Tag: Gazet van Antwerpen

  • La direction de VW fait chanter les travailleurs afin d’imposer le recul social

    La direction de Volkswagen/Audi a fait chanter les travailleurs de Forest afin de leur imposer des économies drastiques. Après des mois à traînailler pendant que le personnel demeurait dans l’incertitude, les travailleurs ont finalement eu le choix: s’adapter au recul social ou ficher le camp.

    Geert Cool

    Un référendum sans choix

    Le 27 février, un nouveau référendum s’est tenu. Les travailleurs devaient se prononcer sur une déclaration d’intention signée par les directions syndicales et la direction de VW et Audi.

    Dans celle-ci, le maintien de 2.200 emplois est confirmé, mais seulement jusqu’en 2009/2010. Au cas où l’Audi A1 ne décollerait pas, de nouveaux licenciements, ou même une fermeture, pourraient suivre. La déclaration d’intention fixe seulement la production entre 2007 et 2009/2010.

    En échange du maintien des 2.200 emplois, une réduction des « coûts salariaux » de 39,9 euros à 32 euros par heure (-20%) est exigée. Concrètement, il s’agit d’une augmentation du temps de travail de 35 à 38 heures par semaine, mais cela ne suffira pas à tempérer la soif de profits des patrons ni à arriver à assainir 20% des coûts actuels. Les directions syndicales ont annoncé « développer des alternatives afin de réduire les coûts salariaux pour un minimum d’impact sur les acquis sociaux. »

    La direction d’Audi a posé ses conditions et les travailleurs se sont retrouvés le dos au mur dans ce nouveau référendum. Choisir entre la peste et le choléra n’est pas un vrai choix : les travailleurs étaient d’office perdants. La direction et les dirigeants syndicaux voulaient un référendum moins serré que le premier (bien que 24% des ouvriers ont tout de même voté contre cette fois-ci!). Après coup, il leur est possible d’affirmer que les travailleurs se sont mis d’accord sur le recul social.

    VW: 2,75 milliards d’euros de profit en 2006

    Après avoir repris le travail sans garanties sur papier, il était déjà clair que ce serait difficile d’arracher des concessions supplémentaires à la direction. Après la lutte de novembre et décembre, des primes de départ élevées ont été obtenues. Selon l’organisation patronale Agoria, c’étaient « des primes extraordinaires ».

    Agoria a ajouté que le recul social s’est fait selon les normes allemandes: là aussi, les patrons ont imposé un allongement du temps de travail (de 28,8 à 33 heures par semaine) et un assainissement de 20% sur les salaires. Après l’Allemagne, les travailleurs belges doivent eux aussi suivre la spirale vers le bas sur les salaires et les conditions de travail. Seule question : où s’arrêtera cette spirale, en arrivant aux conditions de travail de l’Europe de l’Est ou de la Chine et l’Inde ?

    Cette casse sociale a pas mal coûté aux patrons. Gilbert Demez, professeur en droit social à l’UCL, s’étonne de la hauteur des primes de départs à VW : « La hauteur de la prime de départ paraît assez incompréhensible, dit-il. La restructuration se justifie d’autant moins aujourd’hui. Avec l’argent qu’elle met sur table pour financer les primes de départ, l’entreprise aurait facilement pu maintenir la production du site de Forest à son niveau actuel pendant plusieurs années. » (La Libre, 11 décembre 2006)

    Mais Forest doit servir d’exemple en matière de recul social et la direction est prête à en payer le prix. Après les menaces de fermeture précédentes, le nouveau chantage se basait toujours sur la possibilité de fermeture. Le choix des travailleurs était : accepter ou se noyer. 

    Parallèlement, les profits de VW continuent à monter. En 2006, le groupe a réalisé le double des profits nets de l’année précédente: 2,75 milliards d’euros. C’est une augmentation très forte comparée au 1,12 milliard d’euros de 2005, mais VW veut plus encore. L’objectif est 5 milliards d’euros de profits. Pour cela, c’est aux travailleurs de payer.

