Tag: General Motors

  • La direction de VW fait chanter les travailleurs afin d’imposer le recul social

    La direction de Volkswagen/Audi a fait chanter les travailleurs de Forest afin de leur imposer des économies drastiques. Après des mois à traînailler pendant que le personnel demeurait dans l’incertitude, les travailleurs ont finalement eu le choix: s’adapter au recul social ou ficher le camp.

    Geert Cool

    Un référendum sans choix

    Le 27 février, un nouveau référendum s’est tenu. Les travailleurs devaient se prononcer sur une déclaration d’intention signée par les directions syndicales et la direction de VW et Audi.

    Dans celle-ci, le maintien de 2.200 emplois est confirmé, mais seulement jusqu’en 2009/2010. Au cas où l’Audi A1 ne décollerait pas, de nouveaux licenciements, ou même une fermeture, pourraient suivre. La déclaration d’intention fixe seulement la production entre 2007 et 2009/2010.

    En échange du maintien des 2.200 emplois, une réduction des « coûts salariaux » de 39,9 euros à 32 euros par heure (-20%) est exigée. Concrètement, il s’agit d’une augmentation du temps de travail de 35 à 38 heures par semaine, mais cela ne suffira pas à tempérer la soif de profits des patrons ni à arriver à assainir 20% des coûts actuels. Les directions syndicales ont annoncé « développer des alternatives afin de réduire les coûts salariaux pour un minimum d’impact sur les acquis sociaux. »

    La direction d’Audi a posé ses conditions et les travailleurs se sont retrouvés le dos au mur dans ce nouveau référendum. Choisir entre la peste et le choléra n’est pas un vrai choix : les travailleurs étaient d’office perdants. La direction et les dirigeants syndicaux voulaient un référendum moins serré que le premier (bien que 24% des ouvriers ont tout de même voté contre cette fois-ci!). Après coup, il leur est possible d’affirmer que les travailleurs se sont mis d’accord sur le recul social.

    VW: 2,75 milliards d’euros de profit en 2006

    Après avoir repris le travail sans garanties sur papier, il était déjà clair que ce serait difficile d’arracher des concessions supplémentaires à la direction. Après la lutte de novembre et décembre, des primes de départ élevées ont été obtenues. Selon l’organisation patronale Agoria, c’étaient « des primes extraordinaires ».

    Agoria a ajouté que le recul social s’est fait selon les normes allemandes: là aussi, les patrons ont imposé un allongement du temps de travail (de 28,8 à 33 heures par semaine) et un assainissement de 20% sur les salaires. Après l’Allemagne, les travailleurs belges doivent eux aussi suivre la spirale vers le bas sur les salaires et les conditions de travail. Seule question : où s’arrêtera cette spirale, en arrivant aux conditions de travail de l’Europe de l’Est ou de la Chine et l’Inde ?

    Cette casse sociale a pas mal coûté aux patrons. Gilbert Demez, professeur en droit social à l’UCL, s’étonne de la hauteur des primes de départs à VW : « La hauteur de la prime de départ paraît assez incompréhensible, dit-il. La restructuration se justifie d’autant moins aujourd’hui. Avec l’argent qu’elle met sur table pour financer les primes de départ, l’entreprise aurait facilement pu maintenir la production du site de Forest à son niveau actuel pendant plusieurs années. » (La Libre, 11 décembre 2006)

    Mais Forest doit servir d’exemple en matière de recul social et la direction est prête à en payer le prix. Après les menaces de fermeture précédentes, le nouveau chantage se basait toujours sur la possibilité de fermeture. Le choix des travailleurs était : accepter ou se noyer. 

    Parallèlement, les profits de VW continuent à monter. En 2006, le groupe a réalisé le double des profits nets de l’année précédente: 2,75 milliards d’euros. C’est une augmentation très forte comparée au 1,12 milliard d’euros de 2005, mais VW veut plus encore. L’objectif est 5 milliards d’euros de profits. Pour cela, c’est aux travailleurs de payer.

