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  • Egypte : Protestations massives pour la chute de Morsi

    Non à l’intervention des généraux, pour un gouvernement des travailleurs!

    Le premier anniversaire du règne du président égyptien Mohammed Morsi a été marqué par des manifestations dont l’ampleur a dépassé celles qui avaient conduit à la chute du dictateur Hosni Moubarak en janvier 2011. Selon des sources des ministères de la Défense et de l’Intérieur, entre 14 et 17 millions de personnes ont manifesté dans tout le pays ce dimanche 30 juin!

    David Johnson, Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)

    22 millions de signatures ont été collectées pour une pétition (avec vérification ID) exigeant le départ de Morsi. Il s’agit de plus d’un quart de la population égyptienne, un nombre également supérieur aux 13,2 votes qu’il avait reçu au second tour des élections présidentielles qu’il avait remportées en 2012 ! De grandes foules de manifestants sont restées sur les places du Caire, d’Alexandrie et d’ailleurs toute la nuit durant tandis qu’une nouvelle journée de mobilisation a été convoquée pour le 3 juillet. Les locaux des Frères Musulmans ont aussi été attaqués et des manifestants ont été tués par des tirs à l’intérieur des bâtiments. Ces manifestations gigantesques représentent une nouvelle étape dans la révolution mais, tout comme nous avons pu le constater ces dernières années, l’absence d’un mouvement socialiste conséquent ouvre la voie à la récupération de cette situation par d’autres forces que celles défendant les intérêts des travailleurs et des pauvres.

    Les raisons de la colère ressentie contre le régime du gouvernement Morsi dominé par les Frères Musulmans sont nombreuses. Les conducteurs doivent faire des files de jusqu’à 7 heures pour enfin avoir de l’essence, de nombreuses régions connaissent des coupures de courant de plus de dix heures et la valeur de la Livre égyptienne a chuté de 20%, ce qui a fait augmenter les prix bien plus vite que le taux d’inflation officiel qui est maintenant de 8,2% sur base annuelle. Le chômage reste très grand alors que la croissance économique s’est ralentie avec la baisse du tourisme et des investissements étrangers. Le taux d’occupation des Hôtels est de 15% seulement au Caire et est même sous les 5% à Louxor. Seules les installations autour de la Mer Rouge sont réellement en activité.

    la politique de Moubarak se poursuit, mais la contestation ne fait que croître

    Toute la politique du dictateur déchu a été endossée par le gouvernement Morsi. Des hommes d’affaire accusés de corruption sous le régime de Moubarak ont été relaxés. La Business Development Association, fondée par un dirigeant des Frères Musulmans, Hassan Malek, réunit de proéminents capitalistes afin d’influencer la politique du gouvernement de la même manière que l’avait fait en son temps le fils de Moubarak, Gamal. De nombreuses personnes craignent de voir apparaître un nouvel Etat clientéliste sous la poigne des Frères Musulmans et sont profondément en colère contre les salaires des membres des Frères Musulmans occupant des postes publics (gouverneurs,…) ou aux postes dirigeants de la Fédération syndicale égyptienne. Des journalistes ont été physiquement attaqués pour avoir couvert des manifestations de protestation et certains d’entre eux – connus pour leurs critiques à l’encontre des Frères Musulmans – ont perdu leur emploi dans les médias publics. Des comédiens ont aussi été arrêtés pour avoir ‘‘insulté le président’’. Même les chanteurs et musiciens de l’Opéra du Caire sont entrés en grève en solidarité avec leur directeur après qu’il ait été renvoyé par le Ministre de la Culture en mai.

    Selon les données de L’International Development Centre (IDC), les protestations avaient atteint ces derniers temps un niveau continuellement élevé. Au cours de la dernière année du règne de Moubarak, la moyenne était de 176 actions de protestation par mois alors que la moyenne actuelle pour 2013 est de… 1.140 par mois ! Au total, il y a eu 9.427 actions de protestation Durant la première année du mandat présidentiel de Morsi. La moitié de ces actions étaient des protestations ouvrières, avec notamment 1013 grèves et 811 sit-in. Il y a eu 500 manifestations et 150 blocages routiers.

    Ceux qui espéraient que la chute de Moubarak allait marquer l’ouverture d’une ère de droits démocratiques en ont été pour leurs frais. Le régime de Morsi a adopté des mesures très répressives. Les travailleurs ne reçoivent pas un traitement identique à celui des hommes d’affaires qui se sont enrichis sous Moubarak… Ainsi, le Ministre de l’Aviation a encore récemment renvoyé quinze travailleurs de l’aéroport du Caire après que ces derniers aient pris part à une grève. Cinq dockers de la société Alexandria Port Containers ont été condamnés à trois ans de prison pour avoir dirigé une grève en octobre 2011. Ils sont toutefois parvenus à faire annuler cette décision en appel. Le 26 juin, Morsi avait annoncé l’adoption de nouvelles mesures destinées à faire face à la ‘‘brutalité’’ et au ‘‘terrorisme’’, notamment contre les barrages routiers. Il s’agissait là d’une menace à peine voilée contre les travailleurs entrant en action pour défendre leur niveau de vie.

    Les manifestations du 30 juin

    Un nouveau groupe, Tamarod (Rebelle), a été lancé en avril derniers par d’anciens membres de Kefaya, le groupe qui avait organisé des manifestations pour les droits démocratiques sous Moubarak. L’objectif que s’était fixé le nouveau collectif était de parvenir à réunir 15 millions de signatures sur une pétition réclamant la démission de Morsi, un objectif dépassé. Cette pétition est principalement axée sur les questions brûlantes des droits démocratiques et de la situation sociale et économique. Le texte déclare notamment qu’il n’existe aucune justice pour les victimes des forces de sécurité décédées au cours du soulèvement anti-Moubarak, que les ‘‘pauvres n’ont pas de place dans la société’’, que l’économie s’est ‘‘effondrée’’ à tel point que le gouvernement est obligé d’aller ‘‘mendier’’ auprès du FMI et que le régime de Morsi est condamné pour avoir ‘‘suivi les traces des Etats-Unis’’. En quelques semaines, cette campagne de pétition a rassemblé 6.000 volontaires et plus de 100.000 fans sur Facebook. Beaucoup de mouvements politiques d’opposition ont soutenu cette campagne, dont le Mouvement de la Jeunesse du 6 Avril, le Parti de la Constitution libéral, le Parti de l’Alliance Populaire Socialiste et le Parti Egypte Forte, fondé par l’ancienne figure de proue des Frères Musulmans Abdel-Moneim Aboul-Fotouh, qui s’était opposé à Morsi à l’occasion des élections présidentielles.

    Leur but est ‘‘d’éviter de reproduire les erreurs de la période écoulée et de poursuivre sur la voie de la révolution du 25 janvier’’, selon le co-fondateur de Tamarod, Mohamed Abdel Aziz. Les organisateurs avaient aussi déclaré avant le 30 juin qu’il ‘‘n’y aura pas de drapeaux ou de banderoles aux manifestations à l’exception de drapeaux égyptiens, de photos de martyrs, à commencer par les martyrs de la révolution du 25 janvier.’’

    Il faut un parti de masse des travailleurs

    Cette approche antiparti est à considérer comme une réflexion des déceptions éprouvées face aux dizaines de partis qui ont émergé après la chute de Moubarak. La plupart de ceux-ci se sont limités à plaider pour l’instauration d’une sorte de démocratie capitaliste tout en laissant les véritables maîtres de l’Égypte en place – les capitalistes et les généraux. L’enthousiasme des dirigeants de ces partis pour l’obtention de postes grassement rémunérés n’a pas inspiré de confiance aux travailleurs et aux pauvres.

    D’autre part, certains à gauche (comme les Revolutionnary Socialists) ont semé la confusion en soutenant en juin 2012 la candidature de Morsi contre celle d’Ahmed Shafiq, qui représentant l’aile pro-Moubarak. L’élément le plus crucial dans la situation actuelle est le développement de l’action et de l’organisation indépendantes de la classe des travailleurs et des pauvres. Ces derniers ont besoin de disposer de leur propre parti de masse pour défendre leurs intérêts et leurs droits démocratiques.

    Tamarod appelle Morsi à démissionner pour être remplacé par un Premier ministre indépendant pour une durée de six mois qui ‘‘dirigerait un gouvernement technocratique dont la mission principale serait de mettre sur pied un plan économique d’urgence afin de sauver l’économie égyptienne et de développer des politiques de justice sociale.’’ Mais ‘‘sauver l’économie (capitaliste) égyptienne’’ signifie très clairement de lancer plus d’attaques contre les travailleurs et les pauvres avec la suppression des subsides à l’alimentation et de nouvelles privatisations destinées à satisfaire le Fonds Monétaire International. Tout cela est à l’opposé des revendications qui avaient émergé en janvier 2011 et qui étaient basées sur le pain, la liberté et la justice sociale.

    Ce dont les travailleurs et les pauvres ont besoin, c’est d’un salaire minimum décent, d’une semaine de travail plus courte (sans perte de salaire et avec embauches compensatoires), d’un logement abordable et de qualité, d’un enseignement gratuit et de qualité, d’un programme de construction d’hôpitaux et d’autres infrastructures, de transports en commun gratuits,… Tout cela créerait une masse d’emplois. Ces revendications socialistes combinées à un programme de défense des droits démocratiques pourraient obtenir un soutien massif pour autant qu’elles soient défendues par un parti des travailleurs construits avec et autour des syndicalistes combatifs.

    Sans un tel programme, les dirigeants des Frères Musulmans pourront continuer à s’appuyer sur la couche conservatrice qui existe au sein des masses pauvres, surtout dans les campagnes. Tout comme Erdogan en Turquie a réussi à mobiliser un nombre important de partisans, de grandes manifestations ont eu lieu en soutien à Morsi, avec environ 100.000 personnes au Caire le 21 juin. Peu de rapports font par contre état de mobilisations en sa faveur le dimanche 30 juin. Seul un programme clairement socialiste défendant unilatéralement les intérêts des travailleurs et des pauvres tout en exposant au grand jour les intérêts capitalistes de certains dirigeants de premier plan des Frères Musulmans pourrait diviser la base de soutien du Président Morsi.

    Un coup d’Etat militaire ?

    Le général Abdul Fattah Al-Sisi, commandant en chef des forces armées et ministre de la Défense a déclaré le 23 juin que l’armée pourrait intervenir afin de prévenir le pays de sombrer dans le ‘‘sombre tunnel de la criminalité, de la trahison, des luttes sectaires et de l’effondrement des institutions d’Etat.”

