Tag: Elections sociales

  • Participez aux élections sociales et votez pour des candidats combatifs !

    Les élections sociales ont débuté hier dans environ 7000 entreprises. En Belgique, ce sont les élections qui impliquent le plus grand nombre de candidates et de candidats : 132.750 en 2016. C’est à cette occasion que sont élus les représentants des travailleuses et travailleurs au sein du comité d’entreprise et du comité pour la prévention et la protection au travail.

    Normalement, les élections sociales ont eu lieu en mai, mais la crise sanitaire a entraîné leur report. Aujourd’hui, la pandémie est toujours bien présente dans notre quotidien et, par conséquent, sur le lieu de travail. La crise sanitaire a confirmé l’importance de la combativité des délégués du personnel. Le patronat affirme respecter les mesures sanitaires, mais la réalité de terrain est bien différentes dans nombre d’entreprises. Les services d’inspection se plaignent d’ailleurs du manque de personnel pour effectuer les contrôles qui s’imposent. Là où des contrôles ont été effectués, il apparaît que deux tiers des entreprises négligent les mesures sanitaires ! Non, nous ne pouvons pas laisser notre santé aux mains des patrons !

    De nombreuses questions ne peuvent être laissées à la discrétion du patronat. Allons-nous les laisser décider unilatéralement des conditions d’organisation du télétravail ? Allons-nous accepter que la crise serve de prétexte à une avalanche de licenciements et de fermetures ? C’est dans les moments difficiles que l’on sait le mieux sur qui compter. Et s’il y a une chose que nous avons constatée durant la crise sanitaire, c’est que ce sont les travailleuses et les travailleurs qui font tout tourner.

    C’est ensemble que nous sommes les plus forts pour arracher de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires. Et les élections sociales sont très importantes dans la construction d’un rapport de forces. La participation à ces élections démontre qu’elles sont bien considérées par les collègues. Certains vont voter pour la première fois, par lettre ou par voie numérique. Cette situation peut représenter un frein sur la participation : sur place, au boulot, il y a une multitude de contacts informels entre collègues. Il est plus facile de convaincre tout le monde de voter. Là où le télétravail est la règle, la participation risque d’être plus faible. Mais il reste important de profiter des élections sociales pour illustrer quelle force représente notre nombre. Nous disons donc très clairement : votez !

    Mais voter pour qui ? C’est évidemment très important également. Pour défendre nos conditions de travail et de salaire et de repousser les attaques patronales (de la part des patrons eux-mêmes ou de celle des autorités), nous devons être audacieux et oser prendre les mesures nécessaire. Toutes nos conquêtes sociales ont été obtenues par l’entrée en action, de la journée des 8 heures au congé payé en passant par la protection des travailleurs grâce à la sécurité sociale. Une approche combative est nécessaire pour protéger ces conquêtes et en arracher de nouvelles. Le meilleur moyen d’y parvenir est d’obtenir la plus grande participation possible des collègues : en les informant, en réunissant régulièrement le personnel, en construisant un noyau de militants plus actifs,… en collaboration avec d’autres syndicats quand c’est possible, ou en faisant pression sur eux et en les invitant à collaborer autour de revendications concrètes.

    Les membres du Parti Socialiste de Lutte – Linkse Socialistische Partij candidates ou candidats aux élections sociales lient tout cela à la nécessité d’une transformation socialiste de la société. Dans ce contexte de capitalisme en crise, chaque lutte syndicale adopte rapidement un caractère politique. C’est normal : nos revendications et nos besoins se heurtent directement aux étroites limites de ce que permet le capitalisme.

    Ces élections sociales doivent être l’occasion d’élire des militantes et militants syndicaux les plus militants. Celles et ceux qui organiseront des assemblées du personnel pour débattre de la manière de lutter contre l’austérité et les licenciements. Obtenir des délégations syndicales plus fortes et plus combatives représente un signal fort pour la direction tout en posant les bases d’une opposition plus ferme aux attaques contre nos conditions de vie.

  • Élections sociales : La FEB attaque… ripostons !

    La force du mouvement ouvrier réside dans notre nombre. Les élections sociales l’illustrent très clairement.

    Dans les entreprises du secteur privé, les élections sociales pour les délégués au CE (Conseil d’Entreprise) et au CPPT (Comité pour la Prévention et la Protection au Travail) se tiendront entre le 11 et le 24 mai 2020. La bourgeoisie prépare ces élections… à sa manière. Ainsi, la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) souhaiterait écourter la durée de protection des candidats (L’Écho, 12/12/2019).

