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  • Environnement. Pénurie énergétique et changement climatique : Il faut une planification socialiste pour les énergies alternatives

    Un spectre hante le monde – le spectre du changement climatique irréversible. Mais en même temps, le monde est saisi d’une soif désespérée d’énergie. Chaque année, nous générons et utilisons de plus en plus, produisons de nouveaux produits, tandis que les habitants des pays riches sont persuadés de jeter leurs vieux produits. Au Royaume-Uni, la consommation d’énergie est restée à peu près constante pendant les 30 dernières années, parce que presque tous nos biens de consommation sont importés. L’énergie qui est nécessaire à la fabrication de ces produits, par exemple, en Chine, est une des raisons pour lesquelles la demande en énergie s’est tellement accrue. Mais la demande en énergie n’est pas simplement un besoin de l’“Occident avide”.

    Par Geoff Jones, Socialist Party of England and Wales (CIO-Angleterre et Pays de Galles)

    Au fur et à mesure que les travailleurs des pays en voie de développement s’organise et obtiennent le droit à la parole, ils demandent eux aussi le droit de pouvoir posséder tous ces biens que nous tenons pour indispensables à la vie : des frigos, des lampes électriques, des radiateurs ou climatiseurs.

    La construction de routes, de chemins de fer, de logements décents, tout cela demande de l’énergie, même si de nouvelles technologies permettent aujourd’hui de ralentir la croissance de cette demande – par exemple, l’utilisation de téléphones portables nous épargne la nécessité de mettre en place un réseau de câbles téléphoniques ; les ampoules LED consomment beaucoup moins que les ampoules incandescentes traditionnelles.

    La concentration de dioxyde de carbone et autres gaz à “effet de serre” dans l’atmosphère terrestre augmente de plus en plus. Cette augmentation de leur concentration va mener à une hausse de la température mondiale, dont les conséquences pourraient être catastrophiques pour l’humanité. 87 % de notre énergie dans le monde est produite en brulant des carburants fossiles non-renouvelables – essentiellement le pétrole, le gaz et le charbon –, ce qui génère du dioxyde de carbone.

    Au Royaume-Uni, la proportion est presque la même, bien que le gouvernement Con-Dem se soit engagé à ce que 15 % (à peine) de notre énergie provienne de sources d’énergie renouvelables d’ici 2020. Une telle politique qui finalement ne mène à aucun changement, ne peut que nous conduire à la catastrophe.

    Les sources d’énergie aujourd’hui

    Aujourd’hui, la plupart de notre énergie est produite par de grosses multinationales dont le seul but est une offre sur le court terme et de super profits.

    Pour extraire le pétrole, ils passent des contrats avec les seigneurs féodaux du Moyen-Orient, et ils transforment des terres agricoles en déserts pollués. Ce n’est que lorsque la pollution causée par l’extraction du pétrole apparait plus proche de chez eux, comme on l’a vu avec la catastrophe du golfe du Mexique, que les multinationales pétrolières (essentiellement américaines) affichent un tant soit peu de repentir – mais ça ne dure jamais qu’un bref moment.

    Cela fait une génération que l’offre mondiale de pétrole est dominée par les dictatures du golfe Persique. L’Arabie saoudite produit ainsi à elle seul le dixième des exportations de pétrole. Cherchant désespérément d’autres sources, les compagnies pétrolières bâtissent des plate-formes pétrolières en haute mer qui forent de plus en plus profond et dans des zones de plus en plus dangereuses.

    L’ironie suprême est que le réchauffement climatique lui-même cause la fonte des glaces polaires, ce qui ouvre tout d’un coup l’accès aux immenses gisements de pétrole et de gaz de l’Arctique, ce qui ne peut avoir pour conséquence qu’une hausse encore plus catastrophique de la température mondiale.

    L’exploitation à ciel ouvert des sables bitumineux du nord du Canada, qui est un procédé extrêmement polluant et inefficace, fournit malgré tout 20 % des importations de pétrole américaines. À présent, il y a un projet de démarrer une exploitation qui créera dans le nord du Canada un désert toxique de la taille de l’Arabie saoudite, qui amènera ensuite le pétrole sur la côte Pacifique à l’ouest afin qu’il puisse y être acheminé vers la Chine. Ce projet a déjà provoqué de nombreuses manifestations.

    Certains “biocarburants” sont une source alternative d’énergie, mais leur culture implique la destruction d’immenses superficies de forêt tropicale en Amérique latine et la reconversion de terrains aux États-Unis et ailleurs uniquement pour la production de maïs, à fins de biocarburant. Toutes ces terres pourraient à la place être employées pour cultiver des vivriers.

    Après le pétrole, le gaz naturel est la deuxième plus grande source d’énergie du Royaume-Uni ; dans le monde, ce combustible est troisième derrière le charbon et le pétrole. Dans les années ’80 et ’90, les Tories ont utilisé les champs de gaz de la mer du Nord pour restaurer leur économie capitaliste en faillite. À présent ces gisements sont presque épuisés. En 2011, les importations de gaz ont excédé la production nationale pour la première fois.

    Dans le reste du monde, la production continue de s’accroitre, mais les réserves ne sont évidemment pas inépuisables. En outre, rien ne permet d’empêcher les exportateurs d’augmenter leurs prix sans prévenir (comme l’Opep, Organisation des pays exportateurs de pétrole, l’avait fait en 1973 en décidant subitement une hausse de +70 %), ou d’éviter de couper totalement leurs fournitures énergétiques, comme la Russie l’a fait subir à l’Ukraine en 2009 en coupant le “robinet à gaz”.

    La nouvelle panacée serait à présent la “fracturation hydraulique” – un forage profond dans les couches de schiste géologiques pour en extraire du gaz. Au Royaume-Uni, les ministres Con-Dem ont sauté sur cette occasion pour permettre aux firmes privées de foncer sur ce nouveau créneau, même après qu’une première expérience ait déclenché des séismes mineurs et ait révélé un véritable risque de pollution des eaux souterraines.

    Les Tories parlent de gaz “bon marché”, mais le gaz qui sera ainsi produit sera vendu sur le marché mondial ; donc son prix sera aligné sur le prix mondial. De toute manière, un récent rapport indique que le cout de l’extraction par fracturation hydraulique serait plus élevé que le prix mondial actuel du gaz.

    Enfin, il y a le charbon. La Chine est le plus grand producteur de charbon mondial. Elle extrait trois fois plus de charbon que les États-Unis et six fois plus que l’Inde, qui sont les deux autres plus grands producteurs mondiaux. Depuis que les Tories ont détruit l’industrie charbonnière britannique dans les années ’80, le Royaume-Uni est contraint d’importer deux fois plus de charbon que ce qu’il en produit.

    À l’échelle mondiale, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prédit, sur base des tendances actuelles, que le charbon sera la plus grande source d’énergie mondiale d’ici 2020, et que si cette tendance continue, le climat mondial connaitrait une hausse de température de 6°C d’ici 2100.

    L’énergie nucléaire, qui était généralement considérée il y a 50 ans comme une source d’énergie bon marché et non-polluante, a depuis longtemps perdu de son aura. Les réacteurs nucléaires, utilisant des systèmes conçus pour produire des armes nucléaires, laissent derrière eux des montagnes de déchets radioactifs hautement dangereux.

    Au centre de traitement des déchets nucléaires de Sellafield, en Angleterre, le stock de déchets radioactifs est égal en volume à 27 piscines olympiques, et les autorités n’ont aucune idée de quoi faire avec ! (ce serait déjà bien s’ils savaient où se trouve l’ensemble des déchets). On pourrait construire des systèmes qui produisent moins de produits dangereux mais, à nouveau, les gouvernements et les entreprises privées ne sont pas désireux de financer les investissements sur le long terme que cela implique.

    Pendant ce temps, la possibilité de systèmes efficaces et non-polluants tels que la fusion nucléaire (plutôt que la fission) semble n’avoir été qu’un mirage, qui s’éloigne au fur et à mesure qu’il parait plus proche.

    La capture du carbone ?

    Le charbon, le pétrole et le gaz requièrent des procédés de plus en plus chers, dangereux et polluants pour leur extraction, tout en continuant à relâcher de plus en plus de gaz à effet de serre. Les émissions mondiales de dioxyde de carbone sont passées de 20 gigatonnes par an en 1990 à près de 30 gigatonnes par an aujourd’hui. Neuf gigatonnes sont produits par les seules centrales électriques au charbon.

    Le changement climatique ne peut plus être empêché, mais il pourrait être ralenti en capturant une partie du dioxyde de carbone émis et en le stockant quelque part. Mais cela voudrait dire un investissement considérable dans la recherche afin de développer des systèmes adéquats ; cela couterait de l’argent et nuirait aux bénéfices des compagnies énergétiques. Les gouvernements parlent de la nécessité de capturer et stocker le carbone, mais il faut beaucoup plus de recherches ; aussi, le nombre d’installations à capture du carbone actuellement opérationnelles est minuscule si on le compare à l’ampleur du problème.

    Il y avait dans le monde en 2011 seize installations à grande échelle de capture du carbone, qui toutes ensemble ne capturaient qu’un millième du carbone généré à l’échelle mondiale. Il est prévu d’en construire plus (surtout en Chine), mais dans de nombreux cas, les investissements gouvernementaux se font longtemps attendre.

    Au Royaume-Uni par exemple, l’installation de capture de carbone de Longannet, qui devait capturer environ 1,5 mégatonnes de carbone par an, n’a finalement jamais vu le jour, parce que les propriétaires espagnols de Scottish Power et le gouvernement Con-Dem ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur le financement du projet.

    Bien que Ed Davey, secrétaire d’État à l’énergie Con-Dem, aime discourir à longueur de temps sur les “formidables opportunités” qui se présentent dans l’industrie de la capture de carbone, il n’y a en ce moment que très peu de recherches effectuées, et aucune installation de capture de carbone à grande échelle n’existe au Royaume-Uni.

