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  • LIBYE: Soutien aux masses et à leur révolution ! Aucune confiance dans l’intervention impérialiste !

    Face à l’avance rapide des troupes de Kadhafi, la décision du Conseil de sécurité de l’ONU a été fêtée dans les rues de Benghazi et de Tobrouk. Les puissances coalisées se présentent aujourd’hui en sauveurs de Benghazi. Mais l’intervention militaire va-t-elle véritablement aider la révolution en Libye ?

    Par Boris Malarme

    La chute des dictateurs Ben Ali et Moubarak a inspiré des millions de jeunes, de travailleurs et de pauvres en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et partout dans le monde. Presque chaque pays de la région est touché par les contestations contre l’absence de libertés démocratiques et contre la misère. Ces victoires ont encouragé les masses en Lybie à suivre la même voie.

    Kadhafi et ses anciens amis

    L’Italie, la France, l’Espagne et l’Allemagne sont les principaux partenaires commerciaux de la Libye. Tous sont engagés dans l’offensive militaire (comme la Belgique), à l’exception de l’Allemagne qui vient de décider d’augmenter son engagement militaire en Afghanistan.

    En octobre 2010, la Commission Européenne a passé un contrat de 50 millions d’euros sur trois ans, en échange d’efforts visant à empêcher les réfugiés d’arriver en Europe ! La Libye est aussi un grand investisseur en Europe via le fond d’investissements “Libyan investment Authority”. Khadafi est encore actionnaire de la banque UniCrédit, de Fiat, de la Juventus,… La Lybie – douzième producteur mondial de pétrole et première réserve de pétrole d’Afrique – exporte 80% de son pétrole à destination de l’Europe. La panique sur les bourses et la montée du prix du baril, qui a dépassé le seuil des 120$, a illustré que les marchés craignent le développement de la révolution libyenne et la remise en cause des profits que garantissait le régime.

    Nombreux sont ceux qui se souviennent de la visite de Kadhafi à l’Elysée, en 2007, quand Sarkozy balayait toute critique avec ses 10 milliards d’euros de contrats commerciaux. L’Espagne a fait de même pour 11 milliards d’euros.

    La Belgique n’est pas en reste (141 millions d’euros d’exportation vers le pays en 2008). La Belgique a d’ailleurs été le premier pays à recevoir Kadhafi en 2004, quand la communauté internationale a cessé de l’isoler. Après une entrevue avec la Commission Européenne, la tente du dictateur a été plantée dans les jardins du palais de Val Duchesse, où Kadhafi a été reçu en grande pompe par Guy Verhofstat, Louis Michel et Herman de Croo. Louis Michel avait préparé sa venue en lui rendant visite à Syrte, entouré de patrons belges. Le CDh et Ecolo avaient bien protesté, mais cela ne les a pas empêché de participer au gouvernement Wallon avec le PS et de valider ensemble la livraison d’armes de la FN en Libye.

    Après une première rencontre avec Kadhafi en 1989, Robert Urbain, ministre (PS) du Commerce extérieur des gouvernements Martens et Dehaene, a conduit une mission commerciale en Libye en 1991, avec de nombreux industriels et confirmant l’accord commercial général conclu avec la Libye et gelé en 1983. Les investisseurs ont même dégoté un contrat immobilier mégalomane : deux livres vert monumentaux à la gloire du régime…

    Les gouvernements successifs connaissaient les crimes et les atrocités commises par le régime de Kadhafi contre les opposants et la population, mais ont maintenu des liens commerciaux étroits. La participation belge à l’intervention n’est qu’hypocrisie, les politiciens qui tendaient encore hier leur main à Kadhafi essayent aujourd’hui de faire oublier leur attitude passée, tout en tentant de sauvegarder les positions commerciales et les profits des entreprises belges.

    En Europe et ailleurs, un fort sentiment de sympathie envers ces révolutions est présent parmi la population. Le soutien de nos gouvernements aux régimes dictatoriaux et répressifs à travers tout le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord a écorné leur image “démocratique”. Après avoir soutenu et armé la dictature de Kadhafi, l’entrée en guerre des puissances de la coalition n’a pas pour objectif de venir au secours des masses libyennes et de leur révolution. Jusqu’ici, elles étaient plutôt enchantées de faire affaire avec le régime de Kadhafi au vu des ressources gazières et pétrolières contrôlées par le régime.

    Aujourd’hui, les puissances occidentales tentent d’exploiter la révolution afin de restaurer leur prestige et d’obtenir un régime plus favorable à l’emprise des multinationales sur les richesses du pays, ou au moins de sa partie Est, au vu de la possibilité d’une partition du pays. Comment la présence des Emirats Arabes Unis et du Qatar au sein de la coalition peut-elle effacer le caractère impérialiste de celle-ci, alors que ces deux Etats sont militairement impliqués au côté de la monarchie semi-féodale d’Arabie Saoudite dans la répression de la population du Bahreïn ? Les puissances de la coalition n’ont rien fait contre l’Arabie Saoudite et la Belgique ne remet pas en cause son commerce d’armes avec celle-ci.

    Malgré ses efforts depuis une dizaine d’années, le régime de Kadhafi n’est pas un allié suffisamment fiable pour l’impérialisme. Mais Kadhafi n’a jamais été l’allié des masses et des révolutions, comme en témoigne son attitude après la fuite de Ben Ali, qu’il considérait comme une grande perte pour les Tunisiens. En 1971 déjà, Kadhafi s’est rangé du côté de la contre-révolution en livrant le dirigeant du puissant parti communiste du Soudan (un million de membres à l’époque) à la dictature de Nimeiry et en l’aidant à écraser la tentative de coup d’Etat de gauche qui avait fait suite à l’interdiction des forces de gauche. Kadhafi a beau qualifier son régime de ‘‘socialiste et populaire’’, ce dernier n’a jamais rien eu à voir avec le socialisme démocratique. Kadhafi et ses fils ont toujours dirigé la Lybie d’une poigne de fer.

    “Non à une intervention étrangère, les libyens peuvent le faire eux-mêmes”

    C’est ce qu’on pouvait lire fin février sur une pancarte à Benghazi. Cela exprimait le sentiment qui dominait contre toute intervention impérialiste. Mais le maintien du contrôle de Kadhafi sur l’Ouest (malgré les protestations dans la capitale et les soulèvements à Misrata et Zuwarah) et sa contre-offensive vers l’Est ont provoqué un changement d’attitude. Mais les révolutionnaires qui espèrent que l’intervention les aidera se trompent.

    La résolution de l’ONU, la ‘‘no-fly-zone’’ aux commandes de l’OTAN et les bombardements des puissances coalisées vont miner tout le potentiel pour concrétiser les véritables aspirations de la révolution libyenne. De plus, le régime essaye d’exploiter les sentiments anti-impérialistes qui vivent parmi la population. Le maintien du régime de Kadhafi ne s’explique pas seulement par la supériorité de son armement, mais surtout par les faiblesses présentes dans le processus révolutionnaire. Ainsi, l’absence de véritables comités populaires démocratiques sur lesquels se baserait le mouvement révolutionnaire et l’absence d’un programme clair répondant aux aspirations sociales de la majorité de la population a fait défaut. Cela aurait permis de bien plus engager les 2/3 de la population de l’Ouest (au-delà des divisions tribales et régionales), de fractionner l’armée et d’unifier les masses contre Kadhafi.

    Le Conseil National de Transition rebelle (CNT) est un conseil autoproclamé, largement composé d’anciens du régime de Kadhafi et d’éléments pro-capitalistes, favorables aux puissances occidentales. Parmi eux ; l’ancien dirigeant du Bureau national de développement économique, que l’on trouve derrière des politiques néolibérales et le processus de privatisations qui a pris son envol à partir de 2003. Cela laisse une relative marge de manœuvre à Kadhafi, qui bénéficie encore d’un certain souvenir de ce qui a pu être fait en termes d’enseignement et de soins de santé grâce aux revenus du pétrole depuis 1969, et qui a récemment fait des concessions en termes de salaires et de pouvoir d’achat sous la pression de la révolte.

    C’est ce qui explique que l’envoyé spécial du quotidien Le Monde dans l’Est du pays a témoigné “on ne sent pas parmi la population un enthousiasme phénoménal vis-à-vis du Conseil National de transition.” (23/03/2011) Il affirme aussi que si les Libyens de l’Est étaient à ce moment favorables à un zone d’exclusion aérienne, ils sont fortement opposés à une intervention au sol.

