Tag: Eric Byl

  • Travailler plus pour moins de pension? Inacceptable ! Grève générale des services publics

    Les provocations du ministre des pensions Van Quickenborne, qui est soutenu par la totalité du gouvernement, ont assuré que la colère était des plus grandes ce jeudi 22 décembre, journée de grève générale dans le secteur public. Malgré l’offensive menée dans les médias contre la grève, cette dernière a rencontré un large succès. Aucun train n’a circulé, et il en allait de même pour les bus et les trams. Mais les fonctionnaires aussi sont entrés en grève. Voici quelques reportages photos et rapports. Nous vous proposons également de lire le tract que les militants du PSL ont distribué à des dizaines de piquets dans tout le pays.

    [VIDEO] Action à Bruxelles devant les locaux du PS

    Voici une vidéo consacrée à la grève générale des services publics d’hier. Il y est notamment question d’une action de la CSC devant les locaux du PS. La couleur bleue était à l’honneur, histoire de montrer que le PS ne représente plus les travailleurs. Notre camarade Eric Byl, secrétaire générale du PSL, explique dans cette vidéo la nécessité pour les syndicats de rompre avec les partis traditionnels et de poser la question de la construction d’un nouveau parti des travailleurs.

    [VIDEO] La police intervient lors de l’action de la CNE aux portes du PS

    Ce jeudi, à l’occasion de la grève générale des services publics, quelques centaines de membres de la CNE s’étaient rendus au siège du PS afin d’y protester contre les politiques libérales de ce parti. Les insignes PS à l’entrée ont été remplacées par des lettres bleues et une grande banderole bleue a été fixé à la façade. Pendant un moment, une vingtaine de policiers anti-émeute a tenté de chasser les manifestants.

  • Comment Gustave Dache réécrit l’histoire de la grève de 60-61

    Suite à la publication du livre de Gustave Dache sur la grève générale de 60-61, la LCR avait fait une critique de l’ouvrage sur son site. Voici cette réponse de la LCR et dans les liens ci-dessous celle de Gustave dache.

    Par A. Henry, L. Perpette, G. Leclercq, G. Dobbeleer le Mardi, 30 Novembre 2010

    Comment Ernest Mandel a empêché la victoire de la révolution socialiste en 60-61» : tel devrait être le titre du livre que Gustave Dache, militant ouvrier et vétéran carolo de la grève du siècle, a intitulé « La grève générale révolutionnaire et insurrectionnelle de 60-61 ».(1) Dache y défend l’idée que la Belgique connut à cette période une situation ouvertement révolutionnaire au cours de laquelle la classe ouvrière fut à deux doigts de s’emparer du pouvoir politique par une insurrection. L’échec, selon Dache, est dû au fait que les travailleurs furent trahis par leurs directions traditionnelles ainsi que par la gauche renardiste au sein de la FGTB, qui dévia le combat vers le fédéralisme.

    Mais le livre constitue avant tout une dénonciation extrêmement violente d’Ernest Mandel et de ses partisans qui, à l’époque, pratiquaient « l’entrisme » dans la social-démocratie. Pour Dache, la révolution aurait triomphé si « le groupe Mandel » avait été révolutionnaire en pratique ; or, selon lui, il s’est avéré qu’il ne l’était qu’en théorie. Chapitre après chapitre, l’auteur martèle que « les mandélistes » ne sont en vérité et par essence que des « capitulards », des « liquidationnistes », des « réformistes », des « pseudo marxistes », de « faux trotskistes », des « suivistes » et des « opportunistes » visant pour la plupart à « faire carrière ». Ces accusations sont grotesques mais on connaît l’adage : « calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ».

    Gustave Dache ayant trouvé le moyen de faire imprimer ce qu’il répète sans succès depuis 50 ans, nous sommes bien obligés de mettre un certain nombre de choses au point par écrit. Nous ne serons pas exhaustifs, cela nous entraînerait trop loin, tant l’ouvrage fourmille d’inexactitudes, de demi-vérités et de mensonges purs et simples (un chapitre entier est carrément repris d’un auteur lambertiste de l’époque, spécialiste du genre). Au-delà des querelles d’anciens combattants, notre souci est de donner une image correcte de ce que furent la grève du siècle et l’intervention de la section belge de la Quatrième Internationale dans cet événement. Car une conscience anticapitaliste se construit sur une interprétation juste des faits historiques, pas sur des mythes, des caricatures et des insultes.

    1. La Belgique connut-elle une situation révolutionnaire et insurrectionnelle au cours de l’hiver 60-61 ?

    Gustave Dache répond sans hésiter : « oui ». Nous ne partageons pas cette appréciation. Rappelons que, pour Lénine, une situation est révolutionnaire lorsque trois conditions sont remplies simultanément : 1°) ceux d’en bas ne veulent plus être gouvernés comme avant ; 2°) ceux d’en haut n’en sont plus capables ; 3°) les classes moyennes hésitent entre les deux camps. La deuxième condition n’a jamais été remplie en 60-61. La classe dominante resta unie et déterminée, elle ne perdit jamais le contrôle de la situation et fut loin d’épuiser toutes ses cartouches. La Belgique de 60-61 ne connut même pas une vacance temporaire du pouvoir, comme lors du Mai 68 français, quand De Gaulle disparut en Allemagne pour consulter ses généraux. Après cinq semaines, les travailleurs reprirent le travail sans avoir été battus, le gouvernement Eyskens tomba en avril, et le PSB, revenu au pouvoir, appliqua la « Loi Unique » par morceaux. Gustave Dache ne conteste pas cet enchaînement des faits. Or, celui-ci conduit à s’interroger aussi sur la première des trois conditions citées par Lénine.

    Il ne s’agit pas de minimiser la portée de 60-61 mais de prendre la juste mesure de l’événement. En effet, si la majorité des travailleurs était invaincue et avait vraiment perdu toute illusion sur la social-démocratie au cours de la grève, comment expliquer qu’elle ne soit pas repartie au combat quelques mois plus tard? La classe ouvrière aurait-elle été écrasée entre-temps ? Historiquement, les situations révolutionnaires qui n’ont pas débouché sur la prise du pouvoir par les travailleurs ont toujours et nécessairement abouti à la victoire de la contre-révolution, c’est à dire à l’écrasement du mouvement ouvrier organisé. Où Dache voit-il un tel écrasement dans la période qui a suivi la grève ? Quand et comment la situation révolutionnaire prétendument ouverte par la grève générale s’est-elle refermée ?

    Ici, une clarification s’impose. Dans sa préface au livre de G. Dache, Eric Byl, dirigeant du PSL, parle des « six grèves générales » qui auraient eu lieu en Grèce au cours des premiers mois de cette année… A cette aune, on comprend que 60-61 constitue pour lui une révolution ! Cependant, confondre une grève générale et un arrêt de travail généralisé de 24 heures constitue une erreur sérieuse. Le marxisme révolutionnaire parle de grève générale quand le fleuve ouvrier déborde les digues et inonde la société au point que plus personne ne sait quand et comment le faire rentrer dans son lit. C’est en ce sens, et en ce sens seulement, que toute grève générale ouvre une situation potentiellement révolutionnaire, donc potentiellement insurrectionnelle.

    De plus, entre une situation potentiellement révolutionnaire, une situation pré-révolutionnaire, une situation réellement révolutionnaire, et une situation où les conditions pour une victoire révolutionnaire sont réunies, il y a encore tout un chemin à parcourir. (2) L’expérience pratique doit amener la masse des travailleurs mobilisés à se détourner successivement des directions collaborationnistes, réformistes, réformistes de gauche ou « centristes » (3), permettant ainsi le développement d’un parti révolutionnaire qui commence à être reconnu comme une direction alternative crédible à l’échelle de masse. L’expérience historique enseigne que ce processus est intimement lié à l’auto-organisation des travailleurs. C’est pourquoi le niveau de développement des organes de pouvoir des travailleurs est un bon indicateur du caractère révolutionnaire ou prérévolutionnaire d’une situation donnée, quelle qu’elle soit.

    Or, que montre la grève générale de 60-61 à cet égard ? Dans plusieurs localités du Hainaut, des comités élus par les grévistes ont pris en charge le combat et même certains aspects de la vie quotidienne, tels que la circulation des véhicules, etc. Mais il s’agissait généralement de structures territoriales, formées dans les Maisons du Peuple, et pas de véritables comités de grève, élus en assemblée générale des travailleurs, au niveau des entreprises. Ces structures territoriales sont restées relativement isolées et n’ont pas commencé à se coordonner. Pourquoi sont-elles apparues dans le Hainaut ? Parce que l’appareil FGTB s’y opposait ouvertement à l’aile gauche renardiste. A Liège, où Renard assumait le mouvement, les comités étaient inexistants. Ils n’existaient pas non plus en Flandre, où les grévistes, confrontés au sabotage de la CSC, se regroupaient derrière la FGTB en tant que telle. « La Gauche » a appelé à former des comités de grève, elle a même avancé la perspective d’un congrès national de ces comités ; mais cette revendication restait très propagandiste, contrairement à ce qu’écrit Dache.

