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Tag: GSK
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GSK : Les travailleurs font plier la multinationale

Début juin, la direction de GSK (l’un des dix géants de l’industrie pharmaceutique mondiale) annonçait unilatéralement la suppression et le remplacement du système de prime de production qui avait cours depuis des années. Ce système est largement favorable au sommet de la hiérarchie (celle-là même qui a cumulé les mauvaises décisions pendant toute cette dernière période), mais sa suppression représente une perte de plus de 1.000€ par an pour les travailleurs. Après 11 jours de grève et de blocage, la direction s’est vue contrainte de revenir sur sa décision. Sans la solidarité et l’unité du personnel, cela aurait été impossible.
Par un travailleur du secteur
Ces deux dernières années ont été riches en agressions patronales. Le licenciement de près de 1.000 personnes a été annoncé sur fond de délocalisation de la production, de robotisation, d’externalisation et de précarisation de l’emploi. Ajoutons aussi la conclusion du nouvel Accord interprofessionnel (AIP), largement défavorable aux travailleurs. La colère était donc déjà bien palpable avant cette nouvelle attaque contre des travailleurs considérés comme « essentiels » il y a un an à peine. La grève fut donc décidée à la suite de diverses assemblées du personnel le 8 juin. L’idée était alors de bloquer un bâtiment par jour.
Dans une lettre au personnel, le 10 juin, Patrick Florent, Administrateur-délégué de GSK, rappelait que « notre politique de rémunération reste assurément parmi les plus attractives en Belgique. » Mais ce sont les travailleurs qui créent la richesse. Le secteur pharmaceutique – et celui des vaccins en particulier – est une véritable mine d’or pour les actionnaires. La Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) et d’autres parlent souvent des travailleurs du secteur comme des « privilégiés ». La vérité, c’est que des secteurs entiers ont été poussés dans la précarité et que les actionnaires du secteur pharmaceutique gagnent plus que l’ensemble des travailleurs de celui-ci !
La solidarité, ça marche !
La direction ne s’attendait probablement pas à ce que la grève soit si suivie. La solidarité était totale, tant au niveau du front commun syndical qu’entre statuts. Les travailleurs des bâtiments non-bloqués passaient régulièrement devant le bâtiment bloqué pour soutenir leurs collègues. Dans la pratique, il suffisait que les délégués montrent le bout de leur nez pour que le personnel se mette en grève. On comptait sur les doigts d’une main ceux qui essayaient timidement (et sans succès) de passer à travers le piquet.
Le 15 juin, Patrick Florent déclarait à la RTBF « On est quand même dans une situation où il y a pas mal d’activités qui sont perturbées ou arrêtées. Et tout ça a une conséquence très claire, c’est que des vaccins ne sont pas fabriqués, libérés et envoyés dans des pays qui en ont besoin. Donc ces actions ont un impact sur les soins de santé. Et ça, c’est déplorable, surtout quand il y a quelque chose sur la table. Je suis vraiment très chagriné par ça. » Des larmes de crocodile ! Pour les actionnaires, la santé n’est qu’un bussiness. Un hôpital, une usine de vaccins, ce n’est qu’une source de profits à leurs yeux. Les malades et leurs familles ne deviennent soudainement des préoccupations qu’à partir où les travailleurs du secteur osent remettre en cause les diktats de la direction.
Celle-ci adore raconter les contes de fées selon lesquels direction et travailleurs sont « une seule équipe » au bénéfice des patients. Elle se plaint d’avoir été parmi les victimes de la pandémie. Mais GSK a réalisé l’an dernier un bénéfice net de 1,7 milliards € ! Et il a fallu que la production de sa poule aux œufs d’or, le vaccin Shinrix (contre le zona), soit bloquée pour que la direction accepte le dialogue.
Une victoire sur laquelle construire
Une telle grève chez le plus grand employeur privé de Wallonie n’était pas du tout gagnée d’avance. Lors des assemblées du 8 juin, beaucoup de jeunes travailleurs étaient présents. Des centaines de collègues n’ont pas hésité à perdre des jours de salaire pour défendre leurs droits. Mais de nombreux défis attendent encore les travailleurs. Il y a quelques mois, le fond vautour Elliott Management devenait actionnaire de GSK. De nouvelles attaques pointent à l’horizon et la direction sait maintenant à quoi s’en tenir.
Ici, seuls les délégués étaient réellement appelés à participer aux blocages, de 5h à 22h, et l’épuisement s’est rapidement fait sentir. Il faudra à l’avenir veiller à élargir la participation aux piquets et ne pas simplement proposer aux collègues de rentrer chez eux. En voyant 300, 500 ou 1.000 travailleurs réunis chaque jour, la direction n’aurait surement pas attendu aussi longtemps avant de répondre aux revendications. Cela permettrait également de libérer du temps aux délégués, notamment pour organiser des assemblées régulières où chaque collègue pourrait s’exprimer. C’est aussi très important pour réunir auprès des délégués les travailleurs les plus motivés pour renforcer l’impact des délégations syndicales.
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GSK : les travailleurs se mobilisent face aux menaces de délocalisation et de suppression d’emploi

Ce mardi 2 mars 2021, le personnel de GSK s’est mit en grève à Wavre et à Rixensart. A l’origine de cela, une série d’offensives de la part de la direction : gestion des CDD, utilisation illégale de caméra, préparation de la délocalisation d’une partie de la production et enfin l’Accord interprofessionnel (AIP). La FGTB a appelé à des assemblées sur les deux principaux sites et le débrayage a suivi la première assemblée.
