Tag: Industrie du divertissement

  • Les Oscars boudent les artistes noirs: luttons contre le racisme et l'austérité dans les arts

    Cette année, je ne suis pas excitée à l’idée de savoir qui va remporter un Oscar. J’ai regardé les films, mais il m'a été difficile d'ignorer le vaste troupeau d'éléphants très blancs dans la salle. Pour la deuxième année consécutive, aucun noir n’a été nommé.

    Par Olivia Onyehara, actrice (réaction initialement publiée dans The Socialist, hebdomadaire de nos camarades d’Angleterre et du Pays de Galles)

    L’Académie des arts et sciences du cinéma (qui décerne les Oscars) a ainsi snobé «Beasts of No Nation», qui parle des enfants-soldats en Afrique de l’Ouest. Ce film est brillamment écrit et réalisé, et interprété par un casting très talentueux et presque exclusivement noir. Mais les décideurs sont majoritairement blancs, masculins et âgés de plus de 50 ans. Ils représentent la riche élite de l’industrie du divertissement. En tant que jeune actrice noire, je me demande s’ils estiment que seuls les «films noirs» qui dépeignent la soumission des minorités par de riches hommes blancs sont dignes d’être nominés aux Oscars.

    Les acteurs, producteurs, metteurs en scène et cinéastes de couleur sont sous-représentés, comme le sont les femmes. Les coupes budgétaires dans le financement des arts et les frais de scolarité dans les écoles de théâtre et les universités nous affectent de manière disproportionnée. Il ne nous est jamais donné l’occasion d’être représentés de façon pleine et égale .

    L’industrie du divertissement se transforme rapidement en un terrain de jeu privé à destination des riches. Cela signifie que les acteurs noirs et asiatiques sont peu susceptibles d’être des figures de premier plan. Au lieu de cela, nous en sommes réduits à de petits rôles souvent stéréotypés. Les responsables du financement et du casting projettent le monde dans lequel ils vivent – un monde toujours plus blanchi d’où est absente la voix de la classe des travailleurs.

    Seuls 31 Oscars sur 2900 ont été attribués à des acteurs noirs.

    Une meilleure politique de casting est nécessaire, de même que de revenir sur les coupes budgétaires. Cela est fondamental pour laisser prospérer les voix des noirs, des femmes et des travailleurs dans le monde des arts. Le contrôle démocratique des diffuseurs comme la BBC – y compris avec des représentants des téléspectateurs et des représentants syndicaux – aiderait à prévenir le «whitewashing».

  • Sexisme et festivals. Jusqu’où peut aller la fête?

    sexisme_articleLa fin d’année académique et l’été sont, comme à l’accoutumée, marqués par un certain nombre de festivités : des bals de fin d’année aux nombreux festivals, les occasions ne manquent pas. Et s’il faut bien entendu en profiter, soulevons que ces fêtes riment trop souvent avec un sexisme rampant voir explicite.

    Par Emily (Namur)

    Le sexisme, un outil pour rameuter la foule et le fric

    Sur les réseaux sociaux comme en rue, il n’est pas rare de tomber sur l’affiche d’une soirée ouvertement sexiste. Une question peut alors venir à l’esprit : quel est le lien entre l’évènement et l’affiche ? Souvent, il n’y en a pas, si ce n’est qu’il s’agit d’un outil de vente efficace pour maximiser les profits des organisateurs. Le nom choisi pour certaines soirées a également de quoi interloquer, comme pour celle fin juin intitulée ‘‘F*** me, I’m student’’(1). Si chacun doit pouvoir se vêtir comme il l’entend et mener la vie sexuelle qu’il souhaite dans le respect de son/sa/ses partenaire(s), ces allusions au sexe semblent trop souvent se transformer en un sentiment d’obligation, voir une contrainte physique.

