Tag: Iran

  • Tsunami en Asie du Sud-Est. Pour une annulation pure et simple de la dette. Pour une alternative socialiste au capitalisme

    La tragédie en Asie du Sud-Est a suscité un élan de solidarité parmi les travailleurs et parmi la jeunesse du monde entier. Des millions € ont été récoltés pour aider la population des régions touchées. Cette solidarité internationale est particulièrement importante.

    Geert Cool

    Nous devons examiner comment aider de la façon la plus efficace. Il y a pas mal de problèmes en ce moment, notamment à Aceh et au Sri Lanka. A Aceh, le gouvernement indonésien utilise la catastrophe et l’aide pour renforcer sa position vis-à-vis de la province rebelle qui aspire à l’indépendance. Le gouvernement a déjà annoncé que le budget prévu pour Aceh serait réduit des deux tiers, le reste devant provenir de l’aide humanitaire.

    En outre, l’armée indonésienne s’en prend à la population des régions dont elle n’a pas le contrôle. Les journalistes et le personnel de l’aide humanitaire ne peuvent agir que dans un territoire bien délimité. Au Sri Lanka, les autorités ont une attitude comparable envers la population tamoule dans les régions les plus durement touchées.

    Il va de soi que l’aide aux régions sinistrées doit être dispensée sous le contrôle démocratique de comités élus par la population et les syndicats locaux. Nos camarades au Sri Lanka (United Socialist Party), en Inde (Dudiyora Horaata) ainsi que les camarades du Socialist Party Malaysia (avec qui nous sommes en contact) mènent campagne autour de cette revendication. A côté de cela, ils s’impliquent dans l’organisation de l’aide directe et de la reconstruction.

    Vu que les régimes en place ne font rien d’autre qu’utiliser la situation pour se renforcer – après avoir accordé la priorité aux dépenses militaires au détriment d’un système d’alerte qui aurait pu sauver des milliers de vies – il faut mettre en avant la nécessité d’une rupture fondamentale avec ces régimes.

    Le MAS exige l’annulation pure et simple de la dette. L’Indonésie rembourse 13,7 milliards de $ par an pour sa dette publique et ses intérêts. Il serait pour le moins étrange que le pays doive rembourser davantage en dettes et en intérêts que ce qu’il reçoit en aide pour la reconstruction. En outre, l’annulation de la dette empêcherait les régimes occidentaux de revoir leurs promesses à la baisse. Car cela semble être une constante dans l’aide qui est promise après les catastrophes: dès que les médias quittent les lieux, l’aide ne suit plus. Du milliard de $ qui avait été promis après le tremblement de terre à Bam (Iran) fin 2003, seuls 17 millions ont été effectivement payés à ce jour. Après les tempêtes tropicales de 1998 en Amérique centrale, on avait promis 300 millions d’euros dont seulement 150 millions ont été payés.

    L’annulation de la dette serait un pas en avant, mais le système actuel fera en sorte que ça ne serve qu’à consolider les intérêts de la classe dominante, ce qui mènera finalement à une nouvelle montagne de dettes. Le système actuel a fait la démonstration de son incapacité à assurer la protection de larges couches de la population. Il n’est pas capable non plus de canaliser l’énorme courant de solidarité dans l’intérêt de la population. Il est temps de prendre nous-mêmes les choses en main et de lutter internationalement pour une alternative socialiste!

  • Le capitalisme va t-il investir dans notre sécurité?

    Dans la région du Pacifique il y avait bien un système d’alarme contre les tsunamis. Le commandement militaire américain a pu avertir à temps sa base militaire sur l’île de Diego Garcia qui se situe dans l’Océan Indien. A Diego Garcia il n’y a donc eu aucune victime. Par contre, l’armée et les autorités américaines ne se sont pas soucié de prévenir les pays menacés par le tsunami. Les spécialistes sont unanimes: un tsunami met des heures à traverser un océan, ce qui laisse largement le temps de prévenir la population. Un tremblement de terre n’est pas prévisible mais, dans le cas d’un tsunami, personne ne devrait, en principe, perdre la vie.

    En outre, des scientifiques d’une commission des Nations Unies avaient déjà plaidé l’été dernier pour la création d’un système d’alarme dans l’Océan Indien. Ils avaient déclaré que "le risque d’apparition d’un tsunami venant de l’Océan Indien ou de plus loin est bien réel". Aucune action n’a cependant été entreprise, peut-être parce que les responsables ont considéré que le danger n’était pas assez grand face aux coûts que cela risquait d’engendrer. Tel a été certainement le raisonnement des responsables indonésiens. Par contre, pour faire la guerre contre des régions séparatistes comme le Timor oriental et l’Aceh, le gouvernement indonésien n’a eu aucun mal à ouvrir son portefeuille.

