Tag: Gustave Dache

  • [DOSSIER] Retour sur la “grève du siècle”

    50 ans après la grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 60-61

    Ces cinq semaines d’un combat implacable, mené en plein hiver, constituent rien de moins que l’évènement le plus grandiose à ce jour de l’histoire des luttes de la classe ouvrière belge. A la base de ce conflit qui a puissamment ébranlé les fondations du système capitaliste, se trouvait un plan d’austérité particulièrement brutal, la Loi Unique. A l’heure où les plans d’austérité pleuvent sur les travailleurs partout en Europe et ailleurs, à l’heure où reviennent à l’avant-plan les grèves générales (voir notre dossier du mois dernier), les leçons à tirer de ce conflit sont inestimables.

    Par Nicolas Croes, sur base du livre de Gustave Dache

    LE CONTEXTE

    A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, l’appareil de production de la bourgeoisie belge était quasiment intact, un énorme avantage pour une économie belge basée sur l’exportation face à des économies voisines à reconstruire. La machine économique belge tournait donc à plein rendement mais, face au développement progressif de nouvelles industries à l’étranger, cet avantage a progressivement disparu.

    De plus, la bourgeoisie belge avait délibérément négligé des branches industrielles qui s’étaient récemment développées, comme la chimie ou encore l’électronique, pour conserver une structure industrielle basée sur l’industrie lourde (sidérurgie, extraction de charbon,…). Plutôt que d’investir dans leur appareil de production, les capitalistes belges investissaient leurs profits en banque. Disposant d’un très puissant capital financier, la Belgique était alors qualifiée de ‘‘banquier de l’Europe’’. Cette fonction de banquier a toutefois été fondamentalement remise en question par la crise de l’industrie. A cela s’ajoutait encore le coût de la perte du Congo, devenu indépendant le 30 juin 1960.

    Pour assurer ses profits, la classe capitaliste belge devait donc prendre des mesures radicales. Comme toujours, c’est aux travailleurs et à leurs familles que l’on a voulu faire payer la crise avec les mesures d’austérité de la Loi Unique. Mais la prudence s’imposait. Un certain climat de lutte régnait à ce moment, et la grève générale insurrectionnelle de 1950 concernant la Question Royale (le retour du roi Léopold III) n’était pas encore oubliée… C’est pour cette raison que le gouvernement avait choisi de commencer la discussion au Parlement sur la Loi Unique le 20 décembre, en comptant sur les préparatifs des fêtes de fin d’année afin d’affaiblir la mobilisation des travailleurs.

    De leur côté, la direction du Parti Socialiste Belge et de la FGTB comptaient également sur cette période pour éviter de prendre l’initiative et déclencher les hostilités. Les bureaucrates du PSB et de la FGTB étaient pris entre deux feux. Une défaite significative des travailleurs aurait signifié que la bourgeoisie aurait sérieusement commencé à s’en prendre à ses positions et à ses privilèges, mais une victoire de la classe ouvrière était tout aussi menaçante pour ces mêmes privilèges.

    La direction du PSB avait déjà démontré à plusieurs reprises sa servilité à la ‘raison d’Etat’. Quand s’était déroulée la grève des métallurgistes de 1957, le ‘socialiste’ Achille Van Acker, alors premier ministre, n’avait pas hésité à la réprimer. Cependant, la très forte base ouvrière active en son sein forçait la direction du PSB à imprimer des accents plus radicaux à sa politique. Début octobre 1960, le PSB a donc pris l’initiative de mener campagne dans tout le pays au sujet de la Loi Unique. C’était l’Opération Vérité, dont le but était d’assurer qu’une fois la Loi votée et appliquée, la colère et le mécontentement des travailleurs se traduisent en soutien électoral. Partout, l’assistance était nombreuse et les salles souvent trop petites. Ce n’était pas son objectif premier, mais cette campagne aura joué un effet non négligeable dans la préparation de la bataille de l’hiver 60-61.

    Au niveau syndical, les directions voulaient elles aussi éviter la grève générale et une lutte dont elles pouvaient perdre le contrôle. La Centrale Syndicale Chrétienne, proche du PSC au pouvoir, a dès le début freiné la contestation de tout son poids. Au cours de la grève générale pourtant, de très nombreux militants de la CSC, tant au nord qu’au sud du pays, ont rejoint la lutte.

    Au syndicat socialiste, différentes ailes s’affrontaient, ce qui s’est exprimé lors du Comité National Elargi du 16 décembre 1960. La gauche syndicale groupée autour d’André Renard y avait proposé de voter pour un plan comprenant une série de manifestations allant vers une grève générale de 24 heures le 15 janvier 1961 (soit après le vote de la Loi Unique, beaucoup trop tard). De son côté, la droite proposait de simplement organiser une journée nationale d’action quelque part en janvier 1961. Au final, la gauche syndicale a reçu 475.823 voix, la droite 496.487. Mais, en moins de quatre jours, ces deux positions ont complètement été dépassées par l’action de la base.

    LA BATAILLE COMMENCE – L’APPAREIL SYNDICAL EST DÉBORDÉ

    Les services publics étaient particulièrement touchés par la Loi Unique et, le 12 décembre, la Centrale Générale des Services Publics de la FGTB avait appelé au déclenchement d’une grève générale illimitée pour le matin du 20 décembre.

    Dans tout le pays, la grève des services publics a très bien été suivie. A Gand, par exemple, les ouvriers communaux ont bloqué la régie de l’électricité, privant de courant le port et toute la région. Des milliers de syndiqués chrétiens ont rejoint le mouvement, contre l’avis de leurs dirigeants. Dès ses premières heures, le mouvement n’est pas resté limité au service public, de nombreuses grosses entreprises ont été mises à l’arrêt. Souvent, les travailleurs ont dû menacer leurs délégués, qui tentaient d’appliquer les consignes des sommets syndicaux.

    En quelques heures, l’action spontanée des travailleurs a ébranlé tout le système capitaliste et surpris ses agents dans le mouvement ouvrier. Le lendemain, désolé, le secrétaire général de la FGTB Louis Major (également député socialiste) s’est lamentablement excusé à la Chambre en disant : ‘‘Nous avons essayé, Monsieur le premier ministre, par tous les moyens, même avec l’aide des patrons, de limiter la grève à un secteur professionnel.’’

    Le 21 décembre, tout le pays était paralysé. Ce jour-là, on pouvait lire dans La Cité: ‘‘on signale qu’en plusieurs endroits, les dirigeants de la FGTB euxmêmes auraient été pris de court (…) Il semble bien qu’en certains endroits du moins, le contrôle du mouvement échappe à la direction de la FGTB.’’ Pour pallier au manque de direction, les travailleurs se sont petit à petit organisés avec des comités de grève, qui ont commencé à se coordonner. Voilà très précisément ce que craignait le plus la direction syndicale : qu’une nouvelle direction réellement basée sur la lutte collective des travailleurs se substitue à elle. La droite de la FGT B nationale, qui s’était opposée par tous les moyens à la grève générale, s’est déchargée de ses responsabilités sur les régionales en leur laissant le choix de partir ou non en grève.

    Ainsi, ce n’est qu’après que la grève générale ait été effective dans tout le pays que les régionales ont lancé un mot d’ordre de grève générale et tenté de dissoudre ou de récupérer les comités de grève (qui contrôlaient 40% de la région de Charleroi par exemple).

    TRAVAILLEURS FRANCOPHONES ET FLAMANDS UNIS DANS LA LUTTE

    La grève s’est étendue partout, les débrayages spontanés surgissant dans tout le pays. Les métallurgistes, les verriers, les mineurs, les cheminots, les dockers, etc. étaient tous en grève, toute la Wallonie était paralysée. En Flandre, le développement de la grève était plus lent et plus dur, mais bien réel. Des secteurs entiers y étaient en grève. D’ailleurs c’est en Flandre que s’est trouvée la seule entreprise à avoir été occupée par les grévistes lors de cette grève générale (la régie de l’électricité de Gand, du 20 au 30 décembre).

    Contrairement à ce que certains affirmeront par la suite, les travailleurs flamands ont largement démontré qu’ils étaient fermement engagés dans la lutte, malgré toutes les difficultés supplémentaires rencontrées dans une région où n’existaient pas de bassins industriels comparables à ceux de Charleroi ou de Liège, où le poids réactionnaire du clergé était plus important, où la CSC était dominante et où la direction de la FGTB était plus à droite.

