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Tag: Groen!
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Nous avons besoin d’une réponse politique à la logique d’austérité
«Encore heureux que vous êtes encore là.» Cela, nos militants ont pu l’entendre plus d’une fois ces dernières semaines lors de nos campagnes pour activement mobiliser pour la manifestation syndicale du 29 septembre, pour les marches locales de jeunes pour l’emploi ou encore pour la proposition du PSL/LSP de lancer une campagne anti-guerre à l’occasion du sommet européen des ministres de la Défense à Gand. Mais marquer son soutien était parfois une manière d’exprimer un désespoir face à la menace de la crise et à la faiblesse de la gauche non traditionnelle.
Par Bart Vandersteene
Le Parlement reflète-t-il nos angoisses?
Qui va soutenir les revendications des travailleurs du non-marchand pour plus de personnel, de meilleurs salaires et des conditions de travail plus humaines ? Qui va représenter au Parlement la revendication de la suppression de la Déduction des Intérêts Notionnels ? Qui va soutenir les travailleurs du secteur privé qui seront aux prises avec les extrémistes du patronat fin de cette année (lors des négociations sur l’AIP) et qui ne veulent pas payer pour la crise ? Les nuancent actuellement présentes au Parlement portent sur ceux qui veulent une austérité sévère et ceux qui veulent une austérité un peu moins dure. Mais aucune loi de la nature ne précise que c’est seulement à ça que doit ressembler le paysage politique.
Malheureusement, les dirigeants syndicaux actuels défendent le statu quo politique. Dans l’hebdomadaire flamand de la FGTB, De Nieuwe Werker, le président national de la FGTB Rudy De Leeuw a répondu concernant l’avenir: «Je fais confiance à tout égard au président du SP.a et aux gens de Groen! Et d’autre part, j’admire la patience d’ange du préformateur [Elio Di Rupo].»
Il est naïf, très certainement de la bouche d’un dirigeant syndical national, de croire que le PS, le SP.a ou les verts vont rompre avec la logique d’austérité qui veut nous faire payer la crise pour épargner les profits qui sont “intouchables”. Plus de vingt ans de participation gouvernementale des sociaux-démocrates ont rendu ce point plus que clair. Mais cette déclaration n’est peut-être pas si naïve. Les directions syndicales sont pieds et poings liés aux partis traditionnels et c’est pour cela qu’ils adoptent une position aussi peu combative quand “leur” partenaire fait partie du gouvernement, même si ce gouvernement mène une politique directement à l’opposé des revendications syndicales.
Pour un nouveau parti des travailleurs!
Beaucoup de militants de base sont fatigués de cette attitude. Partout en Europe, dans les années ’90 et 2000, l’absence d’une voix politique pour les travailleurs a ouvert la voie à l’extrême-droite et à différentes variantes du populisme de droite. C’est également ce à quoi nous avons assisté en Flandre. Mais dans différents pays européens, de nouvelles forces de gauche ont émergé. Dans ce processus, l’implication de parties combatives des syndicats est cruciale pour lancer une nouvelle initiative politique de gauche, comme avec le lancement en Allemagne du WASG qui a conduit à la fondation de Die Linke.
Les premières expériences avec ces partis, comme le SP aux Pays-Bas, Syriza en Grèce ou encore le Bloc de Gauche au Portugal, illustrent qu’il est important de ne pas entrer dans la logique d’une politique d’assainissement. Dans le contexte actuel, une participation au pouvoir signifie accepter la logique capitaliste et ainsi galvauder des forces politiques soigneusement construites. D’autre part, les nouvelles formations doivent accorder une grande attention pour susciter l’implication politique de nombreuses personnes actuellement inorganisées, mais qui veulent lutter. En Belgique aussi, cet espace est présent. Les forces politiques existantes ont la tâche de pousser à la création d’un tel parti, mais la véritable clé se trouve parmi les militants syndicaux et d’autres activistes qui doivent constituer la force motrice de la nouvelle formation. C’est pour défendre cette nécessité que le PSL/LSP s’était engagé aux dernières élections dans le Front des Gauches, un cartel de six organisations de la gauche radicale (PC, PSL/LSP, LCR, CAP et Vélorution) qui poursuit aujourd’hui sa réflexion sur la création d’une nouvelle formation de gauche en Belgique.
Dans la recherche d’une alternative politique face à la crise actuelle, les expériences staliniennes du passé ne constituent clairement plus de pôle d’attraction. C’est également pour cette raison que la liberté de débat démocratique et le droit d’avoir des idées propres et des courants distincts à l’intérieur de la nouvelle formation est une condition essentielle pour qu’un tel nouveau parti des travailleurs se développe.
Suite à la manifestation européenne du 29 septembre à Bruxelles, nous répétons notre appel à la FGTB/ABVV et à la CSC/ACV de rompre leurs liens avec le PS/SP.a et avec le CDH/CD&V ou Ecolo. L’énergie nécessaire à la création d’un nouveau parti large des travailleurs sera alors dégagée dans ce pays.
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Le PSL/LSP participe aux élections !
Le Parti Socialiste de Lutte participe aux élections du 13 juin, tant sur les listes du Sénat que sur celles de la Chambre, en Wallonie et à Bruxelles sur les listes unitaires Front des Gauches et en Flandre sur des listes en notre nom propre Linkse Socialistische Partij. A cause des élections anticipées, il nous a été impossible de trouver les 15.000 signatures de parrainages nécessaires (qu’il aurait fallu récolter en deux semaines seulement). Pour la première fois de notre histoire, nous avons donc dû être dépendant des signatures de parlementaires.
Cela n’a évidement pas été évident et, dans un premier temps, tous les partis traditionnels nous ont fermé la porte au nez, au nord comme au sud du pays. Mais compte tenu de la situation exceptionnelle, nous avons pu convaincre la plupart des partis. Ces élections se placent dans un contexte particulier, de plus en plus d’électeurs en ont tout simplement marre des politiciens traditionnels. Et si les électeurs des petits partis continuent à être mis à l’écart, cette tendance ne va que se renforcer.