    Les capitalistes et leurs gouvernements investissent – avec notre argent – pour protéger leur système contre certaines menaces, par exemple contre le terrorisme des fondamentalistes musulmans comme Al-Qaeda. Mais ils sont incapables de résoudre les problèmes qui engendrent le terrorisme : l’oppression, la pauvreté, les guerres, l’absence totale de perspectives. La soif de profit des grandes entreprises empêche d’assurer à toute la population du monde un niveau de vie décent et un véritable contrôle sur sa vie. Dans la lutte contre les conséquences des catastrophes naturelles, il en va de même. A chaque pas, nous sommes freinés et bloqués par les intérêts étroits d’une petite minorité.

    Un membre du bureau sismologique en Thaïlande, Chcheep Mahachan, a déclaré à propos du tsunami : « La sonnette d’alarme n’a pas vraiment été tirée. Si nous l’avions fait et que l’information se serait avérée fausse, cela aurait signifié la mort du tourisme dans la région. ». La chasse au profit – propre au système capitaliste – a ici reçu la priorité au détriment de la sécurité des gens.

    Par ailleurs, on est en droit de se poser à propos de l’aide la question suivante : combien d’argent promis par les gouvernements occidentaux sera-t-il réellement déboursé ? Après le tremblement de Bam en Iran en 2003, un milliard de dollars d’aide a été promis. Finalement seuls 17 millions de dollars ont été effectivement payés jusqu’à présent. Les gouvernements capitalistes ont leurs propres priorités : le maintien de leur pouvoir, de leurs positions et de leurs privilèges et de ceux des entreprises qui aspirent à faire un maximum de bénéfices et avec qui ils sont alliés. Le sort de simples travailleurs et de jeunes ne peut pas les intéresser.

    Planification socialiste : la meilleure garantie contre les conséquences des catastrophes naturelles

    C’est pourquoi, nous aussi, nous avons besoin de nos propres partis pour défendre nos intérêts. Des partis de travailleurs qui sont actifs dans les syndicats, sur les lieux de travail, dans les quartiers et les écoles et qui défendent un véritable programme socialiste. Un programme qui revendique pour la population laborieuse au niveau mondial le contrôle des usines, des matières premières, des terres et de son propre travail par le biais d’un système de comités de travailleurs, de jeunes et d’opprimés, démocratiquement élus à tous les niveaux, avec la possibilité de révocation à tout moment de ceux qui ne font pas correctement leur travail et avec des représentants qui ne gagnent pas plus que le salaire moyen d’un travailleur qualifié.

    Un tel système de démocratie ouvrière et de contrôle de la production par l’ensemble de la population est la meilleure garantie pour nous protéger contre les « catastrophes naturelles ». Ce ne seraient pas des motivations de commerce et de profit qui primeraient pour l’évaluation d’un danger mais bien les intérêts de tous, car ce serait la majorité de la population qui gèrerait l’Etat sur une base démocratique et non pas une clique de politiciens capitalistes au service de la chasse au profit des patrons.

    Ainsi, lors de l’élaboration d’une planification de travaux de construction, il y aurait des discussions sur la manière de prendre en compte les questions d’environnement, les possibilités d’inondations,… A l’heure actuelle, des formes naturelles de défense contre les inondations – comme les barrières de corail ou la végétation dans les dunes de sable – sont souvent sacrifiées aux intérêts à court terme du tourisme ou d’une autre industrie. Dans une économie socialiste planifiée, ce ne serait plus possible. De même, des responsables qui promettent une aide mais qui ne tiennent pas leurs promesses pourraient immédiatement être démis.

    Les décisions concernant la qualité des habitations, la construction de digues, l’aménagement du territoire,… seraient prises collectivement avec une participation permanente de la population laborieuse. De cette façon, on pourrait aussi, lors d’une catastrophe naturelle, organiser l’aide et dégager les moyens nécessaires de façon plus rapide et plus efficace que ce n’est le cas sous le capitalisme. Dans le système actuel, les politiciens et les patrons font tout pour maintenir la masse de la population en dehors de la politique de manière à pouvoir prendre leurs mesures de recul et de destruction sociale. Dans un système socialiste véritablement démocratique, les masses seraient organisées de manière permanente pour gérer la production et la société. Lutte avec nous pour construire une telle société. Deviens membre du MAS !

  • Comité Exécutif international du CIO. APRES LA VICTOIRE DE BUSH: VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL?

    Comité Exécutif international du CIO

    LE COMITÉ POUR UNE INTERNATIONALE OUVRIÈRE (CIO), qui possède des sections dans 36 pays et sur tous les continents et dont fait partie le MAS/LSP, a tenu en Belgique son exécutif durant la 3ième semaine du mois de novembre. Les délégués – venus de tous les continents – ont brossé l’état de la situation politique et économique internationale et avancé des perspectives de développement.

    Vincent Devaux

    C’est reparti pour un tour

    L’actualité a partout été dominée par la question des élections américaines. Bush a été réélu alors qu’il est certainement le président US le plus haï depuis longtemps. Mais s’il a remporté les élections, son soutien s’est érodé et il est loin des 90% qu’il avait dans les sondages peu après le 11 septembre.