    Ce que les généraux et toute la classe dirigeante craignent le plus, c’est l’action de masse indépendante de la classe ouvrière et de la jeunesse, ce qui pourrait menacer leurs intérêts. En outre, des éléments liés à l’ancien régime de Moubarak cherchent à défendre leurs intérêts propres, de même que l’impérialisme américain. Les généraux ne semblent toutefois pas encore confiants de suivre la voie d’une répression militaire directe. Pour le moment, ils tentent encore de se présenter comme des ‘‘arbitres’’ qui veulent forger un gouvernement ‘‘d’unité nationale’’.

    Certains dirigeants de Tamarod suggèrent qu’ils soutiendraient l’armée si elle voulait reprendre le pouvoir en main. Il s’agit d’une position très dangereuse, illustrée notamment par les propos tenus par Mahmoud Badr, un porte-parole de Tamarod, qui a salué la déclaration des chefs militaires en ce sens. De même, la foule réunie place Tahrir aurait applaudi en entendant ces nouvelles, en scandant ‘‘L’armée et le peuple sont main dans la main.’’

    Il semble possible que, dans les coulisses, le gouvernement américain ait changé son fusil d’épaule et décidé de plutôt considérer l’armée comme le meilleur moyen de stabiliser le pays et son économie capitaliste. Dix ministres du gouvernement ont démissionné le 1er juillet, suggérant que Morsi pourrait rester plus longtemps. Ce dernier tente d’éloigner les critiques des Frères Musulmans et accuse ses ‘‘anciens collaborateurs’’ du régime déchu de Moubarak. Le 2 juillet, il a rejeté les conditions de l’armée.

    A ce stade, la plupart des officiers supérieurs ne veulent pas prendre la responsabilité directe du gouvernement. Cependant, sans aucun doute, certains militaires et membres des forces de sécurité aspirent à reprendre le pouvoir qu’ils ont exercé pendant si longtemps sous le règne de Moubarak. Les forces armées contrôlent des pans entiers de l’économie, des officiers supérieurs ont réussi à faire fortune grâce à ce contrôle. Ils désirent disposer de la stabilité économique et politique tout autant que d’autres hommes d’affaires capitalistes afin de poursuivre à amasser de l’argent.

    Il y a dix-huit mois encore, le gouvernement militaire tirait sur les manifestants au Caire. Tout gouvernement – islamique ou laïc, civil ou militaire – basé sur la défense du système capitaliste va s’en prendre aux intérêts de la majorité des Egyptiens.

    La menace sectaire

    L’absence d’un programme capable de répondre aux besoins quotidiens des masses de la part de Tamarod ou de tout autre parti majeur laisse un vide dangereux dans lequel le poison du sectarisme pourrait exploser.

    Les chrétiens coptes se sont sentis menacés par le programme d’islamisation des Frères Musulmans et par les attaques contre des églises. Morsi et les Frères Musulmans se sont alignés sur l’Arabie saoudite réactionnaire et sur les cheikhs du Golfe et soutiennent l’opposition sunnite au régime d’Assad en Syrie. Mais il y a trois millions de musulmans chiites en Egypte. Des extrémistes religieux salafistes s’en sont pris aux chiites, un parlementaire déclarant qu’ils étaient ‘‘plus dangereux que des femmes nues’’ et constituaient une menace pour la sécurité nationale. Dans cette atmosphère sectaire, une foule de 3000 personnes a attaqué des maisons de chiites dans le village de Zawyat Abu Musulam le 23 juin. Quatre hommes avaient été traînés hors de leurs maisons pour être tués.

    Pour un gouvernement des travailleurs et une démocratie socialiste

    Les véritables socialistes et les syndicalistes peuvent construire des mouvements qui permettraient de surmonter les divisions sectaires avec un programme de solidarité de classe contre l’ennemi commun capitaliste, qu’il soit impérialiste ou égyptien.

    Les luttes de masse initiées par le début de la révolution en 2011 sont toujours en cours. De nombreux syndicats indépendants ont surgi dans tout le pays. Morsi a lui-même attiré l’attention sur les 4.900 grèves enregistrées au cours de ces 12 derniers mois. Une grève générale peut réunir tous les opprimés de la société et jouir d’un grand soutien de la part de la classe moyenne. Mais une grève générale ne doit pas servir à renverser un dictateur pour qu’il soit remplacé par un autre, qu’il soit général, homme d’affaires ou politicien capitaliste.

    Des comités de grève élus démocratiquement et des comités d’action de masse doivent être construits dans chaque grande entreprise et chaque collectivité locale pour discuter de l’élaboration d’un programme et d’un plan d’action orienté vers le renversement révolutionnaire du régime. Ils pourraient être reliés aux niveaux local et national, posant ainsi les bases d’un gouvernement de représentants des travailleurs et des pauvres.

    Un appel lancé aux travailleurs de la région pour prendre des mesures similaires contre la pauvreté, le sectarisme et la répression pourrait bénéficier d’un très large écho et aider à construire un mouvement pour le socialisme dans tout le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

  • Violence fasciste mortelle à Paris

    Suite aux mobilisations organisées par les réactionnaires français contre le mariage homosexuel au cours de ces derniers mois, l’extrême-droite est passée à l’offensive, de façon violente. Un jeune antifasciste vient d’en être brutalement victime, jusqu’à en mourir. Ce 5 juin, Clement Meric, un militant étudiant antifasciste, a été assassiné en pleine rue par des skinheads néo-fascistes. Il faut riposter contre cette violence néofasciste de la manière la plus appropriée : par une mobilisation de masse qui instaure une pression sur chaque tentative de l’extrême-droite d’aller de l’avant.

    Réaction de Blokbuster et Résistance Internationale, les campagnes antifascistes du PSL. Photo ci-contre : action des meurtriers néonazis des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires (JNR)

    Ces derniers mois ont été marqués par quelques grandes manifestations opposées au mariage homosexuel. La droite réactionnaire a pu à cette occasion clairement démontrer qu’elle demeure toujours une force mobilisatrice tandis que l’ampleur de ces événements a renforcé la confiance de l’extrême-droite. Par ailleurs, le Front national de Marine Le Pen a pu jouer sur le mécontentement croissant éprouvé dans la population face aux politiques antisociales désastreuses de François Hollande au cours de toute l’année dernière, sur fond de perspectives économiques peu réjouissantes.

    Des groupes d’extrême-droite violents se sont sentis encouragés par ces développements, et certains militants néofascistes ont été plus audacieux. C’est ce qui a conduit à la mort du jeune antifasciste Clément Meric, battu à mort en pleine journée à Paris par un groupe de skinheads. Le principal accusé de ce crime est connu en tant que membre des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires (JNR), une organisation dirigée par Serge Ayoub, individu qui est déjà venu à plusieurs reprises en Belgique dans le cadre des activités de groupuscules néonazis belges tels que Nation.

    Serge Ayoub a d’abord tenté de nier que les meurtriers étaient militants des JNR, pour ensuite adopter une approche différente en disant que les jeunes militants de gauche avaient commencé. Sur le site belge rechtsactueel.com, qui est animé par un employé du Vlaams Belang, on tente aussi de cadrer les choses dans "un autre contexte" en affirmant que les militants d’extrême-droite n’avaient rien provoqué et qu’ils n’en pouvaient rien si le jeune Clément avait fait une "chute accidentelle". Chez Nation, on dit aussi qu’il s’agissait d’une provocation de la part de militants de gauche tout en rajoutant que l’incident est une affaire purement personnelle, une "bagarre générale qui a mal tournée et non pas d’une agression préméditée d’un groupe contre un individu". La version de Serge Ayoub est donc défendue en Belgique tant par Nation que par rechtsactueel.com. Une nouvelle recrute de Nation, Kris Roman, a par contre déclaré hier sur Facebook: "Les antifas détournent les choses. (…) Si les antifas continuent à harceler les gens, d’autres "momies de gauche" suivront." La déclaration officielle de Nation sur les "provocations" de gauche s’accompagne donc de l’approbation officieuse de cette violence par ses militants.

    Les Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires (JNR) de Serge Ayoub ne constituent pas un club innocent. Serge Ayoub a pour surnom "Batskin" parce qu’il apprécie utiliser une batte de baseball dans des affrontements avec ses opposants politiques. Ce groupe tente de combiner une violence d’extrême-droite avec une rhétorique "sociale". Tout comme pour les autres groupes qui se réclament du "solidarisme", cet aspect social reste toutefois limité à la rhétorique, contrairement aux actes de violence et au racisme. Le parti grec Aube Dorée ne dirige par exemple pas son activité contre les responsables de la crise – les grands armateurs et les autres capitalistes grecs – mais contre les victimes de la crise qui ont une autre couleur de peau ou une autre opinion politique.

    Cette année, les JNR ont été à l’initiative d’une manifestation "contre l’impérialisme", selon leurs propres termes, qui a rassemblé environ 800 participants. Cette mobilisation était soutenue dans notre pays par Nation et les Autonome Nationalisten (Nationalistes Autonomes, un groupuscule néerlandophone). Les manifestants y avaient notamment déclaré leur soutien au dictateur syrien Bachar al-Assad. A la fin de l’événement, outre Serge Ayoub, Hervé Van Laethem, de Nation, était orateur. Le 1er mai de cette année, Serge Ayoub est encore venu à Bruxelles pour participer à la manifestation de Nation.

    La mort du jeune antifasciste a conduit à la tenue d’actions de protestations et de manifestations. Ce jeudi, il y avait notamment une grande manifestation de deuil et de colère. Des politiciens ont fait valoir qu’ils sont en faveur de l’interdiction des groupes néo-nazis. Nous ne sommes évidemment pas en faveur de laisser aux néo-nazis les possibilités de se construire, mais une interdiction sera insuffisante pour les arrêter. Nous avons besoin d’une riposte active de la part du mouvement des travailleurs.

    Seule la mobilisation et la résistance antifasciste est de nature à briser la confiance des groupes néo-fascistes violents. Leur violence n’est pas soutenue par les couches larges de la population. En répondant à leurs mobilisations et à leurs réunions par des mobilisations plus grandes encore, on peut leur rendre particulièrement difficile de s’organiser, ce qui est nécessaire pour les empêcher de franchir des étapes suivantes dans leur offensive violente.

    Face aux mobilisations qui renforcent les divisions – comme les actions homophobes – et contre l’extrême droite qui instrumentalise la colère ressentie contre la politique d’austérité, nous avons également besoin d’une réponse politique qui prenne à cœur la défense des intérêts des travailleurs et de leurs familles. Les partis établis et leur politique de casse sociale assurent que le terrain soit fertile pour le racisme et la division, ce sur quoi se basent les groupes violents. Aucune véritable réponse à l’extrême droite n’est à attendre de leur part. Nous avons à construire nous-mêmes ce relais politique. Le potentiel de lutte contre les politiques d’austérité sur le plan syndical et le plan politique est bien présent, le saisir pleinement est tout l’enjeu actuel des antifascistes et du mouvement des travailleurs en général.