    Par Guy Van Sinoy

    Raccourcir la durée de protection contre le licenciement ?

    Les candidats aux élections sociales sont protégés contre le licenciement pendant quatre ans. Les élus le sont jusqu’aux élections sociales suivantes, les non-élus sont protégés pendant 2 ans (et pendant 4 ans s’ils et elles étaient candidats pour la première fois). La FEB souhaiterait que la protection des non-élus cesse dès que les résultats des élections sont connus (comme aux Pays-Bas). Les non-élus seraient rapidement aiguillés vers la porte de sortie.

    Celles et ceux qui se présentent pour la première fois aux élections sociales seraient les premières victimes d’une telle chasse aux sorcières. Un jeune ou un nouveau travailleur n’a souvent pas eu la possibilité de se faire estimer au-delà de ses proches collègues. Surtout si l’entreprise est grande et que, cloué à son poste de travail, elle ou il n’a jamais l’occasion de circuler dans les autres départements pour se faire connaître. Cette revendication de la FEB vise en fait à asphyxier pas mal de délégations syndicales en dressant des obstacles pour intimider les éventuels nouveaux candidats, empêchant ainsi d’apporter du sang neuf à la délégation. Une telle règle serait un frein au renouvellement des délégations et signifierait à terme, leur dépérissement.

    Intérimaires et droit de vote

    De plus en plus de patrons raffolent des intérimaires plutôt que des travailleurs sous contrat d’emploi(1). C’est tellement plus pratique ! Car on peut licencier facilement un ou une intérimaire sans préavis, tout simplement en ne renouvelant pas son contrat, par exemple en fin de semaine. L’employeur ne peut toutefois pas faire n’importe quoi : les conditions pour recourir au travail intérimaire sont fixées par la loi et dans un certain nombre de cas il faut l’accord de la délégation syndicale(2).

    A la suite d’un amendement adopté en Commission parlementaire le 13 mars 2019, le parlement a accordé le droit de vote aux intérimaires dans les entreprises qui les utilisent. A la grande fureur de la FEB ! Car il n’y avait pas unanimité à ce sujet au sein du Conseil National du Travail (un organe paritaire officiel national où siègent patrons et syndicats). Les organisations syndicales saluent cette avancée démocratique et invitent les intérimaires à user massivement de leur droit de vote.

    Quand le patronat parle de prise d’otages…

    Il est strictement interdit de faire travailler des intérimaires dans une entreprise en grève. C’est bien évidemment normal, sans quoi la porte serait ouverte à l’employeur de faire travailler des intérimaires pour casser la grève.

    Monica De Jonghe, membre de la direction de la FEB, monte au créneau sur ce point pour déclarer que : ‘‘A chaque mouvement de grève, les intérimaires sont pris en otage et privés de leur rémunération même s’ils étaient déjà occupés avant le préavis de grève.’’ Mais bon sang ! Les intérimaires ne sont pas pris en otage par les grévistes le jour de grève, c’est tout le restant de l’année que les intérimaires sont pris en otage par le patronat qui leur impose des contrats aussi précaires. Dans l’immense majorité des cas un intérimaire est un travailleur qui aspire à avoir un contrat fixe, à durée déterminée ou mieux encore à durée indéterminée.

    Dans un contexte économique où le chômage reste massif, les employeurs se conduisent comme de véritables négriers prêts à exploiter le personnel dans les pires conditions et pour ce faire à utiliser toutes les ficelles pour affaiblir les syndicats et casser les grèves.

    Quelle riposte syndicale ?

    Les organisations syndicales ont raison d’inviter les intérimaires à voter massivement aux élections sociales. Mais elles devraient aussi contre-attaquer. Pourquoi acceptent-elles au sein du Groupe 10 (un organe informel de concertation sur le plan national) les représentants des PME qui refusent d’organiser des élections sociales (pour le CPPT) dans les entreprises de moins de 50 salariés ?

    Ce n’est pas un détail. Plus de 850.000 travailleurs et travailleuses, occupés dans des entreprises de moins de 50 personnes, sont exclus du droit de vote aux élections sociales. Et en l’absence d’élections sociales dans l’entreprise il est difficile d’y établir une délégation syndicale (DS) notamment compétente pour surveiller de près le recours aux intérimaires.

    Le droit aux élections sociales dans les PME est une revendication avancée de longue date par les organisations syndicales. L’attaque de la FEB est l’occasion de la remettre sur la table et de passer ainsi à la contre-offensive !