    Les travailleurs et leur syndicat peuvent aider la révolution libyenne en s’opposant à la participation belge dans l’intervention, en bloquant les exportations de la Libye et en gelant les avoirs de la clique de Kadhafi. Mais l’avenir de la révolution libyenne doit se décider en Libye même. Contrairement à la Tunisie et l’Egypte, la classe des travailleurs n’a pas encore joué un rôle indépendant dans la révolution. La création d’un mouvement indépendant des travailleurs, des jeunes et des pauvres est la seule façon d’empêcher le projet impérialiste, d’en finir avec la dictature et d’élever le niveau de vie de la population.

  • Nucléaire – Pluie d’euros pour les uns, pluies acides pour les autres

    Nationalisation du secteur énergétique – De l’argent pour la recherche publique!

    Des milliers de morts à mo y e n t e rme à Fukushima, victimes de cancers et autres maladies. Cela rappelle le triste incident de Tchernobyl en 1986. Bien sûr, la Belgique n’est pas le Japon et les risques de tsunami sont plutôt limités (sic) à Doel ou Tihange. Quel point commun alors, entre nos centrales nucléaires et celle de Fukushima ? C’est que ces centrales ont été construites et continuent en Belgique de répondre non pas à une logique de sécurité et de précaution mais à une logique de profit.

    Par Stéphane (Liège)

    Le nucléaire représente un risque énorme pour l’humanité à court terme et également à long terme avec la question du stockage des déchets nucléaires. Il est clair qu’il faudra donc sortir du nucléaire pour éviter l’impasse. Actuellement, les centrales nucléaires belges sont sous la coupe de Suez, grande société privée multinationale franco-belge. Leur logique est celle du profit, pas celle de l’intérêt général, de la sécurité des populations voisines ou de leurs travailleurs.

    Le gouvernement avait décidé de sortir du nucléaire en 1999, mais cette décision a été suspendue depuis, prétexte saisi par Suez pour ne pas réaliser de nouveaux investissements dans ces centrales. Ces dernières, prévues pour durer 30 années, ont dépassé cette limitation et vont bientôt fêter leur quarantième anniversaire, alors que la durée de vie moyenne des centrales fermées dans le monde est de 21 ans ! A la grande détresse des habitants, des travailleurs de ces centrales et des habitants des alentours. Mais au grand bonheur de Suez qui réalise des profits gigantesques en vendant son électricité sans devoir faire aucun investissement !

    Les investissements, où vont-ils? Actuellement, nulle part ! Et pourtant les moyens et le potentiel sont là. Les chercheurs pourraient, avec les moyens nécessaires, élaborer et construire des moyens alternatifs d’énergies respectueuses de la sécurité et de l’environnement.

    Si l’énergie nucléaire est un trop grand risque pour l’humanité, il serait hypocrite de quitter le nucléaire dans notre pays… pour aller acheter de l’électricité nucléaire à la France, grande productrice. Nous voulons sortir le secteur de l’énergie des mains du privé et appliquer la logique de l’intérêt général – celui des travailleurs et des habitants – et non celui du profit. Nous déciderons alors quel sera l’avenir pour l’énergie nucléaire, tout en sachant que les profits gigantesques dégagés pour la vente de cette énergie permettront d’investir dans la recherche d’énergies nouvelles et dans l’élaboration et la construction de méthodes déjà connues ou nouvelles.

    Manifestation antinucléaire ce dimanche 24 avril à Bruxelles, à partir de 14h00 à la Gare du Nord

    A l’appel de la coalition "Climat et Justice Sociale"

  • Vottem : 12 ans déjà, je ne l’accepte toujours pas !

    Hier après-midi, quelques centaines de manifestants ont bravé la pluie afin de protester contre le centre fermé de Vottem et, plus généralement, contre la politique d’asile en vigueur en Belgique. Après avoir défilé à partir du centre-ville, les manifestants se sont retrouvés devant les grillages de cette prison où l’on enferme des gens qui ont simplement tenté de fuir la misère ou la dictature dans leur pays d’origine. Une cinquantaine de manifestants ont ensuite pénétré dans le centre, sous les vivats de solidarité des sans-papiers enfermés, pour ensuite être arrêtés.

    Par Nicolas Croes

    La manifestation, comme de tradition, avait commencé par un rassemblement place Saint Lambert. Là, différentes prises de parole ont eu lieu, notamment de France Arets (porte-parole du CRACPE, Collectif de résistance aux centres pour étrangers, organisation à l’initiative de l’appel à manifester) et d’un sans-papier. Les conditions de détention dans ces prisons pour réfugiés ainsi que la politique hypocrite et scandaleuse de l’Etat belge concernant le droit d’asile ont largement été dénoncés. Ensuite, les quelques centaines de manifestants venus malgré la pluie se sont dirigés vers le centre-fermé de Vottem, en scandant ‘‘Au 127, et à Vottem, qui sème la misère récolte la colère !’’, ‘‘So, so, so, solidarité, avec, avec, avec les sans-papiers’’ ou encore ‘‘Régu, régu, régularisation, de tous, de tous, de tous les sans-papiers’’. Le bloc des Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et du Parti Socialiste de Lutte (PSL) était particulièrement dynamique, et rajoutait à ces slogans d’autres tels que ‘‘C’est pas les immigrés qu’il faut virer, c’est le capitalisme qu’il faut éliminer’’ ou ‘‘Des emplois, pas de racisme, combattons le capitalisme’’. Sur le parcours, les habitants des quartiers où passait la manifestation reprenaient parfois les slogans du cortège, encourageaient, ou engageaient la discussion avec les militants et manifestants pour la cause des sans-papiers.

    Arrivés devant les grilles du centre-fermé, de nouvelles prises de paroles ont eu lieu, et une chorale a chanté différentes chansons concernant la crise des réfugiés. Mais, très clairement, la colère montait chez tous les manifestants, contre cette prison infâme où des innocents sont enfermés et contre leurs conditions de détention.

    Dans un article paru dans le Ciné-Télé-Revue du 16 novembre 2006, des gardiens du centre fermé avaient dénoncé : ‘‘Nous sommes témoins d’atteintes aux droits de l’homme et à la dignité humaine. Certains d’entre nous rentrent chez eux en pleurant.’’ Certains sans-papiers enfermés souffrent de lourdes pathologies mentales conséquentes à leur vécu. Les gardiens dénonçaient ‘‘Ce n’est pas leur place. Ils ne reçoivent aucune aide thérapeutique. Quotidiennement, nous sommes confrontés à des drames qui nous révulsent.’’ La réponse de la direction était régulièrement la mise en isolement…

    Ces faits sont dénoncés depuis très longtemps. Le centre fermé de Vottem a été inauguré en mars 1999. Onze mois plus tard à peine, Ginette Marchant, l’un des deux médecins du centre, a démissionné et dénoncé les injonctions du Ministère de l’Intérieur pour lequel tout employé d’un centre, y compris le médecin, a pour mission première de convaincre les "résidents" de se laisser rapatrier. Elle dénonçait aussi le leitmotiv de "sécurité", la surveillance omniprésente, par les caméras et les gardiens en uniforme, basé sur la répression et l’infantilisation,… entre autres faits tels que le manque de moyens médicaux,…

    Comment s’étonner dès lors du dégoût et de la colère ressentis parmi les manifestants ? Bien vite, certains ont commencé à frapper contre les portes, puis à les escalader. Au final, une cinquantaine de manifestants ont réussi à pénétrer à l’intérieur du centre, sous les cris de soutien des sans-papiers eux-mêmes. Rapidement, la police est intervenue. A leur arrivée, les manifestants à l’intérieur du centre se sont groupés, sans montrer de signe de violence. Mais cela n’a pas empêché la police de recourir à l’usage de ses matraques. Toutefois, face aux manifestants qui s’étaient agglutinés contre les grillages, avec appareils photos et caméras, et qui criaient pour soutenir leurs camarades arrêtés, la police a dû modérer sa répression. Au final, 49 personnes ont été arrêtées, toutes libérées dans les heures qui ont suivi à l’exception, semble-t-il, d’un jeune sans-papier au moins.

    Nous nous insurgeons contre cet usage de la violence face à des manifestants non-violents, et revendiquons la libération du ou des sans-papiers arrêtés alors qu’ils défendaient leurs droits dans cette manifestation.

