Tag: Homophobie

  • STOP au racisme, au sexisme et à l'homophobie

    LS2013_versoEn cinq ans, le nombre de dossiers sur l’islamophobie a quadruplé en Belgique, passant de 55 à 201. En juin, la terreur homophobe a fait 49 morts à Orlando. Pendant ce temps, le sexisme est accepté et légitimé par une partie de l’establishment. La lutte contre le racisme, le sexisme et l’homophobie est loin d’être terminée.

    Tout le monde a été choqué par l’attaque d’un nightclub gay à Orlando. Elle a conduit à une vague de protestation et d’indignation. Mais aussi à des actions scandaleuses de groupes religieux extrémistes qui voulaient perturber les funérailles des victimes par des manifestations homophobes. Dans leur haine, les extrémistes conservateurs de toutes sortes se retrouvent côte-à-côte. Le populiste de droite et sexiste notoire Donald Trump a aussi essayé d’avoir sa part du gâteau, sans dénoncer l’homophobie et en propageant le racisme. On ne répond pas à la haine par plus de haine, mais par la solidarité de l’ensemble de la population. Cette solidarité, nous l’avons une fois de plus vue après la tuerie d’Orlando dans de nombreuses veillées et manifestations. Les défilés de la Pride aux États-Unis ont ainsi été particulièrement forts cette année.

    Chez nous aussi, le racisme et le sexisme se développent. Celui qui pensait que l’égalité des droits obtenue s’est trompé. Les femmes gagnent toujours moins que les hommes et sont reléguées au rang d’objets sexuels dans les médias dominants. Après le harcèlement sexuel à grande échelle survenu à Cologne la veille du Nouvel An, les politiciens de droite ont prétendu que le sexisme est un problème lié aux migrants et aux demandeurs d’asile. Mais les demandeurs d’asile et les migrants sont eux aussi victimes du sexisme inhérent au capitalisme. Les femmes d’origine immigrée ont particulièrement difficile : en raison de leur sort incertain et de leur position faible dans la société, elles ont peu de moyens pour s’opposer à la violence sexuelle et à l’oppression.

    Il est remarquable que les politiciens de droite qui, après Cologne, ont réclamé que la lutte contre le sexisme soit la priorité, ont été très silencieux lorsque l’entrepreneur néolibéral extrémiste Fernand Huts a avancé le fait que les femmes modernes ne permettent pas à leurs hommes d’entreprendre parce qu’ils doivent coopérer aux tâches ménagères. Ou lorsqu’un scandale a éclaté à l’Université de Gand autour d’un professeur qui a suivi de manière très intime des étudiantes. Lorsque le conseiller communal N-VA Carl Huybrechts était encore un présentateur sportif à la télévision, il n’y a eu aucun commentateur féminin dans son émission. Il aurait alors dit : ‘‘Pas de bonne femme dans mon show’’. Le sexisme est omniprésent et doit être combattu à tous les niveaux. Cela ne se fera pas avec seulement des discours contre le sexisme qui serviraient un autre agenda, celui du racisme.

    Le racisme connait une progression. En Autriche, un candidat d’extrême-droite à la présidence a failli être élu ; en France le FN de Marine Le Pen est bien placé dans les sondages ; et aussi chez nous, l’extrême-droite du Vlaams Belang est de retour. Et en même temps, il y a une augmentation du nombre de violences racistes. Le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme a reçu 55 plaintes d’islamophobie en 2010. L’année dernière, il y avait déjà 201. Entre autres : des femmes musulmanes dont le foulard a été déchiré dans la rue ou des cas de vandalisme contre les mosquées. Suite aux attentats de Bruxelles, une discussion est née sur le racisme dans la police à Malines qui aurait égaré un indice sur les terroristes des attaques à Bruxelles, indice qui aurait potentiellement pu sauver des vies.

    Avec les Étudiants de Gauche Actifs (EGA), nous menons activement campagne contre le racisme, le sexisme et l’homophobie. Tout ce qui nous divise, nous affaiblit. La discrimination est une composante logique d’un système inégalitaire. Le petit groupe de capitalistes – rappelons-nous des 62 super-riches qui possèdent autant que la moitié la plus pauvre du monde – a beaucoup à gagner des discriminations et des préjugés. Cela pose un obstacle à la lutte unitaire des 99% de la population pour une société différente. Ils cachent la contradiction fondamentale dans cette société : celle entre les 1% super-riches et les 99% d’autres.

    Un capitalisme sans racisme, sexisme ni homophobie est impossible. Si des étapes importantes ont été franchies, c’est parce que nous avons activement combattu avec le mouvement des travailleurs. Mais tout pas en avant n’est jamais permanent dans ce système perpétuellement à la recherche de nouvelles manières pour assurer la domination d’une petite élite. Participez à notre campagne pour une société différente, un système socialiste où l’oppression et la discrimination seront définitivement dans les poubelles de l’histoire !

  • Stop à la marche homophobe à Anvers – Stop aux discriminations – Luttons pour l’égalité!

    pride_fightEn 2015, nous célébrons la 20e édition de la Pride à Bruxelles. La toute première marche a eu lieu en 1979 à Anvers sous le nom de « Samedi rose ». Depuis, un long chemin a été parcouru mais l’égalité des droits pour chaque Lesbienne, Gay, Bi, Transgenre, Queer et Intersexué.e reste encore à gagner.

    Tract du PSL à l’occasion de La Pride

    Nos droits remis en question… Les réacs s’organisent !

    Ce samedi 16 mai, aura lieu la toute première manifestation homophobe de l’histoire de la Belgique. Une prétendue « Marche pour la famille » se tiendra à Anvers pour revendiquer l’interdiction de la Pride au motif « d’outrage public aux bonnes mœurs », l’abolition de l’égalité du mariage pour tous et du droit des couples homosexuels à adopter.

    Qui se cache derrière cette marche homophobe ?

    Les « pro-famille » réunissent un large spectre de réactionnaires de droite qui veut bâillonner les « anormaux ». Populistes de droites, néo-fascistes, catholiques fondamentalistes… ce sont les mêmes qui luttent contre le droit des femmes à avorter sous le nom trompeur de « pro-life ». Tous les catholiques de Belgique ne se rangent pas, bien au contraire, derrière l’étendard haineux de ces réacs. Les LGBTQI chrétien.ne.s peuvent compter sur « La Communauté du Christ Libérateur », association où des prêtres homosexuels donnent les sacrements religieux sans discrimination. En décembre dernier, l’archevêque d’Anvers a écrit une lettre ouverte au Vatican pour plaider en faveur d’une reconnaissance ecclésiastique des relations bi- et homosexuelles au sein de l’Eglise.

