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Tag: Ford
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Réactions de Karel Gacoms sur la loi Renault
Ce lundi 27 novembre, le tribunal de Première instance de Bruxelles a prononcé une ordonnance en référé qui condamne Volkswagen pour non-respect de la Loi Renault. Les syndicats ont confirmé l’information, en soulignant que la procédure ne vient pas de leur part et n’a pas reçu leur soutien. Présent en solidarité au piquet de VW ce mardi, Karel Gacoms, principal négociateur de la FGTB dans les dossiers SABENA, Philips ou encore Renault Vilvorde, s’exprime sur la loi Renault.
Nicolas Croes
« La Loi Renault dont on parle tant n’est pas une loi pour les travailleurs. Rien n’a changé sur le fond par rapport aux fermetures. Sur la forme, oui, un peu. On dispose maintenant, quand la loi est respectée, d’un certains temps pour faire des propositions alternatives à une fermeture, et puis aussi pour construire un rapport de forces entre les travailleurs et le patron. Mais les conventions sur les licenciements collectifs ne sont pas respectées. Evidemment, un loi ne change pas le système capitaliste. Il faut s’y prendre d’une autre manière pour le changer…
Le plus important dans une situation pareille, c’est le rapport de forces, la solidarité et les actions. Moi, j’ai mes idées, mais c’est à la délégation de faire des propositions. »
La loi Renault a fait suite à la fermeture du siège de Renault à Vilvorde en 1997. Cette nouvelle avait été rendue publique dans les salons d’un grand hôtel par le PDG Louis Schweitzer. C’est de cette manière que les travailleurs de l’usine avaient appris quel avenir leur direction leur réservait…
Le gouvernement a par la suite fait passer une loi sensée renforcer l’information et la consultation des travailleurs en cas de licenciement collectif. Selon celle-ci, le Conseil d’entreprise doit être le premier informé de la possibilité de cette décision. Bien qu’à ce stade, le patron n’a officiellement pris de décision définitive, le licenciement collectif est de toute façon très souvent prévu de longue date. Les travailleurs peuvent alors émettre différentes contre-propositions, demander plus d’explications,… Comme l’a démontré l’exemple de Ford-Genk, au finish, cela change peu au sort des travailleurs.
L’efficacité de cette loi a souvent été remise en doute dans les rangs des syndicats et est plus l’expression de la (vaine) volonté du gouvernement de démontrer qu’il était capable de faire quelque chose que d’un véritable soutien aux futurs licenciés. Marc Deschrijver (FGTB-employés) s’exprime ainsi : « La loi Renault sert à occuper les ouvriers en les obligeant à participer à des « consultations » et des « séances d’information ». Mais, en fin de compte, les emplois sont tout de même supprimés. »
Nous ne pouvons qu’être d’accord avec Karel Gacoms quand il affirme que « Le plus important dans une situation pareille, c’est le rapport de forces, la solidarité et les actions. » Mais lorsqu’il précise qu’il a ses idées sur les propositions à faire, le souvenir douloureux de la manière dont les luttes ont été freinées à Renault nous revient en mémoire…
A l’époque la colère des ouvriers les plus combatifs a été canalisée vers des actions spectaculaires sur le territoire français au lieu de mobiliser pour une grève nationale de tout le secteur automobile en Belgique. Les secrétaires syndicaux, Karel Gacoms pour la FGTB et Jacquemyn pour la CSC, ont fait voter par référendum, et sans donner la parole aux travailleurs en assemblée, la reprise du travail "pour continuer la lutte autrement ". Un tiers des travailleurs votent contre. L’usine ne tourne qu’au ralenti car beaucoup de travailleurs ne se présentent pas au travail.
Karel Gacoms avait alors expliqué : « Nous ne voulons pas d’une longue grève qui épuise les gens. Nous pensons qu’il est nécessaire de reprendre le travail, tout en maintenant l’occupation ». Résultat ? L’usine a complètement fermé, et 400 travailleurs (13% de l’effectif de départ), ont été repris dans des activités annexes.
Karel Gacoms avait aussi dit qu’il favorisait « de mobiliser tous les moyens pour maintenir Renault ouvert, pas la grève classique, mais des actions orientées vers les médias. Cela devrait obliger les politiciens à reprendre nos mots d’ordre ».
Nous connaissons donc l’exemple à ne pas suivre.
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Une claque dans la gueule des travailleurs
Beaucoup de travailleurs de VW et des sous-traitants ont connu des semaines d’incertitude avant l’annonce des plans de la direction de VW. Cette incertitude continue. Dans le cadre de la Loi Renault, la direction doit suivre une phase de consultation et d’information de ses « intentions » de restructurations avant que la décision ne devienne officielle.
L’industrie automobile en Belgique en chiffres
En ce moment, il y a encore 4 grandes entreprises automobiles en Belgique : Ford à Genk, Volvo à Gand, Opel à Anvers et VW à Forest : 21.600 travailleurs en tout aujourd’hui, 100.000 en comptant la sous-traitance.
Ces 4 entreprises ont produit à peu près 1 million de voitures en 2000, et 900.000 en 2005. Sur le même laps de temps, 6000 emplois ont été perdus. Avec 22% de travailleurs en moins, la production n’a donc diminué que de 10%. Cela révèle une productivité et une pression au travail qui augmentent à une vitesse vertigineuse.
Durant cette période, la direction doit écouter les remarques et les alternatives proposées par les syndicats. La décision est bien sûr déjà prise mais ne deviendra officielle que quelques semaines ou même quelques mois plus tard. Les travailleurs devront attendre avant de savoir s’ils pourront rester ou pas, en fonction des choix de la direction.
Nous avons parlé avec Jean-Pierre, ouvrier à VW.
Depuis combien de temps travailles-tu à VW ?
Je travaille depuis 28 ans à VW-Forest. A la tôlerie.
4000 emplois à la trappe ! Quelle a été ta première réaction ?
C’est honteux ! C’est inhumain ! Comment est-ce que je vais rembourser mon prêt hypothécaire ? Et j’ai 2 filles qui font des études supérieures…
La réaction du monde politique est-elle à la hauteur de l’agression patronale ?
Non, pas du tout !
Et celle des syndicats ?
Plusieurs délégations d’autres entreprises sont venues ici par solidarité. Notamment Ford, Duferco, les ex-Sabéniens. Mais les syndicats de VW traînent trop à mobiliser les gens.
Que faire après la manifestation du 2 décembre ?
Il faut continuer pour sauver le maximum d’emplois. Sinon, ils n’ont qu’à rembourser le pognon qu’ils ont reçu de l’Etat. On doit mettre les points sur les i ! Ils gardent 26% du personnel pour ne pas devoir payer la prime de fermeture aux autres. Mais moi, j’ai 51 ans. Ils ne vont sûrement pas me garder.
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Pourquoi attendre pour une grève générale de 24 heures?
Solidarité avec les victimes de VW!
Fin novembre, Volkswagen a annoncé que la Golf ne serait plus produite à Forest. Cette décision menace 4.000 emplois et bien plus encore chez les sous-traitants. Les années précédentes, la direction avait pourtant reçu beaucoup de cadeaux : baisses de charges sociales, flexibilité accrue des travailleurs, investissements payés par la collectivité,… En remerciement, VW déclenche un tremblement de terre social.
Séisme social
Le couperet est tombé, plus acéré et tranchant que prévu. La direction veut la suppression des 2/3 du personnel ! Et plane encore la menace d’une suppression pure et simple du site de production. En effet, le plan de la direction consiste à supprimer la production de la Golf pour ne garder que celle de la Polo. Seules quelque 60.000 unités sortiraient chaque année de VW Forest alors que le site n’est rentable qu’à partir de 200.000.
Une partie de la production de la Polo en Espagne viendrait à Forest. De cette façon, la direction peut monter les travailleurs belges contre les allemands et les travailleurs espagnols contre les belges.