    (1) En 2016 le travail intérimaire en Belgique a connu une hausse de 9,3% par rapport à 2015. 652.338 travailleurs/travailleuses ont presté au moins un jour en tant qu’intérimaire en 2016, soit 109.399 équivalents temps plein. (La Libre, 4/5/2017).
    (2) Note à l’attention des délégations syndicales : lire attentivement à ce sujet la Loi sur le travail intérimaire du 24/7/1987 et la CCT n°108 du 16/7/2013.

  • “Pour les élections sociales, nous sensibilisons par le contenu’’

    À la VUB (Vrije Universiteit Brussel), les 2.800 membres du personnel se prononceront à la mi-mai pour élire leur représentation syndicale. Bart Vandersteene en a discuté avec Jo Coulier, délégué FGTB depuis 1995, président du conseil national de la CGSP-Enseignement flamande (ACOD-Onderwijs) et membre du PSL.

    Tous les 4 ans, les travailleurs élisent leurs représentants au sein du comité d’entreprise et du Comité pour la prévention et la protection au travail. Comment la FGTB s’est-elle présentée à l’université pour ces élections ?

    ‘‘Nous avons 58 candidats. C’est le plus grand nombre de candidats que nous ayons connu et le résultat du très bon travail syndical mené avec intensité au cours de ces 20 dernières années. Nous avons une équipe de candidat plus diversifiée que jamais, toutes les catégories du personnel sont représentées, de la cafétéria au personnel académique, tous ensemble sur une même liste. 48% de nos candidats sont des femmes alors qu’elles représentent 41% du personnel. Ce grand mélange provient directement de l’accent que nous mettons sur un travail de fond et combatif.

    ‘‘Nous nous attendons à un bon résultat pour la FGTB, même si l’impact de certains facteurs est difficile à estimer. La CSC participe ainsi pour la première fois aux élections. En 2012, la FGTB avait recueilli près de 65% des voix, la CGSLB en recevant 29%, les autres votes étaient blancs ou nuls. Un résultat similaire cette année-ci attesterait du bon travail que nous avons fait.’’

    Comment menez-vous campagne ?

    ‘‘Contrairement à une tendance générale dans le syndicat qui accorde une attention plus particulière à la forme des campagnes, nous avons consciemment investi dans le fonds, le contenu, notamment par une brochure en cinq chapitres. [Cette brochure peut être consultée en ligne sur http://www.vub.ac.be/abvv/sites/default/files/programmabrochureVUB.pdf]

    ‘‘Nous commençons par la nécessité d’accroître les investissements publics dans l’enseignement supérieur pour contrer la logique d’économies budgétaires. L’investissement dans l’enseignement supérieur crée également des emplois, 80% des frais universitaires sont destinés au personnel. Dans le deuxième chapitre, nous listons les revendications des différentes catégories de personnel. Le troisième chapitre est consacré à la défense de la sécurité sociale et du fruit de notre travail collectif contre les idées libérales telles que la rémunération à la performance et l’assurance individuelle. Une autre partie aborde le bien-être au travail et nous concluons par un chapitre sur la nécessité absolue des syndicats.

    ‘‘Nous essayons de rencontrer l’ensemble du personnel avec cette brochure et d’entrer ainsi en discussion sur le rôle du syndicat et les principes défendus par notre délégation FGTB.’’

    Concrètement, qu’est-ce que cela signifie entre deux élections sociales ?

    ‘‘Nous réunissons régulièrement les délégués et nous invitons d’ailleurs souvent ceux qui le souhaitent à s’assoir avec nous pour discuter des revendications, des actions à mener,… Nous organisons de nombreuses séances d’information pour le personnel. Ces assemblées se déroulent sur le temps de midi, parfois avec des orateurs particuliers. Nous avons, par exemple, invité un représentant de Médecine Pour Le Peuple (MPLP) pour parler des dangers liés à l’amiante dans le cadre d’un dossier concret à la VUB. Il y a eu des séances d’information concernant l’emploi et le financement de l’enseignement supérieur, nous avons invité un expert de la situation politique aux États-Unis et nous avons même reçu un ancien député européen (Paul Murphy) pour parler de l’Union européenne. Cela a créé une culture de discussion parmi les membres de la FGTB qui sont de plus en plus impliqués. L’effet de ces assemblées est très positif.’’

    Quel impact les mesures d’austérité ont-elles sur l’université ? Quelle résistance cela entraine-t-il ?