  • Extrême-droite : l’approche violente fait son chemin

    Du côté néerlandophone, le Vlaams Belang s’est pris quelques claques à l’occasion des communales. Mais le danger que représente l’extrême droite n’est pas derrière nous, ce qu’illustre le repositionnement des jeunes du VB. Le succès remporté par les néonazis d’Aube Dorée en Grèce fait des envieux. Parmi les étudiants et l’organisation de jeunesse du Vlaams Belang on trouve notamment des militants du groupe N-SA (Nouvelle alternative solidariste), des néonazis lié au groupuscule Nation du côté francophone.

    Par Geert Cool

    La N-SA essaie de gagner du terrain alors que la direction du Vlaams Belang est encore dans les cordes suite à sa lourde défaite électorale. Le NSV (l’organisation étudiante officieuse du VB) a élu à sa direction un membre de la N-SA, mais ça n’a pas duré longtemps. Il avait osé remettre en question la manifestation annuelle du NSV et même l’IJzerwake, le meeting de l’extrême-droite qui se déroule chaque année à l’Yser pendant l’été. Mais divers militants de la N-SA sont actifs dans le NSV et les Vlaams Belang Jongeren. Cela a exemple été illustré lors du ‘débat’ du NSV organisé à Anvers le 22 novembre consacré à la situation en Israël – Palestine. Un orateur du Vlaams Belang et un orateur de la N-SA s’opposaient, l’un avec la haine de l’islam, l’autre avec une haine encore plus grande pour les juifs. Pour la N-SA, l’antisémitisme est plus fort que l’islamophobie.

    Ses membres ont même participé à une action organisée contre le massacre commis par l’armée israélienne à Gaza. Cette action était à l’initiative d’Intal. Le mouvement anti-impérialiste doit fermement s’opposer à chaque tentative de ces néo-nazis d’être présent.

    La N-SA n’a pas de problème avec la violence. Son dirigeant avait ainsi commenté la violence dont ont été victimes les militantes françaises du mouvement Femen qui s’opposaient à une marche de l’extrême droite contre le mariage des homosexuels. Ces militantes se sont faites tabassées et Kris Roman a déclaré sur Facebook : ‘‘A Paris, les gonzesses moches ont reçu quelques claques sur leurs gueules. C’est ce qu’il faut faire avec toutes les chiennes occidentales de gauche.’’ Voilà le ton qui règne dans ces milieux…

    Aube Dorée a donc déjà quelques disciples chez nous. La seule façon de bloquer leur progression est d’organiser la résistance. En mars 2013, nous organiserons une nouvelle manifestation antifasciste contre le NSV, à Anvers cette fois-ci. C’est l’occasion de manifester contre les sympathisants belges d’Aube Dorée. Rejoignez notre campagne !

  • Charleroi : le Front de Gauche ''voit rouge'' au débat de la FGTB

    Le Front de Gauche de Charleroi a été invité ce lundi 8 octobre à la FGTB pour un débat organisé dans le cadre des élections communale. Les 6 partis présentant une liste complète étaient représentés, avec Monsieur Magnette pour le PS. Comme l’a précisé un article de la Nouvelle Gazette : le Front de Gauche a vu rouge !

    La FGTB avait posé une série de questions aux divers partis portant sur le chômage et la pauvreté, sur le redéploiement économique, sur le logement, les crèches et les services publics, sur la culture, sur la place que les partis donnent à la FGTB comme interlocuteur, sur la lutte contre l’extrême droite et la place réservées aux aînés et aux jeunes.

    Chaque parti a répondu aux questions, tous défendant le bilan de l’ancienne majorité, tous donnant des réponses formatées et consensuelles. Magnette en particulier a, comme dans beaucoup des débats où il se rend, expliqué qu’il fallait arrêter de tomber dans le misérabilisme, que tout n’était pas si noir, qu’il y a beaucoup de choses positives qui se passe à Charleroi. Sur le chômage, il a expliqué que nous ne devions pas nous inquiéter pour les finances communales, car le fédéral a prévu de compenser la surcharge financière des CPAS conséquente aux exclusions du chômage. Sur l’emploi, il a expliqué, comme beaucoup de ses camarades de la future majorité PS-MR-CDH-ECOLO que le problème venait du manque de formation des carolos. Et il donna un chiffre ; sur l’ensemble des policiers de Charleroi, seul 5% sont réellement carolos.

    Sur la question du rapport avec les syndicats, Monsieur Magnette a expliqué qu’il espérait qu’un jour on aurait un syndicat carolo qui ressemblerait à celui de liège où, selon lui, bon nombre de syndicalistes participent au développement de la ville. Que voulait-il dire ? Qu’à Charleroi les syndicalistes ne veulent pas participer au développement de la ville ? Ou est-ce une critique de la combativité des syndicalistes carolos et une réponse à l’appel que la FGTB Charleroi a fait lors du premier Mai dernier? Appel qui clamait la responsabilité du PS dans les diverses attaques que subissent les travailleurs depuis les années 80 et qui, en conséquence, propose de « Rassembler à gauche du PS et d’ECOLO. » Car disent-ils, « Il y a la des forces vives, actives, militantes et anticapitalistes porteuses d’espoir pour le monde du travail », ce qui n’est clairement plus le cas du PS.

    Cyprien, du MR, après avoir expliqué que dans l’actuelle majorité communale tout le monde y met du sien, nous a parlé du besoin de faire venir des investisseurs. Sur l’emploi, il allait dans le sens de Magnette sur la manque de formation des carolos et la preuve en serait toutes ces plaques d’immatriculation françaises que l’on voit sur les parking de certaines entreprises du zoning.

    Germain du PTB a pour sa part parlé du manque de logements et de crèches publiques. Il a alors parlé de la nécessité d’un plan d’urgence sociale pour répondre à la situation dramatique dans laquelle se trouvent beaucoup de carolos. Il termina ensuite par un appel à voter pour le PTB.

    Benjamin Dusaussois, membre du Parti Socialiste de Lutte, a ensuite prit la parole au nom du Front de Gauche de Charleroi. Voici quelques extrait de son intervention :

    « Je viens parler ici au nom du Front de Gauche, et vu que tout le monde ici ne nous connaît peut être pas encore, je vais nous présenter. Le Front de Gauche est une liste unitaire qui regroupe des travailleurs, des syndicalistes, des jeunes, des pensionnés, des allocataires sociaux, des personnes issues du monde associatif et des membres du Parti Communiste et du Parti Socialiste de Lutte. Rien à voir avec le Parti qui se dit socialiste ici a coté. Notre projet est de constituer une vaste coalition anti-austérité ainsi qu’un relais politique large véritablement de gauche.

    Maintenant, sur les questions de la FGTB même si c’est bien évidemment difficile de répondre à 10 question en 10 minutes.

    Sur le Chômage,

    Pour le Front de Gauche Charleroi, si de véritables socialistes avaient le pouvoir à Charleroi, ils considéreraient leur commune comme premier lieu de combat contre les mesures d’austérité imposées par les différents niveaux de pouvoir, qu’ils soient européen, fédéral ou régional.

    De véritables socialistes s’opposeraient fermement à l’actuelle réforme du chômage défendue par le gouvernement fédéral.

    De véritables socialistes organiseraient la lutte pour son retrait et iraient jusqu’à faire de la désobéissance civile organisée afin de ne pas l’appliquer, un peu à l’image du bourgmestre espagnol d’Izquierda Unida dans le sud de l’Espagne qui refuse lui aussi d’appliquer l’austérité dans sa commune et essaie de pousser les communes voisines à faire de même.

    Et ils ne proposeraient pas, comme le fait le 8ème sur la liste du PS, Philippe Van Cau, sur son mur Facebook, de mettre les chômeurs au travail gratuitement pour la ville en échange de leur allocation ! J’espère que vous direz un mot la-dessus Monsieur Magnette.

    Pour répondre à la question de la pauvreté galopante et des manques de revenus de la ville. Ceux qui veulent faire croire qu’on peut sortir Charleroi de sa lente descente aux enfers dans le cadre de l’actuel budget communal sont des menteurs. Seule une lutte massive pour augmenter les ressources budgétaire, provenant par exemple du fond des communes, peut donner à Charleroi les moyens dont la ville a besoin. De l’argent, il y en a, dans les poches du patronat, des actionnaires et des banques. De véritables socialistes organiseraient la construction d’un rapport de force en faveur des 99% pour aller le chercher.

    Sur la question du redéploiement économique,

    Au FDG, nous considérons que c’est la soif de profits et la logique destructrice et chaotique de l’économie de marché qui est responsable de la fermeture de nombreuses entreprises. Des entreprises qui font des profits, comme l’expliquait Nico Cué, ici même il y a peu de temps, pour ArcelorMittal, mais dont les profits ne suffisent pas aux actionnaires pour continuer à produire.

    Si les profits de la sidérurgie ne suffisent pas aux patrons et aux actionnaires, ils nous suffisent à nous !

    Nationalisons sans rachat ni indemnité et sous contrôle des travailleurs et des syndicats toutes ces entreprises qui veulent fermer. Et produisons pour nous même. De l’acier, on en aura toujours besoin, et certainement à Charleroi quand on voit les travaux énormes qu’il va falloir faire pour remettre la ville en état.

    Sur la formation,

    Je m’insurge contre l’idée selon laquelle les gens ne trouvent pas de travail car il ne sont pas assez formés. Comme s’il suffisait d’être formé pour décrocher un emploi ! Les diplômés universitaires que je connais et qui sont au chômage ou travaillent comme agent de sécurité sont là pour témoigner que le problème fondamental n’est pas le manque de formation, mais le manque d’emploi.

    Nous sommes évidement d’accord de stimuler et de créer de nouveaux outils afin de pousser les gens à se former, mais on considère que le meilleur stimulant sera la perspective d’un emploi réellement existant.

    Sur le logement social,

    Je ne m’attarde pas car on a un programme fort similaire à celui du PTB et Germain a déjà parlé la-dessus, tout comme sur la question des crèches. Nous sommes d’accord sur la nécessité de répondre à l’urgence sociale.

    Sur la culture,

    J’avoue ne pas être un spécialiste des questions culturelles. Mais il y a une ou deux choses que je sais. C’est que quand je vais au cinéma ou à une activité culturelle le soir, je dois rentrer 40 minutes à pied vu qu’il n’y a plus de transport en commun. Que quand je veux aller à certaines activités comme "rire sur la ville" je dois payer entre 40 et 60 euros pour une place. Je n’ai pas cet argent et beaucoup de jeunes ou de chômeurs ne l’ont pas non plus.