    Dans ce cadre, la constitution sous la direction d’André Renard du Comité de coordination des régionales wallonnes de la FGTB, le 23 décembre, a représenté une véritable trahison. En plus d’être une manoeuvre destinée à assurer que la direction de la lutte n’échappe pas à l’appareil de la FGTB en faveur des comités de grève, la formation de ce Comité a divisé les forces de la classe ouvrière face à un gouvernement, des forces de répression et une bourgeoisie unie nationalement. Toujours à l’initiative d’André Renard, cette politique de division des travailleurs a été encore plus loin quand, au moment le plus critique de la lutte, la gauche syndicale a introduit la revendication du fédéralisme.

    LE DANGER DE LA RÉVOLUTION

    Au départ, il ne s’agissait que de la Loi Unique mais, très rapidement, c’est la question de la prise du pouvoir qui s’est posée. Il n’a pas fallu attendre longtemps avant que n’apparaissent dans les nombreux et massifs cortèges de manifestants des slogans revendiquant une Marche sur Bruxelles. Ce que les travailleurs entendaient avec cet appel, ce n’est pas une simple manifestation à Bruxelles, mais un rassemblement ouvrier massif dans la capitale pour une confrontation ouverte avec le régime.

    Ce mot d’ordre avait été décisif en 1950 lors de la grève générale sur la Question Royale. Le roi Léopold III avait abdiqué la veille de la tenue de cette Marche afin de désamorcer un mouvement qui n’aurait pas seulement fait basculer la monarchie, mais aurait également fait courir un grand péril au régime capitaliste lui-même. En 60-61, si les bureaucrates ont refusé d’organiser la Marche sur Bruxelles, c’est qu’ils comprenaient fort bien que ce mot d’ordre signifiait l’affrontement révolutionnaire des masses ouvrières et de l’Etat bourgeois.

    Face à l’ampleur du mouvement de grève, le gouvernement a réagi par l’intimidation, par de nombreuses arrestations arbitraires et par la violence des forces de l’ordre. Le gouvernement craignait que les grévistes ne parviennent spontanément à s’emparer des stocks d’armes et de munitions entreposées à la Fabrique Nationale, occupée militairement. L’armée a été envoyée renforcer la gendarmerie afin de surveiller les chemins de fer, les ponts, les grands centres, etc. Des troupes ont été rappelées d’Allemagne.

    Mais les forces de répression se déplaçaient lentement à cause des routes parsemées de clous, des rues dépavées ou encore des barrages. De plus, les troupes n’étaient pas sûres et subissaient la propagande des comités de grève les appelant à rejoindre la lutte. A certains endroits, les femmes de grévistes apportaient de la soupe et de la nourriture aux soldats. Le pouvoir bourgeois avait grand peur de cette fraternisation avec les grévistes.

    Les dirigeants syndicaux étaient systématiquement plus fortement hués lors des meetings de masse, car ils ne faisaient qu’inlassablement répéter en quoi la Loi Unique était néfaste alors que les travailleurs criaient ‘‘A Bruxelles ! A Bruxelles !’’ C’est dans ce cadre qu’il faut considérer les très nombreux actes de sabotage de cette grève générale. Ces actes ne sont que la conséquence de la frustration, de la colère et de l’impatience des travailleurs suite au refus des responsables de donner une perspective au mouvement.

    André Renard, le leader de l’aile gauche de la FGTB, a partout été réclamé pour prendre la parole. Sa rhétorique plus radicale correspondait mieux à l’état d’esprit des grévistes mais derrière son discours se cachait la volonté de ne faire qu’utiliser la force des travailleurs pour forcer la bourgeoisie à faire des concessions et non pour renverser le régime capitaliste. En cela, il a surestimé la marge de manoeuvre dont disposaient les capitalistes et a été forcé de trouver une voie de sortie honorable.

    LE FÉDÉRALISME : L’ÉNERGIE DES MASSES DÉTOURNÉE

    Le mouvement était placé devant un choix : la confrontation directe avec le régime capitaliste ou la retraite derrière un prétexte capable de sauver la face à une partie au moins de l’appareil syndical. C’est dans ce cadre qu’il faut voir l’appel au fédéralisme lancé par André Renard, un appel fatal à la grève générale. Le 31 décembre, le Comité de coordination des régionales wallonnes de la FGTB publiait un communiqué déclarant que la grève était essentiellement localisée en Wallonie, ce qui est faux. Alors que, partout, les travailleurs réclamaient des actions plus dures, le Comité a répondu en semblant prétendre que seule la Wallonie luttait.

    Le 3 janvier, André Renard s’est ouvertement prononcé contre une Marche sur Bruxelles. Le même jour, il a déclaré « Le peuple Wallon est mûr pour la bataille. Nous ne voulons plus que les cléricaux flamands nous imposent la loi. Le corps électoral socialiste représente 60 % des électeurs en Wallonie. Si demain le fédéralisme était instauré, nous pourrions avoir un gouvernement du peuple et pour le peuple. » (Le Soir du 4 janvier 1961) Le 5 janvier paraissait le premier numéro de l’hebdomadaire dirigé par André Renard, Combat. Son slogan de première page était : « La Wallonie en a assez. »

    Peu à peu, et sans consultation de la base, c’est ce mot d’ordre, une rupture de l’unité de front entre les travailleurs du pays, qui a été diffusé par l’appareil syndical. A ce moment, des dizaines de milliers de travailleurs flamands étaient encore en grève à Gand et Anvers, mais aussi dans des villes plus petites comme Bruges, Courtrai, Alost, Furnes,…

    Finalement, faute de mots d’ordre et de perspective, le mouvement s’est essoufflé. La grève s’est terminée le 23 janvier 1961.

    Cette défaite ne doit rien au génie ni à la force du patronat et de son gouvernement, mais tout à la trahison des dirigeants du PSB et de la FGTB, de droite comme de gauche, qui ont préféré la défaite à la poursuite de la lutte contre le capitalisme et pour une autre société.


    Comment la défaite aurait-elle pu être évitée ?

    Ce combat historique a été caractérisé par la gigantesque volonté d’en découdre de la part du mouvement ouvrier. Il n’a manqué qu’une chose pour que le mouvement aboutisse à sa conclusion logique, c’est-à- dire le renversement du régime capitaliste, il aurait fallu une direction réellement révolutionnaire aux masses en mouvement. Dans son Histoire de la révolution russe, Léon Trotsky (l’un des dirigeants de cette révolution avec Lénine) a expliqué que “Sans organisation dirigeante, l’énergie des masses se volatiliserait comme de la vapeur non enfermée dans un cylindre à piston. Cependant le mouvement ne vient ni du cylindre ni du piston, mais de la vapeur.” C’est exactement ce qui s’est produit ici, l’énergie des masses s’est volatilisée. Une organisation, même petite, aurait pu réaliser de grandes choses si elle était décidée à prendre ses responsabilités.

    Concrètement, cela aurait signifié d’appuyer sans réserve la constitution des comités de grève et d’appeler à un Congrès national des comités de grève – premier pas vers l’instauration d’un gouvernement ouvrier basé sur les comités de grève – tout en défendant un programme socialiste et révolutionnaire. Cela aurait signifié de vigoureusement dénoncer le refus des directions syndicales d’offrir une voie en avant et les manoeuvres telles que le fédéralisme. Cela aurait aussi signifié d’appuyer concrètement l’appel à la Marche sur Bruxelles. Hélas, cela, personne ne l’a fait. Le Parti Communiste Belge est ainsi essentiellement resté à la remorque du PSB et de la FGTB (il faut toutefois préciser que bon nombre de ses militants ont joué un rôle important dans les entreprises pour déclencher la grève).

    Un autre groupe de gauche radicale existait, au sein du PSB, groupé autour du journal La Gauche (Links en Flandre). Ce groupe était essentiellement dirigé par des militants se réclamant du trotskysme et dont la principale figure était Ernest Mandel. Ils prétendaient défendre une politique révolutionnaire, mais ses dirigeants étaient très fortement influencés par la pratique réformiste de la direction du PSB et des appareils bureaucratiques de la FGTB. Dans les faits, ce groupe a suivi la tendance d’André Renard, n’a pas dénoncé la création du Comité de coordination des régionale wallonnes, n’a pas appelé à la convocation d’un Congrès national des comité de grève et a limité son soutien à la Marche sur Bruxelles à de vagues propositions irréalistes. Concernant les propositions fédéralistes de Renard, La Gauche aurait dû réagir en opposant le renversement du gouvernement et de l’Etat bourgeois. A la place ne s’est manifesté qu’un silence complice.