    ‘‘Nous avons eu quelques actions très importantes à la VUB avec une très bonne participation aux manifestations et aux grèves, selon les normes de la VUB. Cela fait déjà longtemps que nous constatons les effets de la réduction progressive du financement public de l’enseignement supérieur sur le personnel et les étudiants. Mais d’un autre côté, nous avons pu obtenir satisfaction pour certaines revendications durant l’année écoulée. Ce fut le résultat d’une pression grandissante au cours de ces dernières années et de l’installation d’un nouveau conseil d’administration plus ouvert à nos arguments. Cela récompense la persévérance de notre travail syndical au cours du temps. Nous espérons en voir aussi le résultat au niveau des élections sociales.’’

  • [INTERVIEW] Soins de santé: le gouvernement va à l'inverse de la logique

    bartvdb-300x216“Le vieillissement de la population et du personnel suppose plus d’investissements, le gouvernement fait exactement l’inverse”

    Nous avons discuté avec Bart Van der Biest, infirmier à l’hôpital Sint-Maria à Halle. Il y a permis l’implantation du SETCa en 2004. Depuis 2008, il est représentant SETCa-FGTB pour les infirmiers et soignants au ministère de la santé publique comme membre du Conseil fédéral de l’art infirmier(commission consultative). Il est à nouveau candidat aux élections sociales.

    Quels sont les problèmes spécifiques dans ton secteur qui rendent nécessaire une forte présence syndicale ?

    “Dans les prochaines années, nous entrerons dans une zone de turbulence étant donné que la ministre De Blockva procéder à de profondes réformes dans le secteur des hôpitaux. Dans ses plans, il n’y a que quelques phrases sur le sort du personnel. Avec un gouvernement pour lequel l’austérité est l’alpha et l’omega, ce n’est pas de nature à rassurer.

    “Le vieillissement de la population mais aussi du personnel est un énorme défi en soi. En 2020, 30% du personnel de soin aura plus de 50 ans et le nombre de travailleurs de plus de55 ans aura doublé. Cela implique en fait plus d’investissements dans le secteur mais notre gouvernement fera le contraire. Si nous regardons ce qui se passe dans les pays voisins où de telles mesures ont déjà été prises, nous pouvons déjà nous faire une idée du futur. L’instauration du financement DRG (enveloppe fixe par profil de patients) en Allemagne est en grande partie à l’origine de l’énorme déficit en personnel. Le syndicat allemand Verdi estime ce déficit à 262.000 têtes: c’est environ le double de tous les infirmiers actifs en Belgique ! En France, on va fermer 10% des services d’urgence,…Et je préfère ne pas parler de l’horreur intégrale dans le secteur de la santé aux Pays-Bas.

    “Par-dessus le marché, il y a encore les plans de Kris Peeters qui permettent encore plus de flexibilité. Les syndicats de notre secteur essaient depuis des années déjà de limiter la flexibilité.Dans notre hôpital, nous avons mis sur pied un système grâce auquel l’horaire de la semaine suivante est “bloqué” le lundi. Cela se passe sur base d’un roulement étendu sur toute l’année et qui est adapté en fonction des besoins du service. Pendant cette ‘‘période bloquée’’, l’horaire variable prend un caractère d’horaire fixe et on peut donc refuser de faire un remplacement ou de changer de shift. Cela permet une prolongation relative du délai minimum de communication des horaires prévu par la loi : c’est-à-dire cinq jours à l’avance. Pour ceux qui, à la demande de l’employeur, changent de shift dans les 24 heures (sur base volontaire !), ily a une prime de rappel de 50 euros.Si les plans de Peeters se concrétisent dans le secteur, nous pourrons oublier tout ça.”

    Comment envisages-tu la campagne électorale et quels sont les projets à ton boulot ?

    “Un syndicat rouge dans un hôpital catholique de l’agglomération flamande de Bruxelles, c’est loin d’être naturel.Nous essayons de nous adapter en écrivant nous-mêmes nos tracts et nos affiches afin qu’ils correspondent le plus étroitement possible à l’environnement de nos collègues. Entre-temps,nous avons développé notre propre style particulier que nous pourrions qualifier de “cartoonesque avec une bonne pincée de sarcasme et d’absurdisme.’’ Dans le travail syndical, la communication est essentielle. C’est pour cela que nous utilisons de nombreux canaux: notre propre site web, facebook, journaux muraux à l’étage des caves et des vestiaires, un tour des services mensuel,… La plupart des problèmes ne peuvent pas être résolus tout de suite et dans ce cas, il est très important que le personnel sache comment nous nous occupons de ces problèmes.Un sujet auquel nous voulons nous attaquer est la politique d’agression ou plutôt son absence. La collaboration avec la LBC s’est toujours bien passée jusqu’à présent et pendant le plan d’action de 2014, elle a même été excellente.Se profiler comme un adversairede l’autre syndicat n’est pas une bonne idée alors qu’après les élections sociales, il faut collaborer. Aussi, nous travaillons de façon complémentaire et pas concurrentielle.”