En Wallonie et à Bruxelles, les partenaires du Front des Gauches (Parti Communiste, Parti Socialiste de Lutte, Ligue Communiste Révolutionnaire, Parti Humaniste, Comité pour une Autre Politique et Vélorution) ont dû patienter jusqu’à ce mercredi soir pour que la situation soit débloquée alors que les listes de candidats devaient être déposées… le jeudi ! Le PSL avait d’ailleurs prévu une action devant un débat du PS à Charleroi en présence d’Elio Di Rupo et de Paul Magnette pour protester contre le refus du PS de soutenir la candidature de petites listes (lire notre déclaration de presse). Finalement, quelques temps à peine avant notre action (et après que le MR nous ait accordé des signatures de sénateurs), le PS a tourné casaque. Nous avons donc maintenu notre action, pour «remercier» à notre manière le PS d’avoir daigné accorder sa signature d’élu, hélas si tardivement et après de nombreuses pressions (voir le rapport de cette action).
En Flandre, le CD&V est resté de glace face à notre argumentation, mais le SP.a et le VLD nous ont fourni chacun un sénateur. Le SP.a avait promis un seul député, tout comme Groen! (et uniquement valable pour la liste de Flandre-Occidentale). A cause du refus du CD&V, nous avons donc été bien obligés de nous tourner vers la N-VA et la Lijst Dedecker (LDD) afin de trouver les signatures manquantes. C’est en procédant de la sorte que le CD&V espère “combattre le morcèlement politique”! C’est plutôt combattre contre la démocratie!
Le PSL mènera campagne, en Flandre comme en Wallonie et à Bruxelles, sous le slogan ‘‘Partager les richesses, pas diviser les travailleurs, par l’unité des travailleurs et le socialisme contre le chaos capitaliste’’. Comme vous pouvez le constater ci-contre, l’affiche que nous utiliserons dans toute la Belgique, au côté du matériel commun Front des Gauches, est bilingue.
Le marché soit disant ‘‘libre’’ capitaliste menace tant notre économie que notre environnement. Alors que nous avons à notre disposition des capacités techniques et des connaissances telles que l’humanité n’en a jamais eues, la soif de profit des capitalistes gâche ce potentiel de la pire des façons. Le monde regorge de richesses, mais nous manquons de moyens partout.
Le PSL, de même que son organisation internationale le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), plaide pour une société où les moyens de production seraient utilisés en fonction des intérêts de la population, pour garantir le plus largement le respect des droits démocratiques de chacun et pour un programme social d’investissements massifs dans l’enseignement, l’infrastructure et les services publics.
Nous nous opposons de la façon la plus résolue à la politique de diviser pour mieux régner appliquée par les partis traditionnels qui, en tentant de monter différentes couches de la population les unes contre les autres, veulent faciliter l’application d’une politique d’assainissement sauvage. Nous n’acceptons pas que ce soit aux travailleurs de payer pour la crise du capitalisme! Seuls les spéculateurs et les requins capitalistes sont responsables et coupables, c’est à eux qu’il faut s’en prendre!
Pour la Chambre
- Bruxelles-Hal-Vilvorde: A Bruxelles-Hal-Vilvoorde, notre camarade Anja Deschoemacker, néerlandophone et bilingue, est première candidate effective pour la liste bilingue du Front des Gauches. Anja a écrit de nombreux articles concernant la question nationale, disponibles sur ce site ou encore sur notre site théorique www.marxisme.be. Nous tenons particulièrement à mettre en avant le texte ‘‘La question nationale en Belgique – Une réponse des travailleurs est nécessaire’’. Anja est la porte-parole du PSL pour ces élections.
- Liège: la liste Front des Gauches est emmenée par Pierre Eyben (du PC). Notre camarade Simon Hupkens est troisième candidat effectif.
- Hainaut: la liste Front des Gauches est emmenée par Céline Caudron (LCR). Notre camarade Elisa De Noël est troisième candidate effective.
- Namur : la liste Front des Gauches est emmenée par Annick Letecheur (PH). Notre camarade Alain Mandiki est deuxième candidat effectif.
- Brabant Wallon : la liste Front des Gauches est emmenée par Laurent Batlhazar (CAP). Notre camarade Baptiste Libois est troisième candidat effectif.
- Luxembourg : la liste Front des Gauches est emmenée par Nicole Cahen (PC).
- Flandre-Occidentale : la liste Linkse Socialistische Partij est emmenée par Jonas Van Vossole.
- Flandre-Orientale : la liste Linkse Socialistische Partij est emmenée par Jo Coulier.
- Anvers : la liste Linkse Socialistische Partij est emmenée par Micha Teller.
- Brabant Flamant : la liste Linkse Socialistische Partij est emmenée par Jon Sneyers.
Pour le Sénat
- Pour le collège électoral francophone, Robert Tangre (PC) tirera la liste du Front des Gauches. Notre camarade Nicolas Croes occupe la troisième place effective.
- Pour le collège électoral néerlandophone, Bart Vandersteene tirera la liste Linkse Socialistische Partij.
CONTACTS
Anja Deschoemacker : 0473/92.28.33
Nicolas Croes : 0485/05.86.39
info@socialisme.be
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Qui va profiter des “solutions” des partis traditionnels ?
Les manchettes des journaux l’affirment clairement : la situation économique du pays est mauvaise et ce n’est pas près de s’arranger ! Petite sélection : “Chômage triplé au port d’Anvers” (première page du Standaard, 8 avril) ; “Plus d’un millier de faillites pour le mois de mars” (Le Soir, 2 avril, p 24) ; “Un quart des ouvriers au chômage” en mai en comptant le chômage temporaire (première page du De Standaard, 26 mars); “La tempête sociale ne faiblit pas” (Le Soir, le 27 mars, p 5).
Par Anja Deschoemacker
Les chiffres évoqués en disent long: entre février 2008 et février 2009, il y a eu 23,5% d’heures prestées en moins dans le travail intérimaire et 86,1% de chômeurs temporaires en plus…
“Comment en finir avec la crise?” devrait donc être une question cruciale pour les élections. Au lieu de cela, tous les partis traditionnelles gardent lèvres closes sur ce qu’ils nous préparent… Pas fous, on ne gagne pas les élections en parlant d’attaques sociales contre la sécurité sociale, la législation du travail, les services publics,…!
“Horreur budgétaire”
C’était le titre de la première page du De Standaard le 24 mars, après la fuite qui a rendu public le rapport du Haut Conseil des Finances. Sur base de ce rapport, le gouvernement fédéral actuel a tracé la voie pour obtenir un budget en équilibre en 2015, l’idée étant de patienter jusqu’à la relance de l’économie, même si personne ne sait quand elle arrivera.