    Les politiciens traditionnels prennent parti pour la direction

    Le gouvernement intervient sans hésiter dans les discussions sur le recul social à VW. Selon lui, les restructurations sont normales et nécessaires. Le gouvernement veut les rendre plus faciles et intervient dans le débat en ce sens. Le professeur libéral Marc De Vos déclare dans le quotidien flamand De Morgen: « Celui qui prend comme perspective une vision globale comprend que des restructurations sont nécessaires pour moderniser l’économie. Les travailleurs de Forest ont voté en faveur du futur. »

    Il a l’air de quoi ce futur? Faire travailler plus longtemps pour gagner moins afin de stimuler le profit et les cours boursiers. Et, si nécessaire, avec l’appui actif des autorités, malgré le dégoût que cela provoque généralement dans le public libéral. Verhofstadt a été négocier lui-même avec la direction de VW et il a offert des cadeaux fiscaux, des assainissements sur les salaires et une flexibilité accrue.

    Il faut une autre politique!

    Le 28 février, De Morgen a donné exceptionnellement la parole aux rebelles de Volkswagen – qualifié de « noyau dur » dans les médias. L’un d’entre eux disait: « Il ne faut pas reculer de 50 ans. Nous ne sommes pas esclaves, mais travailleurs. Le patronat doit nous respecter. » La réalité, c’est que le site de VW à Forest était rentable, mais la direction veut augmenter son profit sur le plan mondial au dépens des travailleurs.

    Pendant de nombreuses années, VW était exemplaire en terme de normes sociales acquises par les travailleurs. Aujourd’hui, VW est tout aussi exemplaire, mais dans la casse sociale. Si ils arrivent à imposer plus de temps de travail sans augmentation salariale à VW, pourquoi alors d’autres entreprises et secteurs ne suivraient-ils pas ? General Motors menace déjà le site d’Opel à Anvers d’une restructuration drastique.

    Celui qui s’oppose à cette logique de casse sociale est présenté comme un « gros bras », un « emmerdeur », un « hooligan »,… Tel a été le sort des rebelles de Volkswagen. Ils ont été attaqués par toute la scène politique traditionnelle, par les médias et même par leurs dirigeants syndicaux.

    On les a insulté, mais comme l’un des rebelles l’explique au De Morgen: « Je ne suis pas un homme de beaucoup de mots. Je n’ai pas peur du travail, mais il faut que les conditions soient justes. Si nous devons bosser 38 heures par semaine, c’est trop dur. Vingt minutes de pause, ce n’est quand-même pas possible ? Quand pourrons nous manger nos tartines à l’aise? »

    Ce n’est pas une position isolée ou limitée à une « centaine de têtes brûlées » ou de « gros bras de la FGTB Métal Wallonne » (Gazet van Antwerpen du 27 janvier). Même lors du référendum du 27 février, 24% ont rejeté les plans de la direction d’Audi. A côté des 500 qui ont voté contre, beaucoup de travailleurs ont voté pour sans aucun enthousiasme. Par manque de stratégie de lutte contre la casse sociale, ils n’ont vu d’autres issues que d’accepter les plans de la direction d’Audi.

    Nous pensons qu’il faut une autre politique où ce ne sont plus les profits d’une petite minorité qui déterminent tout. Nous voulons par contre une politique répondant aux besoins des travailleurs et de leurs familles, qui s’oppose aux licenciements, au démantèlement social et au chantage patronal.

  • S’il y a moins de lettres, d'autres types d’envois ont fait gonfler le volume postal!

