Tag: Daniel Piron

  • D’où provient la crise, quelle réponse de la gauche?

    Malgré son rejet, la proposition du PSL au PTB tient toujours

    Lors d’un débat organisé par Rood à Gand le 13 novembre dernier, le modérateur a posé les deux questions suivantes à un panel de 7 invités : D’où provient la crise et quelle réponse doit apporter la gauche ? Il a ainsi exprimé le mystère qui tracasse nombre de jeunes et de travailleurs depuis des années maintenant. Comment expliquer que la crise du néolibéralisme et du capitalisme n’ouvre pas la voie à la gauche, mais semble au contraire souffler dans les voiles de la droite populiste et de l’extrême droite ?

    Par Eric Byl, article tiré de l’édition de décembre-janvier de Lutte Socialiste

    • Lettre ouverte du PSL/LSP pour une union électorale de nos forces en 2014

    L’espace manquait pour aborder la combinaison de facteurs qui a conduit à cette crise qui dure depuis 5 ans. Stephen Bouquin, de Rood, a évoqué l’austérité, Ivo Flachet, du PVDA (nom du PTB en Flandre) s’est référé à la croissance des inégalités et le philosophe Bleri Leshi a insisté sur l’importance de lire Marx. Généralement, tous les orateurs s’accordaient à dire que la crise est systémique, la conséquence directe du mode capitaliste de production et de distribution. Cela a encore été confirmé par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le club des pays riches dont Yves Leterme est secrétaire-général adjoint.

    Dans son dernier rapport, l’OCDE décrit les Etats-Unis comme étant la plus importante menace pour l’économie mondiale. Pourquoi ? Parce que la croissance économique s’y accélère. La possibilité que le chômage diminue et que les prix augmentent est, par conséquent, une perspective réaliste. Bonne nouvelle, penserait n’importe quel humble mortel. Mais cela ne marche pas comme ça. Cela peut pousser la Réserve Fédérale américaine (la FED, la Banque centrale des Etats-Unis) à raidir sa politique d’assouplissement monétaire, ce qui fera grimper les taux d’intérêts et rendra le crédit plus cher. La croissance économique serait ainsi étranglée. Le second danger le plus important, toujours selon l’OCDE, se trouve en Europe. Le manque de croissance peut y conduire à une spirale déflatoire, une baisse générale du niveau des prix avec en conséquence l’arrêt de la consommation et l’érosion de la rentabilité des entreprises.

    Bref: un cas classique de “cul de sac”. Qu’importe ce qui est tenté, le résultat est négatif. Pour tout le monde ? L’an dernier, la fortune des 500 Français les plus nantis s’est accrue de 25%. Il ne s’agit pas d’un phénomène français ou européen, mais d’un processus mondial. Pour certains, une crise est surtout synonyme d’opportunité. Ainsi, les patrons de la fédération patronale flamande Voka s’en saisissent comme arme pour essayer de fortement réduire notre salaire indirect, les cotisations sociales nécessaires pour nous protéger contre la maladie, l’invalidité, le vieillissement et le chômage.

    Daniel Piron, secrétaire général de la FGTB Charleroi & Sud-Hainaut, a déclaré à Gand que la gauche doit quitter la politique de casse “socialement” accompagnée pour adopter une attitude plus offensive, d’où son plaidoyer pour unifier tous ceux qui se trouvent à la gauche du PS et d’Ecolo. Sa collègue Katrien Neyt de la FGTB de Gand a surtout pointé du doigt le danger de la NV-A et des réglementations européennes afin de plaider pour un front “de tous les progressistes”. L’échevin gantois Tom Balthazar (SP.a) a quant à lui prétendu que l’index et la sécurité sociale avaient été sauvegardés grâce à la social-démocratie. Un plaidoyer peu convaincant.

    Egalement présent comme orateur, j’ai utilisé la ‘‘une’’ de l’édition précédente de Lutte Socialiste, sur laquelle figuraient les cinq patrons d’entreprises publiques qui refusent de travailler pour un ‘‘pourboire’’ de seulement 290.000 euros. Quatre d’entre eux ont étés nommés par le PS et le SP.a ! J’ai aussi accentué que la gauche est plus forte dans les pays où il y a plusieurs formations de gauche – les Pays-Bas, l’Allemagne, la France, l’Espagne, la Grèce,… – que là où une seule formation a le monopole. A l’occasion de l’appel de Daniel Piron, j’ai à nouveau proposé au PTB de renforcer sa campagne avec le PSL et toute la gauche en vue des élections de mai 2014.

    Ivo Flachet a confirmé au nom du PTB la réponse que nous avions déjà reçue au téléphone de Jan Hasaers, le responsable du PTB pour ces élections: le PTB ne désire pas collaborer avec le PSL et n’en a pas besoin. Nous espérons que cette position sera revue. Un front ouvert, pluraliste et unitaire autour d’un programme d’urgence offensif tel que le propose la FGTB Charleroi & Sud- Hainaut reste nécessaire avant, mais surtout après les élections afin de riposter contre l’attaque antisociale qui suivra ces élections.

  • Nouveaux mouvements de protestations sur les lignes du froid à ArcelorMittal

    De nombreux arrêts de travail se sont déroulés cette semaine à Liège sur les différents sites de la phase à froid à ArcelorMittal, et plusieurs piquets se prolongeront jusqu’à la fin de la semaine. Pour cause, la négociation finale du plan social que direction et syndicats ont prévu normalement de clôturer le samedi 30 novembre. Pour rappel, c’est le 24 janvier 2013 qu’ArcelorMittal avait annoncé la fermeture de 7 lignes de la phase à froid. Sur les 3053 travailleurs concernés, il n’en restera plus que 845, dont 370 ouvriers. 260 externalisations sont également prévues.

    Par Cécile (Bruxelles)

    Ce mercredi 27 novembre, je me suis rendue sur trois piquets de grève, Flerbatil, Kessales et Flemalle afin de montrer le soutien du PSL avec les grévistes et pour m’informer de la situation.

    Un climat d’insécurité dans un contexte de chômage de masse

    C’est d’abord un climat d’insécurité et de crainte quant à l’avenir qui transparaît dans les discussions avec les travailleurs. A Flerbatil, il y a une dizaine de jours, les nouvelles structures de travail avaient été présentées aux travailleurs, ce qui avait provoqué au sein des travailleurs une quarantaine de malaises (1). C’est à ce moment-là que la direction annonçait la suppression de presque la moitié des emplois. Les ouvriers attendent pour l’instant anxieusement lesquels d’entre eux passeront à la trappe. Comme me l’exprime François (2), 51 ans, ouvrier sur le site de Tilleur depuis 10 ans, l’avenir a toujours été incertain à ArcelorMittal. Les ouvriers sont toujours dans la crainte qu’un jour ou l’autre on leur annonce la fermeture de l’usine. Aujourd’hui, cette peur est redoublée par le contexte de crise économique. Comment retrouver du travail ? La reconversion des ouvriers comme François est très difficile car ceux-ci n’ont pas de qualification autre que le boulot qu’ils ont toujours effectué à l’usine mais qui n’existe pas ailleurs. Christophe, délégué syndical FGTB sur le même site, me parle de ce contexte : la plupart des ouvriers du site sont déqualifiés par rapport au marché du travail et en plus, il y a une véritable chasse aux chômeurs qui est mise en place par le gouvernement. Il en résulte une situation plus qu’inquiétante pour les ouvriers et leur famille.

    Que faire ? ‘‘Pourquoi on lutte ?’’

    ‘‘Le monde politique ne reflète plus la société’’ affirme Christophe, ‘‘on ne cesse d’aider les patrons pour qu’ils créent de l’emploi mais ça ne marche pas, il y en a de moins en moins.’’ Les 138 millions que la Région Wallonne va ‘‘prêter’’ à ArcelorMittal pour investir les quelques lignes stratégiques restantes du froid en sont l’exemple même (3). Sur le piquet de Kessales, Marc, autre délégué syndical FGTB, m’explique également qu’ils n’ont aucune confiance dans les solutions que Jean-Claude Marcourt tente d’établir. Celui-ci, après qu’un bureau d’expertise ait prouvé que la sidérurgie liégeoise valait la peine d’être sauvée car elle possédait des outils de qualité, avait proposé un décret d’expropriation temporaire pour trouver un repreneur. Son plan est tombé à l’eau assez rapidement. ‘‘Notre première revendication était le rachat de l’outil, comme ils ont fait avec la FN à Herstal, c’était la seule solution pour sauver les emplois. Mais le plan industriel a été ficelé au mois de juillet, maintenant c’est trop tard pour ça’’, commente Marc.