Le HCF préconisait d’y arriver pour 2013 et avait calculé qu’il faudrait pour y parvenir “assainir” d’à peu près 4 milliards d’euros par an – plus que lors du Plan Global 1993 (qui nous avait alors valu entre autres l’introduction de la norme salariale et de l’index-santé aux conséquences tellement néfastes pour le pouvoir d’achat des travailleurs et des allocataires) Par la suite, Verhofstadt et ses gouvernements ont, pendant des années, contourné une partie de leurs difficultés budgétaires en "soldant" les biens publics, comme les bâtiments et les entreprises publiques. Aujourd’hui, cette "solution" est bien moins évidente à appliquer : que reste-t-il encore à vendre ? Dès lors, il va falloir saigner à vif.
Quelles solutions proposent les partis traditionnels ?
Le MR et ses frères libéraux du VLD de l’autre côté de la frontière linguistique restent scotchés aux recettes néolibérales : l’introduction de l’intérim dans les services publics, la limitation de l’allocation de chômage dans le temps combinée à la chasse aux chômeurs, le démantèlement de la législation du travail (afin de comprimer les coûts salariaux et aussi de faciliter les licenciements), etc.
En face, le PS fustige à grands cris “l’ultra-libéralisme”. Mais cela manque un peu de crédibilité de la part d’un parti qui est au pouvoir depuis plus de 20 ans – et qui a l’ambition d’y rester encore au moins 10 de plus…- dont les 9 dernières années avec les libéraux.
“Pas question d’un plan d’austérité”, déclare Di Rupo dans Le Soir (28/3), pour dire ensuite que la politique du MR – et surtout la mauvaise gestion financière de Reynders, considéré de plus en plus largement comme le pire Ministre des Finances – a "réduit à néant" les effets de l’austérité de la fin des années ‘80 et des années ’90 appliquée par une coalition socialiste et sociale-chrétienne. En d’autres mots : le PS est fier de ses "acquis" durant cette période, comme le Plan Global et les énormes diminutions de charges patronales qui menacent aujourd’hui de couler la sécurité sociale. Le PS est prêt à faire de nouveau un tel "effort" – mais quand il n’y aura plus d’élections en vue.
Au moins le PS dit-il encore quelque chose contre la politique néolibérale défendue bec et ongle par le MR et le VLD. Ce n’est même plus le cas du SP.a. qui tient les propos les plus contradictoires : il reproche au gouvernement le déséquilibre budgétaire (qui devrait atteindre 4,5% pour cette année) tout en l’exhortant à dépenser plus…
Et le CD&V, au fait ? Il se tait le plus possible. Il était revenu au pouvoir en promettant une réforme d’Etat audacieuse mais, l’affaire provisoirement terminée en pétard mouillé, le parti a choisi de ressortir son profil passé de père de famille "responsable" – sévère, mais juste – qui applique ce que nécessite "l’intérêt général". Pour eux, un plan d’austérité ne se conçoit pas comme une mesure unilatéralement prise par le gouvernement, mais comme une concertation avec les partenaires sociaux, suivant l’exemple du Plan Global de ‘93.
Coincé entre le MR et le PS engagés dans une lutte à couteaux tirés pour le leadership dans la partie francophone, le CDH ne se fait presque pas entendre, sauf à travers le plaidoyer de Milquet en faveur de l’extension du chômage économique aux employés.
En Flandre, beaucoup de gens expriment leur dégoût des partis traditionnels en votant pour une opposition de droite. Mais le Vlaams Belang, la Lijst Dedecker et la NVA défendent en réalité des mesures d’austérité encore plus dures. Les écolos de Groen! ont semblé un moment vouloir jouer un rôle d’opposition de gauche mais, à la première occasion qui leur a été donnée d’entrer au gouvernement, leur radicalisme a vite montré ses limites.
En Wallonie, le mécontentement social est aujourd’hui largement capté par Ecolo, à qui les sondages annoncent une grande percée et qui pourrait atteindre 20% et dépasser le CDH. Il n’est plombé ni par des participations gouvernementales impopulaires, ni par des "affaires" à la mode Van Cau et Lizin. Il n’hésite pas devant une solide touche de radicalisme – il faut "libérer l’économie de la dictature de la finance" affirme leur programme électoral. Mais les mesures concrètes proposées dans leur "New Deal Vert" – mieux encadrer l’activité des banques, interdire les parachutes dorés, réorienter l’économie vers l’énergie renouvelable et le développement durable,… – restent tout à fait acceptables par le patronat.
Ce paysage politique n’offre pas de choix !
Ce rapide panorama montre clairement l’absence d’un parti qui ne pense pas d’abord aux profits des entreprises quand on parle de résoudre la crise mais qui considère comme une priorité les intérêts de la grande majorité de la population et veut apporter des solutions à leurs problèmes. Taper du poing sur la table pour défendre l’emploi, exiger des salaires et des conditions de travail corrects, imposer les entreprises qui ont amassé des fortunes incroyables, défendre la sécurité sociale et les services publics, nationaliser les secteurs-clés de l’économie sous le contrôle des travailleurs et de la population,… tout cela est aussi étranger aux socialistes et aux Verts qu’aux autres.
Sans parti pour les représenter, les travailleurs et les allocataires sociaux (qui représentent ensemble la majorité écrasante de la population) n’ont face à eux que les jeux des politiciens traditionnels : une petite poussée communautaire, une gesticulation contre le changement climatique, un zeste de proposition sur le droit d’asile,… Mais une réponse générale partant de la division la plus fondamentale de la société – la division en classes sociales aux intérêts opposés – reste totalement absente de cette lutte électorale.
Il faut un nouveau parti pour les travailleurs
Dans une situation de crise profonde – cette crise sera peut-être même pire que celle des années ’30 – cela est dramatique. Quel que soit les combinaisons qui sortiront des urnes, cela ne changera rien au fait que le patronat et les partis à son service se préparent à saigner nos droits et notre niveau de vie.
Pour le moment, notre seul moyen de défense réside dans la préparation de la résistance syndicale: les militants combatifs doivent augmenter la pression sur les directions syndicales. Mais sans instrument politique pour prolonger cette lutte, la défense sera presque la seule option.