    Les politiciens traditionnels prennent parti pour la direction

    Le gouvernement intervient sans hésiter dans les discussions sur le recul social à VW. Selon lui, les restructurations sont normales et nécessaires. Le gouvernement veut les rendre plus faciles et intervient dans le débat en ce sens. Le professeur libéral Marc De Vos déclare dans le quotidien flamand De Morgen: « Celui qui prend comme perspective une vision globale comprend que des restructurations sont nécessaires pour moderniser l’économie. Les travailleurs de Forest ont voté en faveur du futur. »

    Il a l’air de quoi ce futur? Faire travailler plus longtemps pour gagner moins afin de stimuler le profit et les cours boursiers. Et, si nécessaire, avec l’appui actif des autorités, malgré le dégoût que cela provoque généralement dans le public libéral. Verhofstadt a été négocier lui-même avec la direction de VW et il a offert des cadeaux fiscaux, des assainissements sur les salaires et une flexibilité accrue.

    Il faut une autre politique!

    Le 28 février, De Morgen a donné exceptionnellement la parole aux rebelles de Volkswagen – qualifié de « noyau dur » dans les médias. L’un d’entre eux disait: « Il ne faut pas reculer de 50 ans. Nous ne sommes pas esclaves, mais travailleurs. Le patronat doit nous respecter. » La réalité, c’est que le site de VW à Forest était rentable, mais la direction veut augmenter son profit sur le plan mondial au dépens des travailleurs.

    Pendant de nombreuses années, VW était exemplaire en terme de normes sociales acquises par les travailleurs. Aujourd’hui, VW est tout aussi exemplaire, mais dans la casse sociale. Si ils arrivent à imposer plus de temps de travail sans augmentation salariale à VW, pourquoi alors d’autres entreprises et secteurs ne suivraient-ils pas ? General Motors menace déjà le site d’Opel à Anvers d’une restructuration drastique.

    Celui qui s’oppose à cette logique de casse sociale est présenté comme un « gros bras », un « emmerdeur », un « hooligan »,… Tel a été le sort des rebelles de Volkswagen. Ils ont été attaqués par toute la scène politique traditionnelle, par les médias et même par leurs dirigeants syndicaux.

    On les a insulté, mais comme l’un des rebelles l’explique au De Morgen: « Je ne suis pas un homme de beaucoup de mots. Je n’ai pas peur du travail, mais il faut que les conditions soient justes. Si nous devons bosser 38 heures par semaine, c’est trop dur. Vingt minutes de pause, ce n’est quand-même pas possible ? Quand pourrons nous manger nos tartines à l’aise? »

    Ce n’est pas une position isolée ou limitée à une « centaine de têtes brûlées » ou de « gros bras de la FGTB Métal Wallonne » (Gazet van Antwerpen du 27 janvier). Même lors du référendum du 27 février, 24% ont rejeté les plans de la direction d’Audi. A côté des 500 qui ont voté contre, beaucoup de travailleurs ont voté pour sans aucun enthousiasme. Par manque de stratégie de lutte contre la casse sociale, ils n’ont vu d’autres issues que d’accepter les plans de la direction d’Audi.

    Nous pensons qu’il faut une autre politique où ce ne sont plus les profits d’une petite minorité qui déterminent tout. Nous voulons par contre une politique répondant aux besoins des travailleurs et de leurs familles, qui s’oppose aux licenciements, au démantèlement social et au chantage patronal.

  • Volkswagen-Forest : un verdict qui se fait attendre

    Le conseil d’entreprise extraordinaire de VW qui était prévu pour ce mardi est reporté à mercredi. Il devrait en sortir des éclaircissements sur l’avenir de l’implantation VW à Forest. La grève qui a éclaté vendredi dernier se poursuit. On a pour ainsi dire pas travaillé ce week-end, et la grève a été reconduite ce lundi matin.

    Bientôt 1000 emplois supprimés aussi à Opel-Anvers ?

    Selon De Tijd, la direction européenne de General Motors envisage de supprimer une équipe à Anvers. Cela conduirait à une perte de 1000 emplois sur un total de 5100. Un conseil d’entreprise européen est prévu pour vendredi. Entre-temps, la direction nie les rumeurs.

    Le conseil d’entreprise de mercredi devrait finalement clarifier la situation pour les milliers d’ouvriers de VW. L’incertitude permanente pèse en effet sur les travailleurs et leurs familles. M. Jung, membre du conseil d’administration et du conseil de surveillance de Volkswagen assistera à la réunion du conseil d’entreprise. Il est en outre responsable de l’affectation des volumes de production (qui déterminent le personnel nécessaire) et en même temps des restructurations.