    Kerry ne représentait pas une alternative à la politique de Bush. Le slogan «Tout sauf Bush» appelant à voter démocrate a érodé le résultat de Ralph Nader (moins de 1%), seul candidat qui présentait un programme défendant les couches opprimées. Une grande partie des votes engrangés ne le sont pas sur base de la politique étrangère (Irak), ni même de sa politique intérieure, mais plutôt sur base des valeurs morales traditionnelles avancées par Bush dans sa campagne avec l’appui des évangélistes.

    L’incertitude sur la ligne politique pour son second mandat est tombée. On constate qu’il va poursuivre sa politique agressive. Il a déjà déclaré qu’il voulait un budget de 2.200 milliards de $ pour le budget de la défense jusqu’en 2008 et une diminution de l’impôt sur les plus-values.

    L’économie mondiale tirée par les Etats-Unis et la Chine est en porte-à-faux

    Bush va devoir tenir compte de deux déficits jumeaux colossaux: le déficit public et celui de la balance des paiements. Le financement de sa dette se fait au travers de l’émis-sion de bons du trésor, les 3/4 des investissements dans des bons d’états par les banques étrangères sont le fait de l’Asie, principalement la Chine et le Japon. Si la croissance US en 2004 a été de 4.4 %, elle est due partiellement à la baisse continuelle du taux d’intérêt passant de 6.25% à 1.25% en quelques années provoquant une surconsommation et la naissance d’une bulle immobilière. La baisse d’impôt – pour les plus riches- au début de la première législature de Bush et la guerre en Irak, remplissant les poches des marchands de canons par une politique de «keynésianisme négatif», a également permis de soutenir la croissance.

    La baisse du dollar permet de réduire artificiellement la dette US et permet d’écouler ses produits plus facilement sur le marché mondial et donc d’exporter la crise. Mais cette dépréciation du dollar mine la confiance des investisseurs qui choisissent de se tourner vers d’autres devises comme l’euro. L’importante croissance économique de la Chine ces dernières années (+/-9%) ne doit pas cacher son caractère inégalitaire entre les différentes provinces ; l’intérieur du pays principalement rural restant très pauvre. Le pouvoir central tente de contrôler l’ouverture de l’économie chinoise au capitalisme afin d’éviter l’implosion de cet énorme pays comme en URSS. L’économie chinoise, basée sur l’exportation de biens et l’importation d’énergie et de matières premières est très sensible à l’économie américaine et aux variations de ses taux d’intérêts. Une élévation des taux d’intérêts aurait un impact sur la croissance chinoise.Bien que les achats massifs de bons d’états US permettent de soutenir artificiellement la croissance des Etats-Unis et donc l’exportation de produits chinois, la Chine ralentit ses investissements dans la dette US car elle doit également diversifier ses investissements dans le secteur énergétique pour garantir son approvisionnement. Les deux économies sont très liées et sont actuellement la locomotive de l’économie mondiale, mais elles se soutiennent artificiellement et pourraient s’écrouler tel un château de carte.

    On a vu ces derniers mois une augmentation du prix du pétrole dépassant les 45 dollars le baril, due à la combinaison d’une croissance de la consommation d’une part et à l’instabilité de certains pays producteurs d’autre part: l’Irak qui ne peut rétablir son ancienne production, instabilité politique au Vénézuela, grèves à répétition au Nigéria, affaire Ioukos,… d’autre part il y a eu peu de découvertes de nouvelles ressources pétrolières ces dernières années et les installations n’ont pas été suffisamment développées, certains économistes pensent qu’il faudra 15 ans pour rétablir la situation. La production de l’acier au niveau mondial est également sous pression de la demande chinoise. Cette montée du cours du brut a des conséquences directes sur les prix des biens à la consommation et réduit le pouvoir d’achat des populations et cela même dans des pays comme l’Iran ou le Nigéria, exportateurs de brut mais qui doivent importer des produits raffinés.

    Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte en elle l’orage. (Jaurès)

    Les Américains n’ont pas les moyens de leur ambition: jouer les gendarmes du monde. S’ils ont annoncé la prise de Falluja en Irak comme une victoire, provoquant le déplacement dans des conditions précaires de 200.000 personnes, il est clair que c’est plutôt une défaite et que la résistance devient plus expérimentée. De plus le risque d’une guerre civile n’est pas exclu si les Sunnites ne sont pas représentés au parlement.

    La politique guerrière de Bush est partiellement responsable de la reprise de la course à l’armement. La Corée du Nord et l’Iran, qui développent un arsenal nucléaire, sont sous pression de l’Occident. Une intervention militaire en Iran n’est pas exclue mais beaucoup d’obstacles sont présents; accords gaziers avec la Chine et autres fournitures pétrolières avec autres pays, comme la Russie,… le pays est en pleine croissance ce qui n’était pas le cas de l’Irak après une guerre et une décennie d’embargo.