  • ‘‘De plus en plus de collègues sont littéralement malades de leur travail’’

    luc-300x226Les élections sociales se tiendront en mai. Toutes les entreprises qui comprennent plus de 50 travailleurs éliront des représentants du personnel pour le comité de prévention et de protection au travail (CPPT) et celles de plus de 100 travailleurs éliront également les membres du conseil d’entreprise. Aux précédentes élections sociales en 2012, il y a eu 125.116 candidats soit le double des élections communales, et 44.608 d’entre eux ont été élus. Pour ces élections, pas d’agences de publicité ni de coûteuses campagnes médiatiques : les délégués sont directement élus par leurs collègues sur base de leur dévouement quotidien.

    Luc est candidat pour la CGSP à la société de transport en commun De Lijn, à Anvers. A Anvers travaillent environ 2.500 personnes sur un total de 8.000 travailleurs de De Lijn.

    “Les tournées d’austérité se suivent depuis 2009-2010. Les implications touchent à la fois le service et le personnel. La charge de travail a considérablement augmenté et, dans de nombreux endroits, il manque du personnel. Les investissements sont reportés ou simplement annulés,… Cela entraine aussi des problèmes de sécurité. Récemment, un bus a perdu une roue au beau milieu de la E313 vers Anvers! L’impact est aussi néfaste pour la santé. De plus en plus de collègues sont littéralement malades de leur travail.

    ‘‘C’était l’habitude de respecter les règles et les accords, mais tout cela est sous pression avec les économies budgétaires. Nous devons surveiller certains dossiers de manière continue et nous battre pour assurer que les accords soient respectés.

    ‘‘La démolition du service se ressent en premier lieu en dehors des zones urbaines. Les bus cèdent la place aux taxis ou à des bénévoles. Beaucoup changera encore dans les années à venir. Les projets du gouvernement flamand dévoilé dans un document-concept nous orientent dans le sens du modèle néerlandais. La structure du transport urbain et régional serait complètement réformée avec 13 régions de transport. Les plans sont encore très vagues, mais cela pourrait bien constituer une préparation à la libéralisation du secteur et à la privatisation.

    ‘‘C’est une voie sans issue pour le personnel et les usagers. Nous devrons lutter ensemble contre la libéralisation et défendre De Lijn en tant que service public garantissant de bons emplois avec de bonnes conditions de travail.

    ‘‘Les élections sociales posent en partie la question du type de syndicalisme que nous voulons. Partons-nous du principe que l’austérité est inévitable et qu’il faire juste mieux faire passer la pilule ? Ou alors refusons-nous cette logique pour nous battre pour nos emplois, nos droits et nos services publics ? Nous sommes pour cette dernière option. Les élections sociales servent aussi à préparer nos collègues à ce sujet.

    ‘‘Ces élections représentent un bon moment non seulement pour évaluer l’activité syndicale de ces dernières années, mais aussi pour tracer des perspectives pour la période à venir. Dans ma région, la ville d’Anvers, nous travaillons aussi avec un journal de campagne pour stimuler la discussion entre collègues. Un meeting a aussi eu lieu avec présentation de l’équipe et débat.

    ‘‘A mon dépôt, il y a beaucoup de jeunes collègues qui participent aux élections sociales pour la première fois de leur vie. Le syndicat leur était la plupart du temps relativement inconnu jusqu’à ce qu’ils commencent à bosser à De Lijn. Le plan d’action de fin 2014 a illustré que le syndicat est un outil de lutte pour défendre nos droits. A l’époque, l’enthousiasme était grand. Mais la déception fut elle aussi importante dès lors qu’il est apparu que ce plan resterait sans suites sérieuses. Reste que c’est un bon exemple pour illustrer notre force potentielle. Un taux de participation élevé et de bons résultats pour les candidats combattifs aux élections sociales pourrait représenter un sérieux pas en avant.’’