    TÉMOIGNAGE D’UN OUVRIER DU RANG

    “La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960-61”

    A l’occasion des commémorations du 50e anniversaire de la grève générale de 60-61, le PSL a décidé de publier ce livre, dans lequel l’auteur s’est efforcé de tirer les leçons du conflit dans la perspective de préparer les générations actuelles de jeunes et de travailleurs aux luttes de masse à venir. Ce dossier est intégralement basé sur ces quelques 350 passionnantes pages d’expériences et d’enseignements, richement documentées. N’hésitez pas et passez commande à la rédaction de socialisme.be.

    ==> Rubrique “60-61” de ce site

     

    ‘‘La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960-61’’, par Gustave Dache, éditions marxisme.be, 354 pages, 15 euros Passez commande au 02/345.61.81 ou par mail à redaction@socialisme.be.

     

  • [LIVRE] “La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960/61 – Témoignage ouvrier sur la grève du siècle”

    Par sa durée, sa dureté et son ampleur, la grève générale de l’hiver 60-61 a constitué un moment de lutte historique pour les travailleurs belges. Le pays entier était à l’arrêt et les grévistes tenaient le haut du pavé, ils commençaient même à poser les jalons d’une autre organisation de la société. L’occasion était véritablement présente de mettre à bas le régime capitaliste.

    Hélas, malgré l’héroïsme extraordinaire dont les travailleurs ont fait preuve dans leur combat, cette grève insurrectionnelle et révolutionnaire n’a pas abouti à sa conclusion logique. Pour commémorer le cinquantième anniversaire de ce combat grandiose, le PSL édite le livre écrit par Gustave Dache, qui a participé à ces évènements en première ligne.

    Dans cet ouvrage, un ouvrier du rang et participant actif à ces évènements revient sur le déroulement de la lutte, sur son contexte, sur les erreurs de sa direction,… Gustave Dache nous livre ainsi une riche expérience pour les combats à venir. Ce livre ne pouvait mieux tomber car, à l’heure de commémorer le cinquantième anniversaire de la ‘grève du siècle’, les grèves générales reviennent à l’ordre du jour, dans un contexte de crise du capitalisme.

    Ces pages ne constituent donc pas seulement un témoignage historique de grande valeur, elles sont une aide précieuse afin de tirer des leçons correctes de cette grève pour éviter de reproduire les erreurs qui ont conduit à l’impasse.

    Laissons la parole à Gustave:

    "Ce combat, pour tous ceux qui y ont participé, est inoubliable. C’est la ‘grève du siècle’, la plus gigantesque qui ait été menée par les travailleurs de tout le pays. Cinq semaines de grève générale totale dans tous les secteurs, en plein hiver ; il n’y a pas de précédent dans l’histoire du pays."

    "Cette grève générale historique a été un vaste mouvement unique dans l’histoire de la classe ouvrière belge, formidable par son ampleur, inoubliable par sa durée, exaltant par l’enthousiasme qu’il créa. Pour la population en général, cet énorme mouvement de grève général de 1960-61 a été une révélation qui leur apporta la démonstration éclatante du haut niveau de combativité des travailleurs du pays, que l’on disait alors assoupis, indifférents, sceptiques, « embourgeoisés », uniquement préoccupés d’acquérir la TV , le frigidaire, la moto, la voiture, etc. et d’honorer l’échéance de ces appareils achetés à tempérament. C’est ainsi que l’on voulait faire apparaître la classe ouvrière, une classe ouvrière incapable de mener des combats ouvriers s’inspirant de la lutte de classe. Aujourd’hui aussi, certains sceptiques ne voudraient-ils pas encore nous le faire croire ?"


    ‘‘La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960-61’’, par Gustave Dache, éditions marxisme.be, 354 pages, 15 euros – Passez commande au 02/345.61.81 ou par mail à redaction@socialisme.be.


    Gustave Dache est un vétéran du mouvement ouvrier à Charleroi. Métallo durant des années, il a été délégué à Caterpillar et à Citroën et, très activement, participé à la grande grève générale de l’hiver 1960-61.

    A lire également:

    • "Pour un syndicalisme de lutte!" (Interview de mai 2010)
    • “La crise remet les luttes révolutionnaires à l’ordre du jour” (Interview de juin 2009)
    • Les leçons de la grève AGC-Splintex (Texte de 2005)
  • [DOSSIER] Les grèves générales à nouveau à l’ordre du jour

    Ces dernières années ont véritablement été explosives pour le capitalisme mondial. On aurait bien peine maintenant à trouver un pays ou une région que l’on pourrait considérer comme stable, sous l’onde de choc de la crise et de ses répercussions : licenciements, développement d’un chômage de masse, coupes budgétaires,… mais aussi riposte des travailleurs. Et dans ce contexte réapparait aujourd’hui une des plus formidables armes de la classe des travailleurs : la grève générale.

    Dossier tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

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    La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960-61

    Dans les médias, quand on parle de mai ’68, on remarque régulièrement que cette révolte est réduite à un mouvement d’étudiants contestataires, plus intéressés par l’accès au dortoir du sexe opposé qu’à une réelle transformation de la société. Cette propagande cherche en fait à masquer la grève générale numériquement la plus grande de toute l’Histoire de l’humanité, avec quelques 10 millions de grévistes dans tout le pays (sur une population totale de 42 millions). Pourtant, quand on parle de la "grève du siècle", on se réfère à quelque chose d’autre ; la grève de l’hiver 1960-61 qui s’est déroulée en Belgique et a bloqué le pays entier cinq semaines durant.

    Laissons ici la parole à Gustave Dache, militant ouvrier qui a connu cette grève et y a récemment consacré un livre que nous publions et sur lequel nous reviendrons :

    "Ce combat, pour tous ceux qui y ont participé, est inoubliable. C’est la grève générale du ‘siècle’, la plus gigantesque qui ait été menée par les travailleurs de tout le pays. Cinq semaines de grève générale totale dans tous les secteurs, en plein hiver; il n’y a pas de précédent dans l’histoire du pays."

    "[Cette grève générale a été] l’extraordinaire démonstration de la puissante force de combat déployée par la classe ouvrière, renouant avec les traditions révolutionnaires capables de renverser la société capitaliste. Le fait qu’en 1960 et 1961, les travailleurs furent si proches de réussir dans leur tentative doit inciter tous les marxistes révolutionnaires à continuer la lutte et à répéter inlassablement ce qu’ils disent depuis longtemps que: les conditions historiques sont mûres pour la révolution socialiste. Ce qui manque cruellement aujourd’hui comme hier, c’est une direction véritablement marxiste révolutionnaire, audacieuse, prenant exemple et s’appuyant sur l’audace et la volonté de combat des masses en action dans les grands conflits de classe."

    ‘‘La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960-61’’, par Gustave Dache, éditions marxisme.be, 354 pages, 15 euros Passez commande au 02/345.61.81 ou par mail à redaction@socialisme.be.

    L’année 2009 a notamment été marquée par la grève générale dans les Antilles françaises, initiée en Guadeloupe et, en Grèce, uniquement au cours de la première partie de cette année, 6 grèves générales se sont déroulées. On peut encore parler de la grève générale espagnole du 29 septembre et, dans les pays où il n’est pas encore question d’en organiser une dans l’immédiat, les discussions se développent avec plus ou moins d’ampleur autour de ce fantastique instrument de lutte.

    Pour l’instant, parmi la classe des travailleurs, il n’existe pas encore de conscience large de la nécessité de se diriger vers une société socialiste, où la production est orientée vers les besoins de la majorité de la population et non vers l’avidité d’une élite de parasites. Elle n’existe même pas encore dans un sens plus vague et plus large tel que rencontré dans les années 1970 et 1980. Si la colère est grandissante et que se développe le désir d’aller vers ‘autre chose’, les gens ne savent en général pas encore vraiment ce à quoi cette ‘autre chose’ peut se rapporter. Cela a bien entendu un impact sur la signification des grèves générales qui sont aujourd’hui plutôt vues comme une forme de protestation, de pression ou de menace, mais pas encore comme un moyen de renverser le capitalisme.