    De plus, avec une population trois fois plus nombreuse et un pays quatre fois plus grand que l’Irak il va être plus difficile d’y intervenir. Enfin, l’administration doit compter avec le mécontentement croissant parmi la population et l’armée américaine. Une intervention en Corée du Nord pourrait dégénérer en guerre régionale avec la proximité de la Corée du Sud et de la Chine.

    Une montée de la lutte des classes

    Le Nigeria a déjà vu 7 grèves générales contre l’augmentation du prix de l’essence depuis qu’Obasanjo est au pouvoir et qu’il mène une politique dure de privatisation des services publics. En Chine des mouvements à caractère insurrectionnels se multiplient.

    Une manif a rassemblé‚ 40 à 50.000 personnes à Wanzhou pour protester contre la bastonnade d’un travailleur par un fonctionnaire. Une grève de sept semaines a eu lieu dans une usine textile qui était privatisée, 7.000 personnes protestant contre leurs nouvelles conditions de travail et les licenciements, ce qui est une première depuis 1949. On doit également citer une occupation d’un barrage par des paysans qui est passée de 40.000 à 100.000 personnes après la mort d’un manifestant et qui a finalement obligé la police à se retirer. En Amérique Latine, la plupart des gouvernements – au Pérou, Brésil, Venezuela, Argentine,…- tiennent un discours anti-libéral. La Colombie a vu l’élection d’un président social-démocrate après 100 ans de pouvoir aux mains des conservateurs, signe de l’élévation de la conscience de la population. On voit néanmoins actuellement les limites de tous ces gouvernements qui ne cassent pas avec le capitalisme.

    L’Europe entre en marche Les attaques sur les conditions de vie des ouvriers entraînent la réaction de la classe ouvrière par des manifestations rassemblant des centaines de milliers de personnes (grèves générales en Italie…).

    En Angleterre, le syndicat des pompiers a consciemment brisé ses liens avec le Labour Party qui mène les attaques sur le niveau de vie des gens. L’Allemagne qui a certainement vu les pires attaques, a vu se développer les Journées du Lundi (contre le plan Hartz IV) ainsi qu’une nouvelle formation électorale qui pourrait être le point de départ d’un nouveau parti des travailleurs. Aux Pays-Bas, le modèle « Polders », basé sur la paix sociale a montré ses limites, la manif du 9 octobre dernier contre la politique de Balkenende a rassemblé entre 200.000 et 300.000 manifestants. En Pologne, avec un taux de chômage moyen de 20-30 %la population n’a plus d’illusions sur les soi-disant bénéfices de l’intégration au sein de l’U.E.

    Partout dans le monde nous voyons une montée de l’instabilité politique des tensions entre les grands blocs économiques, un pourrissement de la société dans les pays où intervient l’impérialisme et une escalade militaire. Seul un changement de société, porté par le développement de la lutte des classes peut éviter une explosion de barbarie.

  • Iran: “Chaque semaine, il y a une grève qui éclate”

    LES DERNIERES élections législatives en Iran ont été un triomphe pour les religieux conservateurs autour de Khamenei. Ils ont organisé un véritable putsch contre la faction réformatrice du président Khatami. Alternative Socialiste a discuté avec Peyman, un militant de gauche iranien réfugié en Belgique. Il nous explique la situation dans son pays.

    La mainmise des conservateurs semble fortement renforcée suite aux dernières «élections». Comment analyses-tu les derniers développements politiques?

    – Les conservateurs ont commis l’erreur de laisser le réformateur Khatami accéder à la présidence en 1997. Khatami a lâché la bride aux journalistes même s’il n’entendait pas soustraire la liberté de la presse à la loi islamique. La population en a ainsi appris beaucoup sur la politique des conservateurs. Depuis 1997, une bonne centaine de journalistes ont été tués, 2.000 ont été arrêtés et quelque 100 journaux ont été fermés. Les réformateurs ont publié tout cela. Plusieurs scandales financiers ont aussi été révélés.

    Les conservateurs ne parvenaient pourtant pas à stopper les réformateurs. Ils y sont finalement arrivés par la voie judiciaire: ils ont constitué des dossiers, des milliers de candidatures réformatrices ont été invalidées à l’approche des élections. Les personnalités réformatrices les plus marquantes sont maintenant hors jeu.

    Comment les travailleurs et les jeunes ont-ils réagi?

    – Il y a eu beaucoup de manifestations pendant les élections. Des milliers de gens sont descendus dans la rue. Des étudiants et des travailleurs, dans les grandes comme dans les petites villes. A Shahre Babak, 20 ouvriers d’une usine de cuivre ont été tués lors d’une manifestation parce qu’ils s’opposaient à des licenciements et qu’ils tentaient d’occuper leur entreprise. Il y a eu aussi des manifestations à Semiram, à Lamerd,… On cherchera en vain des compte-rendus de ces manifestations sur CNN, mais on en trouvera sur les sites web et dans les journaux des réformateurs.