Le PSL/LSP défend depuis longtemps déjà la nécessité de construire un parti de lutte pour les travailleurs et leurs familles. Nous continuerons à populariser cette idée avec nos propres listes LSP du côté néérlandophone et aux régionales à Liège, Mons et Nivelles, et en coopération aux élections européennes en Belgique francophone avec la LCR (liste LCR-PSL) ainsi qu’avec le PC et le PH à Bruxelles (liste PC-PSL-LCR-PH). Ces collaborations ne vont pas conduire à la naissance d’un tel parti large, mais les électeurs auront au moins l’opportunité de voter pour un programme qui défend réellement les intérêts de la grande majorité de la population contre les partis des patrons.
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Elections sociales. Interview de Jo Coulier, délégué FGTB
Elections sociales. Interview de Jo Coulier, délégué FGTB
Jo Coulier est délégué principal pour la CGSP (FGTB) à la Vrije Universiteit Brussel (VUB). Nous avons eu un entretien avec lui dans son local syndical. La dernière fois, la FGTB-VUB avait récolté 65% des voix. Au cours des dernières années, la délégation a pris le devant de l’opposition aux plans de réforme du ministre Vandenbroucke.
Propos recueillis par Eric Byl
Après les 65% précédemment obtenus, vous attendez-vous à pouvoir répéter ce résultat ?
Jo: « Si les salariés évaluent le travail des dernières années, je peux difficilement m’imaginer qu’ils ne votent pas pour la FGTB (CGSP). La CSC ne se présente pas ici et la CGSLB représente uniquement les laïques libéraux ou socio-démocrates. Chez les nouveaux salariés, on sait que la résistance contre le ministre de l’enseignement et contre le patron local émane de la FGTB. Nous diffusons régulièrement une dépêche contenant nos points de vue, nos luttes et les acquis obtenus. Nous avons un noyau de militants dans toutes les catégories du personnel et dans toutes les institutions qui communiquent avec leurs collègues. Mais nous connaissons aussi un renouvellement de personnel assez important. Chaque année, 200 salariés partent et arrivent. Lors de chaque nouvelle élection sociale, on peut donc compter sur 25% de nouveaux électeurs, car il existe pas mal de contrats à durée déterminée, surtout parmi le personnel académique ».
Comment faites-vous pour aboutir à un programme unifié avec un noyau de militants tellement varié?
Jo: « A la VUB, nous avons une situation unique. Dans le noyau des militants, il y a des chercheurs, des profs, des membres du personnel administratif et technique, des gens qui gagnent 1.000 euros par mois et d’autres qui en gagnent 4 à 5.000. Afin de réunir tous ces gens, il faut un fonctionnement très démocratique, bien prendre le temps pour discuter tout en profondeur, informer et former les gens. Car pour pouvoir énoncer un jugement, il faut bien pouvoir estimer tous les éléments en jeu. Notre formation n’est pas uniquement de nature technique, mais aussi idéologique et politique. Grâce à cela, la FGTB dispose de membres capables de discuter avec leurs collègues. »
« En ce qui concerne la conviction politique, le noyau des militants est très divers, avec des membres et des sympathisants du SP.a, du MAS/LSP, de Groen! ou des indépendants politiques. Envers la direction, cela ne pose pas de problèmes. » « Le mouvement contre le plan Vandenbroucke a été porté tant par les délégués qui sont membres du SP.a que par les autres, à aucun moment donné des doutes n’ont été soulevés. »
Comment sont vos rapports avec la CGSLB?
Jo: « La direction se sert d’eux pour imposer des accords contre la volonté de la FGTB. Cela en dit beaucoup sur la démocratie. Ils ne récoltent même pas la moitié de nos voix mais, à travers eux, la direction peut imposer des Conventions Collectives de Travail à l’ensemble du personnel. »
« En revanche, si des salariés organisés à la CGSLB sont visés par la direction, alors nous les défendons. Bien des fois, j’ai agi en tant que conseiller pour les membres CGSLB. »
Quels sont vos thèmes de campagne pour les élections sociales?
Jo: « Nous n’étions pas du tout content de l’Accord Interprofessionnel que la CGSP avait signée en 2006 pour les quatre années suivantes. Il comprend une augmentation salariale de seulement 1% pour le personnel administratif et technique. Pour le personnel académique, qui forme tout de même les deux tiers du personnel, il ne prévoit même rien au-delà de l’index ! Et à cause du remaniement de l’index, cela représente une perte de salaire réel, qui n’est que partiellement compensée par des augmentations barémiques. La CGSP de la région de Bruxelles avait pourtant rejeté l’Accord Interprofessionnel avec 87% des voix. »
« Nous voulons 5% d’augmentation salariale, ou alors au moins 100 euros d’augmentation forfaitaire. Nous voulons que l’on fasse quelque chose au sujet de la pression au travail qui, avec l’augmentation du nombre d’étudiants et donc du travail, deviennent parfois intolérables. Nous revendiquons l’extension des retraites extralégales pour tous parce qu’actuellement seuls 50% des membres du personnel y ont droit, surtout ceux qui travaillent dans la recherche scientifique. Finalement, nous avons encore un éventail de revendications pour des groupes-cible comme l’égalisation et l’amélioration du statut des boursiers, une politique de promotion plus honnête, etc. »
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L’oppression continue ! La lutte pour une alternative socialiste reste nécessaire…
Femmes et capitalisme
Au nom de la politique de l’égalité des chances, la Ministre flamande Kathleen Van Brempt (SP.a) a annoncé cette année qu’elle investirait 5 millions d’euros dans des entreprises qui dispensent une gamme de services destinés à soulager les tâches ménagères de leurs employés, comme repasser, faire les courses, préparer des repas chauds pour le soir, garder les enfants dans des crèches proches de l’entreprise et aider au nettoyage. Pour chaque euro que ces entreprises y investiront, la Communauté flamande en ajoutera un de ses propres deniers.
Ivy Meert
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Quelques chiffres
- Les femmes gagnent en moyenne 14,9% de moins que les hommes. Si on prend en compte les grandes disparités en matière de travail à temps partiel, l’écart est de 20,5%. Il s’élève même à 25% si on tient compte du fait que les femmes se retrouvent plus souvent avec des salaires bas et très bas. 10,3% des femmes gagnent moins de 1500 euros brut par mois contre 2,7% chez les hommes.
- La violence domestique est la cause principale de mort et de handicap permanent des femmes entre 16 et 44 ans en Europe.
- 40,3% des femmes entre 15 et 49 ans travaillent à temps partiel.
- 56% des réfugié(e)s sont confronté(e)s à la violence sexuelle (ces actes sont perpétrés par des membres du personnel des centres d’asile dans 25% des cas)
- Un tiers des mères isolées vivent sous le seuil de pauvreté.
