Tag: France

  • Liège : trois membres du PSL sur la liste VEGA

    Nos camarades Simon Hupkens, Nicolas Croes et Daphné Schmets occuperont les 11e, 21 et 24e places

    Tous les partis traditionnels sont partisans de la politique d’austérité, leurs seules divergences portent sur le rythme de son implication. Il est urgent de poser largement la question de la nécessité d’une alternative politique, c’est-à-dire de la construction d’un relais politique large pour les luttes des travailleurs et de leurs familles. Afin de défendre cette idée, le PSL sera présent lors de ces élections communales en participant à différentes initiatives locales et unitaires, qui respectent les spécificités de chacune de ses composantes et qui regroupent des syndicalistes, des militants politiques ou associatifs et diverses organisations de gauche.

    Les militants du PSL veulent saisir l’opportunité de ces élections pour mener campagne autour de cette idée d’un prolongement politique pour les luttes sociales. Il nous faut aujourd’hui, un nouveau parti des travailleurs qui réunisse divers courants de gauche mais surtout qui est capable d’impliquer activement tous ceux et celles qui aujourd’hui sont orphelins d’une organisation politique et qui veulent lutter contre l’austérité et tout cette politique qui veut nous faire payer une crise dont nous ne sommes pas responsables.

    Ces élections constituent une bonne occasion de développer ce débat et d’aller vers une première étape qui pourrait être une coordination unitaire à la gauche du Parti ‘‘Socialiste’’ et d’Ecolo pour les élections législatives de 2014.

    A Bruxelles, nous participons aux listes unitaires ‘‘Gauches Communes’’, soutenues par le PSL, le Parti Humaniste et le Comité pour une Autre Politique, avec également des candidats de SYRIZA (Grèce) et du Socialist Party (Irlande). Dans le Hainaut, nous participons aux listes ‘‘Front de Gauche’’ (à Charleroi et La Louvière), soutenues par le Parti Communiste et le PSL. En Flandre, Rood! (Rouge) est sorti du SP.a (l’équivalent flamand du PS) et veut rassembler les forces à l’extérieur de ce parti en un nouveau mouvement politique. Nous serons présents avec Rood! à Gand et à Anvers. Nous serons également sur les listes LSP-Rood! à Keerbergen, LSP à Termonde et LEEF! A Zottegem.

    A Liège, la coopérative politique vert et à gauche (VEGA), s’est créée il y a quelques mois sur base du constat qu’aucun parti présent au conseil communal ne défend des positions réellement de gauche. Ses membres ont décidé d’ouvrir leur liste électorale à des membres d’autres organisations politiques ainsi qu’à des indépendants, approche que nous saluons au même titre que la garantie de la liberté d’utilisation d’un matériel politique propre. Ces derniers mois, l’actualité internationale a largement été marquée par de nouvelles formations de gauche telles que le Front de Gauche en France et SYRIZA en Grèce. Ces expériences démontrent qu’une collaboration de différentes tendances de gauche est possible dans le respect de ces différentes composantes et sans que l’une d’entre elles ne considère l’unité comme le moyen d’imposer ses positions politiques aux autres participants.

    Nous voulons également avertir, dans les limites de nos capacités, la vague d’austérité à venir et contre laquelle il faudra riposter à tout niveau (du communal au fédéral). Ces élections communales ne sont pas un ilot isolé du débat qui fait rage dans l’union européenne et à travers le monde concernant l’alternative à la politique d’austérité. Nous voulons poursuivre ce débat avec les camarades de la coopérative politique VEGA et avec toutes les personnes que nous rencontrerons, durant et après la campagne. Pour nous, il est absolument crucial de rompre avec la logique du capitalisme et de retirer les secteurs clés de l’économie (finances, énergie, sidérurgie…) des mains de la dictature des marchés, pour qu’ils soient gérés démocratiquement par la population elle-même en fonction de ses intérêts.

    • C’est au chômage qu’il faut s’en prendre, pas aux chômeurs ! Des emplois pour tous, par l’introduction des 32h de travail par semaine sans perte de salaire avec embauche compensatoire ! Nationaliser pour sauver l’emploi, pas leurs profits !
    • Des logements abordables et de qualité avec un programme massif et public de construction de logements sociaux !
    • Des services publics de qualité et accessibles ! Stop aux projets de prestige ! Plus de moyens publics pour l’enseignement, les crèches, les soins de santé,… Ni libéralisation, ni privatisation !
    • Stop à l’austérité, ce n’est pas à nous de payer pour leur crise ! Construisons, avec et autour de la base des syndicats, un rapport de force pour riposter contre l’austérité.
    • Pour la création d’un nouveau parti des travailleurs ! La lutte doit se développer sur le terrain syndical comme sur celui du politique, le monde du capital dispose de ses partis, nous avons besoin du nôtre !
    • Pour une société socialiste !
  • Choisir entre ‘‘rigueur’’ et austérité ? Un seul mot : Résistance !

    Les mauvaises nouvelles sont pour après le 14 octobre. Ensuite, le budget fédéral sera présenté à la Commission Européenne et l’austérité frappera encore, des Régions jusqu’aux communes. Actuellement, les partis établis se taisent dans toutes les langues concernant les trous à combler. Ils attendent que le 14 octobre soit passé pour une fois de plus nous présenter la facture d’une crise que nous n’avons pas provoquée.

    Tract général du PSL pour les élections communales du 14 octobre

    Tract en version PDF

    L’austérité à tous niveaux

    L’économie du pays faiblit à nouveau, jusqu’à se contracter. Résultat : plus de chômage et moins de revenus pour les autorités. Il est possible que jusqu’à un milliard d’euros soit encore assaini des budgets de l’Etat d’ici la fin de cette année, en plus des précédentes mesures antisociales notamment contre les pensions et les allocations de chômage.

    Au niveau régional ou de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les moyens manquent pour tous les besoins fondamentaux, tant pour les logements sociaux, que les transports publics ou l’enseignement. Nous pouvons voir au quotidien ce que cela signifie : diminution de la qualité du service à la STIB ou aux TEC, manque de places dans les écoles, listes d’attentes à rallonge pour les logements sociaux, les soins de santé ou les crèches publiques,… Il nous sera bientôt possible de figurer sur liste d’attente de la crèche jusqu’à la maison de repos !

    Au niveau communal également, le manque de moyens règne en maître, notamment suite au désastre de Dexia : 39% des communes wallonnes sont dans le rouge, tout comme la moitié des bruxelloises et 70% des flamandes.

    Dans l’actuel contexte de politique européenne d’austérité drastique – responsable du naufrage des conditions de vie des populations grecques, espagnoles ou italiennes – aucune reprise économique n’est attendue. Pourtant, tous les partis traditionnels continuent d’approuver la logique d’assainissement des finances visant à nous faire payer une crise dont nous ne sommes en rien responsables.

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    En juin dernier, une délégation du PSL s’était rendue en France pour participer à la “Marche contre l’austérité et le fascisme” et soutenir la candidature de Jean- Luc Mélenchon (Front de Gauche) contre celle de Marine Le Pen (Front National) aux élections législatives.

    Préparons la résistance !

    Nous avons besoin de bons emplois (notamment pour assurer que nos jeunes ne soient pas une génération perdue), de logements sociaux abordables et de bons services collectifs (crèches,…). Mais les partis établis préfèrent négliger ces domaines en faveur de projets de prestige destinés à attirer des touristes et une population plus riche. Pendant ce temps, une couche croissante de la population voit ses perspectives d’avenir s’évaporer. Fautil dès lors s’étonner que les problèmes deviennent plus explosifs dans cette société sans cesse plus dure ?

    Combattre les divers manque de moyens et l’insécurité, cela signifie combattre la politique d’austérité. Partout en Europe grandit la colère contre cette logique, ce qui a abouti aux grèves générales grecques ou encore au mouvement des Indignés et à la lutte des mineurs des Asturies en Espagne. Ici aussi, nous devons prendre le chemin de la lutte ! Nous devons nous battre, tant dans les rues que dans les entreprises et sur le plan politique.