    La « marche pour la famille » s’inspire des « manifs pour tous » qu’on a connues en France. Aux côtés des réactionnaires de droites plus classique, on retrouve aussi les Laurent Louis à Bruxelles et en Wallonie ou les Dieudonné et Alain Soral en France qui profitent des nombreuses déceptions et frustrations de toute une couche de la population laissée pour compte en pointant du doigt des boucs émissaires : immigrés, juifs, féministes, LGBTQI… Ces pseudos « anti-système » ne sont pas écoutés que par les plus précarisés. Le Cercle de Lorraine, club privé pour millionnaires de l’industrie et du monde de la finance belges, a invité Eric Zemmour pour y présenter son nouveau livre dans lequel il étale sa haine des pauvres, des musulmans, des femmes, des LGBTQI…

    Pour Dieudonné « la loi sur le mariage pour tous a ouvert la porte au grand n’importe quoi » !

    Dans les universités en Flandre, l’organisation étudiante KVHV (cercle des étudiants catholiques), étroitement lié aux jeunes N-VA, surcollent systématiquement les affiches de la Pride avec celles de la « marche pour la famille »! Il serait intéressant de demander à Geert Bourgeois, alors député fédéral parlementaire Volks Unie , où il était ce 30 janvier 2003 quand le Parlement fédéral a voté la proposition de loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe ? L’importance historique du vote lui aurait-il échappé ? Comment pouvons-nous accepter que la N-VA pavane dans notre marche alors qu’elle ne fait rien contre les homophobes dans ses propres rangs ?

    Le KVHV a déclaré que « Mgr Bonny a franchi une limite en proposant la reconnaissance ecclésiastique des relations bi- et homosexuelles ».

    En Belgique comme ailleurs, les mouvements, organisations et partis politiques hostiles à l’égalité et aux droits fondamentaux des LGBTQI surfent sur les frustrations envers le système et la classe politique dirigeante pour convaincre que les problèmes ce sont les autres, les minorités : LGBTQI, Roms, travailleurs immigrés, chômeurs, minorités religieuses… En même temps nous ne pouvons pas compter sur les partis traditionnels et leur hypocrisie de s’afficher gay friendly un jour et de mener en même temps une politique de démolition sociale qui favorise la LGBTQI-phobie.

    La Belgique, havre de paix et d’égalités pour les LGBTQI ?

    Malgré les progrès réalisés en matière de visibilité des personnes trans* et intersexes, surtout dues aux mobilisations de ces dernières, le rouleau compresseur à strass et paillettes de la Pride continue à trop occulter les lois liberticides belges en matière de genre et de sexe.

    Il faut abolir la loi belge de 2007 qui impose stérilisation et psychiatrisation aux personnes transgenres voulant une reconnaissance légale de leur genre. On doit aussi interdire toute intervention chirurgicale non vitale sur les enfants intersexués. Les associations LGBTQI plaident pour des avancées juridiques concernant entre autres le droit des gays à donner leur sang et la GPA (la Gestation Pour Autrui) à l’abri de toute marchandisation du corps de la femme.

    LGBTQI-phobie, sexisme, racisme, islamophobie… Stop aux discriminations !

    La Pride se déroule cette année sous la bannière de la lutte contre les discriminations avec la revendication d’un « plan interfédéral de lutte contre l’homophobie, la lesbophobie et la transphobie MAINTENANT !». Chacun.e d’entre nous, LGBTQI, a été au moins une fois dans sa vie victime de discriminations. Dans notre malheur, on n’est pas les seul.e.s. Les femmes ou encore les Belges immigré.e.s de 1ère, 2e, 3e génération et bien d’autres opprimé.e.s, comme nous, comptent les points … et les poings.

    Cela a été illustré par le déluge de témoignages concernant le sexisme ordinaire qui a déferlé sur la Flandre sous le hashtag #WijOverdrijvenNiet (Nous n’exagérons pas), mais aussi par les tentatives – du Vlaams Belang notamment – de développer un mouvement raciste tel que Pegida, inspiré du mouvement allemand des « Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident ».

    power_peopleLes pénuries organisées par le MR, Open Vld, N-VA et le CD&V au fédéral et par la coalition PS-CDH au régional et à la communauté au nom de la sacro-sainte austérité ne fait que jeter les bases matérielles pour nourrir les plus grandes frustrations.

    Nos droits (mariage pour tous, homoparentalité, lois anti-discriminations…) sont-ils suffisant dans une société où le droit à un emploi décent, un logement confortable à un prix abordable, un accès libre et gratuit à des services publics, des allocations sociales… où tous ces droits fondamentaux ne sont plus assurés pour chacun.e d’entre nous ?

    Nos droits conquis par le mouvement LGBTQI sont-ils suffisants dans cette société capitaliste où la discrimination économique est la base sur laquelle se construisent les rapports sociaux ? L’égalité homme-femme est inscrite dans les textes de loi et pourtant le sexisme reste toujours un fléau. Les lois antiracistes n’ont pas supprimé le racisme.

    À l’échelle mondiale, le 1% des plus riches possède à lui seul presque la moitié des richesses. En 2016, ce sera plus de la moitié. Le fossé entre riches et pauvres n’est pas un phénomène limité à ce qu’on appelle le “Tiers Monde”. Chez nous aussi, les inégalités s’accroissent. Le 1% des plus riches poursuit sa marche et détient aujourd’hui 17% de toutes les richesses. Le capitalisme est un cadre favorable aux discriminations. Ce système, basé sur l’avidité et la course au profit à court terme, ne peut être humanisé. Les luttes contre les discriminations et pour l’égalité doivent être liées à la lutte pour un changement de société, pour une société socialiste démocratique basée sur la satisfaction des besoins de tous.

    Prends Contact avec la commission LGBTQI du PSL via info@socialisme.be

  • Vers une Internationale homophobe?

    homophobieCe samedi 16 mai, se tiendra à Bruxelles la Pride, la marche des fiertés Lesbiennes, Gayes, Bi, Trans*, Queer et Intersexes. Le même jour aura lieu à Anvers, ce qu’on peut nommer avec certitude la toute première manifestation homophobe de l’histoire de la Belgique.

    Par Stéphane (Liège)

    Les organisateurs appellent à marcher contre tous les droits des LGBTQI. Qui sont-ils ? Ce sont les organisations catholiques conservatrices mobilisatrices aussi autour de la question d’interdire le droit des femmes à disposer de leur corps, les soi-disant « pro-life ». Ils disposent de nombreuses plateformes et organisations tels que : Pro-familia, Civitas… Ils peuvent aussi compter sur le soutien homophobe actif et décomplexé du Vlaams Belang qui mobilise. Rappelons qu’en 2003, lors du vote de la loi qui allait ouvrir le mariage pour tous en Belgique, tous les parlementaires du VB ont voté contre. Douze ans après, leur haine de l’égalité des droits ne s’est pas tarie.

    Quelles sont leurs revendications pour l’appel du 16 mai ?