    Plus largement, nous continuons avec plus de détermination que jamais à défendre la suppression des centres fermés, l’arrêt des expulsions et la régularisation des sans-papiers. Nous lions à ces revendications le droit de chacun à avoir un bon travail, avec un bon salaire : de bons emplois pour tous, pour une répartition du temps de travail par les 32 heures de travail par semaine avec embauches compensatoires et sans perte de salaire pour en finir avec le chômage ! Ce ne sont pas les sans-papiers ou les immigrés qui sont responsables de la pénurie d’emplois, c’est la soif de profit des patrons et des actionnaires. C’est d’ailleurs cette même logique qui maintient des dictatures dans les pays du monde néocolonial. Nous disons : c’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leur victime ! Pour la solidarité internationale des travailleurs, pour le soutien aux révolutions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, pour en finir avec les causes de la misère qui pousse tant de gens à quitter leur pays pour courir des risques gigantesques dans le vague espoir d’un meilleur avenir. Pour une société débarrassée de l’exploitation capitaliste, pour une société socialiste !

  • Sauver l’enseignement

    Depuis 1980, il faut savoir que le budget pour l’enseignement (avec des hauts et des bas) se réduit comme une peau de chagrin. En 1980, le gouvernement consacrait encore plus de 7% du PIB à l’enseignement, aujourd’hui c’est moins de 5,5%. Ce qui équivaut à 6 milliards d’euros d’économies par ans qui se font cruellement sentir par les étudiants. Les Etudiants de Gauche Actifs appellent activement à participer à la manifestation à l’initiative de la FEF pour une diminution des coûts des études et refinancer publiquement l’enseignement à hauteur de 7% du PIB.

    Tract des Etudiants de Gauche Actifs

    Manifestation ce 6 Avril 2011, à 14h gare du midi

    Dans le secondaire :

    Le décret Robin des bois de la ministre Simonet prévoit de diminuer d’un montant de 8 millions d’euros les subsides des 60% des écoles les plus ‘’riches’’ pour les donner aux 25% des écoles les plus pauvres. Comme si, après tant d’années d’attaques budgétaires sur les services publics dont l’enseignement, il restait encore quelque chose de “trop” dans les caisses… La coalition Olivier (PS-CDh-Ecolo) veut ainsi faire croire qu’il fait des efforts mais il n’est en réalité question que de ‘‘faire circuler’’ l’argent d’un côté à l’autre sans remédier au problème fondamental.

    Le véritable problème, c’est qu’il y a un manque criant de moyens publics dans l’enseignement, avec en conséquence un manque d’écoles, des classes surpeuplées, un manque de personnel, des bâtiments scolaires délabrés et la multiplication des préfabriqués. Il n’y a pas d’écoles « riches » et d’écoles « pauvres » ! Il n’y a que des écoles pauvres et d’autres écoles très pauvres ! Il nous faut un vrai plan Robin des Bois qui reprend l’argent aux Super-Riches pour refinancer l’enseignement !

    Dans le supérieur :

    Depuis 1995, le nombre d’étudiants a grimpé de 34,1% dans les universités et hautes écoles, alors que le personnel enseignant a baissé de 1,8%. Le sous-financement chronique auquel fait face l’enseignement supérieur pousse de plus en plus les établissements à licencier du personnel, à en finir avec les services sociaux et à rechercher un financement du privé, quitte à mettre en péril l’indépendance de la recherche et la qualité de nos cursus. On voit déjà aujourd’hui la mise en place de mesures visant à standardiser le nombre de crédits par cours, ce qui revient concrètement à une réduction de l’offre d’éducation, refus d’inscription, privatisation des kots étudiants…

    Résistons à l’austérité !

    Pourtant de l’argent il y en a : le gouvernement n’a eu aucun problème à débourser 20 milliards d’euros pour les grands actionnaires des banques. Il a donné 9 milliards d’€ de diminution de charge aux grands patrons en 2010; les spéculateurs! Alors que les profits des grandes entreprises et des banques atteignent à nouveau des montants exorbitants, ils veulent nous faire payer leur crise. Peu importe la composition du futur gouvernement, ils sont tous d’accord qu’il faut couper 25 milliards d’euros dans le budget, et faire des économies sur le dos des jeunes et des travailleurs; l’enseignement ne sera pas épargné.

    Irlande, Espagne, Grèce, Italie, Grande-Bretagne, France, Autriche… dans tous ces pays, des protestations ont eu lieu ces 12 derniers mois contre les coupes budgétaires dans l’enseignement. Ce qu’il nous faut c’est établir un débat ouvert entre les étudiants et le personnel (aux travers des organisations syndicales) pour préparer une résistance offensive à l’austérité qu’on nous promet. Cette manif est un bon pas pour s’y préparer.

    • Pas question de payer leur crise !
    • Plus de moyens publics ! 7% du PIB pour l’enseignement !
    • Pour un enseignement gratuit et de qualité pour tous !
    • Non au processus de Bologne ! Non aux suppressions de cours ! Pas d’ingérence du secteur privé sur la recherche et sur nos campus !
    • Stop aux privatisations des services sociaux, des restos et des kots !
    • Pour des investissements publics pour des repas de qualité à prix démocratiques & des kots à prix abordable pour tous !
    • Gratuité de l’accès à la culture et aux transports en commun !
  • [DOSSIER] Protestations massives au Moyen-Orient et en Afrique du Nord: Quelles perspectives pour la révolution en Egypte?

    A la suite des évènements révolutionnaires de Tunisie, les masses égyptiennes ont occupé les rues 18 jours durant. Après le départ de Ben Ali et de Moubarak, les régimes autoritaires de la région craignent pour leur survie. Pourtant, en Egypte, il ne s’agit encore que du début de la révolution.

    Dossier par Peter Taaffe

    Soulèvement révolutionnaire

    En 1936, Léon Trotsky déclarait à propos de la France : ‘‘Jamais la radio n’a été aussi précieuse que ces derniers jours.’’ S’il y a plus de moyens de communication globaux aujourd’hui, le sentiment est identique. Des millions de personnes ont pu suivre le déroulement des évènements et tout a été mis de côté, comme les matchs de l’équipe nationale égyptienne.

    Même dans un mouvement révolutionnaire spontané, la garantie du renversement du vieux régime est souvent liée à l’élément de direction de l’insurrection, direction préparée par les forces révolutionnaires au cours de la période précédente. Cet élément était absent de la révolution égyptienne, que divers commentateurs ont qualifiée de ‘‘révolution sans dirigeant’’ Mais la foule était immense (jusqu’à 6 millions de personnes) et très déterminée.

    Certains facteurs sont responsables de la décision des généraux de finalement laisser tomber Moubarak. L’un d’entre eux est l’occupation de la place Tahrir, qui a constitué un élément de double pouvoir où la rue a contesté le pouvoir d’Etat. Mais les généraux ont pris peur de la foule croissante, certainement au vu du fait que certains commençaient à prendre la direction du Palais présidentiel et d’autres centres du régime, comme les locaux de télévision. Le ministre américain de la Défense, Robert Gates, a appelé les généraux pour pousser au départ de Moubarak. Mais un autre élément décisif est l’implication de la classe ouvrière, avec des grèves et des occupations d’entreprises.

    Un Elément de surprise Ce soulèvement révolutionnaire et insurrectionnel a constitué une surprise pour les commentateurs bourgeois. Dans les documents de notre Congrès Mondial de décembre dernier, on pouvait notamment lire : ‘‘Tous les régimes despotiques et autoritaires de la région craignent à juste titre les mouvements d’opposition de masse qui pourraient se développer en Iran, en Égypte et ailleurs, et qui constitueraient une source d’inspiration pour leurs populations opprimées. Toutefois, à moins que la classe ouvrière ne prenne la direction de tels mouvements, avec un programme de classe indépendant, l’opposition de masse peut emprunter des canaux différents.’’

    Tous les ingrédients de la révolution étaient présents, avec la division au sein de la classe dirigeante, l’entrée en résistance de la classe moyenne, et les travailleurs et les pauvres qui expriment leur mécontentement face à la détérioration de leurs conditions de vie, à l’augmentation des prix et au chômage de masse. Cela avait déjà été démontré par la vague de grève qui avait récemment déferlé sur le pays.

    Il y a aussi une tradition de lutte contre le régime. Le jour où les protestations de masse ont commencé, le 25 janvier, est aussi le jour où les forces britanniques ont perpétré un immonde massacre de manifestants égyptiens, dont des policiers ironiquement. En 1952, il y a eu une révolution contre le Roi et des émeutes de la faim ont eu lieu contre Moubarak mais aussi contre son prédécesseur, Anwar El Sadat. Aujourd’hui, les évènements de Tunis ont été l’étincelle qui a mis le feu à la révolution égyptienne.