    C’est sur le troisième piquet à Flémalle qu’Alain, qui travaille depuis 30 ans dans la sidérurgie, donne le même point de vue sur la situation politique et ses conséquences sur le syndicalisme : ‘‘On n’a plus de relai politique, c’est ça le grand problème, ici la structure syndicale de la FGTB est complètement inféodée au PS et à Marcourt, ils essayent de calmer la base.’’ Il m’explique que les piquets de grève actuels sont le résultat d’une pression de la base qui a poussé à mettre en place ces actions à la fois spontanées et organisées. Il m’explique également que ce qui se passe à ArcelorMittal, c’est la faillite du mouvement syndical et de son indépendance. On en conclut tout les deux que l’appel de Daniel Piron à construire une nouvelle alternative de gauche est dans ce contexte très important.

    Dans cette situation très difficile, revient souvent la question de ‘‘pourquoi faire grève, à quoi ça sert ?’’. Véronique, travailleuse à ArcelorMittal et militante très combative, me dit qu’il faut tout le temps expliquer aux travailleurs à quoi sert de lutter : ‘‘on ne lutte plus pour sauvegarder les emplois, c’est finit ça, mais on lutte pour garder nos acquis sociaux. Avec tout l’argent que Lakshmi Mittal s’est mis en poche, on peut bien avoir des plus grosses primes que ça !’’ Alain partage le même avis et ajoute que la lutte, c’est pour affirmer haut et fort qu’un changement politique et social est nécessaire et possible, qu’il faut changer les consciences. Il ajoute : ‘‘chaque jour de lutte est un jour de fête, parce que l’outil nous appartient.’’ La lutte, la grève, permet de mettre les conditions matérielles en place pour faire évoluer les consciences et pour affirmer au gouvernement que, cette politique, on en veut plus.

    Actuellement, le site de Flerbatil repart en grève pour 24h. Certains veulent une grève ‘‘au finish’’. D’autres camarades du PSL ont visité le piquet le mercredi soir (voir photos ci-dessus).


    (1) http://www.lalibre.be/economie/libre-entreprise/des-travailleurs-d-arcelormittal-font-un-malaise-apres-la-presentation-des-organigrammes-528275603570ea593db99246

    (2) Tous les noms sont fictifs.

    (3) http://www.7sur7.be/7s7/fr/1536/Economie/article/detail/1732569/2013/10/31/La-Wallonie-va-preter-138-millions-a-Mittal.dhtml


  • Une brochure pour clarifier et pousser en avant l'appel de la FGTB de Charleroi !

    Près de 10.000 brochures ont été produites par la FGTB de Charleroi à la mi-septembre et on parle déjà d’une possible réédition. Une version en néerlandais est également disponible et il se discute la possibilité de traduire dans d’autres langues comme par exemple l’italien. Le sujet? Ce fameux appel de la régionale FGTB de Charleroi pour construire une alternative de gauche contre la crise capitaliste.

    Par Ben (Charleroi)


    Photo ci-contre : Journée du 27 avril 2013 dernier autour de l’appel de la FGTB de Charleroi


    L’idée de la brochure est évidemment de clarifier la position de la FGTB carolo, mais ce sera surtout un outil pour la diffuser le plus largement possible en permettant à chaque délégué ou militant syndical – de Charleroi ou d’ailleurs – de mener le débat dans sa délégation et plus largement avec l’ensemble de ses collègues.

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    Comment se procurer la brochure ?

    En téléphonant à la FGTB de Charleroi au 071/64.12.62. Ou en nous contactant au 02/345.61.81 ou via mail à info@socialisme.be. Dépêchez-vous, elle partent très vite !

    Vous pouvez la trouver ici en format PDF

    Comment travailler avec elle ?

    En en discutant avec vos collègues, en proposant que la brochure soit discutée en réunion syndicale, en assemblée interprofessionnelle ou en comité exécutif et, par exemple, en invitant un orateur de la FGTB de Charleroi.
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    La brochure s’intitule ”8 questions en relation avec l’appel du premier mai 2012 de la FGTB Charleroi-Sud Hainaut’‘. Lors de sa présentation en assemblée interprofessionnelle, un délégué est monté à la tribune pour dire que le ”8” de la première page lui faisait penser aux affiches de la campagne pour la journée des 8 heures au début du siècle dernier. ”Si on ne fait rien, a-t-il également dit, c’est à ça qu’on va arriver, à un retour en arrière de 100 ans, à la perte de tous les acquis que les travailleurs ont gagné par leur lutte.”

    C’est en partant du même constat que Carlo Briscolini, Président de la FGTB de Charleroi-Sud Hainaut, introduit la brochure. ”Nous continuons à payer, depuis 1974, les conséquences de ces crises successives dont nous ne sommes pas responsables. Nous devons réagir de toutes nos forces contre ce système capitaliste qui nous entraîne progressivement, mais sûrement, vers la misère. A Charleroi, nous voulons lutter pour un nouveau projet de société. (…) Rien ne tombe du ciel, rien n’est toujours acquis définitivement et c’est dans le combat syndical que nous avons obtenu nos plus grandes victoires. (…) Pour changer les rapports de force face au patronat et à la droite, nous avons besoin d’une FGTB forte et d’une nouvelles force politique à gauche digne de ce nom.” Et il conclut en disant qu’au ”travers de cette brochure informative et explicative de notre démarche, nous souhaitons lancer un large débat démocratique au sein des structures de la FGTB, mais aussi en dehors avec toutes les forces progressistes qui voudraient nous rejoindre.”

    Après la brève introduction de Carlo, la brochure réédite la déclaration de principes de la FGTB afin de rappeler à chaque militant les fondements de la FGTB, dont son premier point: ”Émanation directe des forces laborieuses organisées, la FGTB proclame que l’idéal syndicaliste, visant à la constitution d’une société sans classe et à la disparition du salariat, s’accomplira par une transformation totale de la société.”

    Elle continue par un extrait du rapport au Congrès d’orientation politique du 4 mai 2010 où la FGTB a décidé de reconsidérer le lien privilégié qu’elle avait avec le PS et, accessoirement, Ecolo. Suit alors le discours du 1er mai 2012 dans son intégralité, ainsi qu’une motion de l’exécutif du 22 mai 2013. Enfin, les 8 questions/réponses clôturent la brochure.

    La première question posée est de savoir si le syndicat peut s’occuper de politique, et la FGTB de Charleroi de répondre ”Oui. Non seulement il le peut, mais il le doit. Notre FGTB défend un projet de société sans classes. (…) Sa réalisation implique l’abolition de ce système et son remplacement par un autre, socialiste et démocratique.”

    Face à l’impasse de la stratégie de l’aiguillon sur les partis traditionnels, nous avons besoin d’une nouvelle stratégie politique : ”Nous avons évidemment besoin en premier lieu d’un syndicalisme plus combatif et démocratique. (…) Mais cela ne suffit pas. (…) Pour changer les rapports de forces face au patronat et à la droite, nous avons besoin d’une FGTB forte et d’une force politique nouvelle, anticapitaliste, à gauche du PS et d’Ecolo. Aider à l’émergence et au développement de cette force pour qu’elle devienne la plus large possible, voilà la stratégie politique que nous proposons à la place de celle de l’aiguillon.’

    Une autre question posée est de savoir si la FGTB veut créer un nouveau parti politique : ”Nous proposons que la FGTB favorise activement l’apparition d’une nouvelle force anticapitaliste sur le champ politique et électoral. Ce n’est pas la même chose. Nous voulons mettre notre poids dans la balance pour rassembler celles et ceux qui aspirent à une alternative anticapitaliste. Nous les mettons devant leurs responsabilités de créer une force aussi fidèle aux intérêts du monde du travail que les forces existantes sont fidèles aux intérêts des patrons.”

    Un nouveau relais politique de la FGTB ?

    ”Non, nous voulons que se forme un nouveau relais politique du monde du travail dans son ensemble. C’est évidemment au sein de notre organisation, la FGTB, que nous menons le débat. Nous ne nous immiscerons pas dans le fonctionnement d’autres organisations syndicales. Mais la FGTB n’est pas la seule à être confrontée à l’impasse de la stratégie politique de l’aiguillon. La CSC est dans la même situation. C’est pourquoi, dans le fond, notre appel à une autre stratégie ne concerne pas que la FGTB. Le fait que la CNE a voulu s’associer à notre démarche est très important. Cela montre que notre stratégie, loin d’être une source de division, peut contribuer au contraire à dépasser certaines divisions historiques du monde du travail.”

    Le texte continue sur cette idée, qui s’applique par ailleurs également très bien à la question du travail unitaire des formations de la gauche radicale ; ”Nous devons être conscients de la chance qui s’ouvre ainsi et, sans abandonner notre identité, mais dans le respect des différences, favoriser la convergence autour d’un projet politique commun. Nous devons bien voir que cette possibilité de convergence trouve son origine fondamentale dans l’extrême gravité des menaces qui pèsent sur le monde du travail.”