La restructuration actuelle ne saurait être que l’antichambre d’une mort annoncée. En procédant par étapes et pas en une fois, la direction évite de payer des indemnités de fermeture aux 5.200 travailleurs concernés.
Une autre option est le maintien de l’entreprise avec moins de travailleurs et des conditions de travail et de salaire dégradées. Après la restructuration, la direction pourra alors engager des travailleurs, mais avec des contrats intérimaires, tout comme l’a fait la direction de Ford Genk. Après les 3.000 licenciements de 2003, Ford Genk a engagé 1.297 travailleurs temporaires dans le cadre de l’introduction de nouveaux modèles. En utilisant ces contrats précaires, il est plus facile de licencier et d’engager des travailleurs. Finis donc les contrats à durée indéterminée, et vive les contrats temporaires !
Cela peut être une option pour VW à Forest. Une plus grande flexibilité et des conditions salariales moins intéressantes pourraient alors être utilisées aussi contre les travailleurs d’autres usines VW.
Manifestation de solidarité
L’annonce de la restructuration a été faite le mardi 21 novembre. Le lendemain, les dirigeants syndicaux ont organisé une assemblée générale des travailleurs. Ils y ont présenté les intentions de la direction. Mais d’un plan d’action, pas un mot.
Des délégués et une partie des travailleurs voulaient partir après l’assemblée en manifestation près du site. Proposition stoppée net avec l’argumentation que tous les syndicats n’étaient pas d’accord. Un front commun syndical s’est pourtant constitué au sommet et à la tribune, mais sans vouloir de riposte immédiate.
La pression de la base pour faire des actions contre le séisme social provoqué par la direction a poussé les syndicats à lancer un appel à une manifestation nationale de solidarité samedi 2 décembre.
Action unifiée
La manifestation de solidarité est importante pour démontrer que les travailleurs de VW et des sous-traitants ne sont pas isolés. Le soutien aux victimes de la direction de VW est énorme dans la population de Forest, parmi les travailleurs des sous-traitants, dans d’autres usines,…
Cette solidarité doit être organisée. C’est dans ce cadre que l’utilisation d’une affiche du comité de solidarité (qui s’est formé dès l’annonce des licenciements) a été importante parce qu’elle rendait cette solidarité plus visible.
La manif du 2 décembre aura lieu grâce à la colère immense parmi les travailleurs, mais il faut éviter que cette manif ne devienne un cortège funèbre, un ultime hommage aux milliers de travailleurs de VW et des sous-traitants. La manif ne peut pas être un point d’arrêt mais doit être utilisée pour annoncer un plan d’action.
Grève générale de 24 heures
La solidarité qui sera démontrée le 2 décembre doit renforcer les travailleurs de VW et des sous-traitants dans leur résistance contre les licenciements. Avec une grève générale de 24 heures, il serait possible d’aller plus loin et de montrer que la politique brutale des restructurations par les multinationales ne sera pas acceptée.
Une telle grève montrerait que nous ne voulons pas de compromis sur le nombre d’emplois. D’après les médias, les travailleurs de VW peuvent être réembauchés ailleurs, ce qui signifie surtout que d’autres travailleurs n’auront pas accès à ces boulots. Les plans de la direction mèneront de toute façon au fait que 12.000 travailleurs n’auront pas de boulot et devront survivre d’allocations financées par la collectivité.
Une grève générale de 24 heures pourrait unifier les travailleurs belges et avoir un impact sur les travailleurs allemands. Si la pression de la grève mène à des actions dans une seule usine en Allemagne, la direction de VW aura un gros problème. VW n’est pas la seule entreprise à connaître licenciements ou restructurations.
Mais c’est une des plus grandes entreprises où les travailleurs ont en plus une tradition de lutte pour le maintien de l’emploi. Les actions de grève à VW en 1994 sont encore présentes dans bien des esprits. En ce sens, les travailleurs de VW peuvent porter une action nationale pour le maintien de tous les emplois.
Quelles revendications avancer?
Volkswagen utilise une politique de diviser-pour-régner : les travailleurs allemands sont les ennemis des travailleurs belges, les travailleurs belges sont les ennemis des espagnols et, à Forest, ceux qui peuvent rester seront les ennemis des licenciés …
Contre ces divisions, il faut mettre en avant des revendications qui poussent à l’unité des travailleurs. Cela n’est possible qu’en défendant le maintien de chaque emploi. Aucun boulot ne peut être perdu ni à VW, ni chez les sous-traitants !
Pour réaliser une telle revendication, tout le plan industriel de VW doit être revu. Maintenant, la direction veut couper 20% de la capacité de VW pour augmenter les profits de 1,12 milliard d’euros jusqu’à 5,1 milliards d’euros en 2008. Cette opération sera financée par la colelctivité, ce qui est inacceptable.
La direction de VW a déjà reçu assez de cadeaux du gouvernement. A côté de l’Automotive Parc, elle a reçu les baisses de charges sociales (sur le travail en équipe, les heures supplémentaires,…), plus de flexibilité des travailleurs,… Il serait logique d’exiger que si VW maintient son massacre social, tous ces cadeaux soient remboursés.
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Assemblée générale massive des travailleurs de VW
Le front syndical au sommet est un obstacle pour l’action
Pour un front syndical basé sur l’action à la baseDes milliers de travailleurs de VW et des sous-traitants ont afflué mercredi matin pour entendre les propositions de leur direction syndicale. Pour ceux qui venaient pour écouter et discuter de la manière dont on peut lutter contre le scénario de licenciements massifs de la direction de VW – qui est probablement un scénario qui prépare la fermeture pure et simple de l’usine – ce fut une peine perdue.
Les responsables syndicaux nous a expliqué minutieusement et dans les deux langues que le licenciement de 4.000 travailleurs et employés et une fermeture possible sont une vraie catastrophe et qu’on est tous dans le même merde.
A juste titre, ils ont dit qu’on ne pouvait rien reprocher aux travailleurs et employés qui ont bien fait leur travail et ont livré à temps les voitures prévues avec les efforts d’austérité et de flexibilité demandés. L’usine belge était en 2005 la deuxième sur le plan de la productivité et de la qualité dans le groupe VW. Mais cela n’était pas suffisant pour garder notre boulot.
Il n’y a pas eu d’évaluation de la stratégie qui a été menée les dernières années par les délégations syndicales. Une telle démarche aurait pourtant eu sa place à cette assemblée. Avons-nous assez résisté à la surenchère de la direction et des gouvernements nationaux destinée à dresser l’un contre l’autre les travailleurs de VW dans les différents pays et filiales ? N’avons-nous pas trop échangé la tradition de lutte et de solidarité internationale pour la flexibilité, les efforts d’austérité et les subventions d’Etat comme moyen de maintenir l’emploi ? N’avons-nous pas suivi de trop la logique des patrons et du gouvernement ? Fulminer maintenant contre le “nationalisme” des syndicats allemands est hypocrite. Notre gouvernement a lui-même pendant des années couvert les entreprises de cadeaux fiscaux et autres, utilisé des moyens provenant des impôts de la population pour convaincre les patrons d’investir ici et non ailleurs. Ce n’était pas du nationalisme, ça?
A l’assemblée, les dirigeants syndicaux ont expliqué que la fermeture est le scénario le plus probable. Avec 4.000 travailleurs en moins Forest n’a probablement plus d’avenir. Pourquoi ne pas fermer toute l’entreprise en une fois ? Une prime de fermeture coûte plus cher qu’une prime de licenciements. Un scénario de fermeture en phases successives est par conséquent meilleur marché.
Les dirigeants syndicaux ont souligné que les travailleurs sont le dindon de la farce pendant que les actionnaires vont s’enrichir encore fortement. Ils trouvaient cela très triste et avaient des difficultés de l’expliquer. Ils ont dit “Mais peut-être il y aura un peu d’espoir ?! 1.500 emplois pouvaient peut-être rester ?” avant de couler cet espoir en disant qu’il n’y a pas d’avenir pour cette usine avec 1.500 personnes. Ils faisaient sans doute référence au scénario de Ford d’il y a quelques années où 3.000 travailleurs ont perdu leur emploi mais où on embauche de nouveau depuis quelques mois. 800 ouvriers et employés ont été rembauchés par Ford. Mais dans des conditions de travail bien pires, avec des salaires plus bas,… Et on devrait être content avec cela ?
