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Tag: Johan Vande Lanotte
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“La colère gronde”, reste à l’organiser politiquement !
“La colère gronde” disait encore récemment, paniqué, le sénateur PS Ahmed Laaouej au secrétaire d’Etat à la fonction publique Hendrik Bogaert. Dans ce cas précis, il parlait des fonctionnaires fédéraux, mais ce constat vaut bien plus largement : 81% de la population est favorable à un impôt sur la fortune, 59% veut la suppression des avantages fiscaux pour les multinationales et 43% défend la nationalisation pour sauver l’emploi.
Edito de l’édition de mars de Lutte Socialiste, par Nicolas Croes
Au lendemain de la manifestation syndicale du 21 février, La Libre relayait les propos de l’un des plus de 40.000 manifestants : “A quoi sert donc d’avoir un Premier ministre de gauche si la politique suivie est le copié-collé des revendications patronales ?” A quoi bon un ministre de l’emploi “socialiste” comme Monica De Coninck (SP.a) pour qui “il y a toujours quelque chose qui ne va pas avec la FGTB”, selon ses propres termes ? Avec des “amis” pareil, plus besoin d’ennemis ! “Sans nous, c’eût été bien pire” affirment d’une même voix et la bouche en cœur Johan Vande Lanotte (SP.a) et Paul Magnette (PS), après avoir joyeusement appliqué des mesures d’austérité pour 18 milliards d’euros. Et la Commission européenne en réclame encore au moins le double… Qui croit encore que les “camarades” du Boulevard de l’Empereur vont s’opposer aux diktats des marchés ?
L’appel du premier mai de Charleroi
Le premier mai de l’an dernier, Daniel Piron, secrétaire général de la FGTB de Charleroi, avait déclaré “Aujourd’hui, Camarades du PS, la politique du moindre mal ne passe plus chez nos militants. La phrase magique “ce serait pire sans nous” fait offense à leur intelligence. C’est pourquoi nous lançons solennellement de cette tribune, sans être sous l’emprise de la colère, mais au contraire après mûre réflexion dans nos instances, un appel à un rassemblement à gauche du PS et d’Ecolo. (…) Je sais que cela ne sera pas chose facile, mais si chacun peut faire un pas vers l’autre, PTB, LCR, PSL, PC, gauche chrétienne peut-être, gauche du PS et d’Ecolo s’il en reste, nous pourrons certainement, nous l’appelons de toutes nos forces, renouer avec l’espoir pour le monde du travail.” Peu après, c’est le secrétaire général de la centrale des employés de la CSC, Felipe Van Keirsbilck, qui se prononçait lui aussi publiquement pour la construction d’un nouveau relais politique pour la classe des travailleurs.
Diverses rencontres ont eu lieu et, fin février de cette année, un communiqué commun annonçait que “à l’initiative de la FGTB de Charleroi Sud Hainaut, et en présence d’une représentante de la CNE, des responsables du PTB, de la LCT, du MG, du PH, du Front de Gauche de Charleroi, du PSL, du PC et de la LCR décident de prendre leurs responsabilités et de répondre “présent” à ces différents appels.”
Un comité de soutien a donc été mis en place afin d’avancer concrètement vers le lancement d’une nouvelle formation politique pour le monde du travail, une formation politique large, diverse et respectueuse des différentes tendances qui existent au sein du mouvement organisé des travailleurs. Une journée de débat sera organisée dans ce cadre fin du mois d’avril, avant d’autres initiatives dont l’onde de choc dépassera de loin la région de Charleroi, jusqu’en Flandre où la création d’une opposition de gauche à la politique d’austérité est une nécessité tout aussi cruciale.
La colère gronde, c’est un fait. Nous avons commencé à la voir s’exprimer dans la rue, avec une large sympathie de la part de la population. Qu’elle continue à se structurer dans les luttes et sur le plan politique, et alors le camp d’en face aura véritablement de quoi paniquer !
Pour paraphraser le communiqué commun des diverses forces de gauche : “Tous ensemble, contre l’austérité, la misère et l’injustice. Pour une alternative de gauche à la crise capitaliste.”