    Evolution de la conscience des masses et grève générale

    Mais il ne faut pas perdre de vue que l’Histoire n’évolue pas toujours au même rythme, de façon linéaire. Elle est au contraire parcourue de soubresauts. Parfois, le mouvement des travailleurs semble ne pas évoluer des décennies durant jusqu’à ce que, poussé par des luttes et l’intervention consciente des militants marxistes, il peut bien vite – en quelques semaines, parfois même en quelques jours – rattraper le retard sur la situation politique réelle. Actuellement, en Grèce, 41% de la population est en faveur de la nationalisation des banques et 32% défendent l’annulation des dettes. Mais, à côté des quelques centaines de membres du Comité pour une Internationale Ouvrière sur place, aucune force ou parti n’est partisan de ces revendications, pas même Syriza (un parti plus large dans lequel la section grecque du CIO est active). Nous devons bien entendu tenir compte de la conscience existante parmi les masses, mais cela ne signifie en aucun cas que nous devons tout simplement refléter cette conscience. Nous devons trouver les moyens de faire graduellement émerger – pas à pas et en partant des besoins actuels – l’idée de la transformation socialiste de la société comme étant la seule issue possible.

    Les grèves générales ne sont pas partout à l’ordre du jour. Parfois, il est nécessaire de d’abord promouvoir l’idée d’une manifestation nationale en tant qu’étape vers une grève générale. Telle est la situation actuelle en Grande-Bretagne, en Belgique et dans un certain nombre de pays de l’Europe du Nord. En Grèce, les six grèves générales de la première partie de cette année ont illustré l’énorme colère présente dans le pays, mais également l’attitude des dirigeants syndicaux, qui ne vont pas assez loin. L’idée de comités de grève pour organiser la grève ne trouve pas encore d’écho. Au vu de la conscience existante actuellement parmi les masses, appeler à une grève à durée indéterminée serait prématuré, un tel appel serait erroné. Comme Friedrich Engels le disait : une grève générale est une arme très puissante avec laquelle il faut être prudent. Léon Trotsky, lui, remarquait que l’improvisation était inacceptable dans l’organisation d’une grève générale, surtout dans une grève à durée indéterminée qui, par définition, soulève la question de la gestion de la société. Pour l’instant, en Grèce, nous défendons la nécessité de grèves successives, par secteur ou par région, combinée avec des grèves générales de 48 heures. Cela pourrait stopper la société grecque sans perte de salaires des travailleurs.

    En Belgique, lors de la grande grève générale de l’hiver 1960-1961, des comités de lutte avaient paralysé la vie de la société civile. Ces comités sont le début d’une nouvelle organisation, avec des éléments qui font émerger une autre gestion de la société. En 60-61, ces comités avaient pris en charge l’organisation des permis de transport, l’organisation de la distribution alimentaire ou médicale,… Dans une telle situation, la bourgeoisie perd progressivement son contrôle et se pose alors la question de savoir qui contrôle la société. C’était un phénomène régulièrement présent dans les grèves générales du passé. La bourgeoisie et les dirigeants syndicaux étaient très inquiets de tels développements. Pendant la grève générale de 1926 en Grande Bretagne, un politicien conservateur (les Tories) avait ainsi déclaré aux dirigeants syndicaux que, s’ils continuaient la grève, ils deviendraient plus puissants que l’État lui-même. Il leur posait donc la question : "Est-ce que vous-êtes prêts à cela ?"

    Le rôle crucial d’une direction

    Le capitalisme est un système trop brutal pour que le mouvement des travailleurs et leurs partis soient découragés de prendre le pouvoir. En mai de cette année, au Népal, les maoïstes ont organisé une grève générale de six jours avec des manifestations de masse rassemblant jusqu’à 500.000 participants. La revendication centrale était la démission du premier ministre. Après six jours, la grève a été stoppée, sans résultat. Une grève générale ne peut pas être allumée et éteinte sans que cela ne conduise à la démoralisation. Une grève générale à durée indéterminée pose la question du pouvoir mais, en soi, elle est insuffisante pour prendre le pouvoir. Pour cela, il faut un parti révolutionnaire prêt à jouer ce rôle, et construire cet instrument exige du temps et des sacrifices. A plusieurs reprises au cours du 20e siècle, la classe ouvrière a dû faire face à ce problème, comme lors de la grève générale de 1909 en Suède, où pas moins de 500.000 comités de grève ont été constitués, jusque dans l’armée elle-même. Mais la trahison de la direction a conduit la grève à la défaite, après quoi les salaires et le taux de syndicalisation ont baissé tandis que des assainissements sévères étaient appliqués.

    Cela ne signifie nullement que nous voulons appeler à la grève générale uniquement si nous sommes certains de son issue et de sa victoire, nous ne pourrons en fait jamais l’être. En outre, si le mouvement ouvrier ne se met pas en lutte quand la situation l’exige, les défaites sont encore plus graves. Mais un parti capable d’expliquer d’où provient la défaite peut limiter les dégâts et poser la base de futurs succès. La révolution russe de 1905 a forcé le Tsar à faire des concessions, mais elle a été suivie d’une longue vague de répression. Les bolcheviks et la majorité des militants du mouvement ouvrier ont été forgés dans cette répression et ont acquis une expérience cruciale avec la formation des conseils des travailleurs (ou soviets en russe), à la base de la révolution réussie qui s’est déroulée dans la période de février à octobre 1917.

    Une grève générale n’est cependant pas un outil approprié en toutes circonstances pour le mouvement ouvrier. En Allemagne, en mars 1920, la tentative de coup d’Etat des monarchistes (le putsch de Kapp) a été bloquée par une grève générale de quatre jours. Mais lorsqu’en Russie le général Kornilov s’est lui-aussi hasardé dans une tentative de coup d’Etat militaire en août 1917, personne n’a appelé à la grève générale. Les troupes de Kornilov s’étaient progressivement affaiblies jusqu’à s’effondrer avant même de parvenir aux portes de Petrograd, la capitale du pays et le centre de la révolution. Cela n’a été rendu possible que par les nombreux actes de sabotage, par la propagande révolutionnaire et par la perspective d’une confrontation avec les milices des soviets qui organisaient la défense de Petrograd sous l’impulsion des bolcheviks.

    Lors de la grève générale grecque la plus récente, le taux de participation aux manifestations était plus bas à cause de la grève des transports publics ce qui illustre que, parfois, il vaut mieux organiser du transport gratuit pour les grandes concentrations des travailleurs. Mais en ce moment, les dirigeants syndicaux recourent aux grèves générales comme un moyen de se défouler, sans plus. Cela est particulièrement le cas en Europe du sud, comme avec les grèves générales de 4 heures en Italie par exemple. En 1972, les dockers britanniques ont été arrêtés pour avoir participé à une grève. La pression sur la direction syndicale du TUC (Trade Union Congress) pour organiser une grève générale en réponse était très forte et cet appel est finalement venu, mais seulement après un accord entre la direction syndicale et le gouvernement pour libérer les dockers.

    Construire la grève générale

    Grève générale et socialisme

    Chaque grève recèle en elle la contestation d’une parcelle du pouvoir capitaliste. Un piquet de grève, par exemple, peut contester au patron le pouvoir de faire entrer qui il veut dans “son” entreprise, de même qu’il remet en question l’idée que seuls le fait de travailler pour un patron et l’acceptation quotidienne de l’exploitation permettent de vivre. Qu’une grève prenne de l’ampleur (d’une grève démarrant dans une entreprise vers une grève locale ou nationale, durant plusieurs jours,…) et la force de cette contestation augmente d’autant, jusqu’à poser la question cruciale : qui est le maître à l’usine, dans l’économie et dans l’Etat : les travailleurs ou les patrons et actionnaires ?

    Il ne s’agit pas seulement ici de préparer l’affrontement contre la société capitaliste, une nouvelle société est en germe dans ces luttes. Au fur et à mesure de l’approfondissement d’un tel conflit social, les tâches des comités de grève se développent pour arriver véritablement à une situation de double pouvoir, une situation où, à côté de l’Etat capitaliste, surgit un embryon de nouvel Etat basé sur la coordination des assemblées de travailleurs et leur action. C’est de ce dernier que pourra naître une société enfin débarrassée de l’exploitation et de l’oppression, une société socialiste démocratiquement planifiée et basée sur l’auto-organisation des travailleurs et de la population.

