Your cart is currently empty!
Tag: Elections
-
Une majorité progressiste peut-elle arrêter la politique d’austérité ?

Robert Verteneuil, président de la FGTB Avec l’approche des échéances électorales communales/provinciales en 2018 et régionales/fédérales/européenne en 2019, les discussions sur la manière d’arrêter la politique d’austérité se déplacent du terrain social au terrain politique. Fin 2017, la FGTB Wallonne faisait un appel à une majorité régionale progressiste. À l’occasion des discours du premier mai 2018, elle a appelé à un nouveau pacte social. Comment peut-on s’assurer que ces appels ne restent pas lettre morte ?
Par Alain (Namur)
Une majorité de gauche en Wallonie ?
Selon le sondage paru dans Le Soir en février 2018, PS, PTB et Ecolo totaliseraient pratiquement 50% des voies. Avec la percée du PTB et le rétablissement partiel d’Ecolo, cela a lancé des discussions sur les possibilités de constituer une majorité alternative. Les différents partis y ont réagi de manière contrastée.
La coprésidente d’Ecolo a déclaré que le parti n’était ni de gauche ni de droite, sans expliquer ce que cela signifiait concrètement en termes de programme et de politique économique. Du côté du PS, la réaction est différente. Il est mis sous pressions par les membres de l’action commune (FGTB et mutualité socialiste) pour mener une autre politique, et ce alors qu’il est en pleine clôture de son chantier des idées et encore empêtré dans les affaires Publifin et Samusocial. Il n’a pas fermé la porte directement. Sans décliner, il se repose sur la réponse ambiguë du PTB qui a affirmé ne pas vouloir monter au pouvoir avant 15 ans pour ainsi appeler au vote utile à gauche.
Quelle marge politique et quel programme
Une grande majorité de la population ressent la nécessité de changer de cap au niveau politique. Que ce soit sur la question des pensions ou du travail faisable, une grande majorité de gens ne se retrouve pas dans les projets et la vision de la FEB (Fédération des Entreprises de Belgique) défendue par ce gouvernement.
Pour les centaines de milliers d’activistes qui n’ont eu de cesse de se mobiliser ces dernières années contre la politique de casse sociale du gouvernement, il est nécessaire de discuter de la nécessité d’un relais politique dans ce combat. Le mouvement social doit se faire entendre et mettre ses revendications économiques et sociales au centre des priorités pour la prochaine période. Il ne s’agit pas seulement d’envoyer des représentants au parlement. Pour la classe laborieuse, il faut que les groupes politiques qui la représentent soient élus sur base d’un programme et de revendications qui soient largement débattus et discutés dans la société. C’était le sens de l’appel de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut en 2012. Cela a débouché sur un fascicule de revendications sur lesquelles pourraient s’engager les candidats qui demandent notre voix.
Lors des discours du premier mai 2018, Robert Verteuneuil (futur président de la FGTB) a évoqué la nécessité d’un nouveau pacte social. Elio Di Rupo dans son dernier livre et lors de ces discours y fait aussi référence. Avec les centaines de milliers d’activistes qui se mobilisent, nous devons en évaluer la possibilité. C’est une chose de mettre ça sur papier, construire une relation de force en se battant pour y parvenir et chercher les partenaires politiques adéquats en est une autre. Arracher des réformes sociales, même limitées, comme le diminution de l’âge de la pension, les 14 euros de l’heure et la réduction collective du temps de travail, pourrait inverser les relations de force et redonner confiance au mouvement ouvrier pour consolider ces avancées avec un vrai changement de société. Faute de quoi, les capitalistes chercheront toujours à revenir sur les conquêtes sociales au moment où les relations de force changeront.
Cette aspiration en faveur de majorités progressistes peut être utilisé pour discuter à la fois de nos revendications et des méthodes nécessaires pour en arracher la réalisation. Après tout, ce n’est pas parce que des partis qui se disent de gauche constituent un gouvernement que la politique menée est automatiquement de gauche. Pour que cela survienne, il faut résolument rompre avec la rage néolibérale austéritaire. C’est bien différent d’une ‘‘austérité light’’. Les revendications du journal des pensions du front commun syndical (une pension minimum de 1500 euros, équivalente à 75% du dernier salaire, le retrait de l’augmentation de l’âge de la pension, etc.), la réduction du temps de travail sans perte de salaire, un plan massif d’investissements publics dans les services publics, etc. constituent une bonne plateforme de départ pour les campagnes électorales. Nous pourrions utiliser tous les militants pour préparer le terrain en vue d’une telle rupture et pour construire un mouvement avec lequel nous pourrons y parvenir.