    Concrètement, la seule manifestation généralisée de pouvoir des travailleurs fut la désignation, par le syndicat, des travailleurs autorisés à entrer dans les entreprises pour l’entretien de l’outil. C’est important, mais cela ne suffit pas à caractériser la situation comme révolutionnaire. Ou alors il faudrait conclure qu’une révolution pourrait se dérouler sans que l’appareil syndical perde le contrôle des masses, ce qui est absurde.

    Dache prend systématiquement ses souhaits pour des réalités. Il ne tient pas compte du fait que la grève générale n’était certainement pas perçue comme « révolutionnaire » ni « insurrectionnelle » en Flandre. Il affirme que le saccage de la gare des Guillemins et les affrontements qui ont suivi, à Liège le 6 janvier, constituaient une « insurrection prolétarienne ». C’est confondre émeute et insurrection : une insurrection ne consiste pas à casser les vitres des gares mais à s’emparer des lieux du pouvoir politique et des points stratégiques, tels que les bâtiments officiels, les parlements, la radio et la TV, les centrales électriques, les nœuds de communication, les centrales téléphoniques, etc. Rien de tel ne s’est produit en 60-61. Les nombreux actes de sabotage mentionnés par Dache n’apportent pas non plus une preuve du caractère révolutionnaire de la situation. La grève du siècle a montré le potentiel révolutionnaire de la classe ouvrière, mais la situation n’a jamais été révolutionnaire. Telle est la vérité historique.

    2. Le « groupe Mandel » est-il resté à la remorque de Renard ?

    Dache dénonce André Renard, mais il est bien obligé d’admettre que celui-ci était vu et reconnu unanimement comme l’âme de la grève et comme son dirigeant incontesté. Partout, les grévistes réclamaient Renard, y compris et surtout dans les régions qui connurent des formes d’auto-organisation. Renard incarnait la gauche de la FGTB en lutte ouverte contre la droite social-démocrate, son autorité resta intacte jusqu’au bout et il garda le contrôle du mouvement même après l’avoir fait dévier vers l’objectif du fédéralisme.

    Ce n’était certainement pas un révolutionnaire, mais ce n’était pas non plus un réformiste, et encore moins un partisan de la cogestion du capitalisme ! Il était auréolé du prestige de la Résistance, apparaissait comme un partisan du socialisme par l’action et semblait porter le combat pour les réformes de structure adoptées lors des congrès de 54 et 56 de la FGTB. C’est dire qu’il y avait pour le moins fort peu d’espace politique à gauche de Renard en 60, et qu’il convenait d’agir intelligemment. Se couper radicalement de lui, comme Dache le prône, aurait signifié se couper radicalement de la grande masse des grévistes et de toute leur avant-garde. Il n’y a aucun doute à ce sujet. Même après la grève, le prestige de Renard était tel que le Mouvement Populaire Wallon, qu’il avait fondé, compta plus de vingt mille adhérents. L’immense majorité des travailleurs radicalisés dans le combat contre la Loi Unique furent membres du MPW.

    Pour autant, il est complètement faux et grossier d’affirmer, comme le fait Dache, que la section belge de la Quatrième Internationale serait restée à la remorque de Renard. Les tensions furent très vives, au contraire. En février 1959, Mandel et Yerna (qui ne fut jamais trotskyste) rompirent avec Renard parce que celui-ci avait fait volte-face dans la solidarité avec la grève des mineurs du Borinage. Une certaine réconciliation intervint par la suite, avant la grève, mais elle resta superficielle. Les désaccords étaient nombreux. Contrairement à Renard, qui ne se prononça jamais sur ce point, « La Gauche » mena campagne pour que les réformes de structure soient clairement anticapitalistes. La surenchère de Dache à ce sujet est complètement déplacée. Il prétend que notre courant défendait des réformes néocapitalistes et en veut pour preuve que « La Gauche » ne mit pas en avant l’exigence du contrôle ouvrier. Mais il se contredit en citant sa propre intervention lors d’une assemblée de travailleurs du verre au cours de laquelle, de son propre aveu, il ne dit mot de ce contrôle ouvrier, si indispensable à ses yeux !

    Outre Mandel lui-même, plusieurs militants de notre courant se heurtèrent sérieusement à Renard. Ce fut notamment le cas d’Edmond Guidé, qui fit arrêter tout Cockerill à Liège dès le 20 décembre 1960 et que Renard, pour cette raison, démit sur-le-champ de son mandat syndical. Un autre membre notoire de notre organisation, Gilbert Leclercq, fut un des principaux animateurs du comité de grève de Leval, une des expériences les plus avancées en matière d’auto-organisation. Quant à la Jeune Garde Socialiste (le mouvement de jeunes du PSB à l’époque), le seul groupe qui trouve grâce aux yeux de Gustave Dache, les militant-e-s de la Quatrième Internationale y jouaient un rôle de premier plan. Surtout, « La Gauche » fut le seul courant politique à mener campagne pour la marche sur Bruxelles. On apprit par la suite, de bonne source, qu’il aurait suffi que les renardistes reprennent ce mot d’ordre pour qu’Eyskens abandonne la loi unique.

    La marche sur Bruxelles était vraiment la revendication centrale pour celles et ceux qui voulaient que le combat progresse dans un sens révolutionnaire. Mais Renard n’en voulait pas. Notre camarade Lucien Perpète fut dans le collimateur pour avoir scandé ce mot d’ordre lors d’un meeting à Yvoz-Ramet. S’il faut encore une preuve pour démontrer la rupture de « La Gauche » avec Renard, il suffit de mentionner qu’à partir du 24 décembre 1960, lorsque « La Gauche » appela à créer partout des comités de grève et à les coordonner, notre journal dut se faire imprimer à Bruxelles, car Renard interdit qu’il puisse encore être tiré sur les presses du quotidien « La Wallonie », contrôlé par la Centrale des Métallurgistes.

    Il est exact que certaines positions du journal « La Gauche » furent parfois floues, voire approximatives. Mais « La Gauche » était l’organe de la tendance de gauche au sein du PSB, pas de la section belge de la Quatrième Internationale. Bien qu’Ernest Mandel en fût le rédacteur en chef, elle n’exprimait pas toujours des positions marxistes-révolutionnaires, loin de là. On peut certes estimer que les trotskystes auraient dû mettre davantage l’accent sur leur apparition autonome en tant que section de l’Internationale. Mais « grise est la théorie, vert est l’arbre de la vie ». Nos camarades menaient de front le travail politique dans La Gauche, dans les JGS et la participation aux réseaux de soutien au Front de Libération Nationale pendant la guerre d’Algérie. Ils étaient si peu nombreux qu’ils durent se contenter de diffuser leurs positions via un supplément au mensuel de la section française, La Vérité des Travailleurs. Exemple de cette faiblesse: lorsque Georges Dobbeleer commença à travailler comme ouvrier à la FN en 1953, il était le seul militant trotskyste dans la région liégeoise…

    On peut estimer aussi que nos camarades auraient dû claquer la porte du PSB après l’entrée de celui-ci au gouvernement, au lieu d’attendre leur expulsion en 1964. C’est notre opinion et, que nous sachions, c’était, jusqu’à présent, celle de Gustave Dache. Nous nous demandons donc pourquoi il ne l’a pas exprimée dans son ouvrage… Serait-ce pour ne pas gêner ses amis du PSL, qui, eux, sont restés dans la social-démocratie jusqu’en 1993, soit plus de 30 ans après la grève générale de 60-61?

    3. Où s’arrête la critique, où commencent la calomnie et l’insulte ?

    Les points abordés jusqu’ici relèvent du débat politique. Ils peuvent donner lieu à des échanges très vifs, et même à des polémiques. C’est la tradition dans la gauche en général, entre marxistes en particulier. Gustave Dache est virulent dans sa critique de la politique du Parti Communiste, sans déraper pour autant dans l’invective ou la calomnie. Mais il réserve celles-ci à notre courant. Les « mandélistes » sont sa cible principale, sinon exclusive. Deux chapitres leur sont consacrés et le ton extrêmement violent qui est utilisé ne sied pas à un débat entre révolutionnaires. Dache ne nous qualifie pas de « traîtres » mais, de toute évidence, c’est le fond de sa pensée. Ces dernières années, les accusations de ce genre ont disparu des échanges entre organisations de la gauche radicale car le PTB qui y recourait a rangé ses outrances staliniennes au placard. Il est déplorable que le flambeau soit repris par un militant qui se réclame du trotskysme ! Dache fait inévitablement penser à un article de Trotsky concernant Georges Vereecken : « Des sectaires en général et des indécrottables en particulier ». Ce titre s’applique parfaitement à son cas.