    Il existe une alternative

    Il existe pourtant une alternative à l’accroissement indéfini de l’utilisation de carburants fossiles. En fait, en novembre 2009 déjà, dans un article paru dans la célèbre revue américaine Scientific American, on démontrait que simplement en utilisant la technologie dont nous disposons déjà à l’heure actuelle, il serait possible de satisfaire toute la demande mondiale en énergie, en utilisant des sources d’énergie renouvelables et non-polluantes. Quelles sont ces sources ? Essentiellement les énergies solaire, éolienne, et hydraulique.

    L’énergie solaire, générée par des panneaux photovoltaïques, est déjà familière. On la voit un peu partout, sur les calculatrices de poche et sur les toits des maisons. La baisse de cout extrêmement rapide des matériaux nécessaires pour la fabrication des panneaux photovoltaïques rend aujourd’hui possible et compétitive la génération d’énergie solaire à une échelle industrielle.

    En Californie par exemple, près de 2 gigawatts d’énergie solaire ont été installés. Cela est d’une part réalisé par des “fermes solaires”, champs de panneaux solaires à grande échelle, et d’autre part, par les nombreuses installations sur les toits des maisons et des entreprises, qui subviennent ainsi à leurs propres besoins.

    Cette “génération d’énergie distribuée” a aussi le grand avantage de fortement diminuer le cout du transport de l’électricité. De tels plans ont été adoptés en Allemagne, et c’était également un des objectifs du dernier gouvernement britannique, qui voulait créer une “taxation adaptée” afin d’encourager les firmes solaires britanniques (mais ce plan est passé à la trappe sitôt les Con-Dem au pouvoir).

    Bien sûr, la Californie est un cas particulier, vu qu’elle jouit d’un climat idéal, et de centaines d’hectares de désert ; mais l’idée des fermes solaires est reprise sur d’autres continents. Au Ghana par example, un projet d’installation solaire devrait fournir 155 mégawatts – 6 % de la demande énergétique ghanéenne.

    Aussi, un immense projet appelé “Desertec”, vise à satisfaire 15 % de la demande énergétique européenne à partir de fermes solaires en Afrique du Nord, acheminée par des câbles sous la Méditerranée. Mais ce projet rencontre beaucoup de critiques. Au premier rang, les Africains qui se demandent pourquoi ils devraient envoyer toute cette électricité en Europe, quand eux-mêmes en ont tellement besoin. Mais il reste tout de même que ce projet démontre que la génération d’énergie solaire à grande échelle est possible.

    L’énergie éolienne est devenue la source d’énergie renouvelable la plus diabolisée. Mis à part les mythes selon lesquels les champs éoliens en haute mer terroriseraient les dauphins et tueraient les oiseaux migrateurs, l’énergie éolienne est souvent décrite comme inefficace et chère. En réalité, tout cela est faux.

    Une récente étude effectuée par un groupe de recherche très respecté, Cambridge Econometrics, a démontré qu’il est possible d’installer des turbines éoliennes en haute mer qui satisferaient à un quart de la demande énergétique britannique à un cout modique, à peine plus que le cout équivalent d’utilisation de gaz équivalent, tout en créant des dizaines de milliers d’emplois dans le secteur de la construction.

    Il faut, il est vrai, des systèmes de stockage de l’énergie pour s’assurer de la fourniture au cas où il n’y a ni vent, ni soleil, mais cela peut être fait.

    On entend aussi l’argument comme quoi le régime des vents n’est pas fiable. Moins que les oligarques russes et les sultans arabes ?

    L’énergie hydraulique, qui utilise des turbines actionnées par l’eau stockée dans de grands réservoirs (lacs de barrage), est la plus ancienne forme d’énergie renouvelable.

    Aux États-Unis dans les années ’30, l’Autorité de la vallée du Tennessee a été instituée en tant qu’agence fédérale hydraulique – suscitant une vive critique de la part des compagnies énergétiques – afin de fournir des emplois et une électricité à bon marché grâce à un réseau d’immenses barrages. En Chine, le barrage des Trois Gorges, qui traverse le fleuve Yangtzi, devrait fournir 22,5 gigawatt. Mais ce barrage a déplacé 1,3 millions d’habitants, et causé de graves dégâts écologiques.

    D’un autre côté, l’énergie océanique et marémotrice est une immense ressource mais qui est complètement négligée, surtout si on parle d’une nation insulaire telle que le Royaume-Uni.

    En Europe, il n’existe qu’une seule installation marémotrice à grande échelle, celle de l’estuaire de la Rance, en France, qui fonctionne depuis 1966, et génère 240 mW. Mais des projets grandioses tels que celui du barrage maritime de l’estuaire du Severn, censé produire 5 % des besoins énergétiques britanniques, ne sont sans doute pas la meilleure option. Une majorité de l’industrie de la construction pourrait se voir engagée dans ce projet pendant des années, et il pourrait avoir des conséquences environnementales imprévisibles. D’un autre côté, un réseau de générateurs marémoteurs tel que proposé par l’ONG Friends of the Earth, produirait tout autant d’énergie pour beaucoup moins de dégâts écologiques.

    Enfin, le développement de générateurs utilisant l’énergie des vagues (ou houlomotrice) est complètement ignorée par le gouvernement et par les entreprises énergétiques.

    En fait, dans l’ensemble, très peu d’intérêt est affiché par les gouvernements et les multinationales de l’énergie partout dans le monde pour le développement de systèmes non-polluants.

    Bien que la recherche dans de nouvelles technologies encore inconnues puisse offrir des solutions encore plus efficaces dans le futur, et devrait d’ailleurs être financée comme il le faut, il est urgent de s’occuper de ce problème aujourd’hui et maintenant. Au Royaume-Uni, la dépendance obsessive de la part du New Labour et des Tories sur l’industrie privée nous mène droit au pire.

    D’un côté, il faut absolument fermer les centrales électriques au charbon qui vomissent des tonnes de dioxyde de carbone dans l’air, d’autant plus étant donné leur âge, vu que que les firmes énergétiques refusent d’investir dans de nouveaux générateurs qui seraient un peu plus propres.

    D’un autre côté, nous voyons que les gouvernements ont toujours échoué à maintenir le moindre engagement envers la production d’énergie non-polluante et les économies d’énergie. Ils espèrent pouvoir se baser sur des centrales au gaz, en important du gaze ou en utilisant des procédés polluants et potentiellement très dangereux tels que la fracturation hydraulique.

    Quoi qu’il en soit, le prix des combustibles va inévitablement s’accroitre, ce qui veut dire que de plus en plus de gens seront poussés dans la misère de ce fait. Et le chef de l’office de régulation de l’industrie, Ofgen, nous a déjà prédit que dans quelques années, le Royaume-Uni connaitra sans doute des délestages, ce que nous n’avons jamais vu dans le pays depuis la grève des mineurs de 1974.

    Que doivent faire les marxistes?

    Tout d’abord, nous ne devons pas accorder la moindre confiance au système capitaliste pour nous sortir de la catastrophe qui arrive à grands pas.

    Au Royaume-Uni, nous devons réclamer :

    • La fin immédiate des essais de fracturation hydraulique.
    • La renationalisation du secteur de la production et de la distribution d’énergie, afin de permettre la mise en place d’un plan de capture de carbone, et de nous sortir de l’utilisation de combustibles fossiles aussi rapidement que possible.
    • Une reconversion à très grande échelle de l’industrie de la “défense” vers la production de générateurs éoliens et solaires, en nationalisant les grandes compagnies énergétiques quand cela est nécessaire, sans compensation sauf sur base de besoins prouvés.
    • Un programme national d’expansion de la “génération énergétique distribuée” sur chaque nouveau bâtiment construit : à chaque logement et chaque entreprise ses panneaux solaires.
    • Une expansion massive du système de transport public, en particulier des chemins de fer, afin de réduire la pollution par les véhicules qui circulent sur les routes.
    • Un plan massif et public de recherche et de développement dans les systèmes de génération d’énergie marémotrice et houlomotrice.

    Dans le monde :

    • Les organisations des travailleurs, des peuples indigènes et des militants écologistes doivent s’opposer à tous les plans de développements désastreux tels que l’extraction des sables bitumineux et les plantations de cultures à “biocarburants”.
    • Il faut soutenir la lutte des peuples des pays à basse altitude, en particulier d’Asie du Sud-Est et du Pacifique, qui seront contraints à la migration et à l’appauvrissement national à cause de la hausse du niveau de la mer et du changement climatique.
    • Il faut se battre pour un plan énergétique international afin de satisfaire aux besoins de l’humanité en utilisant uniquement les énergies renouvelables.
  • Pour une année de lutte, rejoins les Etudiants de Gauche Actifs !

    En septembre, pour tous les étudiants, c’est la rentrée. Concrètement, cela veut dire des classes surpeuplées pour l’inférieur et des minervals élevés pour le supérieur. Du côté des jeunes travailleurs, la situation n’est pas plus rose. La flexibilité et les bas salaires constituent le quotidien de ceux qui ont trouvé un emploi. Tandis que l’allongement du stage d’attente pèse sur les plus malchanceux qui n’en ont pas. Partout à travers le monde, ce sont les jeunes et les travailleurs qui payent pour la crise. Dans un nombre croissant de pays (Québec, Grèce, Espagne, Israël…), les jeunes s’engagent de plus en plus sur le chemin de la lutte. C’est pour organiser les jeunes qui veulent participer à ces luttes dans leur université ou leur école que nous travaillons avec Etudiants de Gauche Actifs (EGA).

    Par Julien, EGA-Bruxelles

    Di Rupo prétendait que l’austérité était nécessaire afin d’assurer l’avenir des Belges. Mais de quels Belges parle-t-il exactement en attaquant notre sécurité sociale, nos pensions ? Face à cette situation, l’extrême-droite tente d’instrumentaliser la crise, les violences (notamment homophobes) se multiplient. Les problèmes sont nombreux, le système entier croule de partout. La planète connaît le même sort avec de plus en plus de catastrophes climatiques. Cela peut sembler tellement vaste que le fatalisme s’impose. Pas de ça avec EGA, nous voulons lutter contre tous ces maux en ciblant leur origine commune : le système de production capitaliste.