-
Appel du 1er mai: débat et états des lieux!
Par les Jeunes FGTB CharleroiCe jeudi 20 février, 20h, Centre Jeunes Taboo, (8, rue Basslé 6000 Charleroi)Le 1er mai 2012, la FGTB Charleroi & Sud Hainaut lançait son appel aux partis de la gauche à s’unir pour proposer une une alternative au capitalisme. Son constat : le PS et Ecolo ont fait le choix du pouvoir et ont trahis la classe des travailleurs avec ou sans emplois.- Page de l’évènement facebook
Le 1er mai 2012 notre régionale FGTB Charleroi & sud Hainaut se positionnait très clairement sur la nécessité d’un rassemblement des forces politiques véritablement de gauche et qui servent de relais de défense des travailleurs face à l’exploitation capitaliste. La régionale avait exprimé très clairement le fait qu’elle ne considère plus le PS et Ecolo comme des partis défendant l’intérêt du peuple et luttant contre la domination capitaliste. Bien au contraire, les exemples sont nombreux des trahissons de ces deux partis qui ont fait le choix de la voie libérale.
Suite à cet appel et cette prise de position, la FGTB Charleroi & sud Hainaut lançait un travail d’animation et de fédération avec l’ensemble des partis de gauche.
Dans le même temps elle a publié deux brochures sur son appel et son positionnement politique et anticapitaliste.Dernièrement, une avancée a vu le jour : l’union de la LCR et du PC autour du PTB qui feront campagne sous le sigle PTB-GO. Contrairement à ce que certains médias ont affirmé: la FGTB Charleroi n’appelle pas à voter PTB-GO mais se réjouit de ce premier pas vers une unité de la gauche mais en espérant que celle-ci s’élargira par la suite.Nous vous proposons de débattre en présence de notre secrétaire Régional Daniel Piron afin de refaire l’historique depuis 2012. Nous reviendrons sur les raisons de cet appel et le camarade Daniel Piron clarifiera la position de la FGTB Charleroi & Sud Hainaut. Ce sera aussi l’occasion de discuter ensemble des actions à venir et de la stratégie syndicale à mettre en place face aux attaques continues contre les travailleurs et les jeunes.- Lien vers le discours de l’appel du 1er mai 2012.
- Liens vers les brochures
[divider]
=> Élections : PTB, VEGA et Gauches Communes – Renforcer la vraie gauche et, surtout, saisir ensemble le potentiel par la suite -
Choisir entre l’ultra-libéralisme de la N-VA et le néo-libéralisme du PS?
Tous les partis traditionnels acceptent la destruction des conquêtes sociales, leurs désaccords ne portent que sur des nuances
Penchons-nous un instant sur de récentes propositions des sociaux-démocrates. Le SP.a est sorti avec des mesures comme le chèque-travail pour les demandeurs d’emploi et le calcul de la pension sur une carrière encore plus longue. Des mesures en réalité antisociales, des cadeaux au patronat que les ‘socialistes’ flamands ont à peine daigné emballer d’une rhétorique de gauche.
Par Stéphane Delcros, éditorial de l’édition de février de Lutte Socialiste
De son côté, le PS a parlé d’une taxe sur les gros propriétaires, avançant l’idée de taxer les gros revenus des loyers. Une mesurette en réalité, pas même sociale car les propriétaires compenseraient par une hausse des loyers. Le PS sait d’ailleurs très bien que personne ne le suivra sur ce point. De tels effets d’annonce qui n’engagent à rien, nous en verrons beaucoup ces 4 prochains mois.
Tous les autres partis semblent devoir se positionner vis-à-vis des ‘extrêmes’: la N-VA et le PS. La première veut saigner à blanc les travailleurs et leurs familles, en usant qui plus est d’une rhétorique ‘antisocialiste’. Le PS ne peut que la remercier pour cette double attention qui lui offre la possibilité d’éviter que la campagne tourne autour des 21 milliards d’euros d’austérité du gouvernement Di Rupo.