- 43% des cas de viol déclarés restent sans suite.
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La Ministre insiste sur le fait que les ouvriers de l’industrie automobile et les caissières des supermarchés doivent aussi pouvoir en profiter et pas seulement les hommes et les femmes préoccupés par leur carrière. A première vue on dirait une mesure socialiste, mais il y a une grosse anguille sous roche. L’organisation patronale flamande VOKA s’est vu confier un rôle important dans l’affectation de l’argent prévu. Il va aider les entreprises à développer les services. Cela ne promet rien de bon, car tout l’argent investi devra en rapporter encore plus.
Une question importante reste en suspens : qui va-t-on engager dans ces services d’aide ménagère et avec quel statut ? Pour l’instant, Van Brempt se tait là-dessus dans toutes les langues. On peut parier sans grand risque de se tromper que ce seront surtout des femmes et qu’on aura recours aux titres-services. De nouveau une baisse de charges pour les entreprises et une augmentation des charges pour beaucoup de femmes.
Notre point de vue : la socialisation des tâches ménagères
Le MAS se prononce pour la socialisation des tâches ménagères au sein de services publics, mais ça ne signifie pas qu’elles doivent être remplies par des femmes sous-qualifiées et sous-payées.
Organiser des services collectifs tels que des salons-lavoirs, des restaurants de quartier, des ateliers de repassage, des crèches,… devrait servir à alléger fortement le travail des femmes – et accessoirement des hommes – au foyer. Cela permettrait aussi de rendre le travail plus efficace, meilleur marché et plus écologique qu’à l’heure actuelle où chaque famille a ses propres appareils ménagers. La raison pour laquelle tout ce qui précède est mis au conditionnel tient au fait que ça ne peut se réaliser que par une lutte unifiée de tous les instants dans les entreprises comme dans la rue et par un contrôle démocratique.
Celles (et ceux) qui travaillent dans de tels services ont évidemment droit à un salaire et à un statut dignes de ce nom. Il n’y a pas de raison de considérer que la prestation d’un service comme l’aide au nettoyage doive être moins valorisée financièrement que n’importe quel autre boulot. Si la division sexuelle des tâches est encore fortement implantée dans la culture, la morale et l’éducation, il n’y a toutefois aucune raison que le travail habituellement confié aux femmes soit moins valorisé.
Cela reste pourtant le cas actuellement, car il y a des secteurs typiquement féminins comme la confection, le nettoyage et la vente où les salaires du personnel exécutant sont très bas. Les chiffres qui démontrent l’actualité de l’oppression des femmes sont éloquents : une femme gagne en moyenne 25% de moins qu’un homme. Ce pourcentage est aussi élevé parce que ce sont surtout les femmes qui travaillent à temps partiel. L’écart salarial s’élève encore à 17% si on prend en compte le salaire horaire moyen et à 6% pour des fonctions équivalentes (chiffres : dossier Equal Pay Day 2008, Femmes FGTB).
On considère toujours le salaire de la femme comme un complément à celui de l’homme. Les femmes qui souhaitent faire un travail ou des études qui ne correspondent pas à leur rôle traditionnel dans la société devraient pouvoir le faire sans qu’une lourde pression sociale ne fasse tout pour les en dissuader.
Dès que la majorité de la population, qui est aussi celle dont dépend la production, parviendra à arracher la propriété des moyens de production des mains de l’élite capitaliste pour les gérer elle-même et que le socialisme sera instauré, on en aura fini avec l’exploitation des travailleurs. On aura du même coup créé la possibilité d’en finir une fois pour toutes avec l’oppression des femmes, mais ce n’est pas une garantie. Il appartiendra d’abord aux femmes de s’élever contre les mesures qui porteront atteinte à leurs intérêts, mais elles pourront compter sur le soutien d’un grand nombre d’hommes comme ce fut le cas lors de la Révolution russe de 1917.
La dépendance par rapport à la famille traditionnelle subsiste sous le capitalisme
Le capitalisme met l’accent sur la famille traditionnelle. Nous ne sommes évidemment pas contre l’existence des familles, mais nous disons que les femmes doivent acquérir leur indépendance financière. Ce n’est qu’ainsi qu’une famille peut être une forme de coexistence volontaire.
Les dernières années ont vu la famille traditionnelle (l’homme comme principal soutien matériel avec une femme et des enfants à sa charge) décliner en tant que modèle dominant de vie en commun. Les Verts flamands ont saisi la balle au bond avec une proposition de stimuler le “cohabitat” que Groen ! décrit ainsi : «C’est une forme d’habitation communautaire où plusieurs personnes ont leur propre habitation et préservent donc leur vie privée. Mais il y a aussi des aires communes où les habitants peuvent se réunir et organiser des activités. Le cohabitat est non seulement bénéfique à l’interaction entre les gens et à la compression des coûts du logement, mais offre aussi une plus-value écologique considérable. Les cohabitants logent de façon plus compacte et utilisent donc moins d’espace. Le partage d’équipements communs entraîne de grosses économies d’énergie et d’eau. »
Outre le fait que les mesures ci-dessus n’offrent que très peu d’avantages pour l’environnement dans un système capitaliste qui se caractérise par la surproduction (y compris sur le marché immobilier) et qui est constamment à la recherche de débouchés, on peut se demander si la solution qui est mise en avant ne va pas alourdir les charges qui reposent sur les épaules des femmes. L’essentiel est que Groen ! trouve que le cohabitat peut offrir une solution à la hausse du nombre de familles monoparentales, des isolés, des personnes âgées et au fait que les enfants restent plus longtemps chez leurs parents.
Mais on renvoie ainsi presque tous les problèmes de société à la charge de ménages individuels dont le nombre de membres est indéterminé. En pratique, ça va souvent mener à une situation où la femme doit non seulement s’occuper de son homme et de ses enfants, mais aussi des personnes âgées et/ou des isolés et/ou des jeunes adultes qui logent dans le même cohabitat.
La famille traditionnelle se décompose peu à peu. De plus en plus de femmes étudient, travaillent et veulent être maîtres de leur sort. Cela a mené dans un premier temps à ce que les femmes soient confrontées à une double tâche quotidienne et à la pauvreté si leur homme ne gagne pas assez. De cette manière, les femmes sont confinées dans le carcan de la famille traditionnelle. La proposition de Groen ! revient en fait à élargir la soi-disant famille traditionnelle sans la remettre fondamentalement en question.