    Modèle 9, Bulletin d’information et de discussion par et pour les postiers

    Régions

    Beauraing: le lundi 17 juillet, un facteur est décédé. Yves Smal n’a sans doute pas supporté la lourde charge de travail consécutive à un service de 10,5(!) heures d’après un communiqué de presse de Jean-Marie Flamey, secrétaire intersectoriel CGSP de Namur. La charge de travail: chaque jour, il devait distribuer les journaux jusqu’à 7h30 avec un véhicule de La Poste, ensuite il devait organiser sa tournée jusqu’à 9h30 pour finir à 13h (en théorie). En réalité, il était encore à la tâche à 14h25 lorsqu’il est mort officiellement d’une maladie “inconnue”. (Le Soir Namur-Luxembourg 28/07/06)

    Louvain: Georoute 2 y est implanté le 18/9, soit 3 semaines avant les élections! Le bureau passe de 87 à 80 tournées! (Het Laatste Nieuws 07/09/06). Encore un exemple de décision éclairée à La Poste…

    A Bruges, les facteurs ont cessé le travail la semaine du 4 septembre à cause de la charge de travail. Des intérimaires vont distribuer les imprimés électoraux… (un militant du MAS-LSP)

    Chers postiers,

    Depuis la parution du dernier Modèle 9, de nouveaux changements sont intervenus dans les bureaux. Géoroute 2 devrait être arrivé dans les bureaux distributeurs, parfois flanqué de nouvelles têtes à la direction suite à Refocus! Est-ce que la situation s’est améliorée depuis lors? Vous en jugerez vous-mêmes. Rappelons-nous qu’ils justifiaient l’introduction de Géoroute 1&2 par la soi-disant diminution du volume de courrier. Le journal De Tijd du 18/01/2006 confirme ce que nous écrivions dans le dernier Modèle 9, à savoir que le volume de courrier n’a pas diminué ces deux dernières années. C’est en contradiction avec la commande des ENA (envois non adressés) avant l’introduction de Géoroute 2 dans les bureaux distributeurs. Est-ce que c’est une attitude correcte de la part de la direction et de Johnny Thys?

    La Gazet van Antwerpen du 24/08/06 a fait le même constat. Nous citons : « l’entreprise a vu son chiffre d’affaires croître de 5%, soit 1 milliard 122 millions d’euros. Les bénéfices ont crû de 3%, soit 83 millions d’euros pour la première moitié de l’année ». Qu’est-ce que le personnel a reçu en échange? Plus de boîtes à servir, plus d’ENA, plus de kilos à transporter sur des tournées plus longues. Une fois de plus, on n’a pas tenu compte des intérêts du personnel et des clients. Depuis l’introduction de Géoroute 1&2, les clients ont vu trois facteurs différents se succéder dans un bref intervalle de temps. Donc plus question d’entretenir de bons rapports sociaux avec les clients. Est-ce que le facteur y trouve son compte? Est-ce que le client y trouve son compte? La dernière enquête menée par Test-Achat en juin 2006 prouve le contraire.

    S’il y a moins de lettres, d’autres types d’envois ont fait gonfler le volume postal. Il y a plus d’envois plastifiés, donc plus de volume et plus de poids. La direction veut encore en rajouter; elle accorde une réduction de 50% sur les imprimés électoraux pour les élections du 8 octobre… et Géoroute 3 montre déjà le bout du nez! Ce n’est certainement pas ce que veut le personnel. Seule une lutte unifiée de tous les postiers, soutenue et organisée par les syndicats, peut changer la situation. Les directions syndicales doivent assumer leurs responsabilités.

    Le Pacte des Générations et la dernière convention collective ont rendu plus difficile l’accès à la prépension et ce malgré le nombre de jeunes qui cherchent du boulot. Pendant les grèves et les manifestations en octobre de l’année passée, les travailleurs et leurs familles n’ont pu compter sur aucun relais politique. Et pas davantage sur le PS/SPa et le CDh/CD&V qui, comme les autres partis, mènent aussi une politique néo-libérale sur le dos des travailleurs. On a besoin d’un parti politique qui défende réellement les intérêts des travailleurs et qui les soutienne dans leurs luttes. Le samedi 28 octobre, une CONFERENCE pour Une Autre Politique aura lieu à l’ULB à Bruxelles. On y tentera, en collaboration avec le MAS-LSP (www.socialisme.be), de constituer un front de gauche vraiment large contre le démantèlement de nos acquis sociaux et la casse des services publics comme La Poste. Vous y êtes tous les bienvenus !