    Heureusement, tous les évènements ne fondent pas leur promotion sur le sexisme via une hypersexualisation. Pourtant, le sexisme y reste présent. Sur les festivals, les chanteurs/euses comme les sponsors le véhiculent bien souvent. Pour les premiers, l’aliénation est parfois si forte que ce moyen est envisagé comme la seule manière d’être reconnu ou comme une étant issue du libre arbitre. Cependant, le poids de la société de classe qui marchandise le corps des femmes et les considère comme subalterne est bien là. Pour les seconds, le sexisme est instrumentalisé. Lorsque sur les festivals, les publicistes engagent des jeunes femmes aux mensurations se rapprochant de la poupée Barbie pour vous brumiser lors des fortes chaleurs et vous proposer des massages entre deux concerts, les corps de ces femmes sont utilisés comme instruments de marketing sexy afin que le produit promu leur soit associé et que les ventes s’en retrouvent augmentées. Notons que les sites pornos tentent également leur entrée comme sponsor de festival comme de club de foot. Tout cela renforce les stéréotypes et l’image de la femme-objet – voir objet sexuel – dans la culture dominante.

    Luttons ensemble contre la culture du viol

    Le sexisme et l’hypersexualisation ne sont pas sans conséquence. Avec des soirées estampillées ‘‘F*** me, I’m student’’, comment être surpris du manque de clarté concernant le consentement pour des relations sexuelles? Un flou est observé chez beaucoup, hommes comme femmes. Aliénés par la société capitaliste qui marchandise tout (et tous !), certains sont amenés à assimiler une mini-jupe à un ‘‘je suis open’’, alors même que la personne exprime le contraire (ou n’a rien eu le temps de dire du tout).

    Si une fille danse et boit de l’alcool et qu’elle se retrouve agressée sexuellement, beaucoup diront qu’elle a cherché les problèmes, voir qu’elle le voulait. Refusons cette culture du viol où la victime est placée comme responsable de ce qui lui est arrivé! Refusons la banalisation des agressions (harcèlement, mains baladeuses, viol,…)! Ce n’est pas parce qu’elles sont courantes – 46% des Belges (hommes et femmes) estiment avoir été victimes de violence sexuelle grave au cours de leur vie – qu’elles en sont moins graves. Pourtant, 24,4% des femmes victimes de violences sexuelles graves finissent par les banaliser(2). Rien de surprenant dans un contexte où les violences conjugales ne sont désormais plus considérées comme une priorité par la police(3) en raison des restrictions budgétaires. La question de ce qu’est un consentement doit pouvoir être discutée sereinement, entre autres dans un cours d’éducation affective et sexuelle. Si une personne dit ne pas vouloir de sexe, c’est qu’elle n’en veut pas, et ce y compris si elle a dit le contraire plus tôt et que cela peut paraitre frustrant ou encore dans le cadre d’un couple. Et si l’alcool ou la drogue empêche une personne de s’exprimer sur ce qu’elle veut ou non, il faut alors considérer cela comme un non catégorique.

    Abattons le système capitaliste qui cultive le sexisme

    L’industrie du divertissement et du spectacle ainsi que celles de leurs sponsors sont gérées dans le but de rapporter un maximum d’argent à leurs actionnaires. Pour cela, l’utilisation du corps de la femme comme objet-sexuel ou de marketing ne leur pose aucun problème. Donnons-nous les moyens de débarrasser notre société du sexisme! Cela n’est possible qu’en nous renversant le système capitaliste pour mettre en place les bases matérielles pour venir à bout du sexisme, en prenant collectivement le contrôle de l’industrie du divertissement de même que des secteurs clés de l’économie, pour que l’ensemble des travailleurs et des usagers puisse les gérer démocratiquement. C’est un combat de longue haleine, que nous mènerons entre autres sur les festivals cet été.