    Un coup d’Etat en douceur

    La joie était énorme à l’annonce du départ de Moubarak, mais la révolution n’est pas encore achevée, ce qui est compris par de nombreux combattants égyptiens. Les droits démocratiques ne sont toujours pas d’actualité et la loi martiale (en application depuis 30 ans) n’a toujours pas été abrogée. Comme l’a dit un manifestant : ‘‘Nous n’allons pas nous contenter d’une demi-révolution.’’

    En fait, il y a eu une sorte de coup d’Etat en douceur destiné à garantir les éléments centraux du régime: le capitalisme et la grande propriété terrienne. L’armée reflète la composition sociale de l’Egypte elle-même. Les conscrits en composent environ 40%. Ces derniers ont été radicalisés par la révolution, tout comme une partie du corps des officiers. Les généraux auront des difficultés à faire respecter la stricte discipline militaire.

    Tant la direction de l’armée que l’élite dirigeante espèrent de tout coeur que le rôle des masses est terminé. C’est encore loin d’être le cas. Des illusions existent parmi les masses concernant le rôle de l’armée comme caution de la révolution, idée renforcée par des figures comme Mohamed El Baradei qui a déclaré que l’armée devrait prendre le pouvoir afin d’empêcher toute ‘‘explosion’’ dans le pays. Cela résume la crainte des capitalistes libéraux face aux menaces qui pèsent contre les bases économiques et sociales de l’Egypte capitaliste.

    La menace de la contre-révolution

    Si la classe dirigeante et l’armée ont à faire le choix entre un statu quo et une véritable révolution, certainement une révolution socialiste, ils feront tout pour favoriser la première option. Le révolutionnaire irlandais Henry Joy McCracken avait dit : ‘‘Les riches trahissent toujours les pauvres’’. Cela vaut tout particulièrement pour les propriétaires terriens et les capitalistes pourris qui prédominent dans les pays néocoloniaux. Les responsables de l’ancien régime sont dans un premier temps obligés de s’adapter au nouveau pouvoir, mais uniquement pour ensuite voir comment restaurer leur influence. C’est ce qui s’est produit après la révolution de février 1917 en Russie avec le général réactionnaire Kornilov ou au Chili avec le général Pinochet, qui avait utilisé sa position dans l’armée sous le gouvernement radical d’Allende pour faire un coup d’Etat et noyer la révolution dans le sang. La révolution, à moins de parvenir à sa conclusion socialiste, provoque inévitablement des tentatives contre-révolutionnaires de la part du vieux régime.

    L’armée manoeuvre

    Il ne suffit pas de déposer Moubarak et sa clique, il faut mettre un terme au pouvoir socio-économique sur lequel se base le régime. La direction de l’armée est pieds et poings liée au capitalisme et aux propriétaires terriens. Le chef du conseil suprême de l’armée égyptienne, le maréchal Tantawi, est également l’un des plus gros industriels du pays. L’armée égyptienne ressemble sur ce point à l’élite militaire pakistanaise : elle contrôle une grande part de l’industrie et fait partie de l’élite capitaliste. L’élite de l’armée égyptienne n’est pas seulement liée à la classe dirigeante, elle a intégralement soutenu la politique impérialiste américaine au Moyen Orient. Ces dernières années, le régime égyptien a reçu environ 1,5 milliards de dollars chaque année, dont une bonne part est revenue à la direction de l’armée.

    De ce côté-là, aucun soutien ne peut être attendu pour la révolution. Une fois que la classe ouvrière aura décidé de s’impliquer sur le plan politique avec des mouvements et des grèves de masse qui mettront en avant des revendications autres que seulement sur les salaires et les conditions de travail, l’armée aura vite fait de choisir son camp. Mais d’autre part, il y a un soutien à la révolution à différents niveaux de l’armée. Les soldats doivent aussi s’organiser, même si la radicalisation n’y atteint pas les proportions que l’on a pu connaître dans l’armée portugaise durant la révolution de 1974.

    Parmi les soldats, le rôle de la direction de l’armée va de plus en plus être questionné, ce qui conduira à des conflits. Les forces révolutionnaires doivent y jouer un rôle et poser la question des liens entre la base de l’armée et les protestations de la rue. Cela peut se faire avec des revendications portant sur la constitution de comités de soldats avec les droits démocratiques pour parvenir à un changement dans l’armée et dans la société.

    Un gigantesque gouffre entre les classes

    Il est maintenant d’une importance cruciale de construire sur base des récentes luttes de la classe ouvrière et d’instaurer des comités de travailleurs et des pauvres dans les usines et les quartiers ainsi que de les relier aux niveaux local, régional et national.

    A la base même de la société, parmi les travailleurs les plus exploités et les pauvres, une révolution suscite naturellement la sympathie et le soutien. Le journaliste britannique Robert Fisk a relaté la façon dont les enfants sans abris (au nombre de 50.000 dans la capitale) ont été impliqués dans les évènements révolutionnaires. Le régime a essayé de les récupérer, mais nombreux sont ceux qui ont choisi le camp de la révolution.

    La révolution offre à la classe ouvrière l’opportunité de mettre en avant ses propres revendications au niveau politique ou social. Nombre de facteurs économiques sont à la base des mouvements en Tunisie, en Egypte et ailleurs. Les salaires très bas combinés à la hausse astronomique des prix (certainement pour les produits de base comme la nourriture) ont été parmi les éléments déterminants du déclenchement de la révolution. Cela a conduit la classe moyenne mais aussi les travailleurs et les pauvres à protester. Les statistiques officielles disent que sur une population de 80 à 85 millions d’habitants, 40% vit sous le seuil de pauvreté, 44% sont quasi illettrés et 54% travaillent dans le secteur ‘‘informel’’.

    Le gouffre entre riches et pauvres est abyssal, un gouffre qui s’approfondit à travers le monde sous le coup de la crise économique. Pour tenter de rester au pouvoir, Moubarak avait promis une augmentation salariale de 15% aux six millions de travailleurs des services publics, ce qui n’a toutefois pas suffi à stopper les protestations. Des revendications portant sur les salaires, une semaine de travail plus courte et d’autres revendications du mouvement ouvrier (notamment au sujet des soins de santé et de la sécurité) devront faire partie du programme combatif dont ont besoin les travailleurs pour la période à venir. Pour cela, les travailleurs doivent construire leurs propres organisations et syndicats.

    L’auto-organisation des travailleurs

    Les syndicats indépendants qui se développent maintenant doivent tourner le dos aux dirigeants syndicaux occidentaux qui voudront les limiter à l’intérieur du cadre du capitalisme.

    La lutte ne concerne pas seulement les droits démocratiques comme le droit de grève et le droit de constituer des syndicats. La classe ouvrière a besoin de ses propres organisations de lutte, dans les entreprises mais aussi dans la société de façon plus générale. La classe dirigeante essayera de former un ‘‘Parlement’’ pour défendre ses intérêts. Les masses doivent y opposer leur propre ‘‘Parlement’’ : des conseils de travailleurs et des paysans pauvres qui lutteraient pour une Assemblée Constituante démocratique.

    La nécessité d’une véritable confédération syndicale des travailleurs égyptiens est criante. Cette question est liée à la création d’une expression politique indépendante, flexible et démocratique de la classe ouvrière organisée, l’équivalent des comités de masse créés durant la révolution russe et que l’on a aussi pu voir durant des évènements similaires dans l’histoire. Quand, durant la première révolution russe de 1905, de tels comités ont été improvisés, c’était essentiellement des comités de grève. Aucun des représentants politiques des travailleurs n’imaginait que cela puisse être élargi jusqu’à devenir des organes de lutte de masse et, éventuellement, après la révolution d’Octobre 1917, des organes de pouvoir pour la classe ouvrière victorieuse. La revendication de construction de comités ouvriers de masse n’est pas applicable à toutes les situations, mais c’est tout à fait légitime dans une période révolutionnaire, comme c’est clairement le cas en Egypte.

    Une Assemblée Constituante Révolutionnaire

    Les grèves ne concernent déjà plus uniquement des caractéristiques économiques et industrielles mais aussi des aspects politiques.

    C’est assez symptomatique de la façon dont les travailleurs égyptiens voient la situation. Une révolution est un grand professeur pour les masses, qui apprennent plus et à plus grande vitesse qu’en temps normal. Les 18 jours de janvier et de février ont été une période d’éducation intense et ont forgé les travailleurs égyptiens dans un processus de révolution et de contre-révolution.

    Dans le but de soutenir cela, la classe ouvrière a besoin de tirer les conclusions nécessaire. Il est primordial d’entamer un processus de création de comités de masse. La classe ouvrière doit se battre pour exprimer de manière indépendante ses positions dans la société en gardant farouchement son indépendance de classe.