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Les prix du gaz et de l’électricité explosent ! Vers un contrôle des prix ?
L’opération “Hiver 2012” de la RTBF lors de la vague de froid a illustré à quel point l’énergie est devenue un produit de luxe. L’opération a provoqué un élan de solidarité, la population se proposant de livrer du mazout ou encore de payer les factures de gaz et d’électricité de ceux dans le besoin. Quel contraste avec l’avidité des actionnaires du secteur de l’énergie qui engrangent des profits exorbitants !
Par Boris Malarme, article tiré de l’édition de mars de Lutte Socialiste
La Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz (CREG) a récemment dévoilé que la Belgique, comparée à nos pays voisins, est le deuxième pays le plus cher tant pour le gaz que pour l’électricité. L’augmentation du prix du gaz sur l’année écoulée est de 20%, et de 12% pour l’électricité. Le ministre de l’Energie Johan Vande Lanotte et le secrétaire d’Etat à l’Energie Melchior Wathelet se sont dits favorables à un blocage temporaire des prix pour 9 mois à partir d’avril, le temps de prendre des mesures de contrôle des prix.
Un secteur de l’énergie libéralisé livré à la soif de profits du privé est-il un problème ? La réponse est « non » pour M. Wathelet, pour qui faire des profits est bien normal. Tout juste fautil légiférer là où les profits sont “indécents” et amplifier la concurrence. Il désire ainsi en finir avec la pratique des producteurs de gaz qui couplent artificiellement la hausse du prix du gaz à celle du pétrole.
Mais M. Wathelet juge également que les 90% de consommateurs de gaz affectés par ces pratiques ont une part de responsabilité puisqu’ils ne se sont pas réfugiés chez un concurrent qui n’applique pas ces hausses “excessives”. Combien de journées de congé devons-nous prendre afin d’éplucher les différentes offres dans tous les secteurs libéralisés ? M. Wathelet veut également mieux faire jouer la concurrence en révisant la taxe appliquée au consommateur changeant de fournisseur. Bref, les politiciens essayent, à contre courant de toute réalité, de nous revendre encore une fois ce vieux mythe foireux selon lequel un secteur libéralisé fait baisser les prix grâce à la concurrence.
L’organisation de défense des intérêts des consommateurs Test-Achat propose d’utiliser et d’augmenter la contribution du secteur nucléaire (550 millions sans les déductions fiscales) sur la rente nucléaire de 1,7 milliards, afin de pouvoir diminuer la TVA de 21 à 6 % sur les premiers 1500 Kw (soit une économie annuelle de 50€ par ménage). Le problème, c’est que les entreprises énergétiques ne payent quasiment pas d’impôts (0,04% sur 1,55 milliards d’€ de profits en 2009 pour Electrabel) et disent ouvertement qu’une telle mesure se répercuterait immédiatement sur nos factures.
Comment réell ement contrôler les prix ?
La CREG n’est pas capable d’avoir une vue sur la marge bénéficiaire des producteurs d’énergie car ces données sont tenues secrètes. L’ensemble du secteur de l’énergie doit être nationalisé, cette mesure devant être liée à l’ouverture et la transparence totale de la comptabilité de façon à permettre que cette nationalisation soit sous le contrôle démocratique de la collectivité. Ce dernier point est d’une grande importance. Depuis 2008, la part qui a le plus augmenté dans nos factures est celle concernant la distribution de l’énergie assurée par les intercommunales (jusqu’à + 41,8% pour Gazelwest en 2011 !). Voilà comment les communes, des autorités publiques, augmentent leurs taxes de façon déguisée.
Nous n’avons pas besoin d’un secteur énergétique contrôlé par des bureaucrates qui utiliseront le secteur pour épurer les dettes des banques. C’est pourquoi il faut assurer que les travailleurs du secteur, les consommateurs et les collectivités locales concernées exercent un contrôle et une gestion démocratique de la production, de la fourniture et de la distribution afin de garantir l’accès à l’énergie pour tous, tout en respectant l’environnement.