    Les seules activités culturelles que je peux faire c’est d’aller courir sur un terril, ou traîner avec une bande de potes aux abords des usines à l’abandon de la région, ou aller au café. Si la culture peut être utilisée pour redynamiser la ville, il faudrait qu’elle soit accessible et on retombe donc sur la question des moyens budgétaires de la ville.

    Sur la question de la FGTB comme interlocuteur,

    Un socialiste du début du siècle avait une image. Le mouvement des travailleurs, c’est comme un boxeur: il a deux bras pour lutter. Son premier bras, c’est le syndicat, l’outil ou les travailleurs sont massivement organisé pour défendre leurs conditions de travail.

    Son deuxième bras, c’est un parti politique, qui se ferait le relais politique des revendications concrètes des luttes des travailleurs et permettrait la prise du pouvoir. On est obligé de constater qu’aujourd’hui, les travailleurs se batte avec un bras dans le dos. Seul le syndicat lutte encore. Tandis que le deuxième bras, le parti, n’existe plus. Les socialistes ne le sont plus depuis bien longtemps et c’est devenu très clair depuis que Di Rupo est premier ministre.

    Avec le Front de Gauche, on pense qu’on a besoin de nos deux bras pour lutter en faveur d’une société plus juste et plus égalitaire. Et qu’on doit donc construire une nouvelle formation politique qui soit véritablement de gauche. Le Front de Gauche de Charleroi n’a pas la prétention d’être cette nouvelle formation mais on s’inscrit dans la continuité de l’appel du premier Mai lancé par la FGTB de Charleroi. Après les élections, on participera, avec d’autres je l’espère, à la construction d’une vaste coalition anti-austérité qui pourrait enfin donner ce prolongement politique aux luttes syndicales.

    Avant de conclure, vu que mon temps se termine, un mot sur l’extrême droite.

    Dans la lutte contre l’extrême droite, il y a deux éléments. Tout d’abord, il faut les empêcher d’occuper le terrain, car le jour ou ils pourront tranquillement déverser leur discours de haine dans la rue sans que personne ne s’interpose, on est foutu. Et on est donc ouverts au lancement d’une campagne de lutte contre l’extrême droite à Charleroi après les élections.

    Mais il y a un deuxième point qui est très important. C’est le fait de lutter contre les causes qui poussent de plus en plus de gens à voter pour l’extrême droite. Et si les gens votent pour eux, c’est qu’ils en ont ras le bol de la situation, ras le bol de la galère dans laquelle ils s’enfoncent de plus en plus chaque jour. Et je n’ai pas peur de le dire, le Parti Socialiste est responsable,

    Quand Van Cau père a dit de la lutte de Splintex que c’était une tâche noire pour la Wallonie, des travailleurs ont répondu qu’ils voteraient FN, et je comprends leur colère. Moi-même comme vous le voyez, je suis en colère.

    Quand Di Rupo mène l’austérité et pousse les gens dans la misère, beaucoup en réaction se tourneront vers l’extrême droite. On doit donc proposer une véritable alternative politique de gauche qui permette à la colère des gens de se manifester dans des propositions concrètes comme par exemple un logement décent pour tous, un emploi bien payé pour tous et plus encore. La lutte contre l’extrême droite passe aussi par la lutte pour une société plus juste, c’est-à-dire par la construction d’une alternative aux partis traditionnels.

    Et pour conclure, un mot sur la question de la place des jeunes et des moins jeunes.

    Je vais répondre de manière un peu détournée. Les anciens devraient avoir le droit de bénéficier pleinement d’une pension bien méritée après une vie de dur labeur. Et les jeunes devraient avoir le droit à une vie décente et un futur meilleur. Mais ce n’est clairement pas ce qui est en train de se passer. Et la faute en reviens aux partis traditionnels qui acceptent la logique du système capitaliste, qui acceptent de gérer les crises en les faisant payer à la population.

    Je propose donc, en tant que militant syndical, une vaste campagne de syndicalisation massive de la jeunesse, pour leur apprendre à lutter pour une société où on respecte ses anciens en leur donnant une véritable pension. Pour leur apprendre à ne compter que sur eux mêmes pour se construire un futur meilleur.

    Et dans le même temps, en tant que militant politique j’appelle à la construction d’une organisation politique qui se ferait le porte-parole de leurs revendications.

    Merci. »

    Après avoir applaudis cette dernière intervention, les militants dans la salle ont pu poser leur question. Un premier intervenant a parlé de la situation difficile des chômeurs et, quand Magnette, pour on ne sait quelle raison, a sourit, le militant s’est énervé, lui criant "Tu ris?, mais ce n’est pas drôle ! il y a des gens qui crèvent de faim !"

    Une autre personne est intervenue pour parler des statuts et sous-statuts. Notamment des titres services et du fait qu’on oblige des gens à retourner au chômage alors qu’ils ont du travail, simplement parce qu’ils perdent un statut qui donnait des avantages financiers à l’employeur. Un délégué de la Sonaca est intervenu pour répondre à ce qui a été dit sur le fait qu’il y a de nombreux Français qui travaillent dans des entreprises du coin. Pour lui, c’est clair, c’est la faute aux employeurs et non au manque de formation des carolos.

    D’autres questions du même genre sont posées et un tour de réponses des partis commence. Les divers représentant des partis traditionnels interviennent pour expliquer les problèmes de budget de la ville, en donnant des chiffres par rapport à Liège. Ils ont également expliqué le besoin de mixité sociale, de faire venir des revenus plus élevé à Charleroi. Il ont affirmé qu’ils étaient contre le problème que sont les pièges à l’emploi en réponse à la question de la salle et particulièrement le représentant du CDH, ce qui n’a pas manqué d’étonner l’assemblée. Ils ont également rappelé qu’il ne fallait pas tomber dans la caricature et que tout n’allait pas si mal.

    Seul Germain et Benjamin sont intervenus dans le sens de la salle, critiquant le bilan de la majorité et leur vision angélique de la situation à Charleroi. Germain parlant du besoin d’avoir un élu de gauche au conseil communal et Benjamin appelant à construire un rapport de force sur le terrain avec un plan d’action. Benjamin a également interpellé Magnette : "vous n’avez pas répondu à mon interrogation de tout à l’heure, que voulez-vous dire par : il faut réorganiser l’administration communale. Est-ce comme votre huitième de liste le propose, mettre les chômeurs gratuitement à disposition de la ville?"

    La salle a ensuite eu de nouveau la parole et les critiques se sont faites plus vives encore vis-à-vis du PS. Monsieur Magnette y répondant en disant qu’il ne comprenait pas pourquoi il répondait aux invitations de la FGTB, car on lui crie dessus à chaque fois et que si ça continuait ainsi, il ne viendrait plus. Mais la salle insiste, explique qu’on n’attend rien du MR et du CDH, mais que c’est du PS qu’on attend quelque chose. Le vétéran syndical Gustave Dache est alors intervenu également pour, entre autres, critiquer la vision du PS et des autres partis traditionnels selon laquelle tout ne serait pas si terrible à Charleroi. Il pose alors la question : "Les politiques vivent-ils sur la même planète que nous ?"

    Les politiques ont alors de nouveau eu la parole, pour la dernière fois. Sans que rien de bien intéressant ne sorte de leur réponses. Magnette a toutefois été obligé de déclarer que si c’était vrai, il condamnerait les déclaration de son huitième de liste.

    Enfin, Benjamin a dit un dernier mot que voici :

    "Je veux répondre à la question de Paul, qui semble s’étonner de ce que certains ici s’énervent et lui crient dessus. Peut-être même encore plus que sur le MR et le CDH de qui personne n’attend rien ici. Ce n’est pas parce qu’on aime crier et s’énerver, moi par exemple j’ai systématiquement une migraine lorsque je sors de ce genre de débat ou je m’énerve également. La raison de cet énervement c’est que vous ne répondez pas à une question pourtant simple : Pourquoi vous dites vous socialiste alors que votre parti participe à la mise en place de l’austérité ?"

    Magnette souffle immédiatement : "Tu n’était pas là, la fois dernière pour t’en rendre compte."Ce a quoi Benjamin répond en disant : "ben si, j’étais présent la fois dernière et je faisais partie de ceux qui vous ont crié dessus depuis le fond de la salle. Et je vais continuer en répondant à une question à laquelle on n’a pas encore répondu : les politiques vivent-ils sur la même planète que nous ?

    Je suis tenté de dire que non, parce que quand on touche entre 10 et 15000 euros par mois comme Paul, on ne vit pas dans les même conditions. Est-ce qu’on a faim ? Est-ce qu’on a froid ? Parce que moi j’ai froid pour le moment, car le chauffage, je vais pas le mettre avant le mois de novembre. Et laissez-moi vous dire, je me souviens du titre de votre livre, "Le bel avenir du socialisme". Eh bien il est pas beau votre socialisme et je vous le dis, votre avenir c’est celui du PASOK en Grèce, c’est la faillite !

    Pour conclure, je vais répéter une chose, car ma grand-mère me dit toujours qu’il faut taper sur le clou. De l’argent, il y en a. Pas dans mes poches, mais dans les poches des riches, comme le montre cet article de la presse patronale, "les Belges n’ont jamais été aussi riches" et dans les poches des entreprises, mais comme le montre cet autre article, nos 500 plus grandes entreprises ne payent que 5,44% d’impôts. Pourtant, on verra après ces élections où les partis traditionnels vont aller le chercher leur argent, que ce soit au fédéral ou à la commune.

    Alors j’ai envie de dire, pour répondre à notre camarade du CDH qui nous disait tout à l’heure qu’il n’y avait plus de guerre en Europe qu’au contraire, il y a bel et bien une guerre en Europe, et pas une guerre entre la Grèce et l’Allemagne comme certains veulent nous le faire croire. Pas une guerre entre flamands et wallons, pas une guerre entre étrangers et belges. Mais une guerre de classe pour savoir qui va payer la crise."

    Le débat s’est alors terminé tout d’abord par une interpellation de René Andersen, ancien cheminot et tête de liste du Front de Gauche à Charleroi, sur la situation a la SNCB puis par une intervention d’un ancien militant socialiste qui a énuméré les différentes attaques contre les travailleurs auxquelles le Parti Socialiste a participé depuis les années ’80, en parlant de trahison honteuse.