    (1) https://www.facebook.com/events/882311141791458/
    Plus de 5000 participants sur FB et 24.000 invités pour cette soirée du 21 juin à Braine-l’Alleud.
    (2) Amnesty Belgique : http://www.amnesty.be/doc/agir-2099/nos-campagnes/le-viol-en-belgique/article/belgique-1-femme-sur-4-violee-par
    (3) http://www.lalibre.be/actu/belgique/la-violence-conjugale-fait-debat-5543ba5235704bb01c115073

  • Sexisme : L'industrie du jeu vidéo ébranlée par le #GAMERGATE

    Le harcèlement des femmes dans l'industrie du jeu vidéo, en ligne ou non, a atteint de nouveaux sommets avec la récente campagne GamerGate.

    Par Ben Robinson, Socialist Alternative (section du Comité pour une Internationale Ouvrière aux USA et parti-frère du PSL)

    La créatrice indépendante de jeux vidéos Zoe Quinn a été accusée par son ex-partenaire d’entretenir des relations sexuelles avec des journalistes en échange de couvertures médiatiques favorables. Malgré le caractère privé de ces accusations et en dépit du fait qu’elles se soient révélées fausses, Zoe Quinn est rapidement devenue la cible de harcèlement impliquant la divulgation de photographies privées et de détails personnels, notamment son adresse et son numéro de téléphone. Ses amis et sa famille ont également été victimes de harcèlement et elle a été l’objet de multiples menaces de mort et de viol. Zoe Quinn a fini par se sentir en danger dans sa propre maison.

    Cette campagne de haine a touché d’autres personnes encore, dont la critique des médias féministe Anita Sarkeesian. Plus tôt en 2014, Anita avait produit une série de vidéos YouTube couvrant la façon dont les femmes sont représentées dans les jeux vidéo. Cela a conduit à une campagne de harcèlement en ligne qui a empiré suite au GamerGate. Tout comme Zoe Quinn, Anita Sarkeesian a reçu des menaces de mort et de viol.

    À la mi-octobre, elle avait également dû annuler une conférence prévue à l’université d’Etat de l’Utah à la suite de messages anonymes, provenant soi-disant d’un étudiant, qui affirmaient que si l’événement prenait bien place, l’université connaîtrait ”la fusillade la plus meurtrière dans un établissement scolaire des Etats-Unis.” D’autres encore, comme la développeuse Brianna Wu, ont fait face à un traitement similaire. De manière parfaitement honteuse, la police de l’Utah a répondu à Anita Sarkeesian qu’ils ne pouvaient assurer sa protection en vertu de la loi de l’État qui permet aux étudiants de porter des armes sur le campus.

    Cette campagne sexiste a cherché à justifier ce harcèlement en prétendant dénoncer le copinage en vigueur dans les médias liés aux jeux vidéos. Mais ces préoccupations ont complètement été éclipsées par les attaques livrées contre des femmes. Ce processus a été encouragé par d’éminentes personnalités réactionnaires. Le hashtag Twitter “GamerGate” a été inventé par l’acteur conservateur Adam Baldwin. A titre d’exemple, ce dernier n’avait pas hésité à comparer à l’inceste le mariage entre personnes de même sexe. L’American Enterprise Institute, un think thank de droite particulièrement influent lors de la présidence de George W. Bush, a publié une série de vidéos justifiant la misogynie présente dans le milieu des jeux vidéos.

    Des militants GamerGate ont concentrées leurs attaques sur les relations entre journalistes de jeux vidéo, critiques et développeurs indépendants comme Zoe Quinn. Ils ont par contre accordé beaucoup moins d’attentions aux relations entre les journalistes et auteurs et les énormes studios de développement de jeux vidéo. Grand Theft Auto IV, le jeu vidéo actuellement le mieux noté de tous les temps avec une cote moyenne de 98/100 (Metacritic), a été commenté par des journalistes accueillis quatre jours durant dans un spa quatre étoiles, tous frais payés. En 2008, une semaine après sa sortie, le jeu avait atteint les 500 millions de dollars de chiffre d’affaires. En 2014, des journalistes sélectionnés pour commenter le jeu de la société Ubisofts ”Watch Dogs” avaient chacun reçu une tablette tactile Nexus 7 gratuite. En 2013, les ventes de jeux vidéos aux États-Unis avaient atteint les 20,5 milliards de dollars, soit quasiment le double des recettes des cinémas nord-américains cette année-là.