    Le Parti Socialiste de Lutte – Linkse Socialistische Partij (PSL-LSP) veut jouer un rôle actif dans ce processus. Nous stopperons d’autant mieux cette avalanche d’assainissements si nous nous y prenons avant que notre niveau de vie ait rejoint celui des Grecs. Lutter activement contre cette politique implique de discuter d’un instrument politique. Nous pensons nécessaire que les opposants au néolibéralisme s’unissent dans un parti ouvert et démocratique respectant les diverses personnalités et tendances regroupées en son sein.

    Les travailleurs, les chômeurs, les pensionnés, les jeunes,… ont besoin de leur propre relais politique, avec des représentants qui, contrairement aux politiciens établis, ne gagneraient pas autant qu’un manager, mais l’équivalent du salaire moyen d’un travailleur.

    C’est dans ce cadre que nous allons participer à ces élections sur des initiatives unitaires locales ouvertes regroupant des syndicalistes, des militants politiques ou associatifs et diverses organisations de gauche. Nous voulons développer le débat en faveur d’une coordination unitaire à la gauche du Parti ‘‘Socialiste’’ et d’Ecolo pour les élections législatives de 2014. A Bruxelles, nous participons aux listes unitaires ‘‘Gauches Communes’’, soutenues par le PSL, le Parti Humaniste et le Comité pour une Autre Politique, avec également des candidats de Syriza (Grèce) et du Socialist Party (Irlande). Dans le Hainaut, nous participons aux listes ‘‘Front de Gauche’’ (à Charleroi et La Louvière), soutenues par le Parti Communiste et le PSL. A Liège, nous participons à la liste déposée par la coopérative politique ‘‘Verts et à gauche’’ (VEGA), sur laquelle seront également présents divers candidats du Mouvement Socialiste et du Mouvement politique des objecteurs de croissance.

    En Flandre, Rood! (Rouge) est sorti du SP.a (l’équivalent flamand du PS) et veut rassembler les forces à l’extérieur de ce parti en un nouveau mouvement politique. Nous serons présents avec Rood! à Gand et à Anvers. Nous serons également sur les listes LSP-Rood! à Keerbergen, LSP à Termonde et LEEF! A Zottegem.

    ‘‘Qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu.’’ (Bertolt Brecht)

    Ce pour quoi nous luttons

    Le PSL défend un programme qui se base sur les intérêts de la majorité de la population. Les possibilités technologiques et les richesses sont plus que suffisantes pour les satisfaire. Quelques points centraux :

    • De l’EMPLOI pour tous. Alors que le chômage atteint des proportions dramatiques, certains doivent prendre des pilules pour supporter leur charge de travail et d’autres ont besoin de deux jobs pour parvenir à la fin du mois. Au lieu de répartir le chômage, il faut répartir le travail disponible ! C’est possible, en diminuant le nombre d’heures de travail par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. Nous défendons la résistance active contre tous les licenciements et la création de bons emplois avec lesquels il est possible de faire face à l’avenir.
    • Des SERVICES PUBLICS pour tous. Privatisations et libéralisations entraînent de moins bons services qui coûtent plus chers. Énergie, transports en commun, poste, crèches, soins de santé,… sont autant de services essentiels que la collectivité doit avoir en main afin de les développer et non de les sacrifier pour les profits. Les assainissements de ces dernières années ont déjà réalisé de grands trous dans notre tissu social, laissant de plus en plus de gens sur le bord de la route. Il nous faut plus de moyens publics pour de meilleurs services publics !
    • Des LOGEMENTS SOCIAUX abordables. Un programme de construction de logements sociaux est urgent. De plus, cela ferait pression à la baisse sur les loyers du privé. Les logements sociaux doivent être dans les mains du public et de bonne qualité. Les loyers ne doivent pas dépasser 20% du revenu des ménages.

    Les moyens existent-ils ?

    Une alternative socialiste

    Chaque acquis issu des luttes ouvrières passées est en danger. Le capitalisme est en crise systémique et n’a plus à offrir que chômage, pauvreté, guerre et dégradation de l’environnement pour la majorité. Pourtant, les capacités technologiques et les richesses n’ont jamais été aussi grandes.

    Le PSL se bat pour une alternative socialiste où la richesse créée par les travailleurs reviendra à la société toute entière au lieu de disparaître dans les poches des actionnaires et autres spéculateurs. La nationalisation des secteurs clés de l’économie est une première étape pour assurer un contrôle démocratique de la finance ou de l’énergie, entre autres. Nous sommes pour le socialisme démocratique, pour que la production soit organisée en fonction des besoins de la majorité et non en fonction des profits d’une infime minorité.
    [/box]

    Il y a bien de l’argent pour les énormes projets de prestige avec lesquels les villes et les communes veulent attirer les touristes et les habitants riches.

    Il y a bien de l’argent chez cette infime élite mondiale de super-riches qui avait au moins 17.000 milliards d’euros sur ses comptes dans des paradis fiscaux en 2010. Les chercheurs qui ont dévoilé ce chiffre ont déclaré : “Le monde possède une énorme montagne de richesses financières qui pourrait être utilisée pour solutionner les problèmes majeurs sur Terre.”

    Il y a bien de l’argent chez ces 14 entreprises du Bel20 qui ont réalisé un bénéfice net de 7 milliards d’euros les 6 premiers mois de cette année. Les grandes entreprises réalisent chaque année des milliards d’euros de profit et reçoivent en plus des cadeaux fiscaux comme les 4,25 milliards d’euros de déduction des intérêts notionnels en 2011. Il existe en plus une fraude fiscale d’environ 30 milliards d’euros par an.

    Des moyens, il y en a, mais les capitalistes assurent qu’il est impossible que les richesses produites dans la société servent à satisfaire les besoins de la majorité de la population. Ce système capitaliste est incapable de parvenir à un programme social qui rencontre les besoins réels et n’en a que faire. Un tel programme n’est possible que si la masse de la population active s’organise et lutte pour ôter les richesses de la société des mains de ceux qui se les accaparent aujourd’hui pour les remettre à ceux qui les produisent : les travailleurs.

    Seul un système garantissant que les richesses de la société soient aux mains de cette société elle-même peut rendre cela permanent. C’est ce que nous appelons une société socialiste démocratique, une société basée sur la planification démocratique de l’économie.

    Ce que nous pensons :

    “Même les communes cherchent l’argent principalement dans les poches de la population ordinaire, tout en protégeant les privilèges des plus riches. Pourtant, les communes pourraient aller chercher leurs moyens parmi ce 1% de super-riches, les capitalistes et les spéculateurs. Mais les communes sont dirigées par ces mêmes partis au pouvoir à tous les niveaux. Pour nous y opposer, nous devons commencer à rassembler les forces qui veulent lutter contre l’austérité.”

    ANJA DESCHOEMACKER, tête de liste de Gauches Communes à Saint-Gilles

    “À Charleroi, il y a seulement un emploi disponible pour 40 chômeurs. Il faut s’attaquer au chômage, pas aux chômeurs. Ce qu’il faut, c’est des emplois de qualité pour tous. La commune pourrait montrer l’exemple en lançant un vaste programme de travaux publics répondant aux besoins urgents de la population, construction et rénovation des logements, des crèches, des écoles,… Mais aussi en diminuant le temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires pour l’ensemble des travailleurs communaux. Ce ne sera possible que si nous nous décidons à aller chercher l’argent là où il est, dans les poches du patronat !”

    STEFANIE LAGAE, candidate sur la liste Front de Gauche à Charleroi

    “Aujourd’hui, à Liège comme ailleurs, seule manque la volonté politique pour réquisitionner les dizaines d’immeubles inoccupés qu’on laisse pourrir pour spéculer et qui pourraient très bien abriter les nombreuses familles en attente d’un logement social. Faute de responsables politiques qui défendent nos interêts, c’est nous, travailleurs, qui devons nous mobiliser pour imposer une politique qui réponde à nos besoins.”

    SIMON HUPKENS, candidat sur la liste VEGA à Liège


    Faites campagne avec nous !

    Il y a des candidats du PSL à Bruxelles à Saint-Gilles (Gauches Communes), Ixelles (Gauches Communes), Anderlecht (Gauches Communes) et Jette (Gauches Communes) ; en Wallonie à Liège (Vega) et Charleroi (Front de Gauche) et en Flandre à Gand (Rood!), Anvers (Rood!), Termonde (LSP), Zottegem (LEEF!), Keerbergen (LSP-Rood!). Là où nous ne sommes pas présents, nous appelons à voter pour des syndicalistes combatifs et des candidats issus du mouvement ouvrier.