    Non seulement le ton et le vocabulaire employés rendent le débat politique difficile (serait-ce le but : empêcher le débat ?), mais en plus Gustave Dache colporte un certain nombre de contre-vérités qui attentent à l’intégrité morale de militant-e-s révolutionnaires. Pour montrer à quel point les « entristes » ont mal tourné, il écrit par exemple que Georges Dobbeleer aurait « fait carrière » comme secrétaire syndical de la CGSP-Enseignement de Liège. Outre le fait qu’il n’est pas déshonorant d’être élu secrétaire syndical par ses camarades de travail, c’est une contre-vérité pure et simple : notre camarade a enseigné jusqu’à sa retraite, à 65 ans ! Est-ce cela « faire carrière » ?

    D’autres affirmations calomniatrices concernent des personnes qui n’ont plus la possibilité de se défendre. Arthur Henry, par exemple, est tombé après la grève dans un guet-apens tendu par le président de l’Union Verrière (un syndicat corporatiste qui existait encore à l’époque, et dont Henry proposait le ralliement pur et simple à la Centrale Générale). Par une manœuvre, le dirigeant de l’UV fit croire que notre camarade refusait d’intégrer au personnel de l’usine de Gilly, dont il était délégué, deux militants d’une autre entreprise de la région, qui étaient victimes de la répression patronale pour faits de grève. Gustave Dache, qui était à l’époque pour le maintien du syndicat corporatiste, prend la version du dirigeant de l’UV pour argent comptant… Il omet de signaler qu’Arthur Henry démissionna de son mandat en guise de protestation contre la cabale! Il omet aussi de préciser que cet incident fut à la base de la formation de la gauche syndicale regroupée autour du bulletin « La Nouvelle Défense », qui allait conduire au renversement des délégations droitières dans plusieurs entreprises verrières de la région…

    Notre dénonciateur de « mandélistes capitulards » donne tellement de leçons de marxisme, de mise en œuvre du programme de transition et de syndicalisme anticapitaliste, et il le fait avec tant de prétention, que nous sommes amenés à poser la question : qu’a-t-il gagné, lui, quelles victoires a-t-il remportées pour la classe ouvrière ? Qu’a-t-il construit sur la durée? Nous l’ignorons et aucun syndicaliste carolorégien n’a pu nous renseigner à ce sujet … Ce que nous savons, par contre, c’est que certains « capitulards mandélistes » eurent à leur actif des réalisations et des luttes exemplaires.

    Le « mandéliste » André Henry dirigea les luttes du secteur verrier dans les années 70, notamment la grève avec occupation, maintien de l’outil sous contrôle ouvrier, élection de comités de grève dans les treize entreprises de Glaverbel au Pays Noir, et centralisation des comités en un comité régional de grève, dont il fut le président. Ce fut l’expérience la plus avancée de mise en pratique du Programme de transition dans l’histoire de notre pays après la deuxième guerre mondiale. Notre camarade était à ce point encombrant que la direction de Glaverbel (Philippe Bodson) lui offrit dix millions de francs belges pour qu’il abandonne le combat, ce qu’il refusa.

    Louis Goire et Armand Dams, délégués de l’aciérie Thomas à Cockerill Liège, eurent à leur actif d’innombrables combats, notamment deux grèves internationalistes d’un quart d’heure pour protester contre les bombardements américains au Cambodge, durant la guerre du Vietnam. Ces délégués syndicaux furent d’ailleurs bureaucratiquement éliminés au début des années 70 par Robert Lambion, un ancien bras droit de Renard. Lucien Perpète joua un rôle très actif dans la première grève des employés de la sidérurgie liégeoise, en 1970-71. Gilbert Leclercq fut, dans sa région du Centre, le principal dirigeant de la grève nationale du secteur de la construction, en 1968. Pierre Legrève, qui échappa miraculeusement à la mort lors d’un attentat dirigé contre lui par l’extrême-droite colonialiste en raison du rôle central qu’il jouait dans le soutien au Front de Libération Nationale algérien, parviendra à renverser la bureaucratie syndicale social-démocrate dans la CGSP-Enseignement à Bruxelles et à y animer pendant deux décennies une équipe de militants syndicaux combatifs s’appuyant sur des assemblées syndicales démocratiques.

    Georges Dobbeleer , outre qu’il fut condamné à trois ans de prison par contumace par la bureaucratie polonaise, pour son travail de solidarité avec les militants ouvriers indépendants, fit adopter la revendication de l’école unique au congrès national de la CGSP enseignement en 1982. Après 1960, les militants de la Quatrième Internationale jouèrent un rôle de plus en plus important dans la JGS, qui mobilisa 6.000 personnes à La Louvière contre le militarisme et l’OTAN, les 14 et 15 octobre 1961, pour le 40e anniversaire du « fusil brisé ». Etc., etc. Dache réussit le tour de force d’évoquer les suites de la grève du siècle jusqu’au milieu des années septante sans dire un mot de ces contributions de nos camarades à la lutte des classes. Craindrait-il la comparaison ?

    André Henry, Lucien Perpette, Gilbert Leclercq, Georges Dobbeleer


    Notes:

    (1) Gustave Dache, « La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de 60-61 », ed. marxisme.be

    (2) « La pensée marxiste est dialectique: elle considère tous les phénomènes dans leur développement, dans leur passage d’un état à un autre. La pensée du petit bourgeois conservateur est métaphysique: ses conceptions sont immobiles et immuables, entre les phénomènes il y a des cloisonnements imperméables. L’opposition absolue entre une situation révolutionnaire et une situation non-révolutionnaire représente un exemple classique de pensée métaphysique, selon la formule: ce qui est, est – ce qui n’est pas, n’est pas, et tout le reste vient du Malin. Dans le processus de l’histoire, on rencontre des situations stables tout à fait non-révolutionnaires. On rencontre aussi des situations notoirement révolutionnaires. Il existe aussi des situations contre-révolutionnaires (il ne faut pas l’oublier !). Mais ce qui existe surtout à notre époque de capitalisme pourrissant ce sont des situations intermédiaires, transitoires : entre une situation non-révolutionnaire et une situation pré-révolutionnaire, entre une situation pré-révolutionnaire et une situation révolutionnaire ou… contre-révolutionnaire. C’est précisément ces états transitoires qui ont une importance décisive du point de vue de la stratégie politique. Que dirions-nous d’un artiste qui ne distinguerait que les deux couleurs extrêmes dans le spectre? Qu’il est daltonien ou à moitié aveugle et qu’il lui faut renoncer au pinceau. Que dire d’un homme politique qui ne serait capable de distinguer que deux états: "révolutionnaire" et "non-révolutionnaire" ? Que ce n’est pas un marxiste, mais un stalinien, qui peut faire un bon fonctionnaire, mais en aucun cas un chef prolétarien. »  Léon Trotsky, « Où va la France »

    (3) Les marxistes révolutionnaires qualifient de « centristes » les courants de gauche qui oscillent entre réforme et révolution.

  • Socialisme 2011: Le programme complet

    Samedi 12 mars

    Meeting d’ouverture (11.00 – 12.00) – “Journée Internationale des Femmes: la lutte contre le capitalisme est plus nécessaire que jamais”

    Il y a plus de 100 ans que les travailleuses ont commencé à organiser une journée internationale de la lutte pour les droits des femmes et pour le socialisme. Aujourd’hui, de plus en plus d’acquis sont sous pressions: les emplois pour les femmes sont systématiquement moins des emplois à part entière, leurs salaires sont en moyenne plus bas, la flexibilité sur le marché de l’emploi ne tient pas compte des enfants,… Et dans ce contexte de faible position économique, le sexisme et l’objétisation des femmes est devenue un phénomène de plus en plus commun. Leila Messaoudi (Gauche Révolutionnaire, France), Christine Thomas (Contro Corrente, Italie, auteur du livre “It doesn’t have to be like this”) et Tanja Niemeier (collaboratrice de la fraction GUE – Gauches Unitaire Européenne au Parlement européen) aborderont les leçons du passé pour la lutte des travailleuses d’aujourd’hui.