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    Les grèves générales sont aujourd’hui plus à l’ordre du jour que durant les 20 dernières années, mais nous portons encore beaucoup d’éléments typiques de la période précédente. La classe ouvrière ne considère pas encore que la grève générale est un moyen de prendre le pouvoir, mais plutôt un outil pour stopper les attaques contre les acquis sociaux. Mais, de l’autre côté, la bourgeoisie ne peut pas se permettre d’arrêter les attaques. Vu le niveau de conscience actuel, dans un certain nombre de pays et notamment en Grande-Bretagne, en Suède, en Allemagne et, jusqu’à un certain point, en Belgique également, il nous faut faire quelques pas intermédiaires. Une grève générale dans les services publics peut par exemple renforcer la confiance de toute la classe ouvrière et l’idée d’une grève générale européenne est un point crucial dans notre propagande depuis le mois de septembre. Dans le sud de l’Europe, cette grève européenne va déjà se manifester le 29 septembre, avec une grève générale en Espagne et des grèves dans d’autres pays. Au nord, surtout dans le cadre de la manifestation européenne contre les assainissements du 29 septembre à Bruxelles, cette revendication fait partie de notre propagande générale. A ces occasions, il est essentiel de lier cette demande à la nécessité d’une transformation socialiste de la société.

    La situation en Grèce conduit inévitablement à l’escalade. Nous ne pouvons pas encore déterminer quand, mais la crise du capitalisme va obliger le patronat à lancer une attaque généralisée contre tous les acquis des travailleurs. Au fil du temps, des grèves générales prendront un caractère révolutionnaire. Cela exige quatre conditions. La classe ouvrière doit se révolter contre le capitalisme, les couches moyennes dans la société doivent douter et – partiellement au moins – choisir le camp des travailleurs et la bourgeoisie doit être divisée au vu du manque de moyens pour sortir de la crise. Ces trois conditions ont commencé à mûrir en Grèce. Mais à cette étape la conscience des masses est encore essentiellement au niveau d’une colère contre les banques, le Fond Monétaire International et l’Europe, et pas encore contre le capitalisme lui-même. Malheureusement, la quatrième condition n’est pas encore présente : l’existence d’un parti révolutionnaire de masse capable de canaliser la colère dans une lutte organisée pour le socialisme. Construire cette force pour la phase suivante de la lutte des classes est la tâche principale pour le CIO, tant en Grèce qu’en Belgique et ailleurs.

    Dans sa lutte, la classe des travailleurs a besoin de mots d’ordres qui correspondent aux besoins objectifs du moment. Même un petit groupe peut surmonter sa faiblesse numérique et devenir un facteur dans le mouvement, à condition qu’il lance les mots d’ordre appropriés au bon moment.

  • VIDEOS – Le 13 juin, votez Front des Gauches!

    Benjamin Dusaussois

    Ben est 3e candidat suppléant pour la liste Front des Gauches à la Chambre en Hainaut. Dans cette vidéo, il parle de l’emploi des jeunes, du travail précaire, et de la riposte à organiser. Ben est une des initiateurs des Jeunes Antifascistes (JAF) et de la plateforme pour des marches des jeunes pour l’emploi dans le Hainaut.

    Gustave Dache

    Gustave Dache, 4e candidat effectif pour le Hainaut, nous parle de la crise, de la lutte à effectuer pour éviter que ce soit aux travailleurs de la payer, et de l’expérience de luttes passées. Gustave est un vétéran du mouvement ouvrier à Charleroi. Métallo durant des années, il a été délégué à Caterpillar et à Citroën. Il a aussi très activement participé à la grande grève générale de l’hiver 1960-61.

    Stéphane Ramquet

    Notre camarade Stéphane Ramquet, 5e candidat effectif à Liège, aborde ici la défense des fins de carrière, la lutte contre le chômage par la réduction du temps de travail à 32 heures sans perte de salaire et avec embauches compensatoires.

    Alexandra Pirard

    Alexandra Pirard est candidate du PSL-LSP sur la liste du Front des Gauches à Liège et est 5e candidate suppléante. Sur cette vidéo, elle aborde la problématique des jeunes et de l’emploi.

    Anja Deschoemacker

    Voici ci-dessous une vidéo de notre camarade Anja Deschoemacker qui aborde plus particulièrement la question nationale et la nécessité de l’unité des travailleurs. Anja est notamment l’auteur du livre "La question nationale en Belgique, une réponse des travailleurs est nécessaire!" Ce travail est disponible sur notre site théorique marxisme.be (voir le lien ci-dessous). Le dernier chapitre consacré au programme défendu par le PSL-LSP sur cette question est particulièrement intéressant à la lumière de l’actualité récente.

    Nicolas Croes

    En Wallonie et à Bruxelles, le PSL se présente aux élections sur les listes unitaires du "Front des Gauches" (qui regroupent également des membres du PC, de la LCR, du PH, du CAP et de Vélorution). Cette vidéo présente notre camarade Nicolas Croes, 3e candidat effectif sur la liste "Front des Gauches" pour le Sénat.

    Elodie Deward

    En Wallonie et à Bruxelles, le PSL se présente aux élections sur les listes unitaires du "Front des Gauches" (qui regroupent également des membres du PC, de la LCR, du PH, du CAP et de Vélorution). Cette vidéo présente notre camarade Elodie Deward, 12e candidate effective sur la liste "Front des Gauches" pour la Chambre à Liège. Elle y aborde la question de lé défense des droits des femmes.

    Simon Hupkens

    En Wallonie et à Bruxelles, le PSL se présente aux élections sur les listes unitaires du "Front des Gauches" (qui regroupent également des membres du PC, de la LCR, du PH, du CAP et de Vélorution). Cette vidéo présente notre camarade Simon Hupkens, 3e candidat effectif sur la liste "Front des Gauches" pour la Chambre à Liège. Il y parle d’une véritable politique de défense de l’emploi, avec la revendication des 32 heures sans perte de salaire et avec embauches compensatoires pour lutter contre le chômage et pas contre les chômeurs. Il aborde encore des questions cruciales comme la nationalisation sous le contrôle de la collectivité du secteur financier et du secteur énergétique.

  • Pour un syndicalisme de lutte!

    Depuis plusieurs années, le mouvement syndical est sur la défensive. Aujourd’hui, il est de plus en plus nécessaire d’avoir recours aux méthodes offensives de revendications ouvrières en rupture avec les méthodes réformistes de collaboration de classe qui ont démontré leur inefficacité. Mais cela ne plaît pas à tout le monde. Au cours de son histoire, le mouvement ouvrier a progressé grâce à la lutte des classes, à la discussion et à la critique. La liberté d’expression est partie intégrante d’une stratégie syndicale combative.

    Propos de Gustave Dache recueillis par Lutte Socialiste

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    Gustave Dache est un vétéran du mouvement ouvrier à Charleroi. Métallo durant des années, il a été délégué à Caterpillar et à Citroën. Il a aussi très activement participé à la grande grève générale de l’hiver 1960-61. Nous préparons l’édition d’un livre de Gustave sur ce sujet à l’occasion du 50e anniversaire de cette grève qui est restée dans les mémoires comme “la grève du siècle”.

    Pour les élections de ce 13 juin, Gustave est 4e candidat effectif sur la liste Front des Gauches pour la Chambre dans le Hainaut.

    A lire également:

    – “La crise remet les luttes révolutionnaires à l’ordre du jour” (2009)

    – Les leçons de la grève AGC-Splintex (2005)
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    Le 9 octobre 2009, 12.000 personnes avaient défilé dans les rues de Charleroi. Lors de l’assemblée interprofessionnelle qui avait précédé la manifestation, Gustave Dache, militant de longue date de la FGTB, était intervenu pour dire, entre autres: ‘‘Ce n’est pas en faisant une manifestation épisodique et puis plus rien qu’on fera reculer les attaques des patrons. Le patronat ne craint plus ce genre d’action. C’est comme lorsqu’il y a un orage: après la pluie le beau temps. D’ailleurs, de plus en plus de travailleurs dans les entreprises se posent des questions sur l’efficacité d’actions régionales ou nationales laissées sans suite, qui ne donnent aucune réponse et aucune perspective anticapitaliste s’attaquant à la crise capitaliste. Cette pratique des directions syndicales d’actions sans lendemain est complètement inefficace, elle ne résout rien. Le capitalisme continue à faire des ravages avec son cortège de misères alors qu’il réalise des profits. Il est nécessaire pour la FGTB d’établir un plan d’action et de mobilisation s’attaquant au système économique du régime capitaliste avec la nationalisation des banques et des industries les plus performantes.’’