    Les homophobes demandent la suppression de l’adoption par des couples de même sexe au motif du bien-être des enfants. Mais le fait qu’en Belgique 1 enfant sur 7 vit dans la pauvreté ne semble pas les préoccuper. Ils veulent faire inscrire dans la constitution belge le mariage comme un lien entre un homme et une femme, axé sur la reproduction et le soutien mutuel. Au motif « d’outrage public aux bonnes mœurs », ils aimeraient voir disparaitre la Pride. Ils militent aussi pour l’interdiction et la repénalisation de l’avortement, la fin des subventions des contraceptifs et des campagnes de prévention, l’interdiction de la FIV, PMA et l’interdiction de l’éducation à la vie relationnelle affective et sexuelle dans les écoles.

    Tous les catholiques de Belgique ne se rangent pas, bien au contraire, derrière les Pro-vie, Pro-Famille et autres Civitas. Il est d’ailleurs important de noter que les catholiques LGBTQI peuvent compter sur des associations comme « La Communauté du Christ Libérateur » qui est un espace ouvert aux chrétien.ne.s homosexuel.le.s. Des prêtres homosexuels ou alliés à la cause donnent des offices religieux sans discrimination. Il y a des voix dans le monde chrétien qui s’élèvent pour défendre les droits des LGBTQI+ au sein de l’Eglise. Parmi elles, l’évêque d’Anvers, Monseigneur Bonny, prône une Eglise plus tolérante. En décembre 2014, il a écrit une lettre ouverte au Vatican dans laquelle il plaidait pour une reconnaissance ecclésiastique des relations bi- et homosexuelles au sein de l’Eglise.

    Si on s’attendait à ce que les organisations catholiques les plus rétrogrades et haineuses dénoncent la prise de position de Mgr Bonny, le Cercle des étudiants catholiques flamands, le KVHV, s’est lui aussi distancié de ces propos et a déclaré que l’évêque avait « franchi une limite en proposant la reconnaissance ecclésiastique des relations bi- et homosexuelles ». Le Vlaams Belang peut donc compter sur de telles organisations pour diffuser sa propagande haineuse dans les universités flamandes sauf que le président du KVHV n’est autre que le fils de Jan Jambon, ministre N-VA.

    La N-VA, homophobe ?

    On est en droit de se poser la question. En 2003, lors du vote au parlement fédéral de la loi en faveur de l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, la N-VA n’existait pas en tant que parti politique indépendant mais la Volks Unie était présente et certains de ses membres de l’époque sont aujourd’hui passés à la N-VA. C’est le cas de Frieda Brepoels, secrétaire générale de la N-VA, qui s’était abstenue à l’époque. Quant à Geert Bourgeois, il s’est tout simplement absenté lors du vote. L’importance historique du vote lui aurait-il échappé ? Ou alors son absence signifiait-elle une position politique sur cette question d’égalité ? Douze ans plus tard, on voit que le mouvement nationaliste flamand n’a toujours pas balayé les homophobes de ses rangs, au contraire, certains jouent un rôle moteur dans la mobilisation du 16 mai sur le parvis de la cathédrale d’Anvers. Comment la N-VA peut-elle se dire une alliée des luttes et droits des LGBTQI+ quand au même moment elle ne fait rien contre les homophobes dans son propre parti?

    En juin dernier, la N-VA a fait son entrée au parlement européen dans les rangs du groupe des conservateurs et réformistes (ECR), groupe où siègent plusieurs partis d’extrême-droite et de droite populiste conservatrice comme les Vrais Finlandais (Ware Finnen), le Parti Populaire danois (Danske Folkparti) ou encore « Alternative pour l’Allemagne » dont une députée, Beatrix von Storch, n’est autre qu’une figure combattive du mouvement homophobe « Die Demo für alle », la « Manif pour tous » qui s’est exporté outre-Rhin et prend de l’ampleur dans le sud de l’Allemagne. Ce 21 mars dernier, un défilé de près de 1000 homophobes composés de fascistes, fondamentalistes chrétien.ne.s et divers groupes de droite populaire paradaient à Stuttgart. Ils protestaient contre l’élargissement des droits LGBTQI dans la région du Bade-Wurtenberg. C’était la sixième manifestation de ce genre à Stuttgart en un an ! Certains politiciens libéraux et chrétiens démocrates (CDU d’Angela Merkel) ont participé aux premières manifestations homophobes à Stuttgart. D’autres manifestations haineuses à Hanovre et à Kiel ont eu lieu et ont rassemblé à chaque fois plusieurs milliers de personnes.

    Vers la toute première Internationale homophobe ?

    L’énorme mouvement homophobe qui s’est soulevé en France en 2013 contre le mariage pour tous a ravivé les organisations les plus réactionnaires pour construire un large mouvement international et bloquer toute avancée vers l’égalité des droits des LGBTQI en Europe et ailleurs.

    C’est en participant au cortège parisien de « La manif pour tous » que Brian Brown, président d’une organisation conservatrice américaine, la National Organization for Marriage (N.O.M.), a décidé d’importer le concept aux Etats-Unis. La N.O.M. lutte contre l’égalité des droits et a organisé un défilé à Washington en mars 2013 qui a réuni plus de 10.000 personnes.

    L’Italie a aussi sa « Manif pour tous ». En Croatie, « U ime obitelji » (« Au nom de la famille ») a collecté plus de 700.000 signatures pour obtenir que le mariage soit défini dans la Constitution comme une « union pour la vie entre un homme et une femme ». Cela a abouti sur un rejet par référendum du mariage pour tous les couples en 2013 mais pas à l’ouverture vers un partenariat civil. Gagner un partenariat civil est un pas en avant mais ce n’est pas suffisant car il s’agit d’un contrat de mariage au rabais, sans les avantages du mariage. Un partenariat civil n’est pas couvert par toutes les lois concernant et offrant des protections et avantages à la famille.

    Depuis un an, en Autriche et en Espagne, les attaques et pétitions en ligne se multiplient contre les associations et les personnalités défendant les causes LGBTQI. Parmi elles, l’eurodéputée autrichienne Ulrike Lunacek a subi une cyberattaque de 40.000 mails partis du site « CitizenGo », une plate-forme citoyenne ultra-catholique, réactionnaire et ouvertement homophobe, basée à Madrid.

    La « Manif pour tous » s’exporte aussi en Slovaquie. L’« Alliance pour la famille » s’est constituée fin 2013 dans la foulée d’un rassemblement de l’Eglise catholique contre l’avortement… Elle prétend « défendre et soutenir la famille menacée par divers fléaux (alcoolisme, violence conjugale… et l’homosexualité) » qu’elle considère comme un « style de vie dangereux pour la santé ». « L’Alliance pour la famille » veut faire graver dans la loi fondamentale l’exclusivité du mariage comme étant « l’union d’un homme et d’une femme ». Elle a été à l’initiative d’un référendum en février de cette année contre toute forme d’union pour les homosexuels. Le taux de participation trop faible (21% pour un seuil de validité à 50%) a empêché que cette « loi fondamentale » passe mais ceux qui ont choisi d’aller voter se sont toutefois massivement prononcés contre le mariage entre personnes de même sexe (90% des votants).