Le capitalisme est aussi très attaché au maintien de la famille traditionnelle :
- Elle assure à bon compte la reproduction de la force de travail, tant au quotidien que sur une génération
- Le travail de la femme au foyer fait office de tampon économique en période de crise : il permet d’exercer une pression à la baisse sur les salaires sans susciter de révolte immédiate ; c’est un moyen de faire des économies sans que les gens ne le ressentent directement.
- Elle permet d’élargir les débouchés économiques, car la publicité incite chaque famille à acheter séparément ses appareils ménagers et à les remplacer rapidement.
- On nous y éduque très tôt à devenir plus tard des femmes au foyer et des soutiens de famille. Nous y apprenons à nous identifier aux intérêts des membres de notre famille plutôt qu’à ceux de nos collègues de travail. Des hommes qui hésitent à faire grève parce qu’ils ont une famille à entretenir. Des femmes qui hésitent à s’insurger contre leur condition parce qu’elles ne veulent pas que leurs enfants en subissent les conséquences. La famille inculque aux filles l’idéologie du sacrifice – être toujours disponible pour les autres – et fait de la soumission une vertu, ce qui constituera plus tard un frein à leur propre émancipation.
- Elle permet de mal rémunérer les femmes pour le travail qu’elles fournissent à l’extérieur de la maison. Les femmes y apprennent à être d’abord des femmes au foyer et à voir leur travail à l’extérieur comme un revenu d’appoint. Comme les femmes ne voient pas leur travail comme une finalité, elles ont du mal à s’organiser pour améliorer leurs conditions de travail et se laissent confiner dans des professions typiquement féminines que les hommes évitent : un travail routinier, monotone et sous-qualifié sans possibilités de promotion.
Tant qu’une partie du monde de l’entreprise recourt à la force de travail bon marché des femmes, il y aura des contradictions dans les intérêts du monde de l’entreprise. D’une part les entreprises ont besoin des femmes en tant que force de travail, d’autre part elles ont besoin de femmes au foyer qui assurent la reproduction de la force de travail des hommes en leur offrant le gîte et le couvert. Ces différents intérêts peuvent entrer en collision et les femmes doivent en profiter pour s’insurger et exiger de ne plus être taillables et corvéables à merci.
Nous n’avons pas besoin de charité individuelle, mais de services publics de qualité qui arrachent les plus faibles à la dépendance familiale. La Sécurité sociale est un système de protection collective. Le démantèlement de cette sécurité sociale va de pair avec l’accentuation du rôle de l’individu et des formes de sociabilité individuelles comme la famille.
Il faut abolir la famille en tant qu’institution qui enferme les hommes et les femmes dans un carcan pour mieux les exploiter, mais cela ne signifie évidemment pas que la famille doive disparaître en tant qu’entité relationnelle. Il faudra lutter pour cela, car les capitalistes ne le permettront jamais. Le socialisme est nécessaire pour éviter que les acquis de la lutte des femmes ne soient sans cesse remis en cause.
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Capitalisme et Ecologie. La Science appartient à tous,… La Planète aussi !
De quelle manière pouvons-nous lutter contre la destruction de la terre ? Est-il possible d’être écologiste et en même temps de maintenir notre mode de vie ? De “l’agenda vert” de l’Open VLD en passant par le programme de Groen!, à la manifestation pour le climat du 8 décembre : nombre de partis et organisations donnent leur propre explication et solution au sujet du problème du climat, explications qui ne sortent pas du cadre du capitalisme.
C’est là que se trouve la différence avec les analyses et solutions défendues par EGA. Le problème dû réchauffement de la terre, du aux gaz à effets de serre, ne peut être résolu dans le cadre du système actuel. Chaque mesure néolibérale défendue par nos gouvernements n’est pas plus efficace qu’une petite saignée, dont le sang est fourni par les classes laborieuses.
A travers la soi-disant « sensibilisation » des individus – logique découlant du fait que les politiciens ne sont qu’une marionnette au service du capital, une marionnette qui suit la logique du profit – on voudrait faire croire aux gens que c’est par une consommation individuelle consciente que notre planète pourra être sauvée. Nous avons quelques objections à formuler par rapport à cela.
Tout d’abord s’élève évidemment cette question: qui peut payer cette politique? Du point de vue néolibéral et asocial, c’est l’individu lui-même qui doit payer. Les travailleurs et leurs familles, qui ont vu leur pouvoir d’achat baisser continuellement depuis 25 ans, doivent maintenant, pour être écologiques (ce qui est présenté comme une obligation morale), acheter des produits écologiques plus chers.
Ensuite, nous pouvons nous interroger sur l’impact qu’auront ces solutions individuelles. Il nous semble simplement utopique de croire que la sensibilisation des consommateurs du monde entier puisse jouer le rôle d’une rustine verte. Les émissions de gaz à effet de serre que les particuliers pourraient aider à économiser ne comptent que pour 3% de la quantité qui devrait l’être.
Une solution individuelle au problème du climat va également à l’encontre de notre confort. Nous ne pensons pas devoir remonter dans le temps (par exemple, en s’éclairant à la bougie et en portant de grosses chaussettes de laine). De plus, ces solutions individuelles s’insèrent dans le cadre de la logique du profit, pour laquelle chaque mesure est dépendante de la possibilité de maximaliser le profit. Le sacro-saint profit renverse toute invention trop chère qui se trouve sur son chemin, et mène à des « solutions » à court terme et temporaires, qui sont d’ailleurs sans cesse remises en cause.
Il n’est pas étonnant de voir les travailleurs opposés et désintéressés par l’agenda vert des partis traditionnels qui veulent les éduquer à coups d’écotaxes, alors que leur propre pouvoir d’achat ne cesse de diminuer. Lorsque Groen! veut fermer les centrales nucléaires, ils ne peuvent exiger des travailleurs de ces centrales qu’ils acceptent simplement le fait de se retrouver à la rue sans être certains qu’ils retrouveront un nouvel emploi avec les mêmes conditions de travail et le même salaire. Dans notre marché libre, chaque emploi perdu est un risque de chômage, ou d’un nouvel emploi moins bien payé et moins sûr. De plus le problème du nucléaire ne se résume pas à la fermeture. Nous avons besoin d’énergie, nous devons donc revendiquer une énergie propre, donc une recherche scientifique au service de la collectivité. Soit pour sécuriser les centrales et éliminer les déchets toxiques, soit pour reconvertir la production vers des énergies alternatives.