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Jeunes en lutte pour l’emploi – Faites votre choix : le chômage ou un job de misère
Dans les pages de Lutte Socialiste ous ur ce site, nous avons déjà abordé la problématique du chômage des jeunes dans de nombreux articles, notamment avec le chiffre alarmant d’un jeune de moins de 25 ans sur trois au chômage en 2011 ou encore avec la perspective de 800.000 chômeurs en Belgique pour la même année.
Par Nicolas Croes
A NOUS DE PAYER NOS EMPLOIS PRÉCAIRES
Pour les politiciens traditionnels, tout n’est qu’une question de volonté et de formation du sans-emploi… ainsi que d’incitants à l’employeur bien entendu. Johan Vande Lanotte, ancien président du SP.a (le PS flamand), insiste sur l’expérience. Quand on reste au niveau du principe, là, comme ça, ça peut paraître sympa. Qui pourrait dire qu’on n’a pas besoin d’expérience? Sauf que, concrètement, c’est vraiment, mais alors vraiment loin d’être sympa. Son idée, c’est de transformer la période de stage d’attente (1) en une ‘‘période d’expérience au travail’’.
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PARLER, OK, MAIS AUSSI AGIR !
NOUS – POUR DES MARCHES DES JEUNES POUR L’EMPLOI !
Le PSL participe à des comités ‘‘Jeunes en lutte pour l’emploi’’ avec les jeunes FGTB de différentes villes et d’autres organisations comme la Jeunesse Ouvrière Chrétienne pour organiser des manifestations locales sur le thème de l’emploi des jeunes.
Pour nous, il s’agit clairement d’aider à construire un rapport de forces en faveur des travailleurs et des jeunes. N’hésitez pas et participez avec nous : pour avoir un avenir, il nous faudra lutter! Contactez nous! (02/345.61.81)
EUX – MAQUILLAGE CONTRE CHÔMAGE
Deux communes du nord des Pays-Bas ont mis en place un plan destiné à relooker les chômeuses pour les aider à trouver un mari riche qui les dispenserait de devoir toucher les allocations de chômage! Difficile de trouver plus absurde comme méthode de lutte contre le chômage. On doit aussi dénoncer le caractère extrêmement sexiste de cette mesure qui considère que les femmes ne sont pas beaucoup plus que de jolis objets à vendre.
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Derrière les mots, la ‘‘période d’expérience au travail’’ consiste à forcer un jeune à accepter un stage en entreprise, qu’il ne peut refuser, tout comme il serait obligé d’accepter une offre d’emploi dans cette entreprise après le stage. En guise de ‘‘salaire’’ le jeune recevrait une allocation d’attente considérée comme subside à l’emploi. Expliqué plus brutalement, il s’agit d’aller puiser dans les caisses de la collectivité (c’est-à-dire notre argent, celui de nos impôts) pour que des patrons puissent bénéficier de travailleurs quasigratuits, forcés d’accepter n’importe quelle condition.
Ça ne reste qu’une proposition en l’air nous direz-vous. Mais Joëlle Milquet, la ministre de l’emploi du précédent gouvernement, a suivi exactement la même logique avec l’application de son plan win-win (2) : payer des salaires de misère avec l’argent des caisses de l’Etat.
Les diminutions de charges et autres cadeaux aux entreprises ont permis de donner plus d’argent aux patrons tout en laissant ces derniers libres de presser un travailleur comme un citron pour le jeter ensuite quand il n’y a plus assez de ‘‘subside à l’emploi”” pour le soutenir. Cette somme gigantesque, plusieurs milliards d’euros par an, aurait pu être consacrée au développement des services publics, en engageant des travailleurs avec de bons statuts. Il y aurait ainsi moins de chômage, et plus de service à la population. Pas mal hein ? Attendez, parce qu’il y a moyen d’aller encore plus loin.
UN CHOIX DE SOCIÉTÉ
Partout en Europe, les gouvernements regardent les pensions le couteau entre les dents. On parle partout d’élever l’âge d’accès à la retraite. En France, on estime que le projet du gouvernement Sarkozy de repousser l’âge de départ à la retraite représente l’équivalent d’un million d’emplois de jeunes… En Espagne, le gouvernement (dirigé par l’équivalent local du PS) aimerait bien faire pareil, dans un pays où 40% des moins de 25 ans sont au chômage !