    Les illusions envers les réformateurs se sont dissipées. Les conservateurs ont entièrement repris le contrôle du gouvernement, du parlement, de la justice et des médias. C’est maintenant la population qui va affronter les conservateurs.

    Chaque semaine, il y a une grève quelque part en Iran. Sur le payement des salaires, sur l’assurance-maladie, contre les licenciements,… Dans la ville iranienne Khodro se trouve la plus grande entreprise du pays. On y produit la Peugeot et une marque locale de voitures. Plus de 1.000 ouvriers y sont en grève contre des licenciements et pour des revendications salariales.

    En mars, les enseignants ont fait une grève nationale d’une semaine pour de meilleurs salaires et contre le fléau des contrats temporaires. Ils menacent de continuer si le gouvernement ne cède pas. Le gouvernement tente de faire passer ces grèves pour «apolitiques», par oppo-sition aux actions des étudiants. Les travailleurs et les jeunes ne sont pourtant pas dupes. L’absence d’ouverture des conservateurs va mener à des explosions.

    La gauche n’a pas de presse libre, les meetings publics sont impossibles. L’activité politique est souterraine. Le sentiment général – «les réformateurs ne le feront pas pour nous, tout le régime doit partir» – nous est plus propice. Lors de la révolution de 1979, il y avait la ques-tion de la religion. Les jeunes d’aujourd’hui s’en sont éloignés à cause des méfaits du régime.

    On peut parler plus facilement du matérialisme et du socialisme. Je crains cependant que les religieux chiites irakiens n’optent pour un régime fondamentaliste. Al-Sistani n’a rien d’un Erdogan en Turquie. Les religieux chiites dissuadent les femmes de se mêler de politique. La liberté d’organisation est bafouée. On suit facilement les leaders religieux. Al-Sistani emboîte le pas aux Talibans et à feu l’ayatollah Khomeini, même s’il tempère ses propos sous la pression américaine.

    Propos recueillis par Peter Delsing

  • Le régime des mollahs ébranlé

    Tremblement de terre en Iran.

    LE TERRIBLE tremblement de terre qui a ravagé la ville de Bam et fait près de 40.000 morts a aussi ébranlé en profondeur le régime des mollahs et rallumé la guerre entre les diverses factions au pouvoir. L’énorme élan de solidarité qui a mobilisé toute la population pour fournir du sang et de l’aide aux habitants de la région sinistrée n’a pas empêché la montée d’une vague de critiques qui a fini par percer dans la presse officielle elle-même.

    Jean Peltier

    En effet, des centaines de milliards de rials ont été dépensés au cours des dernières années pour l’aménagement de lieux de loisirs et d’installations touristiques autour de la citadelle de Bam. Mais rien n’a été fait pour permettre aux nombreux sans-abris de la région de trouver un logement ni pour construire des habitations solides et développer une sécurité sociale. Par contre, le clan de l’ancien président Rafsandjani s’est considérablement enrichi au travers de ces opérations immobilières.

    Après la catastrophe, la coordination de l’aide a été freinée par la désorganisation et la lourdeur de la bureaucratie du régime. Des milliers de volontaires sont restés bloqués dans les villes, les femmes médecins se sont vu interdire de participer aux équipes d’urgence tandis que des milliers de gens restaient privés de soin et d’aide. L’actuel président Khatami a dû écourter son voyage dans la région sinistrée parce que les autorités locales ne pouvaient assurer sa sécurité devant la colère de la population.

    Réformes bloquées

    C’est pourtant le même Khatami qui avait été élu triomphalement en mai 1997 parce qu’il portait l’espoir d’une grande partie de la population d’en finir avec la répression et l’obscurantisme imposés par le clergé chiite conservateur au pouvoir depuis le début des années 80. Mais si Khatami et ses partisans ont la majorité au parlement, leur influence a été systématiquement contrée par les conservateurs qui gardent le contrôle d’une série d’autres organismes et ont bloqué tous les projets de réformes. Devant cette résistance, les réformateurs ont régulièrement fait marche arrière.

    Cette évaporation des espoirs de réformes a augmenté la haine d’une partie de la population envers les conservateurs, surtout dans les villes et parmi la jeunesse, mais elle a aussi érodé le soutien populaire à Khatami.

    La victoire des États-Unis en Irak a aiguisé les tensions internes en Iran. Les réformateurs, proches des milieux d’affaires, sont plus sensibles aux pressions économiques et militaires américaines et souhaitent normaliser petit à petit les relations avec les USA. Les conservateurs, par contre, maintiennent un discours anti-américain vibrant et pourraient encourager les chiites irakiens à s’opposer aux troupes d’occupation US. Mais ils n’ont aucune alternative économique sérieuse à opposer aux partisans d’un rapprochement avec les USA face à une population qui en a de plus en plus assez des privations et des restrictions.