Nous voulons des logements sociaux et des services publics gratuits et de qualité.
Au lieu des écotaxes asociales que doivent payer les familles pour la pollution, nous revendiquons une politique qui stimule des solutions collectives. Au lieu d’une taxe au CO2, nous proposons un développement massif de services publics de qualité et gratuits pour tous, de sorte que les gens puissent se déplacer de manière bon marché et écologique en même temps. Le développement de transports collectifs gratuits est nécessaire comme alternative aux voitures individuelles. Ce développement est bien entendu empêché à l’heure actuelle par le fait qu’il n’y a soi-disant ni marché ni argent pour cela.
Nous demandons également des lavoirs gratuits : tout le monde doit pouvoir faire son lavage comme il veut, mais nous sommes partisans de services gratuits dans lesquels les gens pourraient venir avec leur linge, le faire laver et revenir le prendre quand ils le désirent. Ceci économiserait une énorme quantité d’énergie et d’eau, et permettrait en même temps de créer des emplois.
L’isolation des maisons est un des aspects les plus importants d’une utilisation raisonnable de l’énergie, mais les autorités refusent d’isoler les maisons gratuitement. Ils donnent des subsides aux gens qui peuvent se payer le reste, et qui peuvent ensuite en tirer les fruits, les moins fortunés doivent rester dans leur maison mal isolée et continuer à en payer les frais. Nous voulons que les pouvoirs publics isolent gratuitement les maisons, et lancent des projets de construction massive de logements sociaux confortables et correctement isolés.
Pour une lutte internationale des travailleurs pour la protection de l’environnement.
La lutte internationale pour un meilleur environnement rentre dans le cadre de la lutte de classes, une expression d’intérêts opposés et inconciliables. D’une part, les intérêts des masses partout dans le monde, de l’autre, ceux d’une petite minorité de gros actionnaires. Les intérêts des travailleurs, étudiants et chômeurs vont dans le même sens que le maintien d’un environnement vivable et l’utilisation durable des ressources naturelles. Les intérêts des actionnaires sont dans la maximalisation du profit, et par conséquent le pillage et l’épuisement des ressources naturelles et de l’environnement (Marx décrivait déjà l’épuisement du sol comme étant une des conséquences du capitalisme).
En tant que marxistes, nous rejetons l’idée que nous pourrions sauver le climat par la « baisse de la consommation ». La pollution ne vient pas du fait que nous produisons ou consommons trop, mais de la manière de produire. Le mode de production dans le système capitaliste ne tient pas compte du milieu de vie des travailleurs, puisque tout ce qui compte est la maximalisation du profit des patrons. Tout d’abord, nous demandons la (re)nationalisation du secteur de l’énergie afin que les prix puissent réellement être contrôlés et l’énergie produite de manière à respecter l’environnement. En tant que marxistes, nous pensons aussi qu’il est nécessaire d’intervenir dans le processus de production lui-même.
Nous voulons une économie planifiée démocratiquement, en fonction des besoins des gens – et donc aussi en respectant l’environnement – et pas en fonction des profits, ce qui mènerait à une production écologique, étant donné qu’un milieu sain est un droit.
De plus, une économie planifiée mènerait à une recherche sérieuse d’énergie verte, à la place d’une recherche orientée en direction des intérêts pétroliers et autres lobbys. La recherche scientifique doit sortir des mains des entreprises!
Nous sommes en faveur d’un développement d’une recherche scientifique publique indépendant des actionnaires et du privé afin que les brevets privés, source de profits pour une minorité, soient éliminés !
Une solution durable pourrait être trouvée si seulement il y avait une recherche sérieuse en faveur des énergies renouvelables, sous contrôle collectif.
La manifestation pour le climat du 8 décembre.
Nous appelons à venir manifester pour l’environnement le 8 décembre 2007, en association avec diverses organisations, et à y avancer nos revendications. Nous voulons apporter quelques nuances vis-à-vis de certaines positions défendues dans le projet de manifestation, comme par exemple vis-à-vis des solutions individuelles (comme passer à l’électricité verte). Le capitalisme ne pourra jamais être amené à s’accorder avec l’écologie!
De plus, il y a une sous estimation, voire une négation du rôle des travailleurs en tant que classe. Leurs situations, et leur potentiel est mis de côté. Les travailleurs font tourner l’économie, ce sont eux qui produisent les richesses. S’ils arrêtent de produire (via les grèves), et reprennent le travail pour leur propre compte, ils peuvent décider de produire pour un environnement sain et non pas pour les profits d’une poignée d’actionnaires. C’est pourquoi il est nécessaire de s’organiser et de lutter pour une société où l’économie serait gérée en fonction des besoins et contrôlée par les travailleurs, une société socialistes Des salaires bas pour les travailleurs, des attaques sur l’accès à l’enseignement, … Les travailleurs doivent s’organiser eux-mêmes ! Un parti des travailleurs, indépendant de la bourgeoisie, est possible et nécessaire ; aux USA comme ailleurs, une alternative socialiste est la seule solution.
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Forte présence à la concentration des militants FGTB. Mais qu’est ce qui est fait de leur colère ?
La FGTB avait appelé à une concentration nationale de militants afin de discuter de la sécurité sociale et de sa défense. Le syndicat socialiste avait estimé qu’un millier de syndicalistes seraient présents, mais ils ont été 2.500 à répondre à cet appel. La réunion a été témoin d’une aversion profonde face aux mesures antisociales prévues à l’avenir ou encore face au coût sans cesse plus élevé de la vie. Mais aucun plan d’action n’a été présenté…
Une présence massive
Le mécontentement qui vit à la base tant de la FGTB que de la CSC contre l’augmentation du coût de la vie ne peut être mis en doute. Fin octobre, le président de la FGTB Rudy De Leeuw avait annoncé lors d’une soirée d’information à Anvers qu’il espérait que la FTGB et la CSC convoqueraient une concentration de militant commune, tout en précisant qu’au besoin, la FGTB l’organiserait seule. Finalement, la FGTB s’est retrouvée seule au Heysel, mais environ 500 militants de la CSC menaient une action à Charleroi au même moment tandis qu’un tract de la CSC dénonçant le coût croissant de la vie a été diffusé dans plusieurs gares.
La participation à la concentration de la FGTB a été plus grande que prévue. Pourtant, beaucoup de militants ont dit que leur entourage n’avait pas été fortement mobilisé. Mais malgré cette mobilisation restreinte et la confusion qui existait au sujet du concept même de la réunion, 2.500 personnes se sont déplacées en démontrant ainsi la volonté d’actions contre la démolition à venir de la sécurité sociale.
Contre la démolition de la sécurité sociale
La réunion a été ouverte par le président Rudy De Leeuw et la secrétaire générale Anne Demelenne. De Leeuw a affirmé que face au fait que tout devient plus cher, l’index ne suffit plus. Il a particulièrement accentué que pour la FTGB il était hors de question de toucher à l’index, mais cela est nécessaire pour combattre et tempérer les prix de l’énergie ou des denrées alimentaires, en particulier pour les plus pauvres. Le patronat a obtenu l’année dernière 2,6 milliards d’euros de diminution de charges – et l’on parle de lui en offrir encore d’autres – alors qu’une grande partie de la population ne peut plus payer son mazout. Cette diminution correspond à 1.000 litre de mazout par famille belge. C’est une question de priorités…
Rudy De Leeuw a en outre affirmé que la sécurité sociale – la « cathédrale du mouvement ouvrier » – a été construite par le mouvement ouvrier et que celui-ci n’admettra pas que les allocations de chômage, les prépensions, les conventions de travail,… soient attaquées. Anne Demelenne a expliqué que les patrons veulent un gouvernement qui applique leurs mesures : une attaque contre les prépensions, contre les retraites, contre les services publics, contre les chômeurs… Sur ce dernier point, la secrétaire générale a déclaré qu’il fallait s’en prendre au chômage, pas aux chômeurs. Quant à une réforme fiscale, si elle doit arriver, elle doit se faire au bénéfice des plus pauvres. Elle aussi a affirmé que l’index ne suffit plus et qu’il fallait de plus faire quelque chose au sujet des allocations.
Le sommet de la FTGB a expliqué que cette concentration de militants n’était seulement que le début d’actions, mais aucune explication n’a été donnée sur le type d’actions à venir ni sur la manière dont un plan d’actions serait élaboré. Voilà la plus grande faiblesse de cette réunion. Le ton combatif n’a pas été lié aux actions ultérieures et ce qu’il faut maintenant raconter aux collègues qui n’étaient pas présents est bien peu clair.
Un spectacle avec des témoignages
En lieu et place de discussions sur un plan d’action nous avons eu un « show » où l’ancienne Miss Belgique et présentatrice de la chaîne de télévision privée flamande VTM Anne De Baetselier a interrogé certains militants FGTB dans des sofas confortables. Heureusement beaucoup de ces militants avaient des choses à dire. Mais le concept de spectacle auquel nous avons dû assister ne nous a toutefois pas semblé être une bonne manière de promouvoir une atmosphère combative. Cependant, bien des choses sensées ont été dites. Un militant du secteur des finances a ainsi dénoncé le manque de moyens dans la lutte contre la fraude fiscale. Avec l’augmentation de la flexibilité, peut-être allons-nous d’ici peu voir des intérimaires sans trop de formation être employés à contrôler les impôts des sociétés ?
Le secrétaire de la Centrale Générale Bruno Verlaeckt (Anvers) a affirmé que la limite pour la flexibilité des travailleurs est atteinte : un sixième des membres de la Centrale Générale souffre d’une surcharge extrême de travail alors que le gouvernement veut encore amplifier la flexibilité. Verlaeckt a aussi dit que les patrons veulent de plus en plus de bénéfices et cela sur le dos des travailleurs, par exemple en fonctionnant avec des sous-traitants. Il a donné l’exemple de Bayer/Lanxess où la direction veut maintenant épargner en licenciant. La direction pense que les sociétés payent trop d’impôts et qu’ils doivent épargner sur le dos des travailleurs. Peut être faut-il préciser que Bayer/Lanxess a seulement payé l’an dernier 8% d’impôts grâce aux mesures comme la déduction de l’intérêt notionnel…
Le délégué d’Opel Rudi Kennes a référé au Pacte des générations qui a été selon lui surtout un moyen de garantir aux chômeurs une diminution de leurs allocations. Il a également déclaré que les syndicats doivent examiner comment ils peuvent s’organiser internationalement pour lutter contre les multinationales. Comme le patronat est organisé sur le plan international, les travailleurs des différents pays doivent eux aussi essaye de donner une réponse internationale aux attaques. Au sujet des restructurations chez Opel, Kennes a dit que la direction cherchait à renvoyer des travailleurs pour ensuite engager des intérimaires meilleurs marchés et plus flexibles.
Et après la réunion ?
Les participants n’ont pas reçu de réponses à la question: qu’arrivera-t-il après cette réunion dans le domaine des actions ? Un plan d’action sera-t-il débattu ? Cette réunion aurait été une excellente occasion d’en discuter. Avec son « manifeste pour la solidarité et contre l’égoïsme », la FTGB possède un texte intéressant avec des arguments pour conserver la sécurité sociale. Mais que sera-t-il fait de ses arguments ? A la CSC aussi, cette question est pertinente. Il y avait aussi aujourd’hui une action à Charleroi contre la cherté de la vie, et il n’est peut-être pas fortuit qu’elle ait pris place le même jour que la concentration de militants FGTB.
Pourquoi n’a-t-on pas utilisé cette occasion pour commencer une campagne d’information sur les lieux de travail et pour appeler à une manifestation nationale des deux syndicats autour de certaines exigences concrètes comme l’élargissement de l’index, la nationalisation du secteur de l’énergie, la suppression du Pacte des générations, le retrait de tous plans ultérieurs pour démolir la sécurité sociale, la résistance face à la surenchère communautaire et contre la scission, entre autres, de la sécurité sociale, etc.?
Tout cela pose la question d’une alternative politique. La réunion a démontré qu’une forte solidarité existait des deux côtés de la frontière linguistique ainsi qu’une volonté d’aller en action. Mais toute action se heurtera immédiatement aux positions défendues par les partis traditionnels. Nous ne pouvons pas faire confiance aux politiciens du PS, du SP.a, d’ECOLO ou de Groen !. Nous avons besoin de notre propre instrument : un nouveau parti des travailleurs. Le Comité pour une Autre Politique (CAP) est un début pour diffuser plus largement l’idée de la nécessité de ce parti des travailleurs.
Reportage photo (par Stephan C.)