    La classe ouvrière doit se faire le meilleur avocat d’un programme et des droits démocratiques. C’est la seule façon pour elle de prendre la direction révolutionnaire des différentes sections de la société : les paysans, les pauvres des villes et des sections de la classe moyenne qui voient l’obtention de la démocratie comme la tâche la plus urgente dans la situation actuelle. Les slogans démocratiques comme de revendiquer une presse libre, avec la nationalisation des imprimeries pour faciliter l’expression de toutes les tendances de l’opinion, et le droit d’association libre sont cruciaux.

    Mais la revendication la plus importante d’une portée générale est celle d’un Parlement démocratique, d’une assemblée constituante. Il est clair que les classes possédantes, même si elles sont préparées à concéder certains droits démocratiques, ne sont pas en faveur d’une démocratie large, honnête et accessible à tous. On ne peut accorder aucune confiance aux généraux ou aux élites pour construire une véritable démocratie en Egypte.

    Face à cela, les travailleurs devraient appeler à la formation de conseils indépendants des travailleurs et des paysans pauvres. L’ensemble du programme démocratique devrait être appuyé par l’appel pour une assemblée constituante qui aurait un caractère révolutionnaire dans le contexte de la révolution actuelle. Des comités doivent assurer que les élections soient correctement organisées et que les votes ne soient pas achetés comme par le passé.

    Nous nous démarquons complètement des formations ‘pro-capitaliste’ qui ont aussi soulevé la question de l’assemblée constituante dans une forme abstraite. La classe ouvrière n’a aucun intérêt dans un régime où le président a le dernier mot. Ce régime était celui de Moubarak, celui de Sadate et celui de Gamal Abdel Nasser. Nous sommes contre une ‘chambre haute’ qui contrôle et repousse les demandes radicales de la classe ouvrière et des pauvres. Une élection démocratique pour une assemblée constituante révolutionnaire devrait être le mot d’ordre des masses égyptiennes.

    Une telle revendication agitée dans une campagne de masse par les forces révolutionnaires aurait un énorme effet dans la situation actuelle. Cela devrait aller de pair avec la création d’un parti de masse des travailleurs qui donnerait une voix aux sans-voix et aux oubliés.

    Répercussions internationales

    La révolution Egyptienne n’a pas été un évènement strictement intérieur, mais un phénomène étendu à tout le Moyen-Orient et à l’ensemble du monde. Les masses égyptiennes ont secoué les fondations du pouvoir impérialiste qui croyait qu’il pouvait tenir toutes les rênes dans ses mains. Une des affiches placardée après le départ de Moubarak disait : ‘‘2 partis, 20 à faire partir’’, premièrement la Tunisie et maintenant l’Egypte. Bien sûr, cela ne se reproduira pas à l’identique automatiquement pour chaque aspect et détail dans les pays de la région.

    Il n’y a aucun régime stable dans la région. Les régimes les plus réactionnaires du Golfe, les potentats semi-féodaux, tremblent actuellement devant le magnifique mouvement des travailleurs Egyptiens. Déjà en Jordanie, les échos de ces mouvements sont reflétés dans les manifestations de masses, tout comme en Lybie, en Algérie et au Maroc. Au Yémen, le président a promis de ne pas se représenter. Cependant, sa tentative de rester encore 2 ans est intenable. Il peut être déchu par un mouvement de masse dans la prochaine période.

    L’équilibre des forces a considérablement changé dans la région. Un des régimes le plus effrayé est sans doute celui qui apparait comme le plus fort, Israël. Jusqu’ici, la classe dirigeante israélienne était soutenue par le régime de Moubarak à travers son soutien honteux à l’embargo imposé aux masses pauvres palestiniennes à Gaza. Le canal de Suez est aussi un facteur stratégique vital.

    La classe ouvrière israélienne qui est récemment entrée en conflit avec son propre gouvernement sera aussi touchée par la révolution égyptienne. Une Egypte démocratique et socialiste lancerait une collaboration intime avec la classe ouvrière dans les deux pays conduisant à une réelle paix à travers une confédération socialiste des états du Moyen Orient. Des conséquences à moyen et long terme pourraient mettre en avant le scénario d’une autre guerre dans la région. Mais la plus importante guerre qui doit être diligemment menée est la guerre de classe. Nul doute qu’une nouvelle page de l’histoire est en train de s’écrire dans cette région du monde et particulièrement pour la classe ouvrière. Toutes les forces combattant pour un monde socialiste, le PSL et son internationale le Comité pour une Internationale Ouvrière saluent la classe ouvrière égyptienne et espèrent et attendent avec ferveur que ce nouveau chapitre soit favorable au mouvement de la classe ouvrière dans le monde.

  • Le week-end “Socialisme 2011” et la Journée Internationale des Femmes

    La Journée internationale des Femmes a plus de 100 ans. Aujourd’hui, les acquis obtenus sont en recul (plus bas salaires, flexibilité du travail incompatible avec la vie de famille,…) Dans ce contexte de position économique plus faible, le sexisme et l’objétisation des femmes sont devenus des phénomènes communs. Lors du week-end de discussions "Socialisme 2011", différents meetings et commissions aborderont la question.

    Samedi 12 mars : Meeting d’ouverture (11.00 – 12.00) – “Journée Internationale des Femmes: la lutte contre le capitalisme est plus nécessaire que jamais”

    Aujourd’hui, de plus en plus d’acquis sont sous pressions: les emplois pour les femmes sont systématiquement moins des emplois à part entière, leurs salaires sont en moyenne plus bas, la flexibilité sur le marché de l’emploi ne tient pas compte des enfants,… Et dans ce contexte de faible position économique, le sexisme et l’objétisation des femmes est devenue un phénomène de plus en plus commun. Leila Messaoudi (Gauche Révolutionnaire, France), Christine Thomas (Contro Corrente, Italie, auteur du livre “It doesn’t have to be like this”) et Tanja Niemeier (collaboratrice de la fraction GUE – Gauches Unitaire Européenne au Parlement européen) aborderont les leçons du passé pour la lutte des travailleuses d’aujourd’hui.

    Dimanche 13 mars : Commission (13h00 – 15h30) – Comment se battre contre le sexisme

    Avec Laure Miège, de la commission femmes du PSL, et Christine Thomas.

  • Socialisme 2011: Le programme complet

    Samedi 12 mars

    Meeting d’ouverture (11.00 – 12.00) – “Journée Internationale des Femmes: la lutte contre le capitalisme est plus nécessaire que jamais”

    Il y a plus de 100 ans que les travailleuses ont commencé à organiser une journée internationale de la lutte pour les droits des femmes et pour le socialisme. Aujourd’hui, de plus en plus d’acquis sont sous pressions: les emplois pour les femmes sont systématiquement moins des emplois à part entière, leurs salaires sont en moyenne plus bas, la flexibilité sur le marché de l’emploi ne tient pas compte des enfants,… Et dans ce contexte de faible position économique, le sexisme et l’objétisation des femmes est devenue un phénomène de plus en plus commun. Leila Messaoudi (Gauche Révolutionnaire, France), Christine Thomas (Contro Corrente, Italie, auteur du livre “It doesn’t have to be like this”) et Tanja Niemeier (collaboratrice de la fraction GUE – Gauches Unitaire Européenne au Parlement européen) aborderont les leçons du passé pour la lutte des travailleuses d’aujourd’hui.

    2 sessions de discussion (13.00 – 15.00)

    • 20 années de Blokbuster: Comment combattre l’extrême-droite? avec Barbara Veger (Jongeren tegen Racisme, Pays-Bas) sur le phénomène la “droite folle” aux Pays-Bas, Petr Jindra (Socialistická Alternativa Budoucnost, Tchéquie) sur la croissance et le caractère de l’extrême-droite en Europe de l’Est, Antoine T. (Jeunes Anti-Fascistes, Charleroi) et Geert Cool (Blokbuster)
    • Révolution en Tunisie, Égypte, Yémen,… avec entre autres Chahid Gashir, correspondant du CIO en Tunisie pendant la révolte.