    Article de La Nouvelle Gazette

  • Grèce : La zone euro économiquement et politiquement ébranlée

    Depuis 2008, dix gouvernements ont été renversés par rejet des politiques d’austérité. La Grèce a vécu une série continue de grèves dans le secteur public, de grèves générales, de protestations et d’émeutes. Aujourd’hui, beaucoup de dirigeants européens craignent la possible victoire, le 17 juin, d’un gouvernement grec anti-austérité emmené par Syriza, ce qui pourrait conduire la Grèce à sortir de la zone euro, avec des répercutions incalculables.

    Par Lynn Walsh, Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)

    Avant les élections déjà, nous avions assisté à une course folle vers les banques grecques pour y retirer tous le cash ou le transférer vers d’autres pays plus stables de la zone euro. Actuellement, le système bancaire grec est renforcé de 96 milliards d’euros "d’aide de liquidité de secours" de la Banque Centrale grecque, soutenue par la BCE (Banque Centrale Européenne). Mais plus de 75 milliards d’euros ont été retirés des banques grecques depuis décembre 2009. De plus, les dirigeants de l’eurozone craignent le danger d’une "contagion", c’est-à-dire un scénario similaire de fuite de capitaux des banques espagnoles, italiennes, portugaises,…

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    MEETINGS : Pour une alternative à l’austérité en Europe socialiste !

    Une autre politique est-elle possible en Europe ? Nous le pensons. Fin juin, nous organisons d’ailleurs des meetings à ce sujet à Bruxelles, Anvers et Gand. Ces soirées seront d’importants échanges d’expériences, tant de Belgique que de l’étranger. Une semaine à peine après les élections grecques, nous accueillerons un orateur de Syriza qui abordera la possibilité d’une politique de gauche au pouvoir en Grèce. Nous accueillerons également Tony Mulhearn qui, dans les années ’80, a activement participé à la politique réellement socialiste menée dans cette ville. Dernièrement, il a remporté 5% aux élections locales élisant le bourgmestre de la ville.

    Bruxelles Mercredi 20 juin, 19h30: Meeting organisé par Alternatives à Bruxelles & ‘‘Reprenons nos Communes’’ avec Paul Murphy (député européen membre du Socialist Party irlandais), Tony Mulhearn (TUSC, Angleterre), Charlotte Balavoine (Front de Gauche, France), Anja Deschoemacker (‘Reprenons nos communes’), Stephen Bouquin (Rood!) et un représentant de Syriza (Grèce). Au Garcia Lorca, 47/49, Rue des Foulons 1000 Bruxelles

    Anvers Jeudi 21 juin, 20h : Meeting avec Erik De Bruyn (Rood!), Tony Mulhearn et un orateur de Syriza. Salle Elcker-Ik (Breughelstraat 31- 33, 2018 Anvers).

    Gand Samedi 23 juin, 18h : Fête de Rood! Dans le bâtiment de la FGTB Ons Huis (Meersenierstraat, Vrijdagmarkt) avec Tony Mulhearn, un orateur de Syriza, Erik De Bruyn et Bart Vandersteene (tête de liste de Rood! à Gand).

    A lire également

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    Il n’y a plus de tabous. Bien que des dirigeants de la zone euro, dont l’Allemande Angela Merkel, proclament qu’ils considèrent la Grèce comme un membre permanent de la zone, des préparatifs prennent place au cas d’un départ de la Grèce. Cela a même été récemment admis par le commissaire européen au commerce, Karel de Gucht : "aujourd’hui il y a, tant dans la Banque Centrale Européenne que dans la Commission Européenne, des services qui s’activent sur des scénarios de secours dans le cas où la Grèce ne s’en charge pas." (International Herald Tribune, 19 mai).

    Certains rapports affirment que des nouveaux billets de drachmes ont déjà commencé à être réimprimés. Les multinationales retirent leurs dépôts des banques grecques et, plus que probablement, il en ira de même avec l’Espagne et les autres systèmes bancaires chancelants. L’euro est aux prises avec une spirale mortelle qui pourrait avoir des effets dévastateurs sur l’économie capitaliste mondiale. Aucun des dirigeants capitalistes ne désire de désintégration chaotique de la zone euro, mais personne parmi eux ne dispose de politique capable de résoudre la crise.

    Selon des sondages d’opinion, Syriza pourrait émerger des élections du 17 juin comme le plus grand parti. Son leader, Alexis Tsipras, a très correctement décrit la Grèce comme "un enfer social" où les travailleurs et des grandes sections de la classe moyenne ont été soumis à des mesures de rigueur barbares. Tsipras a, correctement à nouveau, rejeté le paquet d’austérité de la Troïka – la Banque centrale européenne, la Commission européenne et le Fonds monétaire international – et a désavoué le paiement de dettes insupportables, énormément gonflées par des prêts de Troïka pour renflouer les banques.

    Le rejet du paquet ‘d’aide’ de la Troïka, cependant, conduirait à l’expulsion de la Grèce de la zone euro. Sous pression du président américain, Barack Obama, et de François Hollande, récemment élu président de la République française, Angela Merkel a adouci son ton, concédant que l’Allemagne pourrait envisager quelques mesures destinées à stimuler la croissance, bien que rien de précis n’ait été dévoilé à ce sujet. Mais elle a tout de même tenu à clairement spécifier que l’acceptation du paquet d’austérité est la condition préalable à toute nouvelle aide. Pourtant en réalité, de telles mesures de rigueur sauvages excluent l’arrivée d’un rétablissement économique.

    Quelle sortie pour la Grèce?

    Les dirigeants capitalistes européens luttent avec un certain nombre de scénarios : de nouvelles élections en Grèce pourraient (espèrent-ils) amener un gouvernement pro-austérité basé sur les conservateurs de la Nouvelle Démocratie. Ceci pourrait arriver sous l’impact de la campagne conjointe des dirigeants de la Nouvelle Démocratie et du Mouvement Socialiste Panhellénique (Pasok), avec les dirigeants de la zone euro, qui vise à faire de ces élections législatives un référendum concernant la présence de la Grèce dans la zone euro. Angela Merkel a même proposé un référendum dans une conversation téléphonique avec le président grec, Karolos Papoulias. Alors que le rejet des mesures d’austérité est massif, une grande majorité (80%) de la population reste favorable à l’euro. Cela reflète la crainte de la Grèce, un petit pays, d’être isolé à l’extérieur de l’euro et revenant aux conditions économiques qui prévalaient auparavant.

    Cependant, même si un nouveau gouvernement grec accepte les mesures d’austérité, ce ne serait qu’un sursis provisoire car la dette de la Grèce est inviable et les mesures d’austérité provoqueront à nouveau des mouvements sociaux massifs. Il est en tout cas possible que la position de la Grèce dans l’eurozone puisse être sapée avant même ces élections cause d’une panique bancaire. La BCE ne pourra pas indéfiniment supporter l’actuel niveau de soutien. L’écroulement des principales banques grecques rendrait impossible à la Grèce de rester dans la zone Euro.

    La Grèce pourrait être sortie de force de la zone euro dans un proche avenir. Quelques stratèges de la zone euro préconisent une sortie contrôlée, tandis que d’autres craignent une séparation chaotique.

    Une sortie contrôlée exigerait une transition ordonnée de l’euro vers une nouvelle drachme, qui serait échangée à une valeur inférieure. Ceci exigerait toujours que le financement de la Troïka soutienne massivement les banques grecques pour empêcher tout effondrement. Malgré le nouveau rejet de ses dettes, les principales économies de la zone euro devraient prêter appui à la Grèce afin d’empêcher l’effondrement total de la société.

    Réaction en chaine dévastatrice

    Malgré le désarroi des dirigeants européens, cependant, il est plus probable qu’il y aura une sortie complètement chaotique de la Grèce, que ce soit suite à une chute des banque ou à l’élection d’un gouvernement de gauche anti-austérité. Ceci aggraverait la crise bancaire européenne. Beaucoup de banques ont déjà vendu leurs obligations d’État grecques, reprises par la BCE. Mais des banques françaises et allemandes seraient atteintes par un nouveau défaut de payement de la Grèce, qui frapperait ensuite des banques en Grande-Bretagne et dans d’autres pays qui ont des fonds dans ces banques de France, d’Espagne, etc. Il y aurait une réaction en chaîne.

    Une crise majeure de la zone euro, plus intense que quoi que ce soit jusqu’ici, aurait un effet dévastateur sur l’économie européenne et même globale. Des évaluations diverses indiquent que le PIB (le produit intérieur brut) de la zone euro pourrait chuter d’entre 5 % et 10 %. Cela aurait à son tour un impact dévastateur sur des pays comme la Grande-Bretagne et aussi les États-Unis, pour lesquels la zone euro est un marché d’exportation majeur.

    Cette crise l’euro, de plus, prend place dans un contexte de stagnation continue de l’économie mondiale. La récession frappe la zone euro elle-même, avec une croissance très faible uniquement en Allemagne, la plus grande économie. ‘Le rétablissement’ presque indétectable aux États-Unis est hésitant. Les énormes pertes rencontrées récemment par la banque d’investissement JP Morgan Chase, qui a perdu plus de 4 milliards de $ dans l’activité spéculative, illustre la vulnérabilité du secteur financier, indépendamment de la crise de la zone euro. Même l’introduction en bourse de Facebook, annoncé comme un grand succès pour le secteur de la haute technologie, s’est révélée être une déception énorme pour les investisseurs, puisque ses actions sont immédiatement tombées après leur publication. Facebook illustre la fragilité de l’économie.

    Le récent sommet du G8 aux États-Unis a, de plus, de nouveau exposé la faillite des dirigeants capitalistes. Obama, soutenu par Hollande, appelle aux politiques pour promouvoir ‘la croissance et les emplois’. Mais ceux-ci étaient des exhortations vagues, sans mesures concrètes. Merkel a fait quelques concessions verbales à l’idée de promouvoir la croissance, mais a précisé que sa préoccupation première est la mise en œuvre de mesures de rigueur – à l’extérieur de l’Allemagne – malgré le fait que la prolongation de récession partout dans la plupart de l’Europe est déjà assurée.

    Un piège pour la classe ouvrière

    La sortie de la zone Euro ne fournira pas de sortie de crise pour la société grecque. Le rejet de la dette conduira à de nouveaux problèmes. La dévaluation d’une nouvelle monnaie nationale stimulerait des exportations. Cependant, la Grèce n’est pas dans la même situation que l’Argentine en 2001 : l’Argentine pouvait compter sur les exportations de nourriture et d’autres matières premières, stimulées par un peso dévalué, sur fond de la situation mondiale pré-2008. La Grèce n’a pas de telles matières premières et a aussi des industries très faibles. En même temps, la Grèce a été fortement dépendante des importations de carburant, de la nourriture et des biens de consommation, qui deviendraient plus chers par la dévaluation de la monnaie grecque.