    Petit rappel

    Depuis plusieurs décennies de participation ”socialiste” (on parle bien entendu du PS) à différents niveaux de pouvoir, la colère s’est accumulée dans les rangs syndicaux. Entre la réforme de l’enseignement, le plan global, le pacte des générations, le contrôle de la disponibilité des chômeurs, jusqu’aux mesures du budget 2012, il a été chaque fois plus clair que la stratégie du ”moindre mal” menait tout droit dans le mur.

    Comme Daniel Piron l’expliquait lors de la conférence de presse de présentation de la brochure, on peut dire qu’entre 2002 et 2010, il était déjà clair que l’action commune ne fonctionnait plus. C’est ce qui explique que lors du Congrès d’orientation politique du 4 mai 2010 ”la FGTB a décidé de reconsidérer le lien privilégié qu’elle avait avec le PS et accessoirement avec Ecolo et d’engager des rapports suivis avec tous les partis démocratiques de gauche.”

    Fin 2011, L’arrivée d’un premier ministre PS a coïncidé avec le pire budget d’austérité que la Belgique ait connu depuis longtemps. Cela a mené a la grève générale du 30 janvier 2012 et lors de l’évaluation qui en a été faite en assemblée interprofessionnelle à Charleroi, de nombreux délégués on déclaré que ”Le PS nous a trahi une fois de plus, une fois de trop.”

    C’est ce long processus qui va nous amener au discours du 1er mai 2012 de la FGTB Charleroi, discours dans lequel il est clairement dit que la politique du moindre mal ne passe plus et que c’est pourquoi les instances de la FGTB de Charleroi appellent a un rassemblement a gauche du PS et d’Ecolo. Et comme l’a dit Daniel Piron dans cet appel, ”Je sais que cela ne sera pas chose facile, mais si chacun peut faire un pas vers l’autre, PTB, LCR, PSL, PC, gauche chrétienne peut-être, gauche du PS et d’Ecolo s’il en reste, sûrement, nous pourrons certainement, nous l’appelons de toutes nos forces, renouer avec l’espoir du monde du travail.”

    Par après, la FGTB de Charleroi n’a pas voulu interférer avec les élections communales et ce n’est donc que début 2013 qu’un comité de soutien à l’appel s’est constitué avec l’ensemble des partis à gauche du PS et d’Ecolo. Les discussions ont conduit à l’organisation d’une grande journée de lutte et de débat le 27 avril 2013 à Charleroi. Près de 400 militants syndicaux et politiques y ont participé et ont émis le souhait que l’initiative montre qu’elle existe avant 2014. Une autre proposition y a été faite, l’écriture d’un programme anticapitaliste pour la FGTB.

    Tout cela nous a amené au mois de septembre et a l’édition d’une première brochure expliquant la démarche de la FGTB de Charleroi, qui sera suivie d’une deuxième, base pour un programme anticapitaliste de la FGTB.

    L’idée est de refaire une grande journée de débat et de discussion autour de l’appel et du programme anticapitaliste de la FGTB entre la fin de cette année et le début de l’année 2014. Mais cette fois-ci, en mobilisant plus largement et en y impliquant le plus de délégués et de militants possibles.

    Ce débat interne est d’autant plus important qu’il y a un congrès de la FGTB en 2014.

  • Présentation de la brochure intitulée: "8 questions en relation avec l'appel du premier mai 2012 de la FGTB Charleroi-Sud Hainaut"

    Conférence de presse de la FGTB de Charleroi

    Après la grève générale du 30 janvier 2012, de nombreux militants syndicaux ont dénoncé les liens existants entre la FGTB et un PS qui “trahit” les travailleurs en appliquant la politique d’austérité. Après divers débat dans le syndicat, la FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut avait lancé un appel lors du 1er mai 2012, à l’occasion du discours du secrétaire régional Daniel Piron. Cet appel invite à un rassemblement politique anticapitaliste à la gauche du PS et d’Ecolo. La brochure, produite en plusieurs milliers d’exemplaires, doit servir à diffuser largement cet appel.

    Dans la presse:

    Rubrique de socialisme.be consacrée à la nécessité d’un nouveau parti large des travailleurs

    Extrait de l’introduction de Carlo Briscolini :

    “Lors de son congrès d’orientation du 4 mai 2010, la FGTB Charleroi-sud Hainaut a décidé de reconsidérer le lien privilégié avec le PS et d’engager des rapports suivis avec tous les partis démocratiques de gauche.

    Nous avons besoin d’une nouvelle stratégie politique car, sans relais politiques forts à gauche, nous sommes condamnés au recul en permanence. Au mieux, nous limitons les dégâts mais sur le long terme, c’est le pire qui détruit toutes nos conquêtes. Pour changer les rapports de force face au patronat et à la droite, nous avons besoin d’une FGTB forte et d’une nouvelle force politique à gauche digne de ce nom.

    Aider à l’émergence et au développement de cette force pour qu’elle devienne la plus large possible, voilà la stratégie politique que nous proposons à la place de celle du “moindre mal” (social-démocratie). C’est le sens de l’appel que nous avons lancé le 1 Mai 2012.

    Nous voulons donc que se forme un nouveau relais politique fort à gauche pour un changement de cap des politiques menées ces dernières décennies.

    Au travers de cette brochure informative et explicative de notre démarche, nous souhaitons lancer un large débat démocratique au sein des structures de la FGTB, mais aussi en dehors avec toutes les forces progressistes qui voudraient nous rejoindre.

    Se taire ou se résigner, jamais.”

    Vous pouvez vous procurer la Brochure en téléphonant à la FGTB de Charleroi au 071/64.12.62. ou en nous contactant au 02/345.61.81 ou via mail à info@socialisme.be. Dépêchez-vous, elle partent très vite !

    Brochure au format PDF

  • Aperçu du Meeting à Bruxelles :“Les suites de l’appel de la FGTB de Charleroi afin de construire un rassemblement de gauche en Belgique !”

    La salle était comble ce 18 juin, une centaine de personnes étaient présentes pour participer à ce débat organisé dans le cadre des ‘‘Mardis politiques’’ du Garcia Lorca par ‘‘Alternatives à Bruxelles’’ (un collectif de sections de partis de gauche étrangers en Belgique : Izquierda Unida (Espagne), Rifondazione Comunista (Italie), Die Linke (Allemagne) et le Parti Socialiste Unifié (Maroc)), et par la fondation Joseph Jacquemotte.

    Par Boris Malarme

    Daniel Piron, secrétaire régional de la FGTB de Charleroi et Sud-Hainaut et Lahoucine Tazribine secrétaire permanent CNE-GNC dans le secteur privé, ont ouvert le débat, suivis par des orateurs de la gauche politique, Saïd Cherrid pour le Mouvement de Gauche, Anja Deschoemacker pour le PSL et Stephen Bouquin pour Rood! Voici un aperçu – non-exhaustif – de cette rencontre.

    Daniel Piron a expliqué la démarche de l’appel de la FGTB de Charleroi. Pour celle-ci, il fallait faire quelque chose et ne pas se contenter de gérer les restructurations et les plans d’austérité. Après la grève générale du 30 janvier 2012, de nombreux militants sont montés à la tribune pour s’opposer au lien existant entre la FGTB et un PS qui “trahit” les travailleurs en appliquant l’austérité. Après débat dans le syndicat, cela a conduit à l’appel du 1er mai 2012 appelant à un rassemblement politique anticapitaliste à la gauche du PS et d’Ecolo. Après les élections communales, la régionale de la FGTB s’est réunie avec 8 formations politiques invitées et avec la CNE, la centrale des employés de la CSC, pour créer un espace de discussion entre organisations.

    Le 27 avril de cette année, une journée de discussion sur ce thème avait rassemblé environ 400 personnes. Daniel Piron a expliqué que deux conclusions ressortaient de l’événement : une demande ‘‘d’exister avant les élections de 2014’’ et une demande d’étendre l’initiative parmi les travailleurs d’une part, à toutes les régions du pays d’autre part. C’est pourquoi la FGTB de Charleroi prépare une ‘‘plaquette’’ explicative qui sera distribuée en masse dans les entreprises à Charleroi et ailleurs.

    Pour Lahoucine Tazribine, il faut premièrement défendre des alternatives aux restructurations, comme la réduction collective du temps de travail. Ensuite, aucun élu des partis traditionnels n’a répondu à l’opposition des syndicats au traité européen d’austérité (le TSCG), la CNE compte bien le rappeler aux prochaines élections. Un autre élément est la percée du PTB, qui a notamment maintenant deux conseillers communaux à Bruxelles, ce qui reste insuffisant. C’est pourquoi il faut soutenir l’appel de la FGTB de Charleroi pour la construction d’un relais politique large pour les luttes des travailleurs. Il a poursuivit en expliquant que le combat de la gauche est celui de l’Egalité, et qu’il faut développer l’unité des travailleurs au-delà des frontières linguistiques et construire un front commun. Il a encore rappelé l’attachement de la CNE à l’indépendance syndicale, ce qui signifie de ne pas avoir de partenaire privilégié et de rester un contre-pouvoir. Il a conclu en expliquant que Bruxelles-Hal-Vilvorde représente la moitié des 160.000 affiliés de la CNE, la centrale s’impliquera donc activement à Bruxelles pour construire autour de l’Appel de Charleroi.