    2 sessions de discussion (13.00 – 15.00)

    • 20 années de Blokbuster: Comment combattre l’extrême-droite? avec Barbara Veger (Jongeren tegen Racisme, Pays-Bas) sur le phénomène la “droite folle” aux Pays-Bas, Petr Jindra (Socialistická Alternativa Budoucnost, Tchéquie) sur la croissance et le caractère de l’extrême-droite en Europe de l’Est, Antoine T. (Jeunes Anti-Fascistes, Charleroi) et Geert Cool (Blokbuster)
    • Révolution en Tunisie, Égypte, Yémen,… avec entre autres Chahid Gashir, correspondant du CIO en Tunisie pendant la révolte.

    8 commissions (15.30 – 18.00)

    • Révolte au Wisconsin (USA) contre les assainissements et les attaques anti-syndicales. Avec Katie Quarles, membre de Socialist Alternative (CIO-USA) au Wisconsin
    • Les jeunes en lutte pour leur enseignement et leur avenir, avec Alex Lecocq (Gauche Révolutionnaire, France), Paul Callanan (Youth Fight for Jobs and Education, Angleterre), Matthias Vanderhoogstraten (Étudiants de Gauche Actifs)
    • Changements climatiques, désastres naturels et socialisme
    • Tamil Solidarity (campagne internationale contre l’oppression des Tamouls au Sri Lanka)
    • Il faut un parti unifié et combatif pour la classe ouvrière, avec des orateurs du Front des Gauches, entre autres Pierre Eyben (porte-parole du Parti Communiste, Liège)
    • Les expériences et les leçons des grèves générales en Belgique, avec Gustave Dache
    • Congo: 50 ans après l’indépendance et après l’assassinat de Lumumba
    • Marxisme et question nationale

    Meeting du soir (19.00 – 20.30) – L’Europe en crise et la lutte contre l’austérité

    Avec Jacques Chastaing (France) du NPA Mulhouse (militant depuis déjà longtemps, entre autres durant la lutte de l’usine LIP à Besançon dans les années 1970), sur le mouvement contre la réforme des retraites de Sarkozy – Paul Callanan (Grande-Bretagne) de Youth Fight for Jobs and Education, sur la lutte contre les plans d’austérité de la coalition ConDem – Matt Waine, conseiller communal du Socialist Party à Dublin, à propos de la crise des dettes qui a brisé la coalition au pouvoir en Irlande. La gauche radicale en Irlande a uni les forces dans l’United Left Alliance qui, selon les sondage, peut obtenir trois à quatre sièges aux élections parlementaires du 25 février- Eric Byl, membre du Bureau Exécutif du PSL et responsable du travail syndical.

    Dimanche 13 mars

    Meeting du matin 10.30 – 12.00 – Perspectives pour la lutte en Belgique et quelle attitude adopter envers la question communautaire.

    Des syndicalistes régulièrement confrontés à la question communautaire témoignent de leur attitude. Avec Levi Sollie (délégué à Bayer, Centrale Générale de la FGTB). Karim Brikci (délégué CGSP à l’hôpital public Brugmann à Bruxelles, où le personnel comme les patients sont des néerlandophones, des francophones ou ont une autre langue maternelle), Yves Capelle (délégué SETCA à Steria Benelux et membre de la section bilingue du SETCA-BHV), Wouter Gysen (délégué CGSP à la SNCB, où l’unité des deux côtés de la frontière linguistique est une condition cruciale pour pouvoir contrer les attaques de la direction contre le statut et les conditions de travail) et Anja Deschoemacker (membre du Bureau Exécutif du PSL et auteur de “La question nationale en Belgique – une réponse des travailleurs est nécessaire!”).

    8 commissions (13.00 – 15.30)

    • Qu’est ce que le socialisme et pourquoi une économie planifiée est elle nécessaire ?
    • Venezuela: rapport d’un témoin, avec Benjamin D, de retour d’un séjour de 6 mois dans le “Socialisme du 21e siècle”
    • L’homophobie monte: causes et solutions
    • Les Jeunes en lutte pour des emplois décents
    • La scission de velours de la Tchécoslovaquie, avec Petr Jindra
    • Comment se battre contre le sexisme, avec Laure M (commission femmes du PSL) et Christine Thomas
    • 10 ans de mouvement antimondialisation: projection du film ”La stratégie du choc” + débat
    • Pour des syndicats démocratiques et combatifs, avec Martin Willems (secrétaire licencié du SETCA-BHV)

    Meeting de clôture (16.00 – 17.00) – Pour la lutte, la solidarité et le socialisme

    Le capitalisme n’est plus capable d’offrir un avenir décent. La crise économique conduit presque partout à des attaques extrêmement dures contre la population. Protestations massives, actions de grève et véritables révoltes montrent qu’une partie de plus en plus grande de la population n’est plus prête à accepter la logique de ce système. Mais quelle est l’alternative ? De quelle manière la lutte pour une société socialiste peut-elle à nouveau devenir une option concrète ? Chahid Gashir est resté quelques semaines en Tunisie et en livrera un rapport, Bart Vandersteene est porte-parole du PSL et formulera une alternative de lutte socialiste pour aujourd’hui, Donna Litzou est membre de l’organisation sœur du PSL en Grèce et témoignera de la lutte qui y prend place.

  • Socialisme 2011 – Le menu pour les syndicalistes combatifs

    Les syndicalistes combatifs ne resteront pas sur leur faim à Socialisme 2011! La lutte syndicale est loin d’être oubliée dans ce programme de trois meetings en plénière, deux discussions en panel et 16 commissions. Le weekend Socialisme 2011 est l’occasion par excellence pour rencontrer d’autres syndicalistes combatifs. Nous voulons ci-dessous attirer l’attention sur 4 moments à ne pas manquer pour les syndicalistes de lutte.

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    Samedi 12 mars 15h30

    L’expérience et les leçons des grèves générales en Belgique – avec introduction de Gustave Dache

    A l’occasion du 50e anniversaire de la grève générale de 1960/61, le PSL a publié le livre écrit par Gustave Dache. Le timing avait bien été choisi: dans différents pays européens, la grève générale était à nouveau à l’agenda. Dans son livre, Gustave a fait un rapport du déroulement de la grève, jour après jour, et a aussi décrit l’attitude des diverses force en présence, tant des partisans que des opposants à la grève. Gustave était à ce moment là en toute première ligne, mais il avait aussi connu la grève générale de 1950 en tant que tout jeune ouvrier, lors de la Question Royale. Au cours d’une des commissions de Socialisme 2011, il partagera son expérience et reviendra sur les leçons à tirer des grandes grèves du 20e siècle.


    Meeting de soirée le samedi 12 mars à 19h

    L’Europe en crise et la lutte contre l’austérité

    Voilà qui constituera un des des points culminant de Socialisme 2011. Jacques Chastaing, organisateur du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) français à Mulhouse (et actif depuis déjà des années, notamment durant la fameuse lutte de l’usine LIP à Besançon dans les années ’70), parlera du mouvement contre la réforme des pensions de Sarkozy. Quelques 17 millions de personnes ont pris part à ce mouvement et Sarkozy a dû remanier son gouvernement. Matt Waine, conseiller communal du Socialist Party à Dublin, abordera la façon dont la crise de la dette a fait chuter la coalition des conservateurs et des verts au pouvoir. En Irlande, la gauche radicale a rassemblé ses forces au sein de l’United Left Alliance qui, selon les sondages, pourrait obtenir trois ou quatre sièges lors des élections parlementaires du 25 février prochain. En Grande-Bretagne, après un long sommeil, le mouvement ouvrier est de nouveau entré en action. Les grèves des jeunes ont mis le feu aux poudres mais, avec le ‘National Shop Stewards Network’, la base syndicale a aussi son propre instrument pour jouer un rôle. Nous avons demandé la présence d’un orateur du NSSN, mais nous ne savons pas encore qui viendra. Le meeting sera clôturé par Eric Byl, membre du Bureau Exécutif du PSL et responsable de notre travail syndical.


    Commission le dimanche 13 mars à 10h30

    Les perspectives pour les luttes en Belgique et l’attitude à adopter face à la question nationale

    Des syndicalistes régulièrement confrontés à la question communautaire viendront témoigner de la façon dont ils se comportent en réaction. Levi Sollie est délégué à Bayer pour la Centrale Générale de la FGTB. Karim Brikci est délégué CGSP à l’hôpital public Brugmann à Bruxelles, où tant le personnel que les patients sont francophones, néerlandophones, ou ont une autre langue maternelle. Yves Cappelle est délégué SETCa à Steria Benelux, et membre de la section bilingue du SETCa-BBTK à Bruxelles-Hal-Vilvorde. Wouter Gysen est délégué CGSP à la SNCB, où l’unité des deux côtés de la frontière linguistique est une condition cruciale pour pouvoir contrer les attaques de la direction contre le statut et les conditions de travail. Anja Deschoemacker est membre du Bureau Exécutif du PSL et auteur de l’ouvrage: ‘La question nationale en Belgique – une réponse des travailleurs est nécessaire!’