Dans ce système néolibéral, aucun ouvrier, employé, chômeur, pensionné, étudiant,.. n’a encore de sécurité. Tout est cédé et laissé à l’arbitraire des entreprises. Une condamnation encore plus grande de la stratégie de la direction syndicale actuelle est difficile à s’imaginer. Pourtant les travailleurs et les employés du secteur de l’automobile sont parmi les mieux organisés de toute la classe ouvrière. Ils ont des syndicats forts, du moins en nombre d’affiliés, et ils occupent une position cruciale dans un des secteurs les plus rentables de l’économie. Cette puissance a été sacrifiée sans combat par le front syndical. La fermeture de Forest prouve encore une fois la faillite du syndicalisme de concertation qui n’est pas préparé à se battre.
À la fin de l’assemblée, les responsables syndicaux ont encore fait référence à l’organisation d’un mouvement de solidarité, national et international. Bien que cela restait encore peu clair à l’assemblée, un appel a été lancé le soir même à une manifestation internationale de solidarité pour le samedi 2 décembre à Bruxelles. Selon nous, c’est une bonne chose. Un appel à la solidarité peut mettre des dizaines de milliers de gens dans la rue. Ce qui se passe aujourd’hui à Forest peut se passer demain ailleurs. Une manifestation du personnel des hôpitaux qui avait lieu à Bruxelles en même temps que l’assemblée de VW a reçu avec enthousiasme l’appel à la solidarité avec VW lancé par le Comité pour une Autre Politique (CAP) de Bruxelles. Il n’y a pas un travailleur un peu conscient en Belgique qui ne soit pas préparé à la solidarité. Mais pour faire quoi? Pour montrer notre pitié ? Cela ne peut donner qu’un peu de chaleur et de sympathie. Mais avec ce type de solidarité, rien ne pourra changer.
Un mouvement de solidarité de travailleurs dans chaque entreprise, dans chaque ville, en Belgique et en Europe, qui exige la fin des restructurations et des profits sur leurs dos peut rendre possible un tout autre scénario. Un scénario dans lequel les ouvriers et les employés dans une entreprise comme VW sont soutenus par les ouvriers et les employés des autres entreprises, peut mettre sous pression la direction de VW – mais aussi celles d’autres entreprises – pour qu’elles ne touchent pas aux emplois et aux conditions de travail. Au lieu d’organiser une spirale vers le bas, les patrons doivent être confrontés à des travailleurs combatifs unis dans des syndicats bien organisés qui ne leur permettent pas de réaliser des profits sans que soient assurées de bonnes conditions de travail et de salaire.
“Marx avait tort”, écrit le ‘’Financial Times’’, un journal d’affaires britannique, “la solidarité internationale ne peut pas surmonter le nationalisme syndical”. Quelle solidarité internationale? Cette solidarité nationale et internationale, dans et entre les secteurs, est bien la seule chose qui n’a pas encore été essayée ! Et c’est à cause de cela que les directions syndicales n’ont pas de réponse face à la décision de VW et qu’elles trouvent cette décision “honteuse”, non pas parce qu’on assainit pendant qu’il y a des méga-profits, mais honteuse parce qu’on licencie à Forest et non pas en Allemagne. Ce manque de réponse traduit l’impuissance engendrée par la pensée unique – celle du néolibéralisme – qui a infecté le sommet syndical. Et la base des syndicats en est la victime.
Les direigeants syndicaux ont annoncé que la direction de VW paiera les salaires des ouvriers et des employés jusqu’à vendredi – Merci patron ! – mais que, dès lundi, elle les considérera comme en grève ! Ils ont dit que le travail ne reprendra pas avant qu’une prime de départ décente soit prévue par le patron et avant qu’une ou l’autre forme de prépension pour les 700 travailleurs de plus de 50 ans soit permise par le gouvernement. De dures heures de négociations vont suivre pour tirer le maximum de la direction de VW et pour arriver le plus tôt possible à un plan social. Ils ont promis de se battre ensemble avec les travailleurs des firmes sous-traitantes: “Nous ne pouvons pas accepter que ces travailleurs, qui ne disposent pas d’une représentation syndicale forte, restent dans le froid”. Mais aucune proposition ou promesse concrète n’a été faite. Ils ont encore ajouté qu’“ Il faut encore lutter aussi pour les 1.500 qui resteront ‘’.
Mais beaucoup de travailleurs vont rentrer à la maison avec une solide gueule de bois. Au lieu d’impliquer les travailleurs dans les décisions et de discuter pour voir s’il y a des stratégies alternatives, les directions syndicales ont renvoyé les travailleurs à la maison avec le message de bien suivre la presse les jours qui viennent. Ils vont donc communiquer avec leurs membres à travers la presse parce que ce serait la méthode la plus rapide. ‘’Quelle démocratie syndicale !’’ penseront beaucoup – dont nous.
Mais ce n’est pas encore fini. On a appris par la presse que l’assemblée ne s’est pas tenue dans les bâtiments de VW-Forest ni dans la salle de concert de Forest National parce que les directions syndicales craignaient le vandalisme et des émeutes. Sans doute craignaient-ils aussi une occupation de l’usine… C’est pour cela aussi qu’il n’y avait que deux porte-paroles à l’assemblée, les deux délégués principaux de la FGTB et de la CSC. Ni une participation des travailleurs ni un vote n’étaient à l’ordre du jour. Une opportunité importante pour stimuler la participation et un mouvement réel a été perdue. Mais rien n’est encore définitif. Un mécontentement profond était sensible. Un mouvement de solidarité peut lui permettre de s’exprimer et lui offrir un débouché.
Avec le MAS/LSP, le CAP et d’autres forces, nous allons tout faire pour développer une solidarité aussi grande que possible. Un appel à la solidarité où tous les travailleurs dans toutes les entreprises et tous les services publics sont appelés à descendre dans la rue et à se battre pour le maintien de chaque emploi, pourrait bien recevoir une réponse massive. Et pourrait mettre sous pression la direction syndicale et la forcer de se tourner vers une stratégie plus offensive.
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Leçons de la lutte contre le pacte des generations. Un nouveau parti des travailleurs est nécessaire et possible!
Leçons de la lutte contre le pacte des generations.
FGTB et CSC ont rejeté la dernière version du pacte des génération, reflétant ainsi le mécontentement de la base. Si cela ne dépendait que de celle-ci, la grève aurait certainement duré jusqu’à la chute du pacte, si nécessaire celle du gouvernement, voire de tout l’establishment politique. Mais le mouvement n’est pas allé jusque là. Pourquoi? Les directions syndicales ont tout fait pour freiner la contestation. Avec ces directions, les syndicats ne disposent ni d’un programme pour sortir de la crise, ni d’un instrument – indépendant du patronat et de la bourgeoisie – pour traduire politiquement leurs revendications. La lutte contre le pacte des générations a dévoilé les grandes faiblesses du mouvement. Le MAS offre quelques propositions pour les surmonter.
Eric Byl
Les partis gouvernementaux, dont le PS et le SP.a, tiennent à leur pacte. Quant aux partis d’opposition, tous trouvent que le pacte n’est pas assez violent. C’est le cas du CD&V qui plaide pour une réduction des charges sociales de 3 milliards d’euros tandis que le Vlaams Belang va jusqu’à proposer 6 milliards d’euros. Aucun parti représenté au parlement, pas même un parlementaire ou un sénateur n’était prêt à défendre les positions syndicales. Voilà la «démocratie représentative». Deux syndicats organisant ensemble 2,8 millions de personnes, environs 70% des travailleurs et presque 50% des électeurs, ne trouvent aucun parlementaire prêt à considérer leurs points de vue. La Démocratie? Certainement pas pour nous!