    Suite à cette intervention, une fois de plus, le président de la FGTB de la régionale de Charleroi, Antonio Di Santo, s’est encore illustré dans ses attitudes antidémocratiques en donnant comme seule réponse à cette intervention: ‘‘Je n’accepte plus la critique.’’ Après la réunion, Gustave Dache s’est fait accrocher par le permanent Métal de Charleroi, qui a surenchéri en disant devant témoins que ‘‘Pour la classe ouvrière, il y a deux grands dangers; l’extrême-droite et le gauchisme. Et toi Gustave, tu es un gauchiste.’’ A ce moment, Di Santo, visiblement encore agacé par l’intervention de Gustave Dache, est arrivé en proférant des insultes et en disant : ‘‘Va au diable Dache, tu m’emmerdes.’’

    Être insulté et amalgamé à l’extrême-droite, voilà ce qui attend un ex-délégué FGTB et ancien membre coopté du Comité exécutif du métal, un militant syndical aujourd’hui pensionné qui a derrière lui plus d’un demi-siècle de syndicalisme dans les rangs de la FGTB et qui a participé aux terribles luttes de 1950 ainsi qu’à la grève générale de l’hiver 60-61. Ces permanents syndicaux sont-ils payés pour accomplir un travail de sape anti-démocratique et empêcher une liberté d’expression réelle? Il n’est pas dans nos principes et encore moins dans nos habitudes de rendre publiques des attaques et insultes semblables, mais il y a des limites, et elles ne peuvent en aucun cas être dépassées.

    Lors de l’assemblée interprofessionnelle suivante, le 16 mars 2010, en présence de la secrétaire générale Anne Demelenne, Gustave Dache est à nouveau intervenu.

    ‘‘J’ai participé à une assemblée convoquée à la Centrale Générale qui a été rechercher 13 millions d’euros en guise de réparation d’une injustice concernant les maladies professionnelles et les accidents du travail. Ce combat n’est d’ailleurs pas terminé. Il faut savoir critiquer la FGTB, mais il faut aussi savoir reconnaître quand la FGTB obtient un résultat positif, il faut savoir le souligner. (…) Avec la FGTB, nous avons fait une action à Bruxelles pour dénoncer le système de sanctions contre les chômeurs devant différents sièges de partis politiques. Nous sommes revenus bredouilles. Il y a trop longtemps que nous entendons des discours creux de la part de responsables politiques et syndicaux. Il est grand temps que la FGTB décide un plan d’action et de mobilisation anticapitaliste dans la perspective de la nationalisation des banques et des secteurs-clés de l’industrie. C’est de la lutte contre le régime capitaliste qu’il s’agit ici.

    ‘‘Mais pour la mise en œuvre de ce programme de planification et de nationalisation sous contrôle ouvrier, on constate de fortes réticences de la part de certains fonctionnaires syndicaux de la FGTB. Dans ce sens, je tiens à rappeler à mes détracteurs la déclaration de principe de la FGTB (de 1945) qui définit que le syndicalisme «estime que la socialisation des grands trusts bancaires et industriels s’impose et qu’il convient également d’organiser, de diriger et de contrôler le commerce extérieur. Rejetant l’idée de la gestion étatique ou bureaucratique, il entend que la gestion des entreprises nationalisées soit confiée aux travailleurs (techniciens, ouvriers et employés). Dans leur lutte pour la démocratie économique, les travailleurs déterminent successivement et librement les réformes de structures les mieux appropriées et les plus efficaces depuis la planification et le contrôle ouvrier jusqu’à la nationalisation et la collectivisation.’’

    Revenant ensuite sur les incidents de la précédente assemblée interprofessionnelle, Gustave Dache a déclaré: ‘‘On ne vient pas ici pour se faire insulter et, quand on a quelque chose à dire, ce n’est pas au café qu’il faut le dire mais ici, à la tribune, devant tout le monde. (…) Nous avons le droit et la liberté d’exprimer nos critiques même si elles ne plaisent pas à certains. Ils doivent nous répondre avec des arguments politiques et syndicaux et pas en nous disant qu’ils n’acceptent plus la critique.’’La secrétaire générale Anne Demelenne est intervenue à la fin des débats pour dire ‘‘Moi, j’ai un grand respect pour les anciens, car s’ils n’avaient pas été là avant, nous ne serions pas là aujourd’hui, ils méritent notre respect. Effectivement, la FGTB est une organisation démocratique où on a le droit de prendre la parole. D’ailleurs, avant, il y avait un slogan qui disant : avec la FGTB, j’ai mon mot à dire’’

    Toutefois, ce n’était pas la première fois que de telles réactions avaient eu lieu. C’est même récurrent chez certains bureaucrates syndicaux réformistes qui ont des tendances typiquement staliniennes.

    Ces fonctionnaires syndicaux qui se croient au dessus des statuts de la FGTB réagissent avec un grand mépris contre tous ceux qui pensent différemment d’eux et qui préconisent de revenir aux méthodes traditionnelles de la FGTB, c’est-à-dire l’action directe et la lutte des classes. Sans doute parce qu’ils sont à court d’arguments.

  • Contribution à la discussion : Le CAP doit avoir comme objectif la création d’un nouveau parti des travailleurs

    “Une autre politique est nécessaire et possible”. C’est sur ce thème que nous nous sommes présentés aux élections du 10 juin. Le contenu revendicatif de ce slogan était développé dans notre programme électoral et était largement compris et accepté parmi les membres du CAP. Mais notre faible résultat électoral a montré que l’absence d’une prise de position claire dans notre nom et dans nos slogans – quelle est cette « autre » politique que nous voulons et avec quels instruments espérons-nous la mener – a joué contre nous.

    Depuis lors, les difficultés pour relancer le CAP ont, elles aussi, montré qu’il est plus que temps de préciser notre projet politique. Si le CAP veut avancer vers la formation d’un nouveau parti, il va devoir prendre position de façon claire et faire des choix afin de construire un outil solide.

    Sauver la solidarité… en lui donnant une voix politique

    Depuis le 27 septembre, des dizaines de milliers de personnes ont signé la pétition Sauvons la solidarité en réponse aux chamailleries communautaires entre les partis traditionnels. Mais ceux qui signent la pétition n’ont plus de parti qui porte clairement leur voix dans le débat politique.

    Quel parti défend – dans ses actes et pas seulement uniquement dans ses discours, au pouvoir et pas seulement dans l’opposition – des revendications comme un salaire convenable, des conditions de travail et de vie saines et sécurisées, une pension décente,… ? Quel parti défend encore les intérêts de la majorité de la population, celle qui vit d’un salaire ou une allocation ? Quel parti agit encore au niveau belge dans le sens de la solidarité entre les populations ? Aucun. Ce constat reste aujourd’hui tout aussi vrai que lors des luttes contre le Pacte des Générations et les licenciements massifs à VW et Opel.

    Beaucoup de ceux qui disent ne plus vouloir voter pour le PS et le SP.a expliquent que « ce ne sont plus des partis de gauche » et qu’ « on n’y écoute plus les travailleurs et les militants de base ». Seule une formation politique organisée sur le plan national qui défendra à nouveau clairement les intérêts de cette majorité de la population et qui fonctionnera sur une base démocratique et ouverte pourra rendre un espoir à ceux qui l’ont perdu, reconstruire une combativité qui s’est dégradée et construire une alternative, dans les luttes et dans les élections.

    Pour un nouveau parti des travailleurs et de la solidarité

    L’idée que les travailleurs – au sens large, c’est-à-dire en y incluant ceux qui ont un emploi et ceux qui n’en n’ont provisoirement pas (en chômage, en maladie), qui n’en ont plus (prépensionnés et pensionnés) ou qui espèrent en avoir bientôt un (jeunes aux études) – ont de véritables intérêts communs et qu’ils doivent les défendre dans la solidarité a reculé au cours du dernier quart de siècle. Beaucoup de travailleurs ont perdu une vision collective de leur situation, de leurs problèmes et des revendications à défendre ; ils ont été amenés à penser que leurs problèmes ne sont pas ceux des autres, qu’il n’ont rien à attendre comme solidarité de la part des autres, qu’ils sont obligés de chercher des solutions individuelles,…

    Le CAP va devoir s’engager activement dans cette lutte des idées. Il va devoir prouver sur chaque question concrète que seul un point de vue basé sur les intérêts collectifs des travailleurs et sur la solidarité peut permettre d’organiser les actions efficaces qui puissent faire barrage aux projets du patronat et du gouvernement.