    Les jeux vidéo ont le potentiel d’immerger les joueurs dans des histoires et des situations plus riches à bien des égards que d’autres médias comparables. Des critiques telles que celles d’Anita Sarkeesian sont absolument essentielles au développement de ce potentiel. Cela devrait être positivement accueilli par les fabricants de jeux vidéo, par les journalistes et par les joueurs. Faire taire et dénigrer les voix de Sarkeesian et de Quinn – dont la création la plus célèbre, la Depression Quest, est basée sur la gestion d’une maladie mentale – ne fera que diminuer la qualité future des jeux vidéo.

    Le GamerGate a principalement ciblé et attaqué des femmes, sous des formes extrêmement sexualisées. Cela souligne la mesure dans laquelle le sexisme est une caractéristique de la société actuelle. Développer une critique des jeux et des divertissements de manière générale est une partie importante de la lutte à mener pour un monde débarrassé du sexisme.

  • Rendez-nous nos festivals !

    L’été, c’est la saison des festivals par excellence. Tout le monde n’est toutefois pas capable de pleinement profiter de sa musique préférée… Année après année, les entrées aux festivals augmentent et c’est devenu un luxe pour de nombreuses personnes. Et cet été, conséquence de la crise, il y aura 40.000 jobs d’étudiant en moins. Pour certains, cela signifie faire une croix sur les concerts.

    Organiser un festival, qu’il soit grand ou petit, avec l’encadrement technique que cela implique, ça peut vite revenir cher. Mais ce n’est pas ça qui permet de comprendre le prix des festivals. Cette dernière décennie, les festivals ont subi une transformation radicale. De grandes multinationales comme Live Nation ont pris le contrôle de ces événements. En Belgique, presque tous les festivals renommés sont aux mains de cette compagnie.

    Comme dans n’importe quelle entreprise, la règle qui prévaut pour cette multinationale est celle du profit, cela se voit, cela se sent, et ça fait mal au portefeuille. Le plus visible, c’est le prix des billets. L’entrée à Rock Werchter a doublé en moins de 10 ans. Le prix des boissons et de la nourriture ont aussi connu une ascension affolante.

    D’autre part, quasiment tous les festivals ont connu une importante expansion, avec augmentation du nombre de scènes et de plus grands espaces pour gonfler le nombre de participants, et réduire les coûts. Résultat : assister à un concert de son groupe préféré revient de plus en plus à regarder la performance en direct sur écran géant. C’est le résultat de l’augmentation de l’échelle pour réduire les coûts.

    Quant aux sponsors, ils sont devenus omniprésents. Aucune grande marque ne manque, et leur présence est écrasante, à grands renforts de stands et d’activités diverses (régulièrement sur base de sexisme). C’en est au point que l’on a parfois l’impression que la musique n’est qu’un élément marginal dans un grand événement de marketing !

    Les festivals abordables ou gratuits, financés par des fonds publics, sont sous la pression de la politique d’austérité. Le festival Maanrock, financé par la ville de Malines, a ainsi perdu 40.000 euros de financement en 2011 en raison de la crise, et l’édition de 2013 est annulée. Pour les clubs, les centres ou les mouvements de jeunesse qui sont souvent à la base de petits événements locaux, il deviendra de plus en plus difficile d’organiser ces initiatives.