    Cela indique qu’une mauvaise nouvelle pourrait sortir du conseil d’entreprise de mercredi. Il est de toute manière évident que les travailleurs veulent connaître les plans définitifs de la direction dans les plus brefs délais, et ne sont plus prêts à reprendre le travail avant le conseil d’entreprise.

    Vendredi soir, l’équipe de week-end est partie en grève à l’issue d’une assemblée. La rue qui se situe en face de l’entrée principale a été bloquée, mais tout s’est déroulé dans le calme. L’équipe du week-end est limitée à 500 ouvriers, mais les équipes de la semaine sont nettement plus nombreuses (1500 personnes) et celle de lundi matin est également partie en grève.

    Ce n’est pas surprenant. Car le report du conseil d’entreprise apparaît clairement comme une provocation, comme Hedwin de Clercq (FGTB) en témoigne : « Cela devient grave : ils jouent vraiment avec nos pieds en reportant le conseil d’entreprise ».

    Solidarité de CAP avec les ouvriers de VW

    Depuis vendredi soir, un bus du Comité pour une Autre Politique s’est garé devant l’usine. Lundi, une réunion s’est tenue avec les organisations et les mouvements bruxellois pour déterminer comment on pouvait faire de ce bus un lieu de rencontre pour la solidarité avec les travailleurs de VW, et un lieu de discussion pour une autre politique de l’emploi. Il est aussi question de tenir une permanence dans le bus. Un tract national est également en préparation pour être distribué à partir de mercredi. Ce tract sera un résultat tangible du 28/10 et abordera concrètement la crise de VW.

  • Une attaque contre les conditions de travail de plus !

    Industrie automobile

    La capacité de production dans l’industrie automobile en Europe est bien plus grande que la demande. Les patrons veulent néanmoins maintenir leurs marges de profits à niveau et essayent pour cela de faire payer la crise au personnel. En mai, Agoria (représentant des patrons dans le secteur du métal), la CSC-Métal et la FGTB-Métal flamandes ont signé un protocole d’accord pour le secteur.

    Karel Mortier

    L’objectif du protocole est l’amélioriation de la position concurrentielle de l’industrie automobile belge. Point essentiel de l’accord : une nouvelle attaque sur les conditions de travail.

    Ces derniers mois, les médias se sont régulièrement fait le relais de plans visant à fermer la filiale de Volkswagen à Forest. L’entreprise-mère est confrontée à un surplus de production et veut donc -malgré un profit de 1,12 milliard d’euros en 2005!- encore appliquer des assainissements. La direction veut une diminution de personnel de 20.000 personnes dans les prochaines années. Après l’annonce de ces plans, le cours des actions de Volkswagen à la Bourse de Francfort a augmenté de 10%. Les patrons essayent de monter les différentes filiales de l’entreprise les unes contre les autres pour pouvoir diminuer leurs coûts le plus possible.

    General Motors veut fermer 3 à 6 filiales en Europe, ce qui peut coûter 30.000 emplois! Le protocole d’accord et la décision du gouvernement pour diminuer encore plus les coûts salariaux dans le secteur ont montré que le gouvernement flamand mais aussi malheureusement les syndicats du secteur, sont préparés à rentrer dans ce jeu. Plusieurs propositions dans l’accord sont même contraires à la législation du travail actuelle, ce qui signifie qu’il faudra modifier la loi pour pouvoir appliquers ces proposition dans la pratique.

    Les patrons veulent encore augmenter la flexibilité dans les filiales automobiles belges en adaptant encore le processus de production à la demande. Concrètement, on veut étaler le calcul du temps de travail sur 6 années au lieu d’une actuellement ainsi qu’allonger le temps de travail maximal par semaine de 45 à 48 heures et le temps de travail maximal par journée de 9 à 10 heures. Un avantage supplémentaire évident de ce système est que les patrons ne vont quasiment plus devoir payer d’heures supplémentaires…

    La stratégie du gouvernement et des syndicats flamands n’offre toutefois aucune perspective. En Allemagne, ces dernières années, les syndicats ont fait des concessions extrêmes en échange de la promesse de ne pas avoir à subir de licenciements. Deux ans à peine après le dernier accord, la direction trouve déjà que ces concessions sont trop timides et elle en revendique de nouvelles de la part du personnel. VW a récemment déclaré qu’il n’a pas la volonté de briser l’accord, mais Horst Neuman, le directeur du personnel, a tout de même avoué que “ça va être très difficile” de maintenir le personnel à 100.000 en Allemagne de l’Ouest. Volkswagen menace même de déplacer la production de la Golf si le personnel n’accepte pas l’allongement de la semaine de travail pour un salaire identique.