    Contre l’extrême droite

    Comme dans les années ‘30, l’extrême-droite s’empare du thème de la crise au service des plus riches et contre les immigrés. En Grèce, l’austérité imposée par tous les partis traditionnels et les banques a complètement détruit les services publics et les conditions de vie en général. Et c’est loin d’être fini… Le groupe néonazi Aube Dorée en rejette la faute sur les immigrés et l’establishment politique européen, en laissant les patrons et les actionnaires bien tranquilles. Faute d’une réponse suffisamment rapide, offensive et audacieuse de la part des véritables organisations de gauche, un tel discours a pu trouver écho parmi une partie de la population et conduire le parti néo-fasciste jusqu’au Parlement. Leur confiance ainsi renforcée a conduit ces organisations à des attaques très violentes contre les immigrés, les homosexuels et les militants politiques et syndicaux. En France, le Front National s’est vu ouvrir les portes de l’Assemblée Nationale.

    En Belgique également, l’extrême-droite fait parler d’elle avec, par exemple, des membres du Vlaams Belang investissant une école pour fourrer de force des saucisses de porc dans la bouche de tous les enfants pour stigmatiser les musulmans. Du côté francophone, une manifestation contre l’islam a été organisée par les populistes de droite du Parti Populaire, avec la participation du groupuscule néonazi Nation. Bien que Sharia4Belgium ne regroupe que quelques illuminés réactionnaires et soit une organisation rejetée par l’écrasante majorité de la communauté musulmane, les médias et les politiciens n’ont pas hésité à fustiger l’ensemble de celle-ci en ramenant sur la table tous les préjugés contre les immigrés. Plusieurs politiciens évitent de parler du social en surfant ouvertement sur le sécuritaire et les idées racistes. Ils espèrent que personne ne rappellra l’impact de leurs trente années de politique néolibérales et leur écrasante responsabilité envers ces centaines de milliers de jeunes dits ‘‘immigrés’’ qui n’ont bien souvent pour seule perspective que le chômage ou des emplois précaires. A Molenbeek, le taux de chômage flirte avec les 40% parmi les moins de 26 ans. L’approfondissement de la crise renforcera leur isolement et leur aliénation ainsi que les remarques racistes. Pour l’élite de la société, ce n’est pas un problème mais une solution : diviser pour mieux régner.

    Chaque année, le NSV (les jeunes du Vlaams Belang) organise une manifestation raciste et nationaliste dans une ville flamande. Depuis une vingtaine d’années, nous organisons systématiquement une contre manifestation non-violente avec l’objectif politique de donner une réponse sociale à la crise avec notre slogan ‘‘des emplois, pas de racisme’’ et l’objectif pratique de montrer que la rue appartient aux travailleurs et à leurs familles et non pas aux fachos.

    Apprendre de l’expérience internationale

    Les luttes internationales n’ont pas manqué l’an dernier ! Au Québec, la hausse du minerval a entraîné des centaines de milliers de jeunes dans la lutte contre le gouvernement Charest. Dans le sud de l’Europe, le mouvement des Indignés a popularisé l’idée que le pouvoir doit revenir dans les mains du peuple. Aux Etats-Unis, c’est le mouvement Occupy qui a connu un large succès parmi l’ensemble de la population. En France, la campagne de Mélenchon a montré qu’un programme de gauche radical pouvait rencontrer un soutien énorme. L’analyse de ces expériences et le développement de critiques constructives sur plusieurs aspects de ces différents processus sont au cœur de la réflexion politique d’EGA, afin de se préparer pour les combats à venir. Nous accueillons ainsi régulièrement des orateurs internationaux qui peuvent livrer un rapport issu du mouvement social lui-même, sans être contaminé par la propagande des médias dominants.

    Etudiant – Travailleurs : Solidarité !

    Le 30 janvier dernier, le pays était à l’arrêt, sous l’impact de la grève générale contre les premières attaques antisociales du gouvernement. Pour les médias dominants, c’était une grève de vieux, incapables de faire des sacrifices pour les générations à venir. Mais les jeunes aussi sont concernés par ces mesures ! Et pas qu’un peu ! Augmenter l’âge de la pension signifie plus de chômage pour les jeunes d’aujourd’hui, mais aussi un temps de carrière de plus en plus élevé. Ce jour-là, partout en Belgique, les Etudiants de Gauche Actifs ont fait la tournée des piquets dès avant la levée du jour pour exprimer leur solidarité et renforcer ces piquets. Ainsi, à Ixelles, à l’Athénée Charles Jansens, une trentaine de jeunes du secondaire s’étaient réunis sous la bannière d’EGA : ‘‘Nous voulons des écoles, du travail, un avenir!’’ Aucun autre piquet écolier n’a été vu en Belgique depuis les grèves de 1996 dans l’enseignement, et ils étaient déjà conséquents à l’époque. Cela montre le potentiel qui existe parmi la jeunesse quand elle est organisée !

    Nous avons aussi organisé différents meetings au sujet de cette grève. A Gand, un débat a réuni partisans et adversaires de la grève générale devant 150 personnes. Le lendemain, Marc De Vos, un des orateurs libéraux, concluait sur tweeter que ‘‘Karl Marx était dans l’auditoire.’’

    EGA a aussi été très présent dans les manifestations de solidarité avec les travailleurs d’ArcelorMittal et a mené une campagne de solidarité active à Liège, dans les rues et à l’université. A l’Université Libre de Bruxelles, l’entreprise sidérurgique voulait participer à une journée de l’emploi sur le campus. A l’initiative des Etudiants-FGTB, nous avons mené une action de protestation… et le géant du métal a refusé de venir !

    Rejoins EGA !

    Pour les Etudiants de Gauche Actifs, la crise économique, les divisions (racistes, sexistes, homophobes…), la destruction de l’environnement (catastrophe de Fukushima ou de BP dans le Golfe du Mexique…), etc. ont une même racine : le système économique à la base de la société, le capitalisme. Nous prenons le temps nécessaire pour analyser l’actualité et en discuter entre nous, car il est évident que sans comprendre le système, lutter contre lui ne pourrait être efficace. Mais nous ne sommes pas des intellectuels de gauche dans leur tour d’ivoire. Tout au long de l’année, nous sommes à l’initiative d’actions partout en Belgique (‘‘Occupy University’’ à Gand, Anvers, Louvain et Bruxelles en octobre dernier, actions antifascistes, rassemblement de solidarité avec les luttes à l’étranger, etc.) et participons à d’autres actions plus larges : mobilisations syndicales, manifestation antinucléaire suite à la catastrophe de Fukushima, pour défendre le droit à l’avortement, contre la répression policière…

    Ne nous regarde pas : rejoins-nous ! Une nouvelle page de l’Histoire est en train de s’écrire, participe toi aussi à la lutte pour une autre société ! Seul, tu ne peux rien contre ce système. Mais ensemble et organisés, nous représentons une force qui est destinée à croître à mesure que la colère se développera face aux conséquences de la crise de ce système pourri.

  • Capitalisme et crise écologique

    L’actualité récente a été marquée par des catastrophes industrielles et écologiques d’ampleur phénoménale (désastre nucléaire de Fukushima, catastrophe de BP au Golfe du Mexique, vagues de boues toxiques en Hongrie, crise alimentaire et contamination en Allemagne,…) tandis que les conséquences du réchauffement climatiques deviennent sans cesse plus concrètes. Actuellement, la Corne de l’Afrique (Éthiopie, Somalie, Érythrée,…) connait sa plus grande sécheresse depuis 60 ans. Si le changement climatique n’est pas le seul facteur de cette crise qui touche plus de 10 millions de personnes, il n’en reste pas moins déterminant. Le capitalisme a largement illustré ce qu’il réserve en termes de crises écologiques et de gestion de celles-ci.

    Les discours n’ont pas manqué pour accuser ”l’Homme”. Pareille vision des choses est bien pratique pour les gouvernements, grands patrons et actionnaires puisqu’elle les place au même degré de responsabilités que les simples travailleurs. Cette logique s’est même retrouvée chez certains militants de gauche qui ont critiqué la ”société de consommation” et ont parlé de ”décroissance”. A la base de ce raisonnement se trouve un raccourci théorique, la négation de la question fondamentale de la production. Mais, en parallèle avec l’approfondissement de la crise économique, la conscience que le capitalisme lui-même est une menace pour l’environnement s’est développée.

    La catastrophe de BP a constitué la pire marée noire qu’ait connue le monde. Pendant plusieurs mois, ce sont près de 800 millions de litres de pétrole qui ont été déversés. Le numéro deux mondial du secteur pétrolier avait rogné sur les coûts de sécurité et volontairement ignoré une longue liste d’incidents qui sonnaient comme autant d’avertissements, comme en 2005 lorsque la plateforme en haute mer de Thunder Horse avait failli s’effondrer dans les eaux du Golfe du Mexique. Mais cette politique – où le déni du risque écologique s’est accompagné de soutien à des dictatures ou à des troubles (Azerbaïdjan, Angola, etc.) – a permis aux actionnaires de voir grandir leurs dividendes. La même soif de profit se trouve derrière la catastrophe nucléaire de Fukushima où, pour économiser sur la sécurité, on a été jusqu’à recruter des sans-abris pour s’occuper de l’entretien de la centrale.