La social-démocratie ou de nouvelles formations?
PS et SP.a sont au pouvoir depuis 18 ans. Durant cette période, le nombre officiel de pauvres a doublé jusqu’à 1,5 millions! L’index à été miné, les allocations réduites au minimum, la sécurité sociale pillée, les contrats de travail vidés, les entreprises publiques et les bâtiments vendus à bon compte aux investisseurs privés et/ou aux spéculateurs. Beaucoup de travailleurs continuent à voter pour ces partis, certains ayant toujours leur carte, mais ils les considèrent au mieux comme le moindre mal, et pas comme des instruments pour défendre leurs intérêts. Le personnel politique ne se sélectionne pas sur base de l’engagement ou du mérite, mais sur base de naissance (Fréderic Daerden, Alain Mathot, Philippe Van Cau…) ou de loyauté envers l’appareil.
Mais la théorie du moindre mal a ses limites. De plus en plus de travailleurs décrochent. Certains deviennent fatalistes, d’autres, par manque d’alternative à gauche, tombent finalement dans la toile de l’extrême-droite. Ces 15 dernières années ont démontré que «le moindre mal» peut au mieux ralentir la croissance de l’extrême-droite, mais certainement l’arrêter. Ceci n’est possible que si la gauche offre une alternative conséquente et crédible à la politique de casse néo-libérale. Celui qui place ses espoirs dans le PS ou le SP.a, ou dans SPa-Rood, vit dans une époque révolue. Dans le cas hypothétique où le PS et le SP.a pourraient refaire un tournant à gauche, ce ne sera plus sous pression de l’intérieur, mais justement sous celle de l’extérieur.
L’apparition de nouvelles formations comblant, au moins partiellement, le vide laissé par la capitulation totale de la social-démocratie est un phénomène mondial. Dans certains cas, de tels partis se créent à partir de scissions de la social-démocratie et/ou d’anciens partis communistes (IU en Espagne, RC en Italie, WASG en Allemagne, PSOL au Brésil). En général, ils attirent des couches précédemment inorganisées, et parfois la gauche radicale y joue un rôle dynamisant. Leur succès se base principalement sur des expériences de lutte, comme contre l’Agenda 2010 en Allemagne.
Certains pensent que la balle est dans le camp de la gauche radicale, qui doit abandonner les débats et polémiques, rassembler ses forces et initier une formation de gauche massive. Le MAS n’est pas insensible à cette volonté d’unité. En ’99 nous avons invité toute la gauche radicale à faire une alliance. Cette dernière décennie, nous avons invité 3 fois le POS et une fois le PTB à se présenter avec nous. Nous avons déposé des listes communes avec le PC, le POS et Leef et aussi participé à Debout! Mais nous n’avons jamais eu l’illusion que de telles initiatives pourraient remplacer une nouvelle formation. La gauche radicale consiste principalement en des gens qui sont arrivés à des idées socialistes à travers un processus de pensée abstraite. La masse des travailleurs et des jeunes apprend sur base d’expériences concrètes. Ceci explique pourquoi des partis de masse se forment à travers des évènements de masse et pas uniquement en regroupant la gauche radicale.
La phrase «Celui qui regarde à gauche du PS et du SP.a voit le PTB» n’est que du verbiage. Comme si les travailleurs tiraient massivement des conclusions révolutionnaires de la lutte contre le pacte de générations, ou encore suivaient le stalinisme! Bien des travailleurs ont compris que le PS et le SP.a sont des freins pour leur lutte. Certains recherchent une formation qui n’est plus un frein. Une petite minorité adhère au MAS trotskiste ou au PTB stalinien, mais la grande majorité de ces travailleurs n’est pas encore prête à choisir un courant spécifique.
Le MAS le comprend et veut aider à réaliser une nouvelle formation, mais insiste parallèlement sur la nécessité de pouvoir garder son identité. Nous pensons que cela sert au mieux les travailleurs.
Les possibilités de création d’une nouvelle formation
La capitulation de la social-démocratie et le tournant encore plus à droite de la démocratie chrétienne ne sont évidemment pas des nouveautés. Les liens de la CSC/ACV avec le CD&V et de la FGTB/ABVV avec le PS et le SP.a expliquent pourquoi patronat et gouvernement sont capables d’appliquer leur politique anti-sociale. Un gouvernement de droite, sans rapports privilégiés avec les syndicats, serait tombé depuis longtemps. Casser les liens avec la social-démocratie est devenu aujourd’hui une condition pour sauvegarder nos acquis et vaincre la démoralisation.
Depuis ’95, le MAS plaide pour un nouveau parti des travailleurs. Cela était à ce moment déjà une nécessité objective. Mais la conscience des travailleurs suit en général la réalité avec un certain retard et se développe par bonds sous la pression des évènements concrets. Pendant la lutte contre le pacte des générations, le fossé entre la base syndicale et le PS, le SP.a et le CD&V est devenu palpable. Nos militants sont tous revenus des piquets du 7 octobre avec des rapports semblables. En conséquence, le MAS a décidé de lancer une pétition (www.partidestravailleurs.be), de concentrer son intervention le 28 octobre autour de trois stands avec à chaque fois une cinquantaine de militants, surmontés de calicots qui appelaient la FGTB/ABVV à casser avec le PS et le SPa et la CSC/ACV à casser avec le CD&V (et pour autant que cela ne soit pas encore fait, avec le cdH) et de mena une campagne pour un nouveau parti des travailleurs.
Evidemment, la création d’une telle formation et la cassure avec la social-démocratie ne se fera pas du jour au lendemain. Le ton dénigrant utilisé par la presse lors de l’action syndicale au congrès du SP.a à Hasselt était frappant. Les journaleux se sont réjouis de l’arrogance de Vande Lanotte lorsqu’il a déclaré que celui qui tourne le dos au SP.a regarde vers la droite, et ont tourné au ridicule l’action syndicale aux portes du congrès. SPa-Rood par contre, une initiative pourtant très limitée, a été gonflée jusqu’à des proportions incroyables afin de ramener les militants syndicaux dans le giron du SPa.
Mais, à la base, monte la grogne. La délégation FGTB d’Agfa Gevaert a fait un communiqué de presse appelant explicitement le sommet syndical à se retirer du bureau du SPa. A la CMB de Liège la discussion sur la rupture avec le PS dure depuis plusieurs semaines.
Des secrétaires et des délégations ont signé la pétition. Dans le Limbourg, des délégués, entre autres de Ford et de Sappi, se sont réunis avec l’ancien parlementaire SP.a, Jef Sleeckx afin de tâter le terrain pour une nouvelle initiative et il en a été de même à Gand. A Anvers, les délégués de la Chimie se sont réunis avec Sleeckx. Ils veulent organiser un grand débat sur les liens entre les syndicats et le SP.a et le CD&V. Si cela s’avère un succès, il faudra organiser des débats semblables à Liège, Bruxelles, Gand et Charleroi.
Selon Sleeckx, et le MAS le rejoint sur ce point, une nouvelle formation devra être organisée au niveau national et non pas sur base communautaire. Toujours selon Sleeckx, elle devra s’ouvrir tant aux travailleurs de la CSC qu’à ceux de la FGTB, tant aux Belges qu’aux immigrés, aux anciens et qu’aux plus jeunes,… Les travailleurs de la chimie d’Anvers ont décidé à juste titre de tenir leur débat en terrain neutre. Ainsi espèrent-ils ne pas effrayer les syndicalistes de la CSC.
Selon le MAS, une nouvelle formation aura besoin dans un premier temps d’une structure fédérative, dans laquelle divers courants pourront collaborer sur base de consensus. Ceci est nécessaire afin de créer une relation de confiance et d’éviter qu’un ou l’autre courant se sente limité dans ses droits. C’est un message aux travailleurs chrétiens, la garantie qu’ils seront écoutés.