    Dimanche 13 mars 13h

    Pour des syndicats combatifs et démocratiques, avec Martin Willems (ancien secrétaire SETCa-BHV industrie)

    La section régionale a été placée sous tutelle statutaire par le SETCa fédéral. Cinq secrétaires ont été licenciés sur-le-champ. 2000 militants et 14.000 membres du SETCa secteur industrie à BHV, dans 400 sociétés, ont été laissé à leur sort d’un jour à l’autre. Certains étaient impliqués dans des dossiers de restructuration difficiles. Les militants ont appris cette nouvelle par les médias, ce qui rend l’affaire d’autant plus douloureuse. Depuis lors, tant le bureau exécutif fédéral que régional refuse de débattre de l’affaire. Récemment, une Assemblée générale du secteur Services a toutefois décidé rouvrir l’affaire, contre l’avis du secrétaire fédéral et des secrétaires remplaçants qui étaient présents. Lors d’une commission spécialement prévue à Socialisme 2012, Martin Willems, l’un des cinq secrétaires, commentera ce déroulement et parlera de la nécessité de syndicats combatifs et démocratiques.

  • INTERVIEW – Pierre Eyben (Parti Communiste)

    A Bruxelles et en Wallonie, le PSL a participé au scrutin fédéral sur des listes du Front des Gauches (FdG). Composé de 6 organisations de la gauche radicale (1), ce front a également attiré de nombreux indépendants (comme Christine Pagnoulle, présidente d’ATTAC-Liège) et a également par la suite reçu le soutien de plusieurs personnalités (Vincent Decroly, Claude Semal, François Houtart,…). Son score est certes encore très modeste, mais le front a quand-même pu convaincre plus de 28.000 électeurs, et ce malgré un manque de visibilité médiatique.

    Propos recueillis par Eric Byl

    La composante la plus importante de ce front était le Parti Communiste. Pour Lutte Socialiste, Eric Byl a interrogé Pierre Eyben, tête de liste du FdG pour la Chambre à Liège et porte-parole du PC chargé des questions nationales. Pierre nous a parlé à titre personnel et, tout en nous livrant sa première impression, il a précisé que le Comité Central du PC devait encore se réunir afin d’évaluer ces élections. Quelques extraits marquants:

    Sur la campagne du Front des Gauches

    ‘‘C’était un peu fou. Nous manquions de temps à cause des élections anticipées, surtout pour lancer un tout nouveau nom. Nous avons réussi à créer une dynamique collective mais, d’un jour à l’autre, il était impossible d’harmoniser suffisamment les discours, ce qui s’est principalement remarqué lors des apparitions médiatiques. Or, c’est essentiel si l’on veut identifier le FdG auprès de l’électeur.

    ‘‘Je sais bien que nous ne devons pas baser nos campagnes uniquement sur l’accès aux mass-médias mais nous devrons absolument nous améliorer à ce niveau.

    ‘‘Les apparitions médiatiques prennent d’ailleurs encore plus d’importance avec des élections anticipées. Du côté francophone, les médias nous ont offert une petite ouverture, limitée mais toutefois plus grande que pour d’autres scrutins ou pour le côté néerlandophone. Selon moi, c’est d’ailleurs aussi ce qui explique que le résultat du PTB en Flandre (1,35%, ndlr) reste en recul comparé à son résultat en Wallonie et Bruxelles (2,07%, ndlr).

    ‘‘Nous n’avons pas suffisamment saisi cette ouverture médiatique. C’était très bien d’y varier les intervenants, mais nous n’étions pas assez bien préparés, les discours n’étaient pas suffisamment unifiés. La gauche radicale a également pour défi de démontrer sa crédibilité en étayant ses propositions. Sur cela aussi il faudra travailler.’’

    S’implanter localement

    ‘‘Je suis convaincu qu’il faut poursuivre le FdG mais aussi qu’il faut traduire l’idée de Front au niveau local, s’y implanter en tant que Front. Le PTB a réalisé un score exceptionnel à Herstal et à Seraing en raison de son ancrage local.

    ‘‘On ne construit pas un parti national exclusivement en ajoutant des implantations locales les unes aux autres mais cela demeure important, d’autant plus que la prochaine échéance, ce sont les communales de 2012.’’ Résultats

    ‘‘Les résultats sont bons, pas exceptionnels. Le PTB est devant (2,06%) mais le FdG ne reste pas trop en arrière (1,13%). Vu le délai ce n’est pas mauvais. On fait aussi des pointes locales qui permettent de penser à des élus locaux en 2012. A Verviers, avec Simon (membre du PSL et 3ème à la chambre à Liège, ndlr), nous réalisons 1,12%, à Liège, nous atteignons 1,9%, à St. Gilles 2,3%. A Charleroi, pour le Sénat, nous parvenons à 2,04% mais le résultat à la Chambre y est moins bon (la moitié). De manière générale, Robert Tangre (membre du PC et tête de liste pour le Sénat, ndlr) et la liste Sénat sur laquelle figuraient des candidats d’ouverture, font un très bon score sans la moindre apparition médiatique nationale.

    ‘‘Ceci me renforce dans l’idée que les interventions médiatiques, surtout lorsqu’elles se sont cantonnées à de la dénonciation et non à des propositions alternatives, n’ont pas été productives, si les amis objecteurs de croissance me pardonnent cette expression.

    ‘‘Le PC est un parti ouvrier. A Liège par exemple, je suis un des rares à avoir un diplôme universitaire, et j’ai pu constater souvent que les analyses (même brillantes) qui s’en tiennent à de la dénonciation ne suffisent pas. Idem pour les idées écologistes. Les camarades communistes, comme notre électorat j’en suis convaincu, veulent que nous leur proposions des idées concrètes pour les sortir de la m… actuelle.’’

    Se structurer

    ‘‘Pour continuer le FdG, il faut clarifier nos objectifs. Le premier critère c’est l’ouverture. Il faut maintenir les portes du FdG ouvertes. Avoir hors du FdG la plus importante formation de la gauche radicale est un réel hiatus. Le PC souhaite que nous continuions de discuter avec le PTB, mais sans renier notre dynamique. Si le PTB veut continuer seul, sur ses propres forces, avec sa stratégie de communication actuelle (sans doute efficace mais plutôt poujadiste), alors nous devrons en tenir compte. Il est essentiel également de ne pas négliger la dimension ‘‘verte’’ de ce Front. Les discussions avec les dissidents écologistes (objecteurs de croissance et autres) doivent se poursuivre.

    ‘‘Il nous faut plus d’unité dans le fonctionnement, et aussi créer des structures qui permettent aux indépendants de s’intégrer. A mon avis, on peut en partie s’inspirer du modèle du Bloco (Bloco de Izquierda au Portugal, ndlr). La notion d’adhésion individuelle existant au Parti de la Gauche Européenne me semble également intéressante. A terme, dans le FdG, on doit arriver à un fonctionnement démocratique basé sur les ‘‘membres’’ du Front et non sur les partis qui le composent. ‘‘Les divers partis qui composent le front ont évidemment leurs spécificités qu’il faut respecter. Mais nous devons clarifier quand une position est commune et quand elle n’est que spécifique à une des composantes. Nous devons éviter un blocage parce qu’une des composantes n’est pas d’accord sur l’une où l’autre revendication sinon, nous risquons de tellement nous censurer que le front deviendra une coquille vide. Le front doit être efficace.’’

    Communales de 2012

    ‘‘Le prochain objectif électoral, ce seront les communales de 2012. Comment mener campagne en vue des communales? Je pense à nouveau qu’il faudra aller dans le concret, s’attaquer aux véritables enjeux communaux, notamment en matière de budget. On peut toucher beaucoup de thèmes socio-économiques qui nous sont chers via l’échelon communal. On peut aborder la question du droit au travail et de la chasse aux chômeurs via la situation des CPAS. On peut parler emploi public de qualité via les services publics locaux et les intercommunales où l’on restructure actuellement en vue de privatisations. On peut aborder le thème des migrations via la présence de centres fermés sur le territoire de certaines communes, comme Liège. La question de la solidarité peut être abordée via des propositions visant à la création de clefs de répartition budgétaire créant des solidarités entre communes plus aisées et communes plus pauvres. On peut aussi aborder la question de la mobilité et de l’habitat en proposant la mise en place d’outils supra-communaux comme les communautés urbaines. Bref, il y a de la matière à débattre et la possibilité de politiser les habitants via des propositions concrètes. On doit sans tarder cibler des communes et entamer un travail de terrain.’’

    www.frontdesgauches.be


    (1) Parti Communiste (PC), Parti Socialiste de Lutte – Linkse Socialistische Partij (PSL-LSP), Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), Parti Humaniste (PH), Comité pour une Autre Politique (CAP) et Vélorution.