Toujours selon Philippe Defeyt, ‘‘le chômage n’a jamais été aussi élevé, il augmente de manière tendancielle, depuis 30 ans, il touche aujourd’hui, quasiment 15% de la population active (…) comment peut-on vivre dans une société, quand de manière aussi structurelle et durable, il n’y a pas assez d’emplois pour tout le monde ? Il est peut-être temps de voir s’il n’est pas possible de s’organiser autrement, sur le plan économique et sur le plan social.”
Pour le PSL, la solution est simple : partager le temps de travail disponible en fonction des forces disponibles. Aujourd’hui, chaque avancée technologique met plus de gens à la rue, alors que cela devrait permettre d’avoir plus de temps à consacrer pour soi et pour la société. Concrètement, le PSL revendique les 32 heures de travail par semaine, avec embauches compensatoires et sans perte de salaire. L’argent existe! Vous vous souvenez des banques qui ont été sauvées à coups de milliards par la collectivité ? Et bien les quatre banques belges ont réalisé ensemble un bénéfice de 1 milliard d’euros uniquement au cours du premier trimestre 2010. Si le secteur financier était placé sous contrôle démocratique des travailleurs et non pas sous celui de requins capitalistes, ces moyens n’iraient pas finir dans les poches de parasites actionnaires et spéculateurs, mais seraient investis pour les besoins de la société.
On est loin d’entendre de telles choses de la bouche des partis traditionnels, et c’est normal. Pour le PS, le MR, Ecolo ou le CDH, ce sont les patrons qui créent la richesse. Pour nous, ce sont les travailleurs : le patron a besoin des travailleurs, les travailleurs n’ont pas besoin de patron.
C’est pourquoi nous luttons contre le capitalisme, pour une société où les richesses extraordinaires dont dispose notre monde seraient consacrées à la satisfaction des besoins de chacun dans le respect de notre environnement. C’est ce que nous appelons une société socialiste démocratique.
- Stage d’attente : période comprise entre la demande d’allocations de chômage et le premier versement, généralement de 9 mois
- Plan win-win : mesure entrée en vigueur le premier janvier et faisant bénéficier les patrons de diminutions de taxes énormes pour un jeune de moins de 26 ans. Dans certains cas, les patrons n’ont même plus rien à payer à l’Etat.
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Et le marché du travail, vous le voulez en français ou en néerlandais?
Et voilà, encore un édito sur le communautaire. Mais bon, l’agenda politique ne se fait pas selon notre volonté. Pour ce sujet, comme pour tant d’autres, nous dépendons de ce que proclament à grands cris les partis traditionnels.
Stéphane Delcros
Le grand sujet du jour, c’est l’emploi; ça, personne ne peut le nier. Les partis traditionnels flamands ne jurent que par la régionalisation du marché du travail. Selon Yves Leterme (CD&V), ceux qui s’y opposent sont un danger pour le pays. Leterme «veut aider les chômeurs wallons». Comment? En adaptant le budget des allocations de chômage en fonction du taux d’emploi dans la région. Autrement dit, il suffit de botter le derrière des chômeurs, de les enfoncer dans la misère et vous verrez comme ils trouveront vite du boulot ! Au nom du gouffre existant entre les réalités d’emploi au Nord et au Sud du pays, Johan Vande Lanotte (SP.A) veut lui aussi régionaliser cette matière. Mais en quoi cette régionalisation permettrait une meilleure politique d’emploi, ça, personne ne le dit.
Elio Di Rupo, ainsi que la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB), y sont par contre opposés. D’ailleurs, du côté wallon, on se targue de prendre le taureau par les cornes : en 2006, 7.000 chômeurs wallons ont été suspendus, c’est-à-dire plus qu’en Flandre et à Bruxelles confondus! Qu’on ne vienne pas dire que les partis francophones ne serrent pas la vis!
Finalement, si les formes diffèrent un peu (voire très peu), tous sont d’accord sur le fond : c’est aux travailleurs de souffrir, qu’ils aient ou non un emploi.