    Pour cela, le CAP devra :

    • être présent au quotidien dans les luttes, des « grandes batailles nationales » contre les plans gouvernementaux d’austérité aux « petits combats locaux » contre la fermeture d’un bureau de poste.
    • mettre inlassablement l’accent sur les intérêts communs que les travailleurs ont entre eux et avec les usagers des services publics, participer concrètement à l’organisation de ces luttes et de cette solidarité, et mettre en avant la nécessité d’un nouveau parti capable de redonner une voix aux travailleurs.
    • continuer à œuvrer, à travers l’action en commun et le débat politique, pour favoriser l’unité de tous ceux qui, à gauche, organisés politiquement ou non, se reconnaissent dans cette perspectived ‘un nouveau parti des travailleurs.

    C’est de cette manière que le CAP pourra grandir et devenir plus visible et plus efficace.


    Nathalie Dupont – tête de liste CAP Liège

    Bart Vandersteene – tête de liste Oost-Vlaanderen

    Gustave Dache – tête de liste CAP Hainaut

    Ludo Mommen – tête de liste CAP Anvers

    Hugo Matthieu – 4 place CAP Oost-Vlaanderen

    Simon Hupkens – 2 place CAP Liège

    Levi Sollie – ABVV délegué Bayer

    Jo Coulier – ABVV délegué VUB

    Katia Chikowski – secretariat CAP Liège

    Jean Peltier – secretariat CAP Liège

    Patrick Zeoli – 6e place CAP Liège

  • Candidats MAS sur les listes CAP. Lutte, solidarité, socialisme !

    La présentation des candidats du CAP était de loin la partie la plus enthousiasmante de la conférence du 14 avril. Malgré la participation de nombreux jeunes, c’était surtout le capital d’expérience, tant syndicale que politique, qui frappait. Le 10 juin, le CAP offre aux électeurs des candidats combatifs et décidés qui luttent sur leur lieu de travail, dans leur syndicat, leur école, leur quartier ou leur association contre les attaques sur nos salaires, nos conditions de travail, nos allocations, notre environnement ou notre enseignement. « Travailleurs de tous les pays, unissez-vous ! », déclarait à juste titre un des candidats.

    Els Deschoemacker

    La nécessité d’une formation propre aux travailleurs !

    Pendant que les partis traditionnels cherchent des « travailleurs » à mettre sur leurs listes, les listes du CAP sont principalement constituées de travailleurs. Chez nous, pas de majorité d’avocats au service du monde patronal, mais au contraire des gens qui s’engagent à stopper la vague néo-libérale. Lors de la conférence, nous n’avons pas eu le temps de laisser chaque candidat s’exprimer et de même, dans ce dossier, nous n’avons pas l’espace suffisant pour présenter l’ensemble des candidats. Nos lecteurs peuvent trouver un rapport plus complet sur le site www.autrepolitique.be.

    Nous voulons nous concentrer ici sur quelques candidats centraux du MAS/LSP sur les listes du CAP. Notre parti s’investit intensivement dans la construction du CAP puisque nous pensons qu’il faut un nouveau parti large des travailleurs qui regroupe tous les courants qui s’opposent au néo-libéralisme, qu’il nous faut une nouvelle arme aux mains des travailleurs.

    Le Pacte de Solidarité entre les Générations a illustré le fossé qui s’est creusé entre les syndicalistes et la social-démocratie. Le CAP en est conscient et sa participation électorale peut renforcer l’idée de la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs, en faire comprendre l’importance parmi une plus grande partie de la population et ainsi organiser une plus grande partie des travailleurs.

    Les intérêts du MAS/LSP ne sont pas différents de ceux du mouvement des travailleurs. Nous soutenons chaque initiative capable de renforcer la position des travailleurs. Parallèlement, nous pensons qu’il faudra en définitive rompre avec le système capitaliste afin de trouver de véritables solutions aux nombreux problèmes qui caractérisent la société actuelle. Nous ne luttons pas seulement contre le néo-libéralisme, mais aussi pour une société socialiste – ce qui exige nos propres instruments. Nous vous invitons donc non seulement à voter pour le CAP, mais aussi à voter pour les socialistes révolutionnaires sur ces listes. Nous en présentons brièvement quelques-uns ici.


    Aisha Paulis

    Aisha Paulis est deuxième sur la liste du Sénat francophone. Elle a 24 ans, vit à Bruxelles et fait des études d’infirmière. Etant femme, d’origine immigrée, francophone et vivant à Bruxelles, elle fait partie – selon ses propres termes – des « groupes à risque » qui auront des difficultés sur le marché de l’emploi. Elle est devenue active dans les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) à l’ULB et a été une des fondatrices de la section de Wavre du MAS/LSP.

    Aisha offre au CAP la possibilité de faire un pont vers la nouvelle génération de jeunes qui doivent encore faire leurs premiers pas sur le marché de l’emploi. Aujourd’hui, les jeunes subissent les conséquences des économies systématiques dans l’enseignement. Le mouvement anti-mondialisation à prouvé que les jeunes se sentent concernés par l’abîme croissant entre riches et pauvres. Atteindre ces jeunes est une tâche importante du CAP. C’est la première génération qui aura un niveau de vie inférieur à celui de ses parents et des mouvements de luttes importants seront menés par cette génération. Aïsha est membre du secrétariat du CAP à Bruxelles et membre de la direction du district de Bruxelles-Brabant Wallon du MAS/LSP.


    Gustave Dache

    Nous voulons également attirer votre attention sur la tête de liste du CAP dans le Hainaut. Gustave Dache a 70 ans et vit a Thuin, près de Charleroi. Gustave fait partie d’une génération qui a commencé à travailler à 13 ans. En novembre 1949, il a été engagé à Glaverbel et, à peine 6 mois plus tard, il a été témoin des grèves contre le retour de Léopold III.

    A 16 ans, Gustave est devenu trotskiste et l’est toujours aujourd’hui. Il n’est pas membre du MAS/LSP mais il y a un grand respect mutuel entre nous. A 24 ans, Gustave a joué un rôle important dans la grève du siècle (60-’61). En 61-62, il a été hospitalisé pendant 21 mois dans un sanatorium après l’attaque par la gendarmerie de la Maison des 8 Heures à Charleroi.

    Après une série d’emplois de courte durée, Gustave a été engagé en ’68 à Caterpillar et a été de nouveau licencié après un mouvement de grève, décrit par Gustave dans une excellente brochure. En ’73, il est devenu président d’un comité de grève qui a occupé pendant 6 semaines l’entreprise de son employeur, Glaces de Courcelles.

    A partir de ’73, Gustave a travaillé chez Citroën à Charleroi où il a mis sur pied une section syndicale et en est resté délégué jusqu’à sa retraite en ’93. Nous considérons comme un honneur qu’un vétéran de la lutte des classes avec une si riche expérience tire la liste CAP du Hainaut. Sur base de son expérience Gustave reste convaincu du pouvoir de la classe ouvrière dans la transformation de la société.


    Bart Vandersteene

    Bart Vandersteene a 30 ans et tire la liste CAP en Flandre Orientale. Son engagement politique a débuté au début des années ’90 dans le cadre de la lutte contre le VB. Plus tard, il a rejoint les Etudiants de Gauche Actifs, organisation qui défend les intérêts des étudiants mais organise également la solidarité avec des travailleurs en lutte, comme ce fut le cas avec ceux des chantiers navals de Tamise, puis avec ceux de la sidérurgie à Clabecq ou encore avec les métallos de Carnoy à Gand.

    A Gand le MAS/LSP, qui s’appelait encore « Militant », a initié des mouvements de lutte importante contre la privatisation du ramassage des poubelles et contre les projets anti-sociaux de rénovation urbaine qui chassent les habitants des quartiers pauvres afin de faire place à un public de ménages à double revenus. Bart défend un parti de lutte qui ne soit pas uniquement différent en paroles, mais aussi en actes. Bart fait partie du secrétariat national du CAP et de la direction nationale du MAS/LSP.


    Anja Deschoemacker

    Anja Deschoemacker est troisième sur la liste néerlandophone pour le Sénat. Elle a 36 ans, habite Bruxelles et est rédactrice à l’Alternative Socialiste. Elle aussi a commencé son activité politique dans le mouvement de jeunes antifasciste Blokbuster contre le Vlaams Belang. Plus tard, elle s’est concentrée sur le développement d’un programme combatif pour les femmes et a participé à plusieurs reprises à des débats télévisés sur ce sujet.