  • CAMPAGNE LCR-PSL: toutes les vidéos

    Au cours de cette campagne électorale, plusieurs vidéos ont été réalisées, abordant différents aspects du programme défendu par la liste LCR-PSL ou plus particulièrement sur le programme que défend le PSL pour les élections régionales. Elles sont rassemblées ci-dessous.


    Interview d’Eric Byl sur le programme du PSL

    Au meeting de lancement de notre campagne électorale en avril, Pablo a réalisé une interview d’Eric Byl, secrétaire général du PSL/LSP, au sujet de notre campagne électorale et des revendications centrales du PSL.

    Par Pablo V, PSL


    CLIP de campagne de la liste LCR-PSL

    Présentation de Céline Caudron (LCR), et de Karim Brikci (PSL), respectivement première et second candidats sur la liste LCR-PSL pour les européennes, qui présentent différents points de programme.

    Par Chris Den Hond, LCR


    Dépôt de la liste LCR-PSL à Namur

    Le 10 avril 2009, nous avons été déposer au Palais de Justice de Namur les milliers de signatures de parrainage validées nécessaires pour pouvoir présenter une liste aux européennes. Cette vidéo comprend des interviews de Céline Caudron, LCR, tête de liste LCR-PSL; de Nadine Mertens, PSL, 4e effective LCR-PSL et tête de liste PSL pour les régionales à Nivelles; d’Elisa De Noël, PSL, 3ème suppléante LCR-PSL et tête de liste pour les régionales à Mons et enfin de Freddy Dewille, LCR, dernier suppléant LCR-PSL.

    Par Chris Den Hond, LCR


    Soutien international à la liste LCR-PS

    Avec notamment une interview de Virginie Prégny, membre du Nouveau Parti Anticapitaliste en France et du courant Gauche Révolutionnaire, notre organisation-soeur en France.

    Par Chris Den Hond, LCR


    Conférence de presse de la liste LCR-PSL

    La liste LCR-PSL (n°24 au scrutin européen) avait organisé une conférence de presse le mercredi 29 avril devant les panneaux d’affichage électoraux d’Etterbeek. Le programme a été présenté par 4 candidats, ainsi qu’une action de protestation contre l’abus de pouvoir des MR, PS, CDH et ECOLO qui s’octroient le monopole des panneaux d’affichage électoral.

    Par Chris Den Hond, LCR


    Olivier Besancenot soutient la liste LCR-PSL

    Olivier Besancenot, porte-parole du Nouveau Parti Anticapitaliste NPA en France, soutient "avec enthousiasme" la liste LCR-PSL pour les élections européennes en Belgique.

    Par Chris Den Hond, LCR


    Interventions au meeting LCR-PSL du 15 mai dernier

    Voici les vidéos des 4 interventions qui ont pris place au meeting commun de la LCR et du PSL qui s’est déroulé juste après la manifestation de la Confédération Européenne des Syndicats à Bruxelles le 15 mai dernier. Hélas, l’intervention de notre camarade Bart Vandersteene n’est pas complète, il manque la partie consacrée à l’importance d’un programme de transition pour faire le pont entre les exigences directes et la nécessité cruciale de la construction d’une société socialiste. Bart avait à cet effet pris exemple sur l’affiche du PSL.

    Vidéos par Chris Den Hond, LCR

  • SOCIALISME 2008, photos

    Jonas Van Vossole et Laurent G

    Aperçu de la salle durant la partie consacrée aux formations de gauche en Europe

    Prise de parole d’Alex Rouillard, de la Gauche Révolutionnaire, notre organisation-sœur en France

    Sascha Stanicic, du SAV, notre organisation-sœur en Allemagne

    Eric Byl, secrétaire général du MAS/LSP

    L’une des commissions du samedi

    Discussions au bar…

    … ou à l’extérieur sous le soleil

    Bart Vandersteene, durant le meeting final

    Tony Mulhearn. En arrière plan, une partie du bilan impressionnant des "47" de Liverpool

    Clôture du week-end: l’Internationale est chantée

    L’un des stands de livres et brochures

    Aperçu de la salle pendant le meeting d’ouverture

    Ouverture du week-end, par Geert Cool

    Première intervention, par Mirre Vercoutere, une écolière de Gand

    Els Deschoemacker, responsable de l’organisation nationale du MAS/LSP

    Virginy Prégny, de la Gauche Révolutionnaire (France)

    Une des banderoles du MAS/LSP

  • Socialisme 2008

    Une rencontre enthousiaste qui a confirmé la volonté de bâtir une alternative clairement socialiste !

    Le week-end « SOCIALISME 2008 » vient juste de se terminer et les nombreuses prises de parole et discussions qui s’y sont déroulées, tant sur l’actualité que sur des sujets historiques, résonnent encore à nos oreilles. Le succès de cette rencontre restera longtemps une grande source de motivation pour l’ensemble des participants…

    C’est très probablement Virginy Prégny, membre de notre organisation-soeur française, qui a le mieux résumé le fil rouge de ce week-end : « la meilleure manière de commémorer l’anniversaire de mai 68 est de faire vivre à nouveau la nécessité du socialisme au sein des mouvements de lutte actuels. »

    Environ 200 personnes ont participé à cet évènement. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’agenda de ces deux journées était bien rempli, bien serré, et il était parfois difficile pour les participants de suivre le tout. Mais les coulisses et les pauses ont aussi été l’occasion d’aborder les différents thèmes présentés, de demander de plus amples explications à l’un ou l’autre,… Tous ces thèmes seront aussi abordés à l’avenir dans nos sections et nous publierons bientôt sur ce site des rapports de discussions, d’interventions, d’introductions,… Cependant, nous voulons avec ce court rapport faire ressortir le fil rouge du week-end.

    Mettre à nouveau le socialisme à l’ordre du jour !

    Le week-end a commencé par les interventions de quatre orateurs, en commençant par Mirre Vercoutere – une écolière activement impliquée dans la section gantoise de « Résistance Internationale » – qui a appuyé l’importance de l’implication de la jeunesse dans les luttes. Els Deschoemacker, responsable nationale de l’organisation du MAS/LSP, a ensuite parlé de la crise de l’establishment politique dans ce pays, qui trouve ses sources dans la volonté de poursuivre et amplifier la politique néo-libérale. Virginy Prégny, membre de la Gauche Révolutionnaire, a suivi et a rebondi sur cette question de la politique néo-libérale pour parler de la résistance croissante que rencontre la politique arrogante de Sarkozy.

    Le dernier orateur de ce « tour de chauffe » a été Sascha Stanicic, venu à la place de notre camarade allemande Lucy Redler qui devait être présente à la conférence du nouveau groupe de jeunes de « Die Linke » et dans lequel notre organisation-soeur en Allemagne, le SAV, veut jouer un rôle actif. Sascha nous a expliqué jusqu’à quel point l’expression de « développement vers la gauche » est centrale aujourd’hui dans la politique allemande : les revendications de gauche reçoivent beaucoup de soutien et la toute nouvelle formation « Die Linke » fait une percée dans les sondages. Mais, très certainement dans le contexte de crise économique croissante actuel, un programme clairement socialiste est absolument primordial.

    5 commissions,

    5 exemples pour aborder l’actualité des méthodes et de l’analyse socialistes

    Après cette première session plénière a suivi une première fournée de discussions en commissions plus petites, avec une grande participation des personnes présentes. Incontestablement, c’est la discussion sur la Chine qui a eu le plus de succès parmi les différents thèmes proposés. Vincent Kolo, du site internet Chinaworker.info, y a abordé la situation actuelle en Chine (le Tibet, les Jeux Olympiques, les problèmes économiques et écologiques,…) mais plusieurs aspects de l’histoire de la Chine ont aussi été pris en considération.

    La discussion portant sur la lutte contre les restructurations lancées par les multinationales et surtout sur la construction d’une gauche syndicale forte a été également fort bien suivie. Deux délégués qui possèdent une expérience sérieuse (Levi Sollie de l’ABVV/FGTB-Bayer et Rudi Dom de l’ABVV/FGTB-Agfa) y ont pris la parole au milieu d’une salle qui comprenait tant d’anciens militants que de représentants de la jeune génération qui posent leurs premiers pour s’organiser syndicalement. Il y avait là des syndicalistes des transports en commun, de l’enseignement, du secteur privé,… De quoi obtenir un échange d’expérience plus qu’intéressant.