Sur les 69 dernières années, depuis la Seconde Guerre Mondiale, la social-démocratie belge fête cette année son demi-siècle de gouvernement (discontinu). 50 ans, dont la moitié non stop (de 1988 à aujourd’hui), durant lesquelles la politique néolibérale a été appliquée, celle-là même qui a poussé de plus en plus de gens, dégoûtés, vers des ‘alternatives anti-establishment traditionnel’ comme la N-VA.
Au fil du temps, alors que le soutien aux autres s’effritait pour avoir trop représenté le néo-libéralisme, le PS est devenu la principale arme du patronat belge. A chaque mesure antisociale, comme à chaque élection, il compte sur la direction docile de ‘son’ réseau ouvrier de syndicats, des mutualités,… pour tenter de calmer la colère des travailleurs. Justifiant la non application de son programme à l’aide de la tactique ‘nous ne sommes pas seuls au pouvoir’.
Alors, choisir entre PS et N-VA ? Certainement pas. Les élites économiques et leur main d’oeuvre politique préfèreraient un gouvernement Di Rupo II, avec un plan d’austérité supplémentaire à la clé. Mais, si les résultats électoraux l’exigent, un gouvernement de droite socio-économique autour de la N-VA et donc probablement sans la social-démocratie n’est pas exclu. Cela signifierait une politique antisociale dure, après laquelle le PS pourrait à nouveau arriver en ‘sauveur des petites gens’ et assurer une nouvelle période où la social- démocratie au pouvoir permettrait de sauvegarder les nouveaux gains du patronat.
Mais ne les laissons pas tondre la laine sur notre dos. Pendant qu’ils s’affairent à trouver le meilleur moyen pour nous faire payer la crise, tâchons de construire et reconstruire les moyens nécessaires pour riposter. Le fameux ‘sans nous, ce serait pire’ dont le PS abuse commence à être bousculé sur sa gauche par des initiatives syndicales et les premiers succès pour la vraie gauche politique. Et les choses vont s’accélérer. On nous dit qu’il n’y a jamais eu autant de richesses chez les belges ; mais les inégalités vont croissantes. Les 85 personnes les plus riches au monde possèdent autant que la moitié de l’humanité. C’est pour ceux-là que Di Rupo est allé déployer le tapis rouge au Forum Economique Mondial de Davos. Et la seule raison pour laquelle les inégalités sont encore un peu moins criantes ici qu’ailleurs, c’est la force du mouvement ouvrier belge, qui s’est longtemps battu pour conquérir des mécanismes de solidarité collective.
Il est peu probable que de nouvelles mesures d’austérité d’ampleur arrivent avant les élections. Mais, d’ici là, nous devons préparer sérieusement des outils syndicaux et politiques combatifs et appropriés à la nécessaire résistance de terrain post-électorale. Et ainsi permettre au mouvement des travailleurs et à la jeunesse de lutter avec les meilleures armes. La période électorale nous offre la possibilité de construire et nous préparer dans ce sens ; ne la gaspillons pas.
=> Élections : PTB, VEGA et Gauches Communes – Renforcer la vraie gauche et, surtout, saisir ensemble le potentiel par la suite
-
Elections : PTB, VEGA et Gauches Communes
Renforcer la vraie gauche et, surtout, saisir ensemble le potentiel par la suite
S’exprimant en interview au sujet de l’émergence du PTB sur le plan électoral, Anne Demelenne, secrétaire générale de la FGTB, a déclaré: “Le PTB a sa raison d’être, c’est un parti qui met en avant le débat. Je déplorerais simplement que l’on divise la gauche, on n’a vraiment pas besoin de ça en Belgique”. A nouveau, une partie de la direction syndicale nous ressert l’argument du ‘‘sans le PS, ça aurait été pire’’, une rhétorique qui pour beaucoup reste bien calée en travers de la gorge après l’offensive d’une ampleur historique lancée contre nos conquêtes sociales par le gouvernement Di Rupo.
Par Boris Malarme, article tiré de l’édition de février de Lutte Socialiste
C’est cette colère qui vit très certainement dans la base syndicale qu’exprime l’appel de la FGTB de Charleroi à rassembler l’ensemble des forces de la vraie gauche pour construire une alternative à la gauche du PS et d’Ecolo ou encore les prises de position de la CNE via les déclarations de son secrétaire général.