  • Le racisme tue! Seule une politique sociale peut enrayer la croissance de la violence

    De l’emploi, pas de racisme! Tout ce qui nous divise, nous affaiblit !

    La violence raciste et la violence « inutile » ont été au coeur des débats ces dernières semaines. A la Gare Centrale de Bruxelles, Joe Van Holsbeeck a été assassiné pour son lecteur MP3. A Bruges, un groupe de néo-nazis a attaqué deux hommes, dont un est toujours dans le coma. A Anvers, Hans Van Themse a voulu « tuer autant de macaques que possible ». Bilan: deux mortes et une blessée grave. Un peu plus tôt, on avait retrouvé le corps de Mohamed Bouazza, lui aussi probablement victime d’un attentat raciste. Le choc et la colère sont énormes.

    Geert Cool

    Nous ne voulons pas nous limiter à la sympathie et à la colère, mais également examiner ce que nous pouvons faire contre l’augmentation des actes de

    Anvers: Halte à la violence raciste!

    Jeudi 11 mai, Oulemata et Luna, qui n’avait que deux ans, ont été assassiné par Hans Van Themse. Arrivé au centre ville avec un fusil, il a visé et tiré sur des personnes parce que l’une portait le voile et l’autre était noire. Ce drame s’est déroulé dans des endroits très fréquentés, ce qui permet mieux de comprendre pourquoi la violence est devenue très concrète pour de larges couches de la population : « On aurait pu nous aussi être là au même moment ». Le choc créé par ce crime raciste a conduit à une réaction émotionnelle auprès de milliers de personnes.

    De tels meurtres racistes ne pouvaient que provoquer une grande discussion sur la responsabilité du Vlaams Belang et sur le racisme. Bien que l’assassin ait été un raciste passablement déconnecté du monde, nous devons nous demander pourquoi de tels types se sentent aujour-d’hui suffisamment en confiance pour passer à l’acte. La famille de Luna a dit que Hans Van Themse “est un jeune homme qui a été élévé dans un environnement qui s’attache à l’idéologie du Vlaams Belang“. En effet, non seulement le grand-père et le grand-oncle de Van Themse sont allés se battre pendant la guerre sur le Front de l’Est avec les SS, mais son père participe aux activités du Voorpost (le service d’ordre du VB) et sa tante est parlementaire du VB !

    Le VB a évidemment renforcé le courant d’idées racistes, mais la direction de ce parti n’est pas la seule à le faire. Les partis traditionnels se déclarent souvent “anti-racistes”. Cela ne les empêche pas de mener avec enthousiasme une politique d’exclusion et de division. A titre d’exemple, le débat sur la régularisation des sans-papiers est entouré en Flandre d’une rhétorique de répression et de criminalisation de ceux-ci.

    De même, quand on parle de salaires, la comparaison est toujours faite avec les travailleurs des pays à salaires moindres et de plus en plus avec les étrangers qui, avec ou sans papiers, travaillent ici. Patronat et gouvernement font tout pour dresser les travailleurs les uns contre les autres, mais déclarent ensuite que le racisme est mauvais! Ils ne vont évidemment pas nous dire franchement qu’ils veulent s’attaquer à nos salaires afin d’augmenter encore plus leurs profits. Non, ils vont prétendre que c’est à cause des bas salaires des autres travailleurs et pour rester « compétitifs ».

    Le terreau de l’extrême-droite

    La pauvreté augmente

    – risque de pauvreté en Belgique: 15,2%

    – risque de pauvreté des chômeurs: 32%

    – risque de pauvreté des locataires: 24,6%

    Le travail au noir: imposer des salaires plus bas et de moins bonnes conditions de travail

    -En 1998, le travail en noir a été estimé représenter en Belgique entre 12 et 20 % du PIB. La Commission Européenne déclare que ce type de travail est en augmentation partout en Europe.