    De plus, la crise en Argentine est un avertissement pour la classe ouvrière grecque. La plupart du fardeau de la transition du peso lié au dollar américain vers un peso argentin dévalué a été jeté sur la classe ouvrière et la classe moyenne. Les comptes bancaires ont été gelés et la valeur des dépôts de pesos a été dévaluée. Un chômage massif s’est développé, de même qu’une hausse gigantesque de la pauvreté. C’est seulement après plusieurs années de crise que l’économie a commencé à se remettre, dans des conditions économiques globales plus favorables que celles qui prévalent actuellement.

    Il n’existe pas d’issue favorable à la classe ouvrière grecque au sein du système capitaliste, dans la zone euro ou à l’extérieur. Une économie isolée constituerait tout autant un piège pour les travailleurs que l’acceptation des diktats de la troïka. La situation exige l’adoption de mesures économiques de nature socialiste, sous le contrôle démocratique de la classe ouvrière.

    Si la Grèce quitte la zone euro, ou en est éjectée de force, il est plus que probable que d’autres États membres suivront par la suite. Des banques espagnoles, par exemple, sont au bord de l’insolvabilité. Le gouvernement espagnol a été récemment forcé de nationaliser 40 % de Bankia. D’autres banques en Italie, au Portugal, en Irlande, etc., sont tout aussi chancelantes. Les 700 milliards d’euros du fonds de stabilité européen ne représentent pas assez pour stabiliser le système bancaire de la zone euro.

    La Grèce n’est pas la cause de la crise de la zone euro, mais un de ses symptômes. Toutefois, elle peut aussi agir comme un détonateur, déclenchant une explosion ou peut-être une désintégration plus lente. Ce processus est une expression de la crise organique de la zone euro et de l’Union européenne elle-même.

    Dépasser les limites nationales

    Les dirigeants capitalistes qui ont insisté sur l’introduction d’une devise commune ont soutenu qu’ils consolideraient le marché unique de l’Union Européenne. L’UE a été conçue pour garantir la paix en Europe, la stabilité et la prospérité économique. Les europhiles capitalistes étaient sous l’emprise de l’illusion qu’ils pourraient surmonter les frontières nationales du capitalisme grâce au développement économique. Mais tout s’est métamorphosé en son opposé.

    L’Europe sombre dans la stagnation économique et la monnaie unique a accentué les différences entre les économies nationales plutôt que de provoquer une convergence. Le refus des politiques d’austérité a conduit au développement de forces nationalistes et de tendances d’extrême droite (un exemple étant la croissance du soutient pour Aube Dorée en Grèce). Ces développements confirment notre avis que la classe capitaliste ne peut pas surmonter ses limites nationales : c’est une tâche que seule la classe ouvrière peut remplir, et uniquement sur des bases indépendantes du capitalisme, des bases socialistes.

    Le journal britannique The Independant a récemment eu pour titre: ‘‘Le capitalisme est à un carrefour’’ (le 19 mai). Très correctement, le journal analyse la crise de la zone euro comme étant un des aspects d’une crise globale du système. Cette crise se reflète dans les mouvements massifs de la classe ouvrière qui ont continuellement lieu partout en Europe et ailleurs.

    Il n’y a aucun doute que des millions de travailleurs rejettent l’austérité capitaliste et mettent en doute la viabilité du système. Ce qui est exigé est une alternative claire, une économie socialiste où les secteurs clés de l’économie seraient nationalisés sous le contrôle démocratique des travailleurs, dans le cadre d’une planification démocratiquement élaborée de la production économique, afin que cette dernière soit clairement orientée vers la satisfaction des besoins de tous, dans la perspective internationale de construire une société socialiste mondiale.

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A noter dans votre agenda

    • Lu. 6 fév. Louvain. Café syndical: évaluation de la grève: comment aller plus loin ? 20h au café Sport (gare de Louvain).
    • Mer. 8 fév. Bruxelles. Rencontre avec des syndicalistes combatifs du rail et des soins de santé, avec Anja Deschoemacker. 19h café Dillens, place Dillens à St Gilles
    • Lu. 13 fév. Liège: Après le 30 janvier, comment poursuivre la lutte contre l’austérité? Avec Aric Byl. 19H30, salle Wittert, université de Liège, place du 20 Août.
    • Sa. 10 mars. Anvers. Le PSL et la campagne Tamil Solidarity présentent : la Journée Tamoule du Socialisme
    • Di. 11 mars. Bruxelles. 14h30 Bruxelles-Nord. Manifestation nationale : "Plus jamais Fukushima"
    • Je. 15 mars. Manifestation antifasciste contre le NSV
    • Sa. 24 mars. Protestations contre le rassemblement anti-avortement à Bruxelles
    • Sa-Di 28 et 29 avril: Socialisme 2012
    • 7-9 décembre: Congrès National du PSL

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    Le PSL aux piquets de grève

    Partout dans le pays, des groupes de militants et sympathisants du PSL se sont rendus aux piquets en solidarité ou ont organisé les piquets à leur lieu de travail. Le PSL a toujours défendu de renforcer les grèves par de bons piquets et des blocages de zoning, en mobilisant le plus possible. Un piquet de grève est un excellent endroit où discuter collectivement de la lutte, de la meilleure manière de la poursuivre,… Nous avons été heureux de constater ce lundi qu’il y avait un grand nombre de piquets, et qu’ils étaient bien fournis.

    Nos militants ont participé aux piquets dans tous le pays, et nous avons publié sur ce site un grand nombre de rapports, de photos,… (Une grève générale massivement suivie). Nous avons eu en tout une trentaine de reportages et de rapports. La rédaction tient à remercier les camarades qui ont envoyés ces rapports. Grâce à cela, ce site a été l’un des endroits où les grévistes pouvaient défendre leurs opinions, au contraire des médias traditionnels.

    Nous avons diffusé aux piquets de milliers d’exemplaires de notre tract (Pourquoi faire grève est indispensable ) et avons discuté sur cette base avec les militants. Nous avons également vendu environ 150 exemplaires de notre journal, Lutte Socialiste.


    Protestations contre le rassemblement anti-avortement fin mars

    Le 25 mars, les conservateurs religieux et l’extrême-droite seront à nouveau dans les rues contre le droit à l’avortement. Comme l’an dernier, une contre-action est prévue. Nous avons plaidé pour une contre-action le jour même de ce rassemblement pour défendre une position "pro-choix". Hélas, cela n’a pas été l’option choisie par les organisateurs qui ont choisi de faire une action "pro avortement" un jour plus tôt, le 24 mars. Nous allons mobiliser pour cette action avec notre propre matériel, où nous défendrons nos positions politiques.


    28-29 avril. ‘‘Socialisme 2012’’

    Le Parti Socialiste de Lutte tiendra son rendez-vous annuel de formation à la fin du mois d’avril. ‘‘Socialisme 2012’’ se tiendra donc quelques jours avant le 1er Mai, journée internationale pour la lutte, la solidarité et le socialisme. Ce week-end vise à approfondir ces notions.

    La conscience que cette crise n’est pas un simple accident de parcours mais bien le produit logique du système capitaliste se développe sans cesse. Divers chefs d’entreprises ont d’ailleurs averti que les plus grands dangers de l’époque actuelle sont ‘‘les graines de la dystopie’’ (contre-utopie), c’est-à-dire les conséquences d’une société organisée de telle façon qu’elle empêche ses membres d’atteindre le bonheur. Le capitalisme n’a qu’un désespoir grandissant à offrir aux jeunes et moins jeunes, une situation qui les pousse à entrer en résistance active.

    Cette opposition à l’absence de perspectives d’avenir parcourt le monde, remettant de plus en plus durement en cause le système dans sa globalité. Nous avons vu la force des masses à l’œuvre dans les mouvements révolutionnaires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, puis dans les grandes grèves générales du sud de l’Europe et dans les mouvements Occupy aux Etats-Unis et ailleurs. Ces mouvements ne sont toutefois qu’un début. Renverser un dictateur ne suffit pas en soi, surtout si c’est seulement pour le voir remplacé par d’autres membres de la clique au pouvoir. Comment parvenir à un changement fondamental de société ? Telle est la question qui sera au cœur de toutes les discussions du week-end ‘‘Socialisme 2012’’, et nous comptons bien y apporter les meilleures réponses.

    Ce week-end comportera des discussions de formation sur des thèmes politiques de base mais aussi sur des questions plus pointues, notamment grâce à la présence d’orateurs venus de l’étranger. Le PSL est la section belge d’un parti révolutionnaire international, le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), présent dans plus de 40 pays.

    L’internationalisme est une valeur farouchement défendue par les jeunes générations, de façon tout à fait spontanée, mais ce n’est pas une nouvelle nécessité. Bien avant l’ère d’internet, quand les actions politiques n’étaient pas encore partagées sur Facebook, l’internationalisme s’imposait déjà dans les luttes. Le 1er mai en constitue un très bon exemple. Nous plaçons d’ailleurs cet évènement de formation politique dans la lignée de la tradition du 1er mai, mais aussi dans le cadre du mouvement Occupy et de la résistance actuelle contre l’austérité.

    Cette année, nous nous réunirons au centre culturel De Rinck, place de la Vaillance à Anderlecht (Bruxelles). Le programme complet et toutes les informations pratiques seront très prochainement en ligne sur notre site. Réservez déjà votre week-end !

  • Appel des Syndicalistes CONTRE le Fascisme pour la manifestation anti-NSV du 15 mars 2012 à Louvain

    Une période importante s’annonce pour tous les travailleurs, et pour les syndicalistes plus particulièrement. La lutte déterminera qui payera la crise économique : ceux qui en sont responsables ou ceux qui l’ont déjà payée. La voie suivie par le gouvernement ne laisse aucun doute : il offre bien volontiers 4 milliards d’euros à Dexia afin de sauver les spéculateurs, mais une nationalisation d’ArcelorMittal pour 1 milliard d’euros destinée à sauver des centaines d’emplois (600 chez ArcelorMittal et plusieurs fois ce nombre chez les sous-traitants) est un sujet tabou.

    Stopper les assainissements annoncés ne sera pas simple. Tous les partis représentés au Parlement sont favorables à ce que ce soit à la population ordinaire de payer la crise. Le taux moyen d’imposition que les 1000 entreprises les plus grandes paient en Belgique n’est plus que de 5,8%, alors que le taux officiel d’imposition sur le revenu des sociétés est de 34%. La déduction des intérêts notionnels nous coûte 5 milliards d’euros chaque année. Mais durant les négociations gouvernementales, même les plus timides tentatives de faire contribuer les entreprises ont été retirées. Les partis de l’opposition parlementaire peuvent bien critiquer, c’est la même logique de casse sociale qu’ils appliquent ou ont appliqué aux gouvernements régionaux et ailleurs.