    Au groupe de travail sur mai ’68, un grand groupe de jeunes qui voulait tirer les leçons de ces évènements a pu discuter avec des militants actifs à cette époque ou dans les années ’70. Conclusion de cet échange : un mouvement révolutionnaire est encore possible aujourd’hui, mais pour conduire un tel mouvement vers le succès, il faut une force révolutionnaire conséquente armée d’un programme socialiste.

    Il y avait enfin des commissions particulièrement intéressantes au sujet du Moyen-Orient et de l’extrême-droite. Dans la discussion sur le Moyen-Orient, des militants originaires d’Iran (avec lesquels nous avons pris ensemble l’initiative de mener des actions aux ambassades américaines et iraniennes ainsi que d’organiser une manifestation le 8 mars dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes) étaient présents. La discussion sur l’extrême-droite, quant à elle, a bien entendu abordé notre programme et notre méthode de lutter contre le fascisme. La discussion et les questions ont principalement porté sur la situation du côté francophone avec, entre autres, la question d’un petit groupuscule néo-fasciste qui organise un rassemblement le 1er mai à Charleroi.

    Question nationale en Belgique :

    Une réponse des travailleurs est nécessaire !

    Cette première journée de « SOCIALISME 2008 » a été clôturée par un débat sur la question nationale en Belgique. Le deuxième débat qui devait initialement prendre place au même moment (au sujet du pouvoir d’achat) a hélas dû être annulé en raison de l’impossibilité de plusieurs orateurs de prendre part à la discussion.

    Le débat contradictoire au sujet de la question nationale a été organisé avec Anja Deschoemacker, du MAS/LSP, Sven Naessen (le militant syndical de Total qui est à l’initiative de la pétition pour le maintien de la sécurité sociale fédérale), Tony Van de Calseyde de B-Plus et Johan Denys de « Meervoud » (un courant nationaliste flamand de gauche). Dans ce débat intéressant, les conceptions qui se sont affrontées étaient parfois fortement éloignées les unes des autres. Tant Anja Deschoemacker que Sven Naessen ont à chaque fois remis l’accent sur le social et la nécessité de la solidarité et de l’unité des travailleurs. Par contre, l’orateur de « Meervoud » a plus mis l’accent sur l’élément flamand tandis que l’orateur de B-Plus a plus abordé les questions institutionnelles et ne s’est pas étendu sur l’aspect social de cette question.

    Nouvelles formations de gauche en Europe

    Le dimanche, la deuxième journée a été entamée par trois orateurs qui se sont succédés en abordant l’état de la gauche aujourd’hui en Europe. Alex Rouillard, de la Gauche Révolutionnaire, s’est évidemment concentré sur la situation en France et sur l’attitude de notre organisation-sœur face à l’initiative de la LCR, qui a lancé un appel pour un nouveau parti anticapitaliste. Nous participons à cette discussion, mais nous pensons que cette initiative doit être réellement organisée et qu’elle doit se baser sur le développement réel des mouvements de lutte qui prennent place en France.

    Sascha Stanicic a parlé de l’Allemagne, de « Die Linke » et du potentiel énorme pour la gauche dans ce pays. Le SAV, notre organisation-soeur allemande, est aussi actif au sein de « Die linke », mais a des critiques à faire sur cette formation, certainement dans l’ex Allemagne de l’Est où « Die Linke » est en grande partie constitué de l’ancien PDS. Là, la formation participe à différentes coalitions régionales qui signifient une politique néo-libérale contre les travailleurs, avec des privatisations et des attaques contre les condition s de travail et de vie des travailleurs.

    Pour la situation et le potentiel de la gauche en Belgique, Eric Byl a pris la parole, en abordant entre autres les actions qui se mènent autour de la baisse du pouvoir d’achat ainsi que l’indignation ressentie face aux grands salaires. Le CAP (Comité pour une Autre Politique) a été une étape importante et utile dans l’implantation de l’idée qu’un nouveau parti des travailleurs est nécessaire, mais cette initiative a perdu son dynamisme au cours des derniers mois. Le MAS/LSP reste ouvert pour engager la discussion avec d’autres sur la question de la représentativité politique des travailleurs, mais pour cette prochaine période, nous allons plus mettre l’accent dans notre travail sur le renforcement d’une force clairement socialiste.

    2e fournée de commissions :

    Encore des discussions intenses

    Il n’était pas non plus facile de se décider le dimanche pour choisir une des 5 commissions proposées. Mais, sans réelle surprise, l’assemblée la plus nombreuse a été celle qui a assisté à la discussion sur l’expérience de Liverpool en 1983-87, quand une majorité socialiste était présente au conseil communal. Une des pages parmi les plus importantes de l’histoire récente des révolutionnaires socialistes. Il faut dire aussi que nous avions la chance de compter comme orateur Tony Mulhearn, à cette époque président de la section locale du Parti Travailliste et qui se trouvait donc de se fait au devant de cette lutte. Sa contribution a été d’importance pour comprendre concrètement ce que signifie une véritable politique socialiste.

    La commission sur l’insurrection de l’île de Cronstadt, en 1921, a attiré également pas mal de monde. Ce thème est peut-être moins évident à aborder 87 années après les faits, mais il est toujours intéressant d’examiner l’histoire pour pouvoir répondre aux arguments anti-bolcheviks qui n’ont pas manqué de fleurir à l’occasion du 90e anniversaire de la Révolution russe, l’an dernier. Le principal point de cette discussion a été la nécessité primordiale de toujours replacer un événement dans son contexte. L’oppression de la révolte qui s’est développée à Cronstadt en mars 1921 n’est certainement pas le moment le plus glorieux pour les blocheviks, mais il n’existait aucune autre alternative à moins d’ouvrir la porte à la contre-révolution des monarchistes et des puissances capitalistes. Comme l’a affirmé Trotsky, il s’agissait d’une « tragique nécessité ».

    Les autres commissions abordaient des thèmes plus directement actuels. La commission sur l’Amérique Latine a été particulièrement riche, mais il faut y voir aussi le résultat d’une période assez longue durant laquelle certains membres de notre parti ont accordé, et accordent toujours, une attention particulière à la situation de ce continent en révolte. Parmi eux, certains ont eu l’occasion de prendre part à des interventions en Amérique Latine ou à l’activité qu’y ont nos sections-sœurs. La discussion au sujet de l’environnement et de la politique énergétique s’est développée autour d’une introduction sérieusement étayée de Kristof Bruyland et sur la réponse socialiste à adopter sur cette question.

    Enfin, il y avait encore une discussion sur la religion et son rôle aujourd’hui, de nouveau en présence de militants iraniens sans que cela n’ait pour autant empêcher une discussion plus globale de prendre place.

    EN AVANT !

    Le week-end a été clôturé par un meeting qui a une nouvelle fois accentué la nécessité de remettre le socialisme à l’ordre du jour. Vincent Kolo a parlé du gouffre énorme qui existe entre riches et pauvres et qui n’épargne pas la Chine. La récession économique qui se développe aux USA et ses conséquences dans le monde vont constituer un point tournant. Les actions que nous avons pu voir dans cette dernière période contre, entre autres, la diminution de notre pouvoir d’achat et pour plus de salaire sont encore survenues dans un contexte de croissance économique qui n’a pas pu empêcher que le gouffre entre riches et pauvres atteignent des proportions inconnues jusque là. Dans le contexte d’une crise économique, ce fossé se creusera de façon encore plus brutale.

    Bart Vandersteene a aussi commencé son intervention en prenant base sur le fossé grandissant entre riches et pauvres. Les riches deviennent plus riches et les profits réalisés en Bourse ont été gigantesques. Mais, dès que les choses vont mal, c’est à la collectivité de payer. Nous avons pu le voir avec les sommes faramineuses injectées par les Banques Nationales dans l’économie. Pour répondre à la crise du capitalisme, seul un projet socialiste avec un programme et une stratégie clairs sera efficace.

    Tony Mulhearn est revenu ensuite, mais cette fois en session plénière, sur l’expérience de Liverpool en 83-87 et en a expliqué les leçons les plus importantes : ce mouvement de masse (qui a par exemple connu une grève de 24 heures à Liverpool avec la participation de 100.000 grévistes ou encore une manifestation de 50.000 personnes pour défendre le conseil communal) a été uniquement possible parce qu’une direction politique consciente était présente. Mais nous ne pouvons pas créer d’îlot de socialisme dans un océan capitaliste. A Liverpool, nous avons pu traduire le socialisme en termes de logement sociaux, d’emploi, de services sociaux, de centres de détente, d’écoles de quartier,… Cela a donné un avant-goût de ce qui peut être possible, mais pour pouvoir réaliser cela de manière permanente, il nous faut un puissant parti révolutionnaire.