A titre d’exemple, Joëlle Milquet (CDH), opposée à une nouvelle révision de la constitution, est favorable à une nouvelle diminution de l’imposition des entreprises (fixé actuellement à 33% seulement) ainsi qu’à l’amplification du «plan d’accompagnement» des chômeurs. Avec elle, l’humanisme se colore visiblement d’attaques sociales.
Les différences entre la Wallonie et la Flandre (et Bruxelles) existent certainement, mais si on regarde à l’intérieur des régions, on rencontre également de grosses inégalités. Pour une offre d’emploi, à Liège, il y a 43 demandes, tandis qu’à La Louvière, il y en a 130. A la lumière de ces données, difficile de croire que c’est en bottant le cul des chômeurs qu’ils trouveront un emploi qui n’existe pas.
Les syndicats sont également opposés à la régionalisation du marché du travail, mais les directions ne mettent en avant aucune véritable solution pour l’emploi.
A la régionalisation du marché du travail, nous opposons la réduction du temps de travail, sans perte de salaire et avec embauches compensatoires ! L’argent ? Il faut aller le chercher là où il est. En 2006, les sociétés du BEL 20 ont réalisé d’énormes bénéfices : plus de 27 milliards d’euros, doublant presque leurs résultats en deux ans.
Les dividendes sont également en hausse : plus de 8 milliards d’euros. Quasi toutes ces entreprises ont augmenté la rémunération de leurs actionnaires de plus de 10% par rapport à 2005.
Qui a dit qu’il n’y avait pas d’argent?
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Conférence du 28 octobre Rejoignez-nous!
La conférence du 28 octobre sera un moment important pour tous ceux qui cherchent une réponse à la politique néolibérale menée par tous les partis traditionnels. Ci-dessous nous publions quelques motivations pour venir à la conférence du 28 octobre.
« L’appel de Sleeckx, Debunne et Van Outrive trouve un écho parmi les syndicalistes. La délégation CGSP à la VUB à Bruxelles a joué un rôle important dans la lutte contre les mesures d’austérité dans l’enseignement supérieur du côté flamand. Les actions contre ces mesures ont forcé le ministre à retirer ses plans.
« Si les partis peuvent continuer à mener leur politique néolibérale, la menace des assainissements va perdurer. C’est pourquoi 15 des 19 délégués CGSP à la VUB soutiennent l’initiative d’Une Autre Politique. Déjà 17 membres de la CGSP sont inscrits pour la conférence du 28 octobre et ce nombre va encore augmenter. »
Jo Coulier, Délégué CGSP à la VUB
« Il y a quelques années, je me suis à nouveau intéressé à la politique et à la résistance sociale aux attaques contre les acquis sociaux. J’ai très vite découvert qu’aucun grand parti ne défendait les intérêts des travailleurs et des pauvres.
« J’ai alors rencontré quelques délégués qui étaient temporairement unis sous le nom ‘Debout’. On a beaucoup discuté de la nécessité d’une réelle opposition à la politique néolibérale. De cette façon je suis devenu actif dans la campagne contre la constitution européenne. Il y a un an, j’ai lancé avec quelques camarades l’initiative d’un syndicat du quart-monde.
« Toutes les organisations officielles des pauvres se laissent faire par les politiciens traditionnels. Des pauvres qui survivent avec peu d’argent n’ont en réalité aucun parti qui défende leurs intérêts. J’ai vite été gagné à l’idée d’une autre politique. Le 28 octobre nous pourrons animer le débat concernant des solutions structurelles pour la pauvreté. »
Stefan Roumen, Syndicat du Quart-Monde, Limbourg
« Récemment Johan Vande Lanotte du SP.a a proposé de limiter les allocations de chômage pour les jeunes. Après 6 mois, ils devraient choisir entre un boulot flexible ou une formation. Avant même d”être au chômage, les jeunes sont confrontés à la dure réalité de ce système. L’enseignement est gratuit jusqu’à 18 ans, mais en réalité les coûts sont de plus en plus élevés. La prime scolaire ne va pas changer cela d’une manière fondamentale, c’était plutôt un petit cadeau dans le cadre des élections.
