découvrent en ce moment leur pouvoir, mais ils ont besoin d’un soutien moral et politique rapide. Les dirigeants des syndicats officiels, accompagnés des autorités locales et régionales, tentent de diviser les travailleurs. Une surveillance permanente des grévistes a été organisée. Les médias de masse, qui appartiennent au gouvernement, déversent sans discontinuer des flots de mensonges et d’insultes au sujet des ouvriers.

    Nous appelons à l’envoi de lettres de solidarité à Pavel Shumkin, le dirigeant « officieux » des mineurs en grève, qui s’est rendu célèbre par son action lors des grèves de 1989.

    Vous pouvez contacter Pavel Shumkin à l’adresse suivante :

    Loboda St., 13, Apt. 49, 100000, Karaganda, Republic of Kazakhstan

    Tel ++7 3212 41 36 04, mobile ++7 705 574 75 91

    e-mail : pshumkin@yandex.ru

    Nous vous serions gré d’envoyer des copies de ces mails à « Socialist Resistance (Kazakhstan) » par e-mail: kri-ainur@mail.ru and ainur1917@yandex.ru

    Un fonds de solidarité a été établi pour les grévistes. Vous trouverez plus d’informations à ce sujet sur www.kazakhstan.socialism.ru

    Nous vous demandons aussi de contacter les syndicats dans d’autres usines appartenant à « Arcelor Mittal », dans 16 pays à travers le monde. Cela inclut les usines de Tchéquie, du Canada, et des USA. La politique de conditions de travail brutales et de paye misérable qui est promue par Arcelor Mittal est aussi pratiquée par l’entreprise « Krivorozhstal », en Ukraine et Roumanie.

    Une situation explosive se développe dans les mines du Kazakhstan. Une vague de grèves, avec l’apparition de nouveaux syndicats combatifs, pourrait parcourir le pays tout entier, en particulier si cette lutte des mineurs devait être victorieuse. Tous les socialistes, les syndicats et les activistes, où qu’ils soient, doivent soutenir les mineurs du Kazakhstan. Ce n’est que par la solidarité et la lutte commune que nous pourront défendre nos droits, et remporter de véritables victoires !

  • Kazakhstan: Un rapport d’Alma Ata

    «Nous sommes la seule organisation socialiste révolutionnaire et cela offre beaucoup de perspectives» explique un membre de Démocratie Ouvrière, ancien meneur de grèves dans une usine d’armement d’Ouralsk. Deux semaines durant j’ai discuté avec des dizaines de militants d’Alma Ata, fait plusieurs rapports sur le travail du CIO et ai pu me rendre compte des actions locales.

    Eric Byl

    Alma Ata, verte métropole peuplée de 1,2 millions d’habitants nichée au fond d’une vallée, était jusqu’en 1998 la capitale administrative, aujourd’hui déménagée à Asnata. La construction d’Astana, projet du président Nazarbaïev, absorbe 50% du budget national. Nazarbaïev était secrétaire général du Parti communiste avant l’indépendance (1991) et, entre-temps – grâce à des multinationales occidentales comme Exxon-Mobil, La Lyonnaise des Eaux et précédemment Tractebel – est devenu multimillionnaire.

    Nazarbaïev contrôle 80% de l’économie et presque tous les partis: son parti (Patrie), le deuxième plus grand parti «d’opposition» (Tous Ensemble) dirigé par sa fille aînée, le troisième (Choix Démocratique) par son beau-fils, le PC Populaire qui le soutient ouvertement, le PC officiel qui siège au front populaire et poursuit une politique néolibérale avec le Choix Démocratique. La petite Fraction Marxiste-Léniniste appelle avec nous à un boycott des jeunes aux élections.

    L’exploitation pétrolière et du gaz entretient une classe moyenne prospère, mais la majorité ressent l’économie de marché différemment: avant 1991 le revenu mensuel d’un travailleur était de 150 roubles contre 200 dollars aujourd’hui, le loyer s’élevait à 3 roubles contre 50 dollars actuellement, et les soins de santé et l’enseignement gratuits sont dans un piètre état. La qualité se paie comme en Occident.

    Malgré la répression, la résistance s’organise: Démocratie Ouvrière a des sections dans une demi-douzaine de villes au Kazakhstan et est en discussion avec des groupes d’Ouzbékistan, du Kirghizistan et du Tadjikistan.

  • Rapport du Comité Exécutif International – CIO

    Rapport du Comité Exécutif International – CIO

    Le Comité exécutif international du Comité pour une Internationale Ouvrière a tenu sa réunion annuelle fin novembre. Les membres du CEI sont venus de 16 pays à travers le monde pour discuter et débattre des événements de 2003 et tracer les perspectives pour l’année 2004.