    -Selon des chiffres de la Direction générale Contrôle des lois sociales, il s’avère que 40 % des entreprises contrôlées est coupable de travail au noir. L’embauche de sans-papiers en fait partie. Des 14.611 entreprises contrôlées en 2002, 547 d’entre exploitaient des sans-papiers.

    Le logement de plus en plus cher

    – Le prix d’un appartement à Saint-Gilles (Bruxelles) a augmenté de 46 % en deux ans (chiffre de 2005).

    – Entre 1997 et 2004, le prix moyen d’un appartement en Flandre a augmenté de 260% (de 45.300 euros à 128.702 euros).

    – Les loyers bruxellois ont augmenté en moyenne de 25 % entre 1998 et 2001et de 70% entre 2001 et 2005.

    Comment lutter contre le racisme?

    La situation difficile dans laquelle se retrouvent beaucoup de travailleurs et de chômeurs et les discours du gouvernement et du patronat offrent un terreau fertile aux opinions racistes et à leur croissance. Alors que la pauvreté grandit (15 % des Belges sont officiellement pauvres), nous devons travailler toujours plus, être plus rentables, dans des emplois toujours plus précaires alors que les richesses augmentent. Le racisme peut ainsi fleurir et s’épanouir.

    A défaut d’instruments pour organiser la lutte contre la politique néolibérale et antisociale, une marge de manoeuvre existe pour l’extrême-droite en tant que moyen d’expression électorale d’un mécontement passif. Il faut forger des instruments de lutte (des syndicats combatifs et démocratiques, un nouveau parti des travailleurs) avec lesquels nous pourrons réclamer des comptes aux vrais responsables plutôt qu’à ceux qui sont encore plus mal lotis que nous.

    Dans une Carte blanche parue dans plusieurs quotidiens flamands sous le titre “Le racisme est notre responsabilité collective”, une série de militants de gauche, de professeurs et de philosophes expliquent qu’il est temps d’une “réflexion collective, politique et sociétale”. Ils déclarent qu’il est nécessaire de se servir de tous les moyens juridiques et politiques possibles contre le Vlaams Belang. Ils demandent aussi que toutes les discriminations soient combattues, notamment au moyens des quotas d’embauche, et que les médias luttent contre le racisme au quotidien.

    Avec de telles mesures, on peut prédire que le racisme ne diminuera pas. Car c’est la politique néolibérale qui doit clairement être mise en cause et combatue. Face au chômage parmi les immigrés et les jeunes, il faut une redistribution du travail: 32 heures sans perte de salaire et avec embauche compensatoire.

    Des opinions racistes ne peuvent être combattues que sur base d’une telle lutte unifiée. Lors des piquets et actions contre le Pacte des Générations, ce qui était demandé en premier lieu à un travailleur, ce n’était pas de quelle origine il était, mais plutôt quelle était sa volonté d’action contre les attaques sur nos pensions.

    L’absence d’alternative politique pour les travailleurs permet au racisme de croître. De nouveaux procès contre le VB ne vont pas y changer grand chose, au contraire. La meilleure arme pour combattre le racisme est la création d’un nouveau parti des travailleurs capable de lier la lutte quotidienne à un programme politique visant à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs et de leurs familles. En nous battant ensemble pour nos droits, les véritables responsables des problèmes politiques vont se démasquer. Et il sera clair alors qu’il ne s’agit pas du voisin d’origine marocaine, mais des patrons dont les profits exorbitants sont fait sur notre dos à tous.

    Transformer le mécontentement passif en résistance active, voilà à la fois le défi pour un nouveau parti des travailleurs et la seule possibilité de lutter efficacement contre la croissance électorale continue de l’extrême-droite.

    La tristesse est-elle d’Anvers?