    La logique de profit étend sa poigne à tous les niveaux de la société. Nous refusons de l’accepter. Les arts, la culture et les divertissements sont un droit pour chacun, ce ne sont pas des réservoirs destinés à alimenter les fonds des actionnaires de grandes entreprises. Les festivals, petits ou grands, devraient être financés par l’État et rester accessibles à tout le monde !

  • Cinéma et contestation

    Le vingtième siècle a connu l’essor du cinéma jusqu’aux superproductions actuelles. Bien que les inégalités entre classes sociales ne sont pas apparues seulement au cours du vingtième siècle, le cinéma ne pouvait passer à côté des nombreux conflits sociaux qui ont marqué les décenies de son développement.

    Par Nicolas Menoux

    Elaboré pour toucher les masses, le cinéma a revêtu différentes formes et fonctions. Avant d’être divertissant, le cinéma était didactique, puis très vite il a été intégré comme outil de propagande. Il faut comprendre que le cinéma est un média parmi d’autres (journaux, télévision, radios,…) et qu’il peut donc être utilisé ou manipulé pour faire passer les valeurs d’une idéologie, qu’elle soit capitaliste, fasciste, communiste, … (notamment en période de guerre). En fait il s’agit d’une pratique générale qui touche différentes formes d’expression, et pas uniquement le cinéma.

    Cependant, comme c’est le cas pour de nombreuses formes d’expression, le cinéma a été utilisé aussi comme moyen d’exprimer une contestation. Les documentaires, genre qui s’oppose à la fiction, ont par exemple permis d’illustrer, en filmant la réalité sans modification, des inégalités, des injustices sociales. Certains cinéastes ont utilisé leur caméra pour dénoncer et montrer à tous des problèmes inaccessibles à la majorité (distance, manque d’information, désinformation…). Dans cette lignée, de nombreux films ont été tournés sur les grèves et les différents mouvements ouvriers, reflétant ainsi les conditions de vie des travailleurs (Borinage, mai 68 pour ne citer qu’eux). Mais le pouvoir en place a aussi ses armes, telle que la censure, pour éviter ces débordements qui nuisent à leur autorité. Par exemple, le système holywoodien, sous le McCarthysme, a multiplié les pressions pour empêcher certains travailleurs d’exercer leur activité sur base de leur proximité avec l’idéologie communiste.

    En fait, si on regarde de manière générale les thèmes traités au cinéma, on peut voir que ceux-ci transcrivent les idées qui se développent dans la société. Par exemple, après la chute du mur de Berlin, l’idée était qu’aucune alternative au capitalisme ne semblait réalisable. La mondialisation et l’impérialisme des puissances occidentales se sont renforcés et cette période a vu une plus grande diffusion des films sur le modèle américain, surtout tournés vers le divertissement. De même, les mouvements de contestations contre la guerre du Vietnam avaient généré plusieurs superproductions visant à dénoncer différents aspects du conflits (Platoon, Full Metal Jaquet, The Deer Hunter,…)

    Plus de films et de documentaires critiques

    ces dernières années, les nombreuses abérrations engendrées par le capitalisme ont provoqué la montée d’une vision contestataire monte dans la population. Si on regarde alors les grands circuits de diffusion cinématographique, on peut remarquer une montée de films qui traitent des problèmes engendrés par le système. Aux Etats Unis, ceci est très clair. Micheal Moore sort chaque année un nouveau documentaire qui s’attaque et dénonce l’administration américaine. Ceci a toujours existé, mais ici ses films sont largement diffusés. Plus marquants encore sont les films récents autour de Georges Clooney (figure du starsystem américain) qui abordent des perverssions du système capitaliste : les malversations politiques, diplomatiques, économiques des multinationales pétrolières américaines dans Syriana, le McCarthysme dans Good Night, and Good Luck (film réalisé par Clooney).