    Si ce fameux protocole est appliqué dans l’industrie automobile belge, cela ouvrira grand la porte à de nouvelles attaques et servira de précédent pour d’autres secteurs. A cela, les travailleurs doivent répondre : NON !

  • Luttons ensemble pour l’emploi

    19 mars: Marche des Jeunes pour l’Emploi

    CES DERNIÈRES SEMAINES, des actions ont été menées notamment à La Poste, à la STIB, dans les Hautes Écoles, dans le secteur non marchand, chez DHL et Général Motors (Opel): des actions contre les menaces de licenciements, de flexibilité accrue et contre la détérioration des conditions de travail et de rémunération. Alors que le chômage frise de nouveaux sommets (pour le moment 9,08 % en Flandre, 18,9 % en Wallonie et 21,9 % à Bruxelles) le rythme de travail devient de plus en plus intense.

    Geert Cool

    Il faut résister! Les secteurs où des luttes sont engagées montrent la voie. La lutte des travailleurs d’Opel à Bochum (Allemagne) est un excellent exemple. Contre la politique de division menée par General Motors (qui a annoncé la suppression de 12.000 emplois en Europe) les travailleurs de Bochum sont partis en grève en refusant toute réduction de l’emploi non seulement à Bochum, mais aussi ailleurs. Il est important d’empêcher que la direction ne dresse les uns contre les autres les travailleurs des différentes usines pour les forcer à faire des concessions.

    A Bochum, les travailleurs ont de plus organisé une manifestation qui a mobilisé la population de la ville et les travailleurs d’autres secteurs.

    La manière dont la lutte des travailleurs de Bochum fut menée est remarquable. Les travailleurs et délégués de base sont partis en grève, et la direction syndicale a dû suivre. En même-temps la grève a commencé à avoir ses effets dans les autres divisions de General Motors qui sont à l’arrêt faute de pièces. Le véritable rapport de force viendra des travailleurs. Hélas, la direction syndicale a annoncé la fin de la grève et a appelé chacun à reprendre le travail.

    La fin de la grève à Bochum annonce aussi l’amorce d’une offensive patronale. Dès la reprise du travail, la direction de GM a essayé de licencier des délégués syndicaux pour casser la résistance.

    Dans la société capitaliste toute la production est organisée en vue de faire du profit. Les propriétaires des entreprises visent la maximalisation de celui-ci. Jan Coene, l’ancien directeur général de Picanol vient encore de le montrer. Pour assurer les gains des actionnaires, les travailleurs sont mis sous pression afin de limiter les revendications salariales. En même temps, ce top manager rafle d’un coup 22 millions d’euros pour avoir occupé ce poste pendant trois ans et demi! Et c’est ce type de personnage qui veut convaincre les travailleurs que les coûts salariaux sont trop élevés!

    Pour aller contre cette logique il faut mener la lutte tous ensemble. On ne gagnera pas la bataille bureau de poste par bureau de poste, secteur par secteur,… En outre, il faut aussi forger des liens avec les chômeurs, les lycéens et les étudiants (dont l’avenir est menacé par des plans d’austérité dans l’enseignement). Les travailleurs, les chômeurs et leurs enfants ont les mêmes intérêts à défendre. La chasse aux chômeurs qui pousse ceux-ci à accepter n’importe quel emploi à n’importe quel salaire va mettre sous pression l’ensemble des salaires.

    C’est pourquoi Résistance Internationale a pris l’initiative d’organiser avec les organisations de jeunes des syndicats une Marche des Jeunes pour l’Emploi, le 19 mars 2005 à Bruxelles. Pour faire de cette Marche un succès nous appelons à la constitution de comités locaux dans les quartiers, les écoles et les entreprises.

    Soutenez notre campagne de mobilisation pour le 19 mars et rejoignez-nous!

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