  • “L’enseignement spécialisé confronté à des défis majeurs’’

    daphneElections sociales: Parole aux candidats.

    Les élections sociales se tiendront en mai. Toutes les entreprises qui comprennent plus de 50 travailleurs éliront des représentants du personnel pour le comité de prévention et de protection au travail (CPPT) et celles de plus de 100 travailleurs éliront également les membres du conseil d’entreprise. Aux précédentes élections sociales en 2012, il y a eu 125.116 candidats soit le double des élections communales, et 44.608 d’entre eux ont été élus. Pour ces élections, pas d’agences de publicité ni de coûteuses campagnes médiatiques : les délégués sont directement élus par leurs collègues sur base de leur dévouement quotidien.

    Certains secteurs de l’enseignement seront eux aussi concernés, notamment dans l’enseignement spécialisé dépendant du libre. Nous en avons discuté avec Daphné, candidate CSC aux élections sociales à Liège.

    Lutte Socialiste : peux-tu te présenter en quelques mots ? Pourquoi cette décision de te présenter aux élections sociales ?

    Daphné : ‘‘Cela fait maintenant 6 ans que j’ai le plaisir d’enseigner dans deux écoles d’enseignements spécialisé de la région de Liège, l’EPA (École Professionnelle d’Ans) et Saint Vincent Ferrer. C’est un boulot qui me passionne parce qu’il s’agit de donner les meilleures ‘‘armes’’ possibles à des élèves déjà fragilisés pour affronter leur vie future, qui s’annonce semée d’embûches et plus qu’incertaine. En tant que membre du PSL et fille de militant syndical métallo, c’était plutôt naturel de m’investir tôt ou tard. Mais j’ai également pu constater depuis le début de ma carrière le peu de reconnaissance dont bénéficie le spécialisé et le peu de moyens qui lui sont accordés, alors qu’il s’agit d’une structure de toute première importance d’un point de vue social.

    ‘‘Je constate les répercussions de ce manque de reconnaissance et de financement autant sur les équipes pédagogiques que sur les élèves. C’est une bonne raison pour s’investir syndicalement afin de contribuer à renverser la tendance.’’

    LS : Quelle est la situation syndicale dans ton secteur ?

    ‘‘Il n’y a plus de délégation syndicale depuis trois ans, presque quatre, dans mon implantation. Du reste, le spécialisé est assez peu représenté dans les instances syndicales. La priorité va dons être de reconstruire une présence et une tradition syndicale. Notre équipe de candidats veut mettre l’accent sur l’information régulière des militants et affiliés, c’est essentiel si on veut participation active de leur part.’’

    LS : Quels sont les difficultés auxquelles vous allez être confrontées selon toi ?

    ‘‘D’abord, le ‘‘pacte d’excellence’’ développé en ce moment par la ministre Milquet. Ce n’est clairement pas une bonne nouvelle pour l’enseignement en général, encore moins pour le spécialisé. Au sein d’une enveloppe fermée, on veut mettre des moyens dans le maternel, le primaire, le supérieur…Cela va fatalement se faire au détriment de l’enseignement secondaire. Ce n’est pas un secret, pour la ministre, le spécialisé est un secteur qui coûte cher. La tendance est donc de faire passer d’avantage d’élèves qui auraient besoin d’un encadrement spécialisé dans l’enseignement classique pour diminuer les coûts et, à terme, supprimer l’accès au spécialisé pour un certain type d’élèves qui en ont bien besoin. Ce n’est bon ni pour eux, ni pour les élèves qui suivent un enseignement classique : si un prof doit gérer dans sa classe des élèves avec des troubles du comportement en plus de ses autres élèves, cela va forcément avoir un impact sur la qualité de l’enseignement et le suivi de tous les élèves.

    ‘‘Dans les pistes lancées, on voudrait également étendre la journée des élèves. Cela pourrait être une bonne chose si, à nouveau, on ne fonctionnait pas avec une enveloppe fermée. On nous dit que ce ne sont pas les enseignants qui vont assurer les plages horaires supplémentaires mais alors qui ? Et comment va-t-on les financer ?