    Conservateurs à l’offensive

    Les conservateurs ont voulu utiliser le mécontentement de la population après le tremblement de terre pour reprendre l’initiative politique. Le Conseil des Gardiens de la Constitution, un organisme tenu par les conservateurs, a annoncé le 10 janvier l’annulation de près de 3.600 candidatures aux élections législatives prévues le 20 février (sur un total de 8.100 candidats enregistrés) pour «non respect de l’islam» ou «non fidélité au principe de la primauté du religieux sur le politique». Ces annulations visent en écrasante majorité des candidats réformateurs, dont 84 députés sortants et le propre frère du président.

    Cette décision a ouvert une crise politique énorme. En réponse, des dizaines de députés occupent le parlement, la majorité des ministres ont menacé de démissionner et les partis réformateurs parlent d’organiser un boycott national des élections. Mais jusqu’ici les réactions sont restées limitées au monde politique et ne se sont pas encore manifestées dans la rue. Les étudiants, en particulier, n’ont pas encore bougé. Plusieurs fois à la pointe de la contestation contre le régime, ils gardent le souvenir de la répression féroce menée par les conservateurs en 2000 et de la passivité des députés réformateurs à cette occasion et ils sont découragés devant la lenteur des réformes démocratiques.

    Il est probable que, pour éviter une explosion politique qui pourrait devenir incontrôlable, les conservateurs devront faire – au moins partiellement – des concessions. Mais ils sont déterminés à reprendre la totalité du pouvoir et il semble peu probable que Khatami et les dirigeants réformateurs osent prendre le risque d’organiser une confrontation dans la rue. Il ne semble pas non plus y avoir actuellement de direction alternative aux dirigeants réformateurs. Pour en finir vraiment avec le régime islamiste, il faudra pourtant une mobilisation populaire massive qui ne s’arrête pas aux petites manoeuvres des «réformateurs».

    Il faudra un mouvement qui lie les problèmes de pauvreté, de chômage, de manque de perspectives, à la nécessité d’un changement socialiste de la société.

  • La capture de Saddam Hussein ne signifie pas la fin de la résistance

    La capture de Saddam Hussein était sans doute un coup de chance psychologique pour l’impérialisme américain et britannique. Ceux-ci vont essayer de l’exploiter et de le présenter comme un changement fondamental en Irak.

    Déclaration du Secrétariat International du CIO

    L’arrestation de Saddam Hussein ne va pas mettre fin à la résistance. L’hypocrisie qui monte de Washington et Londres est remarquable. Aujourd’hui encore, l’impérialisme des Etats-Unis protège des ex-dictateurs comme Pinochet au Chili ou le dictateur indonésien Suharto. Ils étaient tous deux des amis importants des Etats-Unis. Et si Saddam Hussein n’avait pas envahi le Koweit en 1990, il le serait certainement encore aujourd’hui.

    Les problèmes graves en Irak ne vont pas disparaître. L’arrestation de Saddam Hussein aurait pu justifier l’occupant à quitter le pays. De plus, on risque d’associer chaque acte de résistance contre l’occupant à la volonté de faire revenir Saddam Hussein au pouvoir: la résistance va s’en trouver déforcée.

    Le sursaut de soutien pour Bush est plutôt instable et dépendra en réalité de la situation économique aux Etats-Unis et des développements ultérieurs en Irak. Blair, de son coté, ne tire pas vraiment profit de la capture de Saddam Hussein. Le fait que l’on n’ait toujours pas trouvé d’armes de destruction massives a nuit à l’image de Blair beaucoup plus qu’à Bush.

    Les conditions de vie de Saddam Hussein, planqué dans un cachee primitive, ont démontré qu’il ne pouvait pas avoir dirigé lui-même les attaques journalières contre les troupes d’occupation.

    Contrairement aux Etats-Unis, à la Grande-Bretagne,à la France et aux autres pays, le CIO – dont le MAS/LSP est la section en Belgique – n’a jamais soutenu le régime dictatorial de Saddam Hussein. En 1979, alors que Saddam Hussein prenait le pouvoir à l’occasion d’un coup d’État soutenu par les Etats-Unis, il était déjà responsable de la mort de beaucoup de membres du parti communiste irakien et de syndicalistes.

    Les marxistes ont toujours dénoncé et condamné l’oppression de la gauche, des chiites, kurdes et autres par Saddam Hussein. Nous avons milité pour un renversement de son régime et pour l’établissement d’un pouvoir entre les mains des travailleurs et des paysans pauvres d’Irak.