    Anja Deschoemacker, a développé que l’Appel de Charleroi est un fait historique en tant qu’expression du gouffre existant entre la basse syndicale et la social-démocratie. Quelle que soit la composition du prochain gouvernement, l’austérité sera approfondie et ce fossé est destiné à croître. Des figures telles que Hollande ou Di Rupo n’ont pas de solution face à la crise, aucun espace n’existe pour un programme néo-keynésien ou néo-réformiste. Appliquer un plan radical d’investissements publics pour répondre aux innombrables nécessités sociales (en termes de logement, d’enseignement, d’emploi, de soins de santé,…) exige de nationaliser les banques ainsi que les secteurs-clés de l’économie.

    Après ces éléments de programme, Anja a également développé la proposition du PSL de combiner la campagne autour de la ‘‘plaquette’’ avec un deuxième meeting à Charleroi en octobre après une campagne dans les entreprises de tout le pays afin d’en faire un succès plus massif. Même si ce sont les luttes des travailleurs qui peuvent changer la société, obtenir des élus de gauche en 2014 peut constituer une aide précieuse pour donner plus d’impact aux idées de gauche, développer la conscience de classe et représenter un porte-voix pour les luttes. Comme le PTB est actuellement dans la meilleure position électorale, le PSL a proposé à l’ensemble des formations de gauche de se présenter ensemble aux élections de 2014, sous la forme de listes ‘‘PTB-Unité’’ ou quelque chose de similaire, avec une composition de liste qui soit motivante pour toutes les formations, avec une bonne coordination et la liberté de chaque composante de diffuser son matériel politique propre et d’expliquer les raisons de sa participation à de telles listes.

    Ensuite ont suivi les orateurs du Mouvement de Gauche et de Rood!, avant que de nombreuses personnes interviennent de la salle pour exprimer leur soutien à l’Appel de Charleroi et leur volonté de s’engager à l’élargir. Parmi ceux-ci se trouvaient des militants et délégués du Setca et de la LBC à Bruxelles, ou encore des camarades de la gauche européenne comme Maïté Mola (Izquerdia Unida, vice-présidente du PGE, le Parti de la Gauche Européenne) et Giorgos Karatsioubanis (président de Syriza-Belgique). Le seul regret exprimé par la salle était le fait le PTB ait décliné l’invitation de participer au débat.

    L’organisation d’un prochain débat à Bruxelles plus orienté vers des syndicalistes a été proposée par les orateurs syndicaux en guise de piste de conclusion, ainsi qu’un appel aux organisations à faire réussir l’initiative, face aux risques qu’ont pris la FGTB de Charleroi Sud-Hainaut et la CNE.


    Le PSL a envoyé le 24 mai dernier une lettre ouverte pour l’unité de la gauche. Ce texte est disponible ici.

  • Charleroi : Action contre la fermeture de la télévision publique grecque

    Hier, une cinquantaine de personnes se sont réunies devant les locaux de la RTBF afin de mener une action symbolique contre l’austérité et en solidarité avec les travailleurs du secteur télévisé public grec. Cette action a été initiée par la FGTB Charleroi & Sud-Hainaut ainsi que par le Comité de Soutien à l’appel du 1er mai 2012 de la FGTB Charleroi & Sud-Hainaut.

    Photos de Ben (Charleroi)

    Cette initiative se place résolument dans le cadre de l’appel du 1er mai 2012 visant à construire une alternative anticapitaliste à la gauche du PS et d’Ecolo dans la mesure cette action – de même que celles contre le projet antisocial de règlement de la mendicité à Charleroi et contre le traité d’austérité européen (TSCG) – sort du cadre strict du travail de représentation des travailleurs syndiqués pour intervenir sur le terrain politique. Voici ci-dessous le communiqué de presse qui avait été envoyé par Daniel Piron, Secrétaire Régional de la FGTB Charleroi et Sud-Hainaut.

    Sous la pression de la Troïka (Banque Centrale Européenne, Commission Européenne et Fonds Monétaire International), l’austérité a été imposée partout en Europe. Elle revêt un caractère particulièrement dramatique en Grèce pour la population et plus particulièrement le monde du travail qui connaît des coupes sombres dans ses revenus professionnels ou de remplacement. La démocratie vacille en Grèce, laboratoire européen du néolibéralisme. L’extrême droite a le vent en poupe. Et si tout cela ne suffisait pas à faire la démonstration de l’ineptie de cette politique austéritaire, le gouvernement SAMARAS nommé par la Troïka a coupé le signal de la télévision publique grecque ERT depuis plusieurs jours, privant ainsi la population de toute information et a licencié tous les travailleurs de celle-ci.

    Parce que nous tenons à nos services publics comme à la prunelle de nos yeux, en réponse à cette décision du gouvernement grec et par solidarité avec nos camarades grecs, nous organisons ce mercredi 26 juin 2013 à 15h00 devant le siège de la RTBF Charleroi, Boulevard Tirou, une action de protestation.

    Nous vous saurions gré de couvrir cet évènement.

    Pour la FGTB Charleroi & Sud-Hainaut,

    Pour le Comité de Soutien à l’appel du 1er mai 2012 de la FGTB Charleroi & Sud-Hainaut,

    Daniel PIRON, Secrétaire Régional.

  • [PHOTOS] "Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste"

    Dans l’un des témoignages de militants qui a ouvert la journée, un camarade de la CNE-Non Marchand a dit aux près de 400 participants : ”ici, ce n’est pas la gauche de la gauche, c’est juste la gauche de la droite!" Les applaudissements qui ont fait suite à cette déclaration et l’enthousiasme visible jusqu’à la fin ont confirmé l’accord général : il nous faut construire un relais politique contre les partis de l’austérité – PS et Ecolo inclus – avec et autour de la base syndicale.

    Par Nico

    Une petite foule de militants s’était donc donné rendez-vous pour participer à cette première journée faisant suite à l’appel lancé le premier mai 2012 par la régionale de la FGTB de Charleroi, rejoint ensuite par la centrale des employés de la CSC, la CNE. Tous ces gens – membres de la FGTB, de la CNE, mais aussi du Parti du Travail de Belgique, du Parti Communiste, du Parti Socialiste de Lutte, de la Ligue Communiste Révolutionnaire, du Mouvement de Gauche,… – auront maintenant l’occasion de rendre cet appel plus puissant encore à l’occasion de ce premier mai 2013. Ce jour-là, l’important pas en avant réalisé par ce meeting et ce que cela représente devront constituer LE sujet de discussion parmi le monde du travail.

    La journée était organisée en trois temps : après une introduction de Daniel Piron (Secrétaire Régional FGTB Charleroi & Sud-Hainaut) et d’Isabelle Vanschoor ‘Secrétaire principale CNE-Hainaut), trois témoignages de militants de la base se sont suivis, de la part d’un délégué du Non marchand de la CNE, d’une militante des Travailleurs sans emploi (TSE) de la FGTB et enfin d’un délégué cheminot de la CGSP. Ensuite, l’ensemble des participants s’est réparti en 5 ateliers, où chacun a pu prendre la parole au sujet de deux questions : quels sont les terrains que les partis traditionnels ont déserté et qu’il faudrait réinvestir, et quelles suites donner à cette première journée ? Enfin, revenus en séance plénière, l’assemblée a pu écouter le rapport général des ateliers de la part d’Isabelle Vanschoor et de Daniel Piron. Concernant la première question, la réponse fut assez simple : les partis traditionnels ont déserté tous les terrains pour embrasser la logique de gestion du capitalisme et de la course aux profits. Le PS a eu beau jouer au militant de gauche lors de son "Congrès" dimanche dernier, personne n’entretient d’illusions sur son rôle véritable. Quant à la seconde question, beaucoup de choses doivent encore être concrétisées, mais la nécessité d’adopter un programme radical et "d’exister dans le débat des élections de 2014" sont ressortis. La volonté d’aller de l’avant et d’assurer que cette journée ne reste pas un événement isolé, mais soit au contraire une étape dans un processus à poursuivre et amplifier, était dans tous les cas très fortement présente.

    A l’entrée, toutes les organisations politiques disposaient d’un stand, lieu qui fut littéralement assailli par les nombreux participants désireux de savoir comment et avec quelle énergie les différents partis envisageaient de soutenir cette initiative. Là, tout comme au bar ou lors des ateliers, les discussions ont été franches et fraternelles.