    En Irlande se tiendra en mai un référendum sur l’ouverture du mariage pour tous les couples. L’organisation sœur du PSL mène campagne pour la victoire du oui. Pendant que les sondages montrent que la majorité de la population est favorable à l’ouverture du mariage aux couples homosexuels, le sommet de l’Eglise catholique mène une campagne musclée contre. 77 % des Irlandais supportent le oui mais 46% émettent encore des réserves concernant l’éducation des enfants. Les partisans de la discrimination clament haut et fort que « chaque enfant mérite une mère et un père » mais le fait que 25% des enfants soient élevés par des femmes seules ne semble pas les émouvoir. Ces mêmes mouvements homophobes qui prétendent vouloir le bien des enfants n’ont jamais montré le moindre signe de protestation pendant que le gouvernement irlandais était occupé à opérer des coupes budgétaires dans les allocations familiales à hauteur de 400 millions d’euros depuis 2009, ce qui a contribué à jeter de nombreux enfants dans la pauvreté. Ces derniers représentent 25% des pauvres en Irlande. Le gouvernement irlandais fait campagne pour le oui et se pose en défenseur de l’égalité quand au même moment il est occupé à accroitre les inégalités.

    Tout dernièrement, la « Manif pour tous » qui s’est longtemps définie comme un mouvement apolitique s’est constitué en parti politique : «avec ce changement, nous avons souhaité mettre notre structure juridique en conformité avec notre action, qui s’inscrit bien dans le champ politique », a indiqué Albéric Dumont, porte-parole du parti, au journal La Croix.

    Les inégalités inhérentes au système capitaliste poussent régulièrement les populations exploitées à exprimer leur colère pour plus de justice sociale, du rassemblement pacifique aux émeutes urbaines. De nombreux mouvements ont émergé cette dernière période : plan d’action syndical en Belgique, SYRIZA en Grèce, « Black Lives Matter » aux USA…

    Mais la crise du capitalisme n’engendre pas que des mouvements progressistes, les organisations les plus réactionnaires s’emparent du chaos social et idéologique pour construire leurs mouvements haineux. Certaines d’entre elles adoptent un discours « anti-système » voire « anticapitaliste » mais en dernier recours, elles restent les grandes gardiennes de la propriété privée capitaliste sur laquelle repose l’entièreté des rapports de production et d’échanges.

    Nous devons discuter au sein des communautés LGBTQI des stratégies à adopter pour vraiment se débarrasser de toutes les discriminations. Nous devons comprendre que lutter contre la LGBTQI-phobie, c’est lutter aussi contre le capitalisme et ses organisations qui le représentent.

  • Eric Zemmour : l'approximation et le mensonge au service de la haine et de la division

    Le polémiste français a été en tournée chez nous. Après sa séance de dédicace à Bruxelles, il a été invité par le très select Cercle de Wallonie avant que cette association n'annule la conférence devant les menaces pour la sécurité de l'orateur.

    Par Simon (Liège)

    Eric Zemmour est célèbre pour mettre régulièrement sa plume au service de tout ce qui milite en faveur de l’exclusion et de la discrimination : vilipendant le « cosmopolitisme » et la perte des valeurs traditionnelles, il n’hésite pas à jeter l’opprobre sur une large part de la population responsable selon lui du « déclin français ». En ligne de mire, l’immigration, les homos et les femmes, accusés d’acculturer la France.

    Ses options idéologiques sont absolument claires. Eric Zemmour milite pour le recul des espaces de liberté et d’égalité qui ont étés arrachés par la lutte au cours des 40 dernières années. Comme souvent, ce discours idéologique se pare des atours de la rigueur scientifique. Mais il est frappant de voir à quel point Eric Zemmour recourt sans vergogne au mensonge pour étayer ses propos.

    Il a été récemment été épinglé pour ses « approximations » quand il cite une étude de l’INSEE sur la population immigrée en France ou quand il prétend que la cours de justice européenne consacre le droit à la PMA (Procréation médicalement assistée, l’insémination artificielle) et à la GPA (Gestation pour autrui, le recours aux mères porteuses) pour les couples homosexuels mariés. Entre autres sources, un article du quotidien « Libération » montre bien comment Zemmour distord les faits pour les faire correspondre à sa vision du monde, voire extrapole carrément à partir d’un élément de vérité

    En février 2014, par exemple, il s’était illustré en prétendant que l’éducation nationale française favorisait « la propagande homosexuelle ». Au bout de cette révélation, on apprenait qu’un partenariat existe entre le ministère et une association pour la prévention du suicide chez les jeunes homosexuels. Les termes utilisés ne sont d’ailleurs pas anodins. L’interdiction de la « propagande homosexuelle » en Russie est la façon dont le régime de Poutine criminalise tout simplement une orientation sexuelle!

    Son dernier livre, « le suicide français », n’échappe pas au procédé. Chaque « preuve » du déclin culturel de la France est défendue par des dates emblématiques au mépris de toute enquête sérieuse, de tout apparat critique, à la portée pourtant du premier étudiant en science humaine. Ainsi, le mariage factice entre Coluche et Leluron est-il censé marquer le début de la domination de la culture gay en France.

    Mais peu importe finalement la véracité de ses allégations pour Eric Zemmour. Tout son discours n’a pour objectif que de générer une réaction anxiogène dans la population, de matérialiser le fantasme d’une menace sur le mode de vie dominant des Français afin de semer la discorde et la division entre les composantes de la société.

    Participant de ce fait à une stratégie de la tension, Eric Zemmour poursuit en fait les mêmes objectifs que les pires tenants de l’Islam réactionnaire qu’il prétend combattre.

    Un tel discours, manifestement stigmatisant et porteur de discorde, régulièrement dénoncé pour son argumentation hasardeuse, aurait dû être suffisant pour qu’il ne soit pas invité à parler en Belgique. Sous couvert de débattre sans tabou, des institutions telles que le Cercle de Wallonie ont voulu offir une tribune à la xénophobie, au sexisme et à l’homophobie. Nous insistons : tribune et non débat puisqu’aucune contradiction n’était organisée au côté d’Eric Zemmour au Cercle de Wallonie. Ce cercle de sociabilité de l’élite et des milieux patronaux déclare ne pas adhérer à l’ensemble des positions de Zemmour. Il est bien probable que des nuances existent entre les approches de Zemmour et celles du Cercle de Wallonie. Mais en choisissant de programmer Zemmour plutôt qu’un autre essayiste, le cercle fait preuve d’un parti-pris évident qui n’est pas le fruit du hasard.

    Dans le climat d’islamophobie qui vient , après la tuerie de Charlie hebdo, Zemmour et le cercle de Wallonie œuvrent pour renforcer tout ce qui peut dresser une communauté contre une autre. Les divisions ou les préjugés qui peuvent traverser la classe des travailleurs ont toujours été utilisés par la bourgeoisie pour dévier l’attention et affaiblir les possibilités de riposte face à leurs attaques. Gageons qu’un discours qui met de côté la responsabilité du patronat dans la baisse du niveau de vie de la population pour montrer du doigt une communauté particulière ne déplaît pas à un certain public fréquentant le cercle de Wallonie.