    ”Si le climat était une banque, ils l’auraient déjà sauvé”

    Les discussions sur le réchauffement climatique ont entraîné de nombreuses discussions internationales. Les Conférences des Nations Unies sur le Climat impressionnent tant par leur nombre (celle de Copenhague en 2009 était déjà la quinzième, et il y a encore eu celle de Cancun en 2010) que par leur faillite. Cet échec n’est pas étonnant. On estime que si les mesures nécessaires afin d’enrayer le réchauffement climatique avaient été mises en place il y a une quinzaine d’années, cela n’aurait même pas coûté 3% du PIB mondial par an. Toutefois, même ce léger coût est complètement hors de question pour les différentes puissances impérialistes, qui se focalisent sur le maintien de la rentabilité à court-terme des multinationales qu’elles représentent, et cela malgré le fait qu’il est assez largement reconnu qu’à long terme, les coûts de l’inaction actuelle pourraient être bien supérieurs. Cette attitude avait été synthétisée par Hugo Chavez, qui avait déclaré à l’occasion de la Conférence de Copenhague : ”Si le climat était une banque, ils l’auraient déjà sauvé”.

    Reste à savoir quels actes poser et, sur cet aspect comme sur d’autres, la rhétorique de Chavez peine à trouver un prolongement pratique. En avril 2010, le président bolivien Evo Morales avait appelé à une Conférence des peuples sur le changement climatique et les droits de la Terre mère, à laquelle participait également Hugo Chavez. Morales avait déclaré à la session d’ouverture : ”Ou meurt le capitalisme ou meurt la Terre Mère”. Mais pour les 20,000 représentants de mouvements sociaux, de syndicats, d’ONG, d’organisations politiques,… La manière de lutter contre le capitalisme est restée extrêmement floue et la conférence en est restée à une déclaration à destination de la conférence des Nations Unies de Cancun. Une opportunité gigantesque a donc été gaspillée pour parvenir à un plan d’action international pour le climat, avec un agenda de manifestations internationales, de journées d’action et même de journées de grève.

    Renverser le capitalisme

    De la même manière que nous avons besoin d’une résistance internationale face à la crise, nous avons besoin d’une riposte internationale contre la destruction de notre environnement. Les responsables sont d’ailleurs les mêmes, ces deux mouvements doivent se rejoindre autour de la seule force capable de bloquer l’économie et de la faire ensuite fonctionner pour ses propres intérêts: la classe des travailleurs.

    C’est pourquoi nous défendons la nationalisation du secteur de l’énergie, sous le contrôle démocratique des travailleurs et de leurs familles, tout comme pour les autres secteurs clés de l’économie. Ce n’est qu’ainsi que suffisamment de moyens pourront être libérés pour une réelle recherche scientifique indépendante destinée à avoir une production (énergétique ou autre) écologiquement responsable. C’est aussi pourquoi nous sommes favorables à des solutions collectives et non à des sanctions individuelles. Les ”écotaxes” font endosser au consommateur la responsabilité des méthodes de production et de distribution capitalistes, alors qu’il n’a strictement rien à dire à ce sujet tandis que les riches peuvent continuer à polluer contre une amende proportionnellement très légère face à leurs revenus.

    Nous défendons aussi que se soit aux organisations de travailleurs de prendre en charge les secours aux victimes lors de catastrophes. Lors des pluies torrentielles qui ont touché le Pakistan en 2010, certaines régions n’avaient reçu aucun secours plusieurs semaines après la catastrophe et, à d’autres endroits, les riches s’étaient accaparés les groupes électrogènes et l’aide alimentaire tandis que les spéculateurs stockaient la nourriture et les biens de première nécessité et ont profité de la pénurie de nourriture, d’eau potable, de tentes ou de médicaments pour fortement augmenter les prix et engranger de juteux bénéfices.

    En définitive, seule une société réellement socialiste, basée sur le contrôle, la gestion et la planification démocratique de l’économie par les travailleurs et la population permettrait d’organiser les mesures de préventions, d’augmenter la sécurité dans les activités industrielles et de préserver l’environnement ainsi que les travailleurs tout en évitant le gaspillage énorme de ressources qui caractérise le capitalisme.

  • Nouvelle campagne de la FGTB wallonne: “Où est passé l´argent?”

    A la veille du Premier Mai, fête des travailleurs, la FGTB wallonne a présenté sa nouvelle campagne "Où est passé l’argent?". La réponse est claire et a donné le nom du site internet de la campagne (www.danslapochedesactionnaires.be), cette succédant à la campagne ‘‘le capitalisme nuit gravement à la santé’’ lancée en 2008.

    Par Nicolas Croes

    Le tract de la campagne commence par le titre ‘‘C’est pas la crise pour tout le monde!’’ et explique très justement : ‘‘Contrairement aux idées reçues, nous vivons dans un pays de plus en plus riche. Chaque année, les richesses produites (par les travailleurs !) ne font qu’augmenter. Pourtant, les travailleurs ne reçoivent pas leur juste part du gâteau. Depuis 30 ans, les actionnaires captent une proportion de plus en plus importante de ces richesses. Rien que pour 2010, ce sont 20 milliards € supplémentaires qui se sont retrouvés… dans la poche des actionnaires !’’ Par la suite, il dénonce le résultat en termes de ‘‘Chômage, austérité, pouvoir d’achat en berne, attaques contre la Sécurité sociale et les services publics, fiscalité injuste, hausse des prix des matières premières et de l’énergie…’’

    Au-delà de la dénonciation, la FGTB wallonne plaide pour un meilleur pouvoir d’achat par le maintien de l’indexation automatique des salaires, l’augmentation des salaires bruts et du salaire minimum et la suppression des discriminations touchant les jeunes. Il est aussi question de renforcer la sécurité sociale (‘‘sans elle, un Belge sur trois serait pauvre’’) afin de notamment augmenter les allocations sociales (pension, invalidité, chômage…) et d’instaurer leur réelle liaison au bien-être. Troisièmement, afin de lutter contre le chômage qui frappe 750.000 personnes dans notre pays, la campagne défend les 32 heures de travail par semaine avec réduction collective du temps de travail, maintien du salaire et embauche compensatoire. Enfin, la FGTB wallonne veut renforcer les services publics en stoppant le processus de privatisation et en renationalisant des secteurs clés comme l’énergie, la Poste,…

    La FGTB wallonne explique également comment financer ces mesures et met en avant la limitation des revenus des actionnaires, des grands patrons et des traders (‘‘taxation des plus-values boursières, plafonnement des revenus des actionnaires, instauration d’un salaire maximum,…’’), en luttant contre la fraude fiscale, en supprimant la déduction des intérêts notionnels, en instaurant une ‘‘juste perception de l’impôt des sociétés’’ (la FGTB wallonne rappelle que n’importe quel pensionné paye plus d’impôts qu’Electrabel ou Inbev aujourd’hui…) et en contrôlant le système financier et bancaire par la création d’une banque publique régionale, par l’instauration d’une taxe sur la spéculation, par la suppression des ‘‘paradis’’ fiscaux, etc.

    Que faire du secteur financier ?

    Le PSL se retrouve pleinement dans différentes revendications portées par la FGTB wallonne dans cette campagne, tout comme dans la précédente, notamment concernant la question de la réduction collective du temps de travail avec embauches compensatoires et sans perte de salaire, une revendication que nous avons eu l’occasion de défendre en plusieurs occasion ensemble avec les Jeunes-FGTB, comme dans les comités de ‘‘Jeunes en lutte pour l’emploi’’. Mais, tout comme à l’époque du lancement de la campagne ‘‘le capitalisme nuit gravement à la santé’’, nous regrettons que ne figure pas la revendication de la nationalisation d’un secteur aussi crucial que le secteur financier.

    L’actualité récente (la catastrophe de BP dans le Golfe du Mexique l’an dernier ou encore celle de Fukushima en mars) a démontré de façon on ne peut plus limpide que laisser un secteur aussi important que celui de l’énergie dans les mains du privé est une aberration totale. Nous soutenons ainsi l’exigence portée par la FGTB de "la renationalisation de la production nucléaire" et plus encore celle de la FGTB wallonne d’aller carrément vers la nationalisation de tout le secteur de l’énergie.

    Mais – lorsque nous regardons la dégradation sociale dans les quartiers pauvres de nos villes ou la pauvreté cachée à la campagne, lorsque nous constatons l’état dans lequel doivent vivre de très nombreux pensionnés, personnes handicapées, malades chroniques, jeunes et moins jeunes sans emplois,… – il nous semble que la crise économique, la pire crise du capitalisme depuis les années ’30, est elle aussi une catastrophe. Elle démontre, tout aussi clairement que celles de BP ou de Fukushima concernant le secteur de l’énergie, que le secteur financier doit être placé hors des mains du privé, dans celles de la collectivité.

    La création d’une banque publique régionale ne résoudrait rien à la crise, et n’empêchera pas de nouveaux problèmes au secteur financier. Une petite île, régionale qui plus est, dans un océan où le marché dicte ses lois se ferait engloutir au bout d’un moment, comme ce fut le cas dans le passé avec la CGER. Les débuts de la nouvelle Caisse d’Investissements de Wallonnie (CIW) illustrent aussi cela. La CIW a accusé une perte de 1,26 million d’euros pour l’année 2010 et de 1,3 million en 2009. Il est vrai que l’Union Européenne a longtemps bloqué le projet, mais les souscriptions, qui avaient pour objectif d’atteindre les 300 millions d’euros, n’ont récolté que 81 millions. Entre autres problèmes, pour les entreprises, la CIW n’est pas concurrentielle avec d’autres aides, un problème qui reviendra systématiquement dès lors que l’on se base sur la logique du marché et sa soif de profits à court terme.

    ‘‘Le capitalisme n’est pas l’ordre naturel des choses’’

    C’est ce qu’on pouvait à l’époque lire dans le tract de la campagne ‘‘Le capitalisme nuit gravement à la santé’’. Mais nous avions déjà à ce moment l’impression que la FGTB n’y croyait pas vraiment. Dans la tête des dirigeants, il s’agissait plutôt d’un système capitaliste fortement régulé que d’une rupture avec le capitalisme, ce que Thierry Bodson, secrétaire général de l’interrégionale wallonne de la FGTB, disait en ces termes : "Je ne plaide pas pour l’instauration d’une économie planifiée. Mais il faut que la machine économique soit nettement plus régulée." (La Libre, 26 février 2009).