    Les acclamations de Bush et de Blair à l’occasion de l’arrestation de Saddam Hussein ne portent pas sur la victoire des droits démocratiques et de la justice, mais bien sur la réussite de leurs propres objectifs impérialistes. Fin novembre Bush a d’ailleurs félicité le nouveau président d’Azerbaïdjan, un allié dans la "guerre contre le terrorisme" alors même que "ses services d’ordre arrêtaient l’opposition et après que des observateurs indépendants aient critiqué les élections." (Financial Times, 27 nov. 2003)

    Tout comme Ben Laden, Saddam Hussein est sur beaucoup de plans un produit de l’Occident. Il défendait dans les années 1970 un point de vue de plus en plus pro-occidentale. Dans les années 1980, il était considéré par Reagan comme allié contre l’Iran des ayatollahs. En 1983 Saddam Hussein a reçu une visite de Donald Rumsfeld, l’actuel Secrétaire d’État à la Défense américain. A cette époque, Rumsfeld était passé à côté des chambres de torture sans les voir.

    Les Kurdes et les Chiites ne vont pas pleurer la perte de Saddam Hussein. D’autres, qui le voient comme un symbole du combat contre l’Occident, vont être aigris par ce succès obtenu par le pouvoir d’occupation. Un sentiment mêlé de colère puisque Saddam Hussein s’est rendu sans se battre, et ce à l’opposé de ses deux fils et d’un de ses petit-fils âgé de 15 ans.

    Il y aura une pression grandissante sur les forces d’occupation pour qu’elles quittent le pays. A coté de la capture de Saddam Hussein, Bush a aussi atteint d’autres de ses objectifs comme, par exemple, l’installation d’un régime pro américain. L’impérialisme n’a pas pour objectif de laisser la population irakienne décider démocratiquement de son propre avenir. Les élections ne sont promises que pour la fin de l’année 2005, alors qu’un rassemblement non-élu aura déjà élaboré une constitution.

    La résistance va s’approfondir

    Il va devenir évident que les Etats-Unis ne veulent en Irak qu’un gouvernement qui leur soit soumis, ce qui va entraîner une extension de la résistance irakienne de masse.

    Celle-ci est menée par une série de différents groupements armés et pas uniquement par des partisans de Saddam Hussein. En novembre, la CIA estimait qu’il y avait 50.000 rebelles. Ironiquement, avant que la guerre ne commence, l’Irak n’était pas considérée comme une base d’Al-Qaeda.

    Aujourd’hui, c’est bien le cas.

    En vue des prochaines élections présidentielles prévues dans dix mois aux Etats-Unis,

    Bush veut diminuer le plus rapidement possible leur engagement en Irak. Il ne peut néanmoins pas se risquer à laisser derrière lui une trop grande pagaille. Ceci aurait pour conséquence que toute la région, qui est la source de pétrole la plus importante du monde, devienne instable.

    C’est la raison fondamentale qui motive le changement de politique des Etats-Unis ainsi que leur tentative de transmettre le pouvoir de façon accélérée entre des "mains sûres". Le problème est à qui transmettre le pouvoir? Les différents groupes politiques, ethniques et religieux ne s’accordent guère. Même l’administration Bush est divisée. Le Pentagone parraine le Congrès National irakien de Chalabi; le Département d’Etat soutient les Démocrates Indépendants d’Irak; la CIA ne jure que par l’Accord National irakien mené par Alawi, un homme d’affaires.

    Les méthodes brutales appliquées en Irak, comme le bombardement de territoires habités en réponse aux attaques terroristes, n’ont fait que renforcer la résistance. La crise sociale, aggravée par les privatisations néolibérales, a provoqué le désespoir et la rage. L’occupation est à juste titre vue comme une mainmise sur l’Irak permettant aux multinationales américaines d’exploiter les richesses et la main d’oeuvre irakienne.

    57% de la population irakienne ne fait "pas du tout" confiance aux troupes américaines et britanniques. 37 % de la population ne fait pas confiance à l’ONU; qui est responsable de nombreuses années de sanctions économiques. Les dirigeants religieux jouissent d’une confiance plus élevée. C’est pour cela que les Etats-Unis essaient de les impliquer dans un régime fantoche.

    Des appels ont été lancés aux politiciens de Bush et les capitalistes ont changé de direction et ont laissé l’ONU déminer la situation en Irak. Ce qui revient à dire que l’occupation ne serait pas contrôlée par un seul pays (les Etats-Unis) mais par tous les impérialistes dirigeants du Conseil de Sécurité de l’ONU, dont le Japon et l’Allemagne.

    Les marxistes plaident pour un retrait de toutes les troupes et pour le droit au peuple irakien de décider de son propre avenir.

    Charley Richardson, co-fondeur des "Military Families Speak Out" aux Etats-Unis, disait que la capture de Saddam Hussein "mettra fin à la dernière excuse de l’administration Bush de maintenir l’occupation. Cela va pousser à outrance la question de la raison pour laquelle nous sommes en Irak."

    Dans le pays, beaucoup de personnes vont demander que la justice se prononce rapidement et de façon transparente à l’égard de Saddam Hussein. Il est fort probable que l’on organisera les choses très rapidement et ce afin d’éviter des révélations pénibles sur les relations passées entre les Etats-Unis et Saddam Hussein.