    Terminons ici de la même façon que notre tract distribué hier : "Les discussions ne font évidemment que commencer. Les diverses organisations syndicales, politiques ou associatives mèneront des débats et des réflexions à des rythmes différents, mais espérons toutefois que cela ne dure pas une éternité. Cette déclaration et ce meeting ne peuvent pas rester sans lendemain. Continuons dès demain à poursuivre la discussion dans les entreprises et lors des manifestations du premier mai. Fixons-nous une nouvelle rencontre, plus large, plus publique, encore plus explicite à l’automne. Continuons la mobilisation et l’implication de la base, car c’est là que l’urgence de cette alternative sera de plus en plus ressentie."

  • [DOSSIER] Pour un relais politique des luttes des travailleurs!

    27 avril. Meeting à Charleroi pour une alternative à la gauche du PS et d’Ecolo

    “Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste.” Voilà le thème d’un important meeting à Charleroi ce 27 avril, à la suite du discours osé que fit Daniel Piron, secrétaire général de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut, le premier mai dernier. Durant ce discours, il constatait que le PS et Ecolo ne représentent plus les intérêts de la population et lançait un appel à ‘‘un rassemblement à gauche du PS et d’Ecolo afin de redonner espoir et dignité au monde du travail.’’ Le meeting de Charleroi est une initiative commune de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut, de la CNE Hainaut et de plus ou moins tous les partis et groupes conséquemment de gauche.

    Par Eric Byl


    Meeting pour une alternative à la gauche du PS et d’ECOLO Samedi 27 avril de 13h30 à 17h30 à la Géode, rue de l’Ancre – 6000 CHARLEROI (en voiture : sortie ‘expo’ sur le ring de Charleroi, en train, descendre à ‘Charleroi-Sud’) Plus d’infos


    Le discours de Daniel Piron n’était pas le fruit d’une irritation personnelle irréfléchie mais au contraire le résultat d’une réflexion parvenue à maturité avec toutes les centrales de la régionale, sur base de discussions avec les militants. Parmi ces derniers, l’appel fut d’ailleurs bien reçu. Mais il a donné des frissons aux appareils du PS et d’Ecolo et probablement aussi à certaines parties des syndicats. Les medias, lesquels ignorent normalement de telles déclarations, ont bien été forcés de la commenter. Après tout, Piron représente une régionale de la FGTB forte de 110.000 membres et d’une grande tradition syndicale. Dans les milieux de droite et patronaux, où le dédain s’est mêlé à l’espoir qu’il ne s’agisse que d’un phénomène passager, il serait surprenant qu’aucun œil attentif n’ait été rivé sur l’initiative.

    Les secrétaires de cette régionale de la FGTB auraient pu choisir une voie plus facile. Comme tellement d’autres, ils auraient pu hausser les épaules et attendre que quelqu’un d’autre ose faire le pas. Il y a toujours une raison pour dire qu’il est soit trop tôt, soit trop tard, ou encore que les gens ne sont pas encore prêts, que les autres régionales ne suivent pas, que ce sont les politiques qui doivent prendre l’initiative, etc. Au lieu de cela, ils ont agi selon les habitudes de leurs meilleurs militants. Passer à l’action, cela comporte toujours un risque. Le patron cherche-t-il la provocation ? La base suivra-t-elle ? Les autres syndicats seront-ils de la partie ? Ne court-on pas le risque de s’exposer et d’être vulnérable aux représailles? Ces considérations sont légitimes et ne doivent pas être traitées à la légère. Mais celui qui n’entreprend jamais rien a perdu d’avance.

    S’ensuivit alors une période de plusieurs mois durant laquelle le terrain a été tâté, notamment en donnant des interviews et en participant à des débats. Finalement, à partir du mois de janvier, une réunion a rassemblé les représentants des partis réellement de gauche afin d’évaluer leurs réactions et de considérer leurs propositions. Dès le début, les secrétaires ont été clairs : ils ne voulaient rien précipiter, ils ne désiraient pas une répétition de Gauche Unie (3) ou mettre pression sur qui que ce soit, mais ils espéraient obtenir un consensus. D’un autre côté, ils indiquèrent bien l’urgence du projet. Jouer gros jeu, ça, ils l’avaient déjà fait le premier mai 2012. Le prochain pas devait être posé en tenant compte des difficultés et des sensibilités diverses, tout en répondant à l’urgence.

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    PSL et PTB+

    Le PSL ne veut pas diminuer les mérites du PTB. Aux dernières élections communales, ce parti a obtenu 53 élus. Ce résultat a été préparé avec un engagement militant maintenu des années durant, une implantation importante dans les quartiers et les entreprises et une stratégie médiatique intelligente. Le PTB est la composante de la gauche conséquente la plus visible. Mais un facteur important dans la croissance du PTB, au niveau de ses membres et de son électorat, est constitué par le changement de cap de 2008, vers plus d’ouverture. C’est pour cela que le PTB a pu toucher une fraction du public pour une formation de gauche conséquente.

    De nombreux nouveaux membres et encore plus de nouveaux électeurs du PTB ont notamment déterminé leur choix grâce à ces signes visibles de plus d’ouverture, non pas pour en finir avec, mais justement pour encourager ce développement et l’approfondir. A côté du PTB, il existe de nombreux militants organisés et non-organisés qui disposent aussi d’une implantation importante. Le pas logique suivant est donc de les impliquer et d’utiliser leur potentiel de manière maximale. Le PSL comprend bien la prudence du PTB, sa peur de rentrer dans une aventure et sa volonté absolue de ne pas risquer son nom, mais laisser ce potentiel de côté pourrait bien avoir un effet contraire. Le PSL a déjà précédemment suggéré au PTB et aux autres partis et groupes de la gauche conséquente d’élaborer ensemble un projet pilote. Nous restons prêts à réfléchir ensemble à ce sujet.

    C’est ainsi que nous en sommes finalement arrivés à ce meeting, où la question d’un relai politique sera présentée sans autres détours à plusieurs centaines de militants. Des militants d’autres syndicats et d’autres centrales et régionales qui ont peut-être encore des doutes pourront venir sentir l’atmosphère avant de risquer le plongeon. Les partis et groupes véritablement de gauche pourront non seulement y échanger leurs opinions mais avant tout venir évaluer comment la base syndicale réagit. Finalement, et c’est le pourquoi de cette date du 27 avril, la base peut être posée afin que cette question cruciale soit clairement présente parmi les militants lors des innombrables activités du premier mai.

    Le mouvement ouvrier belge a fortement souffert des innombrables mécanismes de ‘diviser pour régner’ que la bourgeoisie a intégrés dans notre système, surtout sur base linguistique et religieuse. Heureusement, chez les secrétaires de la régionale, aucune illusion régionaliste n’était perceptible. Les militants flamands sont plus que bienvenus, non pas en tant que spectateurs mais comme des alliés indispensables. Si l’initiative arrive à s’étendre d’avantage, ce sera une donnée à prendre en considération. De surcroit, le syndicat chrétien des employés (la CNE) prendra place à la tribune à côté de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut. Les déclarations de son secrétaire général Félipe van Keirsbilck connaissent un soutien considérable parmi sa base, bien que la CNE (170.000 membres) reconnaisse que la discussion n’est pas encore à un stade aussi avancé parmi ses membres qu’au sein de la régionale FGTB.

    Cela explique pourquoi une mobilisation interne de quelques centaines de militants a été décidée au lieu d’une large mobilisation publique avec d’innombrables tracts dans les entreprises et en rue. Espérons que cela soit pour une autre fois. Bien entendu, les opposants à cet appel vont exagérer ses faiblesses. Sous le titre ‘‘Menaces à gauche pour le PS et Ecolo’’, l’hebdomadaire Le Vif signala que ‘‘Piron et les siens sont confrontés à un problème d’envergure: leur isolement dans le syndicat socialiste.’’ Subtilement, on remarque que la CNE exclu de faire un appel direct pour une liste en 2014. Félipe van Keirsbilck est cité : ‘‘Nos règlements nous interdisent d’avoir des amis politiques’’. Mais van Keirsbilck ajoute tout de même que les élus qui prochainement vont signer le pacte budgétaire européen ‘‘n’auront pas notre confiance en 2014. Dans l’isoloir, cela va déjà éliminer pas mal de candidats.’’