    A l’époque, nous avions déjà écrit ”Nous ne sommes pas contre d’autres revendications portées par cette campagne comme la "traçabilité" des flux financiers internationaux, la mise sur pied d’autres indicateurs que le PIB pour mesurer la création de richesses ou encore le contrôle des publicités mensongères à propos des produits financiers. Mais ces mesures, en acceptant de laisser une part non négligeable du contrôle de la société dans les mains des capitalistes, cherchent à concilier des intérêts aussi diamétralement opposés que ceux des travailleurs et ceux de la bourgeoisie.” (Une campagne bienvenue de la FGTB wallonne, mais comment la faire aboutir ?)

    Aujourd’hui, cette lacune, selon nous, reste présente, mais avec un ton que nous trouvons peut-être trop timide. Alors que l’on pouvait lire en 2008 ‘‘Aujourd’hui, libéralisme et capitalisme ont un genou à terre. C’est le moment ou jamais de contre-attaquer pour les empêcher de nuire à nouveau’’, on trouve maintenant dans ‘‘Où est passé l’argent’’ des attaques moins ambitieuses, contre le ‘‘dérapage actionnarial qui handicape la relance économique, freine les augmentations de salaire et la création d’emplois’’ (à lire dans la brochure de présentation de la campagne).

    Instaurer un rapport de force

    On peut aussi lire dans la brochure de la campagne que ‘‘Les luttes sociales ont permis une réduction progressive de la durée de travail : de 12h/jour, 7 jours sur 7 au début du XXe siècle, pour finalement arriver à 40h/semaine en 1974.’’ Il est fort utile de rappeler que nos acquis sociaux sont le fruit de luttes et de mobilisations, d’un rapport de force établit par l’organisation et l’action collectives des travailleurs. Aujourd’hui aussi, c’est en construisant ce rapport de force dans la rue et au travail que l’on pourra non seulement préserver nos acquis, mais aussi récupérer ce qui nous a été volé et même changer de société.

    En 2008, le tract de la campagne de la FGTB wallonne disait ‘‘Partout en Europe et dans le monde, la crise ravive des mouvements de contestation de ce modèle qu’on pensait incontournable. Le vent tourne…’’ Il est regrettable de ne plus retrouver de références de ce type maintenant, surtout après le processus révolutionnaire au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et les mobilisations gigantesques que nous avons connu depuis 2008, souvent les plus importantes depuis des décennies (au Royaume-Uni, au Portugal, en Espagne, aux Etats-Unis,…).

    Pour illustrer ses propos, la FGTB wallonne se réfère à la lutte récente contre l’Accord interprofessionnel : ‘‘Les travailleurs payent la crise de toutes parts ! Et aujourd’hui, on ose encore nous parler de « dérapage salarial » ? Dans le dernier projet d’accord interprofessionnel, rejeté par la FGTB, le patronat n’a pas voulu lâcher plus de 0,3% d’augmentation en 2012… soit 6€ pour un salaire de 2.000€ bruts ! Quel élan de générosité !’’ Mais il y a beaucoup à dire sur la manière dont la lutte syndicale a été organisée à l’occasion de cet AIP, rejeté par la majorité des syndicalistes des syndicats socialiste, chrétien et libéral, même si seuls la FGTB et la CGSLB ont respecté cette majorité.

    Le rôle de la direction de la CSC a été scandaleux, il est vrai. Mais, à la FGTB aussi, certains de nos dirigeants ont été loin d’être à la hauteur de l’enjeu. Ainsi, face à la norme salariale scandaleuse de 0,3% pour 2012, les manifestations et actions régionales ont été désorganisées, sans mot d’ordre clair donné suffisamment longtemps à l’avance par les directions syndicales et sans véritable plan d’action, malgré la volonté de lutte très clairement présente à la base. Maintenant, le débat sur l’AIP a été renvoyé aux négociations sectorielles, où il faut dorénavant combattre pour dépasser la norme dans le plus de secteurs possibles.

    Dans le cadre des protestations contre l’AIP, le SETCa et la Centrale Générale ont fait la tournée des partis traditionnels les 6 et 17 mars derniers : aucun parti n’a pris position pour les revendications syndicales, tous ont soutenu la proposition d’AIP. Pense-t-on que les revendications portées par la campagne ‘‘Où est passé l’argent ?’’ vont se réaliser en allant trouver ces partis ?

    Dans le cadre de la campagne ‘‘Le capitalisme nuit gravement à la santé’’, Thierry Bodson avait expliqué lors d’une émission de Matin Première que : "(…) Je pense que ce qu’il faut pour une organisation syndicale comme la FGTB, c’est réussir à peser de tout son poids sur les partis politiques qui existent aujourd’hui à gauche et, à ce niveau-là, on constate que, la crise aidant, on a parfois une oreille un peu plus attentive, en effet, de la part du Parti socialiste et même d’Ecolo, que ce qu’on a eu par le passé et notamment par rapport aux propositions qui sont faites ici…" Cette idée est largement répandue, mais nous pensons toutefois que ce qui s’est produit depuis – notamment dans le cadre de l’AIP – a largement démontré que cette ‘‘oreille attentive’’ est bouchée. Nous ne pouvons plus accorder la moindre confiance envers les partis établis pour satisfaire les revendications syndicales.

    Les discours, c’est bon, passons au plan d’action !

    Joignons les actes à la parole et organisons notre colère ! Tous les secteurs connaissent les dégâts de la ‘‘logique’’ de marché. Le patronat et leurs partis veulent nous faire payer la crise une troisième fois après les pertes d’emplois et le sauvetage des banques. Il est nécessaire de s’opposer à leurs plans de façon organisée, et les syndicats sont les meilleurs instruments pour ce faire.

    Une large campagne d’information et de sensibilisation est un bon atout, un atout de poids, mais seule, elle n’est rien. Pour véritablement être une arme aux mains des travailleurs, elle doit être couplée à un plan d’action, à un agenda réfléchi d’actions allant crescendo.

  • 27 novembre: Conférence nationale d’EGA / 28 novembre: Manifestation pour l’environnement

    Ce 27 novembre se déroulera une conférence nationale des Etudiants de gauche Actifs Secondaire et Supérieur. Nous voulons y discuter des campagnes d’EGA, tant au niveau de leur contenu que du point de vue pratique. C’est une bonne manière pour rencontre des militants d’EGA issus de tout le pays. Le jour suivant, nous participerons à la manifestation pour l’environnement qui se tiendra à Bruxelles.

    Tract d’EGA

    Tract en format PDF

    Manifeste avec Etudiants de Gauche Actifs le 28 novembre à Bruxelles

    Manifestation pour l’environnement, 14h Place de la Monnaie

    Marée Noire dans le golfe du Mexique, coulée de boues toxiques en Hongrie, incendies gigantesques en Russie, désastre climatique au Pakistan,… la succession actuelle de dramatiques désastres environnementaux est impressionnante.

    Aujourd’hui déjà, 300.000 personnes meurent chaque année en raison directe ou indirecte des effets du changement climatique. Les récents drames ont clairement illustré la responsabilité des actionnaires des grandes entreprises dans la crise environnementale. Leur soif de profit et leur avidité est sans limite. C’est ce qui a conduit BP à forer à des profondeurs où aucune technologie n’était prévue pour réparer un accident comme l’explosion du conduit de forage et à minimiser la sécurité. Résultat : la pire marée noire de l’Histoire. Les raisons de la fuite du réservoir de l’usine d’aluminium en Hongrie sont identiques.

    Les capitalistes ne veulent pas de normes environnementales contre le réchauffement climatique, car celles-ci diminuent leurs profits. Et la crise économique inhérente au chaos du marché libre accentue la concurrence entre capitalistes et aggrave le problème. Au contraire, ils coupent dans les dépenses au détriment des conditions du travail, des sa- Manifeste avec Etudiants de Gauche Actifs , le 28 novembre à Bruxelles, laires et de la possibilité de vivre dans un environnement sain pour les travailleurs et leurs familles.

    Ce 28 novembre se tiendra à Bruxelles une manifestation nationale à l’initiative de la coalition climat, à laquelle EGA participera. Cette manifestation se déroule dans le cadre du Sommet sur le réchauffement climatique de Cancun, au Mexique, qui suit l’échec de celui Copenhague l’an dernier.

    Les dirigeants politiques traditionnels qui se réunissent dans ce type de sommets coûteux n’ont aucune solution à proposer car ils représentent les intérêts des capitalistes. Partout, ils mènent une politique de coupes budgétaires pour faire payer aux travailleurs et aux jeunes le sauvetage des actionnaires des banques et des grandes entreprises. Tout comme l’enseignement et les soins de santé, l’environnement ne sera pas épargné par les conséquences de la vague d’austérité.

    Seule la mobilisation de masse des jeunes et des travailleurs peut changer les choses en faveur d’une société organisée pour satisfaire les besoins de tous et le respect de l’environnement, une société socialiste.

    Par tic ipe à la conférence nationale d ’EGA 2010 !

    Élaborons notre programme et préparons la résistance !

    La crise du capitalisme frappe les jeunes de plein fouet et un chômage de masse nous attend. Les jeunes, surreprésentés dans les emplois précaires, les intérims, les CDD,… ont été jetés à la porte des entreprises. Pour la première fois depuis longtemps, notre génération – celle qui est aux études ou sur le marché du travail depuis peu – éprouvera plus de difficultés à s’en sortir que la précédente.

    Le patronat et ses politiciens veulent nous faire payer leur crise une deuxième fois en orchestrant l’austérité sur nos écoles, nos unifs, nos soins de santé,… parce qu’ils ont sauvé les profits des banques à coups de milliards. Pour avoir un avenir, il faudra s’organiser pour lutter contre ce système basé sur la course aux profits au bénéfice d’une petite minorité. Au-delà de remettre en cause le capitalisme, nous avançons la nécessité d’une alternative socialiste.