    8 commissions (15.30 – 18.00)

    • Révolte au Wisconsin (USA) contre les assainissements et les attaques anti-syndicales. Avec Katie Quarles, membre de Socialist Alternative (CIO-USA) au Wisconsin
    • Les jeunes en lutte pour leur enseignement et leur avenir, avec Alex Lecocq (Gauche Révolutionnaire, France), Paul Callanan (Youth Fight for Jobs and Education, Angleterre), Matthias Vanderhoogstraten (Étudiants de Gauche Actifs)
    • Changements climatiques, désastres naturels et socialisme
    • Tamil Solidarity (campagne internationale contre l’oppression des Tamouls au Sri Lanka)
    • Il faut un parti unifié et combatif pour la classe ouvrière, avec des orateurs du Front des Gauches, entre autres Pierre Eyben (porte-parole du Parti Communiste, Liège)
    • Les expériences et les leçons des grèves générales en Belgique, avec Gustave Dache
    • Congo: 50 ans après l’indépendance et après l’assassinat de Lumumba
    • Marxisme et question nationale

    Meeting du soir (19.00 – 20.30) – L’Europe en crise et la lutte contre l’austérité

    Avec Jacques Chastaing (France) du NPA Mulhouse (militant depuis déjà longtemps, entre autres durant la lutte de l’usine LIP à Besançon dans les années 1970), sur le mouvement contre la réforme des retraites de Sarkozy – Paul Callanan (Grande-Bretagne) de Youth Fight for Jobs and Education, sur la lutte contre les plans d’austérité de la coalition ConDem – Matt Waine, conseiller communal du Socialist Party à Dublin, à propos de la crise des dettes qui a brisé la coalition au pouvoir en Irlande. La gauche radicale en Irlande a uni les forces dans l’United Left Alliance qui, selon les sondage, peut obtenir trois à quatre sièges aux élections parlementaires du 25 février- Eric Byl, membre du Bureau Exécutif du PSL et responsable du travail syndical.

    Dimanche 13 mars

    Meeting du matin 10.30 – 12.00 – Perspectives pour la lutte en Belgique et quelle attitude adopter envers la question communautaire.

    Des syndicalistes régulièrement confrontés à la question communautaire témoignent de leur attitude. Avec Levi Sollie (délégué à Bayer, Centrale Générale de la FGTB). Karim Brikci (délégué CGSP à l’hôpital public Brugmann à Bruxelles, où le personnel comme les patients sont des néerlandophones, des francophones ou ont une autre langue maternelle), Yves Capelle (délégué SETCA à Steria Benelux et membre de la section bilingue du SETCA-BHV), Wouter Gysen (délégué CGSP à la SNCB, où l’unité des deux côtés de la frontière linguistique est une condition cruciale pour pouvoir contrer les attaques de la direction contre le statut et les conditions de travail) et Anja Deschoemacker (membre du Bureau Exécutif du PSL et auteur de “La question nationale en Belgique – une réponse des travailleurs est nécessaire!”).

    8 commissions (13.00 – 15.30)

    • Qu’est ce que le socialisme et pourquoi une économie planifiée est elle nécessaire ?
    • Venezuela: rapport d’un témoin, avec Benjamin D, de retour d’un séjour de 6 mois dans le “Socialisme du 21e siècle”
    • L’homophobie monte: causes et solutions
    • Les Jeunes en lutte pour des emplois décents
    • La scission de velours de la Tchécoslovaquie, avec Petr Jindra
    • Comment se battre contre le sexisme, avec Laure M (commission femmes du PSL) et Christine Thomas
    • 10 ans de mouvement antimondialisation: projection du film ”La stratégie du choc” + débat
    • Pour des syndicats démocratiques et combatifs, avec Martin Willems (secrétaire licencié du SETCA-BHV)

    Meeting de clôture (16.00 – 17.00) – Pour la lutte, la solidarité et le socialisme

    Le capitalisme n’est plus capable d’offrir un avenir décent. La crise économique conduit presque partout à des attaques extrêmement dures contre la population. Protestations massives, actions de grève et véritables révoltes montrent qu’une partie de plus en plus grande de la population n’est plus prête à accepter la logique de ce système. Mais quelle est l’alternative ? De quelle manière la lutte pour une société socialiste peut-elle à nouveau devenir une option concrète ? Chahid Gashir est resté quelques semaines en Tunisie et en livrera un rapport, Bart Vandersteene est porte-parole du PSL et formulera une alternative de lutte socialiste pour aujourd’hui, Donna Litzou est membre de l’organisation sœur du PSL en Grèce et témoignera de la lutte qui y prend place.

  • Contre la casse sociale – Arrêtons cet AIP : Pas de bluff, mais une lutte organisée

    Jamais auparavant les représentants élus des travailleurs n’avaient aussi massivement rejeté un accord interprofessionnel. La FGTB continue son calendrier d’action, même après “la proposition de médiation”. La CGSLB participera à la journée d’action du 4 mars et, de son côté, la CNE organise une concentration de ces militants ce 28 février à Bruxelles.

    Tract du PSL

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    Sur base des premiers résultats officiels, les annalistes estiment à 17,14 milliards d’euros le profit global des entreprises comprises dans le Bel 20 pour l’année 2010, soit une croissance de 37,4% en comparaison de 2009.Une bonne partie de cela sera consacrée aux dividendes et aux bonus. Même dans l’année de crise 2009, les patrons des entreprises du Bel 20 se sont accordés un salaire brut moyen de 2,27 millions d’euros (une augmentation de 23% comparé à 2008).

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    Pour les deux années à venir, l’AIP prévoit une marge salariale d’à peine 0,3% en plus de l’index santé (3,9%), ce qui est en dessous des attentes concernant l’inflation. Et cela alors que les entreprises refont de gros bénéfices (voir cadre). Il n’est donc pas étonnant que la base syndicale ait rejeté massivement l’AIP. Sur notre site socialisme.be, nous nous référons au blog internet d’un militant de la LBC. Celui-ci a calculé qu’en réalité, la base de la CSC a rejeté l’accord à 55,4%. C’est probablement la raison pour laquelle Cortebeeck a voulu adoucir la pilule en adaptant l’AIP avec ”l’aide” de Leterme. C’était trop peu et trop tard.

    Dans ce nouveau projet, la marge salariale est reprise. L’étude sur l’indexation disparait, mais la Banque Nationale lance une attaque en règle. La proposition de médiation comprend une augmentation de 10 € des salaires minimaux, mais même cela ne doit rien coûter aux patrons. C’est la sécurité sociale qui doit payer avec des baisses de charges. Pour assurer la liaison au bien-être des allocations, le gouvernement refuse le “cadeau” offert par les partenaires sociaux. Ils n’auraient pas besoin de 200 des 500 millions d’euros budgétés par le gouvernement. Il faudrait expliquer cela à ceux qui doivent vivre d’une allocation de retraite, de chômage ou d’invalidité.

    L’allongement du préavis des ouvriers est accéléré, 15% au lieu de 10% à partir de l’année prochaine. Mais le passage selon lequel ce serait augmenté à 20% à partir de 2016 à disparu. La réduction du préavis des employés dits inférieurs (-30.535 €) est écartée. La diminution de 6% pour les employés dits supérieurs pour 2014 est maintenue, mais celle de 10% pour 2016 est également écartée. Le préavis des travailleurs avec un salaire inférieur à 61.071 euros sera exonéré d’impôts sur les deux premières semaines. De nouveau une mesure qui ne coûte rien au patron.

    Ne pas bluffer, mais s’organiser!

    Il a fallu attendre longtemps les positions du sommet syndical. Consulter la base, ne parlons pas encore de la laisser décider démocratiquement, exige du temps. C’est un inconvénient que les patrons et le gouvernement ne connaissent pas. Face à la lenteur du sommet, il y a la vitesse avec laquelle on s’attend à la réaction de la base. Elle doit s’apprêter en quelques jours à réagir sur un accord négocié secrètement pendant des mois avec rarement des tracts d’information ou de mobilisation disponibles à temps. Jusqu’à la dernière minute, la base ne sait pas s’il s’agit de grève ou de mobilisation de militants. Même pour le 4 mars, les intentions du sommet syndical ne sont pas encore claires. Est-ce que nous allons installer des piquets filtrants pour convaincre ceux qui doutent où allons nous bloquer le tout ?

    Au lieu de faire de grandes annonces, la direction syndicale doit lancer à temps des mots d’ordres clairs et assurer que les moyens nécessaires sont là pour les délégués d’entreprises, sinon ce sera n’importe quoi, comme la semaine passée. La majorité des travailleurs s’est prononcée contre l’AIP. La seule manière de casser cette majorité, c’est de nous diviser: ouvriers contre employés, francophones contre Flamands, jeunes contre plus âgés. Nous n’avons pas besoin d’encore nous faire diviser entre syndicalistes. Un bon plan d’action, une implication maximale de la base et une attitude ouverte vers ceux qui se sentent délaissés par leur direction syndicale peuvent faire basculer les relations de forces en faveur des travailleurs.