    L’appel de Piron n’est pas le premier du genre. L’attitude loyale de la social-démocratie et des verts face à la casse sociale ne date pas d’hier. La résistance contre le Plan Global en 1993 avait déjà conduit à Gauches Unies. En 1994, à Anvers, le Mouvement pour le Renouveau Social est né. Pour les élections européennes de 1999, Roberto D’Orazio (de la lutte de Clabecq) avait rassemblé la gauche radicale sur une liste européenne sous le nom de ‘Debout!’. Mais tout cela est arrivé après la chute du Mur de Berlin et du stalinisme, qu’on présentait alors erronément comme étant du ‘‘socialisme’’, et dans une période de croissance économique dans les pays occidentaux. L’illusion selon laquelle le capitalisme allait en fin de compte assurer la prospérité de tous existait encore. Nous savons ce qu’il en est aujourd’hui.

    Depuis, le PSL a participé à presque chaque tentative de parvenir à un nouveau rassemblement de gauche large, inclusif et pluraliste. Les plus récents ? Le Comité pour une Autre Politique (CAP, né après la lutte contre le Pacte des Générations), Rood avec l’ancien candidat-président du SP.a Erik De Bruyn, le Front de Gauche à Charleroi et La Louvière, le Front des Gauches puis Gauches Communes à Bruxelles, ainsi que VEGA à Liège. Était-ce une faute ? Nous ne le pensons pas, nous avons appris énormément de ces expériences et nous n’avons jamais arrêté la construction du PSL en parallèle.

    Mais une idée a beau être correcte, il faut des événements concrets pour qu’elle soit reprise par des couches plus larges de la société. La conscience a de toute façon un retard sur les conditions matérielles pour alors, sur base d’événements concrets, les rattraper par bonds. Pensons aux révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Nous pensons que ce n’est pas une coïncidence quelques années après le début de la plus grande crise du capitalisme depuis les années ’30 une régionale importante de la FGTB et une centrale importante de la CSC mettent si explicitement la nécessité d’une nouvelle formation de gauche à l’agenda.

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    Qu’un long chemin soit encore devant nous, personne ne le nie, et certainement pas ceux qui ont pris l’initiative. La question d’une liste commune en 2014 n’est d’ailleurs pas à l’ordre du jour. Mais il y a bien une raison qui explique pourquoi Le Vif s’est senti obligé d’écrire à ce sujet et pourquoi les autres medias ne peuvent eux non plus pas tout simplement ignorer l’initiative: qu’une régionale entière de la FGTB et qu’une centrale de la CSC qui réunissent ensemble 280.000 membres s’expriment explicitement pour une alternative de gauche, c’est une première absolue. Ça ne va pas disparaitre comme ça, c’est une expression de l’écart croissant entre la base syndicale et leurs partenaires politiques traditionnels, un écart qui ne va que s’agrandir dans les mois et années à venir.

    Quatre questions auxquelles répondre :

    Qu’arrivera-t-il si aucune alternative large de gauche n’est lancée ?

    Dans son discours du premier mai 2012, Daniel Piron remarquait que la formule magique ‘‘ce serait pire sans nous’’ fait offense à l’intelligence des syndicalistes. Il citait Jean-Claude Van Cauwenberghe (PS) qui, durant le conflit Splintex, qualifiait les grévistes de ‘‘tache noire sur la carte de la Wallonie.’’ Longtemps, le PS a su se dissimuler derrière une ‘‘Flandre de droite’’ et se profiler comme opposition au sein du gouvernement. C’est bel et bien fini. En tant que Premier Ministre, Di Rupo a introduit le plan d’austérité le plus dur jamais mis en œuvre en Belgique. Est-ce la fin du ‘‘moindre mal’’ ? Bien des travailleurs continueront de voter PS avec une pince à linge sur le nez faute d’une alternative suffisamment développée. Nous ne devons pas chercher bien loin pour nous faire une idée du scenario auquel la Wallonie et Bruxelles peuvent s’attendre si aucune alternative large de gauche n’arrive. Bien plus rapidement que son parti-frère francophone, le SPa flamand s’est défait de son passé “socialiste” et de sa base traditionnelle. De ses maisons du peuple, de sa riche vie associative, de ses meetings fortement fréquentés et de ses cellules jeunes critiques, il ne reste presque plus rien. Durant les conflits sociaux, les travailleurs aperçoivent généralement le SPa de l’autre côté des barricades.

    Cependant, à chaque élection, l’appareil de l’ABVV (l’aile flamande de la FGTB) envoie ses militants voter pour ce parti. La Ministre de l’Emploi SPa Monica De Coninck a remercié l’ABVV en ces termes : ‘‘Aussitôt qu’on négocie un accord interprofessionnel, il y a toujours quelque chose qu’ils ne peuvent accepter.’’ (4) Bruno Tobback, Président du SPa, a déclaré que : ‘‘L’ABVV n’a aucune culture pour expliquer les choses difficiles. Vous ne pouvez pas demander le maintien de l’Index et en même temps vous attendre à ce qu’il reste une marge pour une augmentation des salaires.’’ (5) ‘‘Avec les autres, ce serait pire’’, c’est un argument usé jusqu’à la corde.

    Faute d’une alternative sérieuse, les militants regardent de plus en plus vers l’opposition la plus visible, même si celle-ci est populiste et économiquement de droite comme l’est la N-VA. En 2010, seuls 32% des membres de l’ABVV ont voté pour le SPa contre 22% pour la N-VA et 19% pour le Vlaams Belang! Pour l’ACV (l’aile flamande de la CSC), ce n’est pas mieux: 27% ont voté CD&V, 31% N-VA et 13,5% Vlaams Belang. (6)

    Un parti syndical ?

    Le professeur Jan Blommaert (université de Gand) écrivait en mars : ‘‘Pourquoi pas un parti syndical ?’’ (7) ‘‘Un parti de la Solidarité, de l’Action Sociale, ferait battre bien des cœurs, y compris dans l’isoloir… Il mettrait les thèmes socioéconomiques à l’agenda, pas dans la marge des débats mais bien au centre. (…) L’idée d’un parti syndical provient des milieux syndicaux eux-mêmes. (…) Plus j’y pense, plus logique et plus important cela me parait. Si les syndicats prennent leur rôle historique au sérieux, tout comme leurs origines, alors ils doivent poser ce pas en avant maintenant. Dans une crise aussi profonde et avec de telles répercussions, ils ne peuvent éviter la question du pouvoir.’’

    Pour lui, il va de soi que l’initiative parte des syndicats. La place nous a manqué pour publier ici l’intégralité de l’appel pour le 27 avril (voir Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste) Ce texte répète le constat du 1er mai 2012 en confirmant son actualité et en affirmant également : ‘‘Il nous faut mettre ce système capitaliste aux oubliettes de l’histoire. Ce système ne peut être réformé. Il doit disparaître. Mais se contenter de l’affirmer du haut de cette tribune ne suffit pas. Faut-il encore nous en donner les moyens et le relais politique pour concrétiser notre objectif.’’ S’il faut compter sur le sommet syndical pour ça, alors nous avons encore un long calvaire devant nous.

    Anticapitaliste ?

    Le PSL est d’accord avec l’appel. Nous défendons une économie basée sur la solidarité et non sur la concurrence. Cela exige la nationalisation des secteurs clés de l’économie, du secteur financier, du transport, de l’énergie ainsi que l’enseignement et les soins de santé. Mais aussi des entreprises menacées de fermeture ou de restructuration comme Ford, ArcellorMittal, Caterpillar, MLMK, etc. Non pas avec des chefs d’entreprise comme Didier Bellens ou Johnny Thys, mais sous le contrôle des travailleurs et de la collectivité. Il sera alors possible de planifier l’économie de manière véritablement démocratique en fonction de nos besoins et non plus des profits d’une poignée de capitalistes dont les fortunes disparaissent sous les tropiques.

    Nous défendrons également notre programme dans un relai politique qui reste à concrétiser. Mais si, temporairement, nous ne pouvons pas convaincre tout le monde, cela ne nous arrêtera pas pour prendre part à une initiative moins explicitement ‘‘anticapitaliste’’ ou ‘‘socialiste révolutionnaire’’, pourvu qu’une austérité au dépend des travailleurs et des allocataires sociaux ne soit tolérée et que le rétablissement complet de l’index et la revalorisation des allocations fasse partie du programme, pourvu que l’on mette en avant une réduction générale du temps de travail sans perte de salaire pour combattre le chômage, pourvu que la défense des services publics soit dans le programme.

    Selon les politiciens actuels, les idées ne se réalisent qu’en prenant part au gouvernement. C’est faux, historiquement et dans les faits. Tous nos grands acquis sociaux ont été le fruit de la construction d’un rapport de force à travers la lutte. Une véritable alternative de gauche ne chercherait pas d’alliés parmi des partenaires de coalition de droite qui l’entrainerait dans une politique d’austérité, mais bien dans les entreprises et dans la rue. Nous devons rompre avec cette politique de coalitions d’austérité et construire au contraire un parti de lutte.

    Indépendance syndicale ?