    ‘‘Pour le reste, on voit bien que ce plan a été lancé pour mettre la pression sur les enseignants. Ils voudraient également que les enseignants prestent 38h semaine, et donc faire nos prépas dans l’enceinte de l’école, ce qui au niveau de l’infrastructure et du matériel est impossible, il faut des ordinateurs, un espace calme et la certitude que les enseignants ne seront pas à disposition de l’école pour remplacer les profs absents et ainsi remettre à plus tard leurs préparations. L’objectif, c’est de faire passer l’idée qu’on fait enfin bosser les profs fainéants, alors que l’on cherche à nous contrôler d’avantage. A tout ça s’ajoute toutes les tracasseries administratives que l’on nous impose pour mieux nous contrôler, ils ne se rendent pas compte que c’est du temps en moins consacré aux élèves. C’est contre-productif.’’

    LS : Et comment allez-vous y répondre ?

    ‘‘L’enseignement spécialisé va être confronté dans les prochaines années à des défis majeurs. La seule solution pour garder une qualité d’enseignement et des conditions de travail correctes dans le secteur, c’est de réclamer un refinancement à hauteur des besoins réels, mais pour tout l’enseignement. Qu’on arrête de déshabiller Pierre pour habiller Paul. Allons chercher l’argent là où il se trouve, chez Electrabel et les grosses entreprises.

    ‘‘Il nous faut une base bien informée des enjeux. Pour notre part, dès que notre équipe sera en place après les élections sociales, nous comptons organiser un premier arrêt de travail pour une séance d’information. Nous espérons que ce sera la première d’une suite de réunions régulières où nous pourrons discuter et impliquer plus de collègues.’’

  • Construire une présence syndicale à Albert Heijn

    thomasLes élections sociales se tiendront en mai. Toutes les entreprises qui comprennent plus de 50 travailleurs éliront des représentants du personnel pour le comité de prévention et de protection au travail (CPPT) et celles de plus de 100 travailleurs éliront également les membres du conseil d’entreprise. Aux précédentes élections sociales en 2012, il y a eu 125.116 candidats soit le double des élections communales, et 44.608 d’entre eux ont été élus. Pour ces élections, pas d’agences de publicité ni de coûteuses campagnes médiatiques : les délégués sont directement élus par leurs collègues sur base de leur dévouement quotidien.

    Thomas est candidat aux élections sociales à Albert Heijn, un nouvel arrivé dans le secteur des supermarchés. Il s’agit des toutes premières élections sociales et la direction a fait tout son possible pour limiter le nombre de représentants du personnel. Ici, pas de discussion portant sur la nomination de deux délégués par magasin, comme c’est le cas chez Mediamarkt. Chez Albert Heijn, la norme, tant au niveau du salaire que de la représentation du personnel, c’est le minimum.

    ‘‘Ce n’est pas évident de commencer un travail syndical à partir de zéro. Heureusement que j’avais déjà une expérience syndicale dans l’industrie. Au magasin où je travaille, je peux saisir la balle au bond. Je vois mes collègues tous les jours et il devient vite clair aux yeux de tous que la présence syndicale assure une différence. Mais je suis aussi responsable de six autres magasins, les choses sont plus lentes là-bas. La confiance, ça se construit. Actuellement, la plupart des magasins Albert Heijn appartiennent à l’entreprise, puisque celle-ci veut avant tout établir sa marque dans notre pays. Mais plus de magasins commencent à être franchisés.

    ‘‘Un des plus grands problèmes pour le personnel d’Albert Heijn, ce sont les contrats à temps partiel. Presque tout le monde travaille avec des contrats de 20 ou 24 heures par semaine. Sans un emploi à temps plein, on ne dispose pas d’un revenu à temps plein. Étant donné que les horaires de travail ne sont connus que brièvement à l’avance, il est impossible de se trouver un deuxième emploi à temps partiel. L’utilisation généralisée de ce type de contrats vise à maximaliser la flexibilité. Des blocs de quatre heures de travail peuvent facilement être utilisés pour couvrir les heures de pointe, tandis qu’un bloc de 7 heures comprendra forcément des moments de travail moins intenses. Souvent, les employeurs promettent plus d’heures à l’avenir si les salariés font de leur mieux. Cela vise à accroître la productivité, mais cela conduit également à des problèmes d’épuisement professionnel.

    ‘‘La fusion d’Ahold, le groupe de coordination d’Albert Heijn, et de Delhaize engendre peu d’inquiétudes à Albert Heijn puisque nous connaissons déjà des conditions de travail minimales. On ne pourra pas nous tirer beaucoup plus vers le bas après la fusion. Il semblerait en outre que la marque Albert Heijn doive simplement coexister à côté de Delhaize. Mais chez Delhaize, la fusion pourrait coûter des emplois, notamment parmi les cadres.