    Le conseil communal d’Anvers a essayé de dominer entièrement les protestations. La Marche Silencieuse du 26 mai avait comme slogan principal “ Het verdriet is van A ” (Jeu de mot : La tristesse vient de vous/ la tristesse vient d’Anvers). La Gazet Van Antwerpen a écrit que le slogan « était associé à la campagne de promotion de la ville d’Anvers avec la lettre « A » ensoleillée. C’est pourquoi un autre slogan plus neutre aurait été plus adéquat.”

    Le conseil communal d’Anvers veut intégrer la tristesse et la colère face aux meurtres dans sa campagne publicitaire alors qu’il affirme vouloir éviter la récupération politique… Et ce n’était qu’après une forte insistance des familles des victimes qu’un slogan contre le racisme a été ajouté !

    En solidarité et en sympathie avec les familles des victimes, nous n’avons pas voulu manifester contre l’interdiction d’opinions allant à l’encontre du conseil communal qui a organisé la marche. Mais c’est aussi à cause de notre sympathie et de notre solidarité que nous voulons nous organiser pour mener une politique efficace contre le racisme et le terreau sur lequel il peut se développer.

    Pour cela, nous devons aller à contre-courant d’un conseil communal qui s’intéresse surtout aux projets de prestige et aux campagnes publicitaires et pas aux attentes réelles des travailleurs et leurs familles.

  • Invervention policière massive sur le campus d’Anvers. Un responsable EGA arrêté.

    La fédération étudiante UNIFAC organisait jeudi 10 mars au soir, au UFSIA, à Anvers, un débat sur le foulard, avec plusieurs orateurs, entre autre Filip Dewinter. Un groupe d’immigrés s’est vu interdit d’entrer la salle, et tout d’un coup la police est arrivée sur le campus. Les étudiants qui protestaient contre l’intrusion policière furent traités de manière inacceptable. Le responsable d’EGA/ALS à Anvers, Jan Vlegels, a même été arrêté administrativement parce qu il protestait contre la présence policère dans les batiments de l’universités.

    Geert Cool

    Les Etudiants de Gauche Actifs avaient au même moment que le débat sur le foulard d’ UNIFAC, leur propre activité sur le même campus. Quand on a appris qu’il y avait des problèmes, on est allé voir ce qu’il en était. On a alors vu qu’un groupe d’immigrés étaient défendu de rentrer la salle, et un tas de policiers venait de s’introduire sur le campus. On trouve intolérable que la police puisse intervenir dans les murs de l’université! D’autant plus que le rectorat en avait donné son accord! L’utilisation des forces de l’ordre était inadmissible, et a mené à la criminalisation des personnes qu’on interdisait d’entrer.

    EGA/ALS ne tolèrent aucune présence policière sur les campus, et là en plus, il s’agissait clairement de stigmatiser les immigrés présents. Quand Jan Vlegels (d’EGA/ALS) a mis en avant cette position, il fut arrêté pour « perturbation de l’ordre public ». Il n’a été libéré qu’à 1h du matin, et la police a refusé de faire un procés verbal les faits.

    Nous voulons préciser que nous n’étions pas responsables des tensions qui s’amplifiaient. Un article dans le journal « Gazet van Antwerpen » aujourd’hui semble pourtant l’insinuer: « Les Etudiants de Gauche Actifs organisaient une soirée/film dans un autre auditoire, et sont venus à l’appel des cris. La nervosité était complète, et les tensions augmentaient. Certains ont poussé, tiré…»

    Ceci est une version assez ambigue des faits. Si il y avait de la nervosité, c’était dû au fait que des étudiants se voyaient interdire l’accès au débat, et que d’un coup il y avait 12 combis et une trentaine de flics qui ont envahi l’université!

    Nous luttons clairement contre cette attitude repressive!

    Nous défendons le droit à la libre expression, et le droit d’organiser une véritable opposition contre la politique antisociale du gouvernement. C’est cette politique antisociale qui met pression sur les universités et Hautes Ecoles afin de faire des économies de budget, ce qui mène irrémédiablement à un climat montant de tensions. C’est dans ce contexte d’attaques que se mène la censure et la repression.