    Nous pensons que c’est sous cet angle que la venue de Zemmour doit être dénoncée. Nous voulons aussi souligner que, de tous temps, les Zemmour et autres rétrogrades, même convaincus de mensonge, ont eu les portes des médias grandes ouvertes. Les couches opprimées dans la société n’ont par contre jamais eu pour se faire entendre que leur capacité d’organisation collective et la lutte.

    -Droits égaux pour tous : fin des discriminations à l’égard des minorités. Une atteinte à l’un de nous est une atteinte à tous !
    -Belges et immigrés, homos et hétéros, hommes et femmes : Ensemble contre l’austérité. Tout ce qui divise le camp de la lutte sociale nous affaiblit !
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  • Quelle tactique est nécessaire au mouvement LGBT en Russie ?

    Homophobie_CWI
    Action de protestation contre les législations homophobes menée en janvier 2013 devant l’ambassade de Russie à Bruxelles.

    LGBT – Lutter ou émigrer

    Chaque fois que le régime limite un peu plus nos droits démocratiques, de nombreux militants se remettent à parler d’émigration, comme cela a été le cas avec l’“interdiction de la propagande de l’homosexualité auprès des mineurs” ou le procès des manifestants de la place du Marais. Aujourd’hui la situation a empiré : les autorités utilisent le conflit ukrainien pour attiser une propagande patriotique, et livrent à l’extrême-droite tous ceux qui tentent d’y résister (dont les militants LGBT).

    Markine D., Moscou, Comité pour une Internationale Ouvrière

    Parmi ceux qui ont fait le choix de l’émigration, se trouve Natalya Tsymbalova, membre de l’Alliance des hétérosexuels pour les droits des LGBT : « J’ai quitté la Russie, parce qu’il n’y a plus aucun espoir. […] J’ai vu sortir des tunnels sombres et puants où il s’était tapi tout ce que la société a produit de plus exécrable, de plus ignoble et de plus abject, qui avait été l’espace d’un moment recouvert par un fin vernis “civilisé”. […] Avez-vous vu les yeux de ces créatures qui, ayant perdu toute apparence humaine, se sont jetées sur nous avec une haine féroce lors de l’action pour le jour de l’Indépendance de l’Ukraine, le 24 aout dans la rue du Petit Jardin à Pétersbourg ? » Beaucoup de ses lecteurs ont soutenu Natalya. Ce sentiment est très répandu parmi les militants, mais est-il commun à tous les LGBT ?

    Selon un sondage effectué parmi des mineurs LGBT par Lena Klimova, auteur du projet “Enfants 404”, 70 % d’entre eux voudraient dégager de Russie. Des mineurs écrivent : “Si tout ça va continuer… je voudrais vraiment me casser dans un pays où on peut se marier et mener une vie tranquille avec son amour » (Anna, 17 ans, Astrakhan) ; « Je veux partir aux États-Unis avec ma copine, ou en tout cas n’importe où où personne ne va t’arroser d’essence à cause de ton homosexualité » (anonyme, 16 ans, Sourgout) ; « Je ne peux pas concevoir ma vie ici. Il est extrêmement difficile d’affronter l’incompréhension et le mépris de la société. Je voudrais me rendre dans un pays où les gens sont plus tolérants vis-à-vis des minorités » (Lada, 16 ans, Nijniy Novgorod).

    Mais la principale crainte des mineurs est la persécution de la part de leurs camarades de classe et l’incompréhension de leurs parents et de leurs proches. La majorité d’entre eux parvient malgré tout à se socialiser. Mais pour ceux qui décident de militer activement pour la cause, cela signifie sacrifier sa carrière et sa vie personnelle au nom de la lutte pour l’égalité des droits ; et c’est parmi ces personnes que l’on voit se recruter les candidats à l’émigration, essentiellement du fait de leurs déconvenues sur le plan pratique. Lorsqu’il est déjà difficile d’affronter ses parents ou collègues, il est encore plus difficile de faire changer l’opinion publique. Car dans ce dernier cas, on ne peut pas s’en tirer si facilement en reprenant les mêmes arguments qui avaient suffi à convaincre ses proches.

    Afin de changer l’opinion publique, il faut une stratégie bien réfléchie. Il faut unir l’ensemble des partisans de la cause, s’orienter de manière politique et trouver des slogans capables d’impliquer dans notre lutte autant de gens que possible. C’est pourquoi nous avons soutenu l’Alliance des hétérosexuels pour les droits des LGBT lorsqu’elle a été critiquée par Vera Akoulova, selon qui les hétérosexuels n’étaient pas en mesure de parler au nom des LGBT. Mais il ne s’agit pas d’une question d’orientation sexuelle. Car toute personne qui se dresse contre la discrimination reçoit en retour sa propre part d’homophobie.

    Mais cela seul ne suffit pas. Pour nous, l’homophobie est un outil entre les mains de la classe dirigeante, utilisé par les patrons et les politiciens pour détourner l’attention des véritables problèmes : les coupes d’austérité, le chômage, les allocations sociales… On ne peut résoudre ce problème qu’en remplaçant le capitalisme par une économie planifiée de manière démocratique. Le rôle décisif dans cette lutte revient à la classe des travailleurs, et à elle seule : car c’est cette classe qui organise l’ensemble de notre monde, c’est elle seule qui peut arracher le contrôle de l’économie d’entre les mains de cette petite poignée de tyrans afin de la mettre au service de l’ensemble de la société.

    Afin d’entrainer la classe des travailleurs dans notre lutte, il faut exposer le lien entre la rhétorique réactionnaire du régime et les problèmes que connait la population au jour le jour, et cela par des slogans appropriés. Il faut lier le mouvement LGBT au mouvement ouvrier et aux divers mouvements sociaux. La crise ukrainienne a bien montré comment le gouvernement “protège” les enfants en réalité : par exemple, dans la province d’Ivanovo, on a transféré dans un camp les enfants d’une maison de correction, parce qu’il n’y avait plus nulle part où loger les réfugiés en provenance du Sud-Ouest ukrainien. Tandis que les logements viennent à manquer, d’autres nous empoisonnent par leur propagande. Ce serait tellement mieux de lutter tous ensemble : pour le bien-être social des orphelins, ce qui inclut la construction de logements et de centres d’accueil pour LGBT.