    Cet AIP n’est pas le but ultime des patrons et des politiciens. S’ils réussissent à le faire passer, il faut s’attendre à une attaque frontale contre l’index, nos pensions et tout ce qui rend la vie et le travail supportable pour les travailleurs et leurs familles.

    Le Parti Socialiste de Lutte défend:

    • Des négociations libres dans les secteurs et les entreprises
    • L’élimination de la discrimination entre ouvriers et employés, sans miner le statut des employés
    • La protection de l’index
    • Le maintien de tous les systèmes de prépensions

    Le PSL défend la lutte commune des travailleurs Wallons, Flamands et Bruxellois:

    • Contre toute forme d’allongement de la durée de travail, pour la semaine des 32 heures, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire
    • Des contrats décents pour tous à des salaires convenables, pour un salaire minimal de 1500 euros net, pour la liaison au bien-être de toutes les allocations.
    • Stop aux cadeaux fiscaux au patronat, pour l’abolition des intérêts notionnels et du secret bancaire, pour la nationalisation sous contrôle des travailleurs des secteurs clés de l’économie.
    • Pour une société socialiste où la production se fait en fonction des besoins de tous et pas en fonction des profits de quelques privilégiés.

    FGTB et CSC: cassez les liens avec le PS et le CD&V

    Avec une bonne campagne d’information et de mobilisation, les syndicats sont capables de mettre dans la rue des centaines de milliers de travailleurs. Hélas, au Parlement, cela ne se remarquera pas. Les syndicats libéraux venaient à peine de rejeter l’accord que les partis libéraux annonçaient vouloir intégralement le faire appliquer. Au Parlement, les chrétiens-démocrates se moquent des positions de la CSC et des mutualités chrétiennes. Tant le PS que le SP.a se sont réjouis de l’accord “équilibré”. Bien qu’une majorité de syndicalistes ait rejeté l’AIP, cette position passe à peine dans les médias. A la base syndicale, cela conduit à des frustrations et au découragement. En Flandre surtout, et depuis des années, nombreux sont ceux qui se sont détournés des partenaires politiques privilégiés et votent pour le populiste du moment. Il est grand temps que les dirigeants syndicaux rompent les liens entretenus avec le PS et le SP.a pour la FGTB et avec le CD&V pour la CSC, et qu’ils construisent leur propre représentation politique, avec tous ceux qui s’opposent à la casse sociale.

    Jeunes en lutte pour l’emploi

    Les jeunes surtout sont dans le collimateur de la politique de casse sociale. La sécurité d’emploi et un salaire convenable ne sont que de rêves pour beaucoup. L’AIP veut encore élargir cette discrimination. Celui qui est déjà au boulot garderait son statut actuel, des nouveaux travailleurs subiraient le nouveau statut miné. Dans quelques régions, le PSL est impliqué avec les jeunes des syndicats et la JOC dans une campagne contre l’insécurité d’emploi et la série interminable de statuts précaires imposés aux jeunes.

    Socialisme 2011

    Chaque année, le Parti Socialiste de Lutte organise un weekend public de débats et de formation, ‘’Socialisme 2011’’ cette année. Nous y accueillerons environ 300 participants. Durant trois meetings en plénière, deux sessions et 16 commissions, la lutte syndicale ne sera jamais très éloignée. De plus, ce sera l’occasion de rencontrer d’autres syndicalistes combatifs. A l’ordre du jour, il y aura entre autre une discussion sur les grèves générales avec Gustave Dache, auteur d’un livre sur ’60-’61 ; un meeting international avec des syndicalistes de France, d’Irlande et de Grande-Bretagne ; des témoignages de syndicalistes venant de Wallonie, de Bruxelles et de Flandre sur la façon dont ils réagissent face à la question communautaire ; et une commission concernant les syndicats combatifs et démocratiques, avec Martin Willems, secrétaire licencié du SETCa BHV industrie.

  • Charleroi : ‘‘AIP pourri ! Travailleurs, insoumis !’’

    Hier, à l’appel de la régionale de la FGTB de Charleroi, des milliers de travailleurs ont manifesté contre le projet d’Accord interprofessionnel qu’ont négocié les partenaires sociaux. Avec les militants FGTB se trouvaient également des militants du syndicat libéral et du syndicat social-chrétien.

    Par Nico

    La délégation des Jeunes FGTB a particulièrement impressionné ce vendredi. Derrière une grande banderole ‘‘Tout est à nous’’, les quelques dizaines de jeunes ont scandé avec beaucoup de combativité ‘‘Tout est à nous, rien n’est à eux, tout ce qu’ils ont ils l’ont volé, partage des richesses, partage du temps de travail ou alors ça va pêter, ça va pêter !’’, ‘‘AIP pourris travailleurs, insoumis !’’ ou encore ‘‘Les vieux dans la galère, les jeunes dans la misère, de cette société là, on n’en veut pas !’’ Nous avons pu y retrouver des militants du comité des Jeunes en lutte pour l’emploi-Hainaut, mais aussi des TSE de Verviers venus en solidarité et dont la participation à l’animation a pu être fortement apréciée.

    A l’arrière et à l’avant, les autres délégations reprenaient les slogans et les chants, venant même parfois chercher les animateurs jeunes-FGTB pour lancer les slogans. L’un d’entre eux a été chaudement accueilli : ‘‘Tous ensemble, tous ensemble, grève générale !’’, repris avec plus d’entrain encore devant les caméras des journalistes.

    Parmi les jeunes présents dans le bloc, on trouvait notamment une quinzaine d’étudiants de la Haute Ecole Condorcet. Laeticia, militante Jeunes FGTB, nous explique : ‘‘Cela fait déjà un moment que je leur parle de manifestations, de grèves,… Ils n’avaient jamais suivi. Cette fois-ci, une quinzaine d’étudiants sont venus et m’ont dit après la manifestation que c’était la première fois pour eux, mais certainement pas la dernière’’

    A d’autres endroits aussi, de nouvelles têtes avaient rejoint le mouvement. ‘‘Au service chômage de la FGTB, au niveau administratif, ça ne bouge pas trop de façon générale’’ nous explique Prisca, ‘‘Mais là, on a argumenté une semaine durant sur l’AIP, pourquoi il fallait vraiment se mobiliser. Au final, on est 10 sur 15 dans la manif.’’ Ici et là, des travailleurs déplorent n’avoir toutefois reçu les informations que bien trop tard pour pouvoir sérieusement mobiliser. Pour eux, bien plus de monde aurait pu être présent. L’organisation a fait défaut, pas la volonté de se battre. L’idée d’une lutte offensive en direction d’une grève générale de 24h le 4 mars prochain, bien préparée et pour laquelle on mobilise sérieusement, est très largement acceptée. Dans de très nombreuses discussions, on parle du refus du syndicalisme de concertation et de la nécessité d’un syndicalisme de lutte, de combat, où la construction active et combative d’un rapport de forces favorable aux travailleurs est l’élément central.

    ‘‘Quand une entreprise veut délocaliser, les organisations syndicales se contentent de parler de l’obtention d’un ‘‘meilleur volet social’’ Il faut refuser cette logique, c’est un coup de poignard dans le dos’’ dénonce Victor, ancien permanent FGTB. ‘‘Des propositions alternatives doivent venir sur la table, comme de nationaliser. Ce sont les actionnaires et les spéculateurs qui décident, ce n’est pas normal, ce ne sont pas eux qui créent la richesse. Il faut faire participer les gens à l’économie, c’est-à-dire qu’ils prennent part aux décisions économiques. Ça, ça veut dire de retirer l’économie des mains du privé.’’ Faisant un parallèle avec la situation syndicale, il se rappelle un ancienne affiche de la FGTB : ‘‘Elle disait : ‘Syndiqué, sois syndicaliste !’ C’est ça qu’on doit remettre en avant. On doit rendre la parole aux militants, c’est la seule manière de casser la logique du syndicalisme de négociation’’

    Le sentiment de ras-le-bol était très clairement présent, la combativité et la volonté d’aller de l’avant dans la lutte aussi. Un peu partout, on voit quelques militants de la CSC (principalement de la CNE, la centrale des employés de la CSC) qui ont suivi leurs camarades et s’opposent au ‘OUI’ de la CSC à l’AIP. La veille, 200 militants de la CNE s’étaient rendus devant le cabinet de la ministre de l’emploi pour maintenir la pression sur le gouvernement désormais en charge du dossier de l’AIP, depuis son rejet par la FGTB et la CGSLB.