    Aisha Paulis est ensuite intervenue comme dernière oratrice du week-end en appelant les participants à poursuivre ces discussions et à renforcer les révolutionnaires socialistes dans leur lutte pour une société socialiste.

    Nous remercions ici une nouvelle fois l’équipe de cuisine et tous ceux qui ont aidé à faire de ce week-end « SOCIALISME 2008 » une réunion particulièrement réussie, à l’enthousiasme énorme et véritablement palpable. Le dévouement des volontaires a permis une organisation pratique particulièrement professionnelle.

    Ce week-end a encore été l’occasion de récolter du soutien, et un appel financier a notamment récolté quelques 3.000 euros. Les stands de livres et brochures ont aussi tourné à plein régime, reflétant ainsi l’atmosphère politique de cette rencontre.

    La détermination et l’enthousiasme présents à ce week-end doivent maintenant se traduire les semaines prochaines en un fonctionnement optimal de chacune de nos sections, notamment dans la poursuite de notre campagne pour plus de pouvoir d’achat.

    En avant !

    Lien:

  • Les tentatives pour faire taire le CAP ont échoué !

    Le développement du CAP mène ci et là à des réactions négatives. Pas parmi les travailleurs, les jeunes, les chômeurs, les retraités,… mais bien dans l’establishment ou les partis traditionnels. Le CAP ne se laisse toutefois pas faire !

    Bruxelles: pas de stand le 1er mai?

    Lors de la fête organisée par la FGTB-Bruxelles à l’occasion du 1er mai, le sommet de la FGTB a tenté d’empêcher le CAP de tenir un stand. Un membre du MAS/LSP, Tim Joosen, premier suppléant sur la liste CAP pour Bruxelles-Hal-Vilvorde, a été arrêté par la police et ceci à la demande des organisateurs !

    Il n’a pas fallu une heure pour que le CAP soit de retour avec environ 25 militants supplémentaires parmi lesquels beaucoup de délégués syndicaux, rejoints encore par des militants revenant d’une autre manifestation. Cette forte présence a permis d’éviter que les organisateurs n’osent de nouveau faire appel à la police.

    Cela n’a visiblement pas été sans frustration puisque le bourgmestre PS de Bruxelles, Tielemans, invité vedette de la fête, a ponctué son discours d’un doigt d’honneur en disant " Et ceci vaut pour les gens du CAP ". Le vrai visage du PS ?

    Kapelle-op-den-Bos : pas de parrainages ?

    Le 7 mai, Eric Byl, 17e sur la liste de la Chambre de la Flandre Occidentale, s’est présenté à la commune de Kapelle-op-den-Bos pour faire légitimer les listes de parrainages nécessaires pour pouvoir se présenter aux élections. Le fonctionnaire n’a toutefois pas voulu faire les vérifications. Selon ce même individu borné, aucun contact avec le bourgmestre n’était possible.

    Eric a dû revenir bredouille mais les choses n’en sont pas restées là. Une campagne de protestation a été mise en route immédiatement. Le bourgmestre a réagi le matin suivant et les services communaux ont téléphoné pour dire qu’ils voulaient finalement bien valider les signatures.

    Hainaut : pas de petites listes ?

    Dans le Hainaut, un juge a décidé de refuser 8 listes pour la Chambre, notamment celle du CAP. Motif: les signataires des listes de parrainage n’ont pas pu savoir exactement qui étaient tous les candidats. Une raison absurde évidemment, mais par contre bien utile pour limiter encore plus l’accès des électeurs à des alternatives aux partis établis, une discrimination qui vient s’ajouter à une liste déjà longue contre les petits partis. Le CAP a refusé de laisser les choses se passer ainsi. Notre camarade Boris Malarme a coordonné l’élaboration d’une réponse juridique et, lors de la session du Tribunal de Mons, des dizaines de militants du CAP ont manifesté. Résultat : les listes sont acceptées.

  • 2e Conférence du CAP. Et maintenant, en avant !

    La conférence du 3 février a été un nouveau pas en avant pour le Comité pour une Autre Politique. Cette réunion a posé les premières bases du programme dont a besoin aujourd’hui une formation combative et a décidé de participer de manière indépendante aux élections.

    Karel Mortier

    Un programme combatif

    Le projet de programme électoral a été présenté par Danny Carleer, un militant syndical du Brabant Flamand. Suite aux discussions dans les groupes locaux, de très nombreux amendements ont été proposés. La discussion a permis de présenter une partie de ceux-ci et d’aborder de nouvelles questions qui n’étaient que peu abordées dans le projet de programme.

    Stefan Roumen est intervenu pour défendre la revendication “pas de limitation dans le temps des allocations de chômage.” Jo Coulier (CGSP-VUB) et Stefanie Lagae au nom d’Etudiants de Gauche Actifs/Actief Linkse Studenten ont développé des propositions concernant l’enseignement.

    Eric Byl a défendu un amendement du MAS/LSP précisant que le CAP se prononce contre le néolibéralisme, ne participera donc pas à des coalitions qui mènent une telle politique mais qu’en définitive, il doit aussi défendre une idéologie qui vise à transformer le système de production afin de garantir les besoins des travailleurs et de leurs familles. Pour le MAS/LSP, cette idéologie est le socialisme démocratique. Eric a tout de suite ajouté qu’il s’agissait là d’une discussion à mener et qu’en cas d’absence d’unanimité, nous voulions y consacrer tout le temps nécessaire.

    Raf Verbeke a proposé d’utiliser comme sous-titre le slogan «un autre monde est possible» afin d’indiquer que le CAP offre un espace à divers courants.

    Parmi les nouveaux points abordés figuraient les soins de santé. John Kennes (BSV-Anvers) a soutenu l’idée du « modèle kiwi » tandis qu’un délégué SETCA a défendu l’idée qu’il était préférable d’avoir un service national de santé avec un contrôle démocratique sur l’industrie pharmaceutique.

    Anja Deschoemacker a clôturé la discussion en expliquant qu’un bon programme naît sur base d’une confrontation d’idées et que, de ce point de vue, le CAP est unique. Le contraste est frappant avec les programmes des partis traditionnels qui sont surtout déterminés par des technocrates et des publicitaires. Sur les points où subsistent encore des désaccords, la discussion continuera et s’approfondira sur base des interventions dans les luttes.

    Une autre campagne électorale

    Après une présentation rapide des contacts qui ont eu lieu avec le PTB et Groen!, nous avons discuté de la campagne électorale. Le point central mis en avant par Bart Vandersteene dans son introduction était qu’une autre politique ne peut être crédible que si l’on veut vraiment l’appliquer. Ce ne sont pas les postes et les jeux politiques qui importent pour nous mais au contraire la volonté de renforcer les luttes et la critique du gouvernement Verhofstadt telle qu’elle a émergé du débat sur la Constitution européenne ou encore lors des mouvements contre le Pacte de Solidarité.

    Les propositions de Groen! en vue d’une participation électorale commune n’ont séduit qu’une poignée de participants. Même d’anciens militants verts ont répondu par la négative. Par ailleurs, le SAP/LCR (ex-POS) a fait part de ses doutes sur l’opportunité d’une participation électorale, notamment parce qu’il n’y a pas de certitude d’obtenir un bon résultat. Gustave Dache, de Charleroi, a fait référence à de précédentes initiatives émanant de travailleurs, comme la liste Debout de d’Orazio en 1999, qui avaient eu un gros potentiel. Il a aussi dit qu’aller au piquet de VW sans vouloir offrir d’alternative aux travailleurs aux élections fédérales n’avait aucun sens.

    Plusieurs membres du MAS/LSP ont fait état des différences entre la situation politique d’aujourd’hui et celle qui existait lors de précédentes initiatives à gauche. Des occasions sont à saisir, comme l’ont démontré la lutte contre le Pacte de Solidarité – et la fissure qui s’est aggrandie suite à cela entre le PS et le SP.a et la FGTB, surtout en Flandre – tout autant que la lutte contre la fermeture de VW-Forest.

    En avant !

    La conférénce a été clôturée par Jef Sleeckx qui a insisté sur la nécessité de se présenter aux élections. “Pour certains, il sera toujours trop tôt pour se présenter. Mais nous avons parcouru le pays et nous avons vu qu’ il existe un espace pour nous. Cet espace est beaucoup plus grand que ce petit comité dont rient certains”.

    “Là où nous sommes allés, beaucoup ont dit que nous devions commencer quelque chose de nouveau. Nous l’avons fait. Cela requiert un engagement, nous devons travailler ensemble pour recolter les deux fois cinq mille signatures pour nos listes pour le Sénat. EN AVANT!!!”

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