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Tag: Dumping social
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Manifestation syndicale pour une Europe sociale

Beaucoup de militants n’avaient tout simplement pas été mobilisés mais, selon les orateurs, 6300 personnes ont participé à la manifestation syndicale pour une Europe sociale qui a pris place hier à Bruxelles. Il est certain que la résistance s’impose contre le dumping social et la dégradation sociale perpétuelle de l’Union européenne. Organiser cette résistance à l’échelle internationale n’est pas non plus un luxe inutile face à l’organisation internationale du capital.
Dans les discours qui ont suivi la petite manifestation, la critique de la politique néolibérale au cœur de cette Union européenne a été très prudente. A la CSC, il était clair que les syndicats étaient toujours pour l’Europe, mais qu’ils doutent de l’UE – ce n’était pas un rejet radical de l’Europe du capital, sans parler du lancement d’une organisation européenne de l’opposition à l’UE néolibérale… L’orateur de la FGTB, Robert Vertenueil, a défendu l’idée d’une Europe sociale – un concept particulièrement vague qui n’est jamais lié à une stratégie pour la faire respecter. Après les discours, des syndicalistes ont eu une conversation avec certains membres du Parlement européen. L’action visait également à organiser une réunion européenne la semaine prochaine à Göteborg, où les dirigeants syndicaux espèrent faire un pas en avant dans le dialogue social.
Dans l’ensemble, il s’agissait d’une simple démonstration du manque de stratégie de lutte contre la politique d’austérité, tant au niveau européen qu’au niveau national. Débattre très sérieusement de cela est urgent. Cette discussion ne doit certainement pas être pessimiste: la participation à cette manifestation fut encore une confirmation du potentiel pour un plan d’action. Les témoignages ne manquent sur les divers lieux de travail pour illustrer à quel point la politique d’austérité est de plus en plus insupportable ! Le progrès social ne s’obtient pas en le demandant gentiment, il s’arrache par la lutte en assurant la plus large implication possible et en lui associant une alternative politique.
Le PSL était présent à cette manifestation avec une équipe de militants et de délégués. Nous avons vendus 33 exemplaires de notre journal et réalisé un abonnement.
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Briser le dumping social par des revendications offensives!
‘‘On commence une course vers le bas. Les gens ne seront probablement satisfaits qu’au moment où on le fera gratuitement.’’ Ce n’est pas dans nos habitudes d’utiliser une citation de Bart De Wever. Ce dernier ne parlait cependant pas de secteurs tels que la construction ou le transport, là où les salaires de 6 ou 7€ de l’heure ne font pas exception. Non, De Wever voulait protéger son propre secteur et les revenus annuels d’au moins six chiffres avant la virgule. Sa déclaration correspond toutefois au sentiment de nombreux travailleurs: les patrons ne seront satisfaits que lorsque leurs employés bosseront gratuitement. Leurs marionnettes politiques grassement payées font tout leur possible pour y arriver.
Le secteur de la construction recourt régulièrement aux sous-traitants, qui eux-mêmes font appel à des sous-traitants pour utiliser les travailleurs d’Europe de l’Est. Dans le secteur des transports, des milliers d’emplois ont été perdus alors que le nombre de camions a augmenté sur nos routes. En cinq ans, 6.500 chauffeurs ont perdu leur emploi, mais beaucoup de camionneurs sont venus d’Europe de l’Est. Ils vivent souvent des semaines durant dans leur camion, prestent de longs et pénibles horaires et sont terriblement peu payés. Les salaires de 6 ou 7€ de l’heure ne font pas exception.Les patrons défendent pour eux-mêmes la logique selon laquelle leurs plantureux salaires leur permettent d’être ‘‘compétitifs’’. Mais dès lors qu’il s’agit de nos salaires, être ‘‘compétitif’’ comporte soudainement un sens différent ! Où donc se terminera cette course vers le bas ? À l’esclavage ? La situation des chauffeurs d’Europe de l’Est est telle qu’on la décrit : des ‘‘esclaves de la route.’’
Pour stopper le dumping social, il nous faut un mouvement des travailleurs fort qui défende des revendications offensives. Le problème, ce n’est pas le conducteur roumain, c’est son salaire. L’égalité de rémunération et de conditions de travail pour un même travail est une exigence fondamentale. Sans cela, nous serons toujours montés les uns contre les autres. Pour faire respecter cela, les syndicats ont de toute urgence besoin de structures européennes et internationales efficaces. Les patrons et leurs amis politiques sont organisés dans l’Union européenne, qu’attendons-nous pour faire de même de notre côté ?
Celui qui doute encore du rôle de l’UE doit jeter un coup d’œil à sa proposition de réforme du statut des dockers. Cette dernière prévoit de leur faire subir un dumping social similaire à celui des secteurs du transport routier et de la construction. Ce dumping est dans la suite logique de la ‘‘liberté de prestation des services’’ qui permet aux entreprises de toute l’UE d’offrir leurs services.
Aujourd’hui, le dumping social est principalement organisé par des sociétés fictives censées être basées en Europe de l’Est, mais qui œuvrent en réalité ici, aux conditions d’Europe de l’Est. À chaque fois qu’un pas en avant est fait vers plus de contrôle, les autorités répondent qu’il ne leur est pas possible de s’en prendre à des entreprises qui ne sont que des boites aux lettres. Les syndicats du secteur de la construction appellent, entre autres, à l’enregistrement de toutes les personnes présentes sur les chantiers ou même à limiter la chaîne de sous-traitance à un maximum de deux chainons. Dans le transport, c’est la revendication ‘‘à travail égal, salaire égal’’ qui résonne particulièrement. L’application de la législation du pays à chaque travailleur où il travaille est une bonne première étape.
Ce sont des revendications légitimes, mais nous ne pouvons compter que sur nos forces pour les imposer. Il nous faut un plan d’action et une bonne stratégie pour stopper la politique de dumping social en Europe. Des journées européennes d’action peuvent être utiles, mais quand aurons-nous finalement une journée de grève européenne pour nous faire entendre ? Bien sûr, l’absence de telles actions ne devrait pas être une excuse pour ne rien faire au niveau national. Avec les travailleurs de différents secteurs, nous pouvons nous concentrer sur les nouveaux esclaves. La solidarité entre secteurs est importante: la pression à la baisse sur les salaires et conditions de travail est au final ressentie par nous tous.
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C'est aux patrons qu'il faut s'en prendre, pas à leurs victimes!
Ce dimanche 5 juin 2016, les sans-papiers ont manifesté avec le soutien des militants/tes du PSL, des syndicats et d’autres organisations. Plus de 500 personnes ont mis l’ambiance en chantant et en dansant dans les rues de Bruxelles pour crier haut et fort: régularisation pour tous les sans papiers !Par Pietro (Bruxelles)
Les sans-papiers sont indéniablement la partie la plus exploitée de notre classe, la classe de travailleurs. Comme nous, ils n’ont que leur force de travail pour pouvoir vivre, mais sans aucun droits, ni à la protection sociale ni à un permis de travail ! C’est ainsi qu’ils sont à la merci de la volonté du patron qui les exploite en les faisant travailler au noir pour des salaires de misère, surtout dans tous les secteurs non délocalisables ( nettoyage, horeca, garde d’enfants, travaux domestiques ). Ils sont aussi les premières victimes de la répression policière, du racisme et de la précarité sociale.
Leur situation montre à nouveau la brutalité et le cynisme de ce système en faillite : le capitalisme ! Une système qui nécessite d’appliquer cette forme d’exploitation. La réalité ce que les patrons utilisent les sans-papiers pour faire pression à la baisse sur les salaires de tous et alimenter la machine du dumping social.
Ces sont les même politiques d’austérité qui affectent tous les travailleurs: baisser les conditions du travail, attaquer les droits syndicaux et collectif des tous les travailleurs et réduire au maximum les dépenses sociales afin d’augmenter les profit dans la poche du 1% de la population la plus riche.
Les sans-papiers ont déjà marqué leur solidarité avec les travailleurs belges et le mouvement social européen. Ils ont marché contre le TTIP et la fermeture des frontières européennes, contre le saut d’index, contre la réforme des pensions et contre la loi Peeters dans toutes les manifestations syndicales!
Derrière le slogan « no, no, no à l’exploitation, les sans papiers sont tous des travailleurs » les sans-papiers marquent encore une fois leur solidarité et leur claire vision politique: la convergences des luttes autour d’un même combat contre le gouvernement Michel et toute la politique d’austérité !
Photos : PPICS
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[PHOTOS] Rassemblement contre le dumping social
À travail égal, salaire égal sur le même lieu de travail !
Aujourd’hui, quelques milliers de syndicalistes de la CSC, de la FGTB et de la CGSLB se sont réunis place du Luxembourg à Bruxelles, face au Parlement européen, afin de dénoncer les abus liés à la directive «détachement», qui permet à des patrons d’envoyer des travailleurs bosser à l’étranger pour des salaires de misère, ce qui est à la base du dumping social. La situation est devenue intenable dans certains secteurs.
Plusieurs actions ont eu lieu ces derniers jours contre le dumping social, comme vendredi dernier, quand une trentaine de militants de la FGTB s’étaient rendus au chantier de construction du futur magasin IKEA à Mons pour y rencontrer des travailleurs bulgares, portugais et espagnols employés à des salaires extrêmement bas. Des sociétés belges se sont elles aussi rendues maitres dans le dumping social en engageant des travailleurs étrangers moins payés et qui cotisent dans leur pays d’origine, où les cotisations sociales sont souvent plus basses.
Le front commun syndical déclarait ce mercredi : “Non seulement ce dumping social laisse sur le carreau des milliers de travailleurs, mais il entraîne des emplois aux conditions de travail et de salaire inacceptables. Cette forme d’exploitation moderne doit cesser.”
De la tribune, Marc Goblet (FGTB) a rappelé la date du 7 octobre prochain où devrait prendre place, dans le cadre d’un “plan d’action évolutif”, une manifestation massive du front commun syndical. Un rapport plus élaboré arrivera sous peu sur ce site.
Faisons un succès de la manifestation appelée pour le 7 octobre prochain!
L’avantage de ce premier plan d’action était qu’il était connu bien à l’avance et construit graduellement autour d’une bonne campagne d’information et de mobilisation vers une grève générale nationale d’ampleur historique. Un de ses points forts fut la (ré)émergence d’assemblées générales du personnel.
Une concentration de militants début septembre où du matériel de mobilisation et de sensibilisation serait massivement disponible permettrait de sérieusement construire l’élan vers cette étape d’une manifestation de masse nationale. Cette occasion serait également idéale pour annoncer la suite du plan d’action après la manifestation du 7 octobre, autour de l’outil essentiel pour faire chuter ce gouvernement des riches que constitue l’arme de la grève générale nationale.
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Action STOP SOCIAL DUMPING !
Ce mercredi 23 janvier a eu lieu une journée d‘action européenne contre le dumping social et l’exclusion des travailleurs. Des syndicats venus des quatre coins de l’Europe ont bravé le froid pour revendiquer des mesures urgentes les pratiques qui entraînent que des travailleurs soient sous-payés, doivent prester davantage que prévu par la loi, dans de très mauvaises conditions de travail. Ces dernières années, la protection sociale s’est dégradée en Europe et la situation est devenue intenable dans de nombreux secteurs (particulièrement dans la construction, le secteur de la viande et le nettoyage).
Appel de la CSC Alimentation et Service, Photos de Pavel
Les syndicats européens organiseront une grande manifestation contre le dumping social et pour une meilleure protection des droits des travailleurs. L’Europe doit prendre d’urgence plus de mesures pour bloquer définitivement toute forme de fraude sociale, de trafic de main d’oeuvre, de fausse indépendance et de création d’entreprises ‘boîte aux lettres’.
Il faut arrêter la concurrence déloyale des tricheurs et des profiteurs. Nos travailleurs ne peuvent pas être les victimes des profiteurs malhonnêtes. Nous exigeons une meilleure prévention, plus de contrôles et des sanctions plus lourdes. La législation sociale ne peut pas être mise en danger.
Nos conditions de salaire et de travail doivent être mieux protégées et respectées par tout le monde. De même, les charges sociales doivent être correctement payées. Nous ne pouvons pas continuer à accepter le dumping social.
Photos issues de flickr.com/mediactivista
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Pas de soldes sur nos salaires et nos conditions de travail !
Non au modèle Allemand de dumping social
Les patrons et leurs politiciens traditionnels sont impatients d’introduire le modèle allemand fait de bas salaires et de flexibilité extrême pour les travailleurs. Au niveau international, tous les partis traditionnels suivent la proposition de ‘‘gouvernance économique’’. Le résultat de cette politique en Allemagne a fort bien été résumé par le célèbre écrivain allemand Günther Walraff : ‘‘Nous devenons de plus en plus un pays sousdéveloppé.’’
Par Geert Cool
En juin, lors d’une réunion avec des patrons flamands, Bart De Wever avait déclaré : ‘‘Avec un front flamand, il doit être possible de pousser des réformes basées sur le modèle Allemand.’’ Mais de quoi parle-t-on ?
Attaque sur les salaires
Début du siècle, le gouvernement allemand a mis en oeuvre un programme d’assainissements appelé ‘‘Agenda 2010’’, avec les réformes ‘Hartz’ notamment. Ce programme, introduit par le chancelier Schröder (SPD), répondait aux problèmes économiques en attaquant durement les travailleurs et les allocataires sociaux.
L’allocation de chômage a été limitée dans le temps, pour ensuite être remplacée par une indemnité de 351 euros par mois seulement. En outre, les chômeurs peuvent être obligés d’accepter n’importe quel emploi, y compris les ‘‘emplois-à-un-euro’’ (un euro par heure de travail en plus de l’allocation). Résultat : une spirale vers le bas pour tous les salaires. Entre 2000 et 2009, les salaires réels en Allemagne (adaptés aux augmentations des prix) ont en moyenne reculé de 4,5%.
Aujourd’hui, 20% des travailleurs allemands gagnent moins de 10 euros par heure et 1,5 million d’Allemands moins de 5 euros ! Environ 6,5 millions de travailleurs ont un salaire brut de moins de 1500 euros par mois. Entre 2005 et 2009, le nombre de personnes ayant un risque de pauvreté a augmenté de 2.630.000 personnes, soit une augmentation de 26,4% (!), pour atteindre les 12,6 millions, soit 15,3% de la population totale. Le nombre de travailleurs pauvres a augmenté de 4,8% à 6,8%.
Les pauvres plus pauvres, les riches plus riches
D’après Pieter Timmermans, de la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB), ce n’est pas un problème : l’Allemagne n’est pas ‘‘un cas extrême’’. Le taux de pauvreté officiel (14,9%) est à peine au-dessus de la moyenne de la zone euro (14,6%). En expliquant que l’Allemagne est ‘‘un bon exemple’’, il dévoile que la bonne recette pour les patrons, c’est une pauvreté croissante et de plus en plus de travailleurs pauvres. Le modèle allemand entraîne un élargissement du fossé entre riches et pauvres. En 2005, les 20% les plus riches avaient un revenu moyen 3,9 fois supérieur à celui des 20% les plus pauvres. En 2007, ce chiffre était passé à 4,8 fois !
Voilà l’exemple que De Wever veut suivre : ‘‘Les réformes sociales [en Allemagne] étaient dures, mais ont porté leurs fruits. Il faut cela aussi chez nous : assainir sur les dépenses et des réformes structurelles. Les francophones ne veulent pas cela, par crainte d’un bain de sang social. Il faut donc faire un front flamand.’’ De Croo (Open VLD) et Michel (MR) ont été rapides pour répondre que ce n’est pas une question communautaire et qu’eux aussi veulent des ‘‘réformes’’. Peut-être faut-il mettre De Wever et ses amis au régime de 351 euros par mois jusqu’à ce qu’ils forment un gouvernement, cela irait sans doute beaucoup plus vite ! Les parlementaires ont un salaire de plus de 8.500 euros brut par mois, un membre de la Chambre reçoit 103.794 euros brut par an. Comment ces gens-là osent-ils dire que les chômeurs doivent se serrer la ceinture ?
Günther Walraff a résumé le modèle allemand dans une interview: ‘‘On dit que l’Allemagne a créé deux millions de nouveaux emplois ces dernières années. C’est vrai. Mais ce qu’on oublie de dire, c’est que seulement un quart de ces emplois ont un salaire qui suffit pour en vivre. Il y a 1,4 millions de travailleurs qui ont du boulot, mais qui ne gagnent pas assez pour leur subsistance de base. Nous parlons d’emplois avec un salaire de 5 à 8 euros par heure, soit un salaire mensuel de 900 euros.’’
Négociations collectives menacées
Un élément de la politique de bas salaires et de l’augmentation des boulots précaires et mal payés, c’est le démantèlement de la négociation collective. En 2005, en ex-Allemagne de l’Ouest, 67% des travailleurs seulement tombaient sous une convention collective de travail (CCT) ; ils étaient 78% en 1998. A l’Est, ce taux est même tombé à 53%. Combiné avec cette tendance, le taux de syndicalisation a diminué à 21,2% à l’Ouest et 17,8% à l’Est (30,8% et 50,1% en 1990). Si les syndicats veulent mener la lutte contre la progression du modèle allemand imposant des petits boulots à petits salaires et le dumping social, ils doivent organiser ces travailleurs précaires et mener une campagne active pour des emplois de qualité pour les jeunes.
Arrêter tout les assainissements et la casse sociale
Au lieu d’accepter la logique d’assainissements, les syndicats doivent rejoindre la voie des protestations des jeunes, comme en Espagne. Dans ce mouvement, certains jeunes voient les syndicats comme faisant partie de l’establishment. C’est un sérieux avertissement, qui accentue l’urgente nécessité pour les syndicalistes combatifs de revendiquer des syndicats démocratiques et combatifs.
Cette résistance doit se prolonger au niveau politique. Avec De Wever, De Croo et Michel, nous deviendrons au plus vite un ‘pays sous-développé’ (pour la majorité de la population bien entendu), tandis que les autres partis veulent seulement adoucir le rythme de ce même processus. Le PSL s’oppose à ces deux camps capitalistes de même qu’à la politique d’assainissements et à la continuelle érosion des acquis sociaux.