« Beaucoup de jeunes détestent la politique. Il est important que les jeunes aient connaissance du 28 octobre et qu’il y ait ensuite construction d’une alternative crédible contre la logique néolibérale. On ne peut pas laisser la politique aux politiciens ! »
Benoit Douchy, Etudiants de Gauche Actifs, Gand
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SNCB. La scission comme prélude à la libéralisation
Les dernières semaines ont vu les problèmes persistants à la SNCB attirer de nouveau l’attention des médias. Cette fois ce sont les divergences entre les trois administrateurs-délégués à propos du plan d’entreprise 2006-2007 qui sont apparues au grand jour.
Un correspondant
Scission de la SNCB
Depuis le 1er janvier 2005, la SNCB est scindée en trois entreprises distinctes: l’entreprise de transport SNCB, le gestionnaire d’infrastructure Infrabel et un holding avec des compétences opérationnelles comme la politique de personnel, les affaires juridiques, les finances et la coordination.
Le holding est également le propriétaire de toutes les gares et de tous les parkings. A la tête du holding se trouve Jannie Haeck, l’ancien chef de cabinet de Johan Vande Lanotte. Infrabel est dirigée par Luc Lallemand qui, en tant qu’ancien collaborateur du cabinet de Michel Daerden, fut co-responsable de la disparition de la RTM (la Malle Douvre-Ostende). A la tête de la SNCB on trouve Marc Descheemaeker, ancien PDG dans une multinationale de nettoyage danoise ISS.
Il n’y a pas de rapport hiérarchique entre les trois entreprises. L’année passée a été émaillée de conflits à répétition entre les trois directions qui voulaient sauvegarder leurs propres intérêts. Entretemps, c’est le personnel qui paie la note.
Productivité accrue
Les économies et les hausses de productivité consécutives au plan d’entreprise 2004-2005 sont dues à des coupes drastiques dans le personnel. Depuis 2004 les effectifs ont été réduits de 42.000 à 38.000. En 2005 il y a eu à peine 300 recrutements. Mais le trafic ferroviaire continue d’augmenter chaque année. Entre 1997 et 2004 le nombre de passagers a crû de 24%. La productivité des cheminots n’a jamais été aussi élevée.
Le nouveau plan d’entreprise gèle les effectifs à 38.000. Pour y arriver, 2500 recrutements sont prévus pour les deux années à venir. La question est de savoir si cette promesse sera tenue.
Privatisations
Les dernières années ont vu de plus en plus de tâches passer en sous-traitance. A côté de cela, il y a la concurrence accrue des filiales, des sociétés privées dans lesquelles la SNCB participe et qui reprennent un tas de tâches, ce qui signifie en pratique la privatisation des services.
C’est ainsi que la commercialisation du réseau en fibre de verre de la SNCB a récemment été transférée à la filiale Syntigo. Cette entreprise fournit des services et du matériel informatique aux entreprises du groupe SNCB et aux chemins de fer néerlandais. En outre, Infrabel conclut des contrats privé-public pour la pose et l’entretien de nouvelles voies ferrées, comme le désenclavement de l’aéroport de Zaventem.
Enfin, les trois entreprises publiques veulent avoir atteint l’équilibre financier d’ici 2008. D’après le directeur financier, cela doit se faire par une hausse encore plus importante de la productivité et un accroissement des recettes.
La situation chez B-Cargo, la filiale de la SNCB qui est chargée du transport des marchandises, illustre bien ce que cela signifie en réalité. Il y a quatre ans, B-Cargo représentait 8000 équivalents temps plein. En décembre de l’année passée il y en avait encore 5500 et la direction s’est fixé un objectif de 4500. Les volumes de marchandises ne diminuent évidemment pas, que du contraire. La formule magique est la multifonctionnalité. Le travail de quatre ou cinq salariés est maintenant réalisé par un ou deux salariés, avec ce que cela implique en termes de pression du travail et de risques pour la sécurité.
Libéralisation du trafic ferroviaire
La concurrence accrue qui va de pair avec la libéralisation du trafic ferroviaire en Europe est utilisée comme prétexte pour augmenter encore plus la pression. Il y a ainsi le projet d’imposer aux conducteurs de train des prestations de onze heures avec une interruption de deux heures maximum qui ne seraient pas considérées comme des heures de service.