    Malheureusement, l’Alliance des hétérosexuels pour les droits des LGBT ne considère pas de tels objectifs : c’est ce qui a fini par mener à la démoralisation pour nombre d’entre eux. Il ne faut pas aller chercher très loin pour trouver un exemple. Il suffit d’ouvrir les albums photo de l’Alliance pour voir des slogans du style : « Être fier, c’est être fort. Tu peux tout », « L’homophobie est une bêtise et un crime ! Respecte la loi et apprends ! », « Rendez-nous nos droits démocratiques », lorsqu’on ne se contente pas simplement de sortir le drapeau arc-en-ciel. Comment convaincre de cette manière qui que ce soit d’adhérer au mouvement qui ne soit déjà convaincu ou LGBT ?

    Ces erreurs dans la tactique ne justifient bien évidemment pas les agressions homophobes, mais cela ne nous empêche pas de tirer des conclusions afin de lutter contre les préjugés de manière plus efficace.

    Lena Klimova a elle aussi réagi à la déclaration de Tsymbalova : « La crise actuelle n’est pas une crise du militantisme en général. Il s’agit d’une crise du militantisme de rue, dont nous devons analyser les causes et à laquelle nous devons trouver une solution. N’oublions pas non plus que, derrière les “manifestants”, il y a des centaines de personnes invisibles. Des gens qui répondent à la ligne d’assistance téléphonique, qui organisent des rencontres, des festivals, qui proposent des consultations juridiques ou psychologiques, qui sauvent – vraiment, qui sauvent – tous les jours la vie des gens. Je ne les connais pas tous de nom, vous ne les connaissez pas tous de nom, mais ils existent. Les risques encourus par ces personnes ne sont pas moins terribles que ceux auxquels sont exposés les “manifestants”, mais on ne les voit pas, tout comme ces personnes sont invisibles. J’entrevois un autre avenir. Rien n’est éternel. Tout finira par disparaitre. Et plus vite qu’on ne l’imagine à présent. » L’œuvre civilisatrice menée à grande échelle par le projet Enfants 404 avec les mineurs LGBT, les consultations des psychologues, les publications d’articles et l’impression de livres, des milliers de lettres de remerciement et des dizaines de jeunes sauvés du suicide : voilà le résultat d’une stratégie bien choisie. Les militants mènent ainsi leur lutte remplis d’enthousiasme, au lieu d’être démoralisés.

    Léna Klimova a raison, mais pas complètement. Il s’agit d’une crise non pas du militantisme de rue, mais de sa tactique erronée.

    Il nous faut non pas des actes d’héroïsme isolés, mais un mouvement d’ensemble. Par exemple, au lieu de petits meetings ici et là, pourquoi ne pas organiser une campagne massive de collage d’autocollants ? Cela permettrait en même temps de diffuser des slogans qui exposeraient la manière dont le régime tente de cacher les problèmes de la majorité de la population laborieuse au moyen de sa rhétorique patriotique et réactionnaire, afin d’appeler à une lutte commune. On a vu aussi un bon exemple de lutte lors de la campagne contre le licenciement des enseignants LGBT, qui avait lié ce problème à celui du licenciement de centaines d’enseignants dans le pays au nom de l’“optimisation” des écoles.

    Un dernier mot à propos de l’émigration : cette “liberté” de choix est parfaitement illusoire. Tout le monde ne peut pas quitter son pays. Des milliers de facteurs peuvent retenir les LGBT en Russie : tout le monde ne parle pas anglais/français/allemand, tout le monde n’a pas les moyens de survivre en Europe, tout le monde n’est pas capable d’y trouver un emploi. Être fièrement assis dans un centre pour réfugiés ou nettoyer les toilettes du MacDonalds pour 5€ de l’heure, c’est ça la liberté ?

  • Tract d’été des Etudiants de Gauche Actifs !

    Comme chaque année, la période des vacances scolaires est l’occasion de préparer nos campagnes de rentrée ! Le tract ci-dessous nous aidera à les présenter lors de plusieurs festivals ou encore tout simplement en rue. N’hésitez pas à nous contacter pour en distribuer autour de vous !

    => Page Facebook des Étudiants de Gauche Actifs

    => Tract en format PDF


     

    9 NOVEMBRE:JOURNÉE EUROPÉENNE D’ACTION CONTRE L’EXTRÊME DROITE ET LE RACISME

    Les dernières élections ont été un véritable choc : l’extrême droite et la droite populiste ont obtenu près de 100 sièges au parlement européen. En France et en Grande-Bretagne, le Front National et l’UKIP sont sortis premiers partis du scrutin. Même les néonazis font leur entrée au Parlement européen avec Aube Dorée (Grèce) et le NPD (Allemagne). Nous voulons réagir!

    Une rencontre européenne organisée en avril à Athènes par les comités antifascistes grecs a proposé d’organiser une journée d’action antifasciste le 9 novembre, date de la Nuit de Cristal (une violente campagne coordonnée contre les magasins juifs en Allemagne nazie en 1938). En Belgique, nous avons décidé de répondre à cet appel avec notre campagne antifasciste Blokbuster / Résistance Internationale et de prendre des initiatives pour organiser une manifestation nationale combattive ce jour-là à Bruxelles.

    Il est selon nous essentiel de lier le combat contre l’extrême droite à la lutte contre le terreau qui leur permet de se développer. Depuis le début de la crise, le chômage a presque doublé en Europe, il touche de 16 à 26 millions de personnes. Plus de la moitié des jeunes Espagnols et Grecs n’ont pas d’emploi ! Les salaires grecs ont reculé de 20% à 40%.

    La politique d’austérité appliquée par les partis de l’establishment et l’Union Européenne a pour effet de développer la misère pour restaurer les profits de l’élite capitaliste. L’extrême droite et la droite populiste instrumentalisent leurs discrédits, mais leur ‘‘opposition’’ à l’UE est basée sur le repli sur soi et le chacun pour soi et non pas sur la nécessité de faire payer la crise aux véritables responsables : les banquiers et les spéculateurs. Ils veulent dévier la colère vers des boucs émissaires : immigrés, homosexuels,… Les partis de droite nationalistes comme la N-VA se donnent aussi une image faussement anti-establishment, mais ils veulent surtout approfondir les divisions en stigmatisant les francophones ou en “relativisant” le racisme. Pour le système capitaliste, cette approche est bien pratique car elle permet de diviser pour mieux régner !

    Pour stopper l’extrême droite et le racisme, nous devons compter sur nos propres forces, sur la lutte collective des travailleurs et des jeunes.

    – RÉSISTANCE INTERNATIONALE CONTRE LE RACISME ET L’AUSTÉRITÉ !
    – SANS-PAPIERS : S’EN PRENDRE AUX MULTINATIONALES, PAS À LEURS VICTIMES !
    – DES EMPLOIS, DES ÉCOLES ET DES SERVICES PUBLICS, PAS DE RACISME, DE SEXISME OU D’HOMOPHOBIE!


    Organisez-vous avec les Étudiants de Gauche Actifs !