    Le Parti Socialiste de Lutte n’est pas actif qu’au moment des élections. Nous sommes impliqués au quotidien dans des luttes, mouvements et campagnes sur les lieux de travail, dans les quartiers et parmi la jeunesse. Contre la crise du capitalisme, il nous faut une gauche ouverte et unifiée. Le PSL veut participer à sa construction. Soutenez nos campagnes financièrement, participez à nos activités ou mieux : rejoignez-nous ! Numéro de compte: 001-2260393-78 du LSP. Pour plus d’infos / devenir membre, contactez-nous via info@socialisme.be ou au 02/345.61.81.

    Prenez un abonnement à ‘Lutte Socialiste’! Désirez-vous lire chaque mois nos rapports et nos analyses? Un abonnement à notre mensuel revient à 20 euros pour 12 numéros (soutien : 30 ou 50 euros). Il vous est également possible de verser un ordre permanent d’au moins 2 euros par mois. Versez cela sur n° de compte 001-3907596-27 de ‘Socialist Press’ avec pour mention “abonnement”. Bonne lecture !

    Rejoignez le PSL ! Le PSL-LSP essaye le plus possible d’impliquer ses membres dans l’activité. Nous tenons des réunions de discussion politique hebdomadaires et menons campagne sur les lieux de travail, dans les quartiers, aux universités, aux écoles,… Voulez-vous également jouer un rôle actif contre le capitalisme? Rejoignez-nous aujourd’hui, contactez-nous pour une discussion avec un militant! info@socialisme.be 02/345.61.81.

  • La face cachée du soleil

    Un dimanche au soleil, c’est agréable. Ça fait partie de ces petits bonheurs que les talibans de l’austérité n’ont pas encore réussi à nous prendre. Donc, nous en avons profité. Après un marathon d’une bonne heure nous trouvons finalement une place au pied de la Cathédrale à Metz. On boit un verre, on mange, le temps passe et la nuit est déjà tombée.

    Par Jean L.

    Nous sommes les derniers sur la terrasse que le personnel a déjà commencé à ranger. Il reste juste une autre table à côté de la nôtre. Une serveuse en profite pour s’asseoir un instant. Elle s’excuse… Je lui réponds qu’il n’y a pas de quoi, que sa journée a certainement été dure…

    « J’ vous dis pas… », Répond-elle. « C’est ma première pause depuis midi. Je regarde ma montre, il était passé 23 heures… « C’est sûr, avec ce beau temps… Pour nous c’était dur de trouver une place », dis-je.

    – Et vous en faites souvent des journées comme ça ?

    – « Ça dépend, en semaine c’est plus calme l’après-midi, normalement on peut s’arrêter un peu, mais le week-end c’est souvent comme aujourd’hui ».

    – OK, vous récupérez vos heures du week-end la semaine alors…

    – « Ah non, en moyenne je fais 80 heures par semaine… payées 35 bien sûr »

    – Quoi… ? Pas possible !

    – « Ben oui, j’ai déjà réclamé, mais le patron ne veut rien entendre, il dit que c’est comme ça dans la restauration, si on n’est pas content, on n’a qu’à partir… »

    – Non mais honnêtement, on vous donne une compensation en black ou quelque chose, dis-je tout bas…

    – « Non, rien. Nada. On nous a dit que c’était compris dans le salaire. Bon, c’est vrai je gagne 1600 euros par mois ».

    – Oui, mais même au SMIC, si on vous paye toutes vos heures, vous aurez beaucoup plus.

    – « C’est clair. En plus, pas moyen d’aménager mes horaires pour mon gamin… Et quand je rentre plus tard que prévu à cause du boulot, la nounou ne me fait pas cadeau de son heure supplémentaire, elle. C’est facturé ! »

    – En plus vous avez un enfant ?

    – « Ben oui, ça aussi on me l’a reproché : Quand on travaille dans l’hôtellerie, on ne fait pas d’enfants, il m’a dit le patron ».

    – Merde…

    – « Comme vous dites. On n’a même plus le droit d’avoir la vie qu’on veut. En plus on s’est fait avoir avec leur histoire de TVA à 5,5 pc… il y en a plein qui n’ont pas changé leur prix, ou alors juste sur des produits qu’on ne vend que tous les 36 du mois. Donc la différence, c’est pour leur poche (ndlr : en France, la TVA est passée de 19,6 à 5,5 pc dans la restauration). Et pour nous, rien. Ni embauche ni augmentation… »

    Bref, le soleil n’a pas encore été privatisé, mais il tape dur sur la tête de ceux qui bossent pour nous en faire profiter un petit peu.

    A présent, les vacances sont finies. C’est la rentrée, les capitalistes vont encore essayer de nous faire payer l’addition de leur crise. Travailler plus pour gagner moins, c’est le seul menu qu’ils nous proposent. Il est temps de renverser la table et de prendre possession des fourneaux.

  • De Rostock à Aube Dorée

    La violence raciste est de retour, sans avoir jamais véritablement disparu

    Vingt ans après les émeutes racistes de Rostock, en Allemagne, les images d’attaques physiques contre les immigrés et ceux qui n’ont pas la ‘‘bonne couleur’’ sont de retour. Le championnat d’Europe de foot ne restera pas dans les mémoires que pour le sport, mais également pour ces images de hooligans néonazis. En Grèce, le parti néonazi Aube Dorée a obtenu 6,9% des voix, ce qui a renforcé la confiance de ses militants, avec à la clé une augmentation de leurs faits de violence.

    Article par Geert Cool

    Rostock. Violence d’extrême droite et protestations de masse

    En août, nous commémorerons le triste 20e anniversaire des émeutes racistes de Rostock, en ex-RDA. Du 22 au 26 août 1992, plusieurs centaines de militants d’extrême-droite avaient attaqué la ‘‘résidence des tournesols’’ où habitaient des demandeurs d’asile à coup de pierres et de cocktails Molotov. Tout ce temps durant, le voisinage et la police n’avaient pas réagi, ou à peine.

    Début des années ’90, les néonazis ont pu compter sur un soutien croissant parmi la jeunesse qui, suite aux diverses mesures néolibérales, voyaient leur avenir s’assombrir terriblement. En ex-Allemagne de l’Est, la restauration du capitalisme signifiait qu’une infime élite s’enrichissait à grande vitesse tandis qu’une portion grandissante de la population était confrontée au chômage et à la misère. C’était un terrain fertile pour le développement du racisme et des partis d’extrême droite, qui ont pu électoralement croître et être plus actifs dans la rue.

    Les évènements de Rostock ont choqué. Il s’agissait de la pire agression raciste connue en Allemagne depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Auparavant, c’est à peine s’il y avait des réactions suite aux actes de violence racistes, mais l’horreur de Rostock a tout changé. Des milliers de jeunes et de travailleurs sont descendus dans les rues pour participer à des mobilisations antiracistes. Dans toute l’Europe, les sections du Comité pour une Internationale Ouvrière ont réagi par une large campagne antiraciste qui s’est notamment exprimée par une manifestation internationale, à l’initiative de notre campagne antifasciste flamande Blokbuster, en octobre 1992. Environ 40.000 personnes ont participé à cette manifestation des ‘‘Jeunes contre le racisme en Europe’’ dans les rues de Bruxelles.

    Dans le cadre de ces protestations antiracistes, nous avons constamment souligné la nécessité de se baser sur une mobilisation active contre l’extrême droite, sur le terrain, afin de ne pas lui laisser d’espace d’activité, tout en défendant un programme social capable de s’en prendre au terreau sur lequel ces idées nauséabondes se développent. Cette approche est résumée dans le slogan ‘‘des emplois, pas de racisme’’. Ces 20 dernières années, chaque grand rassemblement néonazi en Allemagne a eu à faire face à une riposte antifasciste active. D’autre part, le développement du parti de gauche ‘‘Die Linke’’ a rendu plus difficile aux partis d’extrême-droite de se construire en détournant la colère de la population contre la politique antisociale des partis traditionnels.

    Le duo de la mobilisation et de l’alternative politique

    Les dramatiques évènements de Rostock se sont déroulés au moment où l’ancien Vlaams Belang, le Vlaams Blok, connaissait sa percée électorale en Flandre. D’importants enseignements peuvent être tirés des débats et actions de cette époque.