En septembre le Parlement européen a voté la libéralisation du trafic international des voyageurs d’ici 2008 et de tout le trafic des voyageurs d’ici 2012. La libéralisation du transport international des marchandises est déjà un fait et, le 1 janvier, 2007 ce sera le tour du transport national de marchandises. A côté de B-Cargo il y a déjà six entreprises qui sont actives en Belgique ou sur le point de l’être. On y trouve notamment la SNCF et Rail4chem, une filiale de BASF.
Entretemps, le mécontentement et la volonté d’action croissent de jour en jour parmi les cheminots. Ils ne se laissent pas tromper par la bisbrouille au sommet et par les vagues promesses. Le personnel a ainsi arrêté le travail le 20 février à Charleroi. La grève portait sur le manque de personnel, et sur l’impossibilité pour les conducteurs de prendre leurs jours de congé et sur les formations.
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Gand. 2500 manifestants contre "la chasse aux délégués"
Le 14 février, 2500 militants syndicaux ont manifesté contre "la chasse aux délégués" ouverte à Stora Enso à Gand. Deux délégués y ont été licenciés à cause de leurs activités syndicales. La FGTB a appelé à une manifestation qui était soutenue par le syndicat libéral CGSLB. La CSC n’a pas relayé l’appel, mais quelques militants étaient présents.
Un correspondant
Patronat agressif
Fin décembre, deux délégués ont été licenciés à l’usine de papier Stora Enso à Langerbrugge (Gand). Au même moment, l’accès à l’entreprise a été interdit à deux délégués d’une firme externe de nettoyage. Le sécretaire FGTB ne pouvait même plus accéder à l’entreprise pour entrer en contact avec les syndiqués.
Cette attitude arrogante du patronat suit une grève qui s’est déroulée l’an dernier et qui a été réprimée de manière très brutale. La direction a fait appel au tribunal, qui a imposé des astreintes contre le piquet de grève, exigé qu’aucun travailleur d’autres entreprises ne soit présent au piquet en solidarité, et même exigé que soit enlevée la petite tente installée par les grévistes!
Après cette grève, les deux délégués FGTB ont été tranquillement licenciés. Ils ont reçu leur lettre de licenciement au nouvel an. Apparemment, la direction de Stora Enso est déterminée à casser le syndicat de l’entreprise.
Manifestation réussie
La FGTB a réagi avec une manifestation contre la chasse aux délégués. Lors de la mobilisation, l’objectif était de 1000 manifestants. Finalement, 2500 personnes ont partcipé.
Des militants sont venus à Gand du pays entier pour manifester. Evidemment, la FGTB était fort représentée, le syndicat libéral CGSLB avait une délégation remarquable. Malheureusement, la CSC n’a pas appelé à la manifestation. Quelques militants de la CSC ont néanmoins défilé, dont Maria Vindevoghel (la déléguée CSC licenciée à Flightcare à Bruxelles). L’attaque sur les deux délégués FGTB concerne tous les militants syndicaux, indépendamment de la couleur de leur syndicat. L’absence de la CSC était bien une erreur.
Le SP.a mal accueilli
Dans leurs discours, Alain Clauwaert et Mil Kooyman, les dirigeants de la Centrale Générale FGTB, ont fait référence à la présence des politiciens du SP.a, dont Johan Vande Lanotte, sous les huées du public. Depuis la tribune, le SP.a a été présenté comme s’il était toujours de notre côtés et défendait toujours les travailleurs.
Depuis le mouvement contre le Pacte de Solidarité, cela n’est plus accepté par beaucoup de militants syndicaux. Le SP.a, autant que la PS, a lancé les attaques contre les prépensions. Et maintenant ce même parti serait de notre côté? Il y a eu par contre un bon accueil pour l’ancien parlementaire du SP.a Jef Sleeckx.
Comment avancer?
La lutte syndicale doit être renforcée par un prolongement politique. Sinon le gouvernement pourra continuer à nous imposer des mesures antisociales et la pression syndicale pour renforcer la protection des délégués continuera à tomber dans l’oreille d’un sourd au niveau politique.