    Nous comprenons les militants syndicaux qui défendent l’indépendance syndicale. Aujourd’hui, nos dirigeants syndicaux sont généralement une courroie de transmission pour leurs ‘‘amis politiques’’. Mais ce sont bien des dirigeants syndicaux, surtout ceux de gauche, qui se retrouvent aujourd’hui dans une situation extraordinaire en offrant des facilités (organisationnellement, financièrement et surtout en engageant leurs délégués) pour donner forme à une telle initiative. Pourquoi ne pas s’engager en se mettant eux-mêmes au premier rang ?

    Nous ne devons pas être dupes. Durant la formation syndicale de nos nouveaux militants, nous expliquons qu’il y a trois choses qui n’existent pas dans notre société de classe: l’objectivité, la neutralité et l’indépendance. L’indépendance de classe ne compte d’ailleurs pas pour les chefs syndicaux de droite quand il s’agit de faire cause commune avec ceux qui sont au premier rang pour mener la casse sociale. Ne laissons pas notre indépendance syndicale être un obstacle pour mettre sur pied une réelle alternative à la gauche du PS et d’Ecolo. Avec les délégués de gauche, les secrétaires et présidents de gauche dans n’importe quelle centrale ou syndicat ont également à prendre leurs responsabilités.

    Pour éviter qu’une véritable alternative de gauche ne prenne le même chemin que les partenaires politiques traditionnels, nous avons avant tout besoin de démocratie, aussi bien au sein de cette alternative de gauche que dans les syndicats eux-mêmes. Cela signifie entre autres qu’un élu doit prendre ses responsabilités et à la rigueur être révoqué et remplacé. Cela signifie aussi que cet élu, tout comme les milliers de délégués et militants dans les entreprises, ne puisse pas gagner d’avantage que la moyenne de ceux qu’il ou elle représente. Comment peut-on après tout représenter des employés si on possède un niveau de vie qui ne ressemble en rien aux conditions dans lesquelles ils vivent et travaillent ?


    Notes :

    1. http://jeunesfgtbcharleroi.wordpress.com/2012/05/03/discours-de-daniel-piron-secretaire-regional-de-la-fgtb-charleroi-1er-mai-2012/
    2. PTB-PVDA, Rood, Mouvement de Gauche, Front de Gauche Charleroi, Parti Communiste, Parti Humaniste, LCT, LCR-SAP, PSL-LSP
    3. Voir cadre .
    4. Humo 19 février 2013
    5. Het Nieuwblad 21 février 2013
    6. Sur base d’une étude électorale à la KUL en 2010
    7. https://jmeblommaert.wordpress.com/2013/03/19/waarom-geen-vakbondspartij/
  • Statut unique : Une harmonisation vers le haut !

    Pas de petites actions, mais une stratégie qui vise à vaincre !

    Ces derniers mois, il y a toujours eu quelque part un piquet de grève à renforcer ou une manifestation locale, régionale ou nationale. C’était notre façon de réagir à l’avalanche de casse sociale, contre les fermetures d’entreprises, les restructurations et les licenciements. Au cours des prochaines semaines et prochains mois, nous resterons mobilisés, notamment pour l’harmonisation vers le haut des statuts ouvrier et employé.

    Tract du PSL / Tract en version PDF

    Nous connaissons les enjeux. La Cour constitutionnelle réclame la fin de la discrimination en matière d’indemnités de départ et de jours de carence au plus tard pour le 8 juillet. Pour les employés, le délai de préavis est d’un mois par année de service (avec un minimum de trois mois) alors que pour les ouvriers, il s’agit seulement d’entre 28 et 129 jours, en fonction des années de service. Pour les ouvriers, le premier jour de maladie n’est pas payé et ensuite une partie seulement est prise en charge par l’employeur, le reste étant pour la sécurité sociale. Chez les employés, le premier jour de maladie est intégralement payé par l’employeur. D’importantes différences existent encore concernant les congés payés, le paiement et la période d’essai. Globalement, le statut d’employé est plus favorable que celui d’ouvrier.

    Pour n’importe qui, mettre un terme à la discrimination signifie de la supprimer. Pas pour nos patrons. Ce sont eux qui ont instauré cette discrimination pour diviser les travailleurs. Ils auraient préféré que les choses restent ainsi. Mais ces dernières années, les ouvriers qui se sont rendus au tribunal pour exiger la même indemnité que leurs collègues employés ont remporté leur procédure, comme Georges D. contre la marque de vêtements Bellerose. Afin d’éviter à l’avenir que tous les ouvriers soient traités comme des employés, les patrons sont soudainement prêts à discuter. Mais dans leur logique, on ne peut faire disparaître une discrimination qu’en l’appliquant à tout le monde, sauf à eux-mêmes.

    Dans un contexte où il y a plus de 26 millions de chômeurs sur le continent, un contexte de fermeture d’entreprises, de restructuration et d’arrêt du recrutement de la part des autorités, ce débat sur le statut unique en est vite réduit à un débat sur le licenciement. On ne parle plus de l’injustice subie par les ouvriers des décennies durant, mais du danger de la généralisation du statut d’employé pour l’emploi. Selon les patrons réunis dans la prétendue ”concertation interprofessionnelle”, cela coûterait des dizaines de milliers d’emplois. Cependant, en Espagne, en Italie, en France et aux Pays-Bas, l’assouplissement des conditions de licenciement n’a pas entraîné de maintien de l’emploi, bien au contraire.

    Il n’y a aucune raison justifiant que les syndicats revendiquent moins que la généralisation du statut des employés. En effet, selon le tribunal, l’absence d’accord signifie l’extension du meilleur statut à tous. Les patrons ont toutefois un allié de taille : le gouvernement. Celui-ci imposera, si nécessaire, son propre ”compromis” en allant à la rescousse du patronat avec une proposition se situant quelque part entre les deux statuts existants, mais surtout proche de celui des ouvriers.

    Face au front des patrons et des politiciens, le front syndical est malheureusement divisé. Le président de la CSC Marc Leemans appelle à "un équilibre global: pour le travailleur et l’employeur. Nous ne voulons pas créer de handicap concurrentiel." Chez les travailleurs de la FGTB, certaines centrales, avec à leur tête Herwig Jorissen de la centrale flamande des métallos, refusent de participer aux actions du 25 avril. Selon Jorissen "chacun doit réaliser que dans le domaine social, comme en politique, le résultat des négociations est un compromis et donc une question de concessions et d’avancées." En bref, tant Leemans que Jorissen se trouvent à la remorque de l’argumentaire patronal.

    Comment est-ce possible? Sans mots d’ordre clairs axés sur une stratégie visant à gagner, chacun cherche sa façon de faire, avec le résultat que les syndicats et le mouvement ouvrier lui-même sont divisés et affaiblis. Nous pouvons encore faire grève et manifester des centaines de fois, mais si cela n’est pas couplé à une stratégie visant à faire plier le gouvernement et le patronat, cela dégénère en folklore. Pourquoi Leemans et Jorissen peuvent continuer à adopter une telle attitude ? Parce qu’aucune perspective n’est offerte pour vaincre ! Afin d’éviter la division et d’assurer que ce débat sur le statut unique soit saisi pour construire à partir des acquis sociaux des employés, un plan d’action fort, unitaire et discuté à la base est nécessaire.


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    Rejoignez le PSL

    La classe des travailleurs ne peut compter que sur sa propre force pour parvenir à un changement. Nous devons nous organiser. Le PSL est pour l’implication politique de la base et est actif sur les lieux de travail, dans les quartiers, aux universités, dans les écoles… Voulez-vous vous aussi jouer un rôle actif dans ce cadre? Rejoignez le PSL et contactez-nous pour une discussion avec un militant. E-mail: info@socialisme.be ou 02/345 61 81.


    Pour un relais politique de la lutte des travailleurs !

    Meeting à Charleroi pour une aternative à la gauche du PS et d’Ecolo – Samedi 27 avril. 13H30, à la Géode, à Charleroi

    Il y a un an, le 1er mai, la FGTB de Charleroi Sud-Hainaut avait dénoncé les politiques d’austérité et constaté que le PS et Ecolo n’étaient plus des relais politiques pour les revendications des travailleurs. Dans son discours, le secrétaire régional interprofessionnel Daniel Piron avait appelé à un rassemblement politique à la gauche de ces partis afin de redonner espoir et dignité aux travailleurs. Quelques semaines plus tard, le secrétaire général de la CNE (la centrale chrétienne des employés) avait de façon similaire. Un certain nombre de dirigeants syndicaux ont fait de même.

    Le 27 avril se déroulera un meeting à Charleroi avec le soutien de la FGTB de Charleroi Sud-Hainaut, la CNE et presque toutes les forces à la gauche des partis établis pour discuter d’un relais politique pour la classe des travailleurs. Voici le programme de la journée, l’intégralité de l’appel peut être consulté à cette adresse.