    Nous avons lancé EGA dans les écoles secondaires depuis un an. Dans l’enseignement supérieur, EGA a déjà construit de nombreuses campagnes: pour le droit de vivre dans un environnement sain; avec les Jeunes en lutte pour l’emploi; contre le racisme et les néofascistes avec la campagne Blokbuster pour les mobilisations anti-NSV (l’organisation étudiante du Vlaams Belang) et avec les JAF (Jeunes Antifascistes) du côté francophone; contre les assainissent dans l’enseignement,… Nous avons aussi participé aux élections étudiantes à Gand et à Bruxelles cette année.

    La conférence nationale d’EGA secondaire et supérieur de cette année, ce samedi 27 novembre de 13h à 21h, portera sur l’élaboration du programme d’EGA sur ces 4 thèmes et l’élaboration de nos futures campagnes. Des dizaines d’étudiants de toutes la Belgique s’y retrouveront. Participe aussi à la résistance ! Inscris-toi pour la conférence nationale d’EGA 2010 !

    PROGRAMME? LIEU? PRIX?

    À 13h, 3 commissions auront lieu sur le programme d’EGA: Enseignement / Contre le Racisme et l’extrême droite / Emplois des Jeunes

    A 16h, il y aura un débat en plénière portant sur ‘‘notre avenir ne tombera pas du ciel : ORGANISONS NOUS DANS LA LUTTE !’’

    A 19h, il y aura un meeting ‘‘Détruire le capitalisme avant qu’il ne détruise la planète’’ Avec: Mirre Vercauteren EGA-ALS Gand, un syndicaliste de la SNCB de “libre parcours” et Nicolas Croes, auteur de la brochure sur l’environnement du PSL

    La Conférence se déroulera de 13h à 21h à Bruxelles, “Randstaat”, 45-47 rue du jardinier 1030 Molenbeek (Métro Comte de Flandre)

    Prix: 3 euros pour les lycéens / 2€ en prévente, 5 euros pour les étudiants et jeunes travailleurs /3€ en prévente travailleurs

    Logement possible à bruxelles le soir (il faut amener son matelas et son sac de couchage)

  • Le capitalisme nuit à l’environnement

    Ce 4 octobre, dans l’Ouest de la Hongrie, le côté nord d’un réservoir à déchets d’une fabrique d’aluminium se brise et un million de mètres cubes de boue toxique recouvre les villages et les champs les plus proches. Conséquences: 9 morts, 122 blessés, des familles qui ont tout perdu, des champs détruits. Pourtant, des photographies aériennes prises le 11 juin montraient déjà clairement qu’il y avait une fuite au réservoir. Cette catastrophe écologique et humaine s’ajoute à la longue liste des drames qui auraient pu être évités.

    Par Irina (Gand)

    En Hongrie comme dans le reste des anciens états staliniens, la chute du Mur a ouvert la voie à l’exploitation capitaliste des matières premières. Les anciennes bureaucraties staliniennes du Bloc de l’Est étaient déjà loin d’être championnes de l’environnement, mais les problèmes sont plus graves encore avec la façon dont l’économie capitaliste privilégie le profit à court terme au détriment de la sécurité à longe terme. L’euphorie et l’arrogance patronales qui ont suivi la ‘victoire’ de la chute du Mur en 1989 ont entraîné d’énormes ravages sur les plans social, économique et écologique.

    L’extraction de pétrole, de charbon et de métaux fait partie des industries les plus polluantes au monde. La récente catastrophe de Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique a récemment très clairement illustré quels étaient les dangers de fuite dans le secteur pétrolier, et le raffinage de pétrole produit aussi des gaz toxiques en grande quantité.

    L’extraction de charbon et de métaux consomme une gigantesque quantité d’eau, altérant la qualité de l’eau environnante. La désagrégation des pierres libère des acides dans la nappe phréatique, ce qui attaque la fertilité des champs, tandis que le stockage de la soupe chimique (utilisée pour débarrasser les métaux de leurs impuretés) dans de grands bassins ouverts est loin d’être sans danger de fuites. L’extraction de métaux pollue aussi l’environnement de métaux très toxiques. Un nouveau scandale a éclaté cette année au Nigéria, après que l’on ait découvert que l’extraction d’or à partir de minerais riches en plomb était responsable du décès de dizaines d’enfants, plus vulnérables à la concentration excessive de mercure dans l’air et à la saturation en plomb des sols.

    La pollution dont nous parlons ici est destinée à durer des milliers d’années, ce qui prive les générations à venir de réserves conséquentes d’eau potable et de terrains agricoles. Comment en est-on arrivés à ce point ? Nous vivons dans un système économique dont la priorité est l’accumulation et l’expansion des profits. L’industrie minière n’est pas seulement polluante, elle est aussi extrêmement lucrative : ce secteur a augmenté ses profits de 5 à 45 milliards de dollars par an entre 2002 et 2006. Même après l’impact de la crise économique, les profits restent énormes mais ce n’est toujours pas assez au goût des capitalistes. Les entreprises minières ont les moyens d’assurer une production (plus) écologique et plus sécurisée, mais entre l’augmentation de leurs profits et le péril causé à des écosystèmes entiers pour des milliers d’années, leur choix est vite fait.

    Les politiciens traditionnels, en Belgique comme ailleurs, sont du côté des capitalistes. Les partis traditionnels et les diverses institutions défendent les intérêts du capital, et donc aussi de l’industrie minière. Quand des lois environnementales existent, elles le doivent avant tout à la pression de la population et non à la bonne volonté des politiciens. Il faut encore voir de quelle façon ces lois sont appliquées… Au Chili, pour le contrôle de la sécurité dans l’industrie minière, il y a en tout et pour… 18 inspecteurs ! Et ce n’est pas une exception isolée.

    Obtenir une industrie minière écologique, c’est possible, mais cela nécessite de lutter. Le capitalisme a illustré sa totale incompétence avec les crises financières, écologiques,… elles sont inévitables en son sein. L’anarchie totale du marché libre conduit à un énorme gaspillage d’énergie et de matières premières sur une planète déjà surexploitée. Il est absolument nécessaire d’instaurer par la lutte une économie démocratiquement planifiée, au service de l’humanité, qui ne met pas en danger les générations futures. Seul un système socialiste permettra un développement de l’humanité dans le respect de l’environnement.

    Rejoignez-nous dans cette lutte!

  • Manifeste avec Etudiants de Gauche Actifs – Secondaire, le 29 septembre à Bruxelles – Contre L’EUROPE DES BANQUES & DES MULTINATIONALES

    La Belgique accueille la présidence de l’Union Européenne pour 6 mois. Partout en Europe, les gouvernements ont distribué l’argent public pour sauver les énormes profits des banques.

    Tract des Etudiants de Gauche Actifs

    L’UE et le FMI (Fonds Monétaire International) essayent de forcer les Grecs à accepter une diminution très forte de leur niveau de vie pour les profits d’une petite poignée. Cela illustre que l’UE ne roule que pour les grandes entreprises et leurs actionnaires. Aujourd’hui c’est aux travailleurs et aux jeunes de payer la crise du capitalisme. Le chômage et la pauvreté s’accroissent et touchent plus fortement les jeunes.

    En Belgique, les 20 milliards d’€ d’aides aux banques (qui représentent plus que le budget de l’enseignement secondaire et supérieur) impliquent une diminution des moyens pour l’enseignement – alors qu’il n’y a pas assez de place dans les écoles et que celle-ci sont surpeuplées -, pour les soins de santé, pour les pensionnés… une diminution énorme du niveau de vie alors que le fossé entre riches et pauvres n’a jamais été aussi large qu’actuellement.

    En Grèce, en France, au Portugal, en Espagne… les protestations se généralisent. Ce 29 septembre aura lieu une journée d’action européenne à l’appel de la Confédération Européenne des Syndicats. Les jeunes sont appelés à prendre la tête de la grande manifestation européenne de 100.000 personnes qui aura lieu à Bruxelles. Cette journée d’action doit constituer le point de départ d’une résistance unifiée des jeunes et des travailleurs à l’échelle européenne.

    Mobilise autour de toi (tes amis, ta famille, tes camarades de classe, etc.) pour prendre part à cette manifestation avec les Etudiants de Gauche Actifs – Secondaire. Non à cette Europe des banques et des multinationales !

    Contre l’Europe de la guerre à Gand !

    EGA et les organisations de paix organisent une manifestation à Gand contre le ministre ‘Crembo’ et le sommet européen des ministres de la guerre ! Le Ministre de la Défense belge, Pieter De Crem, a renforcé la présence belge en Afghanistan alors que la situation de la population afghane ne cesse d’empirer à cause de la guerre. On nous parle de défense de la démocratie et de la liberté, mais cette guerre ne défend que les intérêts des capitalistes. Assurer la domination économique et politique de la région est la seule chose qui compte, et tant pis pour la vie de civils innocents.

    Jeudi 23 septembre, à 19h, au Zuid à Gand

    Action environnement contre Luminus à Liège !

    EGA organise une action contre le fournisseur d’électricité Luminus qui construit des nouvelles centrales thermiques ultra-polluantes. Le nouvel exemple du désastre causé par BP dans le Golfe du Mexique montre que la course aux profits entraîne pollution et dérèglements climatiques.

    Mercredi 15 septembre, à 13h30, devant le siège de Luminus, n°37 Boulevard d’Avroy à Liège

    Contre la Millionaire Fair à Anvers !

    EGA organise une action des jeunes pour l’emploi contre la Millionaire Fair. On n’est pas tous logé à la même enseigne : le 25 septembre, à Anvers, les millionnaires pourront fêter une année d’énormes profits tout en sabrant le champagne au Palais des Expositions dans un luxe décadent, alors que les effets de leur crise frappent les jeunes de plein fouet.

    Samedi 25 septembre, à 14h, Palais des Expositions d’Anvers

    Marches des Jeunes pour l’Emploi à Bruxelles et Charleroi !