    La lutte contre la division des travailleurs est un point central de son activité. Ces dernières années, Anja s’est penchée sur l’élaboration du point de vue du MAS/LSP sur la question nationale en Belgique. Elle insiste sur la nécessité de résister en paroles et en actes à toute forme de division, y compris sur base communautaire. Au CAP, elle a joué un rôle important dans la commission sur le programme et a aussi à la base du développement d’une section bilingue du CAP à Bruxelles. Elle est membre du comité électoral national du CAP.

  • Socialisme 2007 : journée de discussion et de débat

    Le samedi 31 mars s’est tenu notre journée annuelle de formation et de discussion. Socialisme 2007 a réuni environ 150 travailleurs et jeunes de tout le pays pour deux meetings centraux et une série de discussions dans de plus petits groupes.

    Cette journée a été particulièrement passionante avec beaucoup d’attention accordée au développement ultérieur du Comité pour une Autre Politique (CAP). Les différentes commissions ont abordé les différents thèmes de discussion plus en profondeur.

    La journée a commencé avec un meeting où quelques orateurs ont brièvement abordé des aspects spécifiques de notre fonctionnement. Jan Vlegels a ainsi parlé de nos activités antiracistes avec, entre autres, la récente manifestation anti-NSV à Anvers. Jo Coulier a parlé au sujet de la lutte contre les assainissements dans l’enseignement tandis que Laure Miège a pris la parole au nom de la commission femme du MAS/LSP et que Jeroen Demuynck a développé nos campagnes étudiantes. Enfin, Alex Rouillard, de France, est intervenu sur la nécessité de s’organiser sur le plan international contre le capitalisme.

    Après le meeting, il était possible de participer à l’une des 10 commissions autour de différents thèmes : de la lutte syndicale à la santé publique en passant par l’histoire de la révolution russe et celle du trotskisme en Belgique. Chacun a ainsi pu trouver un thème qui a éveillé son intérêt.

    La journée a été clôturée par un meeting dans lequel les orateurs ont commenté la nécessité d’une alternative politique et le développement futur du CAP. Jef Sleeckx a dû malheureusement s’excuser, il a dû participer à une fête à Mol, mais a précisé qu’il trouvait particulièrement regrettable de ne pas être présent à Socialisme 2007. Bart Vandersteene (LSP), Daniel Lebleu (ex-travailleur à VW-Forest et actif au sein du CAP) et Gustave Dache (ancien syndicaliste à Caterpillar et maintenant actif dans le CAP comme trotskiste indépendant) ont parlé pendant qu’Anja Deschoemacker animait la conversation.

    La conclusion principale a été la grande volonté d’aller de l’avant mettre dans la construction d’une alternative politique. Un gigantesque enthousiasme était présent lors de cette journée, et il était clair que la nécessité de transmettre dans le concrêt cet enthousiasme était compréhensible de tous.

  • 2e Conférence du CAP. Et maintenant, en avant !

    La conférence du 3 février a été un nouveau pas en avant pour le Comité pour une Autre Politique. Cette réunion a posé les premières bases du programme dont a besoin aujourd’hui une formation combative et a décidé de participer de manière indépendante aux élections.

    Karel Mortier

    Un programme combatif

    Le projet de programme électoral a été présenté par Danny Carleer, un militant syndical du Brabant Flamand. Suite aux discussions dans les groupes locaux, de très nombreux amendements ont été proposés. La discussion a permis de présenter une partie de ceux-ci et d’aborder de nouvelles questions qui n’étaient que peu abordées dans le projet de programme.

    Stefan Roumen est intervenu pour défendre la revendication “pas de limitation dans le temps des allocations de chômage.” Jo Coulier (CGSP-VUB) et Stefanie Lagae au nom d’Etudiants de Gauche Actifs/Actief Linkse Studenten ont développé des propositions concernant l’enseignement.

    Eric Byl a défendu un amendement du MAS/LSP précisant que le CAP se prononce contre le néolibéralisme, ne participera donc pas à des coalitions qui mènent une telle politique mais qu’en définitive, il doit aussi défendre une idéologie qui vise à transformer le système de production afin de garantir les besoins des travailleurs et de leurs familles. Pour le MAS/LSP, cette idéologie est le socialisme démocratique. Eric a tout de suite ajouté qu’il s’agissait là d’une discussion à mener et qu’en cas d’absence d’unanimité, nous voulions y consacrer tout le temps nécessaire.

    Raf Verbeke a proposé d’utiliser comme sous-titre le slogan «un autre monde est possible» afin d’indiquer que le CAP offre un espace à divers courants.

    Parmi les nouveaux points abordés figuraient les soins de santé. John Kennes (BSV-Anvers) a soutenu l’idée du « modèle kiwi » tandis qu’un délégué SETCA a défendu l’idée qu’il était préférable d’avoir un service national de santé avec un contrôle démocratique sur l’industrie pharmaceutique.

    Anja Deschoemacker a clôturé la discussion en expliquant qu’un bon programme naît sur base d’une confrontation d’idées et que, de ce point de vue, le CAP est unique. Le contraste est frappant avec les programmes des partis traditionnels qui sont surtout déterminés par des technocrates et des publicitaires. Sur les points où subsistent encore des désaccords, la discussion continuera et s’approfondira sur base des interventions dans les luttes.

    Une autre campagne électorale

    Après une présentation rapide des contacts qui ont eu lieu avec le PTB et Groen!, nous avons discuté de la campagne électorale. Le point central mis en avant par Bart Vandersteene dans son introduction était qu’une autre politique ne peut être crédible que si l’on veut vraiment l’appliquer. Ce ne sont pas les postes et les jeux politiques qui importent pour nous mais au contraire la volonté de renforcer les luttes et la critique du gouvernement Verhofstadt telle qu’elle a émergé du débat sur la Constitution européenne ou encore lors des mouvements contre le Pacte de Solidarité.

    Les propositions de Groen! en vue d’une participation électorale commune n’ont séduit qu’une poignée de participants. Même d’anciens militants verts ont répondu par la négative. Par ailleurs, le SAP/LCR (ex-POS) a fait part de ses doutes sur l’opportunité d’une participation électorale, notamment parce qu’il n’y a pas de certitude d’obtenir un bon résultat. Gustave Dache, de Charleroi, a fait référence à de précédentes initiatives émanant de travailleurs, comme la liste Debout de d’Orazio en 1999, qui avaient eu un gros potentiel. Il a aussi dit qu’aller au piquet de VW sans vouloir offrir d’alternative aux travailleurs aux élections fédérales n’avait aucun sens.

    Plusieurs membres du MAS/LSP ont fait état des différences entre la situation politique d’aujourd’hui et celle qui existait lors de précédentes initiatives à gauche. Des occasions sont à saisir, comme l’ont démontré la lutte contre le Pacte de Solidarité – et la fissure qui s’est aggrandie suite à cela entre le PS et le SP.a et la FGTB, surtout en Flandre – tout autant que la lutte contre la fermeture de VW-Forest.

    En avant !

    La conférénce a été clôturée par Jef Sleeckx qui a insisté sur la nécessité de se présenter aux élections. “Pour certains, il sera toujours trop tôt pour se présenter. Mais nous avons parcouru le pays et nous avons vu qu’ il existe un espace pour nous. Cet espace est beaucoup plus grand que ce petit comité dont rient certains”.

    “Là où nous sommes allés, beaucoup ont dit que nous devions commencer quelque chose de nouveau. Nous l’avons fait. Cela requiert un engagement, nous devons travailler ensemble pour recolter les deux fois cinq mille signatures pour nos listes pour le Sénat. EN AVANT!!!”

  • MEETING PUBLIC: LA GRANDE GREVE DE ’60-’61

    Quelles leçons pour la lutte aujourd’hui ?

    Invité et orateur : Gustave Dache

    Gustave Dache a participé activement à la grève de 60-61. A l’époque il était responsable sur le plan local (Gilly) régional et national des Jeunes Gardes Socialistes (JGS) et militant syndical en verrerie (Glaverbel). Par la suite délégué syndical Métal (notamment Caterpillar), Gustave a participé à d’autres conflits, notamment Clabecq. Il a également donné son temps et son énergie pour défendre la lutte des ouvriers de Splintex en s’appuyant sur son expérience mais également sur les meilleures traditions du mouvement ouvrier…

    Où ? Quand ? Le mercredi 14 décembre

    au « Pianofabriek » à 19h

    (rue du Fort, n°35 – St-Gilles)

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