    ‘‘Les élections sociales sont importantes. Elles renforcent notre mandat dans les négociations avec une direction déterminée à ne nous accorder que le minimum légal. Cela offre également la possibilité d’expliquer l’importance et le rôle des syndicats à tous les employés. Dans une nouvelle entreprise, ce type de campagne est d’autant plus important.’’

  • Les élections sociales, la meilleure réponse aux mensonges sur la représentativité des syndicats

    alainLes élections sociales se tiendront en mai. Toutes les entreprises qui comprennent plus de 50 travailleurs éliront des représentants du personnel pour le comité de prévention et de protection au travail (CPPT) et celles de plus de 100 travailleurs éliront également les membres du conseil d’entreprise. Aux précédentes élections sociales en 2012, il y a eu 125.116 candidats soit le double des élections communales, et 44.608 d’entre eux ont été élus. Pour ces élections, pas d’agences de publicité ni de coûteuses campagnes médiatiques : les délégués sont directement élus par leurs collègues sur base de leur dévouement quotidien. Nous en avons discuté avec Alain, candidat aux élections sociales à GSK.

    Pourquoi es-tu candidat ?

    ‘‘En tant que militant du PSL, je pense qu’il est essentiel de construire un syndicalisme de lutte, d’implanter cela dans nos syndicats. Nous avons bien pu constater ces dernières années, et notamment depuis la fin du plan d’action de l’automne 2014, que la négociation et la concertation, ça ne donne rien, ça ne marche pas.

    ‘‘Mais il ne faut pas seulement tirer le constat et critiquer. Il faut construire une alternative et aider à développer des positions combattives.’’

    En quoi ces élections sont-elles importantes?

    ‘‘A l’échelle internationale, nous allons tout droit vers une nouvelle crise, peut-être même encore plus grave et profonde que celle de 2008 alors que cette dernière n’est toujours pas digérée. Il faut nous préparer pour de nouvelles luttes, en Belgique aussi. Quant à mon secteur, le secteur pharmaceutique, les licenciements vont y augmenter avec la fin du Business Model basé sur les blockbusters : certains vaccins, etc. étaient protégés par des brevets qui arrivent à échéance, ce qui ouvre la voie à leur production générique. La vache à lait est tarie, et ce sont les travailleurs qui vont en faire les frais.

    ‘‘Les élections sociales prennent une importance particulière pour renverser la vapeur et faire face à ces défis.

    ‘‘Les élections sociales représentent aussi une bonne réponse aux déclarations du type ‘‘les syndicats ne sont pas représentatifs’’. Ce sont les élections les plus représentatives, avec des candidats que l’on connait parce que l’on vit avec eux au quotidien, on sait comment ils agissent. En étant délégué syndical, on ne gagne rien en plus, c’est même un obstacle à l’évolution de la carrière, mais cela a toujours un grand succès.’’

    Quel est le contexte particulier de ton entreprise ?

    ‘‘Le secteur souffre de difficultés, mais c’est relatif. Il est surtout question de tirer encore plus de plus-value du travail du personnel, d’augmenter le taux d’exploitation. De l’argent, il y en a toujours, et pas qu’un peu. GSK Global a triplé ses bénéfices en 2015 ! La direction veut assurer que le rapport de forces soit encore plus en sa faveur.

    ‘‘Mais chez nous, la délégation ouvrière a mobilisé pour deux jours d’arrêt de travail en revendiquant que le package de départ soit similaire pour les employés et les ouvriers et pour un statut unique pour les préavis ouvrier/employé. Ce fut une victoire. C’est important car cela illustre que l’on peut arracher des acquis par la lutte. C’est une bonne leçon et un exemple à suivre à l’avenir.

    ‘‘Cette mobilisation a aussi été marquée par une évolution remarquable : les délégations employés ont rejoint le mouvement et ont couvert les employés désireux de partir eux aussi en grève en solidarité avec les revendications des ouvriers. C’est quelque chose qui ne s’est pas vu dans le passé. Nous avons dépassé les divisions et sommes donc mieux préparés pour les défis qui nous attendent.’’

    Faut-il y voir un impact du plan d’action de l’automne 2014?

    ‘‘On a ressenti un impact, c’est certain, qui se voit jusque dans des petites choses. Nous voyons aussi que le nombre de candidats pour les élections sociales a augmenté. C’est certainement illustratif de la crainte des pertes d’emplois, mais la réaction face à ce danger est quand même de s’orienter vers la lutte collective.’’

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