    Le chômage et la précarité augmentent fortement chez les jeunes. On est jeté à la porte des entreprises comme de vulgaires kleenex, afin de préserver les rémunérations d’actionnaires à l’avidité illimitée qui ne se soucient pas qu’on ait une vie et un avenir. C’est pourquoi EGA, avec les Jeunes FGTB, les JOC (Jeunesses Ouvrières Chrétiennes) et d’autres partenaires organise des marches des jeunes pour l’emploi locales à Bruxelles et à Charleroi.

    Jeudi 14 octobre, à 18h, Place Anneessens à Bruxelles – Jeudi 28 octobre, à 18h à Charleroi

    Pourquoi rejoindre EGA ?

    L’avenir que nous réserve le capitalisme est fait de guerres, de misère, d’exploitation et de désastres écologiques. De bonnes conditions de vie dans un environnement sain, un emploi décent, un enseignement gratuit et de qualité… sont autant d’aspirations qui se heurtent violemment aux limites de ce système basé sur la course aux profits d’une petite élite.

    Ce n’est pas une fatalité. Pour changer cela, nous devons agir et nous organiser politiquement. Les Etudiants de Gauche Actifs luttent quotidiennement parmi la jeunesse pour en finir avec ce système et pour construire une société harmonieuse où la production est démocratiquement organisée afin de satisfaire les besoins de tous, une société socialiste. Rejoins-nous !

  • Eco-terrorisme dans le Golfe du Mexique

    Nationaliser BP et le secteur pétrolier

    Suite à l’explosion, le 20 avril dernier, de la plate-forme Deepwater Horizon, le président américain a qualifié la catastrophe de ‘‘11 septembre écologique’’ ! Il n’a malheureusement pas poussé son raisonnement jusqu’au bout… Le capitalisme et sa logique de maximisation du profit est prêt à causer des dégâts irréversibles à l’environnement et à ceux qui y vivent. La ‘‘guerre contre le terrorisme’’ est un échec, et si nous voulons éviter que la lutte contre ‘l’éco-terrorisme’ n’emprunte la même voie, nous devons détruire la base matérielle de cet ‘éco-terrorisme’ : le système de production capitaliste. Seule une gestion démocratiquement planifiée de l’économie peut à l’avenir assurer qu’une telle catastrophe ne se reproduise plus.

    Par Alain, Namur, article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste

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    Multinationales pétrolières et changements climatiques

    La réalité des changements climatiques est aujourd’hui généralement acceptée, mais les sociétés pétrolières ne jouent pas seulement un rôle important dans la pollution. Elles essayent aussi de jouer sur la perception que nous avons de cette pollution.

    Le journaliste d’investigation George Monbiot a démontré qu’ExxonMobil avait ainsi directement ou indirectement subventionné 124 organisations dont le but était de contester les changements climatiques. La tâche de ces organisations est de semer la confusion en affirmant qu’il existe d’autres positions scientifiques que celles qui dénoncent les modifications climatiques. Cela aboutit parfois à des conclusions absurdes, comme de dire qu’il y a plus de chance de connaître une invasion extra-terrestre qu’un changement climatique… Tout est bon pour semer le trouble dans les médias et l’opinion publique.

    Sécurité ignorée

    Des documents démontrent que BP a ignoré des avertissements au sujet de la possibilité d’une fuite. En 2009, un rapport de la multinationale a affirmé qu’un accident était peu probable, voire même impossible. Mais les scientifiques et les membres du personnel ont toujours dit que c’était une conclusion un peu trop rapide. BP a économisé de toutes les manières imaginables, notamment en travaillant avec des sous-traitants, ce qui a assuré le licenciement de centaines d’ingénieurs. On a vu le résultat qui accompagne ces pratiques.

    Les amis de BP

    Jusqu’à présent, BP a entretenu de très bons liens avec l’establishment politique. Sarah Palin peut bien faire des critiques aujourd’hui, les liens entre son parti, les républicains, et le secteur pétrolier ne sont plus à démontrer. Le président Obama a, par exemple, reçu une aide financière de la compagnie pour sa campagne électorale. A peine un mois avant le désastre du Golfe du Mexique, le gouvernement Obama avait d’ailleurs examiné une loi destinée à élargir les possibilités pour le forage en haute mer. Quant au secrétaire d’Etat à l’énergie du gouvernement Obama, Steven Koonin, il était encore il y a fort peu directeur de recherche au service de… BP. Il était notamment responsable de la surveillance de la sécurité des plateformes en haute mer !

    A lire aussi:

    • Rubrique "écologie" de ce site
    • Nationalisation de BP et des sociétés pétrolières – Transition vers l’énergie propre MAINTENANT! – Tract de Socialist Alternative (CIO-USA)
    • Marée noire catastrophique dans le Golfe du Mexique – Arrêtons les pollueurs !

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    11 travailleurs payent de leur vie la course aux profits

    Selon plusieurs sources (dont deux élus démocrates au congrès US), BP aurait pris des risques lors du forage de la plateforme afin de se débarrasser de certains coûts… dont celui de la sécurité. Les économies ainsi réalisées seraient comprises entre 7 et 10 millions de dollars. De plus, avant l’explosion, plusieurs rapports avaient rapporté des incidents, sans que BP ne juge utile de leur donner suite.

    Lors de l’explosion de la plateforme, 11 travailleurs sont décédés, une illustration du fait que la classe ouvrière paye toujours le prix fort de la course au profit. La classe des travailleurs toute entière sera touchée de diverses manières : les travailleurs de Louisiane (déjà victimes de l’ouragan Katrina) vont subir le choc de la catastrophe sur un secteur important de l’économie régionale, celui de l’élevage de crevettes (40% des fruits de mer consommés dans le pays proviennent de Louisiane). Le coût engendré par le nettoyage des plages ne sera que partiellement payé par BP. Des bénévoles sont parfois à l’œuvre sur certaines plages pour éliminer les galettes de pétrole qui s’y échouent. Et comment évaluer la perte subie par le patrimoine naturel (poissons, fonds marins, modification du biotope et de la biocénose) ? Le coût de la catastrophe ne pourra être que sous-évalué, au détriment de la collectivité.

    La énième catastrophe

    Le 24 mars 1989, l’Exxon Valdez a été responsable d’une marée noire de 38.500 tonnes en Alaska. Exxon a payé 3.4 milliards de frais de nettoyage et 500 millions de dollars de ‘‘dommages punitifs’’. Le 16 mars 1978, l’Amoco Cadiz a été responsable d’une marée noire de 227.000 tonnes de pétrole sur les côtes de Bretagne. Standard Oil a payé 1,25 milliard de dollars après 14 ans de procédure. Le 12 décembre 1999, le naufrage de l’Erika a déversé 20.000 tonnes sur les côtes de Bretagne, Total ne payant que 570 millions d’euros, dont 200 millions font toujours l’objet d’un pourvoi en cassation. Le Prestige, le 13 novembre 2002, a déversé 64.000 tonnes sur les côtes d’Espagne, de France et du Portugal. Le fond international d’indemnisation pour les dommages dus à la pollution (FIPOL) par les hydrocarbures estime à 1.05 milliard d’euros le coût de cette catastrophe. Finalement, le désastre du 20 avril 2010, qui aura déversé (selon les estimations du gouvernement américain) entre 177.000 et 322.000 tonnes de pétrole dans le Golfe du Mexique coûtera 9,8 milliards de nettoyage et environ 8,6 milliards d’indemnisation et de frais de justice (Le Soir, 16 juin 2010). Cette somme, même astronomique au regard des salaires et des sommes avec lesquelles la classe ouvrière doit se débrouiller, n’est qu’une grosse cacahuète au vu des dividendes versés par BP ces dernières années (environ 8,7 milliards d’euros par an).

    Le titre de BP a subi des troubles en Bourse suite aux annonces menaçant de ne pas verser de dividende cette année. Cela démontre encore une fois de quelle rapacité font preuve les actionnaires face aux désastres écologiques et humains.

    Une catastrophe qui en cache des tas d’autres dans le secteur

    Dans le delta du Niger, un oléoduc d’ExxonMobil s’est rompu rejetant 4 millions de litres de brut pendant 7 jours avant que la brèche ne soit colmatée. Avec ces 606 champs pétrolifères, le Delta du Niger fournis 40% des importations américaines de pétrole. C’est devenu aussi la capitale mondiale de la pollution pétrolière… En deux générations, l’espérance de vie est retombée à 40 ans dans certaines régions de ce Delta. Entre brèche et fuite, tous les sols sont souillés. La corruption des régimes compradores de la région permet que les compagnies pétrolières ne soient pas trop inquiétées.

    Plus jamais ça ?

    Barack Obama a appelé l’économie américaine à se libérer de sa dépendance face au pétrole pour s’orienter vers les énergies du 21 siècle. Ce genre de déclaration ne vise qu’à restaurer son image, fortement écornée par sa gestion de l’affaire, qualifiée au mieux de molle.

    Quand on demande aux travailleurs du secteur de la crevette dans la région s’ils sont favorables à la fermeture des plates-formes, leur réponse n’est pas unilatérale. En effet, le secteur pétrolier est aussi un grand pourvoyeur d’emplois et chaque crevettier a soit un fils, soit des amis qui travaillent dans le secteur. L’attitude incantatoire d’Obama tente en fait de masquer que les USA sont dépendants de l’industrie pétrolière. La seule solution, pour sortir de cette dépendance, est de nationaliser ce secteur hautement stratégique et en même temps dangereux. La mise sous contrôle des travailleurs de sites critiques comme ceux des plateformes en haute mer permettrait de ne pas laisser au seul soin du profit d’évaluer la politique de gestion du risque.

    Pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles, il faut planifier la transition vers les énergies renouvelables. Cela ne peut se faire que dans le cadre d’une économie planifiée. En effet, sur base capitaliste, la transition vers les énergies renouvelables est bloquée par l’investissement énorme qui est nécessaire afin de développer le secteur.