    Nous avons besoin d’un parti à nos côtés pour nous protéger de la soif de profit des entreprises et des actionnaires, d’un parti défendant les intérêts des travailleurs et de leurs familles, avec un personnel politique qui travaille au salaire d’un collègue, pas à celui d’un manager. Bref, nous avons besoin d’un nouveau parti de gauche des travailleurs, capable d’unir les diverses tendances du mouvement ouvrier et de se construire de la base par la pratique du débat démocratique. Mais tant que cela n’existe pas, nous sommes obligés de nous appuyer sur la force que nous connaissons: notre action syndicale. Nous connaissons l’importance d’une délégation syndicale qui fonctionne correctement et d’un noyau militant, surtout dans une période de lutte et encore plus lorsque cette lutte peut durer des semaines, des mois voire des années. Nous savons aussi combien il est important de systématiquement développer nos noyaux militants et de les renouveler avec de jeunes travailleurs.

    Cela peut être il y a longtemps pour certains, mais de nombreux militants syndicaux ont connu pour première activité les manifestations du Front antifasciste, le FAF, dans les années ’70 et ’80. Pour les plus jeunes, ce fut à partir des années ‘90, entre autres avec les actions de la campagne antifasciste flamande Blokbuster. Cette dernière décennie, Blokbuster a sauvegardé – à contre-courant de l’acceptation répandue de l’extrême droite – la bonne tradition de la manifestation annuelle contre les fascistes du NSV, l’association des étudiants nationalistes. Nous ne pouvons laisser cette lutte à des écoliers, des étudiants et des jeunes travailleurs aux contrats précaires. Ils sont nos futurs militants, ceux dont nous aurons encore fortement besoin. Nous devons dès maintenant gagner leur confiance en leur montrant que les délégations syndicales sont à leurs côtés.

    Quand les partis officiels de ‘‘la gauche ou du centre’’ appliquent une politique d’assainissements drastique et de droite, la droite a la possibilité d’adopter un profil anti-establishment, certainement en l’absence d’un authentique parti ouvrier. A l’heure actuelle, en Flandre, il s’agit surtout de la N-VA, avec sa rhétorique populiste de droite, mais dès qu’elle sera démasquée avec une future participation au pouvoir, l’extrême-droite du Vlaams Belang sera prête à prendre la relève. Sa stratégie est celle de diviser pour régner. De nombreux politiciens, y compris des partis de l’establishment, reprennent cette rhétorique. Ne nous laissons pas entrainer dans ces tentatives de division et mettons au contraire en évidence les intérêts communs des travailleurs dans toutes les régions du pays. Les véritables ennemis ne sont pas les 99% de travailleurs immigrés, bruxellois, wallons ou flamands, mais le 1% de patrons qui nous divisent afin de pouvoir empocher des profits record.

    En mars 2012, le NSV organise son annuelle marche de la haine, chaque année dans une ville universitaire flamande différente. Cette fois-ci, c’est au tour de Louvain.

    Le NSV est un vivier de formation pour les futurs dirigeants du Vlaams Belang (et aussi de la NVA). Il ne rechigne pas à recourir à la violence afin d’imposer ses idées. Immigrés, demandeurs d’asile, LGBT et tous ceux qui ne partagent pas leurs idées en général courent un réel danger lorsque le NSV envoie ses troupes dans les rues. Les Syndicalistes CONTRE le Fascisme n’acceptent pas cette situation et appellent tous les jeunes et les travailleurs à descendre ce même soir dans les rues avec la campagne Blokbuster. Nous appelons à une mobilisation massive et non-violente afin de montrer que la grande majorité des étudiants, des habitants et des travailleurs refusent d’être intimidés par cette marche d’extrême-droite à Louvain.

    Vous pouvez signer l’appel ci-dessus en votre nom propre, ou en celui de votre délégation syndicale, de votre structure syndicale ou de votre organisation d’inspiration syndicale. Veuillez mentionnez le nom de l’entreprise, de la centrale ou de la section syndicale ainsi que vos mandats syndicaux et envoyez cela à l’adresse suivante : syndicalistes@blokbuster.be. La liste des signataires sera publiée ultérieurement.

    Site de Syndicalistes CONTRE le Fascisme : http://nopasaranbe.blogspot.com, avec également des liens vers Facebook.

  • [PHOTOS] #Occupy Brussel

    Quelques 300 personnes s’étaient rassemblées ce vendredi 11.11.11 à la Gare centrale à Bruxelles, pour répondre à l’appel ‘‘#Occupy Brussel’’. Cet appel, lancé sur les réseaux sociaux à l’instar des mouvements d’occupation de Wall Street, a rassemblé les jeunes et les moins jeunes contres la crise financière, contre ce système injuste, contre le capitalisme. Le PSL était évidemment présent avec un stand et un calicot : "Brisons la dictature des patrons et des banquiers, pour une démocratie réelle", très bien accueilli.

    Par Navid (Bruxelles)

    Lors de l’assemblée, nous sommes intervenus pour mettre en avant la nécessité de poser les bases de la construction d’un mouvement de masses afin d’être capables de stopper le futur gouvernement dans ses attaques antisociales, autour de 2 actions. Premièrement, le jour où le nouveau gouvernement sera formé, aller en manifestation clamer qu’ils ne nous représentent pas et qu’on ne va pas payer pour les banquiers. Ensuite, commencer dès maintenant à organiser une grande manifestation en février contre les plans d’austérités. Ces décisions doivent être prises dans de grandes assemblées, qui auraient alors toute légitimité.

    Après l’assemblée, une partie du groupe est partie en manifestation non-autorisée. Nous nous sommes d’abord dirigés vers le Parlement Bruxellois (en zone neutre…), où la police a vite fait de nous bloquer la route. Ensuite, nous nous sommes dirigés vers la Grande Place, où la police a procédé à un filtrage très sélectif en bloquant l’accès pour toute personne portant barbe, casquette, foulard rouge, keffieh, badges,…

    Certains ont toutefois réussi à passer entre les mailles du filet, et il y a eu une arrestation. La soirée s’est terminée devant le commissariat, en attendant que le militant arrêté soit relâché.

    17/11 : Occupy ULB Tract de mobilisation

    #Occupy ULB (évènement Facebook)

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A noter dans votre agenda

    • Ma. 15 nov. Bruxelles. Concentration de militants syndicaux pour protester contre l’austérité. 9h30 Heizel
    • Me. 16 nov. Anvers. 19h30. Rodestraat R0.10 (stadscampus). Débat. Le capitalisme en crise : quelle réponse de la gauche?
    • Je. 17 nov. Anvers. The Occupied University of Antwerp. 12h30-14h à l’Agora, Grote Kauwenberg 2
    • Je. 17 nov. ULB. Occupy ULB. 12h30-15h. ULB Solbosh. Av. Paul Héger
    • Je. 17 nov. Gand. Occupy Ugent: 17-20h Rectorat de l’université de Gand (St Pietersnieuwstraat, près du Vooruit), suivi d’une Assemblée Générale à 19h30 à l’auditoire Blandijn
    • Je. 17 nov. Louvain. Occupy Universiteit. 19h30 Alma 2
    • Ma. 22 nov. Liège. Meeting: Quelles leçons des luttes étudiantes au Chili? Lucas Gillis, militant de Socialismo Revolucionario au Chili et un orateur du Centre Culturel Chilien de Liège. 19h30, Université de Liège place du XX Août, salle Wittert
    • Ve. 25 nov. Namur. Concert de solidarité avec les grévistes du pétrole au Kazakhstan
    • Sa.-Di. 26-27 novembre. Congrès régionaux du PSL
    • 3 décembre: Manifestation Climat
    • 8 mars 2012: Manifestation antifasciste contre le NSV à Louvain
    • 25 mars 2012: Protestations contre le rassemblement anti-avortement à Bruxelles

    Agenda de Rood!

    Le PSL est actif dans la construction de Rood!, une initiative large lancée en Flandre autour d’un groupe sortit du SP.a. Voici ci-dessous quelques dates de l’agenda du mouvement.

    • Je. 24 nov. Anvers. Réunion de Rood!-Anvers pour discuter des prochaines élections communales. Uniquement pour les membres de Rood!
    • Ma. 6 déc. Hasselt. Présentation du livre d’Erik De Bruyn. 20h. Vrijzinnig centrum, A. Rodenbachstraat 18, 3500 Hasselt
    • Ve. 9 déc. Boom. Présentation du livre d’Erik De Bruyn. 20h. Het feestpaleis, Colonel Silvertopstraat 13

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    Pourquoi j’ai rejoint le PSL

    Tous les jours, j’entends et je découvre comment les politiciens et les multinationales s’enfuient avec notre argent, sans éprouver la moindre honte, et comment ils cherchent en plus de nouvelles façons de nous faire payer.

    J’ai entendu parler d’un jeune homme qui a choisi le VLD, et a été élu au conseil. On lui a demandé pourquoi il s’est engagé dans la politique et pourquoi il assiste à leurs réunions. Il a dit d’emblée qu’il ne présent que pour gagner 250 euros. Pourquoi pas, se défend-il, ”je gagne de l’argent en ne faisant rien”.

    J’ai d’abord choisi EGA et le PSL pour fait quelque chose, pour lutter. Je veux défendre l’arrivée d’un autre avenir, pas seulement pour moi, mais aussi pour les générations futures. Je ne choisi pas un parti pour gagner de l’argent!

    Stefie, étudiante, Anvers


    Comité National du PSL

    Ce week-end se réunit le Comité national du PSL. Une trentaine de membres de toutes les régions du pays, et élus lors du dernier Congrès National du PSL, se réunissent à cette occasion pour discuter de la situation politique et de la construction de notre parti. Ce Comité National sera la dernière préparation pour les Congrès régionaux du PSL qui se tiennent fin du mois. La discussion politique sera renforcée par par la présence d’un membre du Secrétariat International du Comité pour une Internationale Ouvrière du CIO, d’un ancien membre du CN qui s’est installé au Chili et y est actif dans notre organisation-sœur et d’organisateurs de notre travail dans les chemins de fer.

    Au vu du degré d’activité du parti et du nombre d’évènements à discuter, il est de la plus haute importance de libérer du temps pour mener des discussions politiques intenses afin de renforcer nos analyses. Cela est très important pour bien nous préparer aux différentes activités que nous aurons à mener au cours des prochains jours et des prochaines semaines. Cette semaine seulement, par exemple, nous aurons notamment à intervenir le mardi lors de la concentration de militants des syndicats et le jeudi aux actions menées aux universités.