    Qu’est-ce que Résistance Internationale / Blokbuster ?
    Il s’agit de la campagne antifasciste et antiraciste des Étudiants de Gauche Actifs. Initiée en 1991, Blokbuster a organisé une manif européenne de 40.000 personnes après la percée du Vlaams Blok (aujourd’hui Vlaams Belang) en 1992. Depuis lors, Blokbuster organise annuellement la manifestation anti-NSV (contre la marche raciste des étudiants du Vlaams Belang) qui rassemble des centaines de jeunes.

    Pénurie d’emplois décents, d’écoles,… L’extrême droite n’a aucune solution ! Au contraire, elle défend une politique de répression et de casse sociale plus prononcée, à l’instar de ces maires FN qui suppriment la gratuité des cantines scolaires pour les pauvres en France ou d’Aube Dorée qui utilise les mêmes méthodes de violence de rue contre les actions collectives de travailleurs en lutte que contre les immigrés.

    CONTRE LA RÉPRESSION,CONTRE LES SAC !

    Dans une situation de crise, la politique d’austérité va de pair avec une croissance de la répression.
    Ainsi, le 15 mai dernier, 281 manifestants ont été arrêtés alors qu’ils manifestaient – pacifiquement – contre le monstrueux projet de Traité Transatlantique, qui vise à créer la plus grande zone de libre-échange au monde, entre les USA et l’Union Européenne. A côté de telles pratiques, il existe les Sanctions Administratives Communales (SAC), des amendes qui peuvent être données dès l’âge de 14 ans pour ‘‘mauvais comportement’’ (comme manger sur les marches d’une église…), mais qui sont aussi utilisées contre les activistes. Nous participons aux campagnes Stop-Répression et Stop SAC.

    CONTRE LE SEXISME, POUR LES DROITS DES FEMMES !

    L’essor de l’extrême-droite et de la droite populiste s’accompagne de la renaissance de tout un tas de forces réactionnaires qui considèrent que la place des femmes est à la cuisine et qu’elles n’ont rien à dire sur leur propre corps. C’est ainsi que se développe aujourd’hui à travers l’Europe un mouvement bien mal nommé ‘‘pro-vie’’ qui veut supprimer le droit à l’avortement. A Gand, de tels militants réactionnaires tiennent des piquets devant les centres pratiquant l’avortement afin d’y intimider les femmes ! Nous luttons pour préserver ce droit, mais voulons aussi défendre un véritable programme social qui assure que personne ne soit plus obligé de recourir à l’avortement pour des raisons économiques.

    CONTRE LE CHÔMAGE ET LES EMPLOIS PRÉCAIRES !

    Quel avenir réserve-t-on aujourd’hui à la jeunesse ? Alors qu’on exige de nos aînés qu’ils travaillent plus longtemps, le taux de chômage est très grand parmi la jeunesse. Malgré le manque criant d’emplois et toutes les annonces de restructurations et de fermetures d’entreprises (Delhaize, ArcelorMittal, Caterpillar,…), le droit à recevoir des allocations de chômage a été violemment attaqué. Quant à ceux qui trouvent un job, il s’agit de plus en plus de contrats temporaires, précaires, hyper-flexibles et mal-payés. Comment construire sa vie sur une base pareille ? C’est pourquoi nous sommes solidaires des travailleurs en lutte pour leurs salaires, leurs emplois et leurs conditions de travail et nous luttons à leurs côtés pour notre avenir.

    POUR UN ENSEIGNEMENT DE QUALITÉ ACCESSIBLE À TOUS !

    Notre enseignement, déjà en mauvais état, va être amené à livrer une plus forte contribution à la politique d’austérité. Pour les années 2015 et 2016, il est ainsi question de réduire de 300 millions d’euros les budgets de l’enseignement francophone ! En Flandre, il y a même une taxe de plusieurs centaines d’euros pour manger dans les réfectoires sur le temps de midi. Il y aura à l’avenir encore moins de professeurs et des classes encore plus surchargée, dans lesquelles les élèves avec moins de facilités seront plus vite complètement coulés. En bref, l’enseignement actuel, déjà profondément inégalitaire, le deviendra encore plus. Nous soutenons la revendication syndicale d’un retour à un budget de l’enseignement équivalent à 7% du PIB (contre moins de 5 actuellement) et luttons pour un refinancement public massif de l’enseignement.


    MARX AVAIT RAISON !

    REJOINS EGA !

    Nous voulons lutter contre le capitalisme, mais pas n’importe comment. Pour être efficaces, nous avons besoin d’une grille d’analyse qui nous permet de bien comprendre la situation présente, d’où elle provient, quelles sont ses contradictions internes, comme elle peut se modifier,… Parfois, de grands évènements peuvent survenir de façon très abrupte, mais ce n’est pas pour autant que rien ne les annonçait !

    D’autre part, nous voulons tirer les leçons du passé pour mieux renforcer les luttes d’aujourd’hui. Le combat contre l’exploitation capitaliste a déjà une riche histoire derrière lui concernant le programme, la stratégie et les tactiques nécessaires pour aller vers la victoire.

    EGA, Étudiants de Gauche Actifs (ALS, Actief Linkse Studenten en Flandre) est l’organisation de jeunes du Parti Socialiste de Lutte (PSL). Elle se revendique du marxisme. Contrairement à l’image qu’en a donné le totalitarisme stalinien, il ne s’agit pas d’un dogme rigide, mais au contraire d’une méthode flexible pour comprendre le monde et le changer. Nous défendons une alternative anticapitaliste basée sur le contrôle démocratique de la collectivité sur l’économie, ce que nous appelons le socialisme démocratique.

    COMMENT DEVENIR MEMBRE ?

    NOUS CONTACTER :
    – Via les stands dans de nombreux festivals
    – Via mail :jeunes@socialisme.be
    – Via SMS : “membre – nom et ville” au 0483/04 22 08

    CARTE DE MEMBRE À 3€ SECONDAIRE – 5€ SUPÉRIEUR

    PARTICIPE À LA MOBILISATION POUR LA JOURNÉE ANTIFASCISTE DU 9 NOVEMBRE

    Pour faire un succès de cette manifestation, vous pouvez aider à diffuser le tract, les autocollants,… Vous pouvez réunir des connaissances et inviter un de nos membres pour discuter de la lutte antifasciste et de la manière de mobiliser pour cette manifestation.

    Devenez actif dans la lutte contre l’extrême droite, contre le capitalisme et pour une autre société, une société socialiste !

    Ne nous regardez-pas, rejoignez-nous !

  • Des jeux olympiques marqués par l’homophobie et l’exploitation

    Par Stéphane P. (Bruxelles)

    Ce vendredi 8 février ont commencé les Jeux-Olympiques d’hiver de Sotchi en Russie. Le gouvernement Poutine y aura dépensé plus de 50 milliards de dollars, ce qui en fait les Jeux les plus chers de toute l’histoire. Sur le même temps, dans un contexte de crise économique et sociale, le gouvernement russe fait des économies dans les services publics de santé, où les salaires sont très bas et où sévit une pénurie de personnel et même d’ambulances !