Certaines expériences dans d’autres pays ont toutefois plutôt démontré que l’émergence de nouvelles formations de gauche n’a pas affaibli le débat autour des idées de gauche et leur soutien dans la société, mais l’a au contraire renforcé. Ce débat est crucial aujourd’hui, la classe dominante belge souhaitant que la période qui suivra les prochaines élections (4 ans sans élection, phénomène plutôt rare en Belgique) voit une accélération du rythme et de l’ampleur de l’austérité. Pour elle, le scénario d’un nouveau gouvernement Di Rupo, mieux à même de teinter l’austérité d’un vernis social, est préférable. Elle craint qu’un gouvernement de droite dure avec la N-VA ne mette de l’huile sur le feu au point de provoquer une résistance généralisée.
Les idées de gauche trouvent un écho grandissant
A l’image du développement du PTB depuis les élections communales, le lancement du nouveau livre de son porte-parole Raoul Hedebouw, Première à Gauche, rencontre un franc succès. Les soirées de présentation à Liège, Charleroi, Namur et Bruxelles ont rassemblé des centaines de participants. Ce livre va au-delà de la simple présentation d’initiatives du PTB comme Médecine pour le Peuple et la campagne pour la taxe des millionnaires et a le mérite d’aborder des notions de base du marxisme.
Mais il existe une couche de jeunes anticapitalistes et de travailleurs qui ne se reconnaissent pas dans le modèle proposé par le PTB. En Flandre, le mouvement Rood! avait tenté d’être avec d’autres une composante plus large du mouvement organisé des travailleurs. C’est la raison pour laquelle le PSL a participé à l’initiative. Suite à l’abandon de sa figure publique Erik de Bruyn, qui a considéré son résultat électoral comme un échec, Rood! s’est engagé dans un processus de réflexion sur son orientation et ne participera pas à ces élections.
D’autre part, le lancement du Mouvement Vega, autour de la coopérative politique liégeoise du même nom (liste sur laquelle le PSL disposait de candidats aux dernières élections communales à Liège) ainsi que de l’ancien parlementaire écolo Vincent Decroly, peut compter sur un certain écho. Vincent Decroly a expliqué à diverses soirées de présentation que la campagne du Front des Gauches(1) en 2010 l’avait poussé à se réinvestir sur la scène politique après plusieurs années de retrait et qu’il avait évolué de l’anti-néolibéralisme à l’anticapitalisme. Lors de ces réunions de présentation, nous avons pu entendre des positions plus ouvertement marquées à gauche que celles habituellement exprimées par la coopérative politique liégeoise Vega.
Le nouveau mouvement Vega, lancé officiellement à Charleroi le 1er février, est centré autour de trois axes : ‘‘Ecologie, socialisme et démocratie’’. Pour Vega aussi, les problèmes écologiques ne peuvent être résolus qu’en sortant du capitalisme et en étant liés à la question sociale, notamment au partage des richesses. Reste à voir à l’avenir comment ces axes seront concrétisés en termes de programme et d’action. Même si Vega semble plus incliner vers le milieu associatif que celui du mouvement ouvrier organisé, Vincent Decroly a pris le temps au cours de ces soirées de clarifier qu’il soutient l’appel de la FGTB de Charleroi et se retrouve dans son programme anticapitaliste en 10 points.
A gauche : un besoin d’unité
L’attention des électeurs opposés aux diverses formes de politique de casse sociale des partis traditionnels se porte souvent en premier lieu sur le PTB. Celui-ci souhaite obtenir cinq élus : deux à Anvers et deux à Liège pour les parlements fédéral, wallon et flamand et un autre au parlement bruxellois en contournant le seuil électoral de 5% via un regroupement de listes. Le PTB est actuellement positionné comme l’organisation la plus à même d’exploiter une partie de l’espace à la gauche du PS/SP.a et d’Ecolo/Groen.