Un programme de gauche conséquent qui rompe avec la politique néo-libérale
Jef Sleeckx veut un mouvement où la base décide. Le MAS est complètement d’accord. Les débats politiques ne peuvent, comme c’est le cas dans les partis classiques, être limités à un petit groupe de patrons de parti, mais chaque travailleur doit avoir la possibilité de contribuer aux discussions. Nous pensons qu’il faut partir des besoins concrets des travailleurs et de leurs familles. Pour résorber le chômage, les partis traditionnels ne plaident que pour des baisses de charges sociales et une flexibilité extrême. Nous pensons par contre qu’il vaut mieux répartir le travail disponible entre tous, évidemment sans perte de salaire sans quoi le pouvoir d’achat et donc l’économie seraient minés.
La libéralisation et la privatisation n’ont rien apporté aux travailleurs. Ce sont les patrons qui se sont enrichis. A la Poste et à la SNCB, la libéralisation revient à fournir moins de services à un prix plus élevé, avec moins de personnel. Le statut de fonctionnaire public se dégrade. Le succès de Belgacom s’est fait au détriment de 10.000 emplois et ave un rythme de travail destructeur pour ceux et celles qui ont eu la chance de rester. Les profits sont énormes puisque nous, contribuables, avons pris en charge le coût social. Le MAS veut mettre fin aux libéralisations et aux privatisations et renationaliser tous nos anciens services publics, mais cette fois sous contrôle des travailleurs et plus sous celui des managers qui ne font que du sabotage dans l’intérêt du secteur privé.
Le MAS s’oppose à la régionalisation de la sécurité sociale puisque celle-ci conduira à une compétition entre les régions, dans laquelle celle qui assainira le plus obtiendra les investissements. Cela mènera, tant en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles, à la casse de nos acquis sociaux. Nous sommes par contre en faveur d’un programme massif de construction de logements sociaux afin de combattre l’augmentation étouffante des loyers et des prix d’achat des habitations.
Le MAS pense que ces mesures, ou toutes autres semblables, se heurteront à la résistance du patronat et de son appareil politique, juridique et médiatique. Seule une société où les travailleurs et leurs familles détiennent ces leviers de commande, une société socialiste, peut répondre à leurs justes besoins. Le MAS veut apporter ces points de programme et d’autres dans une nouvelle formation, non pas en tant qu’ultimatum, mais comme contribution avec celles d’autres courants et individus.
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Le gouvernement veut economiser… sur notre avenir!
Depuis l’été passé, le gouvernement et le patronat préparent un véritable carnage social. Pour faire travailler les gens plus longtemps et plus durement, ainsi que pour revoir encore à la baisse les salaires, ils doivent s’attaquer à la sécurité sociale.Le gouvernement veut mener une politique d’austérité, ce qui implique des coupes dans les pensions, la suppression d’allocations de chômage et la privatisation de tous les services qui peuvent nous être utiles (La Poste, SNCB, l’enseignement…).
Marijke Decamps
Jusqu’à présent, ces attaques ont commencé notamment avec la chasse aux chômeurs qui a déjà remporté ses premiers trophées. Mais à chaque fois que se profile la menace d’un mouvement ouvrier plus large, comme les mobilisations sur les accords interprofessionnels, le gouvernement n’ose pas se mouiller et postpose ses attaques. Cela s’est vu lors du vaudeville communautaire dans lequel il s’était empêtré avec le dossier BHV. La récession pointant son nez, le patronat a appelé son gouvernement à faire une trêve pour BHV pour qu’il se consacre à des problèmes économiques plus importants, à savoir le contrôle du budget de fin octobre, et le débat des fins de carrière. En clair : « Nous devons drastiquement et au plus vite casser le niveau de vie des travailleurs et des jeunes, car nous sommes en retard sur les pays voisins. » Nous vivons dans un système fait de crises économiques et de surproduction toujours plus profondes et, depuis 20 ans, les mêmes attaques néolibérales sont entreprises pour faire des économies. La sécurité sociale impossible à payer. Pensions aux oubliettes ?« L’Etat manque d’argent. » Cela est ressassé sans cesse pour justifier la politique néolibérale.
Le gouvernement parle souvent de déficit imminent dans la sécurité sociale, mais alors qu’il y a effectivement eu déficit l’année passée, il y a presque toujours eu excédent les années précédentes. Où est passé cet argent ? Pourquoi les retraites sont-elles impossibles à payer ? La vérité, c’est que ces excédents ont été utilisés pour rembourser la dette de l’État (et à gonfler les profits des grandes banques) et pour financer la baisse des charges patronales et autres cadeaux aux grosses entreprises.
Nos retraites comptent pourtant déjà parmi les plus faibles en Europe ! Ceci aide à comprendre comment tant de chômeurs et de prépensionnés sont laissés sur le tapis après avoir épargné pour leurs pensions, et pourquoi le gouvernement n’a jamais mis la différence. Qui sont donc les grands coupables ? Les travailleurs qui, après les licenciements massifs et un plan d’économie sur la prépension, ont été éconduits ou mis au chômage ; ou bien les grandes multinationales comme Ford ou Volkswagen qui veulent assurer leurs bénéfices en sabrant dans l’emploi et en durcissant les conditions de travail des travailleurs ?
Recherchons une réponse au néolibéralisme
Il est temps qu’une politique véritablement courageuse ose remettre en question le capitalisme et propose une économie démocratiquement planifiée pour remplacer un système qui, progressivement, apporte la pauvreté, le chômage et la misère complète à toujours plus de gens. Et ceci est d’autant plus nécessaire qu’à l’heure actuelle, en Belgique, plus de 600.000 personnes sont sans emploi, alors que la plupart des autres croulent littéralement sous une charge excessive de travail.
On appelle ça des maladies de prospérité. Ce gouvernement du patronat, quel que soit le masque qu’il revête, n’hésitera pas une seconde à attaquer nos conditions de vie. La seule chose qu’il craint (et il a bien raison !), c’ est un mouvement unifié des travailleurs et des jeunes remettant en question cette politique néolibérale et recherchant une alternative socialiste. C’est donc ce que nous allons construire !
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Pourquoi le MAS-LSP se présente aux élections du 13 juin
Pourquoi le MAS-LSP se présente aux élections du 13 juin
LES LICENCIEMENTS chez Ford Genk, Sobelair, Cockerill,… et dans une série d’entreprises de moindre importance: tous ces chiffres signifient autant de drames sociaux. Les familles qui ne peuvent plus rembourser leurs crédits hypothécaires, les factures qui s’accumulent, les projets de vacances qui tombent à l’eau,…
Peter Delsing
L’incertitude d’un système en crise pèse de plus en plus lourd sur une frange croissante de la population laborieuse. Les jeunes réalisent qu’on les jette dans une épouvantable société de compétition qui n’aura rien de commun avec «l’âge d’or» des années 50 et 60 qu’ont connues leurs aînés.
Comment les travailleurs et les jeunes peuvent-ils résister à un capitalisme caractérisé par un chômage de masse, aux attaques contre les acquis sociaux et aux guerres comme celle de Bush en Irak? Les partis ne sont-ils pas corrompus par définition? Quel sens cela a-t-il de voter si les grands partis mènent tous la même politique de démolition sociale?
Un vrai parti, pas une machine électorale
Le MAS-LSP n’est pas un parti comme les autres. Nos membres n’ont rien de commun avec ces carriéristes qui monnayent leur loyauté contre un poste grassement rémunéré. Nos membres luttent sur leur lieu de travail, dans leur école, leur université ou leur quartier aux côtés des autres travailleurs et des autres jeunes. Nous ne voulons pas d’avantages pour nous-mêmes, mais lutter pour les intérêts de toute la classe des travailleurs. Les chômeurs exclus par la crise capitaliste en font pleinement partie.