Le mouvement contre le Pacte de Solidarité a eu des conséquences. La manifestation était plus importante que prévue et la direction syndicale ne pourra pas continuer à nous imposer ses liens avec le SP.a.
8 mars, 17h30, kerkplein à Zaventem: Manifestation pour une vraie protection des délégués à l’occasion du licenciement de Maria Vindevoghel (CSC).
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Les Etudiants de Gauche Actifs soutiennent l’initiative de construction d’un Nouveau Parti des Travailleurs
Deux grèves générales et une manifestation massive à Bruxelles contre le Pacte des Générations n’ont reçu aucune réponse des politiciens qui n’ont pas rejeté les plans anti-sociaux. Au contraire, il n’y avait au sein du parlement aucune résistance contre ce pacte. Libéraux et « Socialistes » étaient pour ; le Vlaams Belang, le CD&V et le CDH se sont abstenus, parce que les mesures n’allaient pas assez loin pour eux ! Seuls quatre représentants d’Ecolo ont voté contre. C’est cela la « démocratie représentative »!
Jarmo Van Regemorter
Le besoin d’un relais politique massif de la lutte du mouvement ouvrier contre le néo-libéralisme est de plus en plus clair. La construction d’un Nouveau Parti de Travailleurs fonctionnant de manière démocratique, contrôlé par la base et défendant résolument les intérêts des travailleurs, des chômeurs, des jeunes, etc. serait un outil essentiel. C’est pourquoi EGA voit un tel intérêt dans l’initiative de Jef Sleeckx, ancien parlementaire du SP.a. Il cherche à construire une alternative à gauche du SP.a et du PS, ouvert aux membres de la CSC et de la FGTB, aux Belges, aux immigrés, aux « jeunes » et aux « vieux ». En ce moment, différents meetings sont organisés (à Gand, Bruxelles, Courtrai, Leuven). On peut y voir un grand potentiel.
Pour de plus en plus de personnes, il est clair que le SP.a et le PS sont des partis qui défendent les intérêts des patrons et non ceux de la population. Beaucoup de travailleurs, de chômeurs, de jeunes se détournent de ces partis et cherchent une alternative.
Un expression claire de ce processus était le congrès du SP.a le 20 octobre – qui avait comme thème principal l’élection de Johan Vande Lanotte – où 300 militants de ABVV-metaal et ABVV-Limburg ont manifesté et distribué des autocollants avec le slogan “SP.a. U laat ons in de steek. Wij keren u de rug toe” (« SP.a vous nous laissez dans la merde. Nous vous tournons le dos »). Pour action symbolique, ils ont d’ailleurs réellement tourné le dos aux participants du congrès !
Le SPa a perdu d’autant plus sa crédibilité depuis que Freya Van Den Bossche a fait appel à son imagination créative pour équilibrer le budget. Les 100 millions soi-disant « offerts » par le secteur pétrolier (dont les profits du premier semestre 2005 étaient 30% supérieurs à ceux obtenus en 2004) doivent maintenant être remboursés par l’argent public : en fait, celui de notre poche ! C’est un exemple basique qui démontre comment la social-démocratie fait passer un principe libéral pour un principe social. L’opposition ne fait que discuter de la manière dont va être réalisé le remboursement, mais en aucun cas ne le remet en cause.
Le PS a perdu lui aussi beaucoup de sa crédibilité, pas seulement par son soutien au pacte des générations, mais aussi par l’atmosphère de scandales dans lesquels était impliqué le parti. Après l’affaire de la Caroloringienne, dans laquelle beaucoup de personnalités du PS ont pillé les logements sociaux pour leurs intérêts personnels, le PS est descendu dans les sondages de 38 à 26%.
Pour contrer la politique bourgeoise de la social-démocratie ( et la politique néo-libérale en général), il faut un nouveau parti de masse des travailleurs, honnête, combatif, dans lequel tous ceux qui défendent les droits de la classe ouvrière puissent s’investir. Ce n’est que de cette manière que nous pourrons également contrer la croissance de l’extrême-droite qui se nourrit du mécontentement social et du manque d’alternative. Soutiens notre campagne, signe la pétition on-line (www.partidestravailleurs.be), et rejoins-nous !!