    La journée nationale d’action du 4 mars ne peut pas se limiter à une action symbolique ou à une simple promenade sans lendemain, sans mots d’ordre clair concernant la suite. Au contraire, si les patrons et les politiciens continuent à négliger le message cela doit devenir une grève générale de 24 heures bien préparée autour des revendications suivantes:

    • Des négociations libres dans les secteurs et les entreprises
    • Élimination de la discrimination entre ouvriers et employés sans miner le statut des employés
    • Pas touche à l’index
    • Maintien de tous les systèmes de prépensions

    Socialisme 2011

    Chaque année, le Parti Socialiste de Lutte organise un weekend public de débats et de formation, ”Socialisme 2011” cette année. Nous y accueillerons environ 300 participants. Durant trois meetings en plénière, deux sessions et 16 commissions, la lutte syndicale ne sera jamais très éloignée. De plus, ce sera l’occasion de rencontrer d’autres syndicalistes combatifs. A l’ordre du jour, il y aura entre autre une discussion sur les grèves générales avec Gustave Dache, auteur d’un livre sur ’60-’61 ; un meeting international avec des syndicalistes de France, d’Irlande et de Grande-Bretagne ; des témoignages de syndicalistes venant de Wallonie, de Bruxelles et de Flandre sur la façon dont ils réagissent face à la question communautaire ; et une commission concernant les syndicats combatifs et démocratiques, avec Martin Willems, secrétaire licencié du SETCa BHV industrie.

    => Plus d’infos

    => Socialisme 2011 – Le menu pour les syndicalistes combatifs

  • Tous ensemble contre la casse sociale!

    Non à un Accord Interprofessionnel imposé

    Même le quotidien flamand d’affaires De Tijd a dû concéder qu’une majorité de travailleurs a rejeté le projet d’accord interprofessionnel. Mais cela ne déroute pas les patrons et les politiciens. Si la façade démocratique ne conduit pas au résultat recherché, le gouvernement sortant n’a qu’à s’en occuper. Nous savons à quoi nous pouvons nous attendre: construire un rapport de forces avec un plan d’action ou bien avaler l’AIP que nous venons de rejeter de façon largement majoritaire.

    Tract du PSL. PDF

    La pression n’avait pourtant pas été ménagée. Les partenaires sociaux allaient ainsi montrer aux politiciens comment conclure un accord. C’était malin : en refusant d’accepter n’importe quoi, nous deviendrions alors co-responsables de la crise politique. A la CSC, les 3.000 permanents ont même tous reçus une lettre où l’on prétendait que seuls des irresponsables rejetteraient cet accord, puisque l’alternative – pas d’accord – serait ‘pire’. Malgré cela, le sommet de la CSC a eu besoin des votes en bloc de quelques centrales de fonctionnaires et d’ouvriers pour obtenir une majorité, la plus faible de son histoire, en faveur d’un AIP.

    A en croire les organisations patronales, elles aussi ont eu beaucoup de difficultés à convaincre leur base mais, finalement tous l’ont approuvé. Du côté des travailleurs par contre, jamais un AIP n’a été aussi massivement rejeté. Pour la première fois de son histoire, le syndicat libéral a rejeté un accord. En disant que le rejet du projet d’accord par la base de la FGTB minerait la position de Rudy De Leeuw, les patrons espéraient nous tendre un piège. En réalité, c’est surtout la position de Luc Cortebeeck qui a été affaiblie. Il a mis la CNE et la LBC dans une position impossible.

    Les patrons, qui représentent 37.000 entreprises selon la FEB, n’ont pas l’intention d’accepter la décision démocratique. Ils appellent le gouvernement à intégralement imposer l’accord. Ils se sentent soutenus par Merkel, Sarkozy, la Commission Européenne, la Banque Centrale Européenne et les “marchés financiers”. Bien que les entreprises fassent à nouveau des profits importants, ils n’ont pas l’intention de les partager. Avant d’imposer l’accord, le CD&V veut tester si le PS est prêt à aller contre la majorité de la FGTB. Apparemment, les patrons ne se font plus de soucis concernant l’attitude que le SP.a va prendre. Dans ce cas-ci, le VLD et la NVA sont d’ailleurs soudainement prêts à venir à l’aide du gouvernement en affaires courantes. Les patrons ont donc tout un arsenal de moyens pour imposer leur volonté.

    La direction syndicale est sortie des négociations sans accord acceptable, mais aussi sans avoir construit une quelconque relation de force afin de pouvoir le rejeter. Les prochaines semaines et mois, nous pourrons la restaurer en rejoignant la résistance contre la casse sociale qui s’est développée ailleurs en Europe. Nos adversaires vont évidemment essayer de nous diviser: Flamands contre francophones, CSC contre FGTB, ouvriers contre employés et jeunes avec des nouveaux contrats contre plus âgés. Et pourtant, les possibilités d’actions communes ont rarement été plus favorables qu’aujourd’hui. Tant en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles, une large majorité de travailleurs, y compris des ouvriers, s’est prononcée contre l’accord. La CNE et la LBC réfléchissent sur des actions. Dans d’autres centrales de la CSC, nombreux sont ceux qui se sentent délaissés par le sommet.

    En annonçant des actions régionales, la direction de la FGTB indique avoir compris le message. Nous devons assurer que ce soit un grand succès par une politique participative de la base et une implication maximale des collègues des autres syndicats. La journée nationale d’action du 4 mars ne peut pas se limiter à une action symbolique ou à une simple promenade sans lendemain, sans mots d’ordre clair concernant la suite. Au contraire, si les patrons et les politiciens continuent à négliger le message cela doit devenir une grève générale de 24 heures bien préparée autour des revendications suivantes:

    • Des négociations libres dans les secteurs et les entreprises
    • Élimination de la discrimination entre ouvriers et employés sans miner le statut des employés
    • Pas touche à l’index
    • Maintien de tous les systèmes de prépensions

    FGTB et CSC: cassez les liens avec le PS et la CD&V

    Aucune institution, parti ou mouvement dans notre pays ne possède une force de mobilisation comparable à celle des syndicats. Avec une bonne campagne d’information et de mobilisation, les syndicats sont capables de mettre dans la rue des centaines de milliers de travailleurs. Hélas, au Parlement, cela ne se remarquera pas. Les syndicats libéraux venaient à peine de rejeter l’accord que les partis libéraux annonçaient vouloir intégralement le faire appliquer par le Parlement. Au Parlement, les chrétiens-démocrates se moquent des positions de la CSC et des mutualités chrétiennes. Tant le PS que le SP.a se sont dits réjouis de l’accord “équilibré”. Il semble que les politiciens vivent dans un autre monde. Bien qu’une majorité de syndicalistes ait rejeté l’AIP, cette position passe à peine dans les médias. A la base syndicale, cela conduit à des frustrations et au découragement. En Flandre surtout, et depuis des années, nombreux sont ceux qui se sont détournés des partenaires politiques privilégiés et votent pour le populiste du moment. Il est hautement temps que les dirigeants syndicaux rompent les liens entretenus avec le PS et le SP.a pour la FGTB et avec le CD&V pour la CSC, et qu’ils construisent leur propre représentation politique, avec tous ceux qui s’opposent à la casse sociale.


    Jeunes en lutte pour l’emploi

    Les jeunes surtout sont dans le collimateur de la politique de casse sociale. La sécurité d’emploi et un salaire convenable ne sont que de rêves pour beaucoup. L’AIP veut encore élargir cette discrimination. Celui qui est déjà au boulot garderait son statut actuel, des nouveaux travailleurs subiraient le nouveau statut miné. Dans quelques régions, le PSL est impliqué avec les jeunes des syndicats et la JOC dans une campagne contre l’insécurité d’emploi et la série interminable de statuts précaires imposés aux jeunes.


    Socialisme 2011

    Chaque année, le Parti Socialiste de Lutte organise un weekend public de débats et de formation, ”Socialisme 2011” cette année. Nous y accueillerons environ 300 participants. Durant trois meetings en plénière, deux sessions et 16 commissions, la lutte syndicale ne sera jamais très éloignée. De plus, ce sera l’occasion de rencontrer d’autres syndicalistes combatifs. A l’ordre du jour, il y aura entre autre une discussion sur les grèves générales avec Gustave Dache, auteur d’un livre sur ’60-’61 ; un meeting international avec des syndicalistes de France, d’Irlande et de Grande-Bretagne ; des témoignages de syndicalistes venant de Wallonie, de Bruxelles et de Flandre sur la façon dont ils réagissent face à la question communautaire ; et une commission concernant les syndicats combatifs et démocratiques, avec Martin Willems, secrétaire licencié du SETCa BHV industrie.

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