    Il faut savoir en fait que l’industrie cinématographique est vouée au rendement et au profit. Si plusieurs films critiquent la société, c’est que le public est prêt à payer pour voir cette critique. Ces différentes sorties témoignent donc d’une prise de conscience de plus en plus large de la population des problèmes sociaux, politiques, … soulevés. Le souci principal reste qu’aucune alternative n’est réellement proposée et qu’un film ne change pas fondamentalement la situation objective. Le cinéma a cet avantage de toucher un large public, mais le travail reste à faire dans la réalité concrète de notre société. Nous devons rester attentifs à ces manifestations artistiques, mais nous devons surtout en tirer les conclusions correctes. A côté de ces témoignages, nous devons nous organiser et construire un large mouvement uni et actif contre les différentes dérives libérales et anti-sociales et proposer une alternative concrète : une société socialiste.

  • LA MUSIQUE OUI! Mais à quel prix?

    LE FESTIVAL DE ROCK Pukkelpop a vu ses prix augmenter de 35 euros en 3 ans. En 2002, un ticket de concert à Forest National se vendait entre 30 et 35 euros ; il n’est pas rare aujourd’hui de devoir débourser le double, voire le triple, pour assister à un concert du même acabit. Si les festivals d’été et les concerts sont l’occasion pour beaucoup de jeunes de se détendre au son de leurs musiques préférées, c’est aussi l’occasion pour une poignée de « mastodontes » de réaliser de plantureux bénéfices…

    Cédric Gérôme

    « C’est Mozart qu’on assassine… »

    Alors que les festivals de musique n’ont jamais été aussi chers, ceux-ci perdent de plus en plus de leur qualité musicale pour devenir de vulgaires lieux de consommation et de propagande publicitaire. Utilisation subtile de bénévoles, obligation de consommer les boissons vendues à un coût exorbitant dans l’enceinte du festival…

    Aux yeux des quelques grosses firmes qui contrôlent l’organisation des festivals et des concerts en salle, tous les moyens sont bons pour accroître leurs profits. Ainsi, Clear Channel, la puissante multinationale américaine qui a racheté la quasi-intégralité des promoteurs de concerts et de festivals en Belgique (Werchter, I love techno, Pukkelpop…), s’occupant également du business juteux de « Star Academy », et dont le bénéfice annuel avoisine les 8 milliards d’euros, fut un des promoteurs principal de la campagne guerrière de Bush. En échange de 200.000 $ versés au parti républicain et d’une campagne de propagande en faveur de la guerre, celle-ci s’est encore vu augmenter ses parts de marché par la Commission Fédérale des Communications, dont le président n’est autre que Michael Powell…le fils de Colin Powell.

    Parallèlement, l’industrie du disque est le théâtre de nombreuses « restructurations »: après avoir lancé la distribution de musique sur internet, les gros monopoles du multimédia se plaignent maintenant de la chute de la vente de disques et se débarrasse ainsi des artistes insuffisamment rentables. BMG, filiale du géant allemand Bertelsmann, compte licencier 60% de son personnel. Tous les artistes qui ont vendu moins de 25.000 disques cette année sont gentiment « remerciés ». En outre, BMG s’apprête à fusionner avec Sony, qui a annoncé récemment la suppression de 20.000 emplois d’ici 2006. Cette opération leur permettra de renforcer leur position dominante sur le marché et de faire exploser les prix. Si les jeunes et les travailleurs, artistes en tête, sont les premières victimes de cette logique, les big boss de l’industrie musicale s’en portent donc pour le mieux.

    ORGANISONS LA RÉSISTANCE !

    Tout comme l’enseignement et les services publics, le secteur musical est la cible de l’offensive patronale. Les festivals d’été doivent rester des lieux de divertissements, et non des créneaux supplémentaires pour les profits de la bourgeoisie. Nous ne pouvons accepter que le capitalisme commercialise nos loisirs, car c’est nous, jeunes, travailleurs, qui en payons la note. Rejoignez nos rangs pour combattre ce système et construire avec nous un avenir enir meilleur meilleur, une société socialiste

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