Pour ces raisons, le PSL a formulé en mai 2013 une proposition à l’ensemble de la gauche pour des listes ‘‘PTB-Unité’’ afin de parvenir à une participation unitaire au scrutin du 25 mai 2014. Après quelques mois sans réponse, le PTB a finalement répondu lors de rencontres, par ailleurs cordiales et franches, que des candidats du PC et de la LCR seraient présents sur leurs listes, mais qu’il n’était question d’unité qu’avec des organisations qui n’ont plus l’ambition de se construire, ce qui nous excluait. Nous déplorons cette attitude, mais éviterons de présenter des candidats là où cela pourrait faire obstacle à l’obtention d’élus de gauche en tenant ainsi compte du fait que l’arrivée des premiers élus de gauche radicale depuis les années ‘80 pourrait renforcer le mouvement des travailleurs dans son ensemble. Cela créerait aussi un débat politique propice à chaque composante de la gauche dans cet environnement politique aujourd’hui dominé par ceux qui veulent faire payer la crise aux travailleurs. A Bruxelles, le PSL compte participer aux élections avec le Parti Humaniste ainsi que tous ceux qui souhaitent renouer avec l’expérience positive des listes ‘‘Gauches Communes’’ déposées aux dernières élections communales. Vega, qui participera aux élections européennes, pourrait également être présent au scrutin bruxellois mais n’exclut cependant pas de former des alliances à gauche. Nous ne savons jusqu’ici pas encore si un accord électoral entre Véga et Gauches Communes est possible.
Le système de groupement(2) des listes à la Région bruxelloise offre l’opportunité qu’un vote Gauches Communes ou PTB ne soit pas un vote perdu pour un élu de gauche, ce qui permet un vote de conviction pour la liste de gauche de son choix.
Gauches Communes en campagne
Il est possible de bénéficier d’un large soutien électoral sur base d’un programme ouvertement socialiste et d’utiliser une position élue afin de renforcer sur le terrain la lutte des travailleurs. C’est ce qu’a illustré la récente victoire de notre camarade Kshama Sawant à Seattle, et ce fut l’objet d’un débat remarquable organisé récemment par le PSL dans la commune bruxelloise de Saint-Gilles. Dans le même esprit, Gauches Communes organise le 1er février un rassemblement pour la gratuité des transports publics et contre l’augmentation des tarifs de la Stib votée au parlement bruxellois, en mobilisant dans les quartiers et parmi la jeunesse. Avec le soutien d’une position élue, ce type de résistance active pourrait trouver un plus large écho.
Ce genre de campagne et d’action autour de revendications concrètes doivent être liés à une alternative politique basée sur ce qui est nécessaire aux travailleurs et à leurs familles, et non pas sur ce qui est ‘‘réaliste’’ avec des budgets possibles dans le cadre du système capitaliste. Tout comme plus de 80% de la population, nous soutenons l’instauration d’un impôt sur les grosses fortunes. Mais comment éviter la fuite des capitaux ? Il faut sortir des demi-mesures et défendre audacieusement une politique basée sur le refus du paiement de la dette publique et sur la nationalisation des banques et des secteurs vitaux de l’économie sous contrôle démocratique. Voilà de quoi pouvoir lancer un plan radical d’investissements publics massifs pour l’emploi, le pouvoir d’achat, le logement, l’enseignement, l’environnement, la santé, la culture, etc.
Une fois les élections passées, poursuivons ensemble autour de l’Appel de la FGTB de Charleroi !
Qu’importe l’exacte composition des prochains gouvernements, ils serviront d’Étatsmajors pour une offensive d’austérité plus franche, à tous les niveaux de pouvoir. La riposte nécessite un front uni à la gauche du PS et d’Ecolo autour d’un programme tel que celui proposé par la FGTB de Charleroi. Le renforcement électoral d’une – ou plusieurs – des composantes de la gauche doit être utilisé pour aider à concrétiser cet appel à la constitution d’un relai politique large des travailleurs, pluraliste et respectueux de ses diverses composantes.
Notes
1) Le Front des Gauches était le nom d’une alliance conclue entre le Parti communiste, la Ligue communiste révolutionnaire, le Comité pour une autre politique, le Parti humaniste, Vélorution et le PSL pour les élections de 2010
2) Mécanisme permettant à des listes du même groupe linguistique de faire déclaration réciproque de groupement afin que leurs voix soient additionnées. La répartition des sièges s’effectue sur base de ce total.
-
Que représente l’expérience de Seattle pour les travailleurs de Belgique et d’ailleurs ?
Un débat public enthousiasmant tenu à Saint-Gilles
Pour débuter l’année, les sections bruxelloises du PSL-LSP ont organisé un meeting public autour des politiques d’austérité et de l’augmentation de la pauvreté qui en découle. Trois orateurs ont introduit le sujet, avec notamment Bart Vandersteene, porte parole du PSL-LSP qui a participé à la campagne de Socialist Alternative (parti-frère du PSL aux USA) à Seattle, une campagne qui a permis l’élection au conseil de ville de notre camarade Kshama Sawant. Une cinquantaine de personnes étaient présentes pour cet évènement qui s’est tenu au Pianofabriek, dans la commune de Saint-Gilles.
Par Nico M. (Bruxelles), photos par MediActivista
- Kshama Sawant prête serment en tant qu’élue marxiste à Seattle
- [INTERVIEW] USA : Victoire éclatante pour une socialiste révolutionnaire à Seattle!
- Succès retentissant pour une socialiste révolutionnaire à Seattle
Nous avions également invité Giorgos Karatsioubanis, de la coalition de gauche radicale grecque Syriza. Ce dernier est intervenu au sujet des conséquences désastreuses des politiques imposées par la Troïka en Grèce et appliquées docilement par le gouvernement grec. Il est notamment revenu sur différents aspects de la crise humanitaire que vivent les jeunes et les travailleurs grecs.
Notre troisième oratrice, Anja Deschoemacker, porte-parole de Gauches Communes, est revenue quant à elle sur la situation belge. Les politiciens traditionnels et la classe dominante tentent de nous faire croire que la Belgique s’en sort bien et semble être épargnée. C’est sans compter sur les mesures d’austérité imposées par Di Rupo Ier et celles que nous pouvons voir venir après les élections de mai 2014 ! Statut unique, réforme des allocations de chômage, pénuries dans le logement ou dans l’enseignement, transferts de compétences sans les budgets nécessaires, etc. la liste des attaques est longue pour un pays qui ‘‘s ‘en sort’’. Pour la classe dirigeante et ses partis traditionnels, l’après élections 2014 sera saisi pour pousser plus en avant les mesures d’assainissements et pour encore plus faire payer les jeunes et les travailleurs.
Les interventions de Bart ont illustré sur base de l’expérience de Seattle comment la gauche peut engranger des résultats significatifs dans un tel climat, notamment sur base d’une alternative claire et de la mobilisation et l’enthousiasme de centaines de jeunes et de travailleurs. La situation aux USA s’est nettement dégradée depuis 2008, le peu de crédit dont disposait encore cette idée du ‘‘rêve américain’’ a volé en éclat. L’effet des quelques sursauts de croissance a unilatéralement été favorable aux 1% les plus riches alors que pas moins de 5% des Américains se sont vus saisir leur maison au cours de cette période. Dans cette situation et sur la lancée de mouvement tels qu’Occupy, le sentiment s’est développé à travers le pays que le big business peut compter sur les deux grands partis mais que les travailleurs ne disposent par contre d’aucun prolongement politique. A travers tout le pays – mais internationalement également – la campagne et la victoire de Kshama Sawant à Seattle onbt largement été discuté. Il s’agit de la première élue réellement socialiste depuis des décennies ! La revendication phare de l’imposition d’un salaire minimum de 15$ de l’heure a été le symbole d’un programme partant des besoins des travailleurs et de leurs familles et défendant résolument un autre projet de société, un projet de société socialiste. Kshama a également fait face aux menaces de délocalisation de l’entreprise Boeing que les outils de travail et les travailleurs qualifiés doivent rester sur place et continuer à fonctionner. L’expropriation de l’outil et sa collectivisation s’impose comme mesure à prendre.
Le débat de ce lundi a permis de discuter de ces expériences et de mettre en avant qu’une alternative est possible, et surtout nécessaire. Il est plus que temps aujourd’hui d’aller à l’offensive sur le terrain politique avec notre propre alternative ainsi que nos revendications et de coupler cela à la mobilisation des travailleurs contre les trahisons des partis traditionnels, dont les promesses de campagnes ne font que précéder des mesures d’austérité sauvages.
L’exemple de Socialist Alternative à Seattle illustre qu’un programme radical, anticapitaliste, socialiste et démocratique ne constitue pas un frein pour engranger des victoires électorales.
L’appel de la FGTB de Charleroi doit permettre de discuter de l’émergence d’une initiative politique par et pour les travailleurs. Même si cela n’a pas permis l’émergence d’une telle initiative pour les élections de mai 2014, le débat doit se poursuivre.