    Congrès régionaux du PSL

    Partout nos sections locales se préparent en vue de nos Congrès régionaux de districts, qui regroupent celles-ci. Les enjeux de ces discussions ne peuvent être sous-estimés. Les tâches que nous avons devant nous pour les deux années à venir, jusqu’aux prochains Congrès régionaux, seront fondamentalement différentes de celles des deux dernières années.

    Le capitalisme est en chute libre, notamment du point de vue de la confiance qu’il inspire. Il y a deux ans existait encore l’illusion selon laquelle les milliards d’euros et de dollars qui avaient été injectés dans l’économie avaient permis de retrouver le cours normal des choses, et que la crise avait somme toute été temporaire. Ce mirage s’est fracassé à la réalité, avec maintenant un nouveau ralentissement de l’économie et une nouvelle crise bancaire, de crédit et de dette.

    Cette crise force constamment plus de gens à descendre en rue manifester pour la défense de l’emploi, de l’enseignement, des soins de santé ou encore des pensions. Les révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ont poussé des dictateurs vers la sortie et ont renforcé la confiance des jeunes et des travailleurs en leurs capacités à lutter pour leur avenir. Au printemps, l’Espagne a été ébranlée par le mouvement des Indignados, imités ensuite au Portugal, en Grèce, en Israël, … L’arrivée de l’automne a été marquée par #Occupy Wall Street et, avec le 15 octobre, le caractère international des protestations s’est renforcé. Notre pays aussi a connu son mouvement des Indignés et des actions locales #Occupy se sont développées.

    Une des caractéristiques de ces mobilisations est la profonde méfiance et l’opposition à la logique de profit du système, avec une compréhension croissante que les intérêts de la majorité (99%) doivent céder la place à ceux d’une petite minorité (1%). L’appel à la ‘Démocratie réelle’ ne tire pas un constat passif, et engage à lutter contre cette logique, activement.

    Nos précédents Congrès nationaux ou de districts avaient déjà souligné l’inévitable développement d’un tel type de période. La crise conduit d’abord à un choc et à une certaine paralysie. Mais, à un moment donné, la lutte revient au premier plan. Avec ces Congrès régionaux, nous voulons préparer nos membres et nos sections à intervenir dans ces mouvements ouvertement, en défendant honnêtement un programme socialiste ainsi que la nécessité de construire tant un nouveau parti des travailleurs que la force révolutionnaire organisée et militante. Maintenant, ce sont encore principalement les jeunes qui sont impliqués dans la lutte, mais ils seront bientôt suivis par la classe des travailleurs. C’est ce dernier groupe qui, de par sa position dans la société et sa capacité à bloquer l’économie, peut jouer le rôle décisif dans la lutte pour un autre type de société.

    Il est vrai que, dans la première phase de la lutte, il règne encore une confusion héritée de la période précédente. Ainsi, l’idée selon laquelle un parti est nécessaire pour parvenir à la prise de décisions démocratiques et à l’élaboration d’un programme et d’un modèle social qui réponde aux aspirations et aux besoins des masses n’est pas encore immédiatement saisie, de même que le fait de se baser sur la force des travailleurs.

    Les anciens partis sociaux-démocrates et communistes en portent une grande responsabilité en ayant sérieusement discrédité l’idée de socialisme. Mais la crédibilité d’une véritable alternative socialiste contre ces tendances du passé s’imposera, si elle est défendue par une sérieuse analyse.

    Nous voulons nous orienter activement vers les jeunes et les travailleurs qui entrent en action aujourd’hui, pas seulement avec un programme qui répond aux besoins immédiats, mais aussi avec un programme capable d’opérer un changement réel, et dirigé vers les couches larges du mouvement syndical.

    En préparation à ces Congrès régionaux, les membres vont prendre le temps de discuter de l’évolution de l’actualité et des tendances générales de cette situation objective. Aux attaques antisociales massives répondra une résistance massive. Mais nous devrons nous organiser pour rendre plus puissante cette force du nombre. Toutes les difficultés et les complications ne vont pas disparaître immédiatement, mais les partis qui s’impliqueront dans ce combat pour un réel changement social trouveront une large audience.

    Dans les années ’90, le PSL est passé d’un groupe d’une trentaine de militants à une petite organisation d’une centaine de membres. Depuis lors, cette dernière décennie, nous avons à nouveau triplé pour atteindre les 300 membres actifs. A chaque fois où notre croissance a été la plus rapide, il y avait des mouvements dans la société. C’est vers cela que nous nous dirigeons aujourd’hui. Ces Congrès régionaux doivent nous aider à nous préparer pour une prochaine période de croissance rapide.

    Vous aussi, luttez pour une autre société contre ce système capitaliste pourri ! Participez à la construction d’un outil révolutionnaire comme le PSL ! Prenez contact dès aujourd’hui !


    Anvers. Débat – La politique de droite conduit à la crise! Quelle réponse de la gauche?

    Mercredi prochain, les Etudiants de Gauche Actifs d’Anvers organisent un débat au sujet de la réponse de la gauche face à la crise, conséquence de la politique de droite. Parmi les orateurs, les participants auront l’occasion d’entendre la tête de liste de Groen! Pour les prochaines élections communales, Meyrem Almaci, un conseiller communal du SP.a, Seppe De Blust, mais aussi Peter Mertens, le président du PTB, Erik De Bruyn, Rood!, et Bart Vandersteene du PSL. Le débat sera modéré par Karim Zahidi, membre du groupe de pilotage de la Table Ronde des Socialistes en Flandre. Il sera notamment question de la crise de l’euro, des élections communales à Anvers, des négociations pour la formation du gouvernement fédéral, de la chute de Dexia,… Il y aura bien entendu de l’espace pour laisser la salle intervenir dans le débat.

    Informations pratiques: mercredi 16 novembre, 19h30, local R0.10, stadscampus, Université d’Anvers, Rodestraat 14.

    Facebook-event: http://www.facebook.com/event.php?eid=134775873292520

  • En Bref…

    Cette rubrique est destinée à mettre en avant différents faits, citations, vidéos ou petites nouvelles particulièrement frappantes.


    Pas touche à mes profits !

    "Si l’Etat belge devait revoir ses engagements, cela conduirait également GDF Suez à revoir globalement ses politiques d’investissements, d’emploi, de formation et de mécénat en Belgique." C’est ce qu’a déclaré Gérard Mestrallet, big boss de GDF Suez, dont Electrabel est la filiale, contre toute menace d’augmenter les prélèvements sur les profits d’Electrabel. Cette phrase arrive aussi au moment où sont dévoilés les pratiques tarifaires d’Electrabel pour la SNCB (10 millions d’euros de payé en trop !). Décidément, un secteur aussi important que celui de l’énergie ne devrait pas être laissé dans les mains du privés…


    Des efforts qui vont dans le bon sens…

    Cette semaine, le ‘‘capitaine d’industrie’’ (ne devrait-on pas dire pirate ?) français Arnaud Lagardère était à Bruxelles, et a livré une interview au Soir (édition du 18/10/11). Il y a été question d’amour (beaucoup) et de la crise (un peu). Mais c’est sur ce point que le requin de la presse a le plus ouvert son cœur… ‘‘Nous avons vécu plusieurs crises, et il y en aura d’autres. C’est malheureusement les cycles du capitalisme. Celle-ci est sév ère dans son intensité et sa durée. Et elle implique tous les acteurs de l’économie : les Etats, les banques, les consommateurs,… (…) On ne voit pas encore la fin de ce marasme. Mais il y a des solutions : la patience, le temps, les efforts réalisés par les gouvernements européens qui vont tous, je trouve, dans le bon sens.’’ Dans le bon sens ? Ce type est a reçu en 2009 un salaire de 2,3 millions d’euros (ce qui n’en fait que le 39e patron le mieux payé de France…) et dispose d’une fortune estimée à 343 millions d’euros (la 113e de France). Alors quand on s’attaque aux pensions, aux services publics, aux salaires des travailleurs, cela ne le touche pas trop et ‘‘cela va dans le bon sens’’.


    Time for change

    C’est l’ancien président français Valéry Giscard D’Estaing qui le dit : ‘‘Quand une montre ne donne plus l’heure exacte, il ne faut pas changer les aiguilles, mais le mécanise. C’est pareil pour les banques.’’ C’est surtout pareil pour le système…


    Les riches cherchent à éviter de payer l’impôt

    L’austérité se prépare à frapper la majorité de la population, et on essayera de la faire passer en disant que ‘‘tout le monde paye’’. Mais pour les super-riches, les mesures seront toutes symboliques. Alors que des super-riches du style d’Etienne Davignon font les gros titres de la presse en demander à payer plus d’impôts, les autres, en catimini, sont à la recherche de la moindre échappatoire pour échapper aux taxes. Le quotidient De Tijd a donné la parole à un avocat spécialisé qui explique : ‘‘Nombre de nos clients demandent quelles possibilités existent pour échapper aux impôts’’. Une des options est de déménager à l’étranger, en Suisse par exemple. Il semblerait que certains Belges l’envisageraient sérieusement.


    28.000 Belges n’arrivent plus à rembourser leur hypothèque

    28.000 personnes n’arrivent plus à rembourser leur crédit hypothécaire dans notre pays en conséquence de la crise financière (au moins trois mois de retard sur leur remboursement), selon les données sorties aujourd’hui dans la Gazet van Antwerpen. En 2008, il y avait 24.000 cas similaires, soit 16 % de moins.


    Cartoon sur la crise économique

    Le cartoon suivant circule pas mal sur Facebook, et peut assez bien illustrer les données ci-dessus. ‘‘C’est de votre faute. Vous avez acheté une maison que vous ne pouvez pas payer’’, dit le banquier au pauvre. Une petite illustration de la manière dont les élites trouvent les responsables de la crise.


    Comment renflouer les banques?

    Autre cartoon en circulation sur Facebook, qui clarifie ce qu’il y a réellement derrière le renflouement des banques…


    L’armée portugaise soutient les manifestants

    L’Assemblée nationale des sous-officiers (ANS) au Portugal a déclaré qu’ils choisissent le camp des manifestants. Ces militaires sont eux aussi en colère contre l’austérité gigantesque qui frappe le pays. Selon eux, le rôle de l’armée est de protéger la population, pas les intérêts financiers du secteur privé. Ils revendiquent le droit de protester eux aussi. Cette déclaration est de première importance, notamment au vu du rôle joué par les soldats lors de la révolution portugaise des œillets, en 1974.


    Un ancien militaire proteste contre la répression policière

    Dans la même ligne que la nouvelle précédente, voici une vidéo qui a circulé cette semaine, d’un ancien soldat américain qui participe aux actions d’#OccupyWallStreet. Ce vétéran de la guerre en Irak s’en prend de façon virulente à la répression policière qui frappe les manifestants de Wall Street.

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