A Gand, nous avons organisé la campagne «Stop à la démolition» contre l’expropriation de dizaines d’habitants du quartier Brugse Poort au nom d’un projet environnemental de prestige. A Bruxelles, les Etudiants de Gauche Actifs se sont fort impliqués dans les actions de solidarité avec les réfugiés iraniens à l’ULB. Ils y ont mis en avant un programme qui faisait le lien avec les attaques contre les emplois et la sécurité sociale des travailleurs belges. Le capitalisme mène à des catastrophes sociales au niveau mondial, nous devons également le combattre au niveau mondial. C’est pourquoi le MAS-LSP fait partie du Comité pour une Internationale ouvrière (CIO), une organisation socialiste internationale avec des sections dans plus de 30 pays.
Lors des actions contre les licenciements à Ford Genk, nous avons fait des propositions concrètes pour gagner la lutte: des grèves de solidarité dans le secteur, une manifestation nationale pour l’emploi, la réduction du temps de travail avec embauche compensatoire sans perte de salaire, la nationalisation des entreprises qui menacent de licencier. Ce sont nos besoins qui comptent, pas les profits des grandes entreprises. Lors de la manifestation des travailleurs de Cockerill il y a quelques mois, notre revendication d’une nationalisation de l’entreprise sous le contrôle des travailleurs était bien accueillie.
Les jeunes nous connaissent par les campagnes Blokbuster et Résistance Internationale. Blokbuster ne se contente pas de s’en prendre au Vlaams Blok. Nous avons argumenté que tout ce qui divisait les travailleurs et les jeunes les affaiblissait face aux patrons et au gouvernement.
Une opposition active dans les syndicats et dans les quartiers est nécessaire, et non pas les paroles hypocrites de l’extrème-droite?
Les dernières années ont vu le MAS-LSP participer à des tentatives de construire une gauche combative dans les syndicats, avec le Mouvement pour le Renouveau syndical (MRS) autour de Roberto D’Orazio et le Mouvement pour la Démocratie syndicale (MPDS). Le 19 octobre 2001, nous avons, avec notre campagne Résistance Internationale, fait descendre dans la rue 2500 lycéens et étudiants contre le sommet européen de Gand.
Les élus de notre courant, comme Joe Higgins (député du CIO au parlement irlandais), ne reçoivent que le salaire moyen d’un travailleur et donnent le reste au parti, à des campagnes dans les quartiers, etc. Joe Higgins est connu en Irlande comme «le politicien qui n’est pas à vendre». Nous voulons que les élus soient révocables à tout moment au cas où ils ne respecteraient pas leurs promesses. Cela vaut pour notre parti également. Le MAS-LSP n’est pas une machine électorale, mais un groupe de travailleurs et de jeunes qui, tous ensemble, discutent un programme, le testent dans la pratique et l’affinent si nécessaire. Nous voulons construire un mouvement de masse pour mener la lutte pour une société socialiste où la production sera planifiée et gérée collectivement par des conseils démocratiquement élus dans les entreprises et les quartiers.
Le MAS-LSP et les élections
Les mois de février et de mars verront nos membres battre le pavé pour s’efforcer de récolter le nombre de signatures requis pour pouvoir participer aux élections du 13 juin. Nous voulons présenter des listes pour les élections européennes dans les collèges flamand et francophone. Nous ne sommes pas sûrs d’y arriver du côté francophone. En Flandre orientale, nous présenterons une liste pour les élections régionales. Le but premier de cette campagne n’est pas de récolter beaucoup de voix; notre parti n’est pas encore assez connu pour cela. La lutte de classes en Belgique – la lutte des travailleurs et des jeunes – n’est pas encore assez développée pour que les marxistes puissent faire une percée aux élections.
Tout comme lors des élections du 18 mai 2003, cette campagne est pour nous une campagne de renforcement: nous voulons convaincre de nouvelles personnes d’adhérer, mettre sur pied de nouvelles sections, récolter de l’argent pour la construction de notre parti, nous faire connaître plus largement,…
Un nouveau parti des travailleurs
Vu la transformation progressive, bien qu’à des rythmes différents, du SP.A et du PS en partis bourgeois, le MAS-LSP appelle depuis 1995 à la formation d’un «nouveau parti large des travailleurs», un instrument capable de rassembler des dizaines de milliers de jeunes et de travailleurs pour faire reculer les privatisations, les attaques contre les conditions de travail, la sécurité sociale, l’enseignement,… Nous ne nous considérons pas nous-mêmes comme ce nouveau parti des travailleurs. Il surgira de luttes politiques et sociales importantes. Cette lutte mènera à la conclusion que nous avons besoin de notre propre instrument politique. Le MAS-LSP y interviendrait comme une tendance socialiste révolutionnaire avec son propre programme. Avec le CIO, nous voulons construire à terme un parti révolutionnaire de masse au niveau mondial.
A la fin des années 90, le MAS-LSP a mené campagne pour des alliances de gauche. Une telle initiative aurait pu, en attendant la création d’un nouveau parti des travailleurs, combler partiellement le vide à gauche (à la gauche du PS et d’Ecolo). Notre initiative n’a cependant reçu que peu de répondant: une liste unitaire Leef à Gand et des listes ouvertes du PC à Bruxelles, à Liège et dans le Hainaut.
En tant que seule organisation non stalinienne de la gauche radicale à se présenter aux élections du 18 mai, nous avions présenté un programme clairement socialiste. Nous voulons relever le même défi d’ici le 13 juin 2004. Dans le cadre des violentes secousses que la crise capitaliste va provoquer – à commencer par une vague de mesures d’austérité après le 13 juin – nous voulons nous faire connaître le plus largement possible avec un programme clairement socialiste pour gagner à notre alternative de gauche les travailleurs et les jeunes les plus combatifs. Rejoignez-nous!
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L’ULB envoie la police contre les sans papiers
Ce mercredi 17 décembre, une cinquantaine de policiers casqués et armés ont débarqué sur notre université vers 6h du matin. Venus arrêter la cinquantaine de demandeurs d’asile iraniens présents sur le campus depuis presque 3 mois, les forces de police ont vidé la salle Honoris Causa de ses occupants et défoncé les locaux de la délégation étudiante (BEA), où femmes et enfants dormaient. La police est intervenue sous les ordres du ministre de l’Intérieur, P. Dewael, avec l’autorisation des autorités de l’ULB, les sites universitaires étant des zones privées.
EGA-ULB
Bien que l’ultimatum officiel était fixé au vendredi 19/12, l’ULB a préféré la répression plutôt que de soutenir les demandeurs d’asile. C’est la première fois que l’ULB autorise une rafle musclée contre les sans-papiers (et ce juste avant la période de blocus, afin d’éviter une mobilisation large des étudiants). Et cela annonce l’attitude qu’est prête à prendre les autorités envers tout mouvement de contestation. Les universités sont des lieux de débats et de luttes ! Les étudiants doivent s’opposer à toute présence policière sur le campus !
Une action de protestation a été organisée à 13h devant le rectorat. Plus de 300 étudiants se sont mobilisés pour dénoncer cette rafle. Nous n’avons trouvé qu’une porte clause et aucun des responsables n’a osé venir s’expliquer. Nous avons décidé de bloquer les portes du rectorat et de manifester sur l’avenue Franklin Roosevelt pour les obliger à venir discuter, tout en scandant « Buccella Démission », « 1ère, 2ème, 3ème génération, nous sommes tous des enfants d’immigrés »… Mais de nouveau la réponse a été l’appareil policier : 2 auto-pompes, 5 combis et un hélicoptère de la police fédérale formaient le comité d’acceuil des manifestants ! La police a bloqué notre manifestation sur le campus même, justifiant cela par le fait qu’ils avaient l’autorisation d’intervenir ce matin (à 6h) et donc qu’ils le pouvaient l’après-midi aussi. Après 3 heures, l’action a continué sur le campus par une occupation du Janson.