    Vincent Devaux

    Discussion sur la situation mondiale

    L’introduction de Peter Taaffe lors de la discussion générale sur la situation mondiale a mis l’accent sur les récentes mobilisations de masse. Les mobilisations contre la guerre ont rassemblé des millions de manifestants à l’échelle mondiale. Le 1er novembre la manifestation à Berlin contre l’austérité a rassemblé 100.000 personnes. Une grève générale de 9 jours a paralysé le Nigéria. L’accent a été mis sur la situation en Irak: l’armée américaine va-t-elle s’enliser dans un bourbier semblable à celui du Vietnam? Il y a déjà eu plus de soldats américains tués au cours des six derniers mois en Irak que durant les deux premières années de la guerre du Vietnam.

    La situation en Afghanistan – qui est redevenu le premier producteur d’opium au monde – est un exemple des foyers d’instabilité que la politique de Bush crée de par le monde. Brian, des USA, a évoqué la montée de la résistance à la guerre parmi les soldats et leurs familles.

    L’économie "en râde"

    La discussion s’est également concentrée sur l’économie mondiale. La situation économique stagne dans la zone euro, reste très faible au Japon et si la croissance aux USA semble forte (7,5%), près de 3 millions d’américains ont perdu leur emploi depuis que Bush est au pouvoir. L’appareil de production américain est en surcapacité de 25%.

    La croissance économique de la Chine, l’"atelier du monde" ne permettra pas de résoudre la crise économique mondiale. L’ Allemagne est toujours une force économique mais on attend 40.000 faillites et 300.000 emplois en moins pour 2004. Il y a cinq millions de sans-emploi en Allemagne ce qui est comparable au début des années 30. En Australie, l’économie est assez stable avec une croissance de 6% mais les boulots créés sont des temps partiels et la bulle de spéculation immobilière est en train d’éclater. Si notre camarade du Kazakhstan, nous signale une croissance de 3% dans son pays, il souligne que cette croissance provient de l’exportation du gaz et du pétrole et de l’exploitation des produits miniers mais le taux de chômage atteint les 50%.

    Les luttes en Amérique Latine

    Un thème important abordé lors de la réunion du CEI a été la situation en Amérique Latine. La situation au Brésil, avec le PT au gouvernement et Lula comme président, qui prend des mesures asociales pose la question d’un nouveau parti des travailleurs. La situation au Venezuela (Chavez), au Mexique (les Zapatistes), les derniers mouvements en Bolivie au Pérou et en Argentine… ne sont que quelques exemples du bouillonnement qui vit sur ce continent.

    Irlande: campagne contre le coût des déchets

    Un autre sujet important est la campagne faite en Irlande par nos camarades à Dublin contre les taxes sur les sacs poubelles. C’est une riche expérience de lutte que l’on doit étudier afin d’en tirer des leçons pour les prochains combats.

    Europe: croissance des oppositions

    La discussion sur l’Europe a montré la détérioration de la situation économique et les tensions qui s’aggravent entre les pays. La France et l’Allemagne ont rompu le pacte de stabilité et l’élargissement de l’Union Européenne est dans une phase difficile. On peut voir le développement des luttes en Grande-Bretagne chez les postiers, les cheminots,… Du point de vue syndical, les contradictions dans la société entraînent une pression au sein de certains syndicats qui mènent à des ruptures au sein de certains syndicats, par exemple au sein de la CFDT en France.

    Ce phénomène reste cependant marginal et la tendance principale serait une pression d’en bas sur les dirigeants syndicaux, voire leur débordement par la base.

    Construire le CIO

    La conférence s’est achevée sur la discussion de la construction du CIO. On peut mettre en avant le succès de la campagne d’International Socialist Resistance (34 sections en Angleterre), le facteur décisif de notre organisation dans le mouvement antiguerre, le travail de nos camarades de DSM (Democratic Socialist Movement) au Nigéria qui ont participé a une campagne électorale et ont montré leur poids dans les luttes dans des conditions très difficiles. Notre section grecque a doublé le nombre de ses membres en deux ans.

    Il est évident que nous entrons désormais dans une nouvelle phase dans le développement de la lutte des classes. La situation est complètement différente que celle des années 90. Et c’est à travers l’expérience des travailleurs en lutte que la nécessité d’un changement de société va émerger. Ce processus ne sera pas linéaire et de nombreux détours vont être pris avant d’en arriver à cette conclusion. Il y aura des nouvelles organisations de masse qui vont éclore et nous devrons nous impliquer dans ce processus afin de mettre en avant notre alternative.

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