    Sur base de mobilisations de masse, il a été possible de stopper les pires excès de la violence raciste de l’extrême droite. En Belgique aussi il était nécessaire de se battre sur ce terrain. Ainsi, dans les années 1996-97, à Bruges, les antifascistes et d’autres ont dû faire face aux agressions physiques de l’extrême-droite. Les mobilisations de masse ont brisé leur confiance, car ils n’ont même pas pu trouver de soutien parmi les électeurs d’extrême-droite pour leur ligne politique violente.

    La progression électorale de l’extrême-droite est instable. En Allemagne, plusieurs partis de la droite radicale ont en grande partie disparu de la scène politique en raison de l’existence de ‘‘Die Linke’’, vers où s’exprime l’opposition à la politique de l’establishment. Mais si la gauche échoue à livrer une opposition cohérente tout en défendant une alternative crédible face à la faillite du capitalisme, l’extrême-droite restera une menace.

    Europe de l’Est : La violence n’a pas disparu

    En Allemagne de l’Est, le nombre d’agression a diminué. Les statistiques officielles parlent de 750 cas de violence fasciste en Allemagne en 2010, soit 15% de moins qu’en 2009. C’est tout de même encore deux incidents par jour! Le terreau sur lequel la violence et le racisme peuvent se développer existe encore, tout comme c’est le cas en dans le reste de l’Europe de l’Est.

    A l’occasion du championnat d’Europe de foot, les groupes de hooligans néonazis polonais et ukrainiens ont fait parler d’eux. Les joueurs de couleur ont été hués, ce qui n’est pas une surprise au vu d’images de précédents évènements durant lesquels ces hooligans effectuaient le salut nazi ou agressaient des immigrés. La violence néonazie frappe d’ailleurs également la communauté LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres). Dans cette région, il est quasiment impossible d’organiser une Gay Pride. En Russie, ‘‘promouvoir’’ l’homosexualité, c’est même s’exposer à des sanctions.

    En raison de la mauvaise réputation des supporters polonais et ukrainien, certains ont défendu que le Championnat se déroule ailleurs. Faire l’Autruche ne fait pourtant jamais disparaître un problème. Ce championnat aurait pu être l’occasion d’un débat sur le racisme parmi les supporters. Dans ce débat, les arguments moralisateurs ne sont d’aucun secours : on ne combat pas le symptôme d’un système pourri en condamnant la pourriture avec de belles paroles. Une campagne antiraciste basée sur l’explication que le racisme sert avant tout l’élite pour diviser la population qu’elle exploite aurait trouvé un bon écho.

    Avertissements de Grèce

    La profonde crise qui a happé la Grèce a ouvert des possibilités au parti ‘‘Aube Dorée’’ qui, le 17 juin, a réalisé un score de 6,9% et obtenu 18 parlementaires (une perte de trois sièges comparativement aux élections de mai). Ce parti a vu son soutien quelque peu faiblir après le mois de mai en raison de déclarations abominables et suite à diverses agressions physiques. Le dirigeant du parti, Mihaloliakos Nikos, a nié l’existence de l’Holocauste face aux caméras tandis que son collègue le parlementaire Iliad Kasidiaris a frappé ses contradicteurs de gauche lors d’un débat télévisé. Au port de Patras, un groupe d’immigrés a été attaqué à coups de cocktails Molotov par Aube Dorée.

    Malgré ces incidents, le soutient électoral d’Aube Dorée est resté relativement stable. Son noyau actif est en plein essors et dispose d’un grand soutien parmi la police malgré les menaces ouvertes à l’encontre des immigrés, des homosexuels et des militants de gauche. Juste avant les élections, le porte-parole d’Aube Dorée a déclaré : ‘‘Si Aube Dorée est au Parlement, nous allons nous en prendre aux hôpitaux et aux crèches pour foutre dehors les immigrés et leurs enfants afin de libérer la place pour les Grecs.’’ Ils ne remettent donc pas réellement en cause la logique d’austérité et préfèrent affronter les déficits budgétaires en privant les immigrés de leurs droits.

    Ce danger doit être pris au sérieux. La large participation aux campagnes de Syriza ainsi que l’opposition active à la politique d’austérité doit être couplée à l’organisation de la défense du mouvement contre la violence d’extrême-droite. La gauche et les syndicalistes doivent constituer des comités antifascistes dans les quartiers et sur les lieux de travail afin de riposter contre la violence fasciste tout en participant à l’organisation de la lutte contre l’austérité.

    Et chez nous, quel est le danger ?

    L’extrême-droite est actuellement dans une position plus défensive en Belgique, très certainement dans le cas du Vlaams Belang, mais le rapide retour du Front National sur le devant de la scène en France illustre que cela peut n’être que temporaire. Et tout progrès de l’extrême-droite aux élections renforce inévitablement, dans le pays-même et ailleurs, la confiance des néo-fascistes qui veulent aller plus loin pour imposer leur vision par la violence. Le groupuscule néonazi francophone Nation ne l’a pas caché dans son article consacré au succès d’Aube Dorée et intitulé ‘‘La radicalité, ça paie !’’

    Si la colère contre les politiciens et leur politique antisociale ne s’exprime pas par une résistance active avec manifestations, campagnes de terrain, grèves,… ainsi qu’avec le développement d’un prolongement politique large et démocratique, alors la frustration peut être instrumentalisée par l’extrême-droite. L’austérité, c’est encore moins d’emplois, de logements sociaux, de services publics,… Répondre à cette situation signifie de lutter ensemble, que l’on soit ou non d’origine immigrée, pour arracher les moyens nécessaires des mains de l’establishment capitaliste.

    C’est pourquoi nos campagnes antiracistes ne se limitent pas au rejet du racisme. L’infime minorité capitaliste à la tête de la société a besoin de diviser la majorité qu’elle exploite sur base de racisme, de sexisme, d’homophobie,… au besoin par la violence. Il nous faut une alternative au capitalisme, ce qui selon nous ne peut être que le socialisme démocratique, une économie où la satisfaction des besoins de tous seront centraux et non la soif de profits d’une élite de parasites.

  • STOP à l’austérité ! Reprenons nos Communes !

    Un plan radical d’investissements publics pour créer massivement des logements, des écoles, des crèches, des emplois et du pouvoir d’achat !

    Tract Gauches Communes (Bruxelles). PDF

    Personne ne le conteste : on manque de tout ! Logements abordables et de qualité, crèches, places dans les écoles,… Aucun secteur n’est épargné par les pénuries alors que les taxes augmentent. Les autorités communales nous font payer le coût de la crise et de la faillite de Dexia et du holding communal. On peut en être certain, ce sera bien pire une fois les élections passées.

    Résister, à tous les niveaux !

    A peine installé, le gouvernement Di Rupo (PS) n’a pas tardé à nous présenter une première fois la note en faisant passer un plan d’austérité de plus de 14 milliards d’euros pour 2012 (11,9 milliard € initialement, suivi d’un ‘‘ajustement’’ de 2,3 milliards d’euros au printemps), le tout assorti d’une attaque contre nos pensions et les allocations de chômage. Tous les niveaux de pouvoir sont utilisés afin de nous faire payer la crise : dégradation des conditions de travail pour le fédéral, augmentation des tarifs pour les transports en commun et diminution des moyens pour les logements sociaux via les régions, pénuries dans les crèches et les écoles via les communautés, augmentations des prix de distribution de l’électricité, du gaz et de l’eau pour les communes,…

    Nous avons expérimenté tant d’exemples de répartition de l’austérité et de coupes budgétaires ces dernières années ! Les politiciens essaient ainsi de se renvoyer les torts et les responsabilités des manques de moyens. Ce sont pourtant ces mêmes politiciens qui sont présents, des communes jusqu’au fédéral. Ne nous laissons pas avoir par ce jeu de dupes !

    Une Alternative à l’austérité !

    L’austérité, ça ne fonctionne pas. Les Grecs, les Irlandais et les Portugais se portent-ils mieux en ayant suivi les diktats des marchés et de l’Union Européenne que les Islandais, qui ont rejeté le plan de sauvetage des banques par référendum ? Non. Ce qu’il nous faut, c’est un plan radical d’investissements publics pour créer massivement des logements sociaux, des écoles gratuites, des crèches publiques, des emplois communaux décents et du pouvoir d’achat, notamment avec la diminution des tarifs de l’énergie !