    Un règlement de compte de Saddam Hussein ne peut venir que sur base d’une justice qui est organisée par des représentants des travailleurs et des pauvres irakiens, sur tous les aspects de son régime. Cela doit être vu comme faisant partie de la lutte contre l’occupation et le contrôle impérialiste sur l’Irak. Il est d’une importance fondamentale de construire un mouvement ouvrier indépendant qui est soutenu par les pauvres urbains et ruraux.

    Internationalement on doit soutenir les activistes qui essaient de construire ces organisations ouvrières et ceux qui luttent pour les droits démocratiques pour tout le monde, ainsi que pour les femmes et tous les groupes ethniques et religieux.

    Selon le CIO on doit immédiatement mettre sur pied des organes démocratiques sur tous les niveaux pour transmettre la gestion de la société irakienne à la population, avec des représentants de travailleurs et de pauvres paysans démocratiquement élus. Des milices multi-ethniques et démocratiquement élues devraient défendre la sécurité de la population des travailleurs.

    Un plan de contrôle et de gestion ouvrière de l’économie devrait être mis au point afin d’abolir la corruption, les privatisations et de mettre la production aux services de toute la population. Tout cela dans un cadre de construction d’un Irak socialiste au sein d’une fédération socialiste du Moyen-Orient.

  • Solidarité avec les étudiants iraniens

    Comme le montrent les dernières déclarations de Dewael, la Belgique (ou plutôt son gouvernement) s’intéresse bien plus à ses relations économiques avec l’Iran qu’aux victimes du régime religieux iranien !! Quand la Belgique déclare que l’Iran est un pays où il n’y a pas de risque pour l’intégrité physique des candidats réfugiés s’ils rentrent dans leur pays, il nous semble important de rappeler que l’Iran lapide les femmes qui ne se plient pas aux moeurs imposés par le régime islamique, arrête de manière arbitraire des étudiants et des travailleurs, condamne à mort ceux qui osent critiquer le regime des Mollahs et les pend sur la voie publique, …

    Jean

    En ce qui concerne les étudiants iraniens, voici un compte-rendu non exhaustif des actes commis à leurs encontres depuis 1999. En juillet 1999, des milliers d’étudiants manifestaient pour soutenir les réformes démocratiques du président Khatami élu triomphalement deux ans plus tôt. Mais Khatami, qui ne voulait pas rompre avec la classe dominante dont il est issu, avait alors soutenu la répression féroce contre les étudiants. Bilan : 5 morts, de nombreux blessés. Septembre de la même année : arrestation et condamnation à mort de 4 des leaders étudiants pour avoir participé aux manifestations.

    En novembre 2002, Hachem Aghajar, professeur à l’université de Téhéran est condamné à mort pour avoir déclaré pendant un de ces cours qu’il ne fallait pas suivre aveuglément un chef religieux . Suite à cette condamnation un mouvement spontané d’étudiants se déclenche sur l’université. Face aux milliers d’étudiants, auxquels se sont joint des travailleurs, défilant dans les rues de Téhéran pendant plusieurs jours, le chef religieux d’Iran est obligé de céder et d’annuler ladite condamnation.

    Les manifestants étaient moins nombreux qu’en 1999, mais plus déterminés. Ils scandaient: “les chars et les fusils n’ont plus aucun pouvoir!”.

    Ils n’avaient plus aucune confiance en Khatami. Bien que réélu en 2001, il n’a résolu aucun des problèmes qui accablent la population et plus particulièrement la jeunesse (2/3 de la population). Néanmoins, fin novembre, 5 dirigeants étudiants sont arrêtés pour avoir «organisé» les manifestations de soutien et pour avoir scandé : «Mort aux Talibans, à Kaboul comme à Téhéran !!»

    Le chômage réel touche 30% de la population, les loyers montent en flèche, l’inflation est très élevée. Les contraintes du régime en matière de moeurs continuent de peser sur la jeunesse comme une chape de plomb. Les mouvements des étudiants iraniens annoncent des mouvements de protestation plus large. La jeunesse ne craint pas d’affronter le régime; elle n’a pas connu la défaite sanglante de 1979-80 face à la contre-révolution islamique. Les travailleurs et les paysans iraniens observent à présent le mouvement étudiant avant d’entrer en lutte à leur tour. A ce moment-là, le régime des mollahs tremblera sur ses bases comme jadis celui du Shah.

    C’est pourquoi EGA met en avant la nécessité d’avoir des mouvements étudiants forts qui se tournent vers les travailleurs, à savoir la classe qui produit les richesses et qui seule a la force économique de renverser ce système et de faire tomber les états dictatoriaux qu’il génère.

    La seule solution pour l’Iran est la création d’un état socialiste, et cela ne pourra se faire que de par une collaboration étroite entre les jeunes (le plus souvent les premiers à réagir) et les travailleurs. « Qui a la jeunesse a le futur », disait Lénine…

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