    Nous ne l’accepterons pas, et EGA/ALS luttera encore et toujours pour nos acquis et contre les attaques qui visent à nous les reprendre!

  • Suffrage universel ou “Notre peuple d’abord”?

    La question de l’extension du droit de vote, pour les élections communales, aux résidents étrangers non européens occupe à nouveau le devant de l’actualité politique. Le gouvernement précédent avait décidé de reporter ce point après les élections. Mais le gouvernement est paralysé: PS, SP.a, Spirit et MR (avec des réserves) sont pour. Le VLD est contre.

    Guy Van Sinoy

    Dans l’opposition, CdH et Ecolo sont pour. CD&V, NV-A, Vlaams Blok et FN sont contre. Une majorité alternative pour faire voter la loi semble possible au parlement. Toutes les manoeuvres semblent alors permises.

    Hugo Coveliers, chef de groupe VLD à la Chambre, a menacé d’utiliser la procédure de la "sonnette d’alarme", prévue par la constitution, pour bloquer le débat au parlement. Les quotidiens réactionnaires Gazet van Antwerpen et Het Belang van Limburg ont réalisé un sondage pour prouver qu’une majorité de la population est contre l’élargissement du droit de vote. Qui a été interrogé et comment les questions ont-elles été posées, c’est une autre paire de manches!

    Les élections régionales de 2004 approchent. Chaque politicien se demande si l’adoption ou le rejet d’une telle loi fera gagner ou perdre des voix à son propre parti. Quand on gratte un peu, on s’aperçoit vite que les beaux principes démocratiques foutent le camp au premier sondage électoral défavorable.

    Il y a plus de deux siècles, en 1793, pendant la Révolution française, la Convention montagnarde écarta le droit de vote censitaire – qui limitait le droit de vote aux riches – et instaura le droit de vote pour tous les citoyens (pas seulement pour les communales) quelle que soit leur nationalité. Mais c’étaient des révolutionnaires bourgeois qui avaient un peu plus d’audace que les épiciers politiques de notre pays.

    Faut-il rappeler la médiocrité démocratique des gouvernants depuis la création de la Belgique? Le 10 octobre 1830, alors que les masses populaires s’étaient faites tuer sur les barricades pour repousser les armées hollandaises, le gouvernement provisoire décida d’adopter "provisoirement" l’ancien vote censitaire. 46.000 électeurs censitaires, sur une population de 4.000.000 d’habitants, élirent le Congrès national chargé d’élaborer la Constitution. Ce "provisoire" allait durer 63 ans: jusqu’en 1893 où, sous la poussée des grèves pour le suffrage universel, le vote censitaire allait faire place au vote plural (un homme = une voix, mais ceux qui possédaient un bien immobilier, qui payaient un impôt ou qui avaient un diplôme avaient plusieurs voix). Ce n’est qu’en 1919, par peur de l’extension de la Révolution russe, que le suffrage universel fut adopté. Mais uniquement pour les hommes! Les femmes ne purent voter pour la première fois aux élections législatives qu’en 1948 (118 ans après l’indépendance belge!). Les politiciens bourgeois qui aiment tant vanter les traditions démocratiques de la Belgique devraient se rappeler ces dates et être un peu plus modestes.

    Le LSP-MAS est pour le droit de vote et d’éligibilité à tous les niveaux pour tous ceux et celles qui résident en Belgique. Cela n’a rien de révolutionnaire: cela existe déjà depuis des dizaines d’années pour les élections sociales. L’immense majorité de ceux qui pourront bénéficier de l’extension des droits démocratiques sont des travailleurs. Cet élargissement du droit de vote à tous ceux qui résident en Belgique donnera des droits politiques à tous les travailleurs, permettra de dépasser la division entre travailleurs, et renforcera le camp de tous les salariés face aux patrons.

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