    Impayable ? Pas en revenant sur les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises et en refusant de payer la dette. Pas en présentant la facture de la crise aux riches, les vrais responsables. Pas en nationalisant les banques afin de créer un secteur financier public démocratiquement géré qui offre des crédits bon marché à la population et capable de garantir que nos épargnes soient en lieux sûrs. Pas en prenant en main les secteurs vitaux de l’économie, sous gestion publique et démocratique.

    Pour un Front de Gauche en Belgique !

    Avec les listes unitaires ‘‘Gauches Communes’’, nous voulons commencer à organiser la colère en montrant ce que peut être une politique communale combative ! Gauches Communes, c’est une voix de résistance et de lutte pour les jeunes, les travailleurs, les allocataires et les retraités, une voix pour défendre les 99% de la population.

    En France avec le Front de Gauche et en Grèce avec Syriza, on a pu voir le soutien que pouvait obtenir une formation avec une telle politique.


    Contrairement aux politiciens, les candidats de ‘Gauche Communes’ s’engagent :

    • A développer la résistance active contre ces politiques injustes et à ne participer à aucune coalition avec les partis pro-austérité.
    • A vivre avec le revenu moyen d’un travailleur et à ne pas combiner plusieurs mandats rémunérés. Le reste serait entièrement consacré à construire et soutenir la résistance aux attaques antisociales.
    • A présenter les prises de décisions collectives et démocratiques des militants et sympathisants.
  • PARTICIPEZ À LA CAMPAGNE ÉLECTORALE DU PSL !

    PDF

    Le PSL veut saisir la campagne pour les communales pour mieux préparer la classe des travailleurs à une période de lutte. Après les élections, une nouvelle tournée d’assainissements arrivera, cette fois-ci également au niveau local. Les capitalistes useront tous leurs réseaux pour sauvegarder le maximum de leurs profits lors de la négociation, fin d’année, du nouvel Accord interprofessionnel (AIP). L’index, nos salaires et notre pouvoir d’achat seront à nouveau attaqués. Le PSL veut, dans la mesure de ses capacités, alerter de l’arrivée de cette offensive soutenue par tous les partis traditionnels et hâter l’organisation de la contre-attaque à tous niveaux.

    Il n’existe aucune opposition de gauche qui uni les travailleurs et les jeunes dans la lutte contre ce gouvernement. Malgré sa rhétorique quelque peu de gauche, le PS assiste la bourgeoisie et sa soif de profits, tout comme les autres partis pro-capitalistes. En Flandre, la N-VA se pose en seule alternative à ces politiciens, alors même que son programme n’a qu’un objectif : tordre un peu plus et un peu plus vite le cou et le portefeuille des travailleurs et de leur famille. Construire une véritable alternative de gauche est plus que jamais nécessaire.

    Un outil politique pour notre classe !

    Le PSL a toujours été partisan de la création d’un nouveau parti large, un instrument qui relie les divers mouvements de lutte. Un tel parti travaillerait à un programme qui redonnerait aux jeunes et aux travailleurs la confiance et l’audace de revendiquer un autre type de société. La large implication dans la campagne électorale du Front de Gauche en France et les résultats obtenus par Syriza en Grèce ont illustré le potentiel pour les idées de gauche.

    Nous n’en sommes pas encore là en Belgique, mais nous voulons saisir ces élections locales pour poser un pas en ce sens. Nous allons souligner la nécessité d’une résistance unifiée et de préparer une réelle alternative de gauche pour les prochaines élections générales de 2014. Nous voulons populariser l’idée que seule une résistance active peut stopper la politique néolibérale. Parallèlement, nous soutenons qu’il faut rompre avec le capitalisme et lutter pour une autre société, basé sur les intérêts de l’immense majorité de la population.

    C’est dans ce cadre que nous participerons à différentes listes électorales qui regroupent des formations politiques de gauche et des militants syndicaux et associatifs comme Gauches Communes à Bruxelles, Front de Gauche à Charleroi et La Louvière, Verts et à gauche (VEGA) à Liège et Rood! en Flandre (comme à Gand et Anvers). Le PSL présentera une liste locale à Termonde et participera à une liste LSP-Rood à Keerbergen.

    Commencer à construire une implantation locale

    Nos précédentes campagnes électorales avaient essentiellement pour but de faire connaître notre parti et de le renforcer. Cela reste crucial, mais nous voulons franchir une étape supplémentaire dans certaines communes (à Saint-Gilles et Gand) en essayant d’atteindre les masses et de poser les bases pour obtenir un premier élu du PSL. Ce n’est pas un hasard si nous avons été dans ces communes à la base de ”reprenons nos communes” et des ”Gantois contre l’austérité”. Dans d’autres sections du CIO, nous pouvons voir quel rôle public peuvent jouer des élus afin de renforcer la lutte contre l’austérité et de populariser l’idée d’une alternative socialiste.

    Pour cela, nous avons besoin de l’implication active et d’une aide financière supplémentaire de la part de tous nos membres et sympathisants. Nous voulons récolter 15.000 € d’ici fin septembre, dont plus de 7.000 ont déjà été récoltés. Voilà pourquoi nous vous appelons chaudement à faire un don au PSL d’ici la fin septembre ou à soutenir le PSL sur une base plus régulière, avec un ordre permanent bancaire mensuel de soutien. Chaque soutien, petit ou grand selon les moyens de chacun, sera d’une très grande aide pour réaliser nos objectifs.

    Pour une cotisation ou un don, verser sur le compte du PSL : 001-2260393-78

  • Il nous faut un programme d’urgence pour les logements sociaux!

    Un logement abordable et de qualité pour tous !

    Ces dernières années un vieux phénomène a resurgi dans les grandes villes : la pénurie de logements. Alors que différentes villes ne ménagent pas leurs efforts pour faire venir des habitants (pour qu’ils paient des taxes), nous assistons à une augmentation du nombre de sans-abri. Certains pensent qu’il s’agit d’une conséquence de la crise économique. C’est correct, mais en partie seulement. La pénurie de logements sociaux est une politique consciente. Les politiciens veulent surtout attirer des familles avec deux salaires et l’absence de nouveaux logements sociaux capable de faire une pression à la baisse sur les prix sur le marché entraîne une incapacité de louer ou acheter un logement pour beaucoup de gens.

    Par Jarmo Van Regemorter

    Des chiffres dramatiques

    A Anvers, il y a 20.000 familles en attente d’un logement social. Le prix moyen pour acheter un logement a augmenté de 99.204 euros en 2003 vers 215.414 euros en 2010. C’est plus du double ! L’augmentation y est la plus rapide du pays.

    Gand fait aussi partie du top trois des villes où l’augmentation a été la plus rapide ces 10 dernières années. L’augmentation y est de 260% depuis 2000, avec bien entendu une grande incidence sur les loyers. Les promesses de nouveaux logements sociaux en restent au stade de la belle parole. A peu près 6.000 familles sont sur liste d’attente, pour une durée de plus en plus longue (deux ans en moyenne à Gand).

    Si le taux de logements sociaux est d’un peu plus de 10% dans ces deux villes, à Bruxelles, ce taux chute à 7,7%. Début 2010, 37.825 familles étaient sur liste d’attente à Bruxelles. Avec un rythme de moins de 100 logements supplémentaires par an, cette liste n’est pas prête de diminuer.

    Un programme d’urgence de construction de logements sociaux, maintenant !

    Aujourd’hui, il n’est pas possible de fournir un logement convenable à chacun. Il n’existe que 7% de logements sociaux dans tout le pays. C’est moins qu’aux Pays-Bas (32%), en France (17%) ou en Grande-Bretagne (18%). Nous avons grand besoin d’un programme d’urgence pour répondre aux besoins sociaux. Un tel programme aura aussi un effet modérateur sur les prix des logements du marché privé, ce qui est également nécessaire pour répondre à la pénurie.