    La concurrence dans un secteur pour obtenir une bonne part de marché et réaliser son profit, combinée à la concurrence entre tous les secteurs de l’économie, donne lieu à une répartition sectorielle du taux de profit. Le capitalisme vert n’est qu’une modification sectorielle de la répartition du taux de profit. Cela signifie que cela reste du capitalisme et, sous ce système, on ne peut trouver aucune solution pour répondre aux besoins sociaux tout en faisant face aux contraintes environnementales.

  • NON À LA GUERRE, AU RACISME ET AU CAPITALISME

    NOUS VOULONS UN EMPLOI ET UN AVENIR !

    Après les examens (et la seconde session) des milliers de jeunes vont directement rejoindre la masse de chômeurs. La crise économique a été causée par la cupidité d’une petite élite au sommet de la société. Ces rapaces sont sans cesse plus riches, mais n’en ont jamais assez. Aux travailleurs et aux jeunes de payer pour leur avidité.

    L’argument traditionnel des partis établis selon lequel les chômeurs sont eux-mêmes responsables de leur propre situation ne tient pas la route. Dans le cas contraire, les quelques 70% de jeunes qui connaissent le chômage dans certains quartiers de Bruxelles et dans le Hainaut auraient choisi de vivre dans le chômage et la pauvreté… Bien des jeunes ne trouvent aucun emploi et ne peuvent se construire aucun avenir, mais on veut pourtant que les travailleurs plus âgés travaillent plus et plus longtemps.

    Nous contestons cette logique et voulons résister contre chaque tentative de nous faire payer la crise. Dans plusieurs régions, nous sommes actifs dans des comités “jeunes en lutte pour l’emploi” qui organisent différentes actions pour l’emploi à la rentrée. L’une de ces mobilisations se tiendra à Anvers fin septembre à l’occasion de la Millionaire Fair, un rassemblement de super- riches. Nous voulons nous battre pour des emplois décents pour tous.

    Le pourcent de personnes les plus riches au monde est aujourd’hui propriétaire de 40% de toutes les richesses. Les 10% les plus riches au monde s’accaparent 85% de toute la richesse, tandis que la moitié la plus pauvre… n’en possède qu’un pourcent ! La crise aiguise les contradictions entre riches et pauvres. Les capitalistes essayent de masquer les contradictions réelles de la société en cherchant à ‘‘diviser-pour-mieuxrégner’’, en montant les Belges contre les immigrés, les jeunes contre les vieux, les hommes contre les femmes, etc. Nous nous opposons au racisme, au sexisme, à l’homophobie,… en criant: tout ce qui nous divise, nous affaiblit ! C’est tous ensemble que nous devons résister contre le capitalisme.

    Des guerres désespérées sont menées en Irak et en Afghanistan (avec la complicité de la Belgique), pour les profits et le prestige des grandes puissances. Au même moment, BP a pu, tranquillement et sans être inquiété, forer des puits en haute mer dans le Golfe du Mexique, au mépris de toute sécurité.

    Pour la majorité de la population, l’avidité des capitalistes signifie le chômage, la pauvreté, la misère, la faim, la guerre et la pollution. Ce système est fou, nous devons y mettre fin. Nous voulons donc organiser les travailleurs et les jeunes dans une lutte commune contre le capitalisme et pour une alternative socialiste. Cet été, nous faisons campagne pour des actions locales pour l’emploi (principalement en Wallonie et à Bruxelles): en septembre, nous protesterons ainsi à Gand contre un sommet européen des ministres de la Défense (ou plutôt, de la guerre); pour le climat en novembre et, début 2011, une grande manifestation antiraciste se déroulera à Gand (la manifestation anti-NSV annuelle). Vous aussi, vous pouvez assurer le succès de ces actions. Vous voulez un avenir ? Alors il faudra lutter.

    Rejoignez EGA (Etudiants de Gauche Actifs) ou les Jeunes-PSL dans la résistance contre le capitalisme et pour discuter de la manière de construire une alternative socialiste. Rejoigneznous, discutez avec nous, construisez avec nous des comités locaux d’action et de mobilisation.

  • Nationalisation de BP et des sociétés pétrolières – Transition vers l’énergie propre MAINTENANT!

    Ils ont ignoré les avertissements concernant le danger d’une fuite. Ils se sont moqués des mesures de sécurité. Ils ont économisé sur les méthodes de prévention d’une fuite. Tout cela à la poursuite d’une seule chose: l’or noir, le pétrole trouvé à des kilomètres sous la surface de l’océan, synonyme de méga-profits.

    Tract de Socialist Alternative (CIO-Etats-Unis)

    Onze travailleurs ont trouvé la mort en conséquence de la soif de profit sans fin de BP. Cette avidité est responsable de ce qui est très probablement la pire catastrophe environnementale de l’histoire américaine, avec des milliers de barils de pétrole brut déversés quotidiennement dans le Golfe du Mexique. Tous les efforts pour tenter de stopper la fuite ont échoué, et le pétrole continuera probablement à couler dans l’océan jusqu’au mois d’Août.

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    Détruire le capitalisme avant qu’il ne détruise la planète

    • Brochure du PSL
    • Marée noire catastrophique dans le Golfe du Mexique – Arrêtons les pollueurs !
    • Science, climat… et profits
    • Conférence alternative sur le climat en Bolivie – Rapport d’un témoin

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    La dévastation causée à la vie marine ainsi qu’à l’écosystème délicat des eaux côtières est au-delà de toute description et aura des conséquences pour des années, peut-être même des décennies. Quant à la vie de ceux qui dépendent de l’industrie de la pêche, elle a été détruite.

    Laisser BP gérer cela ?

    Initialement, BP affiramait qu’il n’y avait que 1.000 barils de pétrole qui se déversaient chaque jour, mais une estimation gouvernementale basée sur des photos aériennes a mis en avant le chiffre de 5.000 barils par jour. Des scientifiques indépendants parlent quant à eux d’une quantité comprise entre 25.000 et 100.000 baril par jour ! Cependant, BP a injecté d’énormes quantités de produits toxiques dans l’objectif d’empêcher le pétrole de parvenir à la surface. Cela a créé de vastes accumulations de pétrole dans les profondeurs des eaux, une des raisons pour lesquelles les scientifiques ont revu à la hausse leur estimation de l’importance de la fuite.

    Un dispositif destiné à mesurer l’écoulement de pétrole existe bien, mais BP refuse de laisser les scientifiques l’utiliser. Avec l’aide des gardes-côtes, BP a maintenu les medias à l’écart des plages affectées et des eaux fédérales. L’entreprise veut très clairement masquer l’ampleur exacte de cette crise, avec l’aide complice du gouvernement.

    Obama et le gouvernement

    Nombreux sont ceux qui ont pensé qu’un gouvernement Obama sonnerait le glas des relations privilégiées entre les grosses entreprises pétrolières et le gouvernement, comme à l’époque de Bush. En réalité, rien n’a changé! Le Département de l’Intérieur a continué d’aider les compagnies pétrolières, notamment pour qu’elles ne doivent pas effectuer d’études concernant leur impact environnemental.

    Un mois seulement avant la catastrophe de BP, l’administration Obama avait annoncé un plan destiné à étendre la pratique du forage en haute mer et a, dans les fait, persévéré dans son aveuglement face à l’industrie pétrolière en disant à des firmes comme BP de se “réguler elles-mêmes.” Malgré la nouvelle rhétorique de l’administration Obama, le gouvernement fédéral a laissé le champ libre à BP sans qu’une seule autorité publique ne jette un œil sur ses pratiques.

    Cela illustre clairement – comme les de Socialist Alternative l’ont constamment défendu – que le Parti Démocrate est vendu aux compagnies pétrolières ainsi qu’aux intérêts du Grand Capital, de même que le Parti Républicain. Ce désastre démontre aussi que la course au profit des compagnies privées pétrolières conduit à une destruction irresponsable de notre environnement et de l’habitat des travailleurs.

    Cette catastrophe prend place dans le cadre de la pire crise du capitalisme global depuis les années ’30, avec le déclin le plus aigu des conditions de vie des travailleurs et de leurs familles à coups de licenciements, de diminutions salariales, d’expulsions de maisons et de massacre social dans les services publics.

    Propriété publique de l’industrie pétrolière – La seule réelle solution

    Les véritables socialistes revendiquent la fin du modèle de la coursé au profit privée. Cela signifie de retirer BP des mains privées qui ont créé ce désastre pour la placer sous contrôle démocratique afin d’assurer un plan de nettoyage basé sur la protection de l’environnement et dans l’intérêt des travailleurs.

    Ce problème ne concerne pas que BP, mais concerne l’intégralité du secteur énergétique, guidé par la recherché de profit. Nous devons nous attendre à d’autres catastrophes comme celle de BP si nous laissons l’industrie privée poursuivre ses méfaits, sans même encore mentionner la crise du réchauffement climatique, conséquence de la complète dépendance de l’énergie fossile.

    Des solutions socialistes pour la fuite de pétrole

    • Nationalisation de BP afin d’utiliser ses vastes ressources pour nettoyer le pétrole plus efficacement tout en assurant l’aide aux travailleurs et collectivités atteintes par les effets de la fuite
    • Mise sous contrôle public des géants du pétrole, du charbon ainsi que des compagnies privées du secteur de l’énergie pour les faire fonctionner démocratiquement sur base de comités de représentants des travailleurs et des communautés démocratiquement élus, pour élaborer une planification économique et environnementale.
    • Nous avons besoin d’investissements massifs pour nettoyer les dégâts de la catastrophe, convertir la production d’énergie sur base d’énergies renouvelables, et créer un véritable service de transports publics, ce qui créerait des millions d’emplois protégés par les syndicats et serait une réponse au réchauffement climatique. Reconversion des travailleurs des industries polluantes avec maintien du salaire et des avantages.
    • Pour la fin de la dictature du profit et la création d’une planification démocratique et socialiste qui assurerait l’orientation de l’industrie énergétique, des transports et de la production vers la satisfaction des intérêts des travailleurs et de l’environnement.
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