Dès l’arrivée des Iraniens sur le campus, les autorités de l’ULB ont montré leur opposition à cette occupation. Elles ont refusé de soutenir les réfugiés sur le plan logistique, bien qu’une motion de soutien politique ait été votée au CA. Durant la grève de la faim, entamée par une trentaine des occupants, la politique de l’ULB s’est précisée : leur but était clairement que les Iraniens évacuent au plus vite les locaux ! Le sheriff Bucella fut nommé pour exécuter cette tâche.
Peu d’aide fut accordée, mais il y a eu beaucoup de pression : refus de mettre à disposition les infrastructures nécessaires pour des conditions de vie décentes durant leur lutte (lits, sanitaires corrects, électricité, nourriture…) ; renvoi à plusieurs reprises de la Croix Rouge, pourtant nécessaire pour les soins des grévistes de la faim ; plusieurs lettres avec des ultimatums pour l’occupation ont été envoyées… Au bout de plusieurs semaines, les Iraniens se sont vus apporter des lits de camps, et rétablir l’électricité, qui leur avait été coupé, mais cela dans le seul but de calmer les pressions grandissantes, et de ne pas avoir à faire de concessions plus importantes.
Pendant 3 mois, plus de 200 réfugiés iraniens qui ont reçu un ordre de quitter le territoire de l’Office des étrangers donc du gouvernement, ont occupé plusieurs universités (ULB, VUB, UCL). Ils revendiquent leur régularisation collective et l’octroi d’un permis de travail c-à-d le droit d’avoir une vie normale: travailler, étudier ou tout simplement se promener dans la rue sans craindre d’être arrêté et enfermé dans un centre de rétention. Le gouvernement n’est pas prêt à envisager une régularisation collective des Iraniens et donc toujours pas prêt à changer d’un pouce sa politique en matière de droit d’asile. Même si les dossiers sont à nouveau reçus, de nombreux Iraniens se retrouveraient dans quelques temps dans la même situation à savoir l’obligation de quitter la Belgique. La réponse du Haut Commissariat aux Réfugiés aux réintroductions des dossiers se solde déjà par 6 refus et un ordre de quitter le territoire. L’illusion d’une solution individuelle avancée par le gouvernement a comme seul but de diviser les Iraniens et de casser le mouvement.
La politique d’expulsion va confiner un grand nombre d’Iraniens dans la clandestinité. Des petits boulots au noir sous-payés, aucune protection sociale est l’avenir que leur réserve notre gouvernement. Des pans entiers de l’économie capitaliste basculent dans l’illégalité, ce qui exerce une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail des salariés dans la sphère légale. Les sans papiers ne pourront obtenir une victoire que s’ils parviennent à gagner le soutien d’une frange plus large de la population, notamment au sein du mouvement ouvrier organisé. Les Iraniens ne peuvent compter que sur cette perspective de lutte, et non sur les politiciens traditionnels qui participent ou ont participé à cette politique d’asile. Car il est clair que les réfugiés servent de boucs émissaires pour la crise économique. Ce ne sont pourtant pas les réfugiés et les immigrés qui attaquent nos droits sociaux en matière d’enseignement (restaurants sociaux, kots bon marché,…), qui licencient (3000 pertes d’emplois à Ford Genk, plusieurs milliers annoncés à la Poste, Sncb, Cockerill,…), qui ferment les entreprises, qui privatisent les services publics, qui rallongent l’âge de la pension ou qui appliquent les plans d’économies.
Une certaine solidarité estudiantine s’est créée avec la cause des sans – papiers. Un Comité de soutien s’est formé. Mais il ne s’est concentré que sur les besoins humanitaires urgents des grévistes au lieu de les exiger des autorités universitaires (qui possèdent, eux, les réels moyens d’un soutien logistique). La délégation étudiante, qui dans un premier temps a pris la tête du mouvement, a poussé dans ce sens, tout en négociant avec les autorités de l’ULB des accords boîteux. Elle a voulu régler la question des Iraniens de manière bureaucratique, main dans la main avec Bucella, sans s’appuyer sur le mouvement étudiant naissant, en refusant d’entrer en conflit avec les autorités de l’ULB. La bureaucratie étudiante, de peur de ne pas continuer à diriger ce mouvement et à être débordée, a toujours empêché le débat politique et l’élargissement du débat. Le fonctionnement même du comité de soutien était peu démocratique : des étudiants se sont vus refuser la parole, les lettres de Bucella n’ont pas été communiquée à l’ensemble de la comunauté universitaire…
Depuis le début, E.G.A. avance la nécessité de créer un réel rapport de force étudiant afin d’imposer aux autorités de l’ULB le soutien catégorique nécessaire aux Iraniens pour mener à bien leur lutte et ainsi créer une plus forte pression au niveau du gouvernement. Nous pensons que le but d’un comité de soutien doit être de politiser les étudiants à la problématique des sans papiers. C’est en clarifiant le lien entre les politiques néolibérales de nos gouvernements et celles qui poussent des milliers d’hommes à fuir la misère et la guerre dans le monde néo-colonial que l’on peut espérer arriver à une victoire. Les pays du Tiers-Monde sont obligés d’ouvrir leurs marchés aux entreprises occidentales. Les multinationales, n’ayant comme intérêt que leurs profits, jouent un rôle important dans le maintien des régimes réactionnaires et de la politique de pillage des richesses et de surexploitation de la force de travail (inexistence de protection sociale, journées de 18 heures de travail et cela dès le plus jeune âge,…). Les grandes puissances n’hésitent pas à utiliser la force pour assurer leur domination économique et politique. Les interventions impérialistes des Etats-Unis en Irak et de la France en Côte d’Ivoire en sont des exemples. Nous refusons la distinction entre réfugiés politiques et économiques car c’est la politique des puissances capitalistes qui engendre la misère et les conflits sanguinaires qui poussent des milliers de personnes à fuir. Le fossé entre pauvres et riches n’a jamais été si profond. La science et la technique n’ont jamais été aussi développées qu’aujourd’hui. Normalement cela devrait permettre de couvrir tous les besoins élémentaires. Le capitalisme a fait faillite ; un monde socialiste où la production est démocratiquement planifiée en fonction des besoins, et non aux mains d’une poignée de patrons, est nécessaire.
Construisons des organes politiques combattifs dans nos universités et nos écoles afin d’amener les jeunes à s’organiser et à discuter d’une alternative viable au système capitaliste, une alternative socialiste. Rejoins EGA !
Nous ne pouvons compter que sur nos propres luttes !
Pas d’accès aux campus universitaires à la police ! Démission immédiate du recteur DE MARET et de son shériff BUCELLA !
Il faut s’en prendre aux multinationales, pas à leurs victimes. Des papiers pour tous!
Fermeture de tous les centre fermés. Stop aux expulsions et à la répression !
Tout ce qui nous divise nous affaiblit. Stop au racisme, au sexisme,…tous ensemble contre le système capitaliste !
Pour un monde socialiste, où l’on produit en fonction des besoins des gens et non pas pour les profits d’une minorité !
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NON aux licenciements!
Le nouveau gouvernement Verhofstadt ne recule devant rien pour attaquer emplois et services publics. Après avoir promis la création de 200 000 emplois durant la période électorale, la Conférence Nationale pour l’emploi n’en offrira que 60 000. Pourtant, actuellement, ce sont plutôt des annonces de licenciements massifs qui font la une que celles d’embauches. Toutes ces mesures sont inscrites dans une même logique capitaliste de profit. C’est ainsi que des emplois disparaissent pour le simple profit des patrons ; que nos services publics sont vendus à des sociétés privées qui n’ont comme but que d’être le plus rentables, et ce évidemment au détriment de la qualité. Après Belgacom, la Sabena, … les multinationales, aidées de nos gouvernements, s’en prennent aux chemins de fer, à la poste et bien sûr à l’enseignement avec le processus de Bologne.
Aïsha Paulis
Ford Genk : Comment combattre les multinationales ???