    Il faut aussi s’occuper de la qualité de vie aux environs des logements sociaux, loin d’être toujours optimale. De nombreux blocs sont anciens, ou de piètre qualité. Ils sont parfois gérés par des sociétés de logement social en partenariat public-privé qui se plient à la ‘loi du marché’. Il existe aussi un problème de fraude avec des propriétaires qui achètent différents logements sociaux pour ensuite les louer à des personnes dans le besoin à des prix exorbitants.

    Les seules mesures actuellement prises ne sont que des mesures discriminatoires. En Flandre, des exigences linguistiques ont été introduites pour masquer le réel problème de la pénurie en pointant les immigrés comme les responsables de la situation. Au lieu de semer la division, il faut s’en prendre aux causes de cette pénurie.

    Le gouvernement doit prendre ses responsabilités

    Une question aussi importante que le logement ne peut pas être laissée aux mains des spéculateurs privés. Le gouvernement doit jouer un rôle actif et prendre entièrement en mains les sociétés de logement social afin de lancer un programme de construction massif.

    Les partis traditionnels ne vont rien changer. Dans le meilleur des cas, ils s’en tiennent à répéter leurs anciennes promesses électorales. La politique actuelle de logement n’en est pas une, ce n’est qu’une mauvaise gestion où domine le laisser aller. Il nous faut un changement radical pour mettre les besoins sociaux au centre des préoccupations.

  • Révolution & socialisme. Un autre monde est possible – Lequel et comment y parvenir ?

    Les révolutions qui ont fait chuter les dictateurs Ben Ali et Moubarak ont été un véritable tremblement de terre idéologique. Ainsi donc, révolutions et irruptions des masses sur le devant de la scène politique n’avaient pas sombré avec le vingtième siècle ! Ces admirables mobilisations ont suscité un extraordinaire enthousiasme aux quatre coins du globe, non seulement parmi les militants révolutionnaires, mais plus largement aussi, parmi ces millions d’opprimés et d’exploités aux prises avec les terribles conséquences de la crise du système capitaliste et qui, jusque là, n’avaient pas encore rejoint le camp de la lutte.

    Dossier par Nicolas Croes

    A partir du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord, le souffle de la révolte des masses a déferlé sur le monde avec le mouvement des Indignés, le mouvement Occupy Wall Street, l’explosion de grèves générales historiques dans des pays aussi divers que le Nigeria ou l’Inde, le ‘‘printemps érable’’ québecquois,… Tous ces gens ont découvert l’incommensurable force qui est la leur une fois leur colère collectivement exprimée. La question essentielle est toutefois celle-ci: comment, à partir de là, transformer la contestation de masse en une énergie capable de renverser ce système haï ?

    Pendant toute une période, cette question a été étouffée par l’offensive idéologique de la classe dominante. L’effondrement du stalinisme avait été saisi pour dire qu’aucune alternative au capitalisme n’était viable. C’était la ‘‘fin de l’Histoire’’, pour reprendre l’expression du philosophe américain Francis Fukuyama. Mais la réalité est plus forte que la propagande et, aujourd’hui, même les partisans les plus acharnés du capitalisme ne parviennent pas à cacher qu’ils n’ont aucune réelle solution capable de restaurer la stabilité du système. Face à cette faillite systémique, tout tourne pour eux autour de l’austérité (teintée ou non d’un soupçon de rhétorique de croissance), un peu à la manière de ces médecins des temps jadis qui avaient pour remède universel de saigner leurs patients, parfois jusqu’à la mort. De la même manière, combien d’économies ne succombent-elles pas actuellement sous les coups des ‘‘remèdes’’ imposés par la dictature des marchés ? Nulle part la cure d’austérité, à plus ou moins forte dose, n’a conduit à une sérieuse convalescence économique.

    Fort heureusement pour le bien de l’humanité, la médecine a progressé et a tourné le dos à la pratique destructrice de la saignée. Le reste de la société doit suivre cette voie, et baser sa gestion des ressources sur une méthode rationnelle, diamétralement opposée au dogme de la ‘‘main invisible automatiquement régulatrice’’ des marchés, dont les extrêmes limites ont dramatiquement été dévoilées par la crise économique.

    Reprendre le contrôle de l’économie

    Fondamentalement, la solution réside dans la collectivisation démocratique des moyens de production. Impossible d’obtenir une démocratie réelle en Afrique du Nord et au Moyen Orient sans retirer les leviers économiques des mains de ceux à qui bénéficiaient les dictatures de Ben Ali et de Moubarak. Impossible aussi d’éviter le naufrage des conditions de vie de la population tant que les pertes des banques, des spéculateurs et des grands actionnaires sont épongées par les ressources de la collectivité. Impossible toujours, dans un registre tout récemment remis à la une de l’actualité avec le sommet RIO+20 (20 ans après le sommet de la Terre de Rio), de sortir de la destruction systémique de l’environnement tant que la soif de profit constitue l’alpha et l’oméga de l’extraction des ressources naturelles et de leur utilisation.

    Si les secteurs-clés de l’économie étaient placés sous contrôle démocratique de la collectivité, il serait possible de démocratiquement planifier l’activité économique. Ainsi, une véritable guerre pourrait être menée contre la pauvreté et pour l’élévation de l’humanité au niveau que permettrait la technique actuelle libérée de la camisole de force de l’économie de marché et de concurrence. C’est cela que nous appelons le socialisme. Actuellement, l’énergie créatrice de millions de personnes est gâchée par le chômage et la misère alors que les nécessités sociales sont gigantesques. Hôpitaux, écoles, logements sociaux, transport en commun et autres besoins de base manquent ou sont même détruits par les réductions budgétaires, tandis que des sommes faramineuses dorment sur des comptes, les capitalistes craignant comme la peste de ne pas pouvoir faire suffisamment de profit en les investissant. Une force sociale est capable de s’approprier ces moyens : la classe des travailleurs.

    La classe ouvrière n’a pas disparu

    Le terme suscite de grandes controverses. Pour certains, la population des pays capitalistes avancés est essentiellement composée de consommateurs, la vieille classe ouvrière aurait été annihilée et avec elle ses possibilités. C’est faux. La classe ouvrière, une catégorie sociale forcée de vendre sa force de travail puisqu’elle ne dispose pas de la propriété des moyens de production, constitue aujourd’hui une force sociale de centaines de millions de personnes. En ce 21e siècle, elle est plus puissante qu’elle ne l’a jamais été, et plus dans les pays dits développés seulement. C’est ce qu’ont illustré la grève générale de janvier au Nigeria et les deux grèves générales quasiment continentales qu’a connu l’Inde en cette première moitié de 2012.

    En fait, le potentiel de la classe ouvrière n’a cessé d’être révélé ces derniers mois. Le rôle joué par l’OTAN et l’impérialisme dans la chute de Kadhafi ne peut pas occulter le soulèvement de Benghazi. Mais l’impérialisme occidental craignait surtout la contagion dans la région des exemples tunisiens et égyptiens, où la classe ouvrière avait joué un dangereux rôle indépendant en bloquant l’économie entière. Ce n’est aucunement un hasard si Ben Ali et Moubarak ont quitté le pouvoir qu’ils occupaient depuis plusieurs décennies le jour de grèves générales. Pas de hasard non plus dans le silence des médias traditionnels, eux aussi sous l’étroit contrôle du capital, à ce sujet. D’autre part, en Belgique et ailleurs, les travailleurs ont pu se rendre compte que la hargne des médias dominants ne s’étale jamais si fortement que lorsque les ‘‘syndicats dépassés’’ composés de ‘‘grévistes preneurs d’otages’’ partent en action ‘’irresponsable’’ contre ‘’l’intérêt économique du pays’’. C’est en soi également une très bonne indication de là où se trouve la grande peur de la classe dominante.

    Le danger de l’électoralisme

    Récemment, en Grèce ainsi qu’en France (bien que dans une moindre mesure), nous avons pu voir cette résistance s’exprimer également par le biais des urnes, ce qui est une source d’encouragement. Cela rend d’autant plus crucial d’accorder une attention particulière à la relation entre les luttes concrètes, surtout syndicales, et les élections. Au début du vingtième siècle, le militant socialiste allemand Karl Kautsky soutenait que la clé de la stratégie à adopter pour renverser le capitalisme était une “accumulation passive” de forces basée sur une non-participation gouvernementale jusqu’à atteindre la majorité électorale et pouvoir ainsi gouverner seul. Les élections sont un moyen à utiliser pour faire entendre la voix d’une alternative politique, mais cette optique unilatéralement électorale – qui a déchaîné les critiques des révolutionnaires socialistes (notamment de Lénine) mais a été à la base de l’action de la social-démocratie – fut un échec tout au long du vingtième siècle. Des éléments de cette analyse persistent toutefois parmi ceux qui considèrent comme essentiel de se concentrer uniquement sur la construction d’une force électorale.

    En Égypte et en Tunisie, nombreux ont été les militants, y compris parmi la gauche dite révolutionnaire, qui ont désigné la voie électorale comme la manière de poursuivre le combat entamé avec les débuts des révolutions. Le temps laissé à leur organisation a offert un espace à la contre-révolution pour se réorganiser et a permis à une couche de la population d’être gagnée par la lassitude face au désordre social, politique et économique. Cela, les réactionnaires ont bien compris qu’ils pouvaient l’instrumentaliser. Pourtant, au moment de la chute des dictateurs, des éléments de double pouvoir étaient présents dans la situation. En Égypte, de grandes divisions étaient également apparues parmi les Frères Musulmans, sur base de contradictions sociales entre une direction définitivement pro-capitaliste et une base touchée par les revendications sociales hardies portées par le mouvement révolutionnaire.

    Des comités de quartiers et de défense s’étaient organisés dans le cadre de la lutte, tout comme des comités de grève et des comités d’entreprise qui ont même été placés devant le contrôle de sites désertés par les patrons liés aux dictateurs. Sur base de ces assemblées de travailleurs et de jeunes et de la méthode de la grève générale, il était possible de commencer à poser la question d’une autre société, avec une activité politique et une production démocratiquement gérée par des comités de base coordonnés entre eux, avec l’élection de représentants révocables à tout moment et ne disposant pas de privilèges. Un tel système est à l’opposé de la sanglante caricature de socialisme que fut le stalinisme.

    C’est en ce sens que la gauche aurait dû orienter ses efforts, avec audace et confiance envers les capacités révolutionnaires des masses. Trotsky, un révolutionnaire marxiste qui fut l’un des dirigeants de la révolution russe, a souligné dans son ouvrage consacré à cette révolution que ‘‘plus le prolétariat agit résolument et avec assurance, et plus il a la possibilité d’entraîner les couches intermédiaires, plus la couche dominante est isolée, plus sa démoralisation s’accentue ; et en revanche, la désagrégation des couches dirigeantes apporte de l’eau au moulin de la classe révolutionnaire.’’ Hélas, c’est une certaine timidité qui l’a provisoirement emporté, héritée des années de dictature et du poids de la pensée unique néolibérale consécutive à la chute du Mur de Berlin.

    Des partis de lutte

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    Le programme de transition

    Aujourd’hui, la compréhension des tâches exigées par la situation de crise économique (la “conscience politique” de la classe des travailleurs) est en retard sur cette situation objective. Cela s’est déjà présenté et c’est à cet effet que Trotsky avait élaboré le Programme de transition, en tant qu’aide pour que les révolutionnaires touchent d’abord les couches de la classe ouvrière les plus politiquement avancées, puis les masses de travailleurs par la suite.

    Dans ce texte écrit en 1938 en prévision de la Seconde Guerre Mondiale, on peut notamment lire que ‘‘Le chômage croissant à son tour approfondit la crise financière de l’État et affaiblit davantage le système monétaire instable’’. N’est-ce pas là une description presque parfaite de la crise qui se développe actuellement autour de la soi-disant “dette souveraine” ? Cela illustre l’extraordinaire actualité de ce texte.

    Le fossé entre la situation objective qui ne fait qu’empirer et la conscience de la classe ouvrière va se refermer au cours de la prochaine période. Les événements vont dans ce sens. Au bord du gouffre, la masse des travailleurs va se retourner contre le système capitaliste, parfois sans une idée claire de ce qui pourrait être mis à la place. La route vers une conscience socialiste et révolutionnaire peut cependant être considérablement raccourcie si la classe ouvrière devait s’approprier la méthode transitoire et un programme transitoire qui lie les luttes quotidiennes à l’idée du socialisme.

    Ainsi, concernant la lutte contre le chômage, le programme de transition développe la revendication de la répartition du temps de travail nécessaire en fonction des forces disponibles, avec embauches compensatoires et sans perte de salaire. Cette approche somme toute des plus logiques remet en fait puissamment en question le contrôle de l’embauche et, in fine, de la production par les capitalistes. Liée aux autres revendications du Programme de transition, notamment la nationalisation des monopoles, elle pose directement la question du contrôle et de la gestion des principaux leviers économiques par les travailleurs eux-mêmes.

    Les adversaires du marxisme dépeignent les revendications transitoires comme étant “impossibles”, “utopiques”, “irréalistes”, etc. Trotsky a précisé à ce titre : “La “possibilité” ou l’ “impossibilité” de réaliser les revendications est, dans le cas présent, une question de rapport des forces, qui ne peut être résolue que par la lutte.’’ Allant un peu plus loin, il a ajouté que : “Les révolutionnaires considèrent toujours que les réformes et acquisitions ne sont qu’un sous-produit de la lutte révolutionnaire. Si nous disons que nous n’allons demander que ce qu’ils peuvent donner […] alors la classe dirigeante ne donnera qu’un dixième ou rien de ce que nous demandons. Le plus étendu et le plus militant sera l’esprit des travailleurs, le plus sera revendiqué et remporté.’’
    [/box]

    Même si la pression vers la tenue d’assemblées constituantes sur le modèle parlementaire bourgeois était trop forte, une agitation conséquente sur ce thème de la prise du pouvoir économique et politique aurait trouvé un écho et un soutien conséquents sur lesquels un puissant outil politique aurait pu être développé. Car il reste bel et bien nécessaire pour les luttes de disposer d’un prolongement politique. Nous ne parlons pas ici d’un ramassis de politiciens, mais bien d’un instrument de combat social visant à organiser le plus grand nombre vers un même objectif. Trotsky, toujours dans son Histoire de la révolution russe, disait que ‘‘Sans organisation dirigeante, l’énergie des masses se volatiliserait comme de la vapeur non enfermée dans un cylindre à piston. Cependant le mouvement ne vient ni du cylindre ni du piston, mais de la vapeur.’’

    La tâche cruciale aujourd’hui pour ceux qui aspirent à un changement de société fondamental est de construire de tels partis révolutionnaires, avec un programme qui lie les attentes quotidiennes du plus grand nombre à la lutte pour une société réellement socialiste, basée sur la propriété collective des moyens de production. Cette approche ne saurait pas directement être saisie à une échelle de masse et des partis révolutionnaires comme les sections du Comité pour une Internationale Ouvrière à travers le monde auront encore à argumenter en défense de ce point de vue avec acharnement. Mais la nécessité de s’organiser s’impose d’elle-même, de nouvelles formations politiques de gauche se développent, et elles constituent autant de laboratoires idéologiques pour les militants politiques, des lieux où les révolutionnaires peuvent participer au débat et à l’analyse de l’expérience concrète du combat politique.

    En Grèce, Syriza a démontré que de telles formations larges peuvent rapidement évoluer sous la pression des évènements. Même si le programme de cette coalition de la gauche radicale comporte encore selon nous de nombreuses faiblesses, son évolution vers la gauche a été réelle ces derniers mois. Cela peut se poursuivre pour autant que le débat démocratique soit plus favorisé en son sein, afin que l’expérience et les discussions des militants de la base puissent s’épanouir et être réellement reflétées dans la politique du parti. Il est également crucial que l’activité de celui-ci soit orientée vers les luttes et qu’elle ne considère pas l’activité électorale comme le moyen unique d’assurer l’arrivée d’une autre société.

    Le début d’une nouvelle ère

    Le développement de la situation actuelle n’est pas linéaire, la révolution y est à l’œuvre de même que la contre-révolution. Mais les bases matérielles qui poussent à la lutte pour un changement de société restent présentes. En Égypte, lors du premier tour des élections présidentielles, le candidat le plus identifié aux idéaux de la révolution du 25 janvier 2011 a obtenu 22%, à peine 2 et 3% derrière le candidat des Frères Musulmans et celui de l’armée et sans disposer de leurs solides réseaux. De plus, les Frères Musulmans avaient perdu près de 20% des voix qu’ils avaient obtenues aux élections législatives de janvier 2012. Cela illustre, en plus du développement de nouvelles structures syndicales et des grèves, le développement de la révolution vers le reversement du système économique qui soutenait la dictature. Mais l’armée est décidée à garder son pouvoir, raison pour laquelle elle avait sacrifié Moubarak en espérant ainsi freiner la colère des masses.