Cette grève fait suite à une semaine de grève dans un des bâtiments concernant leurs collègues qui multiplient les CDD sans perspectives d’obtenir une CDI. Les CDD se suivent, obligeant les collègues en CDI à former en permanence des nouveaux. 17 % des ouvriers de GSK sont embauchés sous ce type de contrat précaire. Depuis l’annonce de restructuration il y a un an, la direction avait annoncé qu’elle bloquerait les offres de CDI, en particulier pour le personnel logistique, indépendamment des besoins dans les équipes. La solidarité s’est rapidement étendue dans les autres bâtiments et a permis de préparer le personnel à se mobiliser.
Un autre point qui fâche, c’est l’utilisation abusive de caméra. Plus de 1000 sont déjà utilisées. Il y a quelques semaines, des chefs ont utilisés des lunettes-caméra au mépris des lois et du règlement de travail, sans dire si les images sont enregistrées ni préciser qui les regarde.
Fin février, GSK a aussi annoncé qu’elle envisageait de délocaliser la production du vaccin contre l’hépatite B vers Singapour. Une étude est aussi en court pour délocaliser l’animalerie en Italie, mettant de fait à l’arrêt les études précliniques sur les sites belges. Sur les 3 dernières années, 6 vaccins ont déjà été délocalisés. GSK réplique en évoquant 600 millions d’investissements sur les sites belges mais cela permet juste d’entretenir les bâtiments. GSK entend même développer la robotisation, le matériel à usage unique (du matériel jeté après usage, ne nécessitant plus de nettoyage, de stérilisation, de maintenance…) et envisage d’étendre l’externalisation.
Le risque d’un deuxième plan Renault dans les années à venir plane au dessus du personnel. Cette première action a permis d’illustrer le potentiel. Mais face à une hiérarchie obstinée, cela ne sera pas suffisant. Une bonne stratégie doit permettre d’unifier des couches plus larges de travailleurs. Chaque assemblée devrait évaluer l’évolution des négociations avec la direction et organiser un plan de bataille crescendo : grève de 24h une semaine, 48h la suivante, 72h après,… La solidarité pourrait aussi s’étendre à d’autres entreprises en restructuration comme Sodexo (qui est implanté sur les sites GSK belges) qui a connu une restructuration récemment ou Pfizer-Zaventem qui a licencié il y a quelques jours 15 % de son personnel.
Le PSL appelle à la nationalisation de GSK sous contrôle et gestion démocratiques de la collectivité, sans rachat ni indemnités. Cela est nécessaire non seulement pour sauver l’emploi, mais aussi pour orienter la production selon les besoins de la population et non en fonction de la soif de profits.
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Arrêt de travail chez GSK
Ce lundi 26 novembre, dès 6h du matin, un arrêt de travail de 24h a pris place chez GlaxoSmithKline, le plus gros employeur privé de Belgique. Des tractages ont été organisés aux entrées de l’usine, la moitié des salariés n’ont pas pris leur poste de travail et les salles accueillant les AG étaient pleines à craquer.Par un travailleur de GSK
Malgré les bons résultats actuels de l’entreprise, la concurrence interne et externe est forte selon la direction. Cela pousse cette dernière à attaquer le modèle d’entreprise intégré du site belge. Une série de métiers et d’activités considérés comme “ne faisant pas partie du corps business” – entendez par là “apportant moins de valeur ajoutée” – risque d’être sous-traitée. La direction a ainsi dans son viseur tout ce qui ne concerne pas la production à proprement parler : nettoyage, transfert du matériel, montage, maintenance, test qualité, secrétariat… Autant de travailleurs mis sur la sellette…
En plus de casser l’emploi, les conditions de travail et salariales (etc.), un tel changement de modèle d’entreprise signifie aussi qu’une partie des opérations ne seront plus suivies par le système qualité GSK. C’est donc aussi la qualité des produits qui peut également en pâtir.
Les assemblées syndicales sur les sites de Wavre et Rixensart ont rassemblé les populations ouvrières, employées et cadres ; c’est historique dans l’histoire de l’entreprise. En plus de discuter de la sous-traitance, les syndicats ont expliqué comment les ouvriers sont systématiquement lésés dans l’obtention de primes de type “award” pour lesquels ils ne peuvent pas postuler.
L’arrêt de travail de 24h vise à construire un rapport de force et mener les discussions sur le long terme concernant le modèle d’entreprise à développer pour le futur. La logique de marché qui sous-tend la décision de la direction doit être combattue au sein de l’entreprise avec des délégations syndicales qui stimulent la combativité des travailleurs. La tenue régulière AG, telle que ce lundi, est essentielle pour informer les travailleurs et construire démocratiquement leur lutte pour des emplois de qualité.
Il est toutefois également clair que, seuls, les travailleurs de GSK ne peuvent combattre la logique de fond du capitalisme. C’est pourquoi le mouvement ouvrier doit combattre avec ces deux bras : à côté des luttes industrielles, il est nécessaire d’établir un parti qui ambitionne de contester globalement la logique du marché. C’est ce type d’organisation que le PSL veut construire.