    Votées en juin 2013, les lois homophobes interdisant ‘‘toute propagande homosexuelle parmi les jeunes’’ ont suscité une vive indignation parmi de nombreuses organisations de défenses des droits des LGBTQI(1) à travers le monde, certaines appelant au boycott des Jeux de Sotchi. Des élus européens se sont eux aussi montrés inquiets et ‘‘demandent’’ par ailleurs à la Russie d’abroger la loi. Mais le gouvernement Poutine se moque de toutes ces critiques et les députés russes se préparent déjà à débattre dès février d’une nouvelle loi anti-gay qui retirera leurs droits parentaux aux homosexuels en raison de leur orientation.

    Boycott des uns, inquiétudes et demandes des autres
    Au sujet de cette question du boycott, un membre du parti-frère du PSL en Russie nous expliquait en septembre dernier à l’occasion d’une interview accordée à ce journal : ‘‘(…) je pense qu’un boycott ne nous aidera pas à lutter contre l’homophobie. Nous nous opposons également aux Jeux olympiques pour des raisons différentes, parce que cela est aussi synonyme de corruption, de gaspillage d’argent public et de destruction de l’environnement. Il serait plus efficace d’organiser des actions de protestation et de solidarité durant la tenue des Jeux (…)’’

    L’Union Européenne et Coca-Cola mènent une même politique hypocrite ! D’un côté, cette fameuse boisson gazeuse qui sponsorise les JO a récemment dévoilé une campagne de pub ‘‘gay-friendly’’ tout en se taisant dans toutes les langues sur les lois discriminatoires russes. Quant à l’Union Européenne, ses dirigeants donnent des leçons de morale à Poutine alors qu’ils mettent en place et votent des politiques tout aussi réactionnaires et antisociales, comme l’illustre la loi anti-avortement récemment passée en Espagne ou encore le fait que près de 30% des Grecs sont actuellement sans aucune couverture sociale.

    Tant à l’Est qu’à l’Ouest, les classes dirigeantes servent les mêmes recettes de répression et d’austérité aux travailleurs et à leurs familles tout en déroulant le tapis rouge aux multinationales, comme c’est le cas à Sotchi. Les LGBTQI en Russie et partout ailleurs doivent comprendre que c’est en allant chercher l’unité avec les autres couches de la population, surtout les travailleurs en lutte, que l’on pourra réellement peser de toute notre force contre ce même rouleau compresseur antidémocratique et antisocial.

    (1) Lesbiennes , Gays , Bisexuels , Transgenres, Queers, Intersexes. Pour plus d’informations sur les personnes transgenres et intersexes, rendez-vous sur le site web de l’association ‘‘Genres Pluriels’’.

  • Paul Murphy sur les JO de Sochi

    “Les Jeux Olympiques de Sochi resteront dans les mémoires comme ayant été construits sur l’homophobie, la discrimination et l’exploitation”

  • Le député européen Paul Murphy dénonce l’homophobie

    Le Parlement européen vient de connaître un débat sur l’homophobie et le mariage homosexuel. L’eurodéputé Paul Murphy (élu de notre parti frère irlandais le Socialist Party) a dénoncé l’homophobie institutionnalisée, notamment le fait que la télévision publique irlandaise RTE ait versé une indemnité à des célébrités Irlandaises dénoncées comme homophobes par l’artiste Rory O’Neill.

  • Action de protestation contre l’homophobie en Russie

    Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées ce lundi 27 janvier à Bruxelles en plein cœur du quartier européen, au rond-point Schuman. Elles manifestaient leur solidarité avec les mouvements en Russie qui se battent contre les lois répressives récemment votées par le gouvernement de Poutine : les lois homophobes et la loi relative aux ‘‘agents étrangers’’ (voir notre article à ce sujet). Des ONG et le monde associatif LGBTQI de Belgique étaient présents.

    Par Stéphane P. (Bruxelles), photos de Tanja (Gand)

    Des camarades du PSL/LSP et du CIO avec des camarades de la LCR et des JAC ont participé à l’action et y ont distribué des tracts qui ont été bien reçus. On pouvait lire sur nos pancartes des slogans tels que : ‘‘LGBTI, migrants and workers, unite against division, for social and democratic rights’’. Dans le contexte très médiatisé et controversé des Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi qui commencent dans quelques jours, de nombreux médias avaient fait aussi le déplacement.

    Pour de nombreuses ONG présentes telles que la Ligue International des Droits Humains et l’International Partnership for Human Rights, co-organisateurs de l’action, et pour aussi de nombreuses associations LGBTQI, on devrait faire pression sur les dirigeants européens pour qu’ils convainquent M. Poutine d’abroger les lois liberticides. L’Europe sait très bien ce qu’il se passe en Russie et tout n’est pas rose à l’Ouest.

    L’Espagne de Rajoy est en train de voter une loi qui rendra illégal l’avortement et jettera de nombreuses femmes entre les mains des faiseuses d’anges avec les risques pour leur santé et parfois leur vie que cela encourt. En France, le collectif ‘‘Jour de Colère’’ sortait dimanche dernier dans les rues de Paris en hurlant leur haine des homos, des étrangers ou encore du choix des femmes de disposer de leur corps. La nouvelle constitution hongroise votée par le parti archi-réactionnaire du premier Ministre Victor Orban est tout à fait homophobe. Elle comprend des références à Dieu, au christianisme et à la famille traditionnelle – le mariage y est défini comme ‘‘l’union de base la plus naturelle entre une femme et un homme et fondement de la famille’’. La Belgique, avec la loi de 2007, psychiatrise et stérilise de force les personnes transgenres qui veulent voir leur genre changer sur leurs papiers d’identité. Tous les jours, de nombreux migrants sont expulsés de la forteresse européenne – une manifestation à vélo des sans-papiers Afghans est passée d’ailleurs le même jour au rond-point Schuman et a croisé le rassemblement. La troïka européenne a jeté les Grecs dans la misère où plus d’un tiers de la population n’a plus de couverture sociale. Non, l’Europe n’est pas un modèle de liberté et de démocratie.

    Les mouvements LGBTQI doivent renouer avec les émeutes et luttes de Stonewall de 1969, qui marqua le début du mouvement de libération des gays et lesbiennes (les transgenres sont toujours discriminés par la loi !). Il faut rompre avec les partis politiques de l’establishment européen qui donne des droits mais qui les enlèvent dès que la situation se présente. La communauté LGBTQI doit recréer ses propres réseaux de lutte en ayant des connections très étroites avec les organisations de la classe ouvrière (les syndicats, les partis de gauche) et tous les autres mouvements qui se battent contre le système. Les fléaux du capitalisme pourrissent aussi certaines associations LGBTQI qui commencent à tenir des discours racistes, islamophobes ou sexistes. Le capitalisme et sa direction divisent les travailleurs partout où ils le peuvent. La commission LGBTQI du PSL a pour ambition de proposer un programme socialiste qui regroupe tout le monde autour d’un programme social et de libertés pour toutEs.

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