    Lénine disait notamment qu’une situation révolutionnaire pouvait s’épanouir quand ‘’ceux d’en bas ne veulent plus être gouvernés comme avant, et quand ceux d’en haut ne peuvent plus gouverner comme avant’’. Il ajoutait : ‘’La révolution ne surgit pas de toute situation révolutionnaire, mais seulement dans le cas où, à tous les changements objectifs énumérés vient s’ajouter un changement subjectif, à savoir la capacité pour la classe révolutionnaire de mener des actions assez vigoureuses pour briser complètement l’ancien gouvernement qui ne tombera jamais, même à une époque de crise, si on ne le fait choir’’.

    Aujourd’hui, si le poids des années ‘90 est certes encore très grand en termes de recul de la conscience des masses et de faiblesse au niveau des organisations de luttes politiques et syndicales des travailleurs (notamment en raison du rôle joué par des directions syndicales qui ne croient pas en un changement de système), l’évolution peut être rapide. La sévérité de la crise économique fait tomber les masques et les occasions de construire un outil révolutionnaire de masse seront nombreuses.

  • Le gouvernement Papillon fête ces 6 mois : de la chrysalide est sorti un monstre social

    Le gouvernement Di Rupo a tiré le bilan de ses 6 premiers mois. Avec un sens de la modestie incomparable, le ministre des finances Steven Vanackere a déclaré que la Belgique est un ‘‘Top Performer’’. Le Premier Ministre a quant à lui présenté son gouvernement comme étant ‘‘un gouvernement de la confiance et de l’espoir’’. La seule ombre au tableau qui vient ternir ce magnifique bilan, c’est l’opposition croissante à la politique d’austérité partout en Europe. En Belgique, le PS est descendu de 6% dans les sondages, mais c’est en fait la majorité des partis traditionnels qui sont à la peine dans les sondages d’opinions. Cela explique peut-être la colère de Di Rupo contre les syndicats et le mouvement social !

    Par Alain (Namur), article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste

    Selon Di Rupo ‘‘le gouvernement a réalisé un travail titanesque… Démiurgique…’’ Il a beau citer tout les chiffres qu’il veut pour tenter de faire croire aux Belges que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, cela n’empêche pas 66 % des Belges de penser que le système socio-économique ne les rassure pas (baromètre Le Soir).

    Le gouvernement Papillon a de fait réalisé un travail démiurgique : attaque contre la fonction publique, contre les pensions, contre les chômeurs, contre les soins de santé,… Tout cela en 6 mois de temps et en affrontant une grève générale et des manifestations et grèves sectorielles. Il a réalisé un travail démiurgique au service du patronat et de l’oligarchie financière.

    Malgré tout cela, la crise politique en Belgique n’est pas réglée. La N-VA, malgré un léger tassement, reste à un niveau extrêmement élevé dans les sondages (38 %) alors que les partis traditionnels en Flandre ne réussissent pas à restaurer leurs positions. En Wallonie et à Bruxelles, les sondages indiquent que les partis traditionnels soit reculent, soit stagnent. Les seuls partis à engranger des opinions favorables sont les partis plus radicaux. La méthode Coué qu’applique le gouvernement ne convainc personne, même pas lui-même. Johan Vandelanote veut reporter la remise du budget à l’Europe afin de ne pas présenter un budget d’austérité avant les élections communales. Pour un ‘‘Top Performer’’, ça sent franchement la panique !

    On le voit partout en Europe, les peuples sont à la recherche d’une alternative politique. En Belgique, une partie de la base syndicale a ouvertement entamé ce processus. Comme Syriza en Grèce et le Front de Gauche en France, nous avons besoin de notre propre relais politique. Avec l’acceptation de tous les mécanismes d’austérité européens (traité de Maastricht, traité de Lisbonne, MES…) par la social-démocratie et les verts, il est clair que l’on doit construire une force de gauche basée sur la lutte des travailleurs et des jeunes.

    Le PS, après 6 mois de gouvernement, révèle son vrai visage, celui d’un parti qui a accepté la logique de gestion du capitalisme et qui a intégré les contraintes liées à cette gestion comme l’austérité et l’attaque contre les travailleurs en période de crise économique. Il sera impossible de conquérir ou même de défendre nos acquis si l’on doit satisfaire l’appétit du monde financier. On a augmenté les garanties pour Dexia de 10 milliards d’euros. Mais malgré cela, la ministre de la santé nous dit qu’il n’y a pas assez d’argent dans le secteur des soins de santé pour rembourser les consultations psychologiques. Alors qu’en 10 ans la consommation d’anxiolytique a augmenté de 58 %, Laurette Onkelinx nous dit en souriant qu’il faut être ‘‘réaliste’’ et qu’on n’a pas d’argent pour les soins de santé.

    On le voit, cette logique est criminelle au sens propre du terme. Cette logique criminelle défendue aujourd’hui par le PS doit être combattue en imposant une politique qui est basée sur les besoins sociaux de la majorité sociale.

  • Namur : Succès remporté par le rassemblement antifasciste

    Une soixantaine de personnes étaient présentes aujourd’hui à Namur pour protester contre l’extrême droite. Le groupuscule Solidarité Unitaire avait en effet voulu manifester dans la capitale wallonne et diffuser son message de haine et de division. En définitive, ce rassemblement réactionnaire avait été interdit, mais les différentes organisations signatrices de l’appel antifasciste avaient voulu maintenir leur rassemblement, avec un certain succès compte tenu du court délai de mobilisation, de l’heure matinale du rassemblement et du fait que l’interdiction de cette contre-manifestation avait été annoncée dans la presse.

    Par Nico

    Derrière Solidarité Unitaire, on retrouve pour responsables deux anciens du Front National, fiers d’avoir entre autres été récemment soutenir la campagne de Marine Le Pen en France. Leur approche se veut plus sociale que ce que l’on entend habituellement de l’extrême-droite. Solidarité Unitaire se positionne ainsi contre l’austérité, contre les attaques sur les chômeurs,… mais ne fait en réalité que stigmatiser l’immigration. Ainsi, sur leur site, si on peut lire qu’il faut dire ”stop à l’austérité dans notre pays au profit du dictat financier de l’Europe”, on ne trouve comme manière de dégager des moyens que de ”diminuer le coût de l’immigration afin de préserver un capital pour nos citoyens.” A l’opposé de cette recherche du bouc émissaire, selon nous, il faut s’en prendre aux véritables responsables de la crise sociale et économique que nous connaissons. Le problème, c’est le banquier, pas l’immigré !

    Dans le contexte de crise actuel, il est possible que de nombreuses personnes se trompent de colère. Un espace existe pour que l’extrême-droite puisse réussir à s’attirer un certain soutien en instrumentalisant la frustration qui existe face aux diverses pénuries croissantes (manque d’emplois, de logements sociaux, de places dans les crèches,…) ainsi que la colère qui se développe contre l’establishment (dont font partie les partis traditionnels).

    La meilleure manière d’assurer que suffisamment de moyens existent pour répondre aux besoins sociaux n’est pas de diviser la population pour qu’elle se batte pour les et miettes qui tombent du festin capitaliste : il faut lutter ensemble – jeunes, moins jeunes, travailleurs avec ou sans emploi, d’origine belge ou immigrée, hommes et femmes – pour récupérer toutes les richesses que nous produisons et qui nous sont volées. Pour le PSL, cela signifie concrètement de lutter pour une société où les secteurs clés de l’économie sont retirés des mains du privés et placés sous le contrôle démocratique des travailleurs. Nous voulons poursuivre ce débat et les discussions sur la meilleure façon d’en finir avec l’extrême-droite avec les participants à ce rassemblement, parmi lesquels des militants des Jeunesses Ouvrières Chrétiennes, des Jeunes FGTB, de la CSC, du Parti Communiste, du PTB ou encore du groupe des Indignés de Namur.

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop