Tag: Di Rupo

  • “Di Rupo n’est pas un homme de gauche”

    Les « socialistes » francophones sont-ils plus à gauche que leurs collègues flamands? Cette idée est souvent mise en avant par certains politiciens et par la presse, surtout dans le Nord du pays.

    Nous ne sommes pas les seuls à être en désaccord avec cette affirmation. Les libéraux du MR ont déclaré après le le discours sur l’etat de la Wallonie du ministre-président Di Rupo que ce dernier avait un « discours libéral».

    La sénatrice MR Defraigne a déclaré: « Di Rupo n’est pas un homme de gauche. Personne n’a privatisé autant que lui ». Elle a plus que raison en affirmant que Di Rupo n’est pas de gauche et qu’il est aussi libéral qu’elle (même si elle ne l’a pas avoué comme ça). Pour une fois que nous sommes d’accord avec un parlementaire libéral…

  • “Plan Marshall”. Le crédo néo-libéral de Di Rupo

    Dans son édition du week-end du 11 au 13 juin, le quotidien patronal L’Echo de la Bourse publie une interview du président du PS, Elio Di Rupo. Il appelle à un sursaut wallon sous la formule-choc d’un "Plan Marshall à l’échelle de la Wallonie". A l’en croire, nous serions même "à un moment charnière de l’histoire de la Wallonie".

    Thierry Pierret

    Le Plan Marshall était un plan de reconstruction à grande échelle des infrastructures de l’Europe détruites par la Seconde Guerre mondiale. Ce sont les Etats-Unis qui en avaient assuré le finance-ment en injectant des milliards de dollars d’argent public pour la reconstruction de l’Europe.

    Di Rupo proposerait-il un plan massif d’investissements publics pour développer les services publics et construire des logements sociaux en grand nombre en Wallonie? Un tel plan créerait des milliers d’emplois tout en améliorant le bien-être de la population. Las! Il n’en est rien. Les recettes de Di Rupo ne s’écartent pas d’un iota du bréviaire néo-libéral. Loin de prôner des investissements publics, Di Rupo ne jure que par l’initiative privée. Lorsqu’on lui demande s’il n’a pas l’impression que la Wallonie stagne depuis 5 ans, Di Rupo répond notamment ceci: "(…) L’important aujourd’hui est le sursaut collectif. On a entendu récemment de nombreuses critiques sur la Wallonie, notamment de la part de professeurs d’université. Cette situation doit être considérée comme une opportunité, un électrochoc, pour en tirer les enseignements sans tabou".

    Les professeurs d’université dont il parle sont ceux de l’IRES, un centre d’études de l’UCL, qui ont récemment fustigé le "manque de souplesse" du marché du travail, le coût excessif du travail, le manque d’esprit d’entreprise ou encore la part trop importante du secteur public en Wallonie.

    Il faut se faire aimer… des patrons

    Lorsqu’on lui demande quelles sont les mesures qu’il prône pour attirer les investisseurs étrangers, Di Rupo répond: "Il faut se faire aimer. C’est ce que je dis à tout le monde, singulièrement mes amis syndicaux. Nous avons des facteurs attractifs: la qualification des travailleurs, la qualité de vie, etc. Mais il faut donner confiance et assurer une sécurité juridique, fiscale et un climat social serein (…)."

    Bref, il faut en finir avec les mouvements intempestifs, comme la dernière grève des TEC, qui font tache sur l’image de la Wallonie. Di Rupo en appelle à un grand élan de collaboration de classes pour éliminer toutes les entraves à la liberté d’exploiter. La Wallonie doit donc se faire aimer des investisseurs étrangers. Quant aux patrons wallons, ils doivent être plus dynamiques et les syndicats sont priés de ne pas leur mettre des bâtons dans les roues.

    Pour Di Rupo, le salut passe par la création de nouvelles entreprises et la consolidation et l’agrandissement des entreprises existantes. Il feint d’ignorer que, sous le capitalisme, l’agrandissement des entreprises existantes va souvent de pair avec des licenciements et une pression accrue du travail pour le personnel qui reste. Face à ce crédo néo-libéral, les fameux accents "de gauche" du PS apparaissent mieux pour ce qu’ils sont: une posture politique visant à faire accepter la politique de régression sociale aux travailleurs et aux allocataires sociaux.

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