3 000 emplois vont être perdus à Ford Genk. En fait, l’avenir de la totalité du site est menacé. Il dépend uniquement d’une promesse faite par la direction de produire de nouveaux modèles. Mais que vaut une promesse de capitalistes ? Pour la Sabena : promesses, il y a eu ; résultat : faillite ! Les promesses des capitalistes n’ont de valeur que si elles sont accompagnées d’un mouvement social qui les contraindra à respecter leur parole.
La fermeture totale ou partielle de l’usine de Ford à Genk provoquera, en tous les cas, un drame social dans la région. En plus des 10 000 employés de Ford proprement dit, il y aura de sérieuses pertes d’emplois chez les sous-traitants (nettoyage…). Face à ce nouveau drame annoncé, le corps politique et gouvernemental fait profil bas et accumule les déclarations d’impuissance. Ils conseillent aux employés de Ford de ne pas mettre en danger les 6 000 emplois restant par des actions trop musclées, et ce bien qu’ils sachent que sans lutte le site de Ford Genk sera fermé après 2006. Mais heureusement la réponse des travailleurs de Ford à ces « bons conseils » des hommes politiques a été le blocage de pièces pendant 3 semaines!
Et grâce à cette lutte, et seulement grâce à elle, la multinationale a été contrainte de faire des concessions.
SNCB : Pour des services publics de qualité !!!
Nos services publics sont eux aussi mis à mal. Après s’être battu et avoir gagné un certain nombre de droits et de services, tels que l’enseignement public, un service de transport public, un système téléphonique public…la population se voit retirer petit à petit tous ses acquis. Les grandes entreprises, soutenues par les gouvernements n’ont qu’une seule hâte : pouvoir ouvrir d’autres marchés en privatisant tous ces services.
La prochaine cible du gouvernement est la SNCB. Celle-ci va déjà subir une restructuration. Le nombre exact d’emplois qui vont disparaître n’est pas encore connu. Mais le chiffre de 5000 emplois est lancé. La SNCB n’est pas rentable et provoque un déficit dans les caisses de l’état, et donc est un poids pour la population ! Voilà le raccourcis par lequel notre gouvernement essaie de nous convaincre que la libéralisation de la SNCB ne peut être que positive ! Mais passer d’une gestion publique à une direction privée pose certains problèmes. En Angleterre, où 70% des chemins de fer sont privés, les problèmes ne font que s’accumuler : accidents dus à une mauvaise gestion ou aux problèmes d’entretien, augmentation du prix des billets, conditions de travail de plus en plus dures … Aujourd’hui, la population souhaite, et se bat pour que les chemins de fer soient à nouveau nationalisés, càd gérés par l’Etat dans un soucis de qualité.
En Belgique, une privatisation de la SNCB aura aussi de lourdes conséquences.Et bien que le prix du billet risque d’augmenter sans cesse ( une augmentation de 3,6% est déjà prévue pour 2004), le service, lui, va diminuer de plus en plus. De plus, l’Union Européenne veut, avec la libéralisation du chemin de fer, aussi augmenter la durée des journées de travail et diminuer les temps de repos. Toutes ces mesures seront payées par la santé des travailleurs et sur le plan de la sécurité !
Combattre pour nos services publics et un enseignement gratuit et de qualité !!!
Selon le gouvernement Verhofstadt, le problème de l’emploi en Belgique est dû essentiellement à un coût salarial trop élevé. Pour lutter contre les licenciements massifs et les emplois précaires, il faut selon lui baisser les charges salariales. Pour lutter contre les déficits des services publics, il répond : privatisation !
De plus en plus d’étudiants sont obligés de travailler pour pouvoir continuer leurs études. Souvent, ce sont des boulots sous-payés et très flexibles. Les étudiants étrangers sont des cibles plus faciles encore : en plus de minervals d’inscription à l’université extraordinaires (jusqu’à 4000euros), ils se retrouvent souvent à faire des boulots dégradants sans salaire correct.
Cette situation déjà difficile dans laquelle se trouve l’enseignement ne va aller qu’en s’empirant avec le processus de Bologne et la privatisation de l’enseignement supérieur et universitaire. La sous-traitance et la privatisation des services des universités (service de sécurité, de nettoyage, restos, etc…) ainsi qu’une partie des cours (cours de langue dans des fondations privées etc…) n’amène qu’une dégradation du service et des conditions de travail des employés (qui sont souvent des étudiants jobistes !).
En aucun cas, la privatisation de l’enseignement, et des services publics en général, n’amènera une solution au déficit budgétaire de l’Etat !
Nous devons lutter tous ensemble pour garder des services publics de qualité au service de la population, pas des entreprises !
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Emploi: Il faut un plan d’action!
Avant les élections, Verhofstadt avait promis, dans son inimitable style «optimiste», de créer 200.000 emplois pendant cette législature. Le maigre résultat de la Conférence sur l’Emploi – seulement 60.000 emplois et uniquement par une baisse générale des charges salariales et l’instauration de chèques-services – montre le petit jeu de poker menteur de Verhofstadt. Il n’a plus un seul atout en mains.
Stef Saliën
3.000 emplois vont passer à la trappe à Ford Genk. La fermeture à Genk de la ligne de production du modèle Ford Transit provoquera de solides pertes d’emplois chez les sous-traitants. Rien que dans les entreprises de transport et de nettoyage qui travaillent pour l’usine de Genk, cela représente plus de 1.100 emplois! En outre l’avenir proche du siège de Genk n’est pas du tout assuré. Il n’y a, pour l’instant, qu’une promesse de la direction d’assembler une nouvelle version de la Ford Mondeo, un modèle qui est déjà vieux de 15 ans. Il sera décidé le 15 novembre de l’installation d’une nouvelle plate-forme de production nécessaire à la production d’autres modèles. En 1992, il y avait encore à Ford Genk 13.864 travailleurs. La CSC estime que l’an dernier plus de 5.000 emplois ont disparu au Limbourg.
A la SNCB, Vinck, le patron des chemins de fer, veut supprimer 4.540 emplois fin 2005: cela concerne 1.098 travailleurs du service d’entretien de l’infrastructure des voies ferrées, 1.088 postes techniques du matériel roulant, 1.055 travailleurs aux guichets et dans les gares ainsi que 284 postes dans les divisions du logement et du nettoyage.
A la Poste, Thys veut diminuer l’effectif de 8.000 unités. L’instauration du système Géoroute fait que le système de tri rend superflu 80% du personnel dans les équipes de nuit. Par la suppression de la deuxième tournée, le nombre de facteurs de tournées va également fortement baisser. Belgacom fait son entrée en bourse en février 2004. La privatisation conduira également à une perte massive d’emplois.
La baisse des charges salariales décidée par le gouvernement n’est pas une solution pour la création d’emplois. La conséquence de la crise économique mondiale est la surcapacité de production qui pousse les capitalistes à réduire leur appareil de production et à fermer les usines. Les gouvernements en Europe ainsi que les directions syndicales ne font rien contre une telle situation.
Nous avons besoin d’une direction syndicale qui ne se contente pas de négocier des plans sociaux, mais qui organise la lutte pour défendre chaque emploi. C’est dans de tels moments que la solidarité se construit à l’intérieur d’un secteur, d’une région et au besoin nationalement. L’arme de la grève n’est pas faite pour reporter la pression à plus tard, mais pour construire un rapport de force pour gagner. En bref: il faut développer un plan d’action de mobilisation.
Une diminution radicale du temps de travail à 32 heures sans perte de salaire et avec embauche compensatoire est indispensable. Tout comme un arrêt du démantèlement des services publics. Les grandes entreprises qui menacent de licencier ou de fermer doivent être nationalisées. Le gouvernement britannique est mis sous pression par la population pour renationaliser l’exploitation du chemin de fer. Car les privatisations dans les années 90 ont été un désastre: baisse de la qualité du service, dégradation des conditions de travail, catastrophes ferroviaires.
Luttez avec le MAS pour dégager un solide courant combatif dans les syndicats, pour défendre nos droits et nos emplois!