    Programme du 27 avril

    13h30: Accueil

    14h: Introduction par Daniel Piron, Secrétaire Régional de la FGTB de Charleroi Sud-Hainaut et Isabelle Vanschoor, Secrétaire principale CNE-Hainaut.

    Rappel des motivations de l’appel du 1er Mai 2012 de la FGTB à construire une alternative à gauche du PS et d’Ecolo. Travaux en cours.

    En quoi la CNE se retrouve-t-elle dans l’appel du 1er mai 2012 de la FGTB ?

    14H30 : Témoignages d’un délégué du Non marchand, d’un TSE, d’un délégué de l’industrie, d’un délégué des Services Publics.

    15H00 : Répartition des participant(e)s en groupe de travail avec un rapporteur et un animateur (du banc syndical).

    – Quels sont les terrains que les partis traditionnels, dits de Gauche, ont déserté et qu’il faudrait réinvestir ?

    – Quelles suites donner à cette première, journée de rencontre et de réflexion à moyen terme ?

    16H00 : Pause café et lunch. Durant cette pause, les rapporteurs des groupes de travail se réuniront avec D. Piron et I. Vanschoor pour préparer une synthèse.

    17H00 : Présentation de la synthèse générale en plénière.

    17H30 : Conclusions et contact avec la Presse.

    Samedi 27 avril de 13h30 à 17h30 à la Géode, rue de l’Ancre – 6000 CHARLEROI (en voiture : sortie ‘expo’ sur le ring de Charleroi, en train, descendre à ‘Charleroi-Sud’)

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A noter dans votre agenda

    • Sa. et di. 13-14 avril. Week-end "Socialisme 2013".
    • Sa. 27 avril. Meeting de la gauche à Charleroi
    • 1er mai: participation aux activités de premier mai
    • 4-7 juillet. Camp d’été d’EGA

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    Socialisme 2013

    Un rendez-vous unique pour les syndicalistes, les activistes, les marxistes et autres résistants anticapitalistes

    Socialisme 2013, c’est un événement politique majeur, un passionnant week-end de formation, de discussions politiques et de débats. Alors que de plus en plus de responsables syndicaux parlent de la nécessité d’un prolongement politique pour les revendications du mouvement ouvrier, nous aurons le plaisir d’accueillir Daniel Piron (secrétaire général de la FGTB de Charleroi Sud-Hainaut) et Felipe Van Keirsbilck (secrétaire général de la centrale des employés de la CSC).

    Le fil rouge de l’événement sera le retour sur les luttes les plus importantes de la période écoulée et l’analyse de ces luttes, afin d’être mieux préparés pour les batailles à venir. Dans la programmation de la journée, une attention toute particulière est donc accordée à la lutte sociale, avec notamment une commission qui abordera plus en détail la revendication de la nationalisation sous contrôle ouvrier, ainsi que la lutte des cheminots, à laquelle une journée entière sera consacrée. Nous reviendrons également en profondeur sur les mobilisations de la jeunesse, que ce soit contre les amendes SAC ou encore dans le cadre du combat antifasciste. D’importantes leçons des luttes internationales seront encore passées en revue, avec une commission consacrée aux révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et un autre concernant le réveil de la classe ouvrière en Afrique du Sud.

    Au-delà de ces exemples concrets, les occasions ne manqueront pas pour affiner la compréhension théorique du marxisme et la formation. S’indigner contre le système, c’est déjà un bon début, mais il est crucial de dépasser ce stade pour comprendre ce qui est fondamentalement problématique et comment concentrer son énergie de la manière la plus efficace. En tant que marxistes, nous ne restons pas sur le côté pour regarder les événements se produire et en discuter, nous nous formons nous-mêmes – par l’action et par la discussion – pour être plus forts dans l’indispensable lutte pour une alternative au capitalisme : une société socialiste démocratique.

    Un des points culminants du week-end sera à n’en pas douter la journée du dimanche, où il sera possible de passer toute la journée en compagnie de cheminots au cours d’une commission spécifique avec des orateurs de Grande-Bretagne, de France, des Pays-Bas, d’Allemagne et de Belgique. L’appel à la collaboration internationale et à la tenue d’actions coordonnées pourra ainsi être concrètement discuté en tenant compte des différentes réalités de terrain. L’un des participants est Alex Gordon, ancien président du syndicat britannique des transports (RMT), un poids lourd syndical intimement convaincu que la lutte doit être menée sur le lieu de travail mais aussi sur le plan politique. Alex Gordon était l’un des candidats de l’alliance de socialistes et de syndicalistes (TUSC, Trade Union & Socialist Coalition) qui a déposé des listes aux dernières élections britanniques.

    Enfin, précisons que ‘‘Socialisme 2013’’ n’est pas un de ces événements ‘‘politiques’’ où il n’est possible que d’être spectateur en écoutant religieusement de prétendus experts, la parole est autant que possible laissée aux participants afin que chacun puisse enrichir l’échange d’idées et d’expériences. Beaucoup de temps est dégagé pour les interventions de la salle, et la formule des commissions est idéale pour cela. Ce week-end sera aussi l’occasion de remplir sa bibliothèque d’ouvrages politiques et de discuter de façon plus informelle avec des militants issus de tout le pays. Mais ‘‘Socialisme 2013’’ ne pourra être une réelle réussite qu’avec votre présence ! Inscrivez-vous vite !

    Socialisme 2013 aura lieu à Bruxelles, au centre De Kriekelaar (rue Gallait n°86, 1030 Schaerbeek). Une garderie est également organisée. Plus d’infos : info@socialisme.be – 02/345.61.81. Prévente : le week-end entier 10 € pour les étudiants et les chômeurs, 15 € pour les salariés – une journée : 6 € pour les étudiants et les chômeurs, 8 € pour les salariés (n° de compte 001-2260393-78).


    Soutenez les médias marxistes !

    Qui se fie encore aux médias traditionnels ? Vous aussi vous avez envie de balancer votre journal ou votre télévision par la fenêtre en voyant comment sont traités nos actions, nos grèves et nos manifestations ? Vous n’êtes pas seul. Les médias dominants livrent le message de leurs maîtres du monde des grandes entreprises. Le grand capital s’est construit un véritable monopole sur le ‘‘marché de l’information’’. Le mouvement social a besoin de ses propres médias pour développer ses positions et les rendre accessibles au plus grand nombre, et c’est dans ce cadre que se place ce mensuel et notre site www.socialisme.be.

    Nous voulons renforcer le soutien et la diffusion de nos médias anticapitalistes et socialistes. Dans ce cadre, comme chaque année, nous lançons la campagne des vœux de mai, destinée à récolter du soutien financier avec de petits encarts à insérer dans notre édition de mai, qui sera vendues aux activités syndicales du 1er mai partout en Belgique. Ces messages peuvent venir de centrales ou de délégations syndicales, d’organisations politiques, de particuliers, de sympathisants,… Pour une contribution de 12 à 200 euros, vous ‘‘achetez’’ ainsi un espace dans nos pages afin de faire passer un message de solidarité. Tous les vœux de mai doivent être envoyés pour le 15 avril, pour permettre de disposer du temps nécessaire à la production de notre journal.

    Nous sommes en outre impliqués dans une campagne de 6 semaines visant à avoir 100 nouveaux abonnements. Comme expliqué dans l’édition précédente de ce journal, nous avons lancé une formule d’abonnements d’essai à 5 ou 10 euros. Au moment d’imprimer ce journal, en trois semaines de campagne, nous en étions à plus de 40 abonnements supplémentaires. Notre objectif de 100 sera très certainement atteint à l’occasion de notre week-end ‘‘Socialisme 2013’’. Ces abonnements sont réalisés auprès de nos membres et sympathisants, mais également lors de diverses activités telles que la manifestation syndicale du 14 mars dernier, où nous avons vendu 76 journaux, et obtenus 7 abonnements.

    Nous dépendons intégralement de votre soutien en tant que lecteur. Nous ne pouvons bien évidemment compter sur aucun riche sponsors, ceux-là, qui constituent le 1% le plus riche, possèdent déjà 99% des médias. Nous comptons sur le soutien des 99% de la population qui n’ont pas d’intérêt au maintien de ce système pour développer nos moyens médiatiques. La recherche de réponses face à la crise capitaliste et d’analyses alternative ne va faire qu’augmenter, et nous voulons faire face à ce défi. N’hésitez pas et soutenez vous aussi nos médias ! Vous pouvez bien sûr consulter notre site internet mais aussi vous abonner à ce mensuel, pour 5 euros pour trois mois ou, pourquoi pas, directement par un ordre permanent bancaire mensuel de 2 euros minimum.

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    • Vœux de mai : www.socialisme.be/psl/vdm
    • Abonnements : www.socialisme.be/psl/as

    N° de compte: BE48 0013